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Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 14 Sep - 9:26
Rappel du premier message :
TEXTE AKASHA/ BONJOUR LES GENS Voilà j'ouvre se sujet afin de poursuivre les débats pour qui le désire sur la crise irakienne qui plus est semble de jours en jours, rejoindre le conflit syrien. En tout les cas, c'est la volonté affiché par Obama, inclure les deux conflits en un et de régler les deux en même temps ! Ce qui permet de bien comprendre sa stratégie...Et quelle était l'utilité d'instrumentalisé et armé l'EI...C'est-à-dire prendre le contrôle de toute la péninsule du moyens-orient à leur compte. La suite du programme concerne également les intérêts sioniste (comme je le démontrai dans un de mes post sur PR) et que je vais par ailleurs rééditer ici Il est pas toujours aisé de trouver des articles parfaitement impartial et non intéresser sur se sujet épineux..Inutile de vous dire qu'il est proscrit d'en trouver un parmi nos médias atlantistes, à quelques exceptions prêts de bien entendu...Et selon les cas et faits abordés... Car en effet, nous pouvons disposer de très bon articles venant des médias du moyens orient, notamment via l'Algérie, mais pouvons-nous être certains que l'impartialité soit au rendez-vous ? ou de journalistes free-lance européens, français pour se qui s'agit de notre cas. Je pense notamment à l'excellent monsieur Meyssan. Mais encore ici ces sources peuvent être attaquable par ses détracteurs... Donc ce n'est toujours pas évident de bien mettre le doigt au bon endroit (sans vouloir faire de vilains jeux de mots...) Eh bien cependant, pour mon intitulé, je penses avoir mis la main sur un article "modèle" qui nous offres une synthèse intéressante qui pourra faire office de point centrale pour nos débats et suites d'informations futures...Un article rédigé par notre excellent confrère Michel Collon Bonne lecture !
Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal
Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.
« It’s the oil, stupid ! »
Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ». Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre. Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.
Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes. Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».
Bombarder : ni légitime, ni utile
Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ? Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak. Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».
Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire. En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale. Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.
Danse macabre
L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.
Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète. Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis. Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.
Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.
EI : une création de l’Occident ?
Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA. Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :
1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS. 2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS. 3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4) 4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.
Un flirt tenace
L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden. Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.
Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place. En 1996 l'armée de libération du Kosovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.
Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec lle Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.
Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs à s'emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali. Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.
La stratégie du chaos
La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.
Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.
Notes :
(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013. (2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne. (3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...]. (4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.
Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.
Dernière édition par Om9n le Mar 26 Juil - 23:58, édité 2 fois (Raison : Changement du titre pour un plus approprié ....)
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 14 Aoû - 2:15
L’armée américaine prépare de nouvelles offensives en Irak et en Syrie
Par Peter Symonds Mondialisation.ca, 13 août 2016 Article original paru en anglais sur WSWS.org
Alors que les tensions augmentent avec la Russie en Europe de l’Est et avec la Chine en Asie, les États-Unis ont lancé une nouvelle guerre en Lybie et préparent des opérations militaires accrues au Moyen-Orient censées viser le groupe État islamique (ÉI) en Iraq et en Syrie.
Lors d’une entrevue avec USA Today, le lieutenant-général Jeffrey Harrigan de l’aviation américaine a confirmé que la coalition dirigée par la États-Unis planifiait des offensives coordonnées contre les deux villes qui sont sous le contrôle de l’ÉI: Mosul dans le nord de l’Irak et Raqqa en Syrie. «Si nous parvenions à mener des opérations simultanées et synchroniser l’affaire Mosul avec l’affaire Raqqa, imaginez le problème que ça poserait à [l’ÉI]», a-t-il déclaré.
Harrigan, qui a récemment pris le commandement des opérations aériennes au Moyen-Orient, a dit que durant les derniers mois, des avions de guerre de la coalition visaient des cibles dans les deux villes. «L’équipe se concentre à rassembler la force de frappe nécessaire pour réaliser cette opération simultanée, parce que nous y voyons d’énormes bénéfices», a-t-il déclaré, faisant référence à la préparation de troupes anti-ÉI en Iraq et en Syrie.
USA Today rapportait que des troupes américaines étaient déjà en opération en Syrie: « Les forces d’opérations spéciales aident à identifier et organiser les groupes rebelles syriens pour en faire une force capable de combattre l’État-Islamique [ÉI]. La force est à présent composée d’environ 30.000 combattants et a déjà remporté de surprenantes victoires, particulièrement autour de la ville de Manbij dans le Nord.»
En Irak, les préparatifs des États-Unis pour reprendre Mosul sont en cours depuis des mois. Mosul est la deuxième ville du pays et contient encore une population de près d’un million d’habitants, malgré un exode de masse. Des forces gouvernementales irakiennes ont pris la base aérienne de Qyyarah le mois dernier, qui se situe 60 kilomètres au sud de Mosul, et qui est en train d’être transformée en centre majeur des opérations pour l’offensive.
Les États-Unis ont amené près de 400 soldats pour effectuer des réparations et fournir des conseils militaires, de la logistique, des communications et des renseignements aux forces terrestres irakiennes, qui ont déjà commencé à prendre des villages et villes au sud de Mosul. Les pistes d’atterrissage sont en train d’être réparées et étendues afin de pouvoir accueillir de plus gros avions de transport de troupes, ainsi que des avions-chasseurs américains et irakiens et des hélicoptères de combat.
Les forces anti-ÉI qui se préparent pour l’offensive de Mosul forment une coalition instable composée de milices kurdes (les peshmergas), de troupes régulières de l’armée irakienne, et des Forces de mobilisation populaire dominées par des chiites et connues pour leurs atrocités contre des civils sunnites durant la bataille de Fallujah. Des inquiétudes concernant la possibilité des combats sectaires et d’abus des droits de l’homme après la reprise de Mosul ont déjà été soulevées.
Le lieutenant-général Sean MacFarland, le commandant en chef américain en Syrie et en Irak, a déclaré cette semaine: «Nous tenterons de reprendre Mosul aussi rapidement que possible. Il s’agit d’un million de personnes qui vivent sous un régime oppresseur et des conditions terribles… Les forces de sécurité irakiennes autour de Qayyarah sont maintenant en position d’entamer ce processus et nous tenterons de l’accélérer autant que possible mais je ne préfère pas donner un échéancier précis.»
MacFarland, qui doit être remplacé, a déclaré que les États-Unis étaient en train de gagner la guerre contre l’ÉI, ayant réduit son territoire de plus de la moitié. «Bien qu’il ne s’agisse pas d’une mesure de succès et qu’il est difficile de le confirmer, nous estimons que dans les 11 derniers mois, nous avons tué environ 25.000 ennemis combattants.» Il n’a pas offert d’estimation du nombre de civils tués lors des combats ou des bombardements aériens des États-Unis.
Le général a également minimisé le rôle des forces militaires américaines, déclarant qu’elles ne jouaient qu’un rôle de « conseil et assistance » à distance et dans des endroits spécifiques. Il est toutefois évident que des troupes américaines sont de plus en plus impliquées sur le front.
Dans un article publié le mois dernier, le Washington Post écrivait: «Si les Forces spéciales américaines agissent déjà à titre de conseil, au plus bas niveau, auprès des troupes d’élite de contre-terrorisme et des peshmergas kurdes, la mission à Qayyarah marque la première fois depuis 2014 que des forces américaines conseillent des bataillons de l’armée irakienne sur le champ de bataille.
Une petite équipe d’ingénieurs de combat américains a accompagné des forces irakiennes le 20 juillet pour encadrer la construction d’un pont temporaire sur le Tigre au sud-ouest de la ville de Qayyarah. D’après le Post, les troupes américaines ont passé quelques heures sur place dans une «mission aux objectifs précis et peu exposée au champ de bataille» – un modèle pour «le rôle restreint que les commandants américains envisagent pour les troupes terrestres dans l’opération à Mosul».
Les généraux américains sont clairement inquiets que la mort de soldats américains n’attise le sentiment anti-guerre aux États-Unis, mais ils n’ont pas exclu d’envoyer des troupes au front. «En privé, d’autres officiers de haut rang sont encore plus francs et font référence aux hommes qu’ils ont perdus lors de déploiements précédents en Irak. Cette fois-ci, ils n’enverront des Américains au front que si la mission plus large est en péril», a fait savoir le journal.
Le lancement de nouvelles offensives en Iraq et en Syrie est également motivé par des calculs politiques. Hillary Clinton et le Parti démocrate attaquent de plus en plus le nominé républicain Donald Trump comme étant inepte pour être le commandant en chef des forces américaines. Une victoire militaire substantielle au Moyen-Orient, peu importe le coût en vies syriennes ou irakiennes, a le potentiel de renforcer Clinton.
Cette question est ouvertement discutée dans des cercles de Washington. Un article sur le site Politico en date du premier août, intitulé «Préparez-vous à une “surprise d’octobre” d’Obama en Iraq», suggère qu’ «une victoire militaire majeure en Irak sous la direction des États-Unis pourrait être servie au public américain cet automne, lorsque les électeurs décident qui sera le prochain président de la nation».
L’article cite des officiers américains anonymes de haut rang qui insistaient pour dire que la date de lancement d’une offensive à Mosul n’était pas liée à la politique, sans toutefois en exclure la possibilité. «Si Mosul est reprise», note l’article «ce serait un triomphe politique pour Barack Obama et profiterait à la nominée de son parti, Hillary Clinton, en réfutant les accusations des républicains que l’administration Obama n’aurait pas été assez ferme contre l’État islamique».
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 27 Aoû - 1:15
L’armée turque pénètre en Syrie…
…conspiration de l’Ouest ou coordination multipolaire ?
"...Avec la Turquie entrant en Syrie pour préempter l'unification par le YPG de l'ensemble du territoire occupé dans le nord de la Syrie et redonner un souffle durable à la vie géopolitique du dernier projet diviser-et-régner des États-Unis au Moyen-Orient, et en gardant à l'esprit la diplomatie active entre la Russie, l'Iran et la Turquie, ainsi que les longs mois de négociations secrètes en cours entre Ankara et Damas, toutes les preuves empiriques suggèrent que ce dernier développement dans la guerre contre la Syrie est moins une conspiration unipolaire qu'un plan coordonné multipolaire pour mettre un terme à ce conflit et préempter la dislocation de la Syrie." Andrew Korybko
Par Andrew Korybko – Le 24 août 2016 – Source Katehon
Il est très en vogue, de nos jours, de critiquer le Kremlin pour son manque d’habileté, et son histoire récente de décisions controversées, couplées avec l’infiltration suspectée des cinquième – et sixième – colonnes libérales dans les institutions nationales majeures, donne beaucoup de crédit à ces critiques, mais parfois les gens dégainent un peu trop vite, comme lorsqu’ils accusent la Russie d’être dupée par la Turquie.
Il est intéressant de noter que de telles critiques ne sont pas publiquement portées contre l’Iran, malgré que Téhéran soit revenu s’incliner devant Ankara pendant et après la tentative pro-américaine de coup d’État manqué contre Erdogan, mais les doubles standards sont la norme quand les gens se livrent à des diatribes, et on a toujours vu la Russie prendre beaucoup plus de mitraille que quiconque, à chaque fois que les commentateurs multipolaires critiquent leur propre camp.
Ceci est précisément le cas avec les nouvelles annonçant que les forces turques ont traversé la frontière de la Syrie, avec la réaction réflexe la plus commune accusant le président Poutine d’être manipulé par Erdogan dans le cadre d’une espèce de complot machiavélique à grande échelle, sans bien sûr mentionner le fait que cette charge pourrait plus justement être dirigée contre l’Ayatollah. Quoi qu’il en soit, le récit qui prévaut parmi les partisans multipolaires semble être soit de chagrin, soit de désespoir, avec les Facebookers s’arrachant les cheveux sur la façon dont la Russie a, en apparence, stupidement fait confiance à la Turquie en l’aidant à pivoter vers l’Eurasie. Aussi populaire et branché que cela puisse être, pour les gens, de sauter dans le train en marche et commencer à protester contre la Russie, et aussi sain que cela puisse être pour les gens de se défouler et d’exprimer verbalement leurs frustrations de temps en temps, il y a vraiment des preuves contraires que l’opération de la Turquie n’est pas une conspiration unipolaire mais la preuve d’une coordination multipolaire de haut niveau.
Pour l’instant, ni Moscou, ni Téhéran, ni même Damas n’ont publié une déclaration condamnant l’intervention militaire de la Turquie, et le site de l’Agence officielle Nouvelles arabes syrienne (SANA) est notoirement silencieux sur ce développement. Tout cela est très étrange, si l’on accepte l’hypothèse que le mouvement de la Turquie constitue une invasion de la Syrie, car autant les critiques du Kremlin pourraient inventer toutes sortes de raisons pour lesquelles Moscou ne dit rien, autant peu de ces mêmes critiques sont capables d’attribuer une raison semi-plausible pour laquelle Téhéran et Damas ne sont pas publiquement enragés en ce moment. Bien qu’il soit vrai que la Turquie a même coordonné une partie de son action avec l’aide du soutien aérien des États-Unis, il y a effectivement un roman, une part contextuelle qui doivent être élaborés.
Les récents affrontements entre l’armée arabe syrienne (SAA) et la milice YPG kurde à Hasakah sont interrompus pour le moment, à la suite de la médiation russe, mais même quand ils étaient en cours, de nombreux observateurs sont convenus que ce n’est l’intérêt de personne, à part des États-Unis, de voir l’armée syrienne commencer une action pour faire respecter la loi et l’ordre, sur son territoire, contre les Kurdes, car cela entraverait considérablement les efforts de résolution post-conflit de conserver la souveraineté territoriale de la République arabe syrienne et sa nature unitaire. Cependant, ces subtilités diplomatiques disparaissent pour ce qui est de la capacité de la Turquie à l’accepter, car il est globalement reconnu qu’Ankara est férocement opposé à la création d’un mini-État fédéralisé à l’intérieur de la Syrie, tout le long de sa frontière méridionale kurde. En accord avec cela, la plupart des gens sont conscients que les États-Unis essaient désespérément de regagner la faveur de la Turquie et d’empêcher son retrait du giron unipolaire, d’où l’empressement américain à aider publiquement son partenaire au Moyen-Orient dans sa dernière opération.
Pour le dire plus simplement, la Russie et l’armée syrienne – pour des raisons de sensibilité politique et de stratégie à long terme – ne veulent pas attaquer le YPG kurde en l’empêchant, par avance, d’occuper tout le nord de la Syrie, alors que la Turquie n’a pas de telles réserves. Elle est plus que désireuse de faire le grand nettoyage, en particulier si elle pouvait duper l’US Air force pour obtenir, en même temps, son aide contre les terroristes réels sur le terrain. L’intention américaine dans tout cela est de prouver qu’elle est un allié loyal de la Turquie et de contribuer à la tentative de réconciliation que Washington tente de réaliser avec Ankara, mais dans ce cas, celui-là est exploité comme un idiot utile ultime, pour aider la communauté multipolaire dans sa quête de destruction du second «Israël géopolitique», le « Kurdistan ». Ayant dit tout cela, les opposants vont encore souligner le fait que la Turquie n’est pas digne de confiance et que la présence de troupes étrangères ou toute attaque militaire sur le sol syrien sans la permission de Damas est une violation de sa souveraineté et une violation du droit international, ce qui est certainement vrai dans ce cas…si le président Assad n’a pas coordonné tout cela avec son homologue turc.
Aussi inconfortable que ce soit à digérer pour les partisans les plus enthousiastes de la Syrie – habituellement basés à l’étranger – Damas et Ankara sont engagés dans des pourparlers secrets depuis des mois dans la capitale algérienne d’Alger, comme cela a été confirmé à plusieurs reprises par de nombreux médias depuis ce printemps. En outre, la Turquie vient de dépêcher l’un de ses chefs adjoints du renseignement à Damas, il y a quelques jours, pour rencontrer ses homologues syriens de haut niveau, ce qui pourrait expliquer pourquoi la Russie et l’Iran n’ont pas condamné l’incursion de la Turquie en Syrie, et pourquoi les officiels syriens n’ont pas bruyamment protesté. De plus en plus, les preuves orientent vers une opération turque plus large qui a été coordonnée avec la Syrie, la Russie et l’Iran. Néanmoins, pour des raisons politiques domestiques en Syrie et en Turquie, aucune des parties n’admettra avoir coordonné tout cela, et il est probable que la rhétorique belliqueuse pourrait être éructée depuis Ankara, tout autant qu’il est prévisible que Damas va légitimement parler de la protection de sa souveraineté.
Mais le plus important, ce n’est pas tant d’écouter la Turquie ou la Syrie, mais de regarder et observer ce que la Russie et l’Iran disent et font, puisque ce sont les deux pays les plus capables de défendre la Syrie contre toute agression légitime contre son territoire et qui ont été fermement debout derrière elle depuis des années, bien qu’à différents degrés qualitatifs, mais avec une synergie complémentaire, comme le prouvent les opération aériennes anti-terroristes de la Russie et les forces spéciales de l’Iran au sol. Ceci n’est en aucune façon un ‘prétexte’, une ‘excuse pour’ ou une ‘explication de’ la contribution involontaire opportuniste et illégale des États-Unis à cette campagne coordonnée multipolaire, mais pour documenter avec précision comment et pourquoi ils ont décidé de s’impliquer dans cette aventure superficielle dirigée par la Turquie, principalement parce qu’ils ont été induits en erreur par l’habileté d’Erdogan, en pensant que cela est une condition préalable à la normalisation des relations entre les deux parties.
La Russie n’a pas la volonté politique de nettoyer les terroristes wahhabites et les séparatistes kurdes de la Syrie du Nord, et pour autant que l’on peut soutenir ou condamner cela, c’est un fait qui doit être pris en compte lors de l’analyse et de la prévision des événements. Avec à l’esprit que cette contrainte évidente est un facteur important qui influe sur la situation en Syrie, il est raisonnable, alors que la Syrie, la Russie et l’Iran ne se plaignent pas trop verbalement quand la Turquie berne les États-Unis pour faire cela [nettoyer les terroristes wahhabites et les séparatistes kurdes de la Syrie du Nord] à leur place, profitant de leur intérêt à renouer avec Ankara. La variable de qualification majeure de la vérité de l’hypothèse, qui doit être mentionnée à ce point, est qu’une condamnation russe et iranienne sérieuse des actions turques serait le signe que quelque chose s’est mal passé avec leur plan multilatéral coordonné, ou que la Turquie était juste un cheval de Troie pro-américain qui aurait poignardé dans le dos pendant tout ce temps et que les critiques sceptiques sur les efforts de Moscou et de Téhéran pour amener Ankara à pivoter vers un ordre multipolaire étaient pleinement justifiées depuis le début.
En conclusion, l’auteur voudrait renvoyer le lecteur à son article, publié il y a plus d’un mois : “Regional War Looms As Kurdistan Crosses The Euphrates”, dans lequel il avait prédit que la Russie assemblerait une coalition multipolaire « Lead From Behind » en réaction contre la tentative des États-Unis de se tailler un deuxième Israël géopolitique au Kurdistan dans le nord de la Syrie. J’avais précisément écrit : « on peut raisonnablement supposer qu’il y a une main russe invisible, coordonnant doucement les grandes activités régionales ». Avec la Turquie entrant en Syrie pour préempter l’unification par le YPG de l’ensemble du territoire occupé dans le nord de la Syrie pour redonner un souffle durable à la vie géopolitique du dernier projet diviser-et-régner des États-Unis au Moyen-Orient, et en gardant à l’esprit la diplomatie active entre la Russie, l’Iran et la Turquie ainsi que les longs mois de négociations secrètes en cours entre Ankara et Damas, toutes les preuves empiriques suggèrent que ce dernier développement dans la guerre contre la Syrie est moins une conspiration unipolaire, qu’un plan coordonné multipolaire pour mettre un terme à ce conflit et préempter la dislocation de la Syrie.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 3 Sep - 2:41
Invasion du nord de la Syrie par les USA, l’OTAN et la Turquie : Le putsch « raté » en Turquie a-t-il jeté les bases d’une guerre plus étendue au Moyen-Orient?
À la mi-juillet, le président Erdogan a pointé la CIA du doigt, en accusant les services secrets des USA d’avoir soutenu le putsch raté dirigé contre son gouvernement. Des responsables turcs ont alors parlé d’une détérioration des relations entre les USA et la Turquie à la suite du refus de Washington d’extrader Fethullah Gülen, l’architecte présumé de la tentative de coup d’État.
Le ministre de la Justice d’Erdogan, Bekir Bozdag, était catégorique :
« Si les USA ne le livrent pas (Gülen), ils sacrifieront leurs relations avec la Turquie dans l’intérêt d’un terroriste. »
L’opinion publique a été amenée à croire que les relations avec les USA ne se sont pas seulement détériorées, mais qu’Erdogan s’était juré de rétablir « un axe d’amitié » avec Moscou, comprenant la « coopération dans le secteur de la défense ». C’était un canular.
Invasion turque de la Syrie
La mise en œuvre de l’invasion turque nécessitait les consultations régulières requises avec les USA et l’OTAN ainsi qu’une coordination de la logistique militaire, des services du renseignement, des systèmes de communication, des opérations terrestres et aériennes, etc. Pour qu’elles se fassent efficacement, ces manœuvres militaires devaient reposer sur des relations « amicales » et étroites entre les USA et la Turquie.
Il n’est pas question ici d’une initiative militaire ponctuelle. L’Opération Bouclier de l’Euphrate de la Turquie n’aurait pu avoir lieu sans le soutien du Pentagone qui, en définitive, mène la danse dans la guerre en Syrie.
Le scénario probable est que de la mi-juillet à la mi‑août, des responsables des USA, de l’OTAN et de la Turquie étaient activement engagés dans la planification de la nouvelle étape de la guerre en Syrie, à savoir une invasion (illégale) menée par les forces terrestres de la Turquie, avec le soutien des USA et de l’OTAN.
Carte de l’offensive menée par la Turquie au nord du gouvernorat d’Alep, qui illustre les mouvements en cours à l’ouest de l’Euphrate. Source : Wikipedia
Le putsch raté prépare le terrain pour une invasion terrestre
1. Des purges au sein des forces armées et du gouvernement ont commencé tout de suite après la tentative de coup d’État de juillet. Elles avaient été bien planifiées. « La purge contre les conspirateurs a aussitôt commencé, avec l’arrestation de 2 839 membres du personnel militaire et la mise en détention de 2 745 juges et avocats. En moins d’une semaine, 60 000 personnes ont été congédiées ou détenues et 2 300 institutions ont fermé leurs portes (…). »(Voir l’article de Felicity Arbuthnot, Mondialisation.ca, 2 août 2016)
2. Il était prévu que le coup d’État rate. Erdogan avait été prévenu, tout comme Washington. Il n’y avait pas de conspiration dirigée par la CIA contre Erdogan, bien au contraire. Le putsch raté était selon toute vraisemblance fomenté par la CIA en concertation avec Erdogan. Son but était de consolider et de raffermir le régime Erdogan et de rallier la population turque derrière son président et son programme militaire « au nom de la démocratie ».
3. Les purges au sein des forces armées visaient à se débarrasser des membres de la hiérarchie militaire opposés à une invasion de la Syrie. La CIA a‑t‑elle aidé Erdogan à dresser des listes d’officiers militaires, de juges et de hauts fonctionnaires du gouvernement à arrêter ou renvoyer? Les médias turcs aussi ont été visés et bon nombre ont été contraints de fermer leurs portes.
4. Erdogan s’est servi du coup d’État du 15 juillet pour accuser Washington de soutenir le mouvement Gülen, tout en faisant mine de se rapprocher de Moscou. Il s’est envolé vers Saint‑Pétersbourg le 9 août, pour un entretien à huis clos avec le président Poutine. Selon toute vraisemblance, le scénario de la dissension entre Ankara et Washington, avec tous les « mon cher ami Poutine » qui allaient avec, a été approuvé par l’administration Obama. Il faisait partie d’un stratagème des services du renseignement savamment conçu, de pair avec la désinformation dans les médias. Selon les reportages dans les médias occidentaux, le président Erdogan s’est juré « de restaurer un « axe de l’amitié » entre Ankara et Moscou à une période de divergences croissantes entre la Turquie et l’Occident. »
5. Tout en « réparant les pots cassés » avec la Russie, l’appareil militaire et du renseignement de la Turquie planifiait l’invasion du nord de la Syrie en concertation avec Washington et le quartier général de l’OTAN à Bruxelles. L’objectif sous‑jacent est d’affronter et d’affaiblir les alliés militaires de la Syrie, soit la Russie, l’Iran et le Hezbollah.
À Saint-Pétersbourg au lendemain du coup d’État raté du 15 juillet, Erdogan a remercié son « cher ami » Vladimir Poutine.
« Le fait que M. Poutine m’a appelé le lendemain de la tentative de coup d’État a été un facteur psychologique très important, a‑t‑il affirmé lors d’un point de presse conjoint. L’axe d’amitié entre Moscou et Ankara sera restauré. »Telegraph, August 7, 2016
Poutine savait-il que le putsch raté, soutenu secrètement par la CIA, était censé échouer? On soupçonne que les services secrets russes étaient conscients du stratagème et qu’ils étaient au courant des plans d’invasion de la Turquie :
« Votre visite d’aujourd’hui qui intervient malgré la situation politique très difficile en Turquie montre que nous voulons tous rétablir le dialogue et opérer un rapprochement dans l’intérêt des peuples de la Turquie et de la Russie », a dit M. Poutine lorsque les deux hommes se sont rencontrés au palais Constantin.
(…) M. Poutine a dit mardi que la Russie lèverait ses sanctions « progressivement », (…) M. Erdogan a pour sa part promis d’appuyer les projets énergétiques russes en Turquie, y compris la construction de la première centrale nucléaire du pays et d’un oléoduc vers l’Europe.
Il a ajouté que les deux pays allaient renforcer leur « coopération dans le secteur de la défense », sans toutefois élaborer.
La rencontre Poutine-Erdogan de Saint-Pétersbourg a été interprétée dans les médias comme un rapprochement avec Moscou en réponse à la participation présumée de la CIA au putsch raté.
Selon le [url=https://www.washingtonpost.com/world/national-security/nato-says-turkey-remains-a-valued-ally-after-erdogan-visits-putin-in-moscow/2016/08/10/3f52Washington Post, une volte-face improvisée dans les relations entre les USA et l’OTAN et la Turquie s’était produite malgré la rencontre « amicale » entre Erdogan et Poutine :
L’OTAN a pris bien soin mercredi d’insister sur le fait que la Turquie, dont le président s’est rendu à Moscou cette semaine en promettant un nouveau degré de coopération avec l’homme qu’il ne cessait d’appeler son « cher ami », le président russe Vladimir Poutine, demeure un « précieux allié », dont l’appartenance à l’alliance « n’est pas remise en question ».
Dans une déclaration affichée sur son site Internet, l’OTAN a exposé sa position à la suite des « supputations parues dans la presse sur le point de vue de l’OTAN concernant le coup d’État avorté en Turquie et le statut du pays au sein de l’Alliance ».
