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Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 14 Sep - 9:26
Rappel du premier message :
TEXTE AKASHA/ BONJOUR LES GENS Voilà j'ouvre se sujet afin de poursuivre les débats pour qui le désire sur la crise irakienne qui plus est semble de jours en jours, rejoindre le conflit syrien. En tout les cas, c'est la volonté affiché par Obama, inclure les deux conflits en un et de régler les deux en même temps ! Ce qui permet de bien comprendre sa stratégie...Et quelle était l'utilité d'instrumentalisé et armé l'EI...C'est-à-dire prendre le contrôle de toute la péninsule du moyens-orient à leur compte. La suite du programme concerne également les intérêts sioniste (comme je le démontrai dans un de mes post sur PR) et que je vais par ailleurs rééditer ici Il est pas toujours aisé de trouver des articles parfaitement impartial et non intéresser sur se sujet épineux..Inutile de vous dire qu'il est proscrit d'en trouver un parmi nos médias atlantistes, à quelques exceptions prêts de bien entendu...Et selon les cas et faits abordés... Car en effet, nous pouvons disposer de très bon articles venant des médias du moyens orient, notamment via l'Algérie, mais pouvons-nous être certains que l'impartialité soit au rendez-vous ? ou de journalistes free-lance européens, français pour se qui s'agit de notre cas. Je pense notamment à l'excellent monsieur Meyssan. Mais encore ici ces sources peuvent être attaquable par ses détracteurs... Donc ce n'est toujours pas évident de bien mettre le doigt au bon endroit (sans vouloir faire de vilains jeux de mots...) Eh bien cependant, pour mon intitulé, je penses avoir mis la main sur un article "modèle" qui nous offres une synthèse intéressante qui pourra faire office de point centrale pour nos débats et suites d'informations futures...Un article rédigé par notre excellent confrère Michel Collon Bonne lecture !
Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal
Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.
« It’s the oil, stupid ! »
Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ». Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre. Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.
Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes. Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».
Bombarder : ni légitime, ni utile
Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ? Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak. Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».
Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire. En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale. Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.
Danse macabre
L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.
Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète. Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis. Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.
Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.
EI : une création de l’Occident ?
Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA. Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :
1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS. 2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS. 3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4) 4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.
Un flirt tenace
L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden. Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.
Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place. En 1996 l'armée de libération du Kosovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.
Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec lle Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.
Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs à s'emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali. Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.
La stratégie du chaos
La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.
Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.
Notes :
(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013. (2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne. (3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...]. (4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.
Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.
Dernière édition par Om9n le Mar 26 Juil - 23:58, édité 2 fois (Raison : Changement du titre pour un plus approprié ....)
Auteur
Message
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 15 Mar - 18:10
L'Etat islamique est à GAZA, Palestine:
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Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 15 Mar - 21:02
L'Etat islamique, une lueur d'espoir ?
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Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 18 Mar - 19:59
Meme s'il utilise habilement et à saturation les symboles musulmans, l'Etat islamique bénéficie encore de l'aura de la Résistance irakienne, qui lui permet de recruter toujours plus de combattants.
Citation :
Point de vue. L'Irak dans l'ombre du Vietnam
Myriam BENRAAD. (*)
Colin Powell l'avait pourtant mis en garde en 2003 : « Qui casse, paie. »
Par cet avertissement à George Bush, l'ancien secrétaire d'État américain avait bien pressenti l'onde de forces imprévisibles que l'invasion de l'Irak baasiste de Saddam Hussein déclencherait dans son sillage. Il ne pouvait alors se douter que celle-ci culminerait dans l'offensive meurtrière des djihadistes de l'État islamique et dans une recomposition quasi irréversible du Moyen-Orient. La débâcle irakienne ravive les souvenirs sanglants du bourbier vietnamien, qui hantent encore à ce jour l'Amérique. Certes, les dissemblances sont nombreuses, liées à des contextes internationaux, régionaux et culturels très différents, mais l'analogie n'en reste pas moins pertinente et applicable sur plusieurs points, notamment l'absence manifeste de leçons tirées par les « experts » de Washington. Comme en Irak, l'invasion du Vietnam par les États-Unis, au début des années 1960, entraîna la mort de centaines de milliers de civils, ainsi que celle de près de 60 000 soldats américains. Elle alimenta les mêmes dissensions au sein d'opinions publiques déconcertées et amères, et aboutit au même retrait militaire dans la hâte. Les lendemains de l'enfer vietnamien influèrent sur la politique étrangère américaine pendant des décennies, tout comme l'Irak dont le « fardeau » se transmet d'une administration à l'autre depuis 2003. Dans les deux cas, les prétextes ayant servi à justifier le déclenchement de la guerre, de même que les mensonges ayant marqué leur déroulement - respectivement révélés en 1971 lors du scandale des « papiers du Pentagone » et en 2010 par WikiLeaks - auguraient du fiasco à venir. Contre l'ennemi du Nord, Washington soutint un gouvernement impopulaire au Sud Vietnam. Un régime privé du soutien d'une ample partie de la population face aux combattants du Front national de libération, communiste et équipé par plusieurs pays voisins. Le parallèle avec le cabinet de Bagdad, actuellement contesté par toutes ses marges (y compris chiites) alors qu'il fait face à la menace de Daech, est frappant. L'armée sud-vietnamienne était faible, corrompue et peu motivée, comme l'est l'armée irakienne. Quant aux États-Unis, ils ont échoué, au Vietnam et en Irak, à remporter une victoire décisive, certains analystes envisageant une évacuation chaotique de l'ambassade américaine dans la « zone verte », comme à Saigon en 1975.
« Bagdad évacué comme Saigon en 1975 ? »
Quelle sortie de crise envisager ? Elle tiendra nécessairement à la reconnaissance préalable de ces faits et vérités. À la mise à plat consécutive d'une stratégie occidentale, absolument inefficace en l'état, et qui ne peut plus se satisfaire d'ajustements ponctuels et dérisoires, ni même se condamner à une fuite en avant militariste stérile. D'ici là, n'attendons pas des « apprentis-sorciers » de ce désordre qu'ils deviennent, par enchantement, les acteurs d'une quelconque pacification, réconciliation ou reconstruction. (*) Myriam Benraad est chercheuse sur l'Irak et le Moyen-Orient à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman. Dernier ouvrage : Irak : de Babylone à l'État islamique(Cavalier Bleu, 2015).
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 19 Mar - 22:14
Un attentat suicide fait 5 morts et 39 blessés à Istanbul. Parmi les victimes, 3 touristes de nationalité israélienne et 1 de nationalité iranienne. Le PKK et l'EI sont tous deux soupçonnés par les autorités turques.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 19 Mar - 22:21
Citation :
Barzani veut relancer le séparatisme kurde en Iran
Par Gilles Munier/
Mustapha Hijri, chef du Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDK-I), a choisi la célébration du Newrouz – fête du printemps selon le calendrier persan - pour annoncer au site kurde Rudaw qu’il relance les activités de son organisation en Iran, tant dans les zones montagneuses que dans les centres urbains.
Le PDK-I, fondé en 1945 à Mahabad, avait gelé unilatéralement ses activités au milieu des années 90 et ses militants vivaient réfugiés au Kurdistan irakien. Ces dernières années, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), filiale iranienne du PKK (Parti des travailleurs kurdes), était pratiquement la seule organisation kurde iranienne à lutter pour l’autonomie, voire pour l’indépendance du Rojhelat, nom donné par les séparatistes à cette région.
Mustapha Hijri est connu pour son hostilité à la Révolution islamique. Pour lui, la disparition de cette dernière garantirait la paix et la coexistence entre les peuples du Proche-Orient… On estime à environ 2 000 le nombre des pershmerga à ses ordres, installés dans les monts Qandil, près la frontière irako-iranienne.
La réactivation du PDK-I n’a pu être prise qu’avec la complicité de Massoud Barzani -président du Kurdistan irakien - et de ses conseillers du Mossad et de la CIA, une décision lourde de conséquences, car susceptible de provoquer un nouveau conflit armé dans la région. Elle intervient au moment où Barzani est critiqué pour sa gouvernance, ses relations avec la Turquie, et où la popularité du PKK lui fait de plus en plus d’ombre, notamment depuis que les Kurdes syriens du Rojava ont ouvert une représentation à Moscou et se sont constitué en entité fédérale.
On attend la réaction de Téhéran à cette entreprise de déstabilisation, et surtout celle des Gardiens de la révolution.
Quant à l'aviation américaine, elle bombarde des civils en Irak.
Lol n'importe quoi, tu es au courant que la Russie ne bombarde plus depuis plusieurs jours et que de plus ils se retirent partiellement de la Syrie ?
Sans compter que pour remplacer les forces armées ils viennent d'envoyer de nombreux services humanitaires. Mais c'est clair que se genre d'infos tu ne les auras pas sur BFMTV ni par des sympathisants de Daech, tes deux principales sources en sommes...Donc fausse.
Quant aux Etats Unis Là on est face à une sorte de coutume ancestrale de tuer des innocents qui n'est plus à prouver de la part d'une nation qui fait la guerre partout dans le monde depuis plus de un siècle et de 95 % de son histoire ! Les Etats-Unis ont été en guerre 222 des 239 années de leur existence
Ça c'est de l'info factuel ! Et voilà ce qui doit être mis en avant la réalité et non de la propagande primaire anti russe qui ne sert strictement à rien sinon voiler la vérité que j'expose. La Russie c'est pas les Etats Unis ! Même si bien entendu ils ont des intérêts à agir ainsi, ils le font beaucoup plus proprement que les yankees. Et surtout ils ne mettent pas leur nez partout et font en sorte de ne pas massacrer tout le monde sans distinction !
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 20 Mar - 18:34
_
L'aviation états-unienne bombarde encore Mossoul, toujours beaucoup de victimes civiles:
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 20 Mar - 21:13
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Syrie : au moins 55 civils tués à Raqqa après deux jours de bombardements
Le fief du groupe État islamique a été visé par une série de frappes aériennes vendredi et samedi. Deux ONG syriennes accusent la Russie d'être responsable de ces massacres.
Lire la suite ici: http://www.itele.fr/monde/video/syrie-au-moins-55-civils-tues-a-raqqa-apres-deux-jours-de-bombardements-158176# ___
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 20 Mar - 21:36
Citation :
Manifestations de masse à la sortie des mosquées en soutien à la Révolution et Djabhat An Nusra
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 21 Mar - 0:55
yous_f a écrit:
___
Syrie : au moins 55 civils tués à Raqqa après deux jours de bombardements
Le fief du groupe État islamique a été visé par une série de frappes aériennes vendredi et samedi. Deux ONG syriennes accusent la Russie d'être responsable de ces massacres.
Lire la suite ici: http://www.itele.fr/monde/video/syrie-au-moins-55-civils-tues-a-raqqa-apres-deux-jours-de-bombardements-158176# ___
RT a voulu en savoir un peu plus sur Rami Abdel Rahman, directeur de l’« Observatoire syrien des droits de l’homme », source unique de la quasi-totalité des médias occidentaux dans leur couverture du conflit syrien.
Ou encore un extrais de cet article à lire ou à relire :
Depuis que feu le propagandiste Ignace Leverrier (décédé le 21 août dernier) a publié un pamphlet contre l’OSDH qu’il accuse de connivences avec Assad, les journalistes les plus hostiles à la paix en Syrie s’en méfient. (1) Pour attaquer l’OSDH, le défunt mentor et menteur du Monde Ignace Leverrier, s’appuie sur un « nombre d’opposants syriens » sans préciser ses sources. L’une des preuves du manque de fiabilité du directeur de l’OSDH serait, selon lui, ses prétendues origines alaouites. Bien que Leverrier plaide pour une Syrie pluraliste et démocratique, il fait de l’identité alaouite un indice de « mauvaise foi » de Rami Abdel-Rahman alias Oussama Souleimane. Source : Syrie : le révisionnisme du Monde a une odeur de camembert
Bref les sources qui émanent de l'OSDH que les médias utilisent à profusion de façon aveugle sont des sources en toc.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 21 Mar - 9:51
Selon CNN, l'université de Mossoul a été ciblée par les bombardements de l'aviation américaine.
D'autres sources sur les réseaux sociaux parlent de dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 21 Mar - 11:20
Faucons du désert: l’armée arabe syrienne prête à libérer Palmyre
Lors de la prochaine bataille pour Palmyre, l’unité des Faucons du désert (milice loyale au pouvoir de Damas) sera la principale force militaire. Connue dans le monde entier pour ses joyaux de l’antiquité, cette ville syrienne est occupée par les terroristes depuis mai 2015.
Les faucons du désert constitueront la principale force de frappe lors de l’opération de libération de Palmyre qui se trouve actuellement sur le joug islamiste. Sous commandement de l’armée arabe syrienne, ces miliciens sont prêts à prendre d’assaut la ville, déclare Mohammad Djaber, fondateur et commandant en chef de cette brigade.
« Nous avons reçu l’ordre d’avancer vers Palmyre pour la libérer du groupe terroriste Etat islamique (interdit en Russie, ndlr). Lors de la prochaine bataille, nous serons la force de frappe de la progression offensive. Bientôt nous entamerons l’assaut de la ville. Très prochainement, nous annoncerons à tous nos amis que Palmyre est passée sous notre contrôle », dit M. Djaber.
Qui sont ces Faucons du désert
L’unité des Faucons du désert a été formée il y a trois ans par Mohammad Djaber. La troupe compte de 4000 à 5000 combattants de toutes les confessions et de toutes les provinces de la Syrie.
« La Russie fournit son soutien à l’Armée arabe syrienne dans le cadre de la coopération militaire et technique. Le commandement des forces armées nous transmet une partie de l’aide reçue, si bien que nous considérons que les victoires signés par les +faucons+ sont devenues possibles grâce à l’aide russe », souligne-t-il.
Offensive sur Palmyre
L’avancée vers Palmyre est menée de l’ouest, de l’est et du sud. Sur certains tronçons du front, les troupes de l’Armée arabe syrienne et des milices sont déjà à deux kilomètres de la ville. Les troupes d’élite Tigres, sous le commandement de Souheil Al-Hassan, avancent depuis l’ouest. De l’est avancent les milices formées à base de tribus arabes. Les Faucons du désert viennent du sud.
