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| L'Islam révolutionnaire | |
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| Sujet: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:39 | |
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L’Islam révolutionnaire Première partie
En juin 2003 dans le contexte de la guerre anglo-américaine contre l’Irak baasiste, le terroriste vénézuélien marxiste et musulman Ilich Ramirez Sanchez publiait un témoignage portant un regard particulièrement original sur les grandes transformations qui bouleversaient alors le paysage géopolitique mondiale. Depuis les prisons où il se trouve incarcéré ab libitum, l’aventurier et soldat politique comme il aime lui-même à se présenter, a voulu ainsi témoigner de son engagement au service ou contre les grandes forces architectoniques qui travaillent puissamment, à l’heure actuelle et singulièrement ces deux dernières décennies, le monde humain, les sociétés, les nations et les peuples. Ramirez Sanchez né dans une famille bourgoise de Caracas d’un père communiste et d’une mère catholique pratiquante, a incarné la rencontre détonnante du marxisme et de l’islamisme, deux idéologies qui se sont un moment fondues dans le tiers-mondisme… Idéologie elle-même aujourd’hui en déclin face aux progrès de la mondialisation, mais aussi de la confrontation sur le continent africain de deux impérialismes plus ou moins déguisés, aussi dévorant l’un que l’autre, celui de l’Amérique et celui de la Chine… Affrontement qui préfigure les guerres indirectes (Syrie, Irak, Liban) ou éventuellement directes, entre un bloc occidentaliste et un bloc eurasiatique (Russie, Chine, Inde, Iran), un choc qui se dessine ou se déroule déjà sous nos yeux, mais de façon imperceptible aux masses aveuglées par les médias. On lira donc, au regard des événements actuels, les analyses prospectivistes – et parfois prophétiques – d’un révolutionnaire inconnu des nouvelles générations mais dont le parcours aura été emblématique d’une époque charnière de l’histoire contemporaine : celle de la fin de l’empire soviétique et l’éphémère tentative des États-Unis d’établir une hégémonie planétaire. Extraits de “L’Islam révolutionnaire”. Éditions du Rocher juin 2003
_________ LE CHOIX DES ARMES
La lutte armée est non seulement licite mais elle devient une obligation religieuse et par conséquent un devoir moral quand il n’existe aucune autre alternative non-violente. Le martyre est le sacrifice de sa propre vie pour une juste cause, et il n’y pas de cause juste qui ne soit la cause de Dieu. Le terrorisme est parfaitement licite dès lors qu’il s’agit de terroriser l’ennemi. Croyez-moi ceux qui aujourd’hui gueulent comme des porcs que l’on égorge, sont les premiers a utiliser le terrorisme quand le besoin s’en fait sentir. Ils ne s’en privent pas. La différence est que leur hyper-terrorisme est baptisé de mots convenus et admissibles comme « mesures de rétorsion », « protection civile ». La guerre industrielle à grande échelle n’est bien entendu pas pour eux du terrorisme. Il n’y a que les armes du pauvre qui refuse l’asservissement à un ordre qu’il réprouve, qui soit qualifié de « terrorisme ». Celui qui se sert de B52, ceux qui refont la géographie, suppriment les montagnes et comblent les vallées à coup de bombes, celui qui au nom des droits de l’homme utilise des bombes à dépression, vous savez ces bombes qui suppriment l’oxygène et calcinent tout dans un rayon de cinq cents mètres comme au Vietnam et en Irak, celui dont les missiles de croisières frappent les infrastructures civiles, des usines pharmaceutiques comme à Khartoum ou des ambassades comme à Belgrade, celui dont les drones de combat foudroient les noces et les passants dans les villages et sur les routes d’Afghanistan, celui dont les blindés, les F16 ou les hélicoptères pilonnent Jenine, Gaza, Bethléem jusqu’à entasser ruines sur ruines, celui dont les projectiles à uranium appauvri disséminent dans l’atmosphère des aérosols de poussières létales, celui-là n’est évidemment pas un « terroriste », son action est licite, les morts qu’il engendre sont légitimes, ce sont des cadavres démocratiques. Ce « terrorisme » officiel, ce terrorisme d’État, bénéficie, il va sans dire, de l’indulgence plénière des média. Quel journaliste a jamais stigmatisé en février 1991 le recours aux air-fuel bombs pour anéantir les fuyards du Koweït. Ces fuyards étaient peut-être des « pillards » comme cela a été dit, mais quelles « lois et coutumes de guerre » peuvent justifier d’utiliser des engins qui créent à la fois un vide atmosphérique et opèrent la crémation instantanée de tout ce qui se trouve alentour et sur des hommes désarmés qui fuient dans des véhicules civils ? L’on a gardé en mémoire les images effroyables diffusées par la presse - sans commentaire désapprobateur puisque dans le cas des irakiens le meurtre de masse est une chose normale - de ces colonnes de véhicules civils calcinés, de ces conducteurs restés à leur volant et carbonisés avec leurs passagers ? C’est cela votre façon de faire la guerre ? Alors vous me faites rire, arrêtez de donner des leçons de morale ! Toute cette mise en scène, cet immense show de la mémoire pour les trois mille victimes des tours jumelles, innocentes ou pas, a quelque chose d’indécent parce que pour vous en vérité la vie humaine n’a aucun prix, si ce n’est en termes de rendement publicitaire. En tout cas une chose est certaine, la vie des arabes, musulmans ou chrétiens, ne vaut pas celle d’un américain – valeur toute symbolique d’ailleurs - cela malgré vos tombereaux de déclarations tonitruantes sur l’égalité des hommes et des peuples. Et ça, vous nous le démontrez tous les jours. Vous nous le jetez à la face avec vos commentaires si complaisants de la répression