C’est absurde. Dans les faits, le Pentagone, l’OTAN, le haut commandement turc et Israël sont en liaison constante. Israël, en tant que membre de facto de l’OTAN, a des relations bilatérales étroites sur le plan militaire et du renseignement avec la Turquie.
L’invasion du secteur frontalier au nord de la Syrie et l’entrée de chars d’assaut et de véhicules blindés turcs jettent un pavé dans les relations entre la Turquie et la Russie. C’est aussi l’objectif ultime de la politique étrangère des USA.
Les forces armées russes interviennent au nom de leur allié syrien.
Comment le Kremlin et le haut-commandement russe vont‑il répondre à ce qui constitue une invasion terrestre de la Syrie par les USA, la Turquie et l’OTAN?
Comment vont-ils s’opposer aux forces turques et alliées? On suppose que la Russie évitera une confrontation militaire directe.
La Turquie est le deuxième poids lourd de l’OTAN après les USA.
L’opération turque s’est limitée jusqu’ici à un petit territoire frontalier. Elle n’en demeure pas moins une étape importante dans l’évolution de la guerre en Syrie : soit l’invasion d’un pays souverain en violation du droit international. Le but ultime de Washington demeure toujours un « changement de régime » à Damas.
L’initiative militaire est-elle le préambule d’une opération militaire de plus grande envergure de la part de la Turquie avec le soutien des USA et de l’OTAN? À bien des égards, la Turquie agit en qualité de mandataire des USA :
D’après le Wall Street Journal, l’incursion de la Turquie a reçu l’appui d’une couverture aérienne, de drones et de forces spéciales intégrées des USA. Leur présence visait en grande partie à empêcher la Russie et la Syrie de songer même à prendre des mesures contre les forces envahissantes.
La Turquie déferle en Syrie non seulement ses propres militaires, mais aussi des milliers de « groupes de l’opposition rebelle », y compris des brigades de l’Armée syrienne libre (ASL) soutenues par les USA alliées d’AlQaeda/Nosra/Sham et des coupeurs de tête d’enfant d’al-Zinki, qui formeraient l’avant‑garde. Le territoire syrien leur est jeté en pâture par les militaires turcs, qui ne font que transférer leur contrôle d’un groupe de terroristes djihadistes (Daech) à d’autres, qui passent mieux dans les médias et qui relèvent directement du régime d’Erdogan, des USA, de l’Arabie saoudite et du Qatar.
Cela dit, les combattants de Daech n’ont offert aucune résistance à l’avancée turque. Ils se sont tout simplement « évaporés » (ou ont troqué leur uniforme contre un autre?). (Moon of Alabama)
Les forces armées syriennes ont-elles la capacité militaire d’affronter les troupes terrestres turques sans le soutien des Russes et des Iraniens? Comment Téhéran réagira‑t‑il à cet afflux de militaires turcs? Viendra‑t‑il à la rescousse de son allié syrien?
Un « incident » pourrait servir de prétexte à la justification d’une guerre plus étendue menée par l’OTAN. L’article 5 du Traité de Washington (le document fondateur de l’OTAN) stipule que selon le principe de « sécurité collective », toute attaque contre un État membre de l’Alliance atlantique (p. ex., la Turquie) constitue une attaque contre tous les États membres de l’Alliance.
Nous sommes arrivés à un carrefour dangereux. L’incursion des forces terrestres turques fait en sorte qu’une confrontation militaire avec les alliés de la Syrie, soit l’Iran et la Russie, est une possibilité à envisager qui pourrait mener à une escalade dépassant les frontières de la Syrie.
La rencontre entre Erdogan et Jo Biden
Du point de vue de Washington, cette invasion terrestre jette les bases d’une annexion éventuelle d’une partie du nord de la Syrie par la Turquie. Elle ouvre aussi la voie au déploiement de forces terrestres des USA et de l’OTAN visant le centre et le sud de la Syrie.
Erdogan a rencontré le vice-président Biden le 23 août, à la suite de l’avancée des chars turcs au nord de la Syrie. L’invasion est soigneusement coordonnée avec les USA, qui assurent une protection aérienne étendue. Il n’y a pas de différends entre Ankara et Washington, bien au contraire :
Il est difficile de croire que la Turquie a vraiment soupçonné les USA d’avoir tenté de faire tomber les hauts dirigeants du pays par un coup d’État avorté il y a à peine un mois pour ensuite mener des opérations conjointes avec les USA à l’intérieur de la Syrie, tout en maintenant la présence de forces militaires étasuniennes à l’intérieur du territoire turc.
Ce qui est le plus probable, c’est qu’il s’agissait d’un coup monté pour faire croire à une dispute entre les USA et la Turquie, attirer la Russie et permettre à la Turquie de procéder à de vastes purges lui permettant d’écarter tous les éléments au sein des forces armées turques susceptibles de s’opposer à une incursion outre‑frontière en Syrie, qui est maintenant en cours. (Voir The New Atlas, Global Research, 24 août 2016)
Les médias nous bercent de l’illusion que la rencontre entre Biden et Erdogan a été convoquée afin de discuter de l’extradition de Gülen, le soi‑disant architecte du putsch raté. Ce n’était qu’un écran de fumée. Jo Biden qui avait aussi rencontré Erdogan en janvier, a donné le feu vert, au nom de Washington, à l’incursion militaire menée conjointement par les USA, la Turquie et l’OTAN en Syrie.
La question kurde
L’invasion n’est pas dirigée directement contre Daesh, qui est sous la protection d’Ankara. Elle vise plutôt l’Armée arabe syrienne ainsi que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qui sont « officiellement » soutenues par les USA. Les rebelles affiliés à Daesh et à Al-Qaïda soutenus par les USA travaillent de concert avec les envahisseurs turcs.
L’invasion fait aussi partie d’un projet de longue haleine de la Turquie qui consiste à créer une « zone protégée » au nord de la Syrie (voir la carte ci‑dessus), qui peut être utilisée pour étendre les opérations militaires des USA, de l’OTAN et de la Turquie vers le sud au cœur même du territoire syrien.
Biden a dit que les Kurdes, que la Turquie accuse de tenter d’établir un État séparé le long d’un corridor jouxtant la frontière conjointement avec les Kurdes de la Turquie, « n’auront, en aucune circonstance, le soutien des USA s’ils ne respectent pas » ce qu’il qualifiait d’engagement de leur part à retourner vers l’est.
Washington finira sans doute par s’opposer au projet d’expansion territoriale de la Turquie au nord de la Syrie. L’objectif à long terme de Washington consiste à créer un État turc au nord de la Syrie, dans le cadre d’un découpage territorial de la Syrie et de l’Irak (voir la carte ci‑dessous de la US National War Academy). L’amère ironie, c’est que ce « nouveau Moyen‑Orient) consiste aussi à annexer une partie de la Turquie à l’État kurde proposé. Autrement dit, l’objectif néo‑ottoman d’expansion territoriale de la Turquie empiète sur les visées de Washington de fragmenter l’Irak, la Syrie, l’Iran et la Turquie. Autrement dit, le dessein impérial ultime des USA est d’affaiblir la Turquie ent tant que puissance régionale.
Le Pentagone a défini une feuille de route militaire : « La route vers Téhéran passe par Damas ». L’invasion du nord de la Syrie crée les conditions propices à une guerre plus étendue.
En outre, le programme étasunien comporte aussi un objectif de longue date, qui est de faire la guerre contre l’Iran. À cet égard, la stratégie militaire des USA consiste surtout à créer des conditions favorables à un affrontement entre ses meilleurs alliés (Turquie, Arabie saoudite, Israël) et l’Iran, et à agir indirectement pour protéger les intérêts des USA (c.‑à‑d., « faire le travail pour nous »).
CARTE DU NOUVEAU MOYEN-ORIENT
Remarque : Cette carte a été préparée par le lieutenant-colonel Ralph Peters, colonel à la retraite de la U.S. National War Academy. Elle a été publiée par le journal des forces armées en juin 2006. (Copyright, lieutenant-colonel Ralph Peters 2006).
Bien que la carte ne représente pas doctrine officielle du Pentagone, on s’en est servi dans un programme de formation donné au Collège de défense de l’OTAN, à l’intention des officiers supérieurs de l’armée. Cette carte, ainsi que d’autres cartes similaires, a probablement été utilisée par la National War Academy et par d’autres cercles de planification militaire.
Le putsch raté a été effectivement soutenu par la CIA, mais son échec a été coordonné avec le président Erdogan. Il s’agissait d’une opération de renseignement visant à tromper l’opinion publique.
En armant le Front al-Nosra dès 2012, les services secrets occidentaux et leurs alliés proche-orientaux ont directement et massivement soutenu le futur « État Islamique », comme je tente de le démontrer dans ma dernière analyse sur le conflit syrien. Publiée sur le site Contrepoints.org, elle inclut de brèves mais percutantes interventions du spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche et du député PS Gérad Bapt. Je les remercie d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, et je vous encourage à diffuser largement cet article si vous estimez qu’il est digne d’intérêt.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 18 Sep - 3:20
Bonsoir mes frères & sœurs On sais tous ici à quel point la presse "officielle" est baisée dès qu'il s'agit de parler du conflit syrien et est du côté du manche là ou les syriens sont du côté de la mèche. La presse est bien conciliante envers les oppresseurs et partiale dès qu'on parle de la Russie qui se montre bien plus pondérée dans le conflit Ou n'hésite pas à dénommé les terroristes et égorgeurs de..."rebelles" (sic). Eh bien ses fameux rebelles commencent à prendre confiance et se rebiffé contre leurs maîtres qui à leurs yeux ne sont que des sales koufar (infidèle). Et là j'me dis que parfois y'a une justice ! Bien fait pour leur gueule... Akasha.
Syrie – Les « rebelles » triés sur le volet par la CIA chassent les forces américaines
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis ont accepté de se joindre à une nouvelle invasion de la Syrie par la Turquie et ses forces par procuration:
Les Etats-Unis ont accepté d’envoyer environ 40 soldats des forces d’opérations spéciales épauler les forces turques qui combattent l’Etat islamique dans le nord de la Syrie, selon des officiels américains. […]
La mission conjointe doit se déployer vers la ville de Dabiq, au nord de la Syrie, un bastion de l’État islamique d’une grande importance symbolique. Les soldats des forces spéciales américaines joueront le rôle de conseillers de guerre de la même manière qu’ils le font en Syrie, selon des officiels américains. […]
Ankara a suggéré que les forces spéciales épaulent les troupes turques, à la fin du mois dernier, alors qu’il planifiait une mission conjointe dans la ville de Jarabulus au nord de la Syrie.
On peut raisonnablement penser que la présence des forces américaines dans une manœuvre d’invasion turque a pour seul but de dissuader les Russes ou les Syriens de s’y opposer. La présence des forces américaines fera réfléchir à deux fois le commandement russe avant de bombarder les Turcs s’ils dépassent les limites fixées par leurs accords avec les Russes.
Le déploiement de quelque 40 soldats des forces spéciales américaines à Al Ra’i ne s’est pas bien passé. Les combattants turcs par procuration de « l’armée syrienne libre » ont menacé de tuer les soldats américains. Ils les ont traités d’« incroyants », de « croisés » et de « porcs » et les forces américaines ont dû se replier pendant que les Turcs couvraient leur retraite (vidéo).
Des portes-parole de l’Armée syrienne libre ont prétendu plus tard que le différend portait sur le soutien des Etats-Unis aux Forces démocratiques syriennes kurdes, qui ont parfois combattu contre l’Armée syrienne libre. Des rapports non confirmés disent maintenant que les forces spéciales sont de retour à Al Ra’i après qu’il a été ordonné à certains groupes de l’Armée syrienne libre de quitter la zone. Il y a aussi des rapports affirmant que les États-Unis, après que les forces spéciales ont été chassées de la ville, ont « accidentellement » bombardé un groupe de l’Armée syrienne libre à Al Ra’i. Aïe!
Cependant, la partie hostile de l’Armée syrienne libre reste aux alentours et elle considère de toute évidence les forces spéciales américaines comme son ennemi. Si les forces américaines interviennent conjointement avec les autres groupes de l’Armée syrienne libre, elles vont devoir surveiller leurs arrières en permanence.
Les groupes confessionnels « modérés » de l’Armée syrienne libre soutenus par les Turcs, sont les groupes que la CIA a « sélectionnés » et approvisionnés en missiles TOW et autres armes. Mais cela ne surprendra personne si ces groupes, poussés par le fanatisme religieux, finissent par se retourner contre leurs sponsors. Ils l’ont fait dans toutes les situations historiques similaires.
Le cessez-le feu actuel en Syrie est déjà en train de se déliter. Les médias américains affirment que la Russie et la Syrie bloquent l’aide des Nations Unies aux zones de l’est d’Alep contrôlées par al-Qaïda, mais d’autres médias disent que ce sont les « rebelles » qui menacent les convois. Dans Alep-est, des militants d’al-Qaïda ont manifesté contre l’aide des Nations Unies.
La Russie affirme que le États-Unis tentent d’esquiver les termes des accords du cessez-le-feu et elle demande aux États-Unis de rendre l’accord public. Ce que le Département d’Etat refuse de faire:
Jeudi, le porte-parole du département d’Etat américain, Mark Toner, a déclaré aux journalistes à Washington que le texte intégral de l’accord élaboré avec la Russie sur la trêve en Syrie ne serait pas rendu public. « Il traite de questions sensibles qui, si elles étaient rendues publiques, pourraient, selon nous, être utilisées à mauvais escient, » a-t-il dit.
Traduction: « Il est plus difficile de tricher sur l’accord si ses termes sont publics. »
Les forces « d’opposition » soutenues par les Etats-Unis utilisent le cessez-le-feu pour préparer de nouvelles attaques contre Hama et au nord de la ville d’Alep. Je pense que ces assauts vont commencer au début de la semaine prochaine. Elles devront faire face à une solide défense et aux attaques féroces des forces aériennes syriennes et russes.
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 18 Sep - 12:11
Le raid US, une "agression" qui atteste le soutien de Daech par les Etats-Unis
La frappe effectuée samedi par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis est une «agression ouverte et dangereuse » attestant du fait que les Etats-Unis et leurs alliés soutiennent Daech sous un faux prétexte de lutte antiterroriste, selon le commandement syrien.
[color]
Les terroristes de Daech ont profité des frappes commises par la coalition pour passer à l'offensive et prendre le contrôle d'un point fortifié dans les alentours de Deir ez-Zor, a indiqué le commandement syrien cité par l'agence Sana
«A cause de frappe des forces américaines, les troupes syriennes ont subi des pertes tant humaines que matérielles, ce qui a permis aux terroristes de s'emparer des positions militaires dans la zone. »
«Cette attaque atteste clairement du fait que les Etats-Unis et leurs alliés soutiennent Daech et d'autres groupes armés sous un faux prétexte de lutte antiterroriste »[/i], a fustigé le commandement, qualifiant le raid mené d'«agression ouverte et dangereuse ». [/b]
Plus tôt dans la journée de samedi, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov avait annoncé que l'aviation de la coalition internationale anti-Daech avait réalisé quatre frappes contre les forces de l'armée syrienne régulière encerclées dans la région de Der-ez-Zor par les extrémistes de l'organisation terroriste Daech. Le raid aérien a coûté la vie à 62 militaires et a fait une centaine de blessés.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 18 Sep - 22:42
NP : UNE POUDRIÈRE
Russie donne à la Syrie le feu vert pour abattre les avions israéliens
Après Israël a attaqué des positions militaires du régime Assad en réponse aux projectiles tirés depuis la Syrie qui ont explosé en Israël, la Russie a appelé Israël à faire preuve de retenue et a prétendument donné la Syrie la permission d'abattre les avions israéliens qui traversent sur son territoire.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a appelé Israël à "faire preuve de retenue" et à "éviter toute provocation" dans les hauteurs du Golan syrien.
"Il y a la nécessité de faire preuve de retenue et de ne pas permettre à des provocations dans les hauteurs du Golan," a déclaré M. Lavrov en commentant un raid aérien effectué par les avions israéliens dans hauteurs du Golan de la Syrie mardi, selon le russe TASS agence de nouvelles.
Israël a effectué plusieurs frappes aériennes contre les positions militaires du régime Assad au cours des derniers jours en réponse à des projectiles tirés de la Syrie qui a explosé en Israël. Au moins 11 projectiles ont explosé en Israël au cours des deux dernières semaines - retombées de la guerre civile syrienne menée le long de la frontière nord d'Israël.
En dépit du président Bachar al-Assad de multiples crimes contre son pays commis au cours des cinq années de guerre , la Russie a offert un soutien à proximité de son régime et a envoyé des forces militaires pour soutenir son armée en retraite, même au coût de la vie russe .
Lavrov posé que la situation dans le Golan Heights reflète la déstabilisation générale du Moyen-Orient et de la menace terroriste qui doit être contré.
"Il y a des terroristes dans les hauteurs du Golan qui ont été reconnus par tous comme des ennemis de l'humanité. Mais la lutte contre eux doit être menée dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ", a souligné M. Lavrov. "Nous avons procédé à partir de cela dans nos contacts avec les collègues israéliens et syriens et d'autres pays de cette région", at-il ajouté.
Le message de la Russie ont peut - être déjà pris effet. Israël abstenu de répondre à un projectile qui a atterri sur son territoire le mercredi, après avoir mené des frappes aériennes en réponse à cinq précédents incidents similaires dans la dernière semaine.
Dans l'intervalle, les rapports des médias arabes que la Russie a donné les forces d'Assad un feu vert pour abattre des avions israéliens alors qu'ils mènent des grèves en Syrie, d'Israël NRG de nouvelles a rapporté jeudi.
Les forces syriennes ont tiré des missiles sur des avions de combat israéliens surface-air lundi. Les missiles ont manqué leur cible. rapports médias arabes que Moscou a donné plein consentement au lancement.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 21 Sep - 1:39
Alep – Révolte et Compassion
La trêve négociée entre les Russes et les Américains est entrée en vigueur il y a maintenant 5 jours. Jusqu’à présent, elle est plutôt respectée. Les Alépins de confession musulmane ont pu fêter le Eid al Adha (la fête du sacrifice) dans les rues et les jardins publics sans avoir peur des mortiers et des bonbonnes de gaz pleines de clous et d’explosifs que les rebelles lançaient sur Alep depuis maintenant 4 ans et 2 mois faisant tous les jours de multiples victimes. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de carnage comme, il y a 70 jours, lors de la fête du Fitr, quand les mortiers lancés sur les quartiers civils, sur des rues pleines de familles en fête, ont fait des dizaines de mort, surtout des enfants. Mais les Alépins sont sur leurs gardes, ils sont sceptiques quant au respect prolongé de la trêve puisque celle-ci ne concerne pas les deux groupes reconnus comme terroristes par la communauté internationale, Daech et Al Nosra.
La situation est récemment devenue très compliquée. Il y a maintenant une internationalisation du conflit sur le terrain. D’une part, la Turquie, qui, pendant des années, a soutenu les terroristes en les laissant transiter par ses frontières et en les armant, est devenue un acteur direct sur le terrain. En effet, son armée est entrée en Syrie (sans l’accord de la Syrie, qui est un état souverain, membre fondateur de l’ONU) pour soi-disant combattre Daech mais c’est surtout pour combattre les milices Kurdes qui contrôlent plusieurs villes et villages de la bande frontalière, du côté syrien, du sud de la Turquie. Or, ces milices sont soutenues, conseillées et armées par les américains qui sont, en principe, les alliés de la Turquie. Quel imbroglio. D’autre part, les américains ont admis qu’ils avaient une base en Syrie avec des membres des forces spéciales du côté de Hassaké, à l’Est de la Syrie. Enfin, on n’évoque plus la reprise des négociations et les positions restent figées.
Alep, notre ville, souffre toujours. Les médias occidentaux en ont fait la vitrine médiatique du conflit. Les Alépins se seraient passés de cette renommée. Ils souffrent depuis plus de 4 ans et ont hâte que ce cauchemar cesse. Ils sont révoltés quand les médias ne parlent que des souffrances des civils des quelques quartiers de l’Est d’Alep contrôlés par les rebelles et les terroristes et qui comptent 250,000 habitants. Les souffrances du million et demi d’Alépins d’Alep Ouest sont passées sous silence. Ils sont révoltés par les dizaines d’obus de mortiers, de fusées ou de bonbonnes de gaz qui tombent chaque jour sur les quartiers civils d’Alep sans que personne ne proteste. Ils sont révoltés par la coupure totale de l’électricité depuis longtemps, les centrales électriques se trouvant du côté rebelle. Ils sont révoltés par la coupure totale de l’eau pendant la canicule de l’été (40 degré à l’ombre), obligés d’utiliser l’eau des 300 puits forés en pleine ville ces 2 dernières années. Ils sont révoltés par le blocus qu’ils subissent chaque quelque temps et la pénurie qui s’en suit. Ils sont révoltés de voir, à chaque fois que l’armée syrienne avance un peu ou gagne une bataille pour desserrer l’étau que les terroristes ont imposé à Alep, les gouvernements et les médias crier au crime contre l’humanité et demander une trêve pour arrêter la progression de l’armée syrienne.
Les drames, que nous vivons ou observons, sont tellement nombreux que nous sommes sans cesse révoltés. En voici quelques exemples :
Mahmoud, un garçon de 6 ans, orphelin de père, est né sans bras. Il vivait avec sa maman, sa sœur et son oncle dans une petite ville du gouvernorat d’Alep sous le contrôle de Daech. Ce groupe ne laisse pas les habitants des villes qu’il contrôle quitter, il les garde comme boucliers humains. La famille, comme tant d’autres, a décidé de quitter la ville la nuit pour venir à Alep. Mahmoud était porté par son oncle quand une mine, posée par Daech, a explosé tuant l’oncle et abimant les jambes et les pieds de Mahmoud. On a dû l’amputer. Et voilà Mahmoud sans bras ni jambes. Révolte et Compassion.
Le projet immobilier 1070 est constitué de dizaines d’immeubles inachevés à cause de la guerre, sans murs, sans sanitaires, juste le sol et le toit.
Ils étaient occupés par des centaines de familles déplacées. Elles avaient quitté leurs appartements en juillet 2012 quand les rebelles ont envahi leurs quartiers et se ont réfugiées à Alep sous contrôle de l’état syrien. Elles avaient d’abord logé dans des écoles publiques puis on les a transférées à « 1070 » où elles se sont installées avec des bâches comme murs, des bidons pour l’eau et des sceaux pour les sanitaires. Il y a un mois, 1070 a été la cible, plusieurs jours consécutifs, de tirs de mortiers et de fusées lancés par les terroristes de Al Nosra avant qu’ils n’envahissent le coin. Ces déplacés, pour la 3ème fois, ont abandonné leurs morts et blessés et le peu qu’ils avaient acquis en 4 ans de misère pour aller vivre sous des tentes plantées sur le terre-plein central en plein milieu du périphérique. Révolte et Compassion.
L’exode des habitants d’Alep, surtout des chrétiens, continue. Après l’Europe, puis le Canada, c’est le tour de l’Australie maintenant de délivrer des visas aux réfugiés syriens. Les chrétiens d’Alep ne sont plus que le quart de leur nombre d’avant la guerre.
Entre révolte et compassion, nous, les Maristes Bleus, continuons nos programmes en faveur des familles déplacées et des plus démuniesLe programme « Les Maristes Bleus pour les déplacés » continue à distribuer des paniers alimentaires et sanitaires mensuelles à 850 familles. Nous les aidons aussi à payer le prix de l’abonnement de « 1 Ampère » aux générateurs privés pour allumer quelques ampoules le soir. Nous leur donnons une fois par mois de la viande ou du poulet. Nous leur louons des petits appartements pour se loger.
Cette année encore, pour la rentrée scolaire, nous avons donné des fournitures scolaires à tous les enfants qui vont à l’école en plus de notre aide pour payer les frais de scolarité.
Le projet « Civils Blessés de Guerre » continue à soigner, gratuitement, les civils, de toutes confessions, blessés par des balles ou des éclats d’obus, à l’hôpital St Louis tenu par les Sœurs de St Joseph de l’Apparition.
Le « Projet Médical des Maristes Bleus » finance plus de 100 actes médicaux par mois pour aider les malades qui n’ont pas les moyens de payer le coût d’une opération chirurgicale, d’une hospitalisation, d’un scanner ou parfois même d’une consultation ou d’examens de labo.
Le projet « J’ai Soif » continue à distribuer l’eau, gratuitement, aux familles dont nous avons la charge. Nos 4 camionnettes, équipées de réservoirs, font la navette du matin au soir entre les puits et les appartements.
Le projet « Goutte de Lait » distribue chaque mois à presque 3000 enfants âgés de quelques jours à 10 ans des quantités de lait suffisantes pour un mois.
Au début de l’été, nous avons aménagé une partie de notre cour pour en faire un jardin avec des balançoires, des toboggans etc… Nous avons ainsi inauguré notre Espace-Eté de loisirs où nos familles viennent passer 5 après-midi par semaine dans un endroit plus sûr que leurs quartiers.
Les enfants jouent sous la surveillance des monitrices et les adultes passent un moment de loisirs à jouer aux cartes, au tric trac ou tout simplement se détendent en sirotant un café, un thé ou un soda et en épluchant des graines. Nos 2 bus font la navette aller-retour entre notre local et les quartiers. Cette initiative a fait la joie de tout le monde et a constitué une bonne thérapie anti-stress.
Notre équipe de visite des déplacés s’est étoffée de plusieurs bénévoles, anciens maristes de la famille Champagnat. Elle rend régulièrement visite aux familles, chez elles, même quand elles habitent les quartiers périphériques les plus dangereux comme « 1070 », pour nouer des liens de solidarité, s’enquérir de leurs besoins et essayer d’y remédier.
Nos projets pédagogiques vont bon train. Les éducateurs (éducatrices) des 2 projets « Apprendre A Grandir » et « Je veux Apprendre » se réunissent, depuis début septembre, tous les matins pour des sessions de formation et d’apprentissage des programmes en attendant la rentrée scolaire. Celle-ci sera difficile vu le nombre record de demandes d’admission et de demandes acceptées malgré l’exiguïté des lieux.
Tous les enfants de « Je veux Apprendre » et qui n’allaient pas à l’école pour diverses raisons ont réussi cet été aux tests de niveau du ministère de l’éducation nationale et vont rejoindre le cursus scolaire sans commencer de zéro. C’est un sujet de fierté pour les enfants, leurs parents et pour nous.
« Skill School » continue à réunir les adolescents (tes). Leur nombre a atteint les 75, ce qui constitue le maximum de notre capacité.
Notre centre de formation des adultes, « le M.I.T. », en plus des sessions de 3 jours organisées depuis 3 ans plusieurs fois par mois, va inaugurer dans quelques jours une nouvelle formule. Une session de 100 heures étalée sur 8 semaines, 3 après-midi par semaine, pour permettre aux personnes qui travaillent d’y participer. Le thème est : « Comment entreprendre son propre projet ? ».