C’est la direction sud qui est la plus complexe, une partie des hauteurs se trouvant des deux côtés de la voie étant occupées par Daech. Qui plus est, ce territoire qui s’étend entre deux chaînes de montagnes est absolument désert. L’une des tâches principales des troupes avançant de l’est et de l’ouest est de couper les voies d’apprivoisement et de maintenir le contrôle des hauteurs dominantes.
Quelle est l’importance de Palmyre
Cette ville, dont les vestiges sont classés au patrimoine mondial par l’Unesco, a une importance aussi bien historique que stratégique. Un désert s’étend au nord et au nord-ouest de Palmyre. Dès que l’armée reprend la ville, Daech perdra le contrôle sur 20% des territoires occupés. Une fois cette tâche remplie, le commandement des forces armées syriennes pourrait entamer une progression offensive vers la ville de Raqqa, « capitale » de Daech, et entamera le déblocage de Deir ez-Zor, assiégée par les terroristes.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 23 Mar - 21:32
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Chez l'Etat islamique, "il y a une cohérence politique très claire."
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Dernière édition par yous_f le Sam 9 Avr - 23:32, édité 1 fois
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 24 Mar - 2:30
Irak : L’Etat Islamique a tué plus de 200 personnes en 2 semaines
Au moment où nous avons évidemment une pensée émue pour la Belgique, il est aussi important de ne pas oublier l’émotion à double standard – qui est une des causes des malheurs qui perdurent.
Ce n’est pas demain qu’on aura la tour Eiffel aux couleurs de l’Irak…
(Beyrouth, le 10 mars 2016) – L’État islamique a tué plus de 200 personnes en Irak, dont une grande majorité de civils, dans des attentats commis au cours des deux semaines qui se sont écoulées depuis le 25 février, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Le meurtre intentionnel de civils est un crime de guerre et le caractère généralisé des attaques peut constituer un crime contre l’humanité.
L’attaque la plus récente a été perpétrée le 6 mars par le bais d’un camion-citerne piégé contre un checkpoint au nord de la ville d’al-Hilla, capitale du gouvernorat de Babylone, tuant au moins 60 personnes et en blessant plus de 70 autres, la plupart des civils. L’État islamique (EI, également connu sous le nom de Daech) a revendiqué l’attentat. Des employés d’hôpitaux et des responsables sécuritaires ont déclaré à Reuters que, parmi les victimes, figuraient 23 officiers de police et autres agents de sécurité. En vertu des lois de la guerre, des officiers de police qui ne participent pas aux combats sont normalement considérés comme des civils et ne doivent pas être la cible d’attaques.
« Cette dernière série de meurtres de masse démontre le mépris de l’État islamique pour la vie des civils », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Chaque victoire militaire de ce groupe armé met manifestement en danger un nombre croissant de civils à travers le pays. »
Après que les forces de sécurité irakiennes ont repris les villes de Baiji, en octobre 2015, et de Ramadi, en décembre, et que les peshmergas kurdes se sont emparés de Sinjar en novembre, l’État islamique a intensifié ses attaques contre des civils dans les zones situées au-delà de la ligne de front. La Mission d’assistance des Nations Unies en Irak estime que 410 personnes ont été tuées dans le pays en février 2016.
Le 25 février, un kamikaze s’est fait exploser près de la husseiniyya du Grand Prophète, lieu de culte chiite situé dans le quartier de Shula, à Bagdad, causant la mort d’au moins 31 victimes, selon le site Kitabat.com.
Parmi ces victimes figurait Amir Muhsin Kazhim, qui nettoyait les rues avoisinantes. Son neveu Saad Abu Haider a déclaré à Human Rights Watch que son oncle avait passé quatre jours à l’hôpital avant de succomber à ses blessures. « Amir avait 40 ans, était marié et père de deux fils et d’une fille, qui vont tous à l’école », a déclaré son neveu. « Il nettoyait les rues en tant qu’employé municipal, ce qui lui a coûté sa vie. »
Le 28 février, deux bombes ont explosé au marché de Muraidi, une ville située à l’est de Bagdad, tuant 73 personnes et en blessant plus de 112, a signalé Associated Press.
Le 29 février, un kamikaze s’est fait exploser dans une tente funéraire de Muqdadiya, tuant 40 personnes, dont six responsables de la sécurité, et en blessant 37 autres, selon Reuters et 3robanews.com. Les relations entre les sunnites et les chiites de Muqdadiya sont tendues suite aux deux attentats commis le 11 janvier, et qui ont fait 25 victimes, déclenchant une série de représailles contre les sunnites locaux par les milices chiites.
Prendre délibérément pour cible des civils est un crime de guerre, et tout individu impliqué dans la planification, l’organisation ou l’exécution d’un tel crime pourrait être tenu pour responsable de ses actes, y compris dans d’autres pays que l’Irak, a rappelé Human Rights Watch. Certains crimes, comme le meurtre, commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre une population civile – ce qui signifie qu’ils sont commis dans le cadre d’une politique conduite par un État ou une organisation de type milice – sont considérés comme des crimes contre l’humanité.
Certaines catégories des crimes les plus graves qui violent le droit international, tels que les crimes de guerre, sont soumis à la « compétence universelle », qui se réfère à l’autorité juridique du système judiciaire national d’un État chargée d’enquêter sur certains crimes et d’ouvrir des poursuites, même si elles ne sont pas commises sur son territoire, par un de ses ressortissants ou contre un de ses ressortissants. Que les cas relevant de la compétence universelle puissent être poursuivis dans un pays spécifique dépend de sa législation interne.
Human Rights Watch a appelé à plusieurs reprises l’Irak à devenir un État partie à la Cour pénale internationale (CPI), en vue d’ouvrir la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires pour les crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l’humanité commis par toutes les parties au conflit. Les autorités irakiennes pourraient donner à la Cour compétence pour les crimes graves commis en Irak depuis le jour de l’entrée en vigueur du traité portant création de la CPI, le 1er juillet 2002.
Le droit pénal irakien ne prévoit pas de dispositions pour ces crimes. Les membres de l’Etat islamique ont été poursuivis en vertu de l’article 4 de la loi de 2005 sur la lutte contre le terrorisme, qui est trop vaste. Si un mandat lui est confié, la CPI ne peut intervenir que pour enquêter sur les crimes graves relevant du droit international si les autorités nationales refusent ou sont dans l’incapacité de le faire.
« La nécessité de tenir pour responsables les auteurs de ces attaques massives est une raison de plus pour l’Irak de devenir un État partie à la Cour pénale internationale », a déclaré Joe Stork.
Un défenseur des droits humains à Muqdadiya a affirmé à Human Rights Watch que, le 29 février, les milices chiites ont attaqué la prison locale, à la recherche de co-conspirateurs sunnites de l’attentat; un autre activiste basé à Bagdad a indiqué que les milices chiites effectuent des centaines d’arrestations, à la suite des attentats commis dans les villes de Shula et Sadr.
« Les forces de sécurité devraient traduire en justice les responsables des attentats meurtriers », a souligné Joe Stork. « Mais les arrestations arbitraires et les abus contre des suspects dans le cadre d’interrogatoires ne font qu’ajouter aux injustices déjà commises ».
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 26 Mar - 2:23
Bachar al-Assad : “Lorsque les États occidentaux auront la volonté de faire leur devoir, nous n’aurons plus de problème pour arrêter le cauchemar en Syrie”
Entretien accordé par le Président syrien à la télévision allemande « ARD » [Texte intégral]
Journaliste : Monsieur le Président, je vous remercie infiniment pour avoir accordé cette entrevue à la télévision allemande ARD.
Le Président al-Assad : Bienvenue à vous en Syrie
Question 1 : Hier, alors que nous filmions à la Mosquée des Omeyyades, nous nous sommes entretenus avec les gens sur le cessez-le feu. Un vendeur de Chawerma nous a dit « c’est peut-être un jour historique ». Ma question est, Monsieur le Président, êtes-vous d’accord que ce serait là un jour historique, et vivons-nous un moment particulier de l’histoire syrienne ?
Le Président Al-Assad : Disons plutôt que je l’espère, étant donné que nous avons accepté l’accord sur la « cessation des hostilités » la semaine dernière. Parlons plutôt d’une lueur d’espoir pour les Syriens et pour nous tous. Mais en général, un cessez-le-feu, une cessation des hostilités, ou n’importe quel accord de ce type est bilatéral. Il va donc être difficile de le maintenir et de le sauver, puisqu’il est multilatéral. Je veux dire par là que vous parlez d’une centaine de factions de terroristes et de nombre de pays qui les soutiennent. Autrement dit, vous parlez de deux camps ayant des objectifs contradictoires en ce qui concerne cet accord. C’est pourquoi, disons que nous allons faire notre travail pour qu’il fonctionne, quoique la bonne volonté ne soit pas suffisante.
Question 2 : Que faites-vous, vous et le gouvernement syrien, pour sauver ce cessez-le feu ?
Le Président Al-Assad : Dans les faits, il a commencé il y a moins de 48 heures et, comme vous êtes ici depuis quelques jours, je pense que vous savez que les terroristes l’ont violé dès la première heure. Quant à l’armée syrienne, nous nous sommes abstenus de riposter pour lui laisser une chance de se maintenir. Voilà ce que nous pouvons faire, mais finalement toute chose a ses limites et cela dépend de l’autre partie.
Question 3 : Pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour arriver à un accord ?
Le Président Al-Assad : Il n’a pas fallu si longtemps pour arriver à un accord. Il a fallu longtemps pour que les autres pays qui supervisent les terroristes, notamment les États-Unis, se mettent à travailler là-dessus. Ils ont commencé à en parler il y a seulement quelques mois ; alors que, dès le début, nous avions initié ce processus sur une base interne que nous avons désigné par « Réconciliation locale ». Un processus qui mène à la cessation des hostilités à partir du moment où vous accordez l’amnistie aux miliciens afin qu’ils rejoignent l’armée syrienne ou retournent à une vie civile normale. C’est un processus que nous avons lancé depuis quelques années et qui a réussi dans plusieurs régions. La seule différence est que cet accord de cessation des hostilités est plus global, bien qu’il ne soit pas total.
Question 4 : Il y a trois jours, nous étions à Daraya. Nous avons vu le bombardement intensif de cette ville. Je pense que l’un des problèmes de la Syrie est : « qui décide que ceux que vous frappez sont des terroristes de l’EIIL et du Front al-Nosra ou des rebelles ? ». Je pense que vous êtes le seul à en décider et que la paix est entre vos mains. Non ?
Le Président Al-Assad : Qu’entendez-vous par « la paix entre mes mains » ?
Question 5 : Votre décision de frapper ou de ne pas frapper. C’est vous qui définissez qui sont ces gens ?
Le Président Al-Assad : Vous avez raison. Lorsque vous avez un tel accord, vous devez vous poser deux questions : sur quelles cartes militaires devez-vous travailler et quels sont les critères ou les mécanismes de surveillance du cessez-le-feu ? Or, comme je viens de le dire, la cessation des hostilités a été décrétée il y a 24H et, jusqu’à cet instant précis, nous ne disposons toujours pas de ces cartes. Par conséquent, disons que l’accord n’est pas encore arrivé à maturité. Lorsque ce sera le cas, vous pourrez dire que j’en assume la responsabilité en tant que partie prenante de la survie de cet accord.
Question 6 : maginez, Monsieur le Président, que je sois un rebelle et non un terroriste de l’EIIL ou du Front al-Nosra, un rebelle de l’armée syrienne libre [ASL]. Que devrais-je faire pour que vous m’acceptiez de nouveau comme civil syrien ?
Le Président Al-Assad : Juste que vous déposiez vos armes et que vous n’ayez aucun autre agenda politique. Que vous décidiez de rejoindre le processus politique ou que vous vous en désintéressiez, n’a pas d’importance. Le plus important pour moi, d’un point de vue légal et constitutionnel, en me basant sur l’intérêt du peuple syrien et sur le principe valable pour tout État, est qu’en tant que citoyen vous n’êtes pas autorisé à user de vos armes pour nuire aux personnes et aux biens. C’est tout ce que nous demandons et rien d’autre. Comme je l’ai dit, nous leur offrons une amnistie totale. C’est déjà arrivé, certains ayant rejoint l’armée syrienne, d’autres s’étant intégrés dans la vie politique.
Question 7 : C’est donc une réelle amnistie que vous offrez à tous les rebelles ?
Le Président Al-Assad : Nous l’avons fait, et cela a fonctionné.
Question 8 : Pourquoi le gouvernement syrien ne peut-il accepter l’existence de deux sortes de groupes [armés] : l’un correspondant aux terroristes, tels ceux de l’EIIL et du Front al-Nosra ; l’autre correspondant aux rebelles, disons, plus civils ? Pourquoi dites-vous toujours que vous combattez uniquement des terroristes ?
Le Président Al-Assad : Dun point de vue légal, celui qui porte des armes contre les civils ou contre les propriétés privées ou publiques est un terroriste. Je crois qu’il en est de même pour mon pays et le vôtre. Vous n’acceptez pas qu’une soi-disant « opposition modérée » use de ses armes pour atteindre ses objectifs. Aucun pays ne l’accepterait. C’est l’un des aspects de votre question.
L’autre aspect est que nous ne disons pas que tout milicien est un extrémiste. Nous disons qu’actuellement la majorité des groupes armés qui contrôlent certaines régions sont essentiellement des groupes terroristes. L’autre partie, promue comme modérée, est marginale et sans importance. Elle n’a aucune influence sur le terrain et c’est pourquoi la plupart de ses bases rejoignent les extrémistes, non parce que ses éléments sont nécessairement des terroristes, mais par peur, pour l’argent ou le salaire. Donc, si nous disons que nous combattons des terroristes, c’est parce qu’aujourd’hui le vrai ennemi est constitué par des groupes terroristes, principalement Daesh, Al-Nosra, Ahrar al-Cham, et Jaïsh al-Islam.
Question 9 : N’avez-vous pas le sentiment qu’en réalité il y a quand même une différence entre ces deux groupes ? Ces terroristes viennent de l’étranger, d’Arabie Saoudite, de Tchétchénie et de partout dans le monde ; alors que les rebelles sont finalement des Syriens et viendra le moment où vous devrez discuter avec eux. Pourquoi ne pouvez-vous pas commencer dès aujourd’hui ?