impitoyable qui s’est abattue sur les territoires « autonomes ». Chez vous, rares sont ceux qui s’indignent bien fort ou bien longtemps, de ce « deux poids, deux mesures » perpétuel, de cette balance inégale qui penche toujours du côté du pouvoir et de l’argent, et ceux qui sont simplement honnêtes, qui voient les choses telles qu’elles sont, avec un minimum d’équité, ne sont hélas qu’une très maigre minorité. Je reviens sur les crimes de guerre, ces crimes contre l’humanité qui ont été le lot quasi quotidien de l’opération « Tempête du désert » de 1991. Au meurtre froid des fuyards de Koweït City - car depuis quand s’attaque-t-on à des colonnes civiles comme à cet autobus d’Albanais fuyant le Kosovo ? – et parmi les épisodes les plus représentatifs d’une politique de massacres froidement planifiés, il conviendrait d’ajouter les centaines – évaluation reconnue par les britanniques – voire les milliers de fantassins irakiens enterrés vivants, après trois semaines de bombardements infernaux, dans leurs abris souterrains par les bulldozers anglo-saxons lors de l’avancée des troupes coalisées. Je ne me souviens pas que les officiers et les soldats français décorés de la Croix de guerre pour l’opération Daguet, aient jamais dénoncé de tels faits qu’ils avaient pourtant eu à connaître. Le droit de réserve est une excuse trop facile. France, patrie des droits de l’Homme ! Aujourd’hui Scharwzkopf, le commandant en chef de la Guerre du Golfe, en bon technicien de la chose militaire, disserte savamment sur la « bataille d’annihilation » faisant un judicieux parallèle avec la bataille de Cannes qui vit la destruction totale des légions romaines – trois cents romains tombaient par minute – sous les coups de la coalition carthaginoise d’Hannibal. Shwarzkopf pense qu’il eut mieux valu « détruire » d’avantage, et sans doute même la totalité des forces ennemies, c’est-à-dire quelques centaines de milliers d’hommes supplémentaires. Je parle sans erreur de plusieurs centaines de milliers de morts. Officiellement pour une bonne centaine de ses soldats tombés « au champ d’honneur », c’est une multitude innombrable d’irakiens qui eux sont tombés dans l’oubli le plus absolu. Le grand chef yankee raisonne avec un calme extrême en terme de destruction humaine massive. Sa pensée est purement quantitative, ce qui en soi n’est pas absolument choquant. Après tout il ne fait que parler en spécialiste de l’ingénierie de la destruction et il n’est pas à mes yeux le plus coupable. Au moins lui ne cherche pas un habillage moral à l’accomplissement de sa tâche. Ce rôle ignominieux revient aux politiques prêcheurs cyniques des croisades impérialistes. Considérez cependant un instant que jamais, ni le général Schwarzkopf, ni surtout ses patrons ne courront le moindre risque de devoir rendre compte un jour de leurs actes devant une cour de justice. Ce sort est réservé aux gueux, aux moudjahiddines capturés en Afghanistan, à Milosevic et aux siens, la justice est pour les vaincus et pour les responsables des guerres ethniques et tribales qui ravagent l’Afrique post-coloniale. Mais ces massacreurs artisanaux, ces épurateurs ethniques savamment manipulés et commandités, lorsqu’ils passent en jugement, ne sont là que pour accréditer l’idée que la justice existe, qu’elle s’exerce à l’encontre des méchants et qu’ainsi il est loisible de dormir la conscience tranquille. En réalité la justice internationale n’existe que pour masquer les vrais crimes, et d’une toute autre envergure, ceux qui ne seront jamais jugés, ceux qui sont et resteront, croient-ils, impunis… Sauf si Dieu en décide autrement. Qui a dénoncé ces crimes hors de quelques ghettos d’activistes intellectuels ? À propos de ces crimes sans limites, nous attendons encore les condamnation du clergé des droits de l’homme, les Human Right Watch et autres Amnesty International. Quand il s’agit des crimes de mass destruction curieusement ces grands humanistes n’ont jamais rien à dire ou à redire. Leurs indignations se font tout à coup carrément sélectives ! Ne parlons plus de la foule anonyme de ces malheureux enterrés vivants dans l’oubli et le mensonge. Ces faits sont connus et reconnus par les auteurs de ces tueries qui ont seulement essayé de les minimiser. Les preuves matérielles existent, nul ne songe à nier ces événements pourtant inconnus du grand public. Mais je pose la question, où sont les commissions d’enquête ? Quid des procédure pénales diligentées par les procureurs de la Justice internationale ? Quels média ont engagé des campagnes d’information et de dénonciation ? Et ne parlons pas non plus de la destruction du camp de réfugiés de Jénine, où sont donc passées les commissions internationales d’experts et de médecins légistes que la Yougoslavie autorisait hier à se rendre sur les lieux au lendemain du pseudo « massacre » de Raçak ? Que dire du sort des moudjahiddines ou des simples suspects palestiniens, arrêtés et torturés - au sens vrai du terme puisque le recours à la torture est légal en Israël, sans que personne ne songe à mettre cet état scélérat au ban des nations - dans les geôles israéliennes comme le sont les Jihadistes afghans à Guantánamo, hors et au mépris de toute légalité internationale ? La réponse est connue : ce sont des méchants et le droit ne s’applique pas pour eux. Alors dites-moi, qu’est-ce que le Droit ? Une fiction ? Et à quoi sert-il ? À opprimer ? Mais chacun sait que la vie de milliers arabes ne vaut pas celle d’un seul citoyen de la grande Amérique. La vie n’a pas la même valeur ici et là en dépit d’un mythe universaliste destiné à soumettre le faible à la loi et à l’arbitraire du fort. Cela nous le savons depuis toujours nous autres combattants, parce que nous sommes les précurseurs, ceux qui absorbent le premier choc de l’ennemi. Ceux