Nous avons engagé les meilleurs experts d’Alep pour aider les jeunes adultes à entreprendre et réaliser un projet et gagner leur vie. Nous enseignerons, d’une façon pratique, aux participants comment trouver l’idée d’un projet, comment le réaliser, comment évaluer le coût du produit, comment faire un budget, comment établir un plan d’action, comment obtenir le financement, comment faire le marketing et la vente. A la fin de la session, les participants présenteront leurs projets au jury composé des experts et nous aiderons à financer les meilleurs projets réalisables.
Notre projet d’« Eradication de l’Analphabétisme » a terminé sa 1ère session de 40 participants. Tous ont présenté l’examen du ministère de la culture et ont reçu un certificat attestant qu’ils sont du niveau de la 4ème année élémentaire. Il faut voir le bonheur de ces grands adultes recevant leurs certificats et tous fiers de savoir lire et écrire.
Nous continuons à accompagner les familles, à être à leur écoute, à leur fournir un appui psychologique, à comprendre leurs besoins, à leur rendre leur dignité souvent bafouée, à leur donner un peu d’espoir et à leur faire sentir que nous sommes solidaires d’elles.
Révoltés par tout ce que nous subissons, voyons, entendons et sentons, oui, nous, les Maristes Bleus, sommes révoltés. Nous ne pouvons pas accepter l’inacceptable.
La compassion est une de nos valeurs. Nous partageons la souffrance de nos frères et sœurs, leur détresse, leur désespoir et leurs drames.
La Solidarité est notre façon de vivre la charité et l’amour avec eux et pour eux.
Les derniers développements en Syrie ne sont pas, à mon avis, le résultat d'un plan délibéré des États-Unis afin d'aider leurs alliés « terroristes modérés » sur le terrain, mais plutôt le symptôme de quelque chose d'encore plus grave : la perte total de contrôle par les États-Unis sur la situation en Syrie, et possiblement ailleurs aussi. Permettez-moi juste de rappeler ce qui vient d'arriver :
Premièrement, suite à des jours et des jours de négociations intensives, le secrétaire d'état Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, finalement étaient parvenus à un accord de cessez-le-feu en Syrie qui potentiellement aurait pu, au moins « geler » la situation sur le terrain jusqu'à ce que l'élection présidentielle aux États-Unis ait lieu et que change l'administration (cela étant maintenant l'événement le plus important dans le proche avenir. Donc aucun plan de quelque nature que ce soit ne peut aller au-delà de cette date).
Puis l'USAF, l'aviation étasunienne, avec quelques autres [membres de leur coalition - NdT] ont bombardé une unité de l'armée syrienne stationnaire, qui n'était pas engagée dans des opérations intenses, mais tenait simplement un secteur clé du front. Les frappes des États-Unis ont été suivies d'une offensive massive des « terroristes modérés » contenue à peine par l'aviation syrienne et les forces aérospatiales russes. Inutile de dire que suite à cette provocation effrontée l'accord de cessez-le-feu était mort. Les Russes ont exprimé leur total dégoût et indignation à propos de cette attaque et commencé à dire ouvertement que les étasuniens étaient « недоговороспособны ». Ce mot signifie littéralement « incapables-d'assumer-un-accord » ou incapables d'en faire un, et puis de s'y conformer. Bien que cette expression soit polie, elle est extrêmement forte car elle n'implique pas tant une tromperie délibérée mais le défaut de la capacité même d'établir une entente et ensuite de s'y conformer. Par exemple, les Russes ont souvent dit que le régime de Kiev est « incapable-d'accord », et cela a du sens étant donné que l'Ukraine occupée par des nazis est essentiellement un état failli. Mais de dire qu'une superpuissance nucléaire est « incapable-d'assumer-un-accord » est un diagnostic terrible et extrême. Essentiellement cela signifie que les étasuniens sont devenus fous et ont perdu la capacité même de faire toute sorte de transaction. De plus, un gouvernement qui rompt ses promesses ou qui tente de tromper mais qui, au moins en théorie, reste capable de respecter un accord ne serait pas décrit comme « incapable-d'assumer-un-accord ».
Ce terme n'est utilisé que pour décrire une entité qui n'a même pas l'aptitude dans sa boite à outils politique, de négocier et de tenir un accord. C'est un diagnostic absolument dévastateur.
Puis est survenu la scène pathétique et absolument non professionnelle, quand l'ambassadrice étasunienne aux Nations Unis, Samantha Powers a simplement quitté la réunion du Conseil de Sécurité au cours de l'intervention du représentant de la Russie. Encore une fois les Russes ont été tout simplement époustouflés, non pas par la tentative infantile d'offenser, mais par le manque total de professionnalisme diplomatique d'une puissance. Du point de vue russe, pour qu'une superpuissance simplement quitte la salle au moment-même où une autre superpuissance fait une déclaration cruciale est tout simplement irresponsable et, encore une fois, le signe que leurs homologues étasuniens sont totalement « à la ramasse ».
Finalement est arrivée l'apogée : l'attaque du convoi humanitaire en Syrie pour lequel les états-Unis ont, bien sûr, voulu rejeter le blâme sur la Russie. Les Russes, une fois de plus, pouvaient à peine en croire leurs yeux. Premièrement, c'était une tentative tellement flagrante et franchement puérile, pour montrer que « les Russes font aussi des erreurs » et que « ce sont eux qui ont tué le cessez-le-feu ». Deuxièmement, il y eu cette déclaration étonnante des états-Unis, affirmant qu'il n'y avait que deux aviations susceptibles de l'avoir fait : les Russes ou les Syriens (Comment les étasuniens espéraient-ils s'en sortir avec cette déclaration, alors que cet espace aérien est complètement contrôlé par les radars russes ? Cela me dépasse !). On ne sait pas comment les étasuniens ont « oublié » de mentionner que leur propre aviation était également présente dans la région, ainsi que les aviations de nombreux alliés des É-U. Plus important encore, ils ont oublié de mentionner que cette nuit-là des drones armés Predator étasuniens volaient juste au-dessus de ce convoi.
Ce qui est arrivé en Syrie est douloureusement évident : le Pentagone a saboté l'accord conclu entre Kerry et Lavrov et quand il a été accusé d'en être responsable, a monté une attaque sous fausse bannière dans le but de tenter de rejeter le blâme sur les Russes.
Tout cela montre tout simplement que l'administration Obama est dans un état de confusion agonisante. Apparemment la Maison Blanche est tellement affolée par la perspective d'une victoire de Donald Trump en novembre qu'elle a essentiellement perdu le contrôle de sa politique étrangère en général, et syrienne en particulier. Les Russes ont littéralement raison : l'administration Obama est vraiment « incapable-d'assumer-un-accord ».
Bien sûr, le fait que les étasuniens agissent comme des enfants frustrés et désemparés ne signifie pas que la Russie va rendre la pareille. Nous avons déjà vu Lavrov revenir en arrière et poursuivre les négociations avec Kerry. Non pas parce que les Russes sont naïfs, mais précisément parce que, contrairement à leurs collègues étasuniens, les Russes sont des professionnels qui savent que les négociations et les lignes de communications ouvertes sont toujours, et par définition, préférables à l'action de quitter la table, surtout face à une superpuissance. Ces observateurs qui critiquent la Russie pour sa « faiblesse » ou sa « naïveté » projettent tout simplement leur propre réaction selon leur « manière de se comporter », principalement étasunienne, sur les Russes et ne parviennent pas à réaliser tout simplement que les Russes ne sont pas les étasuniens ; ils pensent différemment et agissent différemment. C'est une réalité que, les Russes ne se soucient pas d'être perçus comme « faibles » ou « naïfs ». En fait, ils préféreraient être perçus comme tels si cela favorisait leurs objectifs et leur permettait de confondre l'adversaire sur leurs véritables intentions et capacités. Les Russes savent qu'ils n'ont pas construit le plus grand pays de la planète en étant « faibles » ou « naïfs » et ils n'ont pas à prendre de leçons d'un pays qui est plus jeune qu'un grand nombre de leurs édifices. Le paradigme occidental va généralement comme ceci : une crise conduit à la rupture de négociations et s'ensuit le conflit. Le paradigme russe est complètement différent : une crise conduit à des négociations qui sont menées jusqu'à la dernière seconde avant que le conflit n'éclate. Il y a deux raisons à cela : premièrement, continuer à négocier jusqu'à la dernière seconde rend possible la quête jusqu'à la dernière seconde d'un moyen pour éviter la confrontation, et deuxièmement, les négociations jusqu'à la dernière seconde permettent de se rapprocher le plus possible pour effectuer une attaque stratégique surprise. C'est exactement ainsi que la Russie a agi en Crimée et en Syrie - avec absolument aucun signe d'avertissement et encore moins, une annonce très médiatisée de puissance pour tenter d'intimider quelqu'un (l'intimidation est aussi une stratégie politique occidentale dont les Russes ne se servent pas).
Ainsi Lavrov persistera à négocier, peu importe combien ridicules et inutiles de telles négociations paraîtront. Et Lavrov lui-même ne prononcera probablement jamais officiellement le mot « недоговороспособны », mais le message envoyé à ce stade au peuple russe et aux alliés syriens, iraniens et chinois par la Russie sera qu'elle a perdu tout espoir de négocier avec l'administration actuelle des États-Unis.
Obama et Cie sont si préoccupés à essayer de cacher les problèmes de santé et de caractère d'Hillary Clinton et actuellement ne peuvent probablement pas penser à autre chose que comment survivre au prochain débat Hillary Clinton-Donald Trump. Le Pentagone et le Département d'État sont pour la plupart du temps occupés à se combattre l'un l'autre sur la Syrie, la Turquie, les Kurdes et la Russie. La CIA semble se battre contre elle-même, bien que cela soit difficile à vérifier.
Il est probable qu'une sorte d'accord sera encore annoncé par Kerry et Lavrov, et si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain ou le jour d'après. Mais, franchement, je suis entièrement d'accord avec les Russes : les étasuniens sont vraiment « incapables-d'assumer-un-accord » et dès cet instant le conflit en Syrie, de même que celui d'Ukraine, sont gelés. Je ne veux pas du tout dire « gelés » au sens « pas de combats », mais j'entends « gelés » dans le sens « pas de développement majeur possible ». Il y aura encore des combats, surtout maintenant que les alliés wahhabites et nazis des É-U estiment que leur patron n'est pas aux commandes, étant occupé avec les élections et les émeutes raciales, mais comme il n'y a pas de solution militaire rapide possible dans l'une ou l'autre de ces guerres, les affrontements et les tactiques offensives ne donneront aucun résultat stratégique.
Hormis une opération de fausse bannière qui annulerait les élections étasuniennes, telle que l'assassinat d'Hillary Clinton ou de Donald Trump par un « tireur isolé », les guerres en Ukraine et en Syrie se poursuivront sans perspective de quelques négociations constructives que ce soit. Et quand Donald Trump ou Hillary Clinton entreront à la Maison Blanche, une grande « réorganisation » aura lieu au début de 2017. Donald Trump probablement voudra rencontrer Poutine pour une grande séance de négociations impliquant toutes les principales questions en suspens entre les États-Unis et la Russie. Si Hillary Clinton et ses néocons prennent la Maison Blanche, alors une sorte de guerre entre la Russie et les États-Unis sera presque impossible à prévenir.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Sep - 1:27
“Regime change” en Syrie : L’énorme opération Timber Sycamore de la CIA et de l’Arabie Saoudite [New York Times]
Important article du New-York Times, très peu repris, que je ressors…
Tout ceci ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant, surtout dans un grand média…
Ne PAS laisser des gouvernements faire ceci serait une excellente façon de lutter contre l’islamisme et le terrorisme – plus que changer notre Constitution par exemple… #JeDisÇaJeDisRien
Source : The New York Times, le 23-01-2016.
[Timber Sycamore] Pour le financement des rebelles syriens, les États-Unis sont fortement dépendants de l’argent saoudien
Washington — Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.
Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.
Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique. Quelquefois, comme en Syrie, les deux pays ont travaillé de concert. D’autres fois, l’Arabie saoudite a simplement signé des chèques, souscrivant aux activités clandestines américaines.
Les secrets du royaume
Des décennies de coopération discrète
Les programmes conjoints d’armement et d’entraînement se poursuivent, auxquels d’autres nations du Moyen-Orient contribuent, alors que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite — et la position du royaume dans la région — fluctuent. Les liens traditionnels, pétrole bon marché et géopolitique, qui ont longtemps rapproché les pays se sont desserrés avec le déclin de la dépendance américaine au pétrole étranger et avec les mouvements discrets de l’administration Obama pour un rapprochement diplomatique avec l’Iran.
Et pourtant l’alliance persiste, maintenue à flot sur une mer d’argent saoudien et par une reconnaissance des intérêts propres de chacun. En plus des vastes réserves de pétrole de l’Arabie saoudite et de son rôle de repère spirituel pour le monde musulman sunnite, cette relation ancienne en matière de renseignement aide à comprendre pourquoi les États-Unis ont été réticents à critiquer ouvertement l’Arabie saoudite sur ses violations des droits de l’homme, son traitement des femmes et son soutien à la souche extrême de l’islam, le wahhabisme, qui a précisément inspiré plusieurs des organisations terroristes que combattent les États-Unis. L’administration Obama n’a pas publiquement condamné la décapitation, ce mois-ci, par l’Arabie saoudite, d’un religieux dissident chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, qui avait défié la famille royale.
Même si les Saoudiens ont affirmé publiquement contribuer à l’armement de groupes rebelles en Syrie, l’étendue de leur participation à la campagne d’actions clandestines de la CIA et leur soutien financier direct n’ont pas été révélés. Des interviews d’une demi-douzaine responsables américains en poste et à la retraite, et des sources provenant de plusieurs pays du golfe Persique ont permis d’en reconstituer les détails. La plupart se sont exprimés sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler du programme.
Dès que l’opération de la CIA a commencé, l’argent saoudien l’a soutenue.
« Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès et président du House Intelligence Committee quand l’opération de la CIA a commencé. M. Rogers a refusé de discuter des détails du programme classifié.
Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que celle des autres nations, au programme d’armement des rebelles contre l’armée du président Bachar el-Assad. Mais on estime le coût total de l’armement et de l’entraînement à plusieurs milliards de dollars.
La Maison-Blanche a couvert le financement clandestin par l’Arabie saoudite — et par le Qatar, la Jordanie et la Turquie — à un moment où M. Obama a poussé les États du Golfe à jouer un rôle plus grand dans la sécurité de la région.
Le roi Salmane d’Arabie saoudite et le président Barack Obama en septembre à la Maison-Blanche. Crédits Gary Cameron/Reuters
Les porte-parole de la CIA et de l’ambassade saoudienne à Washington ont refusé tout commentaire.
Quand M. Obama s’est engagé à armer les rebelles au printemps 2013, c’était en partie pour essayer de gagner le contrôle de la mêlée générale dans la région. Les Qataris et les Saoudiens acheminaient des armes en Syrie depuis plus d’un an. Les Qataris avaient même fait entrer des cargaisons de missiles portatifs FN-6 chinois par la frontière turque.
Les efforts saoudiens étaient dirigés par le flamboyant prince Bandar ben Sultan, à l’époque chef du renseignement, qui ordonnait aux espions saoudiens d’acheter des milliers d’AK-47 et des millions de munitions en Europe de l’Est pour les rebelles syriens. La CIA a aidé à obtenir les commandes d’armes pour les Saoudiens, notamment une grosse transaction en Croatie en 2012.
A l’été 2012, un sentiment de liberté s’était répandu le long de la frontière turque avec la Syrie, avec l’acheminement, par les nations du Golfe, d’argent et d’armes à des groupes rebelles — même à certains dont les responsables américains craignaient qu’ils n’aient des liens avec des groupes radicaux comme Al-Qaïda.
La CIA était particulièrement sur la touche durant cette période, autorisée par la Maison-Blanche sous le programme d’entraînement Timber Sycamore à livrer une assistance non létale aux rebelles, mais pas d’armes. À la fin 2012, selon deux anciens hauts responsables américains, David H. Petraeus, alors directeur de la CIA, a sermonné sérieusement les responsables du renseignement de plusieurs nations du Golfe lors d’une rencontre près de la mer Morte en Jordanie. Il leur a reproché d’avoir envoyé des armes en Syrie sans se coordonner entre eux ou avec les agents de la CIA en Jordanie et en Turquie.
Des mois plus tard, M. Obama a donné son accord pour que la CIA commence à armer directement et à entraîner les rebelles à partir d’une base en Jordanie, amendant le programme Timber Sycamore afin d’autoriser l’assistance létale. Selon la nouvelle disposition, la CIA a dirigé l’entraînement, pendant que la Direction générale du renseignement d’Arabie saoudite a fourni l’argent et les armes, dont des missiles antichars TOW.
Les Qataris ont aussi aidé à financer l’entraînement et permis qu’une base qatarienne soit utilisée comme lieu d’entraînement supplémentaire. Mais des responsables américains ont dit que l’Arabie saoudite était de loin la plus grosse contributrice à l’opération.
Alors que l’administration Obama a vu cette coalition comme un argument de vente au Congrès, certains, dont le sénateur Ron Wyden, un démocrate de l’Oregon, ont soulevé la question de savoir pourquoi la CIA avait besoin de l’argent saoudien pour son opération, selon un ancien responsable américain. M. Wyden a refusé tout entretien, mais son bureau a publié une déclaration appelant à plus de transparence. « Les hauts responsables ont déclaré publiquement que les États-Unis essaient d’augmenter les capacités sur le champ de bataille de l’opposition anti Assad, mais ils n’ont pas fourni de détails au public montrant comment cela se passe, quelles agences américaines sont impliquées, ou avec quels partenaires ces agences travaillent », disait le communiqué.
Quand les relations entre les pays concernés par le programme d’entraînement se tendent, il revient souvent aux États-Unis de négocier des solutions. En tant qu’hôte, la Jordanie attend des paiements réguliers des Saoudiens et des Américains. Quand les Saoudiens paient en retard, selon un ancien haut responsable du renseignement, les Jordaniens se plaignent aux responsables de la CIA.
Alors que les Saoudiens ont financé les précédentes missions de la CIA sans engagement, l’argent pour la Syrie vient avec des exigences, ont dit des responsables en poste et à la retraite. « Ils veulent une place à la table et ils veulent pouvoir dicter sera l’ordre du jour », raconte Bruce Riedel, ancien analyste de la CIA et aulourd’hui membre éminent de la Brooklings Institution.
Le programme d’entraînement de la CIA est séparé d’un autre programme d’armement des rebelles syriens, un programme que le Pentagone a dirigé et qui s’est terminé depuis. Il était conçu pour entraîner les rebelles à lutter contre les combattants de l’État islamique en Syrie, contrairement au programme de la CIA, qui s’intéresse aux groupes rebelles qui se battent contre l’armée syrienne
Sur cette photo datant de 2007, le prince Bandar ben Sultan, qui a ordonné à des espions saoudiens d’acheter des milliers de fusils d’assaut AK-47 pour les rebelles syriens. Crédits Hassan Ammar/Agence France-Presse — Getty Images
Même si une alliance du renseignement est au centre du combat en Syrie et a été importante dans la guerre contre Al-Qaïda, une source constante d’irritation des relations américano-saoudiennes est simplement combien de citoyens saoudiens continuent à soutenir des groupes terroristes, disent des analystes.
« Plus l’argumentaire devient, Nous avons besoin d’eux comme partenaires contre le terrorisme, moins il est convaincant, » dit William McCants, ancien conseiller en contre-terrorisme au département d’État et auteur d’un livre sur l’État Islamique. « Si c’est simplement une conversation sur la coopération dans le contre-terrorisme, et si les Saoudiens sont une grande partie du problème en premier lieu, alors comment cet argument peut-il convaincre ? »
À court terme, l’alliance reste solide, renforcée par une obligation entre les maîtres de l’espionnage. Le prince Mohammed ben Nayef, ministre de l’Intérieur saoudien qui a pris en charge l’effort d’armement des rebelles syriens du prince Bandar, connaît le directeur de la CIA, John O. Brennan, depuis l’époque où M. Brennan était le chef de la station de l’agence à Riyad dans les années 90. D’anciens collègues disent que les deux hommes restent proches, et le prince Mohammed s’est fait des amis à Washington avec ses actions offensives pour démanteler des groupes terroristes comme Al-Qaïda dans la péninsule arabique.
Le poste qu’occupait autrefois M. Brennan à Riyad est, plus que celui d’ambassadeur, le véritable siège du pouvoir américain dans le royaume. D’anciens diplomates se souviennent que les discussions les plus importantes transitaient toujours par le chef de la station de la CIA.
Des responsables du renseignement en poste et à la retraite, disent qu’il y a toujours un avantage à ce mode de communication : les Saoudiens sont beaucoup plus réceptifs à la critique américaine quand elle est faite en privé, et ce canal secret a fait plus pour orienter le comportement saoudien vers les intérêts de l’Amérique que n’importe quel reproche public.
Les racines de la relation sont profondes. À la fin des années 70, les Saoudiens ont organisé ce que l’on connaissait comme le « Safari Club, » une coalition de nations incluant le Maroc, l’Égypte et la France, qui a dirigé des opérations en Afrique à une époque où le Congrès avait cloué les ailes de la CIA après des années d’abus.
Bref retour sur les personnalités les plus puissantes du royaume et sur leur position pour la succession parfois compliquée.
« Et ainsi, le royaume, avec ces pays, a aidé d’une certaine façon, je le crois, à garder le monde en sécurité à une époque où les États-Unis n’en étaient pas capables », se rappelle le prince Turki Al-Fayçal, un ancien dirigeant du renseignement saoudien, dans un discours à l’université de Georgetown en 2002.
Dans les années 80, les Saoudiens ont aidé à financer les opérations de la CIA en Angola, où les États-Unis ont soutenu les rebelles contre le gouvernement allié aux Soviétiques. Bien que les Saoudiens aient été profondément anticommunistes, la motivation principale de Riyad semblait être de consolider ses liens avec la CIA. « Ils achetaient de la bonne volonté », se rappelle un ancien cadre supérieur du renseignement qui était impliqué dans l’opération.
Dans l’épisode peut-être le plus important, les Saoudiens ont aidé à armer les rebelles moudjahidines pour chasser les Soviétiques hors d’Afghanistan. Les États-Unis ont investi des centaines de millions de dollars chaque année dans la mission, et les Saoudiens s’y sont alignés, au dollar près.
L’argent circulait par un compte suisse géré par la CIA. Dans le livre La Guerre de Charlie Wilson, le journaliste George Crile III décrit comment la CIA s’est arrangée pour que le compte ne rapporte pas d’intérêt, respectant l’interdiction islamique de l’usure.
En 1984, quand l’administration Reagan a cherché de l’aide pour son plan secret de vente d’armes à l’Iran pour financer les rebelles Contras au Nicaragua, Robert C. McFarlane, conseiller en sécurité nationale, a rencontré le prince Bandar, à l’époque ambassadeur saoudien à Washington. La Maison-Blanche a dit clairement que les Saoudiens « gagneraient une quantité de faveurs considérable » en coopérant, s’est rappelé par la suite M. McFarlane.
Le prince Bandar s’est engagé sur un million de dollars par mois pour aider à financer les Contras, en reconnaissance du soutien passé de l’administration aux Saoudiens. La contribution a continué après que le Congrès a coupé le financement des Contras. À la fin, les Saoudiens avaient versé 32 millions de dollars, payés à travers un compte aux îles Caïman.
Lorsque le scandale Iran-Contra a éclaté et les questions sur le rôle des Saoudiens sont survenues, le royaume a gardé ses secrets. Le prince Bandar a refusé de coopérer à l’enquête dirigée par Lawrence E. Walsh, procureur indépendant.
Dans une lettre, le prince a refusé de témoigner, expliquant que « la confiance et le dévouement de notre pays, comme notre amitié, ne sont pas donnés uniquement sur le moment mais sur le long terme. »
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 28 Sep - 2:07
Bonsoir mes frères & sœurs Je le dis depuis le début, les Etats Unis et leurs alliés (complices), vont perdre patience au feu et à mesure qu'ils verront Alep tomber et revenir à la Syrie. Car à se moment plus rien ne pourra revendiquer la tête de Assad. Sans compter que sera une lourde défaite pour Daech et sûrement signe d'une retraite complète hors de Syrie. Il restera les fameux rebelles dont leur situation n'est pas plus enviable sans compter que plus personne n'est dupe et sait pour qui ils roulent. C'est sans doute la raison pour laquelle ils commencent à se retourner contre leur maîtres comme l'épisode dans un village en périphérique de Alep nous l'a montré, là ou des rebelles on menacé et chassé les forces spéciales américaines...Ils ont été menacés des pires courroux, traité de "porc infidèles" et d'être égorgé. Ça sent le gros retournement de situation et le changement de main en Syrie, d'où l’agacement des yankees et leurs complices, heu pardon alliés... Akasha.
Alep. Le bal des hypocrites
Il est scandaleux de voir au Conseil de Sécurité les Etats-Unis, suivis docilement par l’ambassadeur de France et celui de Grande Bretagne, mener une guerre verbale à outrance contre la Russie, accusée de génocide, d’un nouveau Guernica et on ne sait quels autres crimes de masse. Ceci sous le prétexte que l’aviation russe a soutenu les forces loyalistes syriennes dans leur offensive contre Alep, retranchement de l’Etat islamique ou Daesh.
« La Russie et l’Iran pourraient devenir les « complices de crimes de guerre » à Alep s’ils ne changent pas d’attitude en Syrie » a par ailleurs déclaré dimanche le ministre français des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.
[color=#ffffcc]Faut-il rappeler que Samantha Power, ambassadrice américaine à l’ONU et au Conseil de Sécurité, défend en toutes circonstances le projet d’une véritable guerre contre la Russie, au prétexte que celle-ci résiste aux offensives américaines menées contre elle en Ukraine et en Syrie? Faut-il rappeler que le mot d’ordre américain, repris docilement par François Hollande lui-même, « Assad must go », Assad doit partir, équivaudrait à mettre au pouvoir à Damas les véritables fanatiques du djihad qui ne cessent de converger vers Alep, notamment en provenance d’Asie, pour s’y retrancher afin de mener de nouvelles offensives, visant en premier lieu l’Europe et la Russie ? Faut-il rappeler que le départ de Bashar al Assad signifierait la mort des Chrétiens d’Orient et minorités musulmanes alaouites ou autres qui ont trouvé refuge auprès de lui ?
La reprise d’Alep à l’Etat islamique constitue un pas indispensable pour confirmer le recul de celui-ci sur tous les fronts où, malgré les armements lourds distribués par Washington et l’Arabie, il commence à céder du terrain. Certes, ceci se traduit encore et se traduira par la mort d’habitants d’Alep utilisés comme boucliers humains. Mais il est ainsi dans toutes les guerres de ce type. Avait-on reproché en France aux Alliés, sauf chez les collaborateurs, les milliers de morts français résultant des bombardements américains et britanniques ? On les considérait à juste titre comme les victimes inévitables de la nécessaire guerre faite aux Nazis.