Le Président Al-Assad : Nous l’avons fait. Nous l’avons déjà fait. C’est ce que j’ai signifié en évoquant les réconciliations locales. Dans ce cas, vous parlez avec les milices [armées] qui se battent sur le terrain, non avec l’opposition politique. Je suis donc d’accord avec vous sur ce point.
En revanche, lorsque vous parlez de deux sortes de groupes, les Syriens que vous désignez par « rebelles » et les autres, vous négligez qu’en réalité, ils travaillent ensemble. Vous n’avez pas, en Syrie, un groupe [terroriste] composé exclusivement d’étrangers. Vous avez des [terroristes] étrangers mélangés avec des Syriens partageant la même idéologie qui refuse quiconque ne leur ressemble pas et les mêmes espoirs, notamment celui de créer ce qu’ils appellent l’« État islamique » ou équivalent.
Question 10 : Monsieur le Président, vous avez accepté un processus de transition. Quelles sont les prochaines étapes ?
Le Président Al-Assad : C’est un processus qui doit aboutir à un gouvernement d’union nationale auquel se joindront ceux qui souhaiteront en faire partie. Ce gouvernement devra préparer la prochaine Constitution, laquelle sera suivie d’élections législatives qui définiront la forme de la prochaine ou de la nouvelle Syrie. Telles sont les principales étapes de la période de transition.
Question 11 : J’étais ici il y a quatre ans, au moment ou se sont déroulées les élections législatives de 2012. Comment pouvez-vous dire qu’il serait possible de tenir des élections pendant la guerre civile ?
Le Président Al-Assad : Tout d’abord, il n’y a pas de guerre civile. Une telle définition est fausse. Il y a guerre civile quand existent des lignes de démarcation sociales correspondant à des différences sectaires, ethniques, ou autres. Nous n’avons toujours pas cette sorte de lignes, vu le mélange manifeste dans les zones contrôlées par le gouvernement où coexistent toutes les couleurs du spectre social syrien. Vous ne pouvez donc pas parler de cette guerre comme d’une guerre civile. C’est vraiment les terroristes contre tout le reste.
Quant aux élections, il ne s’agit pas d’un passe-temps, de l’opinion du Président ou de l’humeur du gouvernement. Elles renvoient à la Constitution. Notre guerre est motivée par l’indépendance de notre pays, parce que d’autres pays, principalement en Occident veulent, avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, détruire notre pays et transformer la Syrie en État confessionnel comme au Liban et, peut-être, comme en Irak.
La Constitution est aujourd’hui le symbole de l’unité, de la souveraineté et de l’indépendance du pays. Nous devons la défendre. Or, la Constitution n’est pas une simple rédaction sur papier. C’est la manière dont vous la mettez en pratique, notamment en organisant des élections, lesquelles n’appartiennent pas de droit au gouvernement mais à chaque citoyen. C’est aux citoyens de décider s’ils en veulent ou pas. Et si vous interrogez les Syriens, tous souhaitent un nouveau Parlement.
Question 12 : Est-ce que la Constitution et donc la stabilité en Syrie valent plus que des centaines de milliers de vies ?
Le Président Al-Assad : Il n’y a pas de contradiction qui ferait que nous ayons à juger de l’importance de l’un de ces sujets par rapport à l’autre, car sans stabilité vous perdriez des milliers de vies, alors que la stabilité retrouvée vous permettrait de les sauver. Vous ne pouvez donc pas dire que ceci est plus important que cela, la stabilité et la Constitution étant très importantes pour épargner des vies.
Question 13 : L’écrasante majorité des pays et organisations du monde disent qu’il ne pourrait y avoir de solution à la question syrienne avec vous au pouvoir. Êtes-vous prêt à l’abandonner ?
Le Président Al-Assad : Pour ces pays et ces fonctionnaires ? Non, bien sûr que non, car ce n’est pas leur affaire. C’est pourquoi je ne leur ai jamais répondu. Cela fait cinq ans qu’ils le répètent et que nous n’avons accordé le moindre intérêt à ce qu’ils disent. C’est notre affaire. C’est l’affaire de la Syrie. Seuls les citoyens syriens ont le droit de dire qui ils veulent pour président. En tant qu’Allemand, vous n’accepteriez pas que moi ou n’importe qui d’autre vous dicte quel devrait être votre Chancelier ou votre système politique. Vous ne l’accepteriez pas, comme nous ne l’acceptons pas. Par conséquent, non, quoi qu’ils disent, mon destin politique est uniquement lié à la volonté du peuple syrien.
Question 14 : Plus généralement, si les conditions étaient telles que le peuple syrien le voulait, seriez-vous prêt à vous retirer ?
Le Président Al-Assad : Certainement et sans aucun doute. Je le ferais immédiatement sans aucune hésitation, car si vous voulez réussir en tant que fonctionnaire élu à un poste de Président, de Premier ministre ou de n’importe quelle autre fonction, vous avez besoin du soutien du peuple. Sans ce soutien, vous ne pouvez rien accomplir. Alors, que feriez-vous à votre poste ? La volonté du peuple et votre capacité à accomplir quelque chose sont donc liées l’une à l’autre.
Question 15 : Avez-vous déjà une idée sur le timing de cette étape ? Vous savez que plusieurs dates ont été évoquées. Une information issue du Bureau de De Mistura dit que la date la plus probable serait en 2018.
Le Président Al-Assad : Non, non, ce n’est pas leur affaire. Cela ne fait partie d’aucun plan. Comme je l’ai dit, seuls les Syriens peuvent en décider.
Question 16 : Êtes-vous d’accord que ce que nous voyons en Syrie est une catastrophe humanitaire ?
Le Président Al-Assad : Bien sûr, sans aucun doute.
Question 17 : Alors, pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour que vous autorisiez le plein accès aux zones assiégées ?
Le Président Al-Assad : Non, ce n’est pas vrai. Nous n’avons pas mis si longtemps à en autoriser l’accès. En réalité, ce sont les médias occidentaux qui ont mis beaucoup de temps à reconnaître ce qui se passait sur le terrain. Je vais être très franc avec vous. Posons une question logique et réaliste à la fois : ces zones dont vous parlez, lesquelles seraient assiégées depuis des années par l’armée tout en continuant à la combattre jusqu’aujourd’hui et à lui envoyer bombes et tirs de mortiers ainsi que sur les villes voisines, comment aurions-nous pu les empêcher de recevoir aides et nourriture alors que nous n’avons pas pu les empêcher de recevoir des armes ? Est-ce logique ? Non, ça ne marche pas. Soit l’embargo est total, soit vous ne pouvez pas faire d’embargo. Et si nous n’avons pas fait d’embargo c’est pour plusieurs raisons. Mis à part l’aspect humanitaire, les valeurs auxquelles nous croyons et le sens des responsabilités de notre gouvernement à l’égard de tous les Syriens, imposer un embargo aurait précipité les civils habitant ces régions dans le giron des terroristes.
Une autre raison concrète est pourquoi assiégerions-nous ces villes, citées par vous et récemment par beaucoup d’autres médias, pendant que nous continuons à envoyer des vaccins et les salaires des fonctionnaires à des villes comme Raqqa, laquelle est sous contrôle de l’EIIL ? Comment pouvons-nous faire un embargo ici et ne pas faire un embargo là-bas ? Ce que vous dîtes est contradictoire et irréaliste.
Question 18 : Maintenant que vous avez la couverture du cessez-le-feu, vous est-il possible de garantir aux organisations de secours un accès permanent à ces zones assiégées ?
Le Président Al-Assad : Elles ont travaillé ici au cours de ces dernières années. Nous n’avons jamais dit non. Mais leur travail doit passer par le gouvernement. Elles ne peuvent pas faire comme si le gouvernement n’existait pas. Ceci dit, il est évident que la réalité sur le terrain peut parfois faire obstacle en zones de combats. D’autres fois, il arrive que des conflits surgissent entre ces organisations et les fonctionnaires de notre gouvernement. Mais du point de vue décision politique, nous ne posons aucun problème à l’arrivée des aides partout en Syrie, et nous les soutenons.
Question 19 : Vous avez parlé d’élections en avril prochain. Ne serait-ce pas consulter une fraction du peuple, puisque nombre de Syriens ont quitté le pays pour fuir le chaos ?
Le Président Al-Assad : Oui, mais pour autant la Syrie n’est pas vidée. La majorité des Syriens vit toujours en Syrie, non l’inverse. Ce fut le discours précédant les élections présidentielles, mais le monde a été surpris de voir un pourcentage élevé de réfugiés, à l’extérieur de la Syrie, participer à ces élections. Par conséquent, je crois que chaque Syrien aimerait un tel renouveau dans son pays, parce qu’il redonnera de l’espoir et que c’est naturel pour tout pays et toute culture.
Question 20 : Le gouvernement syrien apprécie-t-il le rôle de l’Allemagne pour son accueil d’un grand nombre de Syriens ?
Le Président Al-Assad : Disons que nous l’apprécions d’un point de vue humanitaire. Nous ne pouvons pas dire que ce n’est pas bien d’accepter des réfugiés ayant quitté leur pays en raison des difficultés qu’ils y rencontrent. Mais ne serait-il pas plus humain de les aider à rester dans leur pays ? Parce que si vous posiez cette question à l’un d’entre d’eux, il vous répondrait qu’il aimerait pouvoir y retourner. Ne serait-il pas moins coûteux d’adopter ou de mener des politiques plus sages et plus prudentes en ce qui concerne la crise syrienne, et de permettre à ces personnes de vivre dans leur pays, en travaillant contre le terrorisme, pour la stabilité de la Syrie, sans s’ingérer dans ses affaires ? Ce serait plus humain.
Question 21 : Y a-t-il un rôle précis attribué à l’Allemagne dans l’ensemble de la question syrienne, ou bien est-elle considérée au même titre que d’autres pays étrangers, tels les États-Unis et l’Arabie Saoudite ?
Le Président Al-Assad : Nous espérons que chaque pays puisse jouer son rôle, particulièrement les pays européens dont l’Allemagne, qui a la plus forte économie et qui est censée mener l’Union européenne non seulement économiquement mais aussi politiquement ; un rôle que nous n’avons toujours pas constaté en pratique, car ce rôle suppose la volonté et que la volonté suppose l’indépendance. La question est donc : combien de fonctionnaires européens sont-ils indépendants de la politique et des politiciens étatsuniens ? Jusqu’à présent, ce que nous avons vu est un copier-coller de ce qu’ils disent et de ce qu’ils font. Par conséquent, je ne peux pas parler de rôle s’il n’y a pas d’indépendance.
Question 22 : Lors de mon dernier voyage en Syrie, je suis allé à Alep. Cette fois-ci, je me suis rendu à Homs. Ce sont des images incroyables, telles des images de l’Apocalypse. Je suppose qu’il n’y a pas de doute sur le fait que l’armée syrienne est en partie coupable de ce qui est arrivé ici. Ma question personnelle, Monsieur le Président, êtes-vous capable de dormir la nuit ?
Le Président Al-Assad : La question plus importante est : suis-je capable de travailler ? Peu importe que vous dormiez ou non. Pour les gens, ce qui importe est de savoir ce que le Président peut faire et de combien de terroristes nous pouvons nous débarrasser, à défaut de les convaincre de reprendre une vie normale. C’est ce que nous faisons tous les jours. Donc, si nous ne pouvons pas dormir, c’est parce que nous devons travailler. C’est précisément de cela qu’il s’agit.
Question 23 : L’ONG « Médecins Sans Frontières » a déclaré qu’en 2015, 94 hôpitaux ont été bombardés, avec le soutien de l’État. Comment est-ce possible ? Je veux dire, vous ne pouvez pas prétendre que, disons-le, ces crimes de guerre ont été commis seulement par la coalition américaine. La Russie et la Syrie ont leur part de responsabilité.
Le Président Al-Assad : Si nous avions voulu commettre ce genre d’actions, nous l’aurions fait depuis longtemps. Nous ne savons pas qui a commis le dernier bombardement [signalé par cette ONG]. Nous n’avons aucune raison de bombarder un hôpital. Quant à ce que vous décrivez comme un crime, c’est évidemment un crime. Mais cela dépend des critères sur lesquels vous vous basez pour user de ce terme. Si c’est sur nos critères à nous, c’est certainement un crime. En revanche, si vous vous basez sur les critères occidentaux, ce n’est plus le cas, pour la simple raison que l’Occident n’a toujours pas appliqué ce terme à sa guerre de 2003 en Irak, où plus d’un million et demi d’Irakiens ont été tués. L’occident ne parle pas non plus de crimes de guerre au Yémen, où les Saoudiens ont commis des atrocités. Il ne parle pas de crimes de guerre en Syrie, quand les groupes armés tuent des milliers d’innocents par des tirs de mortiers et des attentats de kamikazes. Franchement, cela dépend des critères et, selon nos critères, ce sont des actes criminels.
Question 24 : Pour être clair, la plupart des observateurs imputent le bombardement des écoles et des hôpitaux à l’armée syrienne et à la force aérienne russe, précisant qu’il s’agit d’une stratégie de guerre, non de dommages collatéraux. N’est-ce pas un fardeau sur vos épaules ?
Le Président Al-Assad : Une question simple que vous devriez vous poser devant un tel discours : quel serait notre intérêt à agir de la sorte ? Mettant de côté les valeurs et les principes, je vous réponds : non. Non, parce que c’est le gouvernement qui a construit ces installations et ces infrastructures et qu’il a besoin que la population soit de son côté. Pour cela, c’est plutôt lui qui offre les services de base. Une simple question : que gagnons-nous ? Rien. Nous perdons. Nous n’avons donc aucun intérêt à ce faire et c’est un non définitif. Non, nous n’avons pas bombardé cet hôpital, il nous appartient, nous savons que ce sont des médecins qui l’occupent et non des terroristes. Il en est de même pour l’hôpital de Raqqa où sévit l’EIIL et où, comme je vous l’ai déjà dit, nous expédions des vaccins à la population. Pourquoi attaquerions-nous l’hôpital de cette ville ? C’est contradictoire !
Question 25 : Il y a deux ans, au moment où l’armée syrienne était affaiblie et en défaite, nous avons vu le Hezbollah intervenir comme, par exemple, à Al-Qusayr près de la frontière libanaise. Vers la fin de l’année dernière et alors que vous étiez sur le point de perdre Alep, nous avons vu les Russes intervenir pour vous aider, ainsi que nombre de combattants et de conseillers venus d’Iran. Qu’attendent-ils de vous en retour ?