qui, par leur sacrifice déchirent le voile du mensonge, et je ne répète ceci que pour marquer la contradiction fabuleuse qui existe entre les principes fondateurs de la démocratie universelle -celle que les yankees entendent nous imposer par la force - et la réalité vécue. Je l’ai dit à satiété et je le répéterai avec l’espoir de parvenir à forcer la cuirasse d’indifférence qui incarcère les consciences occidentales. Le jour où vous percevrez, dans sa vraie dimension, l’injustice faite aux peuples du Tiers-Monde, aux Arabes, à l’Islam, injustice née de la contradiction entre vos principes et vos actes, alors peut-être prendrez-vous la mesure de la violence faite à ces peuples, à ces hommes. Vous comprendrez peut-être à ce moment-là leur soif de justice et leur révolte. Alors vous saurez que cette injustice ne saurait se prolonger indéfiniment. Alors peut-être forcerez-vous vos gouvernements à changer leur politique. Mais cela semble bien improbable tant l’empire du mensonge s’étend toujours plus loin. Le fort domine le faible et cette soif de domination ne connaît pas de limite, telle est la vérité nue. En réalité la vie ou la mort des « Américains » importent peu aux autorités de Washington. Seule la valeur symbolique d’un mort compte pour les politiques parce qu’il est un accroc dans l’étoffe de la puissance. La guerre zéro mort n’est pas là pour rassurer ou satisfaire l’opinion à qui l’on peut de toute façon faire avaler n’importe quoi quand on y met le paquet. Zéro mort est avant tout le symbole de l’invincibilité, de l’invulnérabilité, c’est une représentation fétiche de la suprématie. Une suprématie qui affiche le luxe insolent d’exister au moindre coût, sans contrepartie. Nous sommes les meilleurs et sans prix à payer, surtout pas celui du sang ! De ce point de vue, à chaque nouveau conflit le rapport des human casualties entre les deux camps est proprement effarant. C’est là une dimension nouvelle de la guerre moderne et de ses abattoirs industriels, une disproportion incommensurable. Moins de cinq cents coalisés d’un côté dans le cas de la guerre de 1991, la plupart accidentellement, de l’autre plusieurs centaines de milliers. L’inégalité des morts a toujours existé entre vainqueurs et vaincus mais jamais à un tel niveau. Cela dépasse l’entendement, les chiffres à ce stade ne veulent plus rien dire. Des peuples entiers peuvent disparaître dans le silence médiatique, mais la planète sera en ébullition si un militant de la cause des peuples rappelle aux hommes, d’une seule balle tirée dans la nuque d’un assassin se pavanant sur le trottoir de l’une de vos capitales, le mensonge dans lequel ils se complaisent. Ce sont les États-Unis, doit-on le rappeler qui historiquement ont pris l’initiative de la construction et de l’emploi des armes de destruction massive. Elles ont été expérimentées à Hiroshima et Nagasaki contre des populations civiles alors même que l’état-major nippon offrait à l’Amérique une reddition négociée. Mais l’Amérique exigeait une reddition sans condition et pour ce faire elle n’a pas hésité à offrir à l’humanité un holocauste nucléaire. Atomiser quelques grosses dizaines de milliers d’humains n’est bien entendu d’aucune manière un acte de « terrorisme ». Qui oserait penser une chose pareille ? C’est la liberté en marche, l’avènement du règne démocratique, et pour apprendre aux gens à vivre, il est parfois utile, voire nécessaire, de commencer par les exterminer. Les États-Unis n’ont en ce domaine de leçons à recevoir de personne… Source: http://www.geopolintel.fr/article716.html |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:41 | |
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- L’Islam révolutionnaire
Partie II
TERREUR ET MENSONGE
Le mensonge et le terrorisme d’État entretiennent entre eux des relations consubstantielles. La guerre n’est que le prolongement d’une offensive psychologique préalable. Aucune domination n’est possible sans un asservissement des esprits, un muselage des langues, une censure morale et intellectuelle explicite ou implicite. Le terrorisme vrai, celui qui tait son nom et se couvre des dépouilles du bien et de la justice, est toujours annoncé et précédé par le terrorisme intellectuel. Il est donc impossible de traiter l’un sans évoquer l’autre. La qualification de terroriste et la réprobation morale qui s’y attache, sont bien sûr uniquement réservées à ceux qui font le sacrifice de leur vie pour une cause qu’ils estiment juste et presque toujours avec des moyens rudimentaires, voire artisanaux. Par contre, ce n’est pas le cas de ceux qui mettent en œuvre la guerre satellitaire, les armes de destruction massive, délivrées par les vecteurs balistiques, monopole de la super-puissance « Amérique ». Et si ses affidées peuvent espérer en posséder, les brandir voire les utiliser, c’est à la condition exprès que le « maître » en garde le contrôle absolu. Les vrais terroristes ne sont pas ceux que l’on croit, le véritable danger vient d’ailleurs. La nation du libre-échange et des lois anti-monopolistiques veut en effet, et pour elle seule, les armes de la terreur. Les « terroristes », ceux qui font la Une de vos journaux, les djihadistes, nos chouada, nos martyrs, armés de leur seule foi et avec des moyens matériels sans commune mesure avec ceux des maîtres du monde, commettent indéniablement un crime de lèse super-puissance. L’on ne s’attaque pas impunément aux parrains du Nouvel Ordre Mondial. Ces gens là n’acceptent ni ne tolèrent, en bons mafieux qu’ils sont, aucun défi, aucune concurrence, aucune résistance qui remettrait en cause une autorité qui doit être incontestée. Voyez en face la situation présente, aujourd’hui 18 Décembre 2002. La Communauté internationale représentée par les Nations Unies a consenti à descendre tous