Sur France Inter ce matin 26/09, l’effrayant boute feu qu’est le chroniqueur Bernard Guetta appelait une nouvelle fois à une mobilisation contre Poutine. Mais la responsable de la revue de presse constatait ensuite ce qu’elle appelait l’étonnant silence des médias français à propos des morts d’Alep. Pour une fois ces médias ont peut-être compris ce que cachait le bal des hypocrites qui se déchaine en France dans les instances officielles, autrement dit un appel à une véritable guerre contre la Russie.
François Fillon pour sa part, interrogé ce même jour par France Inter, rappelait que François Hollande, à ses débuts élyséens, avait recommandé de prendre une certaine distance par rapport aux offensives américaines permanentes contre la Russie. Mais, après une visite à Washington, Hollande, comme le regrettait François Fillon, avait changé complètement de position.
Depuis sa politique consiste à soutenir fidèlement Obama et le Pentagone dans leurs politiques anti-Poutine. Si jamais Donald Trump accédait à la Maison Blanche et appliquait son programme de rapprochement avec Moscou, le caniche français sera-il obligé de changer à nouveau de comportement pour complaire à Washington ?
...Puis d'ailleurs les russes en on rien à cirer de leur jérémiades et continue leur plan d'action.
Les avions russes détruisent un convoi de Daech en route vers Deir ez-Zor/color]
L'aviation russe a fortement intensifié son activité pour soutenir les troupes gouvernementales syriennes participant à des opérations terrestres contre les terroristes. Selon des données récentes, le nombre quotidien moyen de sorties aériennes a déjà dépassé 50.
Les bombardiers russes ont frappé les positions de l'Etat islamique à l'est de Homs. Ils ont également détruit plusieurs cibles près de la route qui mène à Deir ez-Zor. Un centre de commandement de Daech a en outre été éliminé à quelques dizaines de kilomètres de Palmyre, rapporte l'agence AMN
De plus, les forces aérospatiales russes ont détruit un convoi de véhicules blindés qui se déplaçait en direction de Deir ez-Zor pour consolider les acquis des militants de l'EI après les frappes de la coalition américaine sur les positions de l'armée syrienne dans cette zone.
En outre, les unités de l'armée gouvernementale syrienne continuent une offensive réussie à Alep. Ainsi, les troupes syriennes ont mené une opération réussie au nord-ouest de la citadelle de la plus grande ville syrienne et ont pris le contrôle de plus de la moitié du quartier d'Al-Farafira. Actuellement, les militaires syriens effectuent des opérations de nettoyage, lors desquelles ils ont retrouvé un grand nombre armes abandonnées. Il s'agit de fusils de sniper, de mitrailleuses lourdes et autres. L'armée syrienne amasse des forces supplémentaires dans la partie libérée du quartier afin de continuer l'offensive.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 8 Oct - 3:43
Bonsoir mes frères & soeurs Pour le moment on assiste de nouveau à un redoublement de propagande anti russe car comme je l'avais annoncé la perde de Alep par Deach sonnerait le glas pour la coalition atlantiste. Plus rien ne pourrait opposer Assad au pouvoir. Du coup les médias redoubles de témoignages larmoyants de sois disant pauvres gens mourant sous le poids des bombes russes. Des convois humanitaires réduits en cendres de pauvres enfants retrouvé sous les décombres...Un témoins faisant offices de paroles d'évangile sur tout les médias du monde...Et surtout on ne parle plus du tout de Daech comme si la Russie au fait était juste en Syrie pour tuer de pauvres innocents..La propagande à atteint des sommets de vulgarités et d'indigence intellectuelle. Les nouveaux héros du moment sont les casques blancs, sois disant une ONG humanitaire qui risque leur vie chaque jour encourant le risque de se faire pulvériser par les bombes de l'armée russe, allons donc. Voyons ça d'un peu plus prêt si vous le voulez bien. Akasha.
Qui sont les Casques Blancs (White Helmets) ?
Qui sont les Casques Blancs ? Voici la question que tout le monde est en droit de se poser. L’infâme meurtre d’une étoile montante de la politique anglaise, Jo Cox, a envoyé une onde de choc à travers le monde. Dans les heures qui ont suivi sa mort, des fonds ont été levés en son nom pour 3 différentes causes. Une de ces causes concerne les Casques Blancs.. Sommes-nous en train d’assister à une cynique et obscène exploitation de son assassinat afin de redorer le blason des États-Unis et du Royaume-Uni sur le territoire syrien, où ils sont accusés d’avoir perdu l’initiative contre les forces d’Al Nusra et d’Al Qaeda ?
Si c’est effectivement le cas, et j’ai peur que ça le soit, alors l’immoralité de notre gouvernement, le gouvernement américain, a laissé les médias et certains groupes spécifiques de soutien à la Syrie atteindre un nouvel échelon dans la perversion humaine. Il a été prouvé que les Casques Blancs sont incorporés et liés directement aux États-Unis et à l’OTAN et n’existent que dans les zones tenues par Al Nusra et DAESH.
Il s’agit d’une ONG qui a clairement prêté des allégeances car, à l’heure actuelle, elle a déjà reçu des fonds provenant de au moins 3 pays majeurs de l’OTAN incluant $23 millions de la part du gouvernement américain, 19,7 millions de livres de la part du gouvernement anglais, et 4 millions d’euros venant du gouvernement hollandais. De plus, elle reçoit une assistance sous forme de matériel et d’entraînement par un certain nombre d’autres pays européens.
Une demande a été faite au secrétaire général de l’Union Européenne afin que soit faite la lumière concernant le financement et l’entraînement des Casques Blancs. Selon la loi, cette information doit être, de manière transparente, rendue publique.
Une enquête regroupant plusieurs journalistes a été organisée afin d’exposer au grand jour qui sont réellement les groupes de défense civile syriens, connus sous le nom de « Casques Blancs ». Toutefois la critique la plus virulente n’est pas venue des journalistes mais des partisans eux-mêmes du département d’état américain qui cherchait à envoyer au front un des leaders des Casques Blancs, Raed Saleh, depuis l’aéroport de Dulles (Washington) le 18 avril dernier.
« Il n’est pas évident de dire si le nom de Mr Saleh aurait du apparaître dans les bases de données comme une personne ayant été formée par nos agences de sécurité afin qu’il puisse nous aider à nous protéger contre la perspective de nouveaux actes terroristes dans le pays ». New York Times
:
« Et quel que soit l’individu – j’élargis ici mon propos pour des raisons bien précises, mais quel que soit l’individu en question, et peu importe le groupe auquel il appartient, et peu importe les relations que cet individu puisse avoir avec des groupes extrémistes ou considérées comme des menaces pour les Etats-Unis, nous aurions agi de la même manière. Mais cela ne signifie pas, par conséquent, que nous condamnons ou que nous couperons les liens avec le groupe pour qui travaillait cet individu ».
Qui sont les Casques Blancs (White Helmets) ? 8886 vues 25 juin 2016 12 commentaires Mensonges & Manipulation Silvia Cattori
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Qui sont les Casques Blancs ? Voici la question que tout le monde est en droit de se poser. L’infâme meurtre d’une étoile montante de la politique anglaise, Jo Cox, a envoyé une onde de choc à travers le monde. Dans les heures qui ont suivi sa mort, des fonds ont été levés en son nom pour 3 différentes causes. Une de ces causes concerne les Casques Blancs.. Sommes-nous en train d’assister à une cynique et obscène exploitation de son assassinat afin de redorer le blason des États-Unis et du Royaume-Uni sur le territoire syrien, où ils sont accusés d’avoir perdu l’initiative contre les forces d’Al Nusra et d’Al Qaeda ?
Si c’est effectivement le cas, et j’ai peur que ça le soit, alors l’immoralité de notre gouvernement, le gouvernement américain, a laissé les médias et certains groupes spécifiques de soutien à la Syrie atteindre un nouvel échelon dans la perversion humaine. Il a été prouvé que les Casques Blancs sont incorporés et liés directement aux États-Unis et à l’OTAN et n’existent que dans les zones tenues par Al Nusra et DAESH.
Il s’agit d’une ONG qui a clairement prêté des allégeances car, à l’heure actuelle, elle a déjà reçu des fonds provenant de au moins 3 pays majeurs de l’OTAN incluant $23 millions de la part du gouvernement américain, 19,7 millions de livres de la part du gouvernement anglais, et 4 millions d’euros venant du gouvernement hollandais. De plus, elle reçoit une assistance sous forme de matériel et d’entraînement par un certain nombre d’autres pays européens.
Une demande a été faite au secrétaire général de l’Union Européenne afin que soit faite la lumière concernant le financement et l’entraînement des Casques Blancs. Selon la loi, cette information doit être, de manière transparente, rendue publique.
Une enquête regroupant plusieurs journalistes a été organisée afin d’exposer au grand jour qui sont réellement les groupes de défense civile syriens, connus sous le nom de « Casques Blancs ». Toutefois la critique la plus virulente n’est pas venue des journalistes mais des partisans eux-mêmes du département d’état américain qui cherchait à envoyer au front un des leaders des Casques Blancs, Raed Saleh, depuis l’aéroport de Dulles (Washington) le 18 avril dernier.
« Il n’est pas évident de dire si le nom de Mr Saleh aurait du apparaître dans les bases de données comme une personne ayant été formée par nos agences de sécurité afin qu’il puisse nous aider à nous protéger contre la perspective de nouveaux actes terroristes dans le pays ». New York Times
Mark Toner, représentant du département d’état :
« Et quel que soit l’individu – j’élargis ici mon propos pour des raisons bien précises, mais quel que soit l’individu en question, et peu importe le groupe auquel il appartient, et peu importe les relations que cet individu puisse avoir avec des groupes extrémistes ou considérées comme des menaces pour les Etats-Unis, nous aurions agi de la même manière. Mais cela ne signifie pas, par conséquent, que nous condamnons ou que nous couperons les liens avec le groupe pour qui travaillait cet individu ».
Donc, nous revenons à la question initiale. Pourquoi la mort tragique d’un homme politique passionné et ambitieux a-t-elle été exploitée ? Pourquoi tous les partis politiques au Royaume-Uni approuvent que le fonds Jo Cox fournisse une aide financière à une organisation que le gouvernement britannique finance et forme déjà ?
Pourquoi le public a-t-il été utilisé une fois de plus comme des pions politiques pour faire avancer les objectifs impérialistes de notre gouvernement en Syrie et son intervention par proxy ,secrète et illégale, d’une nation souveraine, à l’aide des forces terroristes et de faux humanitaires en première ligne ?
Phillip Hammond, Secrétaire d’état aux affaires étrangères avec les White Helmets dans le sud de la Turquie
Les Casques Blancs sont assurément en train de prouver qu’ils sont la composante la plus importante de la présence américaine et de l’OTAN en Syrie. Dirigés par les USA et le Royaume-Uni, ce groupe est essentiel pour les chaînes de propagande et les politiques visant à nuire au régime syrien, car ils permettent de justifier le blocage de l’économie et les sanctions humanitaires contre le peuple syrien.
Si cette tentative de réutilisation d’une « ONG » s’avère être un succès, alors nous pourrons voir le même scénario réemployé sur d’autres théâtres d’opération. Les Casques Blancs agissant à l’intérieur même des lignes ennemies en Syrie, permettant d’acquérir de nouvelles informations, de l’équipement, et un soutien médical afin de maintenir sur place des forces américaines de l’OTAN.
Assistons-nous au futur de la guerre, est-ce le fameux « essaimage » conçu en 2000 dans un rapport produit par la RAND Corporation et intitulé « L’essaimage et l’avenir des conflits » ?
« L’émergence d’une doctrine militaire basée sur un essaimage des conflits nécessite que ceux qui appliquent cette doctrine développent une nouvelle approche et un équilibre entre le contrôle et les connexions entre les différents éléments de la stratégie. Plus encore que dans les approches traditionnelles du combat, l’essaimage dépend avant tout de la solidité des flux d’informations. Sécuriser ces flux est donc une condition nécessaire pour mener à bien une stratégie d’essaimage. »
Une importante «interview jamais publiée auparavant de Jo Cox » est apparue le 22 juin 2016. Dans cette interview Jo Cox exprime très clairement son point de vue concernant la manière dont la Grande-Bretagne doit maximiser les avantages que procurent les Casques Blancs en Syrie:
« Deuxièmement: Beaucoup d’organisations, qu’il s’agisse des Casques Blancs ou d’autres encore, savent faire preuve d’ingéniosité concernant les manières possibles d’opérer sur le terrain en cas de siège et de guerre civile. Ils ont des idées très intéressantes sur comment lever des fonds et comment les utiliser sur le terrain, ces idées devraient être entendues par le Département pour le Développement International.
Troisièmement: Il faut aussi donner suffisamment de temps d’antenne aux groupes civils et s’assurer que cela soit représentatif de la diversité d’opinions de la société civile, qu’ils soient des Casques Blancs, des femmes, des ONG, ou simplement des médecins essayant d’aider malgré la crise humanitaire »
Ne sommes-nous en train d’assister qu’à un grand financement participatif pour une guerre qui n’en est pas une ? Voulons-nous vraiment être « jugés par l’histoire » pour avoir rendu possible un nouveau conflit et la création d’un état terroriste, violant les lois internationales, et envahissant un état souverain ? Sommes-nous prêts à accepter les conséquences de nos actions, dont la responsabilité incombe à nos gouvernements mais dont leurs diffusions dépassent largement nos frontières. Faut-il voir ici une tentative de notre gouvernement de se dissocier de ses crimes ?
Dans le cadre de nos recherches sur les Casques Blancs en Syrie, nous avons collecté tous les articles et entretiens intéressants sur ce sujet ci-dessous. Nous condamnons avec la plus grande fermeté le crime qui a été commis mais nous conseillons également que soient reconsidérées les raisons publiques et politiques de la création de l’OTAN et son rôle dans le changement de régime en Syrie.
Des exécutions massives sont en train d’être commises en Syrie et dans la région par des combattants liés à l’OTAN. La création des Casques Blancs n’aura servi qu’à prolonger la souffrance du peuple syrien.
Articles de la presse britannique: Casques Blancs, humanitaires ou bourreaux ?
Vanessa Beeley s’est entretenue avec l’éditorialiste Mike Robinson concernant les exécutions récentes de militaires arabes de l’armée arabe syrienne, célébrées par les Casques Blancs:
Dans une discussion avec Mnar Muhawesh de « Behind the Headline », la journaliste d’investigation Vanessa Beeley lève le voile quant aux « combattants libres » et « rebelles modérés », révélant l’existence d’une véritable campagne de propagande afin de permettre une intervention américaine dans un pays déchiré par la guerre.
Dans une discussion avec Mnar Muhawesh de « Behind the Headline », la journaliste d’investigation Vanessa Beeley lève le voile quant aux « combattants libres » et « rebelles modérés », révélant l’existence d’une véritable campagne de propagande afin de permettre une intervention américaine dans un pays déchiré par la guerre.
Les Casques Blancs syriens comme agents pour les anglo-américains combattants avec Al Nosra et ISIS.
Cette vidéo a été faite par Hands Off Syria à Sydney en Australie et basée sur des recherches de Vanessa Beeley sur les Casques Blancs
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La suite demain
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 9 Oct - 5:03
Bonsoir mes frères & sœurs Avant de vous proposez la suite de l'article précédent, je vous proposes cet article traduit par mes soins, ô combien explicite ! Akasha.
Groupe d'entraide Terroriste : Preuve QUE LES ÉTATS-UNIS ET LE ROYAUME-UNI on financé le Travail des Casques Blancs au côté des terroristes
Des casques Blancs sur la scène pour aider Al Nusra (al Qaeda) pour l'exécution dans la rue.
Par les Casques Blancs nous voyons l'extermination d'institutions syriennes d'état et l'implantation d'un état fantôme syrien par principalement le Royaume-Uni, les EU et soutenu par des gouvernements de l'Union européenne, dit Vanessa Beeley, chercheuse indépendante et journaliste.
Avec les Casques Blancs de Syrie ayant soit en lice pour un Prix Nobel de Paix en 2016, saisissant des titres comme ' les Héros de Paix ', avec les médias et les politiciens les approuvant, RT a parlé avec Vanessa Beeley, chercheuse indépendante et journaliste.
Beeley discute si les Casques Blancs sont en effet "indépendants, impartiaux et sans tache par l'argent Occidental".
RT : les Casques Blancs prétendent être "une ONG(une organisation non gouvernementale) neutre, impartiale, humanitaire". C'est vraiment le cas ?
Vanessa Beeley : c'est impossible pour cette réclamation d'être légitime. prenons tout d'abord, le"neutre". Ils prétendent) qu'ils ne reçoivent aucun financement de n'importe quels gouvernements qui ont un intérêt personnel dans le conflit syrien. Et pourtant ils sont en fait financés de plusieurs millions la conversation d'une manière conservatrice , 100 millions de dollars des EU, 23 millions via USAID; du Royaume-Uni aux alentour maintenant de 65 millions - c'était à l'origine 19.7 millions de livres et Boris Johnson a annoncé plus de 32 millions supplémentaires. La France fournit l'équipement. Le Danemark, l'Allemagne, la Hollande et même le Japon par l'agence internationale au Japon.
Donc, il est très difficile de comprendre comment cette organisation peut se décrire comme non affilié aux administrations publiques qui font valoir un intérêt et l'intérêt déclaré dans le changement de régime en Syrie. Alors si nous regardons leurs réclamations d'être neutres, ils sont incorporés entièrement dans des zones tenues des terroristes si c'est principalement le front d'Al-Nusra ou ISIS ou n'importe laquelle des brigades associées diverses de terroristes qui prennent leur commande beaucoup du Front d'Al-Nusra, c'est où les Casques Blancs sont exclusivement.
Il y a une vidéo massive et une preuve de témoignage photographique de l'intérieur de la Syrie pour témoigner qu'ils exécutent un groupe d'entraide terroriste. Ils dispensent des soins pour les terroristes, ils dirigent l'équipement venant de la Turquie dans les zones terroristes (…) Ils ont été filmés participant et facilitant Une exécution d'un civil à Alep. Ils affichent des vidéos de célébration à leurs pages médiatiques sociales de l'exécution de soldats arabes civils. Du témoignage de la Défense passive de la Syrie réelle à travers la Syrie ils ont aussi été impliqués dans la reprise des unités de Défense passive de la Syrie réelles, le vol de leur équipement et les massacres finaux et l'enlèvement d'équipages de Défense passive de la Syrie réels
RT : qui exactement sont les membres et ses leaders ?
VB : si nous prenons les leaders, c'étaient les deux protestataires antigouvernementaux en vue ou des manifestants (…) Raed Saleh a été en réalité expulsé des EU en avril 2016 de l'aéroport de Dulles. Et Mark Toner a évité les questions comment et pourquoi il a été expulsé, tandis que les EU donnent 23 millions à cette organisation. Il a finalement dit "à cause des connexions extrémistes." En septembre cette année nous savons que l'on a permis Raed Saleh en arrière à New York et dans le Secrétaire D'État de L'ONU et rencontré John Kerry. Mais ce n'est pas la première fois que les États-Unis ont permis aux leaders de faction terroristes . On a permis à Labib Al Nahhas EN DÉCEMBRE 2015, le leader d'Al-supercherie Ahrar. Il n'est pas étranger au territoire américain que les leaders de groupes terroristes ou des groupes de suspect permettent des groupes dans les EU. Le formateur des Casques Blancs - et ceci est très important - est une exception le mercenaire militaire britannique, James Mesurier, que l'on a donné l'OBE en juin 2016 par le gouvernement britannique. Si nous regardons sa carrière et nous regardons ses connexions, il connecte en arrière aux organisations, des sociétés de sécurité privée, comme Blackwater, maintenant appelé Academi, qui, si nous nous souvenons, étaient essentiellement une organisation d'assassinat de travail social de proximité de la C.I.A. qui a fait pomper des millions pour eux par le Président Bush et même par le Président Obama, qui leur a donné plus de 250 millions de $ pour continuer dans leur rôle comme des experts d'assassinat pour la C.I.A..
RT: les Casques Blancs sont aussi mentionnés comme "la Défense passive de la Syrie." Est-ce la même chose?
VB: c'est un criminel complet et une prise d'immigré clandestin de leur propre droit. La Défense passive de la Syrie réelle à l'intérieur de la Syrie a existé pendant 63 ans; les Casques Blancs ont existé pendant 3 ans, ils ont été fondés en 2013. Ce que nous voyons c'est une extermination d'institutions syriennes d'état et l'implantation d'un état fantôme syrien pour principalement le Royaume-Uni et les EU, mais aussi soutenu par des gouvernements de l'Union européenne.
Il y a la preuve de témoignage vidéo et photographique massive de l'intérieur de la Syrie pour témoigner qu'ils dirigent) un groupe d'entraide aux terroristes. Ils dispensent des soins pour les terroristes, ils dirigent l'équipement de la Turquie vers les zones terroristes (…) Ils ont été filmés participant et facilitant une exécution d'un civil à Alep. Ils postent des vidéos de célébration sur leurs pages médiatiques sociales de l'exécution de soldats arabes civils. Du témoignage de la Défense passive de la Syrie réelle à travers la Syrie ils ont aussi été impliqués dans la reprise des unités de Défense passive de la Syrie réelles, le vol de leur équipement et les massacres finaux et l'enlèvement d'équipages de Défense passive de la Syrie réels.
Voyez comment les Casques Blancs, célèbrent dans l'enclave tenue des terroristes avec le Front d'Al Nusra leurs camarades terroristes :
Les Tribunaux de Nuremberg et de Tokyo permirent aux Alliés d’exposer les crimes commis par l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale et de justifier à la fois le prix de leur victoire et leur domination sur le monde. Sur ce modèle, Washington a cru pouvoir juger et condamner 120 dirigeants syriens, dont le président Bachar el-Assad, de manière à justifier la guerre et le renversement de la République arabe syrienne. Restait à inventer leurs crimes…
En avril 2012 —c’est-à-dire après le retrait français de la guerre (qui reprit en juillet) et avant l’accord de partage russo-états-unien (du 30 juin à Genève)—, les « Amis de la Syrie » avaient décidé de juger le président Bachar el-Assad devant une juridiction internationale. Il s’agissait de mettre en scène a posteriori la Pax Americana, après l’assassinat de Slobodan Milošević dans sa prison à La Haye, la pendaison de Saddam Hussein et le lynchage de Mouamar Kadhafi.
Pour ce faire, les États-Unis avaient créé une association à La Haye, le Syria Justice and Accountability Centre (SJAC). Durant deux ans, des juristes accumulèrent des témoignages sur « les tortures pratiquées par le régime ».
Le bureau du secrétariat d’État pour la Justice globale, alors dirigé par l’ambassadeur Stephen Rapp, avait sollicité l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar et la Turquie pour financer un « Tribunal spécial des Nations unies pour la Syrie » sur le modèle du « Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban ». Rappelons que ce dernier, contrairement à sa dénomination, n’est pas un tribunal au sens plein du terme puisqu’il a été créé par deux exécutifs, le secrétaire général des Nations unies et le Premier ministre du Liban, sans jamais avoir été avalisé ni par le Conseil de sécurité, ni par le Parlement libanais. Ce pseudo-tribunal aurait ainsi pu s’affranchir des règles de droit et condamner le président syrien sans preuves.
Le principe des tribunaux pour le Liban et pour la Syrie revient à Jeffrey Feltman, ancien ambassadeur US à Beyrouth, puis sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, et actuellement directeur des Affaires politiques de l’Onu. M. Feltman avait créé le Tribunal pour le Liban, après avoir lui-même organisé l’assassinat de Rafic Hariri, pour juger et condamner les présidents Émile Lahoud et Bachar el-Assad qu’il entendait rendre responsables. Selon un document interne de son bureau que nous avons pu consulter, l’Otan avait prévu, après le renversement de la République arabe syrienne, de juger et de condamner 120 dirigeants du pays, dont 80 figuraient déjà sur les listes des personnes sous sanctions établies par les États-Unis et/ou l’Union européenne.
Le 20 janvier 2014, soit deux jours avant l’ouverture des négociations de Genève 2, le cabinet d’avocats londoniens Carter-Ruck accusait la Syrie d’avoir torturé et tué plus de 11 000 de ses citoyens au cours de la guerre. Il publiait alors un rapport de trois juristes internationaux authentifiant 55 000 clichés prétendument pris par un photographe militaire ayant fait défection. Bien que deux des juristes aient été largement mis en cause pour leur partialité dans des affaires précédentes et que le troisième ait été chargé par la CIA de créer le Syria Justice and Accountability Centre (SJAC), et malgré les dénégations de la Syrie, John Kerry ne manqua pas de citer ce document à l’ouverture de la Conférence de Genève 2.
Le 31 juillet 2014, la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants auditionnait le photographe syrien. Ce dernier montrait 10 clichés parmi les 55 000 de sa collection, mais après les avoir floutés et rendus in-identifiables.
Las ! Le 22 septembre 2014, la Russie et la Chine opposaient leur veto à un projet de résolution français saisissant la Cour pénale internationale des crimes commis en Syrie. De son côté, le département d’État considérait que le matériel accumulé, quoi qu’extrêmement volumineux, n’avait pas plus de valeur que les faux témoignages du Tribunal pour le Liban. Il cessait donc de subventionner la préparation du Nuremberg syrien.
Cependant, le secrétariat d’État a récemment subventionné le Center for Victims of Torture du Minnesota non seulement pour l’ensemble de son action mais aussi pour venir en aide aux « victimes du régime », s’il en trouve, mais pas aux 80 000 personnes enlevées par les États-Unis et torturées par la Navy à Guantánamo et dans des bateaux-prisons en eaux internationales durant les deux mandats de George Bush.
En outre, le département d’État a soutenu une exposition du Qatar aux Nations unies à New York, puis au Musée de l’holocauste à Washington et enfin la semaine dernière à Rome à partir des photographies du cabinet Carter-Ruck. Bien sûr, il n’est pas question de montrer les 55 000 photographies, mais toujours les même 10 photos floutées accompagnées d’autres relatives à la guerre. Simultanément, le représentant pro-israélien Eliot Engel (déjà auteur du Syrian Accountability Act) déposait la proposition de loi H. R. 5732 visant à accroitre les sanctions contre la Syrie.
Le 6 octobre 2016, les Pays-Bas (qui sont illégalement déployés militairement en Syrie) organisèrent à leur ambassade à Washington une réunion pour relancer le Syria Justice and Accountability Centre (SJAC) et financer le projet d’un Tribunal pour la Syrie. L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et bien sûr les États-Unis annoncèrent verser une obole. Ce projet ne devrait coûter que quelques millions de dollars par an.
Pour Washington, il est désormais clair que la République arabe syrienne ne tombera pas et qu’il ne sera pas possible de juger et de condamner sans preuves le président Bachar el-Assad. Cette mise en scène s’inscrit dans le conditionnement des Occidentaux, « défenseurs du Bien face aux cruels Syriens ».