Le Président Al-Assad : Tout d’abord, concernant ce que vous qualifiez de « défaite », toute guerre est en réalité une somme de batailles, certaines que vous perdez, d’autres que vous gagnez. Nous étions donc en train de perdre en un endroit et de gagner en un autre, la situation ne pouvant se ramener à une victoire ou une défaite. Ce n’est pas une guerre facile. Nous nous battons contre des dizaines de pays qui soutiennent ces mercenaires terroristes. Nos alliés et amis, ayant rejoint cette guerre directement ou indirectement, ont une vision différente de la vôtre. Ils ne sont pas venus en Syrie pour aider le président syrien ou le gouvernement syrien. Ils sont venus parce qu’ils savent que lorsque le terrorisme s’installe dans une région, il ne reconnaît pas les frontières. La preuve en est l’EIIL : de Libye, à l’Irak, à la Syrie, il n’a plus de frontières. Ils savent que si le terrorisme finit par contrôler cette région, il débordera ailleurs et non seulement dans les pays voisins. Leur vision de la situation est donc très claire. Ils ne se contentent pas de nous défendre, mais se défendent aussi. Ils ne sont pas venus pour me demander quoi que ce soit. Tous nos amis respectent notre souveraineté sans rien nous demander en retour.
Question 26 : Monsieur le Président, pouvez-vous encore dire que la Syrie est un État souverain. Votre politique n’est-elle pas d’ores et déjà définie à Téhéran ou au Kremlin ?
Le Président Al-Assad : La souveraineté est un terme relatif. Avant la crise, Israël occupait déjà une partie de notre terre. Par conséquent, nous considérions que notre souveraineté ne serait pas totale tant que nous n’aurions pas libéré cette terre. Actuellement, nombre de terroristes traversent nos frontières et nombre d’avions américains et de ce que l’on désigne par « la Coalition » violent notre espace aérien. Donc, en effet, notre souveraineté est incomplète. En même temps, tant que vous avez une Constitution, que les institutions fonctionnent, que l’État fait son travail au service de la population même à un niveau minimal, et surtout tant que le peuple syrien n’est soumis à aucune puissance étrangère ; cela signifie que vous êtes toujours souverain, même si ce n’est pas au sens plein de ce terme.
Question 27 : Revenons cinq ans en arrière quand les soulèvements dans le monde arabe ont commencé, ainsi qu’à Daraa, ville située au sud de la Syrie à la frontière syro-jordanienne. Notre impression est que des jeunes ont été emprisonnés pour avoir inscrit des graffiti sur un mur et que les Forces de sécurité ont frappé très fort lorsque les parents ont manifesté pour les récupérer. Était-ce une bonne idée de réprimer si durement cette sorte de jeunes fous et de déclencher toute la guerre civile qui a suivi ?
Le Président Al-Assad : Pour commencer, toute cette histoire n’a pas existé. Elle n’a pas eu lieu. Ce ne fut que de la propagande. Je veux dire que nous avons entendu parler d’eux, mais que nous n’avons jamais vu ces jeunes prétendument emprisonnés à ce moment là. Ce récit est donc faux. Supposons qu’il soit vrai, ce qui n’est pas le cas, et comparons-le avec ce qui s’est passé aux États-Unis l’année dernière, quand tout le monde discutait et condamnait plusieurs meurtres de citoyens noirs américains par la police. Quelqu’un a-t-il demandé aux gens d’user de leurs mitrailleuses pour tuer, juste parce qu’un policier a commis une erreur ? Ce n’était pas justifiable. Par conséquent, même si les choses s’étaient passées comme vous le dites, ce qui n’a pas eu lieu, ce n’est pas une excuse qui vous permettrait de prendre votre mitrailleuse, de combattre le gouvernement et de tuer des civils et des innocents.
L’autre question : quelles contre-mesures adopteriez-vous face à des gens qui tuent dans vos rues et attaquent les propriétés ? Vous leur diriez : faites ce que bon vous semble, quoi que vous fassiez je reste ouvert, je ne vous répondrai pas ? Ce n’est pas possible. Nous avons une seule option, celle de les arrêter et de les empêcher de continuer à tuer. Face à des mitrailleuses, nous n’allons pas répondre par un lâcher de ballons. Nous devons utiliser nos armes. C’est notre seule option.
Question 28 : La guerre en Syrie déstabilise toute la région, les États voisins comme la Turquie, l’Irak, la Jordanie, le Liban. De plus, elle affecte déjà l’Europe. Ceci fait qu’une large partie du monde est touchée par la guerre syrienne. Que faites-vous pour arrêter ce cauchemar ?
Le Président Al-Assad : Ce cauchemar ne dépend pas uniquement de la Syrie. Depuis le début de la crise, nous avons adopté deux pistes de travail : établir le dialogue avec tout le monde, les pays, les factions et les miliciens, afin de rétablir la stabilité ; combattre les terroristes qui refusent de déposer leurs armes. Mais la question est : à quoi sont prêtes les parties adverses ? Car une part de la catastrophe, ou du cauchemar dont vous parlez, est due à l’embargo occidental qui affecte tous les citoyens syriens sans exception et non seulement aux terroristes qui tuent et détruisent. Qu’est-ce qu’elles sont prêtes à faire pour arrêter le cauchemar et soulager la douleur des Syriens ? Sont-elles prêtes à faire pression sur des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, lesquels soutiennent les terroristes, afin de les obliger à arrêter le passage clandestin de terroristes, la contrebande de toutes sortes d’armes et la fourniture de toutes sortes de supports logistiques ? Telle est la question. Lorsque tous ces États se seront mis d’accord ou, disons-le, auront la volonté de faire leur devoir à ce sujet, je puis vous assurer que nous n’aurons pas de problème pour arrêter ce cauchemar en Syrie.
Question 29 : Ma dernière question, Monsieur le Président. Lorsque votre père Hafez est décédé en 2000, vous avez quitté Londres où vous exerciez votre métier d’ophtalmologiste, pour rentrer à Damas et accéder à vos fonctions. Ayant à l’esprit tout ce qui s’est passé ces cinq dernières années, le feriez-vous encore ? Reviendriez-vous à Damas, ou bien resteriez-vous à Londres ?
Le Président Al-Assad : En fait, dans cette région, la politique fait partie intégrante de la vie de chaque citoyen syrien étant donné les circonstances qui font qu’elle affecte son quotidien. Vous ne devenez donc pas un homme politique par goût, mais par nature. Il en est de même pour moi, d’autant plus que je suis issu d’une famille politique et que j’ai hérité de cette passion. Mais cette passion ne se réduit pas à un passe temps ou à un domaine qui vous plaît. Elle vous ramène à la façon dont vous pouvez servir votre pays. J’étais un médecin dans le secteur public. Je suis désormais un homme politique. Je suis donc passé d’un secteur public à un autre secteur public plus large. C’est toujours le même principe. Et, bien sûr, tant qu’il s’agit d’aider le peuple syrien vous devez être prêt à aider de plus en plus, à continuer encore et encore, jusqu’à ce que vous n’en soyez plus capable et que le peuple syrien ne veuille plus de vous à ce poste.
Journaliste : Je vous remercie beaucoup.
Le Président Al-Assad : Merci à vous
Docteur Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne, 01/03/2016
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 28 Mar - 2:40
Syrie : A lire absolument.
Quand le général CASTRES enterre le mythe des rebelles modérés.
La libre opinion de Caroline Galacteros Admin. de l’ASAF (Association de
Soutien à l’Armée Française)
Enfin, c’est dit. Il y a autant une « armée de rebelles modérés » en Syrie que votre servante est Miss Monde..
C’est d’autant plus grave que sur ce MENSONGE on a ruiné un pays, fait des millions de morts de blessés et de réfugiés, envenimé nos relations avec la Russie et que nous n’avons sans doute pas fini d’assumer notre humiliante soumission à une Alliance délétère composée de maniaques et de barbares sans honneurs.
Honte aux médias qui ne pouvaient pas ne pas savoir et qui se sont alliés à la tromperie !
Afghanistan, Irak, Lybie, Syrie, Palestine, Yemen et pays Africains un jour nous devrons payer le prix du sang que nous avons versé alors qu’aucune de ces nations ne nous a agressés. Toutes ces souffrances sont définitivement inscrites dans la mémoire de l’humanité et nous n’avons pas fini d’en assumer les ondes de choc. Aucun acte que nous posons qu’il soit individuel ou collectif n’est sans conséquences, c’est une loi universelle et les politiques n’en sont pas exempts.
Ces gouvernants qui nous mentent effrontément pour plaire à plus puissant qu’eux et gratter quelques points dans les sondages sont inhumains, pitoyables et dangereux.
En tant que française et en tant qu’être humain, je les renie et je demande pardon à tous ces morts, toutes ces familles déchirées, cette déshumanisation de peuples qui n’ont pas plus de valeur que sable dans le désert pour le profit de quelques-uns.
J’ai lu dans un commentaire qu’il faudrait créer un Tribunal International des Peuples Martyrs afin de condamner ces assassins en col blanc : Je suis pour.
Si nous additionnons les morts de cette sinistre période, et en comptant les pays africains gangrénés par ces islamistes « modérés », nous en sommes à plus de 4 millions de victimes.
Encore un petit effort, les gars, et on va dépasser Hitler et la Shoah (5 millions)
Honte, j’ai honte…
Galadriel
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Quand le général Castres enterre le mythe des rebelles modérés
La vérité finit toujours par être dévoilée. Ce sont au départ de simples “signaux faibles” (comme le titre de cette série d’articles) et autres “bas bruits” qui deviennent peu à peu visibles jusqu’à irriguer entièrement le débat public et atteindre enfin le noyau dur des thèses officielles. S’agissant des rebelles syriens, aimablement qualifiés depuis quelques années de “modérés”, nous en sommes encore au stade des “signaux faibles”, mais la situation évolue dans le bon sens. On ne peut que se réjouir du reportage “Un œil sur la Syrie” (dirigé par Anthony Forestier, présenté par Sarah Soulah et diffusé sur France 2 le 18 février) qui présente enfin un regard neuf sur le conflit syrien … cinq ans après son commencement. Face aux inconséquences de la politique étrangère nationale et à leurs conséquences militaires opérationnelles difficiles à gérer au plan opérationnel, l’Establishment militaire lui-même ose parfois mettre le doigt sur certains faits embarrassants. Les faits sont têtus et à mille lieues de la moraline que distille notamment le Quai d’Orsay depuis trois ans. Ainsi, le général Didier Castres, Sous-chef opérations de l’Etat major des Armées, a-t-il été auditionné le 16 décembre 2015 par la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat. Voici ce que l’officier français révèle au grand jour :
“Les forces combattantes de Daech sont estimées à un effectif de 30 000 en Syrie et en Irak, dont 40 % de combattants étrangers. Ils sont opposés à 140 000 Kurdes du nord de l’Irak, 7 000 Kurdes syriens et 130 000 membres des forces de sécurité irakiennes. En outre, il existe en Syrie une constellation de combattants très divers de l’ordre de 100 000 personnes, dont la France estime que 80 000 d’entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations unies, soit à des groupes salafistes extrémistes.” Démêlons ces quelques chiffres pour mesurer l’ampleur de l’écart entre les données du commandement militaire et les gesticulations de notre chancellerie :
Première information : la puissance de Daesh est largement surestimée dans nos médias. Avec seulement 30 000 hommes (d’autres sources parlent de 50 000) en Irak et en Syrie, l’Etat islamique n’est pas d’un poids considérable sur un plan militaire. Son expansion territoriale depuis trois ans montre ce que plusieurs observateurs syriens (dont l’archevêque d’Alep) ont déjà amèrement dénoncé : les Occidentaux ont beaucoup parlé, mais étrangement peu agi pour détruire cette hydre vert foncé.
Seconde information : si les membres de l’EI sont répartis de façon à peu près équilibrée entre l’Irak et la Syrie, on peut considérer qu’il y a entre 15 et 20 000 combattants de Daech présents principalement autour de Raqqa. C’est donc bien moins que les autres terroristes islamistes présents en Syrie, dont le général Castres nous dit qu’ils sont probablement autour de 80 000 dans les zones que nos médias et nos représentants politiques qualifient facilement de “rebelles”. On a donc un rapport de 1 à 4 entre les islamistes de l’Etat islamique et les “autres” (dont une écrasante majorité, autour du Front al-Nosrah, sont affiliés officiellement ou officieusement à al-Qaïda, berceau originel…de Daech). Les chancelleries occidentales, si elles tenaient compte des chiffres que leur fournit le renseignement notamment militaire, devraient en conséquence tenir des propos beaucoup plus proches de ceux tenus par Sergeï Lavrov ou … Bachar el-Assad lui-même. Mais le déni de réalité est un pêché fort répandu et il reste plus facile d’accuser les journalistes de France 2 de reprendre la propagande du régime syrien que d’admettre un biais politique ou un déficit d’intelligence de situation (comme il fut d’ailleurs plus facile il y a quelques semaines d’accuser les journalistes de Canal + de reprendre la propagande du Kremlin dans leur reportage sur la révolution du Maïdan et la guerre civile ukrainienne dans le Donbass.
Troisième information : il reste donc à peu près 20 000 rebelles dits “modérés” d’après le renseignement militaire français. C’est peu … d’autant qu’ils combattent dans les mêmes zones que les 80 000 “terroristes”, dont ils sont de facto les alliés sur le terrain. Je vous invite sur ce point à lire l’article de “Bouger les Lignes” sur le “camaïeu des rebelles” qui retrace la mosaïque des coalitions en Syrie au sein desquelles toutes les phalanges rebelles, du vert pâle au très foncé, qui sont pour certaines rivales et pour beaucoup des avatars présentables des groupuscules les plus radicaux, combattent le plus souvent ensemble, notamment avec ou pour le compte du Front al-Nosrah. La veille de cette édifiante audition du Général Castres, le 15 décembre 2015, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian était lui-même auditionné devant cette même Commission du Sénat. Si l’on croise leurs deux déclarations, et compte tenu du fait que notre ministre ne pouvait ignorer ces informations du renseignement militaire, le grand écart devient inquiétant.