les degrés de la mascarade la plus grotesque. Quelle est la validité des Résolutions du Conseil de Sécurité, que valent les inspections en Irak, à part la valeur d’une bouffonnerie quand simultanément les préparatifs de guerre vont bon train ? Les jeux sont faits, et vous donnez à l’opinion mondiale la comédie du respect des formes. La notion même de légalité est tournée en dérision. Mais de qui vous moquez-vous ? Qui peut être encore dupe de cette farce qui s’achèvera dans un immense bain de sang ? Les mots que j’utilise pour stigmatiser la presse et toutes les grandes consciences morales qui ne se croient pas obligées de dénoncer à pleines pages la liquidation pure et simple de toute légalité internationale, ces mots ne seront jamais assez durs. Jamais aussi tranchants que les bombes qui ne manqueront pas un jour ou l’autre de vous rappeler à la réalité vraie, sans fard et sans faux-fuyants. Tout comme il vous faudra bien un jour admettre que vous avez inventé de toute pièce la violence urbaine qui gangrène vos sociétés. La drogue, la délinquance, le crime, le sida tout comme la pornographie, les modes musicales décérébrantes, la consommation sans frein de sous-produits, aussi bien alimentaires que culturels, qui vous empoisonnent le corps et l’âme, l’islam n’en est pas responsable. C’est votre « culture » et vous récolterez ce que vous avez eu la folie de semer. Vous devez en payer le prix. Et tant pis pour vous si vous avez laissé vos « bons » maîtres vomir l’ « ordre moral », qu’il soit chrétien ou musulman. Cependant, même quand on est prévenu, même quand on sait que tout ce processus n’est que l’actualisation de la logique interne du système, quand les masques tombent, la vérité dépasse tous les délires de l’imagination : votre aveuglement, votre lâcheté et votre duplicité sont réellement sans borne. Mais pour nous il n’est de soumission qu’à Dieu et nous nous devons à nous-mêmes un devoir de vérité, et c’est en cela que nous sommes dangereux… Bref, les États-Unis, les Anglais et leurs alliés mènent depuis longtemps la guerre terroriste totale, mais ils le font avec suffisamment de perversion pour que les hommes de presse qui regardent toujours du côté où on leur dit de regarder, et à travers eux le grand public, ne s’aperçoivent de rien. Par un tour de passe-passe orwellien il suffit de baptiser d’un terme convenable, moralement irréprochable, le terrorisme d’état pour qu’il glisse comme une lettre à la poste. De toute façon, les méchants, les autres, sont les « terroristes », ceux que l’on qualifie comme tels et vous, les bons, les anglo-saxons et tous ceux qui s’enrôlent sous la bannière étoilée, vous êtes les vengeurs, les justiciers et les gendarmes, les gardiens immuables de la Liberté. Il suffit de l’entendre pour le croire… Malgré tout, je suis toujours stupéfait par cet extraordinaire phénomène qui transforme la gent médiatique en un troupeau hémiplégique béat qui ne voit plus que d’un œil, n’entend plus que d’une oreille et dont la bouche n’émet plus que des semi-vérités ou plutôt de vrais gros mensonges, le plus souvent par omission. Le silence est une arme fatale, le vecteur absolu de la calomnie, de la désinformation comme pour toute pratique mensongère… Comment expliquer cela ? Conformisme, bêtise, ignorance, paresse, cécité atavique, mauvaise foi ? Laissons l’avantage du mensonge lucide aux plus doués et aux plus pervers d’entre ces faiseurs d’opinion, au moins ce ne sont pas des marionnettes prétentieuses. Car en fin de compte, le mal volontaire n’hypothèque pas l’espoir d’un amendement, d’un retour sur soi-même. Cependant, ce sont les plus redoutables et les plus néfastes parce que ce sont ces happy few, ces agents d’influence, qui donnent le ton au reste du troupeau médiatique. Je voudrais ici m’arrêter un instant sur un exemple qui à mes yeux illustre assez bien à le rôle tenu par les média pour accuser et diaboliser l’ennemi tout en réécrivant l’histoire pour les besoins de la « cause ». Quel journaliste oserait aujourd’hui mettre en parallèle l’indignation des anglo-saxons et de la presse française face au traitement que Saddam Hussein infligerait aux Kurdes, qui seraient régulièrement « persécutés » par le régime baasiste, avec le comportement de ces mêmes Anglais à l’encontre des montagnards du Nord de l’Irak, dans les années 1920 et 1930. Car à l’époque, des campagnes de bombardements massifs détruisirent de nombreux village afin d’amener à résipiscence d’irréductibles tribus du Kurdistan : Kurdes, Assyriens, Yézidis. En 1925, les Anglais iront jusqu’à bombarder à l’ypérite – le fameux gaz moutarde – le bourg de Solaïmaniya. Je les trouve dès lors assez mal venu de reprocher aujourd’hui de mettre en avant l’affaire d’Hallabja de mars 88 car de plus ce sont des firmes anglo-saxonnes qui avaient fourni les gaz de combat à l’armée irakienne. La politique anglaise de destruction d’habitats civils et autres objectifs démographiques, fut par la suite appliquée méthodiquement sur les zones tribales du Pakistan un peu trop turbulentes au goût de Downing Street. Ces campagnes de terreur aérienne étaient destinées à « rôder » les pilotes de la RAF et affiner la technique de destruction totale des villes par les airs et politique de terreur qui devait être pratiquée à grande échelle par le Strategic Air Command au cours de la Seconde Guerre Mondiale sur les populations civiles allemandes. Ce sont les mêmes Anglais qui aujourd’hui se posent en défenseur de la vertu et du droit des Kurdes à disposer d’eux-mêmes. Le général Pierre Rondot, a témoigné de façon très documentée sous un pseudonyme, de ces destructions massives de l’habitat kurde. Mais ce qui caractérise notre époque, c’est la façon hallucinante dont l’histoire est réécrite chaque jour au profit des maîtres