La France, successivement porte-parole des intérêts turcs, puis qataris, puis saoudiens et aujourd’hui israéliens, ne l’entend pas de cette oreille. Elle espère donc juger les 120 dirigeants syriens (déjà condamnés sur le papier) devant la Cour pénale internationale… par contumace.
Le 10 octobre, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé qu’il avait demandé à un groupe de juristes de trouver un moyen pour saisir la CPI malgré l’opposition prévisible du Conseil de sécurité.
Il semble que Washington se prépare à accepter la fin du monde unipolaire. Dans ce cas, les accusations les plus farfelues et plus terrifiantes contre la Syrie serviront à noircir l’image du camp russe.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 11 Oct - 13:46
Syrie : Une journaliste britannique révèle la gigantesque intox médiatique sur Alep
Les "casques blancs", des djihadistes déguisés en humanitaires nominés pour le prix Nobel de la Paix
Que se passe-t'il réellement à Alep ? Assad et Poutine massacrent-ils la population innocente par plaisir comme le clament Hollande, Ayrault et leurs collègues des pays de l'OTAN ? Les miraculeux sauveteurs aux "casques blancs" sortis de nulle part comme par magie sont-ils vraiment les héros sans peur et sans reproches que célèbrent "Le Monde", l'AFP et consorts dans leurs éditos dithyrambiques ? Les "rebelles modérés" méritent-ils le prix Nobel de la Paix ? La journaliste britannique Vanessa Beeley, tout juste de retour d'Alep répond sans détours à toutes ces questions :
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 15 Oct - 4:28
Qui va voir son bluff éventé en Syrie ?
Par Andrew Korybko – Le 7 octobre 2016 – Source Otiental Review
La situation en Syrie est en train de virer dangereusement hors de contrôle, avec les menaces de frappes des États-Unis contre l’armée arabe syrienne, alors que la Russie a suggéré qu’elle abattrait toute menace envers ses militaires. Les médias alternatifs sont en feu, avec des spéculations sur le début de la troisième guerre mondiale et un net sentiment de malaise s’est soudainement répandu à travers le monde. Tous les observateurs objectifs se rendent compte que la Russie et les États-Unis ont considérablement fait monter les enjeux en Syrie, avec de chaque côté une escalade de leur rhétorique diplomatique et des gesticulations militaires, au point où il apparaît en effet que le monde est au bord d’une guerre totale entre les deux plus fortes puissances nucléaires. Le problème avec cette analyse convaincante, cependant, c’est qu’elle ne tient pas compte du fait que l’un des deux côtés bluffe, et qu’elle ne fait pas de distinction entre l’illusion et l’intention.
Au lieu de cela, ces observateurs prennent tous les mouvements et les mots à leur valeur nominale et réduisent l’évidence que les deux parties mènent une guerre psychologique contre les nerfs et la détermination des décideurs de leurs adversaires. Tout ce qui se joue en ce moment fait partie d’un grand spectacle, chacune des deux parties signale à l’autre qu’il y a certaines lignes rouges dont elle n’acceptera pas le franchissement par l’autre, mais on ne sait pas en ce moment si elle exécutera vraiment ses menaces si l’autre outrepasse ses limites. Voilà pourquoi il est très probable que l’un des deux côtés bluffe, bien que des jeux de «poule mouillée» [où deux adversaires se foncent dessus en voiture pour voir qui va s’écarter le premier, NdT] comme celui-ci échouent parfois. Il est très possible que l’un ou l’autre des acteurs testera les limites pour voir jusqu’où il peut aller, donc soit éventer le bluff de son rival, soit déclencher une nouvelle série d’escalades dans ce conflit. Il n’y a pas de moyen confortable pour contourner ce fait, il est donc préférable d’être aussi franc que possible dans l’analyse suivante.
Lignes rouges
La Russie et les États-Unis ont tous deux énoncé clairement ce qui, en pratique, correspond à leurs propres lignes rouges concernant la Syrie. Moscou a déclaré que «toutes les frappes de missiles ou depuis les airs sur le territoire contrôlé par le gouvernement syrien créera une menace claire pour les militaires russes, rappelant aux États-Unis que les équipes russes du système de défense aérien ont peu de chances d’avoir le temps de déterminer à coup sûr les trajectoires de vol exactes de ces missiles, puis à qui appartiennent ces ogives, et que toutes les illusions d’amateurs sur l’existence d’avions invisibles seront confrontées à une réalité décevante». Cela a été populairement interprété comme un message de la Russie, disant essentiellement qu’elle utilisera ses systèmes S300 et S400 pour abattre les avions ou les missiles de croisière que le Pentagone utilise pour bombarder l’armée arabe syrienne (AAS), agissant ainsi avec la justification que ce genre de réponse immédiate est nécessaire, afin de préserver la vie des militaires russes qui pourraient être intégrés à l’AAS, quel que soit l’emplacement ciblé.
Les États-Unis ont été moins directs et ont misé sur des «fuites» de la CIA et du Pentagone pour révéler leur position, qui se résume à peu près à un désir de bombarder l’AAS afin de sauver la face devant les militaires russes et les succès anti-terroristes étonnants de l’AAS autour d’Alep depuis l’effondrement de l’accord de cessation des hostilités à la mi-septembre. Pour le rappeler au lecteur, la raison principale pour laquelle cette transaction a échoué vient de ce que le chef du Pentagone, Ashton Carter, a saboté l’engagement d’Obama et Kerry pour son succès et qu’on a assisté avant tout à un coup de l'état profond usurpant le contrôle du plus grand appareil militaire du monde par le commandant en chef élu.
Pour résumer, la ligne rouge de la Russie est : toute attaque américaine contre l’AAS, tandis que celle des États-Unis est : la libération réussie d’Alep. Alep, deuxième plus grande ville de la Syrie, pourrait être libérée des terroristes sans que les États-Unis ne lancent de missiles contre les libérateurs en réponse, tandis que la Russie devrait à juste titre défendre ses militaires contre les attaques américaines si leurs vies sont en danger. Il est donc évident que la prérogative d’escalade repose uniquement entre les mains des États-Unis, en particulier celles du Secrétaire d’État à la défense Ashton Carter et son État profond (bureaucratie militaire, intelligence, et le corps diplomatique permanent) en sous-main.
Hypothèses, hypothèses, hypothèses
Tout ce qui a été écrit ci-dessus est factuel et n’est pas du tout une forme quelconque d’hyperbole, mais les faits ont une curieuse manière de se transformer en une indiscernable fiction quand les médias en parlent pour éveiller les émotions de leurs auditoires respectifs. Cela se passe maintenant clairement en ce qui concerne les tensions russo-américaines qui montent en flèche sur la Syrie, mais pas sans raison, bien sûr. C’est la question véritablement la plus importante et la plus pressante dans le monde en ce moment, en raison de l’énormité de ce qui est en jeu. Il est donc logique que toutes les parties en discutent en profondeur. Que ce soit intentionnellement ou non, cependant, la frénésie des commentateurs des médias à la fois traditionnels et alternatifs a conduit à une situation où une pléthore d’hypothèses est insérée en toute transparence dans la discussion et décolorent la pureté factuelle de ce qui se passe réellement.
Prenez par exemple l’hypothèse incontestée des médias américains et de l’État profond, que les décideurs aux États-Unis doivent «faire quelque chose» pour prévenir ou empêcher ce qu’ils appellent la «chute d’Alep», sinon ils vont être obligés de «faire quelque chose de plus» pour «punir» la Russie et la Syrie pour avoir osé. La pensée circulaire de groupe, en jeu ici, est très dangereuse et pourrait vraisemblablement déboucher sur des conséquences mortelles sans précédent si elle devenait hors de contrôle et il n’y a aucune certitude que cela n’arrive pas, parce que personne ne sait honnêtement qui est la puissance derrière le Pentagone en ce moment. Obama est «officiellement» le commandement en chef, mais il a été neutralisé après que le secrétaire de la guerre Carter a passé outre son accord de «cessez-le-feu» et l’a unilatéralement saboté par les bombardements de l’AAS à Deir ez-Zor. Alors que cela pourrait signifier que Carter est le responsable, il n’est pourtant qu’un représentant de la faction extrémiste néoconservatrice de l’État profond, qui l’utilise pour prendre le contrôle de l’armée américaine.
Du point de vue inverse, la partie russe est aussi pleine d’hypothèses, bien qu’elles soient d’une nature qualitativement différente. Les déclarations officielles de Moscou sur la question montrent clairement que l’armée agira lorsqu’elle qu’elle estimera que la vie des militaires russes est en danger. La particularité de cette formulation est importante parce que juridiquement parlant, en termes de législation approuvée par les déclarations publiques de la Douma russe et du président Poutine sur la question, l’opération anti-terroriste russe en Syrie vise uniquement à éliminer les terroristes, elle ne protège pas nécessairement l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne, ni la sécurité de l’AAS. Les deux derniers objectifs sont naturellement supposés faire partie de la mission de la Russie si on analyse la façon dont ils sont inséparables sur le plan opérationnel de l’objectif déclaré de la lutte contre le terrorisme et le maintien des gains atteints jusqu’ici. Mais lorsqu’on aborde une rhétorique sur des enjeux élevés au niveau des grandes puissances et dans le contexte de spéculations sur une escalade nucléaire, les aspects techniques tels que ceux-ci sont très importants et ne doivent pas être ignorés. Les commentateurs des médias pourraient n’y porter aucune attention, mais il est sûr que les stratèges du Pentagone sont obsédés par ces petits détails et ce petit jeu consistant à savoir jusqu’où ils peuvent aller pour obtenir leur fameuse frappe «sauvons-la-face» sur la Syrie.
Les calculs stratégiques
La Russie et les États-Unis savent qu’un engagement conventionnel entre leurs armées plongerait instantanément le monde dans sa pire crise, soulevant immédiatement la perspective qu’un échange nucléaire apocalyptique s’ensuivrait si leur problème sécuritaire est perçu comme insurmontable à un moment donné. C’est très dangereux et ne doit pas du tout être pris à la légère. Ce qui rend ce dilemme d’autant plus fou, c’est que les États-Unis pourraient sérieusement jouer pour voir si oui ou non ils ont une «chance» d’essayer de dévoiler ce qu’ils croient être un bluff de la Russie. La façon dont le Pentagone analyse la situation actuelle laisse à penser que la Russie pourrait arrêter l’escalade des menaces si les États-Unis leur font suffisamment de chantage pour qu’elle cesse d’aider l’AAS avec ses bombardements anti-terroristes autour d’Alep. La libération d’Alep déplacerait de manière irréversible la guerre contre la Syrie vers son stade final, en mettant le peuple syrien et son gouvernement démocratiquement élu et légitime sur le chemin de la victoire et les États-Unis sur celui de leur pire et plus embarrassante défaite dans l’Histoire. C’est la raison pour laquelle les États-Unis invoquent frénétiquement le spectre de la guerre nucléaire finale, alors que la Syrie et la Russie n’ont jamais été plus proches de la libération d’Alep qu’elles ne le sont maintenant et, ironiquement, seulement parce que le Pentagone a saboté le «cessez-le-feu» et a libéré par inadvertance Damas et Moscou de leurs contraintes militaires restrictives.
Les États-Unis pourraient tirer leur révérence à cette guerre et laisser l’histoire se faire librement, mais les idéologues néo-conservateurs zélés qui ont capturé le contrôle des forces armées américaines semblent vouloir mettre en scène un dernier grand show avant la retraite épique des États-Unis de ce conflit. C’est la raison pour laquelle ils ont réalisé le coup d’État par l’État profond, en allant à l’encontre de leur dirigeant Obama et en bombardant l’AAS à Deir ez Zor, dans la perspective maintenant démystifiée qu’il s’agissait en quelque sorte d’intimider la Russie et la Syrie, et donc de les obliger à faire des concessions pour changer le jeu. Pour un observateur rationnel, un tel système est voué à l’échec, mais il faut comprendre que les personnalités derrière ce complot voient le monde d’une manière complètement différente de la plupart des gens, en grande partie en raison de la pensée de groupe auto-illusionnée imprégnant leur faction. L’idée est de ne pas argumenter sur l’absurdité de ce gambit, mais de montrer au lecteur comment les comploteurs conçoivent le monde et de lui donner un aperçu lui permettant de prédire leur prochain plan d’action possible dans la guerre contre la Syrie.
Bluff éventé
Il n’y a aucune chance que la Russie cède jamais au chantage des États-Unis et cesse ou réduise ses opérations anti-terroristes autour d’Alep, uniquement parce que le Pentagone menace d’un tir de missile contre l’AAS. Moscou et Damas préféreraient évidemment la voie pacifique pour résoudre le conflit que les États-Unis ont jeté sur la République arabe, et il y a encore une chance très vague qu’un «cessez-le-feu» soutenu par les français à l’ONU finisse par être acceptable pour la Russie et la Syrie. Pour l’instant, cependant, les deux ont passionnément l’intention de libérer Alep le plus tôt possible et sont maintenant à deux doigts d’atteindre cet objectif monumental. Par conséquent, le coup d’État profond de la faction néo-conservatrice représentée par le secrétaire d’État à la défense, Ashton Carter, pourrait en fait passer à l’étape précédemment impensable de lancer des attaques contre l’AAS afin de compenser cette éventualité ou de «punir» les Syriens pour avoir écrasé les terroristes. Carter et son clan idéologique tentent de comprendre si l’annonce rédigée avec soin par la Russie d’abattre des avions de combat ou des missiles de croisière en approche qui poseraient une menace plausible à ses militaires est un bluff, ou s’ils pourraient exploiter la nature technique de la déclaration et la présence militaire russe en Syrie, afin de «contourner les règles» et voir ce qu’ils peuvent en tirer.
Du point de vue du Pentagone, les idéologues zélés ne savent pas bien si le président Poutine a la volonté politique d’ordonner à ses militaires d’abattre tout avion de guerre ou missile de croisière américain visant l’AAS ou s’il est possible de notifier à l’avance à Moscou l’intention de Washington d’envoyer symboliquement quelques salves afin de «sauver la face» détruire quelques pistes atterrissage de l’AAS loin des endroits où les militaires russes sont stationnés. Carter et ses copains pourraient calculer que le président Poutine ne fera pas monter les enchères pour tenter d’abattre des actifs des États-Unis permettant la réalisation de cette frappe. Ils pourraient parier qu’il «laissera passer» surtout s’il s’agit «seulement» de missiles de croisière. Les États-Unis ne savent pas si la nature technique de la déclaration du ministère de la Défense est une indication que les Russes envisagent une marge de manœuvre, ou si elle était délibérément ambiguë afin de préserver la souplesse stratégique de Moscou dans le cas où Washington ne lancerait aucune action militaire. Si le Pentagone prenait une telle mesure sans précédent, ce ne serait probablement pas pour risquer la vie de ses propres pilotes, d’autant plus qu’il est beaucoup plus facile pour les S300 / S400 d’abattre un avion qu’un missile de croisière, et aussi parce que la destruction d’un missile de croisière ne nécessite pas la même «contre-escalade» pour sauver la face à laquelle Washington serait «contraint» si un tir de défense abattait un pilote d’avion de combat, en particulier juste avant l’élection présidentielle qui approche.
Équilibrer l’impensable avec le faisable
Les États-Unis ont le plus grand stock de missiles de croisière au monde, donc théoriquement, s’ils voulaient prendre «des mesures décisives», ils pourraient facilement submerger les systèmes S300 / S400 avec des vagues incessantes d’attaques contre l’AAS. Cela pousserait certainement la Russie à se raidir et peut-être même au-delà du niveau nucléaire, ce que même le néoconservateur le plus fou ne veut pas (du moins pas avant que l’infrastructure aux États-Unis de défense antimissile soit pleinement opérationnelle, ce qui prendra encore des décennies). À part ce scénario impensable, le Pentagone – s’il entreprend une telle action – devrait probablement «modérer» son agression et ne compter que sur quelques missiles de croisière symboliques, en prenant soin d’informer la Russie juste avant son tir. La situation est très délicate parce que la Russie et les États-Unis avaient probablement échangé des renseignements sur leurs forces sur le terrain dans la perspective de la mise en œuvre prévue du «cessez-le-feu». Donc en théorie, les États-Unis pourraient avoir des informations assez fraîches sur l’emplacement des militaires russes, que Moscou pourrait avoir données volontairement auparavant (ce qui explique pourquoi Deir ez-Zor a été bombardé et non pas quelque lieu près d’Alep, par exemple).
L’élément clé, cependant, est que cette information serait dépassée, et qu’il n’y a aucune garantie que la Russie n’ait pas déplacé certains de ses militaires vers des installations administrées par l’AAS que les États-Unis pensaient auparavant n’être occupées que par les Syriens. Washington ne sait tout simplement pas si le lieu qu’il ciblera abrite des Russes, de sorte que ce serait un «acte de foi» qui représenterait l’une des décisions les plus irresponsables que les États-Unis – ou tout autre pays sur cette question – aient prises dans l’histoire. Avec ce scénario, si les États-Unis balançaient des missiles de croisière vers un centre isolé mais symbolique de l’AAS et avertissaient la Russie immédiatement après, les projectiles seraient déjà en vol et en route vers leur destination. Puis l’armée russe – si elle n’a pas déjà reçu le mandat d’abattre tous les objets hostiles entrants – serait contrainte de déterminer en une fraction de seconde si oui ou non cette attaque menace ses militaires. Si des Russes sont au sol à l’endroit visé, alors l’armée abattra la menace volante en approche, mais si ce n’est pas le cas, alors l’officier commandant les S300 / S400 aura des instructions de Poutine sur la façon de gérer cette situation ou aura la charge de prendre sa propre décision, compte tenu des circonstances.
Pensées finales
La Russie sait que l’acte défensif d’abattre un missile de croisière américain ciblant délibérément l’AAS ou peut-être même ses propres militaires sera exploité par les États-Unis comme une provocation dans le déclenchement d’escalades prédéterminées, de sorte que le poids du monde sera sur ses épaules pour décider comment répondre à un tel acte flagrant. Le Pentagone pourrait même vouloir délibérément «éventer le bluff de la Russie», juste pour voir, en réponse à la politique russe qui nuit aux États-Unis en ce qui concerne la libération d’Alep. L’auteur croit personnellement que la Russie devrait sécuriser l’ensemble de l’espace aérien de la Syrie et celle de chaque homme ou femme de l’AAS et faire face à chaque attaque que les États-Unis pourraient lancer contre eux, que ce soit par des avions de combat, des missiles de croisière, ou autre. Mais il faut aussi que les observateurs sachent qu’il y a une faction de l’élite russe qui pourrait faire valoir qu’il est préférable de «prendre la perte» plutôt que de «déclencher inutilement» (c’est leur point de vue) la troisième guerre mondiale, surtout si ces élites pensent que l’apocalypse pourrait être provoquée si l’armée russe abat quelques missiles de croisière que Carter et ses amis lancent symboliquement contre un aérodrome de l’AAS au milieu du désert, par exemple.
Encore une fois, l’auteur croit fermement qu’il est de la responsabilité morale de la Russie de préserver l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne de toutes les menaces conventionnelles extérieures. C’est une nécessité absolue, afin de soutenir les succès anti-terroristes impressionnants qui ont été atteints jusqu’ici, un an après le début de la mission russe dans le pays, mais il ne peut pas être exclu que les décideurs réels à l’intérieur du Kremlin et dans (ou à proximité immédiate de) l’entourage du président Poutine pensent différemment à ce sujet. Par conséquent, compte tenu de la technicité expressément mentionnée dans la déclaration officielle de la Russie à propos de la façon dont elle répondrait à toute menace contre ses militaires en Syrie, il est effroyablement possible que les éléments de l’État profond qui ont pris le contrôle du Pentagone par un coup d’État et des opérations des États-Unis en Syrie, pourraient vouloir «tester les Russes» et voir jusqu’où ils peuvent aller pour gêner la Russie et la punir, elle et la Syrie. Cette attitude pourrait les voir se décider à envoyer quelques missiles de croisière selon le scénario décrit dans cet article, afin de voir s’ils peuvent «éventer le bluff de Moscou». Ce serait l’un des pires cas de mauvais jugement dans l’histoire du monde si Carter prenait cette décision et se trompait sur les intentions des Russes, puisque Moscou pourrait ne pas abattre tous ces missiles de croisière lancés sur la Syrie, mais pourrait même envoyer quelques-uns de ses propres missiles en représailles contre des objectifs aériens et / ou des moyens navals responsables de ces lancements.
Andrew Korybkoest le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 16 Oct - 11:01
Syrie : Qui sont les véritables barbares ? Interview avec le président Assad
(Une interview avec le Président Assad le 22 septembre 2016) Le président américain Barak Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont condamné les attaques aériennes russes et syriennes sur Alep et les ont qualifiées de barbares. Tous les grands médias ont diffusé cela le 30 septembre 2016, je cite : [i« Suite à une conversation téléphonique entre Angela Merkel et Obama, le gouvernement des USA a fait savoir que les attaques ont visé des quartiers de la ville dans lesquels vivent des centaines de milliers de personnes dont la moitié sont des enfants. Ils sont tous deux d’accord pour dire que l’arrêt des violences dépend des gouvernements de la Russie et de la Syrie. »][/i]
Depuis le commencement du conflit syrien début 2011, les politiques et les médias occidentaux font porter au président Bachar al-Assad la responsabilité de la guerre en Syrie avec ses centaines de milliers de victimes : Assad aurait réprimé avec brutalité un mouvement démocratique pacifique en 2011, il aurait détruit des hôpitaux ou même utilisé des armes chimiques contre sa propre population, etc. De son côté, Assad a maintes fois accepté d’expliquer les faits aux médias occidentaux, il a constamment démenti et réfuté les accusations. Le 22 septembre 2016, il a donné une interview à un représentant de l’agence d’informations américaine, « Associated Press » (AP). Dans cet entretien très révélateur, le Président syrien a donné des explications pour les principales accusations qui sont continuellement portées contre lui et contre l’armée syrienne. Par exemple selon Assad cela n’a pas de sens que l’Etat syrien, qui veut avoir les gens de son côté, bombarde ses propres citoyens. Mais regardez vous-même cette interview et faites-vous votre propre opinion en ce qui concerne les reproches de l’Occident, en particulier cette prétendue barbarie.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 24 Oct - 3:37
La bataille de Mossoul ou la tromperie partagée par Washington et Ankara.
Le 3 octobre, lors d’une émission de décodage de l’hystérie occidentale devant l’avancée de l’Armée syrienne et de ses alliés dans Alep, le Général Amine Hoteit avait déclaré :
« Si les États-Unis avaient le moindre espoir qu’Alep ne soit pas libérée des terroristes au minimum d’ici deux mois, ils auraient agi autrement. Mais force est de constater que la Syrie et ses alliés, notamment la Russie, en ont décidé autrement. D’où leur « plan C », initié à Deir ez-Zor, pour prendre la ville en otage et atteindre trois objectifs :
Délimiter à l’est une région ouverte sur l’Irak pour l’isoler de la Syrie. C’est pourquoi ils empêchent la progression de l’Armée syrienne en détruisant les ponts, exactement comme Israël avait procédé au Liban lorsqu’il avait envahi le Sud, démolissant quatre ponts principaux afin de l’isoler du reste du pays en le transformant en zone désarmée, dépeuplée et sous tutelle de l’ONU.
Réussir à « libérer Mossoul » selon le plan des USA et non selon celui des Irakiens. Autrement dit, à la manière turque lors de la prétendue libération de Jarablus, en Syrie, par une opération de passe-passe de la main droite qui guide Daech à la main gauche qui guide Al-Nosra. La question devient alors : mais où les USA dirigeront-ils les terroristes présents dans Mossoul ? Réponse : à Deir ez-Zor.
Atténuer la victoire de la Syrie et de ses alliés à Alep, victoire certaine d’ici quelques semaines ; laquelle, à notre avis, torpillera définitivement le plan de partition US de la Syrie, les frappes sur Deir ez-Zor se réduisant à une opération de punition et de vengeance… » [1].
Or, Deir ez-Zor est située sur les rives de l’Euphrate et en majorité envahie par Daech. Les raids aériens de la Coalition internationale de lutte contre Daech, menée par les USA, ont détruit le pont d’Al-Mayadin le 28 septembre, puis le pont d’Al-Ashara le lendemain, après avoir bombardé « par erreur » les positions de l’Armée syrienne près de l’aérodrome de la ville le 17 septembre, tuant 82 soldats et officiers et blessant gravement plus d’une centaine ; une « erreur » ayant nécessité 2 jours de préparation pour observation du terrain et 50 minutes de frappes aériennes ininterrompues, comme en ont témoigné la Russie et le Dr Bachar al-Jaafari devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis, sept ponts auraient été détruits sur le fleuve Euphrate et la rivière Khabour, plus deux autres selon SANA [Agence Nationale syrienne de l’information] ce 20 octobre [2].
Mais, dans son discours du 11 octobre, Sayed Nasrallah avait été encore plus explicite que le Général Hoteit :
« S’agissant de l’Irak, il passe de victoire en victoire grâce aux sacrifices de ses fils, de son armée, de ses forces de mobilisation populaire et de ses tribus sunnites, chiites et kurdes, face aux takfiristes de Daech. Aujourd’hui, les forces irakiennes progressent vers Mossoul… Je m’adresse aux dirigeants irakiens, aux combattants de l’Armée irakienne et du Hachd al-Chaabi, afin qu’ils soient vigilants face aux plans américains. Les États-Unis veulent ouvrir la route aux takfiristes de Daech pour qu’ils fuient vers l’est de la Syrie. Ils veulent « entasser » Daech à l’est de la Syrie. Et ces derniers vont en profiter pour mener de nouveau des attentats contre le territoire irakien… » [3].
C’est dès mi-septembre que les États-Unis ont commencé à annoncer, à cor et à cri, la bataille de Mossoul, deuxième plus grande ville d’Irak tombée entre les mains de Daech en juin 2014 grâce, déjà, à une opération de passe-passe sur laquelle nous ne reviendrons pas ici. Mais c’est Erdogan qui en a annoncé la date, à un jour près. Ainsi, le 25 septembre, arabic.RT et bien d’autres sources locales avaient rapporté :
« Le Président turc a déclaré : Nous avons des informations indiquant que l’opération du gouvernement central irakien pour libérer Mossoul des éléments armés de Daech pourrait commencer le 19 octobre, nous devons être prêts… les Peshmergas (Kurdes irakiens ; Ndt) devront coopérer avec les Arabes dans ce processus…
Par ailleurs, il aurait confié aux journalistes présents à bord de l’avion le ramenant de New York, après avoir assisté à l’Assemblée générale des Nations Unies et avoir rencontré Joe Biden, le vice-président des USA, que son ministre des Affaires étrangères étudiait la question de Raqqa avec les États-Unis et les avait informés des conditions turques. Lesquelles conditions, rapportées par le chaîne privée NTV, se résument à dire que la Turquie avait la volonté de se joindre aux États-Unis dans une opération militaire pour expulser Daech de son fief à Raqqa, en Syrie, si les combattants kurdes en étaient exclus (Kurdes syriens ; Ndt)… » [4].