“En Syrie, les difficultés se concentrent à l’ouest, à la frontière avec la Turquie, où les armées loyalistes, soutenues par la Russie et les Pasdarans iraniens, grignotent les territoires contrôlés par les insurgés mais moins vite qu’ils ne l’espéraient. La présence russe est significative avec une quarantaine d’avions de chasse basés près de Lattaquié. La Russie engage également son aviation à long rayon d’action, pour les frappes menées contre Raqqa et Deir Eizzor par des bombardiers décollant de l’aérodrome de Mozdok au sud de la Géorgie ou encore elle effectue des tirs de missiles depuis le croiseur Moskva au large de Lattaquié. On note une inflexion de l’action militaire russe. Nous estimons ainsi que les frappes contre Daech représentent entre 20 et 30 % du total des frappes russes ces dernières semaines, contre 5 % auparavant (…) Concernant le soutien aux insurgés, l’action militaire américaine et française s’est renforcée, confortée depuis peu par les frappes britanniques.”
Première information : si l’on s’en tient aux estimations chiffrées du ministre Le Drian et qu’on les croise avec celles du général Castres, on en conclut que la Russie répartit ses frappes entre 20/30% sur les 15/20 000 combattants de l’Etat islamique et 70/80% pour les 100 000 “insurgés” (dont 80 000 sont des terroristes islamistes). Les frappes russes sont donc en parfaite cohérence avec les renseignements militaires français, ce qui n’est pas le cas en revanche des frappes … françaises.
Deuxième information : comment croiser en revanche la déclaration du ministre de la Défense sur le renforcement de l’aide aux “insurgés” et celle du général Castres sur les 80 000 terroristes parmi les 100 000 “rebelles” sans conclure à l’impossibilité manifeste d’un tel croisement … sauf à comprendre que la France et les pays occidentaux soutiennent directement ou indirectement le terrorisme islamiste.
Palmyre est libéré !! Vive la Syrie libre !! Vive All Assad, vive Poutine !! - Akasha.
Poutine félicite Assad pour la libération de Palmyre
Lors d'une conversation téléphonique, le président russe a pointé l'importance de la cité antique pour le patrimoine mondial.
Le président russe Vladimir Poutine a félicité son homologue syrien Bachar el-Assad pour la libération de Palmyre du joug terroriste, a fait savoir dimanche Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
"Lors d'une conversation avec le président syrien, Vladimir Poutine a félicité son homologue pour la libération de la ville de Palmyre par les militaires syriens, notant l'importance de la préservation de cette ville historique unique en son genre pour la culture mondiale", a indiqué M.Peskov.
"Selon M.Assad, il est absolument évident que la lutte est menée pour le pétrole, mais, comme il l'a fait remarquer, il y a beaucoup de brut, mais Palmyre est seule et unique", a confié M.Peskov.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 29 Mar - 1:20
Un e-mail d'Hillary Clinton révèle son soutien à la guerre en Syrie pour renverser Assad afin de protéger Israël contre l'Iran
Un e-mail publié par Wikileaks révèle le soutien d'Hillary Clinton à la guerre en Syrie pour renverser Assad afin de protéger Israël contre l'Iran. Il révèle également en deuxième partie la volonté d'attaquer l'Iran conjointement avec Israël pour l'empêcher de développer son arsenal nucléaire. An e-mail published by WikiLeaks reveals Hillary Clinton's support for the war in Syria to knock down Assad in order to protect Israel against Iran. It also reveals in the second part the will to attack Iran together with Israel to prevent Iran from developing its nuclear arsenal.
Excerpts / Extraits :
« The best way to help Israel deal with Iran’s growing nuclear capability is to help the people of Syria overthrow the regime of Bashar Assad. » Traduction : « La meilleure façon d’aider Israël à lutter contre la capacité nucléaire croissante de l’Iran est d’aider le peuple de la Syrie à renverser le régime de Bachar Assad. »
"Back to Syria. It is the strategic relationship between Iran and the regime of Bashar Assad in Syria that makes it possible for Iran to undermine Israel's security — not through a direct attack, which in the thirty years of hostility between Iran and Israel has never occurred, but through its proxies in Lebanon, like Hezbollah, that are sustained, armed and trained by Iran via Syria. The end of the Assad regime would end this dangerous alliance. Israel's leadership understands well why defeating Assad is now in its interests." Traduction : "Retour en Syrie. C'est la relation stratégique entre l'Iran et le régime de Bachar Assad en Syrie qui permet à l'Iran de saper la sécurité d'Israël - pas par une attaque directe, qui dans les trente ans d'hostilité entre l'Iran et Israël n'est jamais arrivée, mais par ses soutiens au Liban, comme le Hezbollah, qui est soutenu, armé et formé par l'Iran via la Syrie. La fin du régime d'Assad finirait cette alliance dangereuse. Le leadership en Israël comprend bien pourquoi la mise en déroute d'Assad est maintenant dans ses intérêts."
"Speaking on CNN's Amanpour show last week, Defense Minister Ehud Barak argued that "the toppling down of Assad will be a major blow to the radical axis, major blow to Iran.... It's the only kind of outpost of the Iranian influence in the Arab world...and it will weaken dramatically both Hezbollah in Lebanon and Hamas and Islamic Jihad in Gaza." Bringing down Assad would not only be a massive boon to Israel's security, it would also ease Israel's understandable fear of losing its nuclear monopoly. Then, Israel and the United States might be able to develop a common view of when the Iranian program is so dangerous that military action could be warranted." Traduction : "Sur CNN la semaine dernière, le Ministre de la Défense Nationale Ehud Barak a soutenu que "le renversement d'Assad sera un coup majeur à l'axe radical, le coup majeur contre l'Iran.... C'est le seul avant-poste de l'influence iranienne dans le monde arabe ... et il affaiblira radicalement tant le Hezbollah au Liban que le Hamas et le Jihad Islamique à Gaza". Le renversement d'Assad serait non seulement un avantage massif pour la sécurité d'Israël, mais qu'il atténuerait aussi la crainte compréhensible d'Israël de perdre son monopole nucléaire. Alors, Israël et les États-Unis pourraient pouvoir développer un projet commun justifiant une action militaire quand le programme iranien sera trop dangereux."
"Right now, it is the combination of Iran's strategic alliance with Syria and the steady progress in Iran's nuclear enrichment program that has led Israeli leaders to contemplate a surprise attack — if necessary over the objections of Washington. With Assad gone, and Iran no longer able to threaten Israel through its, proxies, it is possible that the United States and Israel can agree on red lines for when Iran's program has crossed an unacceptable threshold. In short, the White House can ease the tension that has developed with Israel over Iran by doing the right thing in Syria. The rebellion in Syria has now lasted more than a year. The opposition is not going away, nor is the regime going to accept a diplomatic solution from the outside. With his life and his family at risk, only the threat or use of force will change the Syrian dictator Bashar Assad's mind." Traduction : "Tout de suite, c'est la combinaison de l'alliance stratégique de l'Iran avec la Syrie et le progrès stable dans le programme d'enrichissement nucléaire de l'Iran qui a poussé des leaders israéliens à envisager une attaque surprise - si nécessaire malgré les objections de Washington. Avec Assad parti et l'Iran qui ne sera plus capable de menacer Israël par ses proxy (Hezbollah), il est possible que les États-Unis et Israël puissent convenir de lignes rouges lorsque le programme de l'Iran atteindra un seuil inacceptable. Bref, la Maison Blanche peut faciliter la tension qui s'est développée avec Israël sur l'Iran en faisant ce qu'il faut en Syrie. La rébellion en Syrie a maintenant duré plus d'une année. L'opposition ne part pas, le régime ne va non plus accepter une solution diplomatique de l'extérieur. Avec sa vie et sa famille en danger, seulement la force et la menace changera l'état d'esprit du dictateur syrien Bachar Assad en place."
Un des outils interactifs de Google aurait été destiné à encourager les désertions au sein du gouvernement d’Assad, laissent présumer des mails obtenus par Wikileaks
Doug Bolton | mercredi 23 mars 2016
Hillary Clinton témoignant devant la commission parlementaire sur les évènements de Benghazi en 2012 | Chip Somodevilla/Getty Images
En pistant et cartographiant les désertions internes des dirigeants syriens, il aurait été destiné à encourager plus de personnes à déserter et à “avoir confiance” en l’opposition rebelle.
Il a été prétendument décrit comme une “plutôt bonne idée” par le conseiller supérieur de Clinton, Jake Sulllivan, et Google a dit qu’il avait demandé l’aide d’Al Jazeera pour la diffusion de l’outil en Syrie.
Quelques milliers de mails personnels d’Hillary Clinton ont été publiés et répertoriés par Wikileaks, et plusieurs révèlent des faits intéressants, notamment les relations qu’entretiennent le département d’État et d’importantes sociétés.
L’email détaillant l’existence du pisteur de désertion de Google viendrait de Jared Cohen, conseiller de Clinton jusqu’en 2010 et dorénavant président de Jigsaw, anciennement Google Ideas, un groupe de réflexion politique de la société, basé à New York.
Dans un mail de juillet 2012 aux membres de l’équipe de Clinton, dont la parution par Wikileaks présume qu’il a été transmis plus tard à la secrétaire d’État elle-même, Cohen déclarerait : “Mon équipe prévoit d’envoyer un programme ce dimanche qui enregistrera et établira la carte publique des désertions en Syrie en précisant les responsabilités gouvernementales des déserteurs.”
“Notre logique sous-jacente est la suivante : alors que beaucoup de personnes suivent la trace des atrocités, personne ne représente visuellement ni ne cartographie les désertions, ce que nous pensons être important pour encourager plus de désertions et donner confiance à l’opposition.”
Le mail annonce que Google “s’associerait avec Al Jazeera” qui prendrait “la principale propriété” du programme, l’entretenant et le diffusant en Syrie.
Cohen demanda à l’équipe de Clinton de lui dire s’il n’y avait rien que la société [Jigsaw] avait besoin de prévoir avant de lancer le programme, avant d’ajouter : “Nous croyons que cela peut avoir une réelle incidence.”
La visualisation fut finalement publiée par Al Jazeera en anglais et en arabe, et le site de Jigsaw déclara qu’il est devenu l’une des visualisations les plus consultées du site.
Sur le site, un post à propos du programme déclare qu’il a montré avec succès les “tendances et modèles” des soutiens du régime, mais ne fait aucunement mention d’une stimulation des désertions ou d’aide à l’opposition.
Wikileaks a précédemment été responsable de la publication des liens entre Google et des membres haut placés du Département d’État, et le livre When Google Met Wikileaks de 2014 du fondateur Julian Assange accuse la société d’aider à promouvoir la politique étrangère du gouvernement des États-Unis.
Comme le Daily Mail le rappelle, la nouvelle est apparue simultanément à la révélation par Google de ses plans pour développer l’accès à internet à Cuba, et coïncide avec la visite historique de Barack Obama sur l’île.
Les avis de Clinton sur les projets de Google n’ont pas été révélés par le communiqué de WikiLeaks, mais elle aurait ordonné à un assistant d’imprimer les mails de Cohen pour des références ultérieures.
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
En rappel pour ceux qui n'ont pas encore vu :
Un oeil sur la planète Syrie le grand aveuglement France2 du 18 février 2016
Ceci est la première vidéo faite par une chaine publique occidentale avec une certaine objectivité sur la Syrie. J'ai écrit depuis 2011 que ce soit sur la Syrie que sur la Libye que le trio Obama, Cameron et Sarkozy étaient à coté de la plaque. Hollande est venu démontrer un tel amateurisme en politique internationale que je me suis demandé pas 100 mais 1000 fois si la prétendue démocratie avancée ne faisait émerger que les plus médiocres.
Je tire un chapeau à Madame Soula pour son courage dans ce documentaire à dire exactement ce que je dis depuis 2011 sans peur des représailles de la part de ses supérieurs à France-Télévision, par exemple qu'on ne peut pas appeler "rebelles modérés" des gens armés. Cette vidéo dure 1 heure et 25 minutes. Prenez le temps de tout regarder.
La leçon pour les africains qui sont prêts à déstabiliser leurs pays depuis Paris, Londres ou Washington qu'aujourd'hui, vous risquez de n'avoir au final que vos yeux pour pleurer les cendres dans lesquelles vous aurez réduit votre pays. L'Ambassade de Syrie en France donnée par la France à une syrien qui vivait là depuis 1970 avec passeport français, doit nous réveiller sur nos faux débats sur la double nationalité. Je reste convaincu que si quelqu'un a étudié ou séjourné à l'étranger, il ne peut pas accéder aux hautes fonctions de l'Etat en Afrique.
Jean-Paul Pougala Berlin, le 21 février 2016
Tout a commencé au début 2011, quand des Syriens ont commencé à descendre dans la rue. Le pouvoir central a rapidement réprimé ce vent nouveau qui s'était levé quelques mois plus tôt en Tunisie ou en Egypte, avant de souffler un temps sur la Libye, Bahrein, le Yémen… Selon les pays, le Printemps arabe a "dégagé" des dictateurs, fait chuter des régimes, obtenu des réformes…
Damas a fait tirer sur la foule, a bombardé des positions rebelles, rasé des quartiers, enlevé et torturé des opposants… Le régime baasiste, condamné par de nombreux pays dans le monde pour ses exactions, a tout fait pour se maintenir au pouvoir et défendre ses intérêts économiques.
Cinq années de chaos
En cinq ans, la guerre civile a fait plusieurs centaines de milliers de morts. Avec huit millions de déplacés dans le pays et quatre millions de réfugiés à l’étranger, c'est un Syrien sur deux qui a dû quitter l'endroit où il vivait. L'organisation Etat islamique a bénéficié du désordre intérieur, terrorisé des populations, appliqué la charia, trafiqué le pétrole et porté la violence terroriste au-delà même des frontières syriennes.