du moment. Il y a de fortes chances pour que ce soient ces mêmes Anglais qui dotèrent l’armée irakienne des gaz de combat qui furent utilisés contre les Pasdaran, les Gardiens de la Révolution, et notamment contre les Kurdes lors de la bataille d’Hallabja en mars 1988, encore que selon de la CIA, la responsabilité pourrait logiquement en être imputée aux forces iraniennes qui ont elles aussi utilisé des gaz de combat dans cet affrontement… Il est vrai que les Anglais avaient eux-mêmes gazé d’autres Kurdes dans les années vingt, sur ordre de Churchill. Tout le monde sait aujourd’hui qu’avant d’être prétendument persécutés par le Baas, les Kurdes l’ont été par les Britanniques. L’arbre cache la forêt comme on le voit. Mais toutes les occasions sont bonnes pour parler dans vos journaux de « ces Kurdes fuyant les persécutions… ». Si la presse était sérieuse elle devrait se relire et tirer les conséquences de son inconséquence ! Je ne parle pas des exceptions trop rares, de ceux qui s’échinent de façon suicidaire à remonter le Niagara furieux de la désinformation ; ceux-là sont la plupart du temps confinés dans la sorte de no man’s land de la presse marginale, quand elle existe et sans distinction d’étiquette idéologique. Par contre on peut, dans la grande presse, trouver sans difficulté et à quelques pages d’intervalles, l’information et son contraire : les Kurdes de Sangate fuyant les persécutions du diable Saddam et un peu plus loin, un savant exposé sur les zones d’exclusion aériennes au Nord et au Sud de l’Irak, avec la description des zones autonomes kurdes qui fonctionnent hors de la juridiction de Bagdad, sous couvert des organisations des Nations Unies. Ces zones autonomes prospèrent grâce à la manne pétrolière et au pourcentage qu’elles perçoivent sur le transit licite ou illicite du brut vers la Turquie, à travers les montagnes, et aussi grâce aux fructueux droits de péage sur la contrebande. Ceci sans oublier ce qui leur est reversé par les Nations Unies au titre de l’aide prélevée sur le revenu pétrolier de l’Irak, au titre de la Résolution 946 du Conseil de Sécurité, dite « Pétrole contre Nourriture ». Tout cela trace un tableau insupportable de la plus sombre des persécutions ! Que l’on me dise comment les Américains peuvent en cette fin d’année 2002 acheminer armes et matériels dans un Kurdistan soumis à la persécution. Mais la contradiction ne fait pas peur à nos hommes de presse. Aussi flagrante soit-elle, elle n’embarrasse personne. Cependant la peur de la guerre réveille certains esprits et les média prennent leur lectorat pour plus bête ou plus aliéné – au sens marxiste - qu’il n’est en réalité. Certains dans le troupeau des lecteurs bronchent et renâclent, même si ces réactions, sensibles dans certains « directs » sonnent l’alarme ou si les « courriers des lecteurs » manifestent des réticences. A lire la presse entre les lignes, les échos assourdis parviennent jusqu’à moi. Le spectre de la guerre rend lucide. Qui d’ailleurs ne voit pas que l’horizon s’embrase ? L’exemple des Kurdes « peuple martyr sous la tyrannie sadamiste » est parmi tant d’autre une bonne illustration de l’incohérence et de l’incompétence journalistique, car il prépare des événements majeurs. Plus grave cette disposition à travestir les faits, de la façon la plus grossière n’est pas seulement due à la mauvaise qualité des rédacteurs, à l’insignifiance des chefs de service. Elle met en évidence le rôle bassement idéologique des média dans la propagande de guerre : il faut préparer le terrain psychologique avant l’offensive armée et pour ce faire le régime baasiste doit absolument être montré et dénoncé comme tyrannique, totalitaire, inhumain. Cela pour justifier a priori la prochaine guerre préventive. Tous les arguments sont bons et, plus c’est énorme, mieux ça marche. Il faut chauffer l’opinion pour lui faire admettre et accepter l’ « option » militaire et le recours à la force. L’Irak sous embargo, appauvri, assiégé est un état terroriste qui menace le monde. Les sauveurs du monde sont ceux qui assument l’éradication de la menace. Combien de temps cette rhétorique infernale tiendra-t-elle les peuples en lisière ? Combien de temps les gouvernements modérés de la vieille Europe se feront-ils les complices passifs ou actifs de l’impérialisme terroriste ? Une fois la réprobation publique acquise, elle servira le moment venu de paravent à toutes les exactions, à tous les crimes qui pourront être perpétrés contre le futur vaincu. D’avance toute la responsabilité en incombera au fauteur de trouble, au tyran impénitent. Et l’exécution judiciaire du régime honni servira à exonérer l’agresseur d’avoir à rendre le moindre compte de ses actes. Il est bien établi que la vie des méchants est sans valeur et ne mérite pas que l’on s’y arrête. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs et l’on ne rétablit pas la démocratie sans pertes humaines, autrement qualifiées de human casualties, ce qui fait plus chic. Si un navire rempli de réfugiés, venus chercher fortune sur les rivages dorés de l’Occident ou du moins l’imaginant ainsi, vient à s’échouer dans le Sud de la France et que ces réfugiés arrivent de Syrie et de Turquie, mais non d’Irak, comme ce fut le cas de ce bateau de kurdes yézidis, c’est aussitôt et automatiquement « la faute à Saddam ». L’occasion est trop belle de le stigmatiser une fois de plus et avec des « témoins » aussi criants de vérité, venus étaler leur détresse sur les blondes plages du Midi. Historiquement de nombreuses organisations politiques, pas toujours clandestines, d’idéologies révolutionnaire, nationaliste, irrédentiste ou religieuse, ont utilisé la lutte armée, qualifiée de « terrorisme » comme tactique. Aujourd’hui face à un ennemi surpuissant, ne faisons pas dans l’angélisme, dans