Comprendre : le bon kurde n’est ni turc, ni syrien, mais le kurde du « clan Barazani », allié à Israël désormais ouvertement moteur et complice des briseurs des frontières de Sykes-Picot, lesquelles ne satisfont plus Erdogan, ni leurs dessinateurs, ni la grande puissance qui les a évincés, ni même les petits roitelets régionaux qui leur doivent d’exister. Et puis, le bon Kurde est sunnite.
En effet, lors d’une entrevue accordée à la chaîne saoudienne « Rotana khalijia », Erdogan a déclaré qu’il ne tolérerait pas l’installation d’un « pouvoir sectaire » à Mossoul, ce qui implique que :
« Mossoul appartient aux habitants de Mossoul, comme Tal-Afar appartient aux habitants de Tal-Afar. Nul n’a le droit d’entrer dans ces régions… Seuls les habitants arabes, turkmènes et kurdes de confession sunnite devront rester dans Mossoul libérée… Le Hachd al-Chaabi ne devra pas entrer dans Mossoul… La Turquie, les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Coalition internationale devraient conjuguer leurs efforts dans ce sens. Nous ferons de notre mieux pour libérer Mossoul de Daech. Nous devrons nous installer à la table des négociations et non seulement nous contenter d’observer ce qui se passe » [5].
À savoir que Tal-Afar est une petite ville à majorité turkmène et que le Hachd al-Chaabi est l’une des forces paramilitaires irakiennes à majorité chiite regroupant de plus en plus des combattants de toutes les confessions et ethnies, dont la participation aux batailles de l’Armée irakienne a toujours mené à la défaite de Daech, comme à Ramadi dans la province d’Al-Anbar et à Tikrit dans la province de Salah ad-Din.
Quant à Mossoul, peu lui importe ses habitants chrétiens depuis la nuit des temps, ils n’auraient plus droit de cité dans cette ville. Erdogan et ses alliés wahhabites pensent sans doute empêcher leur retour, alors qu’ils ils se préparent, dans la joie, à rentrer à Qaraqoche [6] entièrement libérée de Daech ce 22 octobre. Mais Erdogan n’utilise que son propre dictionnaire : refuser le sectarisme c’est refuser tout ce qui n’est pas une copie conforme de soi, comme le dit cette terrible image de la nouvelle Turquie déposée par un anonyme sur Facebook.
Ceci dit, en quoi Erdogan serait-il plus ou moins condamnable que les dirigeants américains, lesquels ont envahi l’Irak sur un mensonge, pour y semer le chaos, et n’ont fait mine de se retirer qu’après avoir obtenu un accord de partenariat stratégique larvé et l’avoir doté d’une Constitution confessionnelle et ethnique, sous prétexte de rendre justice aux chiites et aux kurdes, pour aujourd’hui revenir en force afin d’y instituer un prétendu « régime inclusif » sous prétexte, cette fois-ci, de rendre justice aux sunnites soi-disant menacés par les chiites et l’Iran ?
En quoi serait-il plus ou moins condamnable que les dirigeants occidentaux apparemment à la traîne des USA, mais qui courent devant pour arracher leur part du gâteau, dissimulant leur égale rapacité derrière de prétendus soucis humanitaires ?
Le monde entier sait qu’Erdogan maltraite ses citoyens et violente particulièrement les Kurdes, son extrémisme n’ayant rien à envier à celui de Daech. Mais, silence radio ! Car sa position géostratégique en a fait un maître chanteur des plus dangereux ; ce qui explique sans doute que même Vladimir Poutine compose avec ses « coups dans le dos », mais n’explique pas la tromperie partagée par Washington et Ankara.
ANKARA VEUT LA RÉVISION DU TRAITÉ DE LAUSANNE DE 1923
Que veut Erdogan, mis à la part le fait que, de concert avec l’administration américaine et son allié, Adel al-Joubeir, ministre saoudien des Affaires étrangères, il ne fait que hurler pour écarter le Hachd al-Chaabi de la bataille de Mossoul et, à défaut, s’appuie sur des personnalités sunnites partageant sa mentalité, notamment les frères Al-Najifi : l’un, ex-chef du Parlement irakien ; l’autre, préfet de la province de Ninive dont Mossoul est la capitale ?
Lors de sa conférence de presse ce 4 octobre, le Premier ministre irakien, Haïdar Al-Obadi a fustigé son discours sectaire et l’occupation illégale par son armée de Bachika, ville à majorité yézidite, en précisant :
« Aujourd’hui le Conseil des ministres a discuté des déclarations malheureusement provocatrices de la présidence turque, les jugeant inacceptables et destinées à semer la discorde parmi le peuple irakien… J’invite le Président turc à se concentrer sur la situation interne de son pays, où de véritables problèmes existent entre les citoyens turcs. Comme j’invite à ce que nous coopérions tous dans l’intérêt de nos peuples, non l’inverse… La notion de souveraineté ne tolère pas que certains Irakiens soutiennent des forces étrangères menaçant la situation intérieure du pays. C’est interdit. Il n’y a pas de forces étrangères terrestres combattant Daech en Irak, nous ne le permettrons pas.
Nous avons la Coalition internationale ainsi que des experts (internationaux) qui entraînent les Forces irakiennes, mais ne combattent pas au sol. Il s’agit d’entraînement, d’armement et de couverture aérienne, oui ! Mais des forces étrangères qui combattent à la place ou aux côtés de l’Armée irakienne, non ! Nous n’avons sollicité aucune force étrangère pour cela et la présence de forces turques sur le territoire irakien, contre la volonté irakienne, n’est pas la bienvenue. Nous lui avons demandé à maintes reprises de se retirer…
Tous les dirigeants de la trentaine de pays, que j’ai rencontrés, sont en accord avec l’Irak : respect de la souveraineté et refus de l’ingérence de tout pays dans les affaires intérieures irakiennes… » [7].
Il n’empêche que d’après l’exposé du 19 octobre de l’ex-Général libanais Mohamad Abbas sur Al-Mayadeen TV [8], les forces prêtes à l’offensive encerclaient incomplètement Mossoul :
- au sud et au sud-est : les forces de l’armée irakienne et celles du Hachd al-Chaabi ; - à l’est et au nord-ouest : les forces de l’armée irakienne et celles des Peshmergas ; - au nord-est : les forces d’Al-Najifi entraînées par la Turquie et soutenant les projets d’Erdogan et de ses alliés saoudiens.
L’ouest de Mossoul restant largement ouvert aux terroristes en direction de la Syrie, comme prévu par tous les observateurs, alors que dans sa dernière émission de « 60 minutes » du 21 octobre, M. Nasser Kandil a dévoilé que le plan du Hachd al-Chaabi était d’entrer par le côté ouest du Tigre pour bloquer les terroristes dans Mossoul et leur interdire de s’enfuir vers les campagnes quasi inhabitées, où il leur serait facile de se disperser en attendant des jours meilleurs pour continuer leur mission de guerre d’usure en Syrie. Mais le gouvernement irakien est contraint de composer avec l’Armée américaine…
ET le 19 octobre, Interrogé à ce propos par la télévision nationale syrienne, l’ex-Général syrien Turki al-Hassan a témoigné qu’environ 800 terroristes étaient déjà arrivés à Raqqa en provenance de Mossoul, où des citoyens syriens avaient été expulsés de leurs maisons pour les installer, ajoutant que les forces irakiennes avaient frappé un cortège d’une trentaine de véhicules sur l’Axe Mossoul-frontière syrienne.
Concernant le projet d’Erdogan, le Général Al-Hassan a expliqué que ses dernières déclarations, et celles des élites politiques turques, ont fini par démasquer ce qu’il cherche en envahissant la Syrie et l’Irak. En résumé :
« Le Traité de Lausanne de 1923 [9] ayant défini les frontières du nouvel État turc et organisé l’échange des populations, stipule qu’il pourrait être revu 100 ans plus tard, c’est-à-dire en 2023. Et Erdogan veut que cette révision aille vers une expansion et non une réduction ou une partition du territoire turc. Par conséquent, dans son esprit, si l’État irakien faillit, Mossoul pourrait revenir à la Turquie. Il pourrait ainsi revendiquer l’enclave sunnite, qu’il appelle de ses vœux avant de la rattacher à la Turquie, sous une forme ou une autre, union ou fédération. Malheureusement, la Constitution irakienne actuelle, imposée par les USA, lui permet de tenter le coup. D’où son travail de sape du gouvernement central irakien » [10].
L’écrivain palestinien Rassem Oubeïdate rejoint le point de vue du Général Al-Hassan. Dans un article publié ce 21 octobre par le quotidien libanais Al-Binaa, il ajoute :
« La Turquie qui insiste pour participer à la libération de Mossoul, malgré le refus du gouvernement central irakien, après avoir occupé Jarablus puis Dabek en Syrie, et Bachika en Irak, par une opération de mise en scène commune avec Daech, prétend agir pour la défense de sa sécurité nationale. En réalité, les expansionnistes turcs d’aujourd’hui rêvent de récupérer Mossoul, Erbil, Kirkouk en Irak et Alep la syrienne, villes libérées du joug de l’Empire ottoman défait en 1918. Ce qui prouve que la Turquie d’Erdogan est complice du terrorisme et de la guerre d’agression contre la Syrie et l’Irak pour annexer de nouveaux territoires, tout comme les Kurdes qui tentent d’annexer une partie de la province de Ninive en récompense de leur participation à la libération de Mossoul » [10].
M. Oubeïdate parle sans doute des Kurdes Pechmergas ou en tout cas de Kurdes irakiens. Mais voici que M. Saleh Moslem, le chef du Parti de l’Union démocratique [PYD, parti syrien kurde] annonce un recensement de la population dans le gouvernorat de Hassaké [11]. Ce qui rappelle un autre recensement en période de chaos, celui trafiqué par les turcs pour s’approprier le Sandjak d’Alexandrette, ne faisant pas partie de l’État turc en 1923, mais de l’État syrien…
ET WASHINGTON VEUT UN SUNNISTAN ENTRE L’EUPHRATE ET LE TIGRE
La plupart des observateurs de la région soulignent que les USA retardaient délibérément la libération de Mossoul, dernière grande ville irakienne contrôlée par Daech, lui-même contrôlé par les USA, et qu’ils n’ont assuré leur soutien à l’Armée irakienne et donné le signal de départ de l’opération qu’à l’approche de la date des élections présidentielles américaines. Ceci, afin de porter sa libération au crédit du Parti républicain et augmenter les chances de victoire de leur candidate, Hillary Clinton.
Mais c’est M. Nasser Kandil qui a détaillé le plan C, D ou Z de l’administration américaine en faisant remarquer que la libération des grandes villes ne signifiait absolument pas l’élimination de Daech des immenses espaces environnants très peu peuplés, mais riches en pétrole et en surfaces cultivables, et qu’en étudiant la situation géographique des villes que les États-Unis cherchent à garder dans leur zone d’influence, elles sont toutes situées entre le Tigre et l’Euphrate, territoire autrefois appelé le « Pays des deux fleuves », berceau de tant de grandes civilisations, désormais réservé à leurs monstrueux frankensteins à usages multiples. En résumé :
« Il ne faudrait pas croire que la victoire de l’Armée irakienne, soutenue par la Coalition internationale menée par Washington, signifie l’élimination de Daech en Irak. Certes, Al-Ramadi et Tikrit ont été libérées, mais la première est sur les rives de l’Euphrate et la deuxième, ainsi que Mossoul, sont sur les rives du Tigre.
Or, la moitié de la province d’Al-Anbar (Al-Ramadi), les deux-tiers de la province de Salah ad-Din (Tikrit), et les trois-quarts de la province de Ninive (Mossoul) seront encore occupées par Daech après la libération de Mossoul. De sorte que le triangle d’environ 70 000 Kms2, limité par la frontière syrienne, la rive est de l’Euphrate et la rive ouest du Tigre, resteront à la merci de Daech.
Du fait que les zones habitées au sein de ce triangle, équivalant sept fois le Liban, se limitent à Sinjar et Tal-Afar, le reste étant désertique ou occupé par des exploitations agricoles ou des installations pétrolières, ils pourront facilement se dissimuler, se ressourcer et se réarmer en attendant les ordres de mission venus de Washington.
De même en Syrie, la libération de Raqqa, Tabaka, Deir ez-Zor et Bou-Kamal ne signifie pas l’élimination de Daech. Il restera présent, là aussi, dans une bande de territoire d’environ 70 000 Kms2 à l’est de l’Euphrate, où les seules zones habitées sont Hassaké et Qamichli.
Ce qui explique pourquoi les Américains ne sont pas inquiets de la libération de Mossoul, alors qu’il est évident que toutes leurs tactiques consistent à utiliser Daech pour faire pression sur la Syrie et la Russie afin d’obtenir les accords qui leur conviennent. Ce qui explique aussi la ligne rouge imposée à la Turquie à l’est de l’Euphrate, laquelle joue sa partition en Syrie à l’Ouest de ce fleuve.
Les Américains se réservent la possibilité de sonner la retraite de Daech à leur convenance, exactement comme ils procèdent dans la région du Waziristan, dont la situation est à rapprocher de ce qui se passe dans le « Pays entre les deux fleuves », et où les drones sévissent sur les objectifs qu’ils ont décidé de frapper, du fait des accords obtenus du gouvernement afghan sous prétexte de la guerre contre le terrorisme, lequel gouvernement se trouve dans une situation comparable à celle dans laquelle ils ont piégé le gouvernement irakien.
Finalement, sous prétexte de combattre le terrorisme, les calculs américains sont partout les mêmes : ce combat exige des accords militaires, puis des accords sur les sources d’énergie, des matières premières et ainsi de suite, pour conserver leur hégémonie malgré les fleuves de sang et les destructions… » [12].
À la lumière de ce qui se passe à Alep, il nous font donc croire que les cartes de partition des uns et d’expansion des autres sont sans doute fin prêtes, mais que l’hystérie collective des Occidentaux, suscitée par la détermination de la Syrie et de ses alliés à nettoyer Alep-est des terroristes, signifie qu’ils ont bien compris que ni la Syrie, ni la Russie, ne sont prêtes à céder au chantage des uns et des autres et, surtout, que l’État syrien a refusé catégoriquement tout accord du style afghan ou irakien.
Mouna Alno-Nakhal
22/10/2016
***
Photo : Un artiste d’Alep vu par l’artiste syrien Tamman Azzam
Caroline Galactéros est intervenue le 22 octobre 2016 sur France Culture pour Les Discussions du Soir, émission radiophonique animée par Régis Debray.
Régis Debray interroge Caroline Galactéros sur la situation en Syrie – [Durée 44.00]
A partir de 32.00 Caroline Galactéros s’exprime sur la guerre en Syrie à partir de 32.00
Caroline Galactéros est Docteur en Science politique, ancien auditeur de l’IHEDN; elle a enseigné la stratégie et l’éthique à l’Ecole de Guerre et à HEC. Colonel de réserve, elle dirige aujourd’hui la société de conseil PLANETING et tient la chronique « Etat d’esprit, esprit d’Etat » au Point.fr. Elle a publié « Manières du monde. Manières de guerre » (éd. Nuvis, 2013) et « Guerre, Technologie et société » (avec R. Debray et V. Desportes, éd. Nuvis, 2014). Polémologue, spécialiste de géopolitique et d’intelligence stratégique, elle décrit sans détours mais avec précision les nouvelles lignes de faille qui dessinent le monde d’aujourd’hui.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 30 Oct - 3:08
Bonsoir mes frères & sœurs Moi ce qui m'importe de savoir dans cette guerre c'est le sort du peuple syrien, irakien ou yéménite et je me fiche des questions religieuses entre sunnites et chiites ou des intérêts atlantistes géopolitique et pétrochimiques. De savoir si la Russie a quelconque intérêt dans le conflit ou encore du sort de Assad. Car si le maintien de Assad garanti la protection du peuple syrien car il est actuellement le seul rempart crédible face àla montée de l'islam rigoriste qui installerait la charia et bien ça me va. Car ce sera au seul peuple syrien de décider de son avenir une fois Al Nosra et Daech vaincu. N'oublions pas que si Assad est maintenu les USA et son impérialisme ne pourra rien contre la Syrie. Je préfère de loin réfléchir en intelligence et reste impartial plutôt que de penser à des petit intérêt stérile et personnel. Akasha.
Les Nations Unies ont été le théâtre d’une discussion houleuse sur la guerre en Syrie. Les puissances occidentales ont condamné la Russie pour crimes de guerre pour ses opérations dans la ville d’Alep, située au nord de la Syrie.
Le chef des opérations humanitaires de l’ONU et ex-membre du parti conservateur au Parlement britannique, Stephen O’Brien, a donné le ton en se déclarant «bouillonnant de rage» par rapport à l’incapacité du Conseil de sécurité de prendre des mesures. «Alep est essentiellement devenu une zone de guerre», a-t-il dit.
Le fait que les avions russes et syriens ont arrêté, depuis dix jours, leurs frappes contre des milices islamistes affiliées à Al-Qaïda qui contrôlent l’est d’Alep a été balayé sous le tapis par Samantha Power, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, qui personnifie l’hypocrisie de l’impérialisme des «droits de l’homme».
Se moquant de l’ambassadeur russe Vitaly Churkin, elle a déclaré: «On ne reçoit pas des félicitations ou du crédit pour ne pas avoir commis des crimes de guerre pendant une journée ou une semaine.» Poursuivant sa diatribe, elle a demandé: «Est-ce que la Russie croit que tous les enfants d’Alep-Est sont des membres d’Al-Qaïda?»
Ce genre d’indignation devant le sort des civils et des enfants est très sélectif. Aucun des représentants de l’impérialisme américain et de ses alliés ne montre la moindre indignation devant le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfant à Alep-Ouest, qui est contrôlé par le gouvernement syrien et qui est régulièrement bombardé par des tirs de mortiers et de roquettes fournis aux «rebelles» liés à Al-Qaïda par le Pentagone et la CIA.
Jeudi, des tirs de roquettes ont coûté la vie à six enfants à l’ouest de la ville, où la vaste majorité de la population vit. Trois enfants syriens sont morts à leur école et 14 autres ont été blessés. Dans le cadre d’une autre attaque, trois jeunes frères sont morts lorsqu’une roquette a atteint leur maison.
Selon les impérialistes humanitaires, le massacre de civils causé par les frappes aériennes américaines ailleurs en Syrie ne peut en aucun cas être comparé aux décès causés par les bombes russes à Alep.
Amnistie internationale a émis un rapport mardi sur 11 frappes différentes commises par la «coalition» menée par les États-Unis dans lesquels elle fait état que 300 civils ont été tués. Le Pentagone a reconnu seulement un décès dans ces bombardements. D’autres groupes sur le terrain ont établi le nombre de civils tués par la guerre aérienne américaine en Syrie à beaucoup plus que 1000. En tout, le Pentagone admet avoir tué seulement 55 civils en deux ans. Les moqueries de Power selon lesquelles les Russes voient chaque enfant d’Alep comme des membres d’Al-Qaïda s’appliquent avec autant de force au Pentagone, dont les bombes tuent apparemment seulement des membres de l’État islamique.
Power a elle-même beaucoup d’expérience dans ce genre grotesque du deux poids deux mesures. Cette croisée pour les droits de l’homme a défendu la position que «tous les enfants de Gaza sont des membres du Hamas» pendant le siège israélien de 51 jours qui a tué plus de 2100 Palestiniens et qui en a blessé plus de 11000. Pendant cette guerre inégale, l’ambassadrice a utilisé sa position aux Nations Unies pour proclamer sans relâche qu’Israël avait le droit de «se défendre».
Brandissant la bannière dégoûtante de l’impérialisme des Droits de l’homme, elle a vigoureusement défendu la guerre des États-Unis et de l’OTAN en Libye, qui a tué des dizaines de milliers de personnes et laissé le pays en ruines, ainsi que la guerre de changement de régime en Syrie, qui a coûté la vie à plus de 300.000 individus et qui a forcé des millions de personnes à fuir de leur maison.
L’hypocrisie et le deux poids deux mesures des accusations de crimes de guerre lancées contre la Russie à propos de Alep émergent le plus clairement en relation avec le lancement plus tôt ce mois-ci du siège, mené par les États-Unis, de la ville irakienne de Mossoul, située à environ seulement 500 km à l’Est. La ville avait été capturée par l’État islamique en 2014.
Tandis que les Russes sont accusés d’avoir fait d’Alep une «zone de tuerie», les médias occidentaux parlent régulièrement de l’assaut américain comme étant la «libération» de Mossoul. À cette fin, les avions de combat américains, les lance-roquettes et autres artilleries lourdes sont régulièrement utilisés pour bombarder la ville de plus d’un million d’habitants. Les analystes admettent que la ville sera réduite en ruines. Le chef du Commandement central de l’armée américaine, le Général Joseph Votel, s’est vanté dans une entrevue à l’AFP que ses forces avaient tué de «800 à 900 combattants de l’État islamique». Il n’a rien dit sur le nombre de civils tués sous les bombes américaines et les grands médias américains n’ont montré aucun intérêt pour le sujet.
Lorsqu’une horrible attaque a été rendue publique – le bombardement, vendredi dernier, d’une mosquée chiite près de Kirkouk dans lequel 17 femmes et enfants ont perdu la vie et des dizaines d’autres personnes ont été blessées – le Pentagone a balayé l’événement du revers de la main et les médias l’ont essentiellement ignoré.
Et pendant que les représentants des États-Unis, imités par les médias, condamnent l’État islamique parce que le groupe utiliserait la population de Mossoul comme des «boucliers humains» – une excuse utilisée depuis longtemps pour justifier le massacre de civils – ils ignorent et appuient tacitement le recours au terrorisme et à la violence par Al-Qaïda qui empêche ainsi les civils de fuir les quartiers assiégés d’Alep-Est.
Les actes perpétrés par l’armée russe contre les civils pris au piège à Alep-Est sont certes condamnables, mais ce n’est pas vraiment ce qui inquiète ceux qui crient aux crimes de guerre. Leur crainte est plutôt que les milices liées à Al-Qaïda, qui constituent la principale force par procuration dans la guerre de changement de régime, risquent une défaite fatale.
Plus fondamentalement, les crimes de la Russie à Alep ne sont rien à comparer à ceux perpétrés par Washington dans la région et partout dans le monde.
Est-ce que ceux qui crient au scandale et feignent la colère sur les bombes larguées par la Russie en Syrie ont oublié «choc et stupeur»? L’invasion et l’occupation américaines de l’Irak ont coûté la vie à quelque 1 million d’Irakiens.
Est-ce que ces défenseurs des droits de l’homme sont au courant du massacre qui prend place au Yémen, où plus de 10.000 personnes sont mortes sous les frappes aériennes saoudiennes, armées de bombes et de missiles américains et rendues possibles grâce aux renseignements et soutien logistique du Pentagone? Pourquoi n’y a-t-il aucune colère exprimée contre une guerre menée par la monarchie au pouvoir de la plus riche nation du Moyen-Orient contre la plus pauvre de la région, dans laquelle la destruction systématique des infrastructures et l’imposition d’un blocus avec l’aide des forces américaines menacent d’affamer la population?
Lorsqu’il est question de crimes de guerre, l’oligarchie du Kremlin qui est représentée par Vladimir Poutine fait partie des ligues mineures. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et les deux bombes atomiques américaines qui ont tué quelque 200.000 personnes à Hiroshima et Nagasaki, pratiquement tous les présidents américains ont été impliqués dans des guerres d’agression comportant des crimes de guerre. Nombre de ces crimes n’ont été dépassés en envergure que par les atrocités du Troisième Reich d’Hitler.
La guerre de Corée a entraîné la mort de 3 millions de civils; au Vietnam, les États-Unis ont tué de 3 à 4 millions de civils. La longue et tragique confrontation de l’Afghanistan avec l’impérialisme américain, depuis la guerre de changement de régime orchestrée par la CIA dans les années 1980, a tué de 1,5 à 2 millions de personnes de plus.
Et pendant ce temps, Washington est toujours en guerre dans au moins sept pays différents, où le bilan des morts s’alourdit quotidiennement: en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie, en Libye, au Yémen et en Somalie.
La colère feinte et les larmes de crocodile sur le sort d’Alep viennent du fait que la guerre de changement de régime des États-Unis en Syrie s’est transformée en débâcle. Moscou a lancé son intervention en défense des intérêts de l’oligarchie capitaliste russe, et non de ceux des masses syriennes. Néanmoins, cette intervention s’avère un obstacle pour les États-Unis qui tentent d’imposer leur hégémonie sur toute la région du Moyen-Orient riche en pétrole.
La propagande incessante sur les «droits de l’homme» et la diabolisation de la Russie concernant Alep sont un avertissement. L’impérialisme américain prépare une importante escalade, non seulement de son intervention en Syrie, mais de sa confrontation avec la Russie elle-même, posant le risque bien réel d’une guerre nucléaire.
Bill Van Auken
Article paru en anglais, WSWS, le 28 octobre 2016
Photo : Enfants irakiens (source : Mossoul sur Topsy.fr )
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 1 Nov - 3:36
La menace d’al-Qaïda s’amplifie, par Thomas Joscelyn
Source : The Weekly Standart, le 11/09/2016 Le 11 septembre 2016 | Par Thomas Joscelyn
Quinze ans après les détournements du 11 septembre 2001, la menace al-Qaïda s’amplifie. Al-Qaïda a aujourd’hui la capacité de tenter une attaque massive aux États-Unis et en Europe.
Beaucoup supposent qu’al-Qaïda n’a plus sa puissance d’antan, surtout après l’émergence de l’État islamique d’Abou Bakr al Baghdadi. Mais ils ont tort. Des années de déclarations erronées ont embrouillé notre vision d’un ennemi qui reste engagé dans sa cause anti-américaine.
L’administration Obama a prétendu à plusieurs reprises que les frappes par drones avaient paralysé le “cœur” d’al-Qaïda, qui n’est pas bien défini. Une grande partie des rapports sur al-Qaïda se focalisent sur les dirigeants haut placés, auxquels al-Qaïda se réfère comme son “commandement général”.
Toutefois al-Qaïda a fait en sorte de reconstituer ses forces dirigeantes, avec certains de ses acteurs principaux en toute sécurité en Iran. De plus, al-Qaïda compte probablement plus de membres aujourd’hui que jamais et son rayonnement géographique s’est largement étendu.
Des documents récupérés durant le raid d’Abbottabad révèlent que Ben Laden et ses lieutenants contrôlaient un réseau mondial cohérent. Au début de mai 2011, al-Qaïda a pris de l’ampleur en incluant des groupes allant de l’ouest de l’Afrique au sud de l’Asie. Malgré l’expansion de l’État islamique, dont al-Qaïda se sépara au début 2014, al-Qaïda a poursuivi son expansion sous la direction du successeur de Ben Laden, Ayman al Zawahiri.