Ce 52e numéro du magazine "Un Œil sur la planète" (Facebook, Twitter, #UOSLP) diffusé sur France 2, désormais présenté par Samah Soula, grand reporter à la rédaction de France 2, décrypte ces cinq années de chaos. La Syrie est désormais un champ de bataille impliquant de grandes puissances, avec de gros enjeux énergétiques sous-jacents…
Durée : 1 h 24 min [Date /b]: 18 Février 2016 [b]Source : Un Œil sur la Planète - France 2
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 7 Avr - 21:01
Encore pour information, vous trouverez dans le lien suivant les twitts d'un "sympathisant" de l'EI qui nous informe sur les pertes territoriales de l'EI:
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 8 Avr - 0:34
Bonsoir mes frères é soeurs Alors que la fin de Daech en Syrie et en Irak est proche après la reprise des territoires de Palmyre et Alep et en Irak Mossoul est prêt à tomber aussi. Mais rien de plus dangereux qu'une bête aux aboies, ainsi ont-ils utilisé dans leurs derniers combats des armes chimiques ? Il se pourrait bien que se soit le cas à Mossoul, cela o été confirmé sur place par un journaliste indépendant. Mais l'Iran envoie ses bérets verts dans la bataille. Une bataille qui s'avère décisive pour la suite des événements et la reprise des territoires conquit ! Toujours est-il que rien n'est terminé pour autant...Il ne vaudrait pas oublier les divers groupuscule terroristes présent en Syrie sous couvert de gentil terroristes modérés (sic). Sois disant là pour combattre le régime et seraient de braves rebelles, hum ! Voici un article qui explique bien la situation actuelle et comment les choses risquent fort bien d'évoluer.En tout les cas, je vois les choses sous le même angle. Texte et recherches Akasha.
Les rebelles rompent le cessez-le-feu et l’armée prépare une nouvelle campagne par Moon of Alabama
Le cessez-le feu en Syrie a tenu cinq semaines, mais il arrive maintenant à son terme. Pendant le cessez-le-feu, la Russie a réduit ses forces en Syrie et l’Armée arabe syrienne a fait des progrès significatifs contre l’État islamique. Mais l’opposition et leurs commanditaires ont utilisé abusivement le cessez-le-feu pour se réarmer. Ils ont préparé et exécuté de nouvelles attaques contre le gouvernement et les civils syriens.
Les sponsors de l’opposition, la Turquie, l’Arabie saoudite et les États-Unis ont livré de nouvelles armes et des munitions à l’opposition « modérée ». On sait qu’au moins la moitié de l’approvisionnement que les « modérés » reçoivent, finit inévitablement dans les mains d’al-Qaïda en Syrie. Les sponsors ont aussi brisé un tabou de longue date en introduisant des missiles anti-aériens MANPAD sur le champ de bataille. Plusieurs combattants de la brigade Al Hamza, soutenue par les États-Unis et la Turquie, ont posté des photos de leurs nouveaux jouets. Les États-Unis affirment que ces combattants sont censés ne se battre que contre l’Etat islamique. Mais l’État islamique n’a pas d’avions et ces armes sont clairement destinées à être utilisées contre le gouvernement syrien et ses partisans.
Aujourd’hui Ahrar al-Sham, un groupe salafiste proche d’Al-Qaïda, a abattu ( vidéo) un Su-22 d’attaque au sol syrien avec un MANPAD, près de la ville de Tal Eis, au sud de la ville d’Alep. Le pilote, le lieutenant-colonel Musad Zayed Hirani, a été fait prisonnier par al-Qaïda en Syrie (Jabhat al Nusra). Cet incident montre que les MANPADS prolifèrent sur le champ de bataille comme ailleurs, et pourraient bientôt être utilisés contre des avions civils au Moyen-Orient et dans le monde.
Les rebelles « modérés » d’aujourd’hui ont aussi lancé des attaques d’artillerie improvisées contre le quartier Sheikh Maqsoud, à dominante kurde, dans la partie de la ville d’Alep tenue par le gouvernement. Au moins 17 civils ont été tués et plus de 50 ont été blessés.
L’opposition « modérée » en Syrie qui reçoit le soutien officiel des Etats-Unis ne veut pas prendre ses distances vis à vis à al-Qaïda :
« Nous ne sommes absolument pas d’accord avec Jabhat Al Nusra. Nous ne voulons pas de l’idéologie de Jabhat Al Nusra s en Syrie, ni maintenant, ni à l’avenir. Mais nous avons besoin de combattants qui se battent avec nous contre le régime », a déclaré Zakaria Malahefji, un officier politique de Fastaqim Kama Umrit, une coalition de groupes rebelles de la ville d’Alep.…
« Les membres de Jabhat Al Nusra sont nos frères », a déclaré Hajj Bakri, un chef rebelle de Hama. « On n’a pas de problème avec eux. »
…
« Notre relation avec Jabhat Al Nusra est bonne et nous collaborons avec Jabhat Al Nusra dans les opérations militaires et pour assurer la sécurité », a déclaré Abou Zeid, un commandant d’Ahrar Al Sham, une milice salafiste pure et dure d’Akrad, dans les montagnes du nord-ouest de la Syrie. Ahrar Al Sham, qui est une des plus puissantes factions rebelles de la guerre, est l’allié individuel le plus important d’Al Nusra.
Tout comme l’État islamique, Al-Qaïda en Syrie ne faisait pas partie de l’accord de cessez-le feu. Les Etats-Unis considèrent officiellement al-Qaïda en Syrie comme une entité terroriste et ennemie. Al-Qaïda n’a aucun intérêt à voir la paix s’installer et le groupe fait donc de son mieux pour la saboter. Au cours des dernières semaines, il a réussi à convaincre les « modérés » de se joindre à lui pour reprendre les combats :
Confronté à une cessation des hostilités sous médiation internationale qui menace d’éroder de façon irréversible son influence, dès la mi-mars, Nusra a entamé une série de pourparlers à l’intérieur de la Syrie pour convaincre les groupes d’opposition de reprendre leur lutte contre le régime. Les dernières 48 heures de progrès de l’opposition au sud d’Alep sont le signe qu’Al-Qaïda a réussi à saper le processus politique et à revenir à une situation qui se prête mieux à sa stratégie de long terme en Syrie.
Samedi, plusieurs groupes rebelles « modérés » soutenus par les États-Unis se sont joints à al-Qaïda dans une attaque contre la ville de Tal Eis, dans la campagne au sud d’Alep, qui est tenue le gouvernement :
Le cessez-le-feu partiel en Syrie semblait se déliter samedi avec de violents combats entre les forces gouvernementales et les combattants de l’opposition, y compris les membres du Front Nusra affilié à Al-Qaïda, aux abords d’Alep, la deuxième plus grande ville du pays, et d’autres endroits du nord du pays.
Au moins 25 combattants pro-gouvernement et 16 de l’opposition sont morts dans des affrontements au sud d’Alep, où le Front Nusra et les milices rebelles ont capturé un village surplombant une route importante, a déclaré à Associated Press un groupe de suivi basé en Grande-Bretagne.
…
Un certain nombre de groupes – dont certains font officiellement partie de l’accord de cessez-le-feu – ont reconnu, sur les médias sociaux, qu’ils étaient en train de se battre contre les forces gouvernementales.
L’Armée de l’Islam, dont le coordinateur politique dirige la délégation de l’opposition pendant l’interruption des pourparlers de paix à Genève, a annoncé qu’elle avait tué 20 soldats du gouvernement dans des combats à l’extérieur de Damas, vendredi. Elle a annoncé samedi, qu’elle se battait aussi dans la campagne au sud d’Alep, bien qu’on ne pense que le groupe y ait un contingent important.
Il est donc clair que les rebelles « modérés » ont rompu le cessez-le feu et coopèrent pleinement et ouvertement avec al-Qaïda.
À moins que les sponsors de l’opposition ne parviennent à enrêner immédiatement leurs troupes par procuration, il y aura bientôt à nouveau une guerre générale en Syrie. Le gouvernement syrien et ses alliés sont en train de mobiliser plus de forces pour reprendre les zones perdues au sud d’Alep. Pour la première fois, des « conseillers » de l’armée iranienne régulière (pas la Garde révolutionnaire) prendront part aux combats. La force aérienne russe est susceptible de réintroduire en Syrie une partie du contingent qu’elle avait retiré.
Le camp russe avait convenu avec les Etats-Unis d’arrêter les combats et de suivre la voie politique par le biais des négociations à Genève. Cette décision a été prise contre la volonté du gouvernement syrien et de ses alliés iraniens. Ils auraient préféré libérer au moins la ville d’Alep de toutes les forces de l’opposition avant toute négociation.
Mais même si le cessez-le-feu se rompt maintenant, ce que les Russes ont fait aura été très utile. Cela a montré que les Russes étaient capables de faire respecter un cessez-le-feu par leurs alliés quand ils s’engagent à le faire. Cela a également montré que le camp américain, soit n’est pas capable, soit n’a pas envie de faire respecter un cessez-le-feu auquel il s‘est engagé, et, qu’au contraire, il le viole en réarmant ses mandataires pour de nouveaux combats.
La future campagne du gouvernement syrien, sera probablement, avec le plein appui de ses alliés, plus intensive que sa dernière offensive. Cette attaque avait provoqué la dispersion des rebelles, ils étaient vaincus et faisaient retraite dans plusieurs endroits quand leur fuite a été stoppée par l’accord de cessez-le-feu. La prochaine attaque sera plus intense et ne s’arrêtera pas avant que l’opposition ne soit hors de combat.
Aujourd’hui, l’armée syrienne a publié une déclaration demandant à tous les civils de quitter les zones tenues par l’opposition dans les 48 heures. La nouvelle campagne « donnera une bonne leçon » à Al-Qaïda et ses partisans, assure-t-elle.
Moon of Alabama 5 avril 2016
Traduction : Dominique Muselet
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 8 Avr - 9:19
Tariq Ramadan interviewé par RussiaToday:
"On ne peut pas dire en parlant de Daech, ça n'a rien à voir avec l'Islam" "A partir du moment où quelqu'un vous dit "je suis musulman", alors il est musulman"
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Je vous conseil d'écouter Tariq Ramadan, car en sortant ainsi des bouts de phrases de son discours, cela tronque totalement le message qu'il veut faire passer...Tariq Ramadan est un homme intelligent avec un discours pondéré c'est bien pour ça d'ailleurs qu'il est traité comme un pariât par la presse.Il est pas assez, ou il est trop...Comprendre qui pourra^^ Les médias n'aime pas les discours nuancé et intelligent.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 8 Avr - 20:46
Un texte éclairant sur la philosophie de l'Etat islamique:
Citation :
Le combat-pour-Dieu et l'État islamique chez Sayyid Qotb, l'inspirateur du radicalisme islamique actuel
Par Olivier Carré
Texte extrait de la Revue française de science politique, 33e année, n°4, 1983. pp. 680-705. Sous licence creative commons.
« A nous l'action, à Dieu le succès », disait le fondateur des Frères musulmans, Hasan Al-Bannâ, un jour de mars 1928, à l'en croire [1], à ses premiers disciples. « Faisons un serment d'obédience à Dieu, par lequel nous serons des soldats du message de l'Islam, message qui contient la vie de notre patrie et la force de la nation musulmane... Notre groupement sera en premier, et foncièrement, une idée avec toutes ses implications et toutes les actions qui en découlent. Nous sommes des frères au service de l'Islam, nous sommes "les Frères musulmans".»
Voilà l'acte de naissance du mouvement islamiste égyptien, sous le nom de Frères musulmans. Sadate, le collègue de Nasser depuis l'Académie militaire en 1936, fait connaissance avec Bannâ en 1940. Incarcéré en 1941 pour intelligence avec l'Axe, Sadate s'évade en 1944 et recourt aussitôt à Bannâ, et, dit-il, «fournitures d'armes et entraînement se font en commun». Bannâ et Nasser entrent en contact en 1944, par l'intermédiaire de Sadate. Nasser est même considéré comme membre de l'Association des Frères musulmans sous le surnom de Abd al Qâdir Zaghloul, par le Frère qui maintiendra personnellement le contact jusqu'à quelques semaines avant la tragique cassure entre Nasser, maître absolu de l'Egypte, et les Frères, en octobre 1954 : Hasan Al-'Ashmâwi [2] (à ne pas confondre avec Salih Ashmâwi, toujours vivant). A la mort de son fondateur et maître à penser, le mouvement connaît trois tendances. La tendance conservatrice est celle du propre père de Bannâ, Abd Al-Rahmân. La tendance extrémiste est celle de Salih Ashmâwi, qui lancera, de sa propre autorité, en janvier 1951, la revue Al-Da'wa. Une tendance médiane est inspirée par le cheikh Al-Bâqûri (futur ministre de Nasser) et par l'officier libre Kamâl Eddine Husayn, celui que «le complot de Qotb» en 1965 sera supposé placer, au lieu de Nasser, à la tête de l'Etat. En octobre 1951, sont annoncées à la fois l'annulation du décret militaire de dissolution des Frères et la désignation — sous les pressions du Palais, murmure-t-on — du nouveau guide général, Hodaybi, alors âgé de 60 ans. Neutralisées par cette décision, les luttes de tendance n'en demeurent pas moins, à terme. C'est dans ce climat d'insécurité de la Direction que la base agit en 1949-1953. Les silences, ou les lenteurs, ou les contradictions, ou les imprécisions de la Direction intérimaire puis du guide permettent aux activistes d'agir de manière isolée sans mettre en cause le serment d'obédience prononcé naguère entre les mains de Bannâ. La guérilla du Canal est dirigée par la Phalange des Frères, et c'est en coopération étroite avec les Frères que les officiers libres montent leur putsch de juillet 1952, avec succès. Mais tout est prêt pour que Nasser joue puissamment, une fois au pouvoir, des divisions entre les Frères. Pourtant, il ne réussira à s'en débarrasser, toutes tendances réunies, que par sa police, ses tribunaux militaires, ses potences et ses tortures. La «grande épreuve» nassérienne est, en creux, la preuve de la solidité, de l'enracinement et de la maturité d'un mouvement que Nasser, très informé de l'intérieur même du mouvement, atteignit pourtant de plein fouet à un moment critique de la vie interne du mouvement. L'épreuve ne l'épuisera pas ; au contraire, elle l'enrichira et le radicalisera. C'est peau neuve et endurcie qu'il émergera des prisons et des tortures en 1971. Sayyid Qotb est le grand inspirateur de ce nouveau souffle.