certaines situations, quand le rapport de force est par trop défavorable, il n’y a d’autre choix que de le terroriser. Et s’il y en a un autre indiquez-le moi ! Ne me dites pas non plus que la guerre n’est pas inéluctable, que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », que tout peut aller pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistique et impérialiste possible, que la voie démocratique est la seule issue pour les gens raisonnables et civilisés, que le scrutin majoritaire est la panacée et qu’il garantit la justice universelle et tutti quanti. Tout cela ce sont des bobards bons à seriner à des masses lobotomisées et vivant en demi-conscience sous l’empire du mensonge. La voie démocratique est un fieffé mensonge, on ne le dira jamais assez. Vous savez comme moi que vos démocraties sont truquées, qu’elles ne sont qu’un paravent destiné à masquer les turpitudes et la corruption de vos classes dirigeantes et de vos bourgeoisies compradores toujours prêtes à se vendre au plus offrant, à brader leur pays à des intérêts étrangers. Vous savez comme moi que la guerre économique fait rage et que vos pays sont déjà peu ou prou des républiques bananières. Dans la division internationale du travail, la France s’est vue attribuer le petit rôle de musée de la gastronomie, de boutique en parfumerie et en articles de frivolité ; vos derniers titres de noblesse étaient la source Perrier et la Gauloise blonde, on n’en parle même plus. Actuellement les parlementaires américains n’ont pas assez de sarcasmes pour vilipender la prétention française, pour lui rappeler qu’elle est aux ordres, prête à se coucher le moment venu.... La guerre économique fait rage, elle impitoyable, elle n’épargnera ni la France, ni les Français. Il n’est d’ailleurs plus possible de la distinguer de la guerre tout court. L’Irak n’est qu’un épisode dans une série noire et l’exacte illustration de mon propos. Guerre politique autant qu’économique, où les enjeux énergétiques tiennent la place que vous savez. Mais au train où vont les choses l’Amérique va vous faire payer très cher votre esprit de fronde, cette exception française dont l’anti-américanisme a été l’un des plus beaux fleurons. Vous verrez que, vous aussi, irez comme supplétifs à la curée contre l’Irak, mais cela ne vous rachètera pas aux yeux des Yankees, vous resterez suspects. Qui ne comprend maintenant, qu’en termes économiques le mot guerre n’est pas une simple clause de style ? Qu’il ne s’agit pas de concurrence commerciale où les règles du jeu seraient respectées dans un relatif fair play, entre gens du monde… Non, tous les coups sont permis et les règles ne sont instituées que pour museler ou ligoter ceux que l’ « Amérique » appelle ses partenaires ou ses amis. Elle en change les règles à sa convenance, en fonction de ses besoins. Lorsqu’elle dénonce les mesures protectionnistes et les politiques des subventions, chez les autres, c’est pour mieux les pratiquer elle-même. Personne ne renâcle, puisque les négociateurs sont parties liées, qu’ils soient européens ou « américains », comme les Leon Britten et les Mickey Kantor, ils appartiennent aux mêmes clans, aux mêmes mafias. Les jeux sont faits et les négociations bi ou multilatérales ne sont que les oripeaux dont les économies européennes et les autres habillent leur défaite sur tous les fronts. Tout comme les résolutions du Conseil de Sécurité sont impératives ou lettres mortes selon le pays concerné. Expliquez-moi donc comment vous pouvez vous accommoder sans honte de telles fictions ? La contradiction atteint une telle ampleur qu’elle atteint la pathologie mentale ? Etes-vous schizophrènes ? De ce seul point de vue, le « terrorisme » est l’unique réponse que les communautés, les peuples qui n’ont pas encore été aspirés par le Maelström de la modernité, peuvent donner. Pour tous ceux qui ne sont pas encore entièrement contaminés et aveuglés par les vices moteurs des sociétés de consommation, il va de soi que cette action n’est que l’un des moyens de s’opposer à la tyrannie silencieuse du système. Il faut y voir la manifestation extérieure, non accidentelle, inéluctable du gigantesque affrontement qui oppose le Sud délaissé, exploité et sous-développé au Nord arrogant et cupide. J’irai jusqu’à dire que le « terrorisme » est une conséquence mécanique de votre inconséquence. Ne soyez plus les esclaves consentants du Moloch qui dévore l’humanité, qui la détruit matériellement et spirituellement - je vous renvoie à toutes les conclusions des scientifiques et des anti-globalistes sur l’état de la planète – prenez conscience et renversez la vapeur. Vous savez que j’ai raison, que mon propos n’est pas celui d’un esprit mis en cage qui tournerait en rond. Les événements sont là pour me donner raison et vous pressentez aussi que le terrorisme s’il ne se manifeste pas spontanément peut être utilisé, manipulé ou même organisé pour faire diversion. Pour que vous pensiez autre chose pendant que l’on vous prépare now l’Apocalypse ou pour mieux vous faire entrer sans réticence dans le couloir à sens unique des sacrifices et de la mort. La France va s’engager auprès des Yankees cornaqués par Israël dans la mise à mort de l’Irak. Elle en paiera le prix, tout se paye. Bien sûr ce sera la faute aux autres, pas à votre lâcheté… Mais le Sud n’est pas le seul concerné par l’impérialisme des « judéo-croisés ». Le Proche-Orient, le monde arabe dans son ensemble, ne sont pas seuls visés. De mon point de vue, la fin de la Guerre Froide n’a pas tout à fait rendu caduc la logique des blocs. Le Monde arabo-musulman n’est qu’une première ligne où le Continent Nord Américain doit consolider ses positions pour mieux « contenir » le bloc continental eurasiatique. Je suis assez porté à croire que l’objectif ultime des