La clé de cette expansion d’al-Qaïda se trouve dans ses branches régionales, qui sont animées par des djihadistes fidèles à Zawahiri. Ces filiales sont : al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), al-Qaïda au Maghreb islamique (AQIM), al-Qaïda dans le sous-continent indien (AQIS), Jabhat Fatech al Sham (anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra) et Shabaab en Somalie.
Chacune de ses branches régionales travaille à mettre en place des émirats islamiques, ou des États, dans leur propre zone géographique. Mais leurs membres pourraient être utilisés pour des attaques contre l’Ouest.
AQAP a été fondée début 2009 et a dynamisé une insurrection prolifique au cœur du Yémen. D’avril 2015 jusqu’à avril 2016, AQAP a contrôlé une large partie du territoire le long de la côte sud du Yémen, comprenant les principales villes. Al-Qaïda ne pouvait que rêver de contrôler toutes les cités arabes le 9 septembre. Mais AQAP le fit jusqu’à ce qu’une une coalition dirigée par des pays arabes ait refoulé la branche d’al-Qaïda hors de certains de ces lieux, au début de cette année. Mais AQAP a simplement disparu, en préservant la plupart de ses forces pour survivre et combattre plus tard. L’armée US a tué plusieurs importants dirigeants d’AQAP depuis début 2015, mais ils ont été remplacés. Un haut dirigeant actuel de l’AQAP est un ancien détenu de Guantanamo, dénommé Ibrahim al Qosi. AQAP a menacé les USA à plusieurs reprises, notamment avec la tentative d'attaque le jour de Noël 2009 et lors d’autres projets. Elle a également financé l’attaque en janvier 2015 des bureaux de Charlie Hebdo, à Paris.
AQIM, qui est devenue un élément officiel d’al-Qaïda en 2006, représente un ennemi dangereux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Des organisations telles que Ansa al Sharia (d’ignoble réputation depuis les raids sur Benghazi le 9 septembre 2012), Ansar Dine et d’autres agissent dans l’orbite d’AQIM. A la fin de l’année passée, un fidèle vétéran d’al-Qaïda nommé Mokhtar Belmokhtar a rejoint les rangs d’AQIM. La nouvelle entité ainsi constituée a mené un certain nombre d’attaques importantes depuis.
Shabaab en Somalie est engagé au quotidien dans d’importants combats contre les forces africaines. Les hommes de Shabaab contrôlent un important territoire et sont une cible régulière pour les opérations spéciales américaines. Shabaab est tristement célèbre depuis ses massacres d’une rare cruauté au Kenya, tels ceux perpétrés en 2013 dans la galerie marchande de Westgate et l’an passé au Garrissa University College. Les documents de Ben Laden montrent que Shabaab est une branche d’al-Qaïda depuis déjà 2010, mais il n’a publiquement fait état de son allégeance qu’en 2012.
Jabhat Fateh al Sham (“La conquête du front du Levant”) est le nouveau nom adopté par le Front al-Nosra en Syrie. Al-Nosra a été ouvertement fidèle à Zawahiri pendant des années, mais al-Qaïda a récemment renouvelé l’image de l’organisation pour diverses raisons. Oussama ben Laden et Ayman al Zawahiri ont réalisé depuis longtemps que le nom d’al-Qaïda charriait une réputation désastreuse. Aussi, le leader d’al-Nosra, Abu Mohammed al Julani, a annoncé durant un discours télévisé fin juillet que lui et ses hommes n’avaient “aucune affiliation à une entité extérieure.”
Ceci a été mis en avant dans la presse comme la “rupture” de Nosra vis-à-vis d’al-Qaïda. Mais Julani, qui était vêtu comme Oussama ben Laden durant sa déclaration, a longuement loué le leadership d’al-Qaïda, et en fait n’a jamais dit qu’il n’était plus loyal envers Zawahiri. En fait, al-Qaïda elle-même n’est plus une “entité extérieure” en Syrie car certains des hauts dirigeants d’al-Qaïda, comprenant sans doute les deux plus hauts associés de Zawahiri, sont arrivés dans le pays. La déclaration de Julani fut purement une ruse, destinée à Zawahiri et ses lieutenants. Ils voulaient détourner l’attention des gens de l’expansion d’al-Qaïda au Levant.
Le 28 juin, Brett H. McGurk, qui a été envoyé spécial présidentiel au sein de la coalition internationale pour contrer l’ISIL, a témoigné devant le Sénat. McGurk a décrit en détail Nosra comme “la plus grande association de l’histoire” d’al-Qaïda. Le groupe pourrait compter 10 000 membres, voire plus, dans ses rangs. McGurk a également attiré l’attention sur le fait que Nosra “procure un refuge sûr à certains des terroristes les plus expérimentés d’al-Qaïda.”
Un cadre d’al-Qaïda connu sous le nom de Groupe Khorasan a été intégré à Nosra. Zawahiri a décidé de débuter des opérations contre l’Occident, mais des officiels américains affirment que Zawahiri ne leur a jamais donné le feu vert pour déclencher l’attaque. Al-Qaïda ne voulait pas que Nosra en profite pour planifier des attaques directes contre l’Occident. L’objectif du chef de Nosra était de renverser Assad puis de bâtir un État islamique radical sur les ruines du régime. C’est une des raisons expliquant que Nosra s’est renommée Jabhat Fateh al Sham. Mais des membres chevronnés d’al-Qaïda, opérant en tant qu’élément d’une autre entité, pourraient toujours utiliser la Syrie comme plate-forme pour lancer des attaques contre l’Occident.
AQIS est la nouvelle branche d’al-Qaïda. Zawahiri a annoncé sa création en septembre 2014, affirmant qu’elle regroupait différentes organisations djihadistes déjà existantes sous la bannière d’al-Qaïda. Depuis, AQIS a exporté le terrorisme à travers la région. AQIS a infiltré les forces armées du Pakistan et s’est alliée à de nombreux groupes djihadistes pakistanais. Des officiels pakistanais ont récemment précisé au Washington Post qu’ils suspectaient qu’AQIS compta quelques milliers de membres dans la seule ville de Karachi.
Al-Qaïda maintient une présence significative en Afghanistan. En octobre 2015, par exemple, les forces afghanes et américaines ont mené une opération majeure pour prendre deux importants camps d’entraînement d’al-Qaïda dans le sud du pays. L’un des camps faisait 77 km2. Le général John F. Campbell, qui supervisait à l’époque l’effort de guerre en Afghanistan, a expliqué que le camp était géré par AQIS et que c’était “probablement le camp d’entraînement le plus important observé durant les 14 années de guerre.”
Réfléchissez à ces deux points : le gouvernement américain reconnait que Nosra est “la plus importante filiale de l’histoire” d’al-Qaïda et les militaires américains ont pris l’an passé le contrôle du “plus important” camp d’entraînement de l’histoire de l’Afghanistan.
Al-Qaïda est loin d’être à l’article de la mort.
Contrairement au bons sens, al-Qaïda n’est pas focalisée sur le fait d’attaquer l’Occident. La plupart des ressources de l’organisation sont utilisées pour financer des insurrections majoritairement dans le monde musulman. Mais l’empreinte d’al-Qaïda a pris de l’ampleur, comme les menaces qui reposent sur les USA et l’Europe. Al-Qaïda pourrait facilement employer des membres d’une de ses branches régionales lors d’une attaque contre l’Occident.
Quelques jours avant le 15e anniversaire du 11-Septembre, Ayman al Zawahiri a diffusé une vidéo dans laquelle il menace une fois de plus les USA. Zawahiri affirme que les détournements du 11-Septembre ont mené au “réveil du djihad”. Il a également honoré ben Laden en tant qu’iman du renouveau, saluant son camarade disparu pour avoir aidé à allumer la révolution djihadiste.
Ce ne sont pas des mots creux. L’Amérique doit les prendre au sérieux. Al-Qaïda demeure une menace pour les Américains quinze ans après la pire attaque terroriste de l’histoire.
Source : The Weekly Standard, le 11/09/2016
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
akasha Administrateur
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 3 Nov - 1:01
Troisième semaine d’offensive à Mossoul : les tensions sectaires montent en Irak
Des troupes gouvernementales irakiennes ont pénétré dans la banlieue est de Mossoul lundi, alors que l’offensive américaine, lancée le 17 octobre pour reprendre la deuxième ville du pays à l’État islamique (ÉI), commençait sa troisième semaine.
Mais les progrès des soldats du gouvernement irakien, des Peshmerga et des milices sunnites et chiites n’ont pas permis de dissimuler le fait que des tensions sectaires croissantes menacent d’énormément intensifier le conflit sanglant en Irak et en Syrie et de faire entrer les grandes puissances dans un conflit militaire direct.
Les forces spéciales du Service de lutte contre le terrorisme (CTS) ont capturé Bazwaya, le dernier village à l’extérieur de Mossoul, lors d’un raid lundi. S’il n’y ait eu aucun reportage sur des victimes civiles, l’Associated Press a fait état de maisons en feu et de bâtiments aux toits effondrés dans le village, où des centaines de familles sont censées se trouver.
Plus tard, on a confirmé que des troupes irakiennes étaient entrées dans le quartier de Karama, dans l’est de Mossoul. Une autre section de l’armée irakienne avançant sur Mossoul depuis le sud reste à environ 16 kilomètres de là.
La coalition dirigée par les États-Unis a également annoncé qu’elle avait mené neuf frappes aériennes pour soutenir l’offensive irakienne dimanche, dont trois à Mossoul et une près de Tal Afar.
Samedi, les milices chiites organisées dans les Unités de Mobilisation Populaire (UMP) ont annoncé une offensive majeure à l’ouest de Mossoul dans le but de capturer la ville de Tal Afar détenue par l’ÉI et de couper les routes de fuite de Mossoul en Syrie. Depuis le début de l’offensive de Mossoul, de nombreux reportages font état d’un nombre important de combattants de l’ÉI battant en retraite via cette route vers Raqqa, ce qui a poussé les responsables russes et syriens à accuser les États-Unis d’avoir délibérément prévu que les choses se passent ainsi.
Les UMP ont promis de rester en dehors de Mossoul. Elles ont été précédemment accusées d’avoir commis des atrocités contre des résidents sunnites suite à la capture de Ramadi et de Falloujah.
En représailles apparentes pour l’offensive des UMP, cinq attentats à la bombe attribués à l’ÉI ont eu lieu dans plusieurs quartiers chiites de Bagdad dimanche, tuant au moins 17 personnes et en blessant beaucoup d’autres. D’autres attaques près de Bagdad, lundi, ont fait 16 morts supplémentaires.
L’offensive des UMP a eu lieu un jour après que des extrémistes islamistes soutenus par les États-Unis ont lancé une contre-attaque contre les troupes syriennes et leurs milices chiites alliées à Alep. Le bombardement sans discrimination de zones civiles par l’ancien Front al-Nusra, affilié à Al Qaida, qui a coûté la vie à des dizaines de personnes au cours du week-end, n’a pas empêché les médias américains de saluer la mission.
Cela démontre une fois de plus le caractère totalement réactionnaire de la politique impérialiste américaine dans la région. Son soutien explicite aux extrémistes islamistes en Syrie a encore enflammé la fracture chiite-sunnite en Irak et en Syrie et pose le danger immédiat d’une nouvelle escalade du conflit dans les deux pays. Ces fortes tensions sectaires ont été grandement exacerbées par l’invasion et l’occupation de l’Irak par les États-Unis en 2003, lorsque Washington a exploité sans pitié les animosités sunnites et chiites pour installer un régime de pantins à Bagdad.
Les milices chiites des UMP, qui sont nominalement sous le contrôle du gouvernement irakien mais qui reçoivent le soutien de l’Iran, ont promis samedi de reprendre ce qu’elles considèrent comme un territoire chiite en Irak, avant de rejoindre le conflit en Syrie du côté du régime d’Assad. « Après avoir nettoyé toutes nos terres de ces bandes terroristes, nous sommes tout à fait prêts à aller dans n’importe quel endroit qui représente une menace pour la sécurité nationale irakienne », a déclaré le porte-parole des PMU Ahmed al-Asadi à Bagdad.
L’intervention des milices chiites soutenues par l’Iran en Syrie mettrait à mal la stratégie de Washington visant à provoquer un changement de régime à Damas, ainsi que la perspective d’affrontements entre les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN d’un côté et l’Iran et la Russie de l’autre.
Lors d’une réunion des ministres russe, iranien et syrien des Affaires étrangères à Moscou vendredi pour discuter du conflit syrien, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Muallem a déclaré que son homologue russe Sergueï Lavrov avait accepté de prendre des mesures pour empêcher les combattants de l’État islamique de traverser la frontière irakienne. « Je suis heureux d’entendre M. Lavrov confirmer que nous allons empêcher l’ÉI d’atteindre Raqqa », a-t-il dit. Que cette réunion ait discuté ou non de l’offensive imminente des UMP, il est clair que toute tentative de la part de la Russie ou de l’Iran d’intervenir pour couper le flux de combattants de l’ÉI en Syrie ne ferait qu’accroître davantage le potentiel d’affrontements militaires avec les États-Unis.
La Turquie a réagi avec préoccupation à l’intervention des UMP, avertissant que si la population turkmène significative à Tal Afar était menacée, elle pourrait prendre des mesures militaires pour les défendre. La Turquie a déployé plusieurs centaines de troupes dans une base militaire de Bashiqa, au nord-est de Mossoul, où elle a formé des milices turkmènes sunnites et prêté un soutien militaire à l’avance de Peshmergas sur le territoire de l’ÉI.
En plus de s’opposer à la consolidation par les UMP d’une région dominée par les chiites autour de Tal Afar, Ankara est également troublé par l’influence croissante de l’Iran. Il est déjà en litige avec le gouvernement dominé par les chiites à Bagdad, qui prétend que le déploiement turc à Bashiqa est illégal. Le président Recep Tayyip Erdogan a indiqué dans une série de discours belliqueux au cours des dernières semaines que la Turquie est déterminée à revendiquer un rôle beaucoup plus important en Irak et dans tous les territoires de l’ancien Empire ottoman.
Mercredi dernier, le président américain Barack Obama a passé un appel téléphonique d’une heure à Erdogan pour discuter la stratégie américano-turque en Irak et en Syrie. Il a salué la participation turque dans le nord de la Syrie, où les forces turques sont intervenues pour empêcher l’établissement d’une région contrôlée par le Kurdes à sa frontière, tandis que les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement formel à maintenir les frontières irakiennes.
En réalité, les différentes forces actuellement alignées contre l’ÉI poursuivent des objectifs mutuellement antagonistes qui menacent de déchirer l’Irak. Selon certaines informations, les troupes gouvernementales irakiennes qui avancent ont déployé des banderoles et des drapeaux chiites dans des zones qu’ils ont prises, y compris la ville chrétienne de Bartilla. « L’armée irakienne empêche nos gens de pénétrer à l’intérieur de Bartilla », a déclaré le président du parti démocrate chrétien Bet-Nehrain, Romeo Hakari à Voice of America.
Le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) Netchirvan Barzani a déclaré à un journaliste du quotidien allemand Bild, vendredi, que la conclusion de la mission de Mossoul serait suivie par une nouvelle poussée pour l’indépendance kurde. Après la reprise de Mossoul, a-t-il déclaré, les responsables kurdes rencontreront « des partenaires à Bagdad et parleront de notre indépendance ». « Nous ne sommes pas Arabes, nous sommes notre propre nation kurde. À un moment donné, il y aura un référendum sur l’indépendance du Kurdistan », a-t-il ajouté.
Le conflit croissant pour Mossoul a déjà forcé plus de 17 000 civils à fuir leurs maisons. Les médias américains et l’establishment politique ont cherché à préparer l’opinion publique au nombre élevé de victimes civiles en répétant les informations que l’ÉI utiliserait les résidents locaux comme des boucliers humains. Les pertes civils suite aux frappes aériennes menées par les États-Unis ou aux opérations des forces gouvernementales irakiennes sont en grande partie cachées, y compris l’appel lancé par Human Rights Watch pour une enquête sur une frappe aérienne alléguée la semaine dernière qui a tué entre 15 et 20 civils lors d’un enterrement près de Kirkouk.
Les Nations unies estiment que plus d’un million de personnes seront forcées de fuir, mais les places dans les camps, y compris dans ceux qui ne sont pas encore construits, ne devraient pas dépasser les 500 000. Les travailleurs humanitaires craignent également l’effet sur les civils qui fuient sans avoir emporté d’affaires personnelles à l’approche du froid hivernal.
L’aggravation des divisions sectaires qui se répandent dans toute la région depuis le déclenchement de l’offensive de Mossoul soutenue par les États-Unis ne fait que souligner le fait qu’aucune des puissances impliquées n’offre une sortie du bain de sang qui engloutit la population du Moyen-Orient. Alors que la principale responsabilité de la mort et de la destruction semées en Irak et en Syrie incombe à l’impérialisme américain, qui mène des guerres quasi-ininterrompues dans la région depuis un quart de siècle, les tentatives de la Russie et des puissances régionales comme la Turquie et l’Iran pour défendre leurs propres intérêts ne font que jeter de l’huile sur le feu.
(article paru en anglais le 1 novembre 2016)
La libération de Mossoul est ralentie par les USA
Téhéran (FNA) – L’armée irakienne fustige les USA car ils desservent l’opération de libération de Mossoul. Leur brouillage électronique perturbe les communications entre les différentes unités de l’armée. L’armée irakienne a signalé : « Les troupes de l’US Army ont perturbé les communications entre les forces irakiennes impliquées dans l’opération de libération de Mossoul. »
Afin de reprendre Tal Afar, et aussi empêcher les terroristes de s’enfuir en Syrie, les forces militaires irakiennes rassemblées, avec Hash Al-Shaabi (les forces populaires), ont lancé samedi leur opération militaire dans l’ouest de Mossoul.
Pendant ce temps-là, la Commission de sécurité et de défense du parlement irakien a confirmé que la progression de l’armée de volontaires irakiens dans l’ouest de la ville de Mossoul, a déjoué la combine US visant à favoriser la fuite des terroristes d’ISIL vers la Syrie.
Au cours de la plus vaste opération militaire pour la ville de Mossoul, la poussée de Hashd Al-Shaabi a empêché les USA d’aider les hauts commandants d’ISIL de s’enfuir de la partie occidentale de la ville de Mossoul vers la Syrie.
La commission parlementaire a souligné que Washington avait l’intention de répéter le scénario de Falloujah, aider les commandants d’ISIL à s’échapper en Syrie.
Plus tôt, lundi après-midi, les premières unités de l’armée irakienne sont entrées dans la région stratégique de Al-Karama, au sud-est de Mossoul.
Al-Karama est la première région de Mossoul où l’armée irakienne soit entrée depuis que les terroristes d’ISIL se sont emparés de la ville, en juillet 2014.
Dans la matinée de lundi, les forces militaires irakiennes rassemblées ont donné le coup d’envoi d’une nouvelle série d’opérations militaires dans la province de Ninive. Elles ont convergé de trois directions vers les parties orientales de Mossoul, après avoir pris le contrôle de la vaste bande de terre entourant les quartiers de la ville.
Les médias en langue arabe ont rapporté : « Les forces irakiennes ont entamé leur avancée vers la rive orientale du Tigre, près de la ville de Mossoul. »
L’opération militaire vers la partie orientale de Mossoul a démarré le 15e jour de l’opération de libération de la ville.
Entre-temps, les sources irakiennes ont révélé qu’ISIL avait posé des mines et posté des tireurs d’élite sur la rive orientale du Tigre.
Dimanche, Ahmad Al-Assadi, porte-parole de l’armée de volontaires irakiens (Hashd Al-Shaabi), a annoncé qu’il y a environ deux semaines, le collectif des forces militaires du pays s’est emparé de dizaines de villages depuis le début de l’opération de libération de Mossoul.
Al-Assadi a déclaré : « Le collectif militaire irakien a repris à ISIL 100 villages à l’ouest de la ville de Mossoul. »
Il a noté qu’au cours des 12 derniers jours, au total, 20 véhicules d’ISIL chargés de bombes, ont également été détruits à l’ouest de Mossoul.
Toujours dimanche, tandis que le collectif des forces irakiennes poursuit sa poussée pour libérer Mossoul de l’emprise de groupe terroriste, des sources locales ont signalé que, dans les quartiers abandonnés par ISIL, les terroristes ont largement disséminé des bombes. Ils les ont cachées dans des jouets et d’autres objets qui attirent enfants et civils.
« ISIL utilise des jouets parce que les terroristes savent que les Peshmergas ne les toucheront pas, mais que les enfants le feront, » a déclaré le colonel Nawzad Kamil Hassan, un ingénieur qui signale que son unité a déminé plus de 50 tonnes d’explosifs dans les quartiers qui étaient sous le contrôle des terroristes.
Dans les zones où régnait ISIL, le groupe terroriste a entrepris de cacher des bombes avant de battre en retraite. Un jouet, une carte à jouer et une montre abandonnée, tous sont des détonateurs conçus pour susciter la convoitise d’un civil revenu chez lui, pouvant être mutilé ou tué par l’explosion.
Vous aurez remarqué sans difficulté que les missiles et bombes français vendus à l’Arabie Saoudite et au Qatar, engins mortels utilisés pour tuer des Yéménites par centaines, n’éveillent pas la curiosité des journaux « de 20 heures »… pas plus que les autres. Remarqué aussi que, quand il décide de lâcher ses Rafale, Hollande est certain qu’ils ne vont pas toucher un cheveu d’un innocent.
N’étant pas pilote de chasse, ni doté des ailes d’un ange, c’est donc aux côtés des gens ordinaires, depuis le plancher, que j’ai vécu à peu près tous les bombardements depuis un demi-siècle de guerres. Et je peux vous assurer que les bombes, même « chirurgicales » tuent. Et surtout des innocents. Pour entrer dans l’intime, j’ai aussi fait du journalisme pour tenter, modestement, de dire que les guerres ne sont pas jolies. J’ai échoué. François Hollande -et les supporters des tueries justes- n’ont toujours pas découvert que cette horreur provoque le chaos et la mort. A leur tour -un siècle plus tard- ces pacifistes à sens unique, militants des « frappes humanitaires », vivent-ils la sidération qui a touché de nombreux journalistes en 1914 ? Ceux qui couvraient le front au début de la Grande Guerre et qui titraient ainsi leurs articles : « Les balles boches ne tuent pas ! ».
Seules tuent les bombes russes et leurs clones syriennes. Et j’ose ajouter que les fameux « barils d’explosifs », lancés par l’aviation de Damas et qui, indignent à juste titre les Pujadas, sont moins meurtriers qu’un unique missile vendu par Matra. Je vais vous révéler un autre secret : la guerre c’est la guerre. Et c’est une saloperie. Et cela inclus donc les mortiers et obus, parfois chargés de gaz, lancés à Alep par les exemplaires djihadistes « modérés ».
Revenons aux fondamentaux : une guerre est toujours bonne. On dit « il nous faudrait une bonne guerre ». Sauf que l’appréciation, le sens du bon, change de champ quand on franchit la ligne de front.
Prenez l’exemplaire François Hollande, à l’époque de la si regrettée SFIO. Son maître Mitterrand, la cigarette au bec, a jadis copieusement bombardé douars et mechtas en Algérie… Pas de quoi faner une rose. Les chats ne faisant pas des chiens, Hollande est fidèle à la doctrine, c’est à son tour un Lucky Luke de la bombe. Un temps, comme le ridicule héros d’une opérette d’Offenbach, il a trépigné en poussant des cris : « Il faut bombarder Damas ! ». C’était supposer que les célestes et explosives ferrailles, chéries de l’Elysée, n’allaient tuer que des méchants ? Oublions qu’il y a deux mois, visant de fourbes et cruels djihadistes dans la région de Raqqa, les Rafale français ont volé les vies de plus d’une centaine de paysans. Hermétiques jusqu’au bout aux principes humanistes de la guerre d’ingérence, ces sans-dents ont ignoré qu’ils allaient mourir pour une juste cause.
Les indignations sont comme les guerres, asymétriques. Ainsi, pendant qu’à juste titre nous pleurons sur les martyrisés d’Alep (ceux des deux « camps »), équipés de bombes françaises l’Arabie Saoudite -aidée du merveilleux Qatar- pulvérisent des centaines de vies au Yémen. Qui en pleure ? Personne puisque les maîtres des sanglots, Le Drian et Pujadas, rient dans ce cimetière.
Je vois encore les yeux épouvantés des Serbes quand l’OTAN a fait pleuvoir les missiles Tomawak, ceux du bon droit, sur Belgrade et le Kosovo… Avant, en 1991, j’avais vu ceux des Irakiens purifiés eux aussi par le feu céleste. Avec dans le lot quelques bombes signées « Tonton », un président français qui ne mégotait pas avec les valeurs coloniales de son parti. La faute à Saddam Hussein. L’imbécile autocrate avait tenté de récupérer le Koweït, une version locale de « l’Alsace-Lorraine ». Une petite péninsule, en fait un bidon de pétrole, mis de côté par les Anglais quand ces derniers ont naguère dépecé le Moyen Orient en traçant les frontières au mieux de leurs intérêts.
J’étais donc à Bagdad le jour où un avion furtif US a largué deux bombes sur un abri d’al-Amirya. Quand je suis arrivé, le béton du bunker perforé était si brûlant qu’il a fallu des heures avant de pouvoir y pénétrer. A l’intérieur on a compté quatre cents femmes, vieillards et enfants, ou du moins leurs restes carbonisés. Avez-vous entendu dire que les Etats Unis se sont excusés pour ce crime ? Que le pilote a été mis en prison ? Que la CPI a diligenté ses implacables procureurs ? Non puisque cette justice « blanche » agit seulement contre les trublions noirs quand ils nuisent à l’Occident. Avez-vous entendu dire, aussi, que les bourreaux israéliens de Sabra et Chatila et leurs mercenaires libanais, où les bombes étaient des balles et des couteaux, ont été sanctionnés, simplement réprouvés ? Non. L’ONU a alors dénoncé « un acte de génocide » puis le monde juste, celui qui veille sur des Droits de l’Homme qui lui tiennent lieu de CAC 40, est revenu à ses vraies valeurs : l’argent.
Tout ce chaos de souvenirs pour vous répéter que la guerre ne porte jamais de dentelles. Qu’elle est, toutes bombes confondues, barbare et injuste. Et que ce ne sont plus les militaires mais d’abord les civils qui y perdent la vie. Imaginez les jours tranquilles du pilote de drone installé dans une chic banlieue américaine… Le midi il va chercher ses gosses à l’école, l’après-midi il tue, et le soir rentre chez lui pour tondre la pelouse ; avant de regarder une série à la télé. Elle n’est pas belle la mort.
Jacques-Marie Bourget
Chronique publiée dans le numéro de Novembre du mensuel AFRIQUE-ASIE.