Sayyid Qotb, né en 1906 dans un village proche d'Assiout, diplômé, comme Bannâ, d'une manière d'« Ecole normale supérieu re», Dâr al-'Uloûm, est à la fois enseignant de plusieurs matières, au Caire, et homme de lettres, collègue et ami d'un Taha Hussein, d'un Tawfik Al-Hakim, d'un Aqqâd, trois grands écrivains égyptiens contemporains. Il séjourne aux Etats-Unis deux ans et demi, en 1949-1951, pour un stage pédagogique. Il relate à ce propos :
«Je suivais une ligne agressive contre cette "ignorance anté-islamique" moderne et occidentale, avec des croyances religieuses bafouillantes et des situations sociales, économiques, morales désastreuses. Toutes les représentations des "hypostases" de la Trinité, du péché originel, de la Rédemption, n'ont fait que du mal à la raison et à la conscience ! Et ce capitalisme d'accumulation, de monopoles, d'intérêts usuriers, tout d'avidité ! Et cet individualisme égoïste qui empêche toute solidarité spontanée autre que celle à laquelle obligent les lois ! Cette vue matérialiste, minable, desséchée de la vie ! Cette liberté bestiale qu'on nommait " la mixité"! Ce marché d'esclaves nommé "émancipation de la femme", ces ruses et anxiétés d'un système de mariages et de divorces si contraire à la vie naturelle ! Cette discrimination raciale si forte et si féroce ! etc. En comparaison, quelle raison, quelle hauteur de vue, quelle humanité, en Islam » [3].
Il adhère, dès son retour des Etats-Unis, à l'Association des Frères musulmans, fin 1951, où il est nommé responsable de la Section de la propagande, autrement dit de la mission, du message, de l'idéologie : da'wa. Il refuse les avances que lui fait Nasser fin 1952 pour établir les statuts et programmes du futur Rally de la Libération. On le voit, au contraire, distribuer des tracts aux côtés des communistes en 1954, comme il l'avait déjà fait, comme membre du parti Sa'diste à l'époque, contre Farouk et les Anglais, en 1951-1952. Arrêté et torturé gravement fin 1954, il passera le restant de sa vie en prison, hormis huit mois de liberté — un piège, selon ses amis — de décembre 1964 à août 1965. Le vieux et malade Guide général, Hodaybi, privé de son fidèle bras droit 'Awda (pendu fin 1954), semble alors s'en remettre à Qotb pour les affaires des Frères dans leur clandestinité. Qotb sera condamné à mort et exécuté en 1966, sur la base de son opuscule Jalons sur le chemin.
II est pourtant évident que des divergences croissantes se dessinent entre la tendance Hodaybi et la tendance Qotb. Dans des écrits précis et denses, Prêcheurs, pas juges (édité en 1977 seulement), Hodaybi, en 1969, entreprend en effet une critique des principaux thèmes de Qotb le martyr. Il rejette notamment la notion d'excommunication (ou anathème), takfîr (action de déclarer kâfir, incroyant). Notion qui évoque les khârijites mais qui est aussi traditionnelle dans un courant de la pensée sunnite, en particulier chez Ibn Taymiyya (mort en 1328). Bannâ avait déjà abordé ce point, dans le sens, largement traditionnel, de la précaution, comme le fait Hodaybi face à Qotb. Les groupuscules radicaux Libération islamique (Tahrîr), Takfir (Anathème) dans les années 1970 et surtout en 1977 et, en 1981, Jihâd (Guerre sacrée), ne font-ils que suivre les idées et programmes de Qotb? Il faut nuancer la réponse. La pensée musulmane est essentiellement juridique, pratique, et non pas d'abord dogmatique, théorique. Aussi la moindre nuance est de grande conséquence pratique. Les textes que nous avons consultés montrent une grande distance entre la casuistique de Qotb, réfléchie et cultivée, et celle, peu instruite et révoltée, des «illuminés» de Tahrîr, Takfîr, Jihâd, qu'on nomme souvent les «qotbistes». Ceux-ci ne font point non plus partie de l'Association des Frères musulmans, et leur pensée, leurs programmes, leurs actions, n'en relèvent qu'indirectement. L'amalgame entre eux et les Frères historiques, singulièrement Qotb, est voulu et déclaré par les nassériens et les marxistes égyptiens, c'est de bonne guerre en tactique politique, mais ce n'est pas un brevet d'exactitude. Ce qui est exact, c'est que l'idée qotbienne de takfîr actif, esprit d'excommunication générale et ferment d'un jihâd comme action révolutionnaire interne, a inspiré les dissidences extrémistes actuelles. C'est ce que nous allons préciser à propos du combat et de l'Etat dans l'œuvre mère de Sayyid Qotb, A l'ombre du Coran [4].
Sayyid Qutb (1906-1966)
LE COMBAT-POUR-DIEU
Nous voici sans doute au cœur du message de Qotb et au trait le plus net de sa radicalisation de l'héritage «réformiste». Il ne s'attache guère à la pratique tactique de la guerre. Il ne fournit que quelques aperçus sur le droit international. En revanche, c'est «un esprit de combat» qu'il entend proclamer et, selon lui, faire renaître comme à l'origine. Il s'efforce d'interpréter l'Islam comme un combat, et non pas un combat spirituel et moral seulement, mais militaire et missionnaire, militaire parce que missionnaire. Qotb marque clairement ses distances par rapport à Rida [5] et à plusieurs autres apologistes: l'Islam, selon lui, est agressif, intégral, intransigeant, mondial, ou il n'est pas. Le Zilâl refuse de limiter, à partir de 628, au cadre de la Péninsule arabique les versets coraniques les plus radicaux en matière de guerre. «Un esprit de combat» partout et en permanence.
L'Islam (Z., 3 550:Cor., 61, Saff) [6] est contraint au combat par l'objectif qui est le sien, à savoir la guidance (qiyâda) du genre humain. La guerre est une obligation individuelle contre les obstacles de la prédication, mais sous la forme collective d'un rang serré, solide, organisé et profondément cimenté. Les adversaires sont eux-mêmes des individus groupés en classes, en Etats, en coalitions. Le jihâd, en réaction, est donc absolument nécessaire dans toute son ampleur. C'est (Z., 3 669:Cor., 68, Qalam) un jihâd mondial permanent. Aussi, être musulman, c'est être un guerrier (mujâhid), une communauté (umma) de guerriers sincères en permanence, prêts à être utilisés ou non par Dieu s'il le veut et quand il veut, en vue d'assurer la saine guidance (qiyâda), le leadership des hommes. Le martyre (istishhâd) — qui, pour le Coran, est la mort (apparente selon Qotb) dans la guerre pour Dieu — est, de plus, assuré des meilleures récompenses paradisiaques. Sur ce point, Qotb adhère au hadîth de Ibn Hanbal décrivant les délices spéciales du paradis des martyrs (Z., 3287). Voilà la lecture qotbienne de la sourate 47, Muhammad, que Qotb préfère appeler de son autre titre reçu, qitâl, guerre. Les combattants, dit-il encore en commentant la même sourate, sont dits «soutenir Dieu», non pas par leurs faits d'armes comme tels, mais par leur pratique de la Loi divine (Sharî'a) entière, si bien que le combat pour Dieu — jihâd — ne doit avoir pour but que Dieu et Dieu seul, c'est-à-dire l'ordre de la Loi de Dieu sur la terre entière. Aussi, la victoire n'est-elle pas la cessation des combats, mais cet ordre de vie instauré et quotidiennement appliqué. Et Qotb de remarquer que le sacrifice dans la guerre a été, hélas!, plus fréquent que la pratique intégrale de la Loi après la victoire. Voilà pourquoi, selon lui, le combat pour la vraie victoire de la Sharî'a ne peut avoir de cesse avant le terme dernier de l'histoire humaine. Le jihâd, dit Qotb (Z., 3 280 et suiv. : Cor., 47, Muhammad, v. 1-15), a lieu pour établir sur la terre entière «la vérité ferme de l'œuvre bonne», c'est-à-dire son enracinement dans la vraie foi. Pour Qotb, en effet, aucune œuvre humaine n'est bonne sans la foi, à commencer, bien entendu, par l'œuvre même de combat dans le jihâd.
La guerre effective, quand elle a lieu, sert principalement (Z., 3 298 et suiv.:Cor., 47, Muhammad, v. 16-31) à faire apparaître visiblement les vrais croyants d'une part, les hypocrites d'autre part, dans le camp «musulman» lui-même. Telle paraît être chez Qotb la fonction principale de la guerre pour Dieu, qitâl. Il donne Hussein fils de 'Ali, dans sa résistance armée à un pouvoir «musulman» impie, en exemple de martyr (Z., 3 086:Cor., 40, Ghâfir, v. 56-77): nuance chiite à relever.
Aussi est-il demandé aux croyants (Z., 3 160 et suiv.:Cor., 42, Shûrâ, v. 25-53), dans certaines conjonctures, de croire à la victoire (intisâr), réalité permanente transhistorique, tout en s'abstenant de combattre : la patience alors pratiquée enrichit la communauté de plusieurs vertus. C'est le «temps du Coran mekkois», de préparation intérieure à la guidance (qiyâda) offensive ultérieure du genre humain. Ce qui manque aux impatients, c'est le sens cosmique du combat de l'Islam (Z, 3 065-3 070:Cor., 40, Ghâfir, v. 1-20): entre le Bien et le Mal, la Foi et la Tyrannie, l'Orgueil des despotes et la Puissance divine. Combat permanent, donc, et victoire certaine, d'ordre métaphysique. Victoire exprimée par le martyre, par la foi consolidée, par la gloire indéfiniment multipliée du «parti de Dieu» (Z., 3 288:Cor., 40, Ghâfir, v. 21-55). Victoire réelle à chaque période de l'histoire humaine, malgré les apparences contraires, car il faut bien percevoir (Z., 3 086:Cor., 40, Ghâfir, v. 56-77) qu'elle concerne la foi comme un bloc pour toute la durée de l'être créé. Aujourd'hui, toutefois, où est-elle, cette victoire d'ici-bas? Sachons, répond Qotb, qu'elle a existé claire et nette avant la mort de Muhammad, et que, donc, l'Islam dans toute sa durée est fermement établi, il est victorieux par origine et à tout jamais. D'autre part, à chaque époque, telle forme de victoire: la mise à mort du martyr Hussein était une victoire pour l'Islam sincère et pour son avenir. Qotb dans sa prison, prêt au martyre, s'identifiait probablement lui-même à Hussein, victime d'un tyran «musulman», Yazîd, comme lui-même l'était et le sera de Nasser. Enfin, répond Qotb, les victoires extérieures, matérielles, ne sont que les conséquences des victoires intérieures contre les passions. Et Qotb d'insister sur «la moelle de la prédication» (da'wa), à Médine comme à La Mecque et ultérieurement (Z., 2 574:Cor. 25, Furqân, v. 45-62) : c'est l'annonce du message, et l'avertissement. La guerre (qitâl) n'intervient à Médine que pour lever les obstacles matériels à la prédication et protéger les croyants des tentations de séparatisme (fitna). Ainsi la guerre, après avoir été ajournée par l'ordre divin de s'en abstenir (kuff), devient permise dans le but de préserver (himâya) les croyances et les rites du pèlerinage conquérant (Z., 2 426-2 429:Cor., 22, Hâjj, v. 42-57). Qotb n'évite pas de noter le caractère expressément défensif de la guerre permise dans cette sourate, Hâjj : la guerre n'est pas une fin en soi, explique-t-il, mais la trêve non plus, qui n'est qu'une paix d'hostilité. La vraie paix, c'est l'humanisme vertueux (insâniyya fâdila) dans toutes les institutions. Et Qotb de préciser que cette sourate, typiquement médinoise, annonce à la fois la permission du combat armé et les prescriptions pénales du talion, ordre judiciaire humaniste qui est le but de ce combat (Z., 2 405).
Mais pourquoi, si le but n'est pas contenu dans la guerre elle-même ni même dans la paix au sens ordinaire, pourquoi Dieu impose-t-il ce moyen pénible et, à bien des égards, inhumain? (Z., 2 425:Cor., 22, Hâjj, v. 25-41). La réponse, la voici: «La sagesse de Dieu est suprême, elle a sa preuve en elle-même, sans autre justification». On devine toutefois, à tâtons, dit Qotb, que le message n'est pas une loterie, un gros lot qui tomberait du ciel, mais une affaire sérieuse qui engage le prêcheur corps et âme. Prière, récitation du Coran, méditation ne l'engagent pas assez dans le grand combat, il lui faut aussi «peiner et souffrir dans sa chair, par la guerre sous toutes ses formes». Là encore, Qotb se montre conscient de participer lui-même à la guerre pour Dieu dans sa prison et par ses tortures de la main de Nasser. Autre aspect de la même réponse : le but divin n'est pas la victoire brute (par une destruction cataclysmique comme pour 'Ad, Tâmûd et le peuple de Loth), mais l'éducation (tarbiyya) de la communauté afin qu'elle devienne de plus en plus apte à diriger (qiyâda) le genre humain malgré ses faiblesses, ses ignorances, ses déviations. (Z, l84:Cor., 3, Al-'Umrân, v. 121-179). Il se plaît, en effet, à insister sur «le jihâd de l'âme» (ou: de la vie), «jihâd al-nafs» (Z., 2 718:Cor., 29, 'Ankabût, v. 1-12), caractéristique de la phase mekkoise, mais toujours foncièrement présent à Médine. Ce jihâd fait face à la fitna (séduction-sédition) au sein de la communauté musulmane naissante. Notons combien le Zilâl caractérise le combat comme lutte intestine d'épuration, comme guerre civile, à la limite. Accent qui sera précieusement cultivé et développé par les qotbistes des années 1970. Il s'agit en effet, dit Qotb (Z., 1 941:Cor., 11, Hûd, v. 100-123), de lutter contre toute espèce d'idolâtrie, idolâtrie des croyances, des lois, des coutumes, bref contre toute souveraineté (hâkimiyyd) humaine usurpée. Sacrifier ces idoles, c'est obtenir infiniment davantage. Et si la première étape du «mouvement islamique» (haraka islâmiyya, avec le sens possible de «révolution», «sortie en campagne», du mot haraka), contre l'idolâtrie est la proclamation verbale, le «kérygme» (balâgh), comme à la période mekkoise, il n'en reste pas moins, pour Qotb (Z., 2 071:Cor., 13, Ra'd, v. 19-43), que l'obligation de la guerre, prescrite à une étape ultérieure de la haraka, reste permanente dans son principe, tout au long de la haraka. Qotb s'en prend expressément aux interprètes contemporains qui lient le devoir de jihâd à celui du balâgh, comme si seul ce dernier était fondamental, et le premier secondaire, occasionnel, circonstanciel, historiquement circonscrit.
Cette doctrine qotbienne de la guerre et, plus généralement, du combat musulman, est systématisée dans sa longue introduction .à la sourate 8, Anfâl, (Z., 1 429-1 469) et dans son introduction, plus longue encore, à la sourate 9, Tawba, v. 93-129 (Z, 1693-1740), ainsi que dans ses commentaires de la sourate 4, Nisâ, v. 15-104 (Z., 701-740), de la sourate 3, Âl-'Umrân, v. 65-179 (Z, 409-499), de la sourate 2, Baqara, v. 104-260 (Z, 108-295), enfin. Il s'agit là, on le voit, des versets coraniques les plus tardifs et, donc, les plus nets en faveur de la guerre. Voici l'idée de Qotb sous la forme synthétique et nuancée que donnent ces textes du Zilâl. Il n'y a pas d'autre système de vie que l'Islam. Aussi la guerre musulmane a-t-elle pour but la conversion de tous les hommes sur toute la terre. Il faut libérer les hommes partout, même et d'abord dans le dâr al-islâm (territoire d'Islam) comme hors de lui, car cette distinction géographique classique ne paraît pas pertinente à Qotb (Z., 1 738 et suiv.). L'Islam est par essence combatif et seuls les combattants perçoivent la foi en vérité, dans la communauté (Z., 1 734 et suiv.). Pour Qotb, en effet (Z, 1 736 et suiv.), les versets 111-129 de la sourate Tawba (Cor., 9), versets des plus tardifs, (au sujet de Tâboûk en 630) sont décisifs et définitifs, ils ne peuvent être adoucis par les versets antérieurement révélés, comme le veulent certains contemporains. Pourquoi? Parce que, dit Qotb, la méthode islamique étant dynamique, harakî, s'il y a «les étapes du combat», tout retour en arrière est exclu. Et les conquêtes islamiques (futûhât) des origines de l'Islam sont conformes, après la mort du prophète, à ces versets définitifs. C'est donc l'esprit de conquête qui cimentait la société islamique, c'est «le pacte du jihâd» et rien d'autre (Z., 1 693 et 1 710 et suiv.) : «II est nécessaire à l'Islam d'avoir un ordre public (nizâm) ; il est donc nécessaire à l'Islam d'user de la force (quwwa) ; le jihâd, donc, est indispensable à l'Islam, il fait partie de sa nature, puisque, sans lui, l'Islam ne serait pas, ne survivrait pas, ne guiderait pas les hommes» (Z., 292:Cor., 2, Baqara, v. 253-257). De nos jours, sionisme, communisme et «croisade» se coalisent pour «détruire ce roc qu'est l'Islam». Il s'agit bel et bien, signale Qotb, de la même et unique guerre de religion depuis l'origine, même si les communistes, les sionistes, les «croisés» d'aujourd'hui prétendent ne plus rien avoir affaire avec les guerres de religion. Et même des intellectuels musulmans prétendent qu'il n'y a plus de guerre musulmane au sens de guerre de religion, mais que tout conflit moderne n'est déterminé que par des facteurs économiques, militaires, territoriaux, etc. Sottises que cela! (Z., 100:Cor., 2, Baqara, v. 104 et suiv.). Voilà l'idée générale de Qotb sur le combat musulman. Combat inséparablement spirituel et militaire, et non l'un sans l'autre, ou l'un pour adoucir ou évacuer l'autre. Combat révolutionnaire mondial — pour instaurer un ordre public et social — et non combat patriotique ou territorial. Guerre idéologique, guerre de religion, guerre de libération, bien plus, guerre pour la liberté religieuse et la libre foi. Qotb prend soin lui-même (Z, 293-294:Cor., 2, Baqara, v. 253-257) d'indiquer qu'il y a une contradiction apparente entre les versets sur l'obligation de combattre pour Dieu, et ceux sur la liberté de croyance, mais c'est que le combat-pour-Dieu instaure les conditions mêmes de la liberté individuelle de croyance. L'ennemi de cette liberté ce ne sont pas des hommes, mais ce sont les traditions qui, mortifères, entravent la liberté de la foi. (Z., 2 384 et suiv.rCor., 21, Anbiyâ', v. 48-92). Rien à voir avec les guerres «modernes» de défense des nationalités ou d'expansions nationalistes [7].
H. al-Bannâ
Une radicalisation patente
Jomier l'avait bien signalé en 1954 [8], les idées de 'Abduh et Rida y prêtaient, en particulier au sujet des cas de guerre (offensive) pour défendre la propagation de la vraie foi sur toute la terre. Les deux accents nouveaux — du moins par leur formulation tranchante — ce sont, dans le Zilâl, primo, l'obligation individuelle urgente de la guerre-pour-Dieu dans la petite minorité musulmane sincère ; secundo, la concentration du combat contre les faux musulmans de l'intérieur plutôt que contre les non-musulmans de l'extérieur. Au fond, cette double radicalisation est plus proche du texte coranique brut ; c'est une démarche « fondamentaliste » au sens propre du retour aujourd'hui au Texte tel quel, et au Texte seul. En accord foncier avec Rida [9] est Qotb, concernant la priorité de la force spirituelle et morale sur toute autre force. Et c'est la pratique du Coran, et elle seule, qui mettra en mouvement la renaissance politique mondiale de l'Islam et des pays musulmans, et non le laïcisme d'Atatùrk. Très qotbiennes sont déjà ces phrases de Rida: «Nous ne voyons aucun de nous esquisser le moindre mouvement (haraka) » face aux conquêtes coloniales en cours du vivant de Rida (T.M., X, 44); «O peuple du Coran, vous ne serez rien tant que vous ne pratiquerez pas le Coran» (T.M., X, 45-46); «O Turcs, peuple vivant ! l'Islam est la force spirituelle la plus dynamique sur cette terre ... La civilisation ne dure que par la vertu, et la vertu ne se réalise pas sans la religion ... Seul le gouvernement de l'Islam (hukûma islâmiyya) peut réaliser les buts» de la fraternité universelle face au péril bolchevique (T.M., IX, 22-23). «Les musulmans sont aujourd'hui plus ignorants que les Arabes de la jâhiliyya (ignorance anté-islamique)» (T.M., IX, 659). De cette même première prémisse, Qotb tire des conclusions logiquement plus rigoureuses que celles de Rida. Ou plutôt, Rida s'était arrêté en chemin, par souci d'apologétique. Ce souci, Qotb ne l'a plus et il le méprise. C'est qu'il rejette l'autre prémisse chère à Rida: les causalités terrestres, sociologiques, de la victoire musulmane [10], au moins depuis la fin de la mission de Muhammad. Nous avons assez souligné l'importance, chez Qotb, de la causalité divine directe dans la victoire musulmane. Autant Rida est khaldoûnien dans son analyse des décadences internes des sociétés et dans son idée de la fin, après la mort de Muhammad, de la situation miraculeuse, autant Qotb croit fermement à la permanence de cette miraculeuse situation coranique pour ceux qui prennent au sérieux le Coran, ceux qui sont «coraniques», et il tire la leçon des «récits coraniques» des catastrophes collectives non pas pour en dégager des lois sociologiques à la manière d'un Khalafallâh, mais pour en retenir le désastre inéluctable, sans causalité humaine, de toute société corrompue, c'est-à-dire non coranique, non miraculée pour ainsi dire, mais d'errance (jâhiliyya). Des qotbistes ajouteront, dans les années 1980, que, depuis le Coran, ce sont les « guerriers-de-Dieu » qui, au lieu des cataclysmes naturels d'antan, sont désormais responsables de la destruction de toute société corrompue [11]. Les écrits de Qotb, à la fois de critique littéraire et de commentaire politique du Coran, ont, logiquement, conduit ses disciples activistes aux conclusions inverses de celles d'un Khalafallâh ou d'un Aqqâd. Sa disposition d'esprit était mystique, fidéiste et politique, celle des autres apologétique, rationaliste et éducatrice. Deux écoles apparemment divergentes.
Ainsi, si Qotb reconnaît volontiers avec Rida [12] que la civilisation européenne (et américaine, ajoute-t-il, fort de sa propre expérience) n'est qu'en sursis, et qu'elle est déjà vaincue et déchue dans son principe, en revanche, il interprète tout différemment les leçons de la défaite de Ohod : ce n'est pas une faute militaire qui la provoque, ni même la désobéissance d'une fraction, c'est la volonté divine immédiate, par pédagogie et pour éprouver et épurer la jeune communauté. Telles sont les leçons qotbiennes de la défaite musulmane archétypique de Ohod. Il les reprend en commentant la sourate Burûj, v. 85, sur les suppliciés du tyran dans leurs fosses (un four?), texte qui constitue peut-être le message le plus virulent de Qotb le prisonnier, le torturé, à l'adresse de Nasser le maître, le tortionnaire, le Yazîd de Qotb [13].
Combat-pour-Dieu et Etat islamique
On le voit, le thème de la guerre-pour-Dieu signifie d'abord, chez Qotb, dans la suite logique de ses deux prémisses, le combat permanent de résistance aux tyrans, donc aussi la persécution des croyants, le martyre, quand Dieu le veut.
La doctrine, alors, se démarque assez nettement de celle de Rida. Qotb refuse d'assimiler la guerre-pour-Dieu à la notion de guerre défensive [14]. Rida se facilitait la tâche en entendant finalement, dans le contexte du jihâd-qîtâl, le mot fitna au sens de persécution plutôt que de séduction-sédition ou même, selon Tabari et Baydâwi, de polythéisme. Qotb accumule toutes ces significations pour affirmer que l'Islam doit établir son pouvoir et son système social partout et sans trêve, précisément au détriment des autres pouvoirs et ordres qui, séducteurs pour les croyants, créent des séditions entre eux, et persécutent ainsi l'Islam à la fois de l'extérieur et de l'intérieur. La guerre, pour lui, est une guerre de religion, non point pour contraindre à la conversion, mais pour assurer institutionnellement la liberté de conscience, la liberté de conversion, y compris — et même d'abord — dans les rangs musulmans. Le verset de la tolérance («pas de contrainte») incite, selon lui, au combat et non l'inverse. Qotb, au fond, pousse ainsi l'idée même de Rida, selon laquelle la «Fax Islamica» doit être étendue progressivement par des interventions armées contre les «empêchements à la libre propagation de l'Islam» [15]. Certes, comme Rida, Qotb indique bien que, de Médine, il fallait aller sauver les âmes croyantes restées à La Mecque, et qu'il fallait se défaire par la force des Juifs médinois devenus ennemis, mais il ne le fait point pour montrer le caractère défensif de la guerre pour Dieu, mais pour en définir les buts et les cibles permanents [16]. Ainsi, la judéophobie, qui est posée en principe dans la théorie qotbienne de la guerre-pour-Dieu, n'a pas d'équivalent dans le Tafsîr du Manâr. Ce principe est lié à l'idée de la permanence de l'état de guerre contre les non-musulmans, sans distinguer, sinon en un sens spirituel, et, provisoirement, en un sens politique et sociologique, entre dâr al-islâm et dar al-harb.
Sur ce dernier point, Qotb rompt clairement avec Rida en optant sans réserves pour celle des deux opinions d'école qui est la plus dure, la plus offensive. Alors que, pour Rida, on n'a pas le droit de combattre ceux qui, ne répondant pas aux appels de l'Islam, n'engagent pourtant pas les hostilités contre des musulmans [17], pour Qotb, c'est au contraire un droit et un devoir de combattre les non-convertis, et on n'a pas le droit de signer de traité de paix avec eux, sinon par nécessité et provisoirement. L'option de Qotb est plus fidèle à Ibn Taymiyya que celle de Rida qui, sur ce point, ne suit pas son maître à penser hanbalite. En conséquence, l'ennemi, pour Qotb comme pour Ibn Taymiyya, est aussi l'ennemi intérieur, et la fitna signifie et persécution, et schisme ou sédition. Si la doctrine de la guerre de Ibn Taymiyya veut, selon H. Laoust [18], que «toute collectivité, qui se refuse à se plier à l'une des prescriptions de l'Islam transmises par tawâtur (continuité) et reconnues par l'accord unanime des savants, doit être combattue afin que la religion tout entière soit à Dieu», Qotb est son disciple. Les qotbistes des années 1970-1980 iront plus loin, dans la même logique. De même que Qotb, fraîchement affilié aux Frères, préconisait la guérilla sur le Canal contre les Anglais en 1951 et contre leurs valets «musulmans» de nom, de même certains groupes activistes préconisent aujourd'hui l'obligation absolue d'une guerre — par exemple par des meurtres politiques — contre les régimes d'impiété à l'intérieur des pays dits musulmans [19]. La tendance khârijite et à la fois chiite de Qotb concernant le jihâd comme l'un des piliers (arkân) de l'Islam, tendance déjà présente chez Bannâ, est exacerbée par les qotbistes actuels, qui concluent à l'obligation du tyrannicide, contre laquelle le guide des Frères, Hodaybi, les mit en garde dès 1969, dans son Du'ât là qudât. Ils reprennent, au fond, l'idée de Afghâni, acceptée du bout des lèvres par Rida, mais on est loin de la simple exhortation de Rida, dans son Tafsîr, aux opportunistes de l'intérieur [20]. Quant à l'idée de 'Abduh, selon laquelle on peut en toute liberté être musulman sous un régime non musulman [21], elle est exclue a priori par Qotb. Ce dernier, en effet, substitue plutôt à la division classique en dâr al-islâm et dur al-harb, celle, non géographique, en islam et jâhiliyya. Et cette dernière est définie comme «toute société qui n'est pas société islamique». Cette vue lui permet de récuser la distinction, traditionnelle, que fait Rida entre le territoire de la Péninsule arabique et le reste de la terre [22].
[...]
Lire la suite ici : http://www.lescahiersdelislam.fr/Le-combat-pour-Dieu-et-l-Etat-islamique-chez-Sayyid-Qotb-l-inspirateur-du-radicalisme-islamique-actuel_a864.html
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 9 Avr - 8:20
yous_f a écrit:
A titre d'information, dans ce lien, vous trouverez des discours d'idéalistes de l'État islamique:
La censure est efficace. Cette vidéo ne contenait pourtant pas de scènes violentes. Elle tentait d'expliquer la croyance des gens de l'EI. A retrouver sur le net par vos propres moyens, à voir et revoir.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"
Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"