Toute l’armée du califat de Daech pourrait être dirigée contre le gouvernement Assad et ses alliés - un scénario qui pourrait provoquer une certaine satisfaction à Washington
L’armée syrienne, le Hezbollah et ses alliés iraniens se préparent à une invasion massive par des milliers de combattants de Daech qui seront chassés de l’Irak lorsque Mossoul tombera. L’objectif réel derrière la "libération" de la ville irakienne planifiée par les Etats-Unis et tant claironné serait, selon l’armée syrienne, d’inonder la Syrie avec les hordes de combattants de Daech fuyant leur capitale irakienne pour leur « mini-capitale » de Raqqa à l’intérieur même de la Syrie.
Depuis des semaines, les médias occidentaux, et les experts américains qu’ils aiment citer, prédisent une combat jusqu’à la mort de Daech à l’intérieur de Mossoul digne du siège de Stalingrad - ou une victoire rapide sur Daech suivie par des combats sectaires entre Irakiens pour le contrôle de la ville. L’ONU met en garde contre les colonnes massives de réfugiés qui se déverseront de la ville assiégée. Mais les Syriens - après avoir été témoins de l’effondrement soudain et l’évacuation de Palmyre lorsque leur propre armée a repris l’ancienne ville syrienne plus tôt cette année - pensent que Daech va simplement abandonner Mossoul et essayer d’atteindre les zones de la Syrie qu’elle contrôle encore.
Déjà, les services de renseignement de l’armée syrienne ont entendu des rapports inquiétants d’une demande faite par Daech dans les villes et villages au sud de Hasaka - une ville syrienne contrôlée par les forces du régime et les Kurdes dans le nord du pays - pour installer de nouvelles sources d’électricité et d’eau en prévision d’un afflux des combattants de Daech en provenance de Mossoul. En d’autres termes, si Mossoul tombe, toute l’armée du califat de Daech pourrait être dirigée contre le gouvernement Assad et ses alliés - un scénario qui pourrait provoquer une certaine satisfaction à Washington. Lorsque la ville irakienne de Fallujah est tombée entre les main de l’armée et des milices irakiennes plus tôt cette année, de nombreux combattants de Daech ont immédiatement fui vers la Syrie.
Sayed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qui a envoyé des milliers de ses hommes pour combattre (et mourir) dans la lutte contre Daech et Jabhat al-Nusra en Syrie, a déclaré dans un discours marquant les commémorations de l’Achoura la semaine dernière que les Américains « ont l’intention de répéter le complot de Fallujah lorsqu’ils ont ouvert une voie à Daech pour leur permettre de s’échapper vers l’est de la Syrie » et a averti que « le même plan pourrait être mis en oeuvre à Mossoul. » En d’autres termes, une défaite de Daech à Mossoul encouragerait Daech à fuir ver l’ouest pour essayer d’abattre le régime Assad en Syrie.
Ces soupçons n’ont pas vraiment été apaisées par une série de commentaires de généraux américains et de sources militaires américaines au cours ces dernières semaines. Le commandant américain nouvellement nommé dans la région, le Lt Gen Stephen Townsend – à la tête de ce que les États-Unis ont pompeusement appelé « Opération Résolution Inhérente » - a dit que non seulement Mossoul, mais aussi la ville syrienne de Raqqa, seraient capturées « sous son commandement ». Mais qui croit-il va prendre Raqqa ? L’armée syrienne a toujours l’intention de se battre jusqu’à Raqqa par la route militaire de Damas-Alep à ouest de la ville, après une première tentative plus tôt cette année qui a été abandonnée plus pour des raisons politiques que militaires. La Russie semble penser qu’il est préférable de concentrer sa puissance de feu sur d’autres milices, en particulier al-Nosra / al-Qaïda, que à la fois Moscou et Damas considèrent désormais comme beaucoup plus dangereux que Daech.
Tous deux ont remarqué comment Nosra - qui a changé son nom à Jabhat Fateh al-Sham, le "Front de soutien du peuple du Levant", dans l’espoir d’effacer ses liens avec Al-Qaïda - est de plus en plus qualifiée par les politiciens et les journalistes occidentaux de « rebelles » [gras par le traducteur qui l’avait effectivement remarqué - NdT], ainsi qu’une pléthore d’autres milices qui combattent le régime syrien. Un général américain non identifié a été cité le mois dernier exprimant sa préoccupation que les forces chiites irakiennes pourraient s’emparer de la ville de Tal Afar, à la frontière irako-syrienne, afin de piéger les combattants de Daech en Irak - et empêcher ainsi leur fuite vers la Syrie. Il a été rapporté que Daech aurait abandonné Tal Afar il y a quelques jours.
Le magazine en ligne Military Times aux États-Unis (qui est, comme on dit, « proche » du Pentagone) a fait valoir que le général Townsend, qui a à peine 5 000 troupes étasuniennes sur le terrain en Irak et l’extrême nord de la Syrie, doit « poursuivre Daech en Syrie, où les Etats-Unis ont peu d’alliés sur place » - c’est le moins que l’on puisse dire - tandis que Townsend lui-même parle d’une « bataille longue et difficile » pour Mossoul. Il a également parlé d’un « siège » de Mossoul. Ce sont les terribles prédictions auxquelles les Syriens ne croient pas.
La propre armée d’Assad, avec ses 65 000 morts dans une guerre qui dure depuis maintenant cinq ans, a déjà été bombardée par les Américains à Deir Ezzor, où au moins 60 soldats syriens ont été tués - Washington a qualifié l’opération d’erreur - et se prépare maintenant à confronter l’énorme afflux de combattants de Daech qui pourrait traverser la frontière après la chute de Mossoul. Nasrallah lui-même y a fait allusion dans son discours. Il a suggéré que si les forces de Daech ne sont pas vaincues par les Irakiens eux-mêmes à Mossoul, alors les Irakiens - sans doute la milice chiite irakienne qui est l’un des fers de lance de l’armée gouvernementale - « seront obligés de se déplacer vers l’est de la Syrie pour combattre le groupe terroriste ».
Compte-tenu de la possibilité que les troupes syriennes et leurs alliés russes pourraient avoir à faire face à ce même groupe, il est peu étonnant qu’ils essaient de conclure leur capture des quartiers est d’Alep - quel que soit le coût en vies humaines - avant la chute de Mossoul.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Nov - 2:32
Retour de Syrie, par Alain Corvez
Une diplomatie aberrante qui met la vie des Français en danger Retour de Syrie
Invité par l’association Ahfad Ashtar –Les descendants d’Ashtar, ou Astarté, la déesse assyrienne de l’Amour et de la Fécondité, présidée avec une inlassable énergie et un patriotisme vibrant par le Dr. Ayssar Midani -, à venir donner une conférence à l’université de Damas sur la géopolitique régionale et mondiale de la guerre en Syrie, j’ai passé quatre jours intensément riches en rencontres et échanges chaleureux avec des Syriens de tous milieux et origines, heureux de voir un Français (j’étais accompagné du journaliste et écrivain Richard Labévière, grand connaisseur de l’Orient compliqué, souvent ostracisé par les médias officiels pour cette raison même) exprimer des vues différentes du gouvernement français sur la crise tragique entretenue en Syrie par les Occidentaux, c’est-à-dire les Etats-Unis et ses alliés, ou plutôt ses affidés, européens.
Le fond du sujet est là : le terrorisme qui dévaste la Syrie, contre lequel elle résiste héroïquement avec l’aide de ses alliés, est le même que celui qui menace directement la France et ses voisins européens, sans compter la Russie et la pauvre Afrique qui n’en peut plus de l’incohérence de notre politique. Il est temps de prendre conscience de cette réalité sanglante et d’y faire face en changeant radicalement d’attitude vis-à-vis des états qui luttent contre lui en première ligne : Syrie, Iran, Russie, Irak, aidés par le Hezbollah libanais et en arrière-plan la Chine. Cette dernière, qui a conclu récemment des accords militaires avec Damas, sait que plusieurs centaines de ses ressortissants Ouïgours se battent avec les terroristes islamiques, notamment dans les quartiers est d’Alep et à Idlib.
Ces états et le Hezbollah ne se battent pas contre DAESH, Al Nosra -devenu Fatah al Sham pour permettre aux organismes de Washington de le considérer comme un « modéré »-, ou les centaines d’autres brigades islamistes aux échanges osmotiques continus, simplement pour respecter une alliance ancienne mais pour défendre leurs propres intérêts nationaux essentiels, sachant bien qu’ils sont la cible suivante de ces organisations terroristes dont tous les experts savent aujourd’hui qu’elles sont sous contrôle des services états-uniens depuis l’époque de la guerre afghane contre l’URSS.
(Voir mon article publié par la RDN -Revue Défense Nationale- le 20 juin 2014, sous le titre : Billet Irak)
Les EU n’ont jamais eu peur de l’Europe qu’ils ont sous leur emprise depuis la fin de la guerre avec le plan Marshall. Mais après avoir craint l’URSS, ils ont aussitôt après son effondrement considéré qu’ils avaient une mission quasi divine de faire adopter par la planète entière les codes et les normes du mode de vie américain. Suivant les conseils de Zbignew Breszinski exposés dans son œuvre magistrale « Le grand échiquier », il fallait empêcher une quelconque puissance de dominer ou contrôler l’Eurasie, région essentielle, cœur du continent recelant les ressources énergétiques indispensables aux économies du monde.
Un rapport secret des agents de la CIA à leur Centrale datant de 2006, dévoilé par Wikileaks depuis, explique au sujet de la Syrie que le Président Bachar el Assad a depuis son accession à la présidence en 2000 engagé son pays dans des réformes politiques, sociales, économiques, financières, apporté Internet et revu le statut de la presse, tout en continuant la politique laïque de son père, et connaît de ce fait une adhésion de la majorité de la population. Comme cette politique laïque et arabe de défense des droits des Palestiniens et des nombreux réfugiés irakiens qu’il héberge est contraire aux intérêts des Etats-Unis et d’Israël, les agents recommandent de s’appuyer sur les Frères Musulmans syriens qui sont, bien que matés et étouffés depuis les années 80, la seule organisation politique structurée susceptible de porter un jour la révolte pour renverser le pouvoir. Il faut donc être en contact de sympathie avec eux et leur apporter toute l’aide possible.
Ce document est d’une clarté telle qu’on se demande pourquoi si peu d’experts en ont parlé, car enfin, il dévoile clairement la stratégie étatsunienne pour l’ensemble du monde arabe : porter l’Ikwan, la confrérie des Frères Musulmans, au pouvoir partout par des révolutions qu’ils savent présenter comme des révolutions démocratiques qu’on appellera « printemps arabes ». On verra d’ailleurs en 2011 que les monarchies du Golfe amies de Washington ne furent pas touchées par cet élan populaire et démocratique, en dehors de Bahreïn où la révolte de la majorité chiite fut écrasée dès le début dans le sang par l’armée séoudienne.
Califat ottoman et Union Européenne
Afin qu’aucune force ne s’oppose à leur contrôle des richesses énergétiques immenses de la région, le plan états-unien pour le Moyen-Orient est de favoriser partout l’accession des Frères Musulmans au pouvoir, et, à défaut, d’y créer ou entretenir le chaos afin qu’aucune force étatique ne leur soit hostile. Ce plan rencontre en outre les intérêts stratégiques d’Israël qui se félicite de n’avoir aucun état arabe solide contre lui. Il rencontre aussi les ambitions turques de rétablir un califat ottoman sur les ruines des états-nations de la région : l’AKP, parti des Frères Musulmans au pouvoir à Ankara est l’outil d’Erdogan, qui a transformé le régime parlementaire turc en régime présidentiel, pour mettre en œuvre cette politique islamiste à vues impériales. Aujourd’hui l’armée turque est présente sur les territoires syrien et irakien sans autorisation des gouvernements et profite de sa complicité militaire avec les Etats-Unis pour lutter contre l’irrédentisme kurde, l’épine qui la torture en permanence.
Madame Boutheina Chaabane, la Conseillère du Président Assad me fit remarquer avec une grande pertinence qu’il existait une analogie frappante entre le plan de califat ottoman d’Ankara et le plan de l’Union Européenne, Bruxelles s’évertuant à supprimer les états-nations d’Europe pour établir un ensemble supranational sur les ruines de tous les particularismes nationaux et les cultures qui les expriment. De fait, si la mondialisation est une réalité géographique, sociologique et politique incontournable, le mondialisme est l’idéologie soutenue par la finance internationale qui, s’appuyant sur la première puissance économique et militaire mondiale, vise à détruire toutes les entraves à son appétit prédateur de conquête de biens – frontières, états forts – pour laisser la libre concurrence marchande sans obstacles, ainsi qu’il est écrit dans les traités fondateurs de l’UE, thuriféraire de la concurrence libre et non faussée, appuyée sur une Défense absolument engerbée dans l’OTAN. Le capital doit pouvoir placer ses avoirs pour le plus grand rendement n’importe où, y compris en Chine devenue une économie capitaliste toutefois contrôlée par une direction centralisée, sans autre régulateur que les marchés, et sans état fort qui s’y oppose, au détriment en premier lieu de l’économie états-unienne anémiée ; c’est ce que dénonce Donald Trump qui veut forcer les plus grands fonds de pension, essentiellement basés à Wall Street et à la City, à rapatrier leur avoirs pour les injecter dans l’économie intérieure : on comprend que tout le système se déchaîne contre lui mais aussi que les citoyens le soutiennent contre vents et marées.
Dès la fin de la dernière guerre mondiale, les Etats-Unis ont su créer un glacis européen à leur service face à la menace soviétique en Europe. Après la chute de l’URSS, en 1990-91, n’ayant plus aucun rival dans le monde, ils ont considéré que c’était leur rôle, presque de façon messianique, d’apporter à l’ensemble de la planète les bienfaits du mode de vie américain. Mais depuis vingt-cinq ans la Russie, sous la houlette de Vladimir Poutine, est sortie des cendres où Boris Eltsine l’avait enfouie, et s’affirme désormais comme un pôle civilisationnel ancré sur la foi orthodoxe, et une puissance émergente, au même titre que l’Inde, la Chine et l’Iran sur d’autres valeurs spirituelles. Les BRICS prennent corps un peu plus chaque jour et s’organisent dans des projets économiques, financiers, politiques et stratégiques, notamment avec l’immense projet de nouvelle route de la soie et de ceinture maritime. La suprématie totale états-unienne est finie, même si elle est encore la première puissance économique et militaire du monde, pour combien de temps ?
Les experts avisés de Washington l’ont compris et deux courants s’affrontent qui s’expriment dans la campagne actuelle :
– ceux qui veulent adapter les EU au monde nouveau en cessant les interminables guerres, même celles menées avec les soldats d’alliés dociles, et en négociant de nouveaux équilibres avec le monde,
– et ceux qui refusent ce déclin pourtant inexorablement réel, en cherchant à prolonger une suprématie impossible, créant au minimum le chaos pour empêcher les adversaires supposés de s’imposer. Le dollar, devenu monnaie de papier qui finance leur dette abyssale mais non plus leur économie, doit rester la monnaie universelle et les velléités des BRICS de s’en affranchir doivent être combattues, y compris par des opérations militaires apportant ce chaos.
Désinformation
Pour atteindre leurs objectifs les Etats-Unis disposent de médias chargés de défendre la stratégie états-unienne partout dans le monde. Dépendant de la Maison Blanche, le « Bureau of Public Diplomacy » (Bureau de diplomatie publique), appellation en forme de litote, dispose d’un budget énorme pour créer les scénarios qui présentent les Etats-Unis comme les défenseurs du droit et des libertés et justifient ses interventions militaires dans ce but. Les agences de presse relaient ces scénarios, ainsi que de nombreuses ONG financées par de généreux capitalistes et chargées, sous couvert de sentiments humanitaires, de dénigrer les opposants et d’encenser les Etats-Unis. Des mensonges éhontés sont diffusés, comme on l’a vu dans la description médiatique de la bataille d’Alep. Les médias décrivent la bataille de Mossoul comme la reprise par Bagdad et ses alliés d’une ville martyre conquise par Daesh en 2014, tandis qu’Alep serait le siège et l’attaque brutale de l’armée syrienne aidée par ses alliés contre ses propres habitants massacrés sous les bombes !
L’emploi d’armes chimiques par les rebelles, aidés en cela par l’Arabie et la Turquie, a été plusieurs fois imputé à l’armée syrienne avec diffusion de photos et vidéos de civils innocents victimes de cette barbarie, mais pas de combattants terroristes : quel gain tactique aurait l’armée syrienne à tuer des civils innocents ? Le mensonge a pourtant été répété par les gouvernements états-unien, britannique et français, encore récemment à l’ONU.
La Russie subit aussi cette désinformation depuis le début de son intervention militaire en septembre 2015 et encore récemment dans les combats d’Alep. Mais peu de journalistes ont repris l’information de l’attaque aérienne des avions états-uniens sur les positions de l’armée syrienne à Deir el Zor le 17 octobre dernier, tuant plus de 80 soldats syriens et permettant à Daesh de monter un assaut coordonné avec l’attaque pour prendre la position syrienne. « Une erreur » d’après le commandement états-unien !
Les médias contrôlés sont devenus l’arme de destruction massive la plus efficace pour déformer la réalité et manipuler les opinions publiques. Toutes les campagnes électorales aux Etats-Unis et en Europe, notamment en France, en sont l’illustration désolante.
Dans cette ambiance tragique, la résistance de la Syrie, aidée par ses alliés, à la volonté occidentale de renverser le pouvoir légal en soutenant les terroristes islamistes par tous les moyens restera un exemple historique. C’est en effet en Syrie que le destin du monde a changé : les renversements successifs et rapides de Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, Kadhafi en Libye n’ont pas été suivis du renversement de Bachar el Assad, comme je l’avais prédit, écrit et répété, parce que les conditions socio-politiques n’étaient pas comparables. En avril 2013 j’avais d’ailleurs intitulé une analyse publiée par la RDN dans une tribune datée du 3 mai :
[« La crise syrienne : creuset tragique de la naissance du nouvel ordre mondial. »/i]
Les vrais journalistes ont d’ailleurs commencé à dénoncer les mensonges éhontés sur la Syrie, même si certains ont du mal à s’émanciper de la propagande qui présente Bachar el Assad comme un tyran sanguinaire qui se maintient au pouvoir en massacrant son peuple avec l’aide d’une clique minoritaire. Si des erreurs initiales ont peut-être été commises à Deraa en 2011 dans la répression du soulèvement, c’est parce que les premières victimes de ces manifestations soi-disant pacifiques ont été des membres des forces de l’ordre et que le gouvernement savait par qui ces mouvements étaient manipulés. Comment aurait-il pu tenir bientôt six ans contre ces hordes fanatiques s’il ne disposait pas d’un fort soutien populaire, dans la population sunnite même qui ne veut pas des barbares au pouvoir. Les experts le savent d’ailleurs et c’est pourquoi ils ne veulent pas d’une solution politique et d’un vote libre. L’aura du Président, qui montre dans cette lutte tragique des qualités d’homme d’état et de courage, est grandie par cette adversité surmontée que les honnêtes gens lui reconnaissent.
Résistance
Il existera une analogie future entre la Résistance française à l’invasion nazie et la résistance syrienne aux hordes barbares venues de toutes les régions du monde. Le peuple syrien que j’ai rencontré ne veut pas dire de quelle religion ou ethnie il est mais il se groupe derrière son Président en espérant le retour d’une situation normale. Rappelons que l’armée est naturellement composée majoritairement de soldats sunnites puisque c’est une armée de conscription et que la grande majorité de la population est de cette religion.
Le Mufti de la République, Mohammed-Badreddine Hassoun, la plus haute autorité sunnite du pays, m’explique la nécessité de faire la différence entre les lois de l’état, qui sont des lois de contrainte pour permettre la vie harmonieuse en société, et les lois de Dieu qui sont des lois d’adhésion à l’Amour prôné par le Créateur. Je lui réponds en lui disant que Jésus est le fondateur de l’idée de la séparation de l’église et de l’état avec sa réplique aux Pharisiens : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il m’approuve et m’explique que la réunion des hauts dignitaires religieux de l’islam organisée cette année à Grozny par Poutine, avec la présence des responsables égyptiens d’Al Azhar, a été un moment important dans la dénonciation de la doctrine sectaire et terroriste du wahhabisme. En définitive, mes multiples rencontres avec les Syriens, responsables ou simples citoyens m’ont laissé l’impression d’un pays uni derrière ses dirigeants pour faire face à l’adversité. Les différences sociales, religieuses ou ethniques, se sont même effacées dans cette lutte commune.
J’ai rencontré un des dix députés kurdes du Parlement syrien, M. Omar Oussi, proche d’Ocalan, qui m’a assuré que cette crise a renforcé leur hostilité contre la Turquie et que la paix revenue, les Kurdes syriens seront des fidèles du gouvernement de Damas qui les défend contre les ambitions turques dans leur région du Rojava. Ils se démarquent des partis politiques kurdes irakiens qui ne sont d’ailleurs pas d’accord entre eux.
C’est pourquoi je ne crois pas à la réalisation d’une Syrie fédérale après cette crise tragique. Le sentiment national est présent dans la majorité du peuple.
Lutte contre le terrorisme
La menace terroriste en Europe, et particulièrement en France, est désormais trop forte pour que nous ne prenions pas immédiatement les mesures pour la combattre efficacement.
Nous devons nous rapprocher de ceux qui la combattent en première ligne, et mettre en demeure les états qui l’utilisent à des fins stratégiques de cesser tout soutien à cette plaie.
Nous devons reprendre des relations diplomatiques avec Damas, mesure préalable indispensable à la reprise d’échanges de renseignements avec les services syriens, les mieux renseignés du monde sur les réseaux terroristes et coordonner nos actions avec les Russes et les Iraniens qui ont aussi des informations précises sur l’organisation de ces nébuleuses criminelles.
Il est probable que les réseaux de Daesh, en voie de subir une défaite militaire sur les terrains syrien et irakien, vont demander à leurs candidats au suicide dont ils ont une réserve inépuisable en Europe et particulièrement en France, de commettre des attentats encore plus meurtriers que ceux que nous avons déjà connus. Je le dis ici et maintenant avec force : il serait criminel de ne pas chercher à déjouer ces attentats en s’informant auprès des services de renseignement étrangers qui peuvent permettre de déjouer une action terroriste en préparation. Dans la campagne présidentielle qui commence en France, si un nouvel attentat majeur se produit, le peuple français demandera des comptes aux politiques qui n’auront pas su les protéger en raison de l’obsession idéologique de vouloir renverser le gouvernement légal de Damas. La vie de nombreux Français est en jeu.
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 13 Nov - 10:21
Bonjour, Avec l'élection de Trump au titre suprême de président des Amériques, la figure géopolitique du moyen Orient risque de subir un remaniement car Trump réitère son souhait de ne plus collaborer avec les rebelles syriens (comprendre Al Nosra), Du coup Obama a décidé de faire le ménage et finalement abattre les dirigeants du Front al-Nosra. Il est aussi question dene plus s'enliser dans des guerres coûteuses et inutiles. Sans compter qu'il ne sera pas hostile à la Russie comme le programme de la Hillary le prévoyait. Ce qui sera beaucoup salutaire pour combattre Daech et les autres factions terroristes qui ne seront plus vu comme des rebelles. C'est tout bénéfice pour le peuple syrien - Orné
Donald Trump souhaite mettre fin au soutien américain aux rebelles syriens
Le président américain élu Donald Trump souhaite mettre un terme au soutien américain aux rebelles syriens. C’est ce qu’il a laissé entendre ce vendredi au Wall Street Journal. Il a réaffirmé sa position de campagne selon laquelle il voulait aider le gouvernement syrien à combattre Daesh. « J’ai un point de vue très différent des gens par rapport à la Syrie. (…) La Syrie se bat contre Daesh et il faut se débarrasser de Daesh. » Bien qu’il « n’aime pas du tout [M. Assad] », renforcer son régime est donc selon lui la meilleure façon d’endiguer l’extrémisme qui a fleuri dans le chaos de la guerre civile.
Le président élu a également insisté sur la nécessité de renforcer les liens avec la Russie. « Nous soutenons les rebelles contre la Syrie et nous n’avons aucune idée de qui sont ces gens. (…) » Si les États-Unis attaquent Assad, « nous finirons par combattre la Russie »
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 15 Nov - 10:19
Bonjour, Dans la série deux poids deux mesures médiatique, Ils se rendent coupable de mutisme complet face aux attaques chimiques perpétré par l'Ei. Mais rappelez-vous, il en a été tout autre quand il s'agissait d'accuser Assad d'employer des armes chimiques contre son peuple pendant des mois pour finalement découvrir que cela était faux ! Cette complicité des médias occidentaux et de plus en plus écœurante car on remarque qu'ils s'en fichent du sort du peuple syrien qui à chaque coup paye un lourd tribut. La seule chose qui les intéressent c'est leur propagande nauséabonde pro atlantiste. Orné
Syrie: l’Occident ignore des attaques chimiques perpétrées par les terroristes
Hier, le 13 novembre, les terroristes ont eu recours à des armes chimiques pour attaquer les positions de l’armée arabe syrienne à Alep. Cette fois-là, des frappes ont été menées dans les faubourgs de Karam al-Tarab à proximité de l’aéroport international. 28 militaires syriens ont été blessés lors de l’attaque chimique qui était une revanche des terroristes incitée par de récentes avancées de l’armée gouvernementale, dit le commandement des forces syriennes. Cet incident était le troisième cas de l’utilisation de matières toxiques au cours de ces derniers 15 jours.
Il est à noter que l’attaque précédente a eu lieu le 3 novembre quand des obus contenant des gaz toxiques ont été lancés dans le sud-est d’Alep. L’attaque chimique menée le 30 octobre par les extrémistes à proximité de l’Académie Al-Assad a fait un mort et au moins 40 civiles blessés. Selon les militaires syriens, dans tous ces cas, les terroristes ont recouru à des armes chimiques à base de chlore. La communauté internationale a complètement ignoré l’utilisation des substances toxiques par l’opposition syrienne. L’ONU n’a qu’annoncé que ses experts « étudieraient les détails ». Une enquête n’a pas même été entamée. La veille, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a publié un rapport où elle accusait l’EI mais aussi la Syrie d’avoir utilisé des armes chimiques. Le texte prévoit également l’introduction des sanctions contre des infrastructures militaires et scientifiques syriennes. Dans ce cas-là, le Ministère des Affaires étrangères a tout à fait raison d’avoir condamné cette résolution en la qualifiant de subjective. Il est évident que des organisations internationales sont de parti pris, compte tenu de leurs accusations injustes d’avoir tué des civils d’ Alep ou d’avoir bombardé des écoles et des quartiers d’habitation. Il ne reste qu’à espérer que les soi-disant activistes occidentaux arrêteront d’accuser Damas d’attaque chimique et de « crime contre l’humanité » ainsi que de se taire devant les actes terroristes. source:https://journalinternationalblog.wordpress.com/2016/11/14/syrieloccident-ignore-des-attaques-chimiques-perpetrees-par-les-terroristes/
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"
Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"