États-Unis n’est pas tant d’écraser l’Irak, qui n’existe plus militairement depuis février 1991, ni même ces deux ennemis déclarés de l’entité sioniste que sont la Syrie et l’Iran, que de prendre le contrôle de la ceinture énergétique, là où sont les gisements d’énergie fossiles, de l’Algérie jusqu’à la Chine. Cette nouvelle Route de la soie comme l’avait appelé le conseiller de Carter, Zbigniew Brzezinski, permettrait du même coup d’endiguer tout l’espace continental occupé par le « Vieux Monde ». Là où existe encore un héritage culturel, religieux et intellectuel vivace, qui constitue un terreau fécond et encore résistant à l’idéologie d’importation du « Brave New World ». Au fond, je ne suis pas loin de penser qu’à terme l’ « Axe du Mal », le vrai, devrait aller de Paris - en dépit de la trahison permanente de vos clercs - à Pékin via Berlin et Moscou. Vous devriez réfléchir à cela ! Pour l’instant, malgré le constant démenti des faits, vous vous accrochez à la fiction du dialogue. Les Munichois ne sont pas ceux aujourd’hui qui sont dans le camp d’un règlement négocié des crises, mais ceux qui acceptent que les États-Unis bafouent outrageusement les Nations Unies dont ils ne se servent que comme d’un paravent derrière lequel ourdir leurs complots contre la paix. Les Munichois sont ceux qui acceptent sans broncher que la légalité internationale soit foulée aux pieds avec un cynisme qui laisse pantois même les plus aguerris : les inspections onusiennes en Irak, ne sont évidemment qu’une pantalonnade, mais qui en tire les conséquences ? Les Nations Unies n’existent pas plus aujourd’hui que la Société des Nations à la fin des années vingt, qui le dit ? Alors pourquoi se faire complice des États-Unis en maintenant une fiction inutile ? Je pose ces questions du fond de ma cellule, sans vraiment attendre de réponse… Ces événements sont là pour nous rappeler que la négociation est un leurre, une ruse de guerre où le fort dicte sa loi au faible. C’est le moyen d’asseoir et de maintenir indéfiniment l’intolérable. La question palestinienne en est l’exemple par excellence. Cela fait trente six ans depuis juin 1967, que l’on négocie au prix fort la restitution des territoires spoliés. Cela fait 36 ans que les résultats de la négociation, à tous les niveaux, avant et après Oslo et Camp David, sont constamment remis en cause, en tout ou en partie. Qu’elle est sempiternellement renégociée, à chaque étape, pour chaque point apparemment acquis. C’est un puits sans fond, une histoire sans fin. La négociation en soi est un mensonge, une duperie, une perpétuelle tromperie, the deception game, un jeu pervers et inhumain. Les « Américains » ont joué ce jeu-là pendant douze ans avec les Irakiens, soufflant le chaud et le froid, lâchant du fil pour ensuite mieux raccourcir la ligne, mais en fin de compte le jeu du chat et de la souris se termine toujours de la même façon. Les gens avertis savent que tout cela a été programmé dès le départ, c’est pourquoi Schwarzkopf n’a pas conduit sa bataille d’annihilation jusqu’à son terme naturel, c’est pourquoi le « poisson » Saddam a été gardé dans le vivier Bagdadi, en prévision des grandes manœuvres devant permettre de redessiner la carte de la région, en prélude à celle de l’Hémisphère Nord au grand complet. Vous avez aussi saisi que dans le cas de la terre palestinienne, comme demain avec les intérêts pétroliers irakiens, le voleur revend à ses victimes bout par bout, après d’âpres discussions, ce qu’il lui a dérobé. Dans le derniers cas de figure, ce sont les compagnies pétrolières non-américaines qui se verront spoliées de leurs droits d’importation et d’exportation et qui devront passer sous les Fourches Caudines des exigences yankees en espérant qu’on leur consentira quelques miettes de contrat. Sur ce point, les négociations ont été engagées très en amont de l’ouverture des hostilités pour peser sur la politique des États par le biais de leurs intérêts pétroliers. La rupture apparemment suicidaire de Bagdad avec la société russe Lukoil n’a été que la conclusion de cette passe d’armes. Mais sincèrement les Russes et les Français, en se ralliant à l’agression yankee, espèrent-ils vraiment sauvegarder leurs parts des gisements irakiens. Je ne crois pas que leur « naïveté » pourrait aller jusque là ! Parce que négociations et discussions entre l’ogre et sa victime n’ont jamais qu’une seule finalité, endormir l’adversaire, temporiser, l’engager dans un processus irréversible au bout duquel il sera toujours floué et perdant. Jamais ce qui est promis n’est tenu, et tout ce qui a pu être concédé est ensuite repris. Les colonies « légales » ou sauvages caviardent les territoires dits « autonomes » tandis que l’on discute shekel à shekel sur chaque mètre carré restitué, des populations entières continuent à croupir dans les camps de réfugiés, à Gaza et ailleurs, ou vivent dans l’exil, ceci dans l’indifférence générale. Vient un jour, une heure où il faut dire non. Nos jeunes gens n’ont pas d’avenir, au sens fort, exact et brutal de ce mot : pas d’avenir, du tout. Essayez d’imaginer ce que signifie d’être enfermé à vie dans la cage du statut de réfugié, d’habitant assiégé des « territoires autonomes » ? Etes-vous seulement capable de consentir cet effort d’imagination ? L’impossibilité majeure pour l’égoïsme moderne est de se mettre à la place des autres. Il ne s’agit même pas d’aimer ou de ne pas aimer les Palestiniens, les Arabes, le Tiers-Monde mais de comprendre quelles peuvent être leurs pensées au spectacle de l’injustice de vos politiques. Ne soyez pas surpris alors qu’une fenêtre s’ouvre pour eux le jour où les Tours s’écroulent… Alors que vous approuviez ou non, vous trouverez un peu courte l’explication de l’action de nos chouada, au motif de leur seul « fanatisme ». Car ce sont bien des martyrs au sens littéral du mot. Des hommes et des femmes, jeunes et vieux, qui témoignent par leur sacrifice du désespoir de leur communauté, de leur famille, de leur condition, d’une vie dont le devenir leur a été volé avec leur terre, avec la constante dévaluation du prix des matières premières induite par une spéculation effrénée et par la corruption de leur propre bourgeoisie… Le sens du sacrifice pour Dieu et la communauté, l’incarnation du désespoir collectif sont une dimension bien plus importante que la « haine », la « judéophobie », le fanatisme religieux et toutes ces fariboles qui vous rassurent tant parce qu’elles rejettent l’ennemi dans les ténèbres du mal. Posez-vous donc la question : Et si vous étiez l’agresseur ou le complice du bourreau sans le savoir ? Par ignorance, par lâcheté, par volonté de ne rien savoir, par paresse ou par bêtise ? Ne vous étonnez pas alors qu’un beau jour le ciel vous tombe sur la tête. Le mensonge n’a qu’un temps, surtout le mensonge que l’on se fait à soi-même. Et le déni de justice en est un. Sans doute le peuple israélien a-t-il droit de vivre aussi, ensemble avec les Palestiniens, dans la paix, la sécurité et la dignité, mais cela ne sera jamais possible en dépouillant ces mêmes Palestiniens de leur droit fondamental à la paix, à la sécurité et à la dignité à leur souveraineté reconnue sur toute la Palestine mandataire. N’oubliez pas non plus qu’il ne faut pas associer stupidement l’islam à la révolte ou à l’élanrévolutionnaire comme tous vos idéologues pervers voudraient vous le faire accroire. L’islam confère à la voie révolutionnaire une dimension spirituelle et morale, absente de la doctrine marxiste bureaucratisée, il constitue actuellement de ce point de vue, le fer de lance de l’aspiration révolutionnaire, mais le sentiment de révolte existe indépendamment de l’islam qui n’est désigné comme cible que parce qu’il rassemble une élite consciente engagée en première ligne contre le totalitarisme libéral. Il n’y a ni exagération, ni abus de langage dans l’association des termes libéral et totalitarisme. La présomption de guerre totale contre l’Irak et, au-delà, contre les civilisations du Vieux Monde – qui vont de l’Atlantique à la Mer de Chine et dont l’islamest, bien entendu, partie intégrante – matérialise cette menace totalitaire. Seuls quelques poignées de militants avaient perçu cette montée depuis longtemps. Pour la première fois on peut espérer retenir l’attention sans passer pour un délirant ou un ennemi de la liberté. La seule menace pour l’avenir du genre humain est aujourd’hui incarnée par une « Amérique » théocratique et fanatique, assoiffée de puissance et de domination. Le 11 Septembre aura au moins servi à cela, en donnant aux États-Unis le prétexte nécessaire pour lancer leurs guerres de conquête, ils ont du même coup jeté le masque. La peur est bonne conseillère. Mêmes ceux qui sont le plus hostiles à l’islam, ceux qu’horrifient le plus l’action des moudjahidin et des chouada, se posent aujourd’hui des questions. Ils s’associent peut-être à la douleur des familles israéliennes meurtries dans leur chair par l’Intifada, mais ils ne peuvent plus ignorer la condition des Palestiniens. Leur rejet du monde arabe se tempère du sentiment de justice intrinsèque à l’âme humaine. Ils « savent » ! Ils savent parce que le sang des victimes leur éclabousse le visage par la fenêtre de leur poste de télévision, ils « savent » parce que l’on ne peut plus taire le nombre des victimes palestiniennes ni escamoter les ruines du camp de Jénine. Ils désapprouvent ceux que la presse qualifie de « kamikazes » pour travestir leur martyr, mais ils ne peuvent plus approuver non plus la répression parce que chacun sait en son for intérieur qu’il faut être deux pour briser le cycle de la haine. De la même façon, plus personne ne croit en la menace que ferait peser l’Irak sur la région, le Monde et l’Amérique. L’Irak du Raïs Saddam Hussein n’a évidemment plus les moyens de menacer quiconque. Les sites repérés par les satellites sont vides et qu’ont fait les inspecteurs des Nations Unies : du tourisme ? La fable ne tient pas, mais l’Irak est coupable sans avoir accès au dossier d’accusation, c’est un mauvais remake du Procès de Kafka. En un mot, c’est un cauchemar devenu réalité. Pas seulement pour les Irakiens qui attendent leur mort annoncé, et ils sont foule - parce que qui pourrait croire qu’il n’y aura ni tueries ni règlements de compte ? - votre « démocratie » va s’installer au prix fort en Mésopotamie, mais pour vous tous car à espérer que la casse soit limitée, vous n’avez pas fini d’en récolter les conséquences. Et qui sème le vent du désert… Je reviens sur l’association d’idée entre islam et terrorisme qui vise à conditionner les esprits. L’autre, l’alien, ne peut être que radicalement étranger. Il doit obligatoirement représenter des valeurs, une foi radicalement archaïque, sortie du fonds des âges, barbare… Il est vrai que l’horreur des massacres perpétrés en Algérie par des « groupes » manipulés, contribue à alimenter cette vision des choses. Disons le tout net, la folie meurtrière de quelques groupes de brutes arriérées n’a rien à voir avec le Jihad et encore moins avec l’islam et la vraie Foi. Certains de vos média se sont quand même faits l’écho, mais assez tardivement, des interrogations qui existent à propos des GIA algérien dont il ne fait aucun doute qu’ils n’aient été profondément infiltrés, et par conséquent manipulés, par des services ou factions du pouvoir militaire bien avant l’arrivée de Bouteflika aux affaires. Si vous ajoutez à cela le développement de la puissance mafieuse en Algérie, vous aurez compris que la dimension religieuse salafiste des GIA a cédé la place depuis belle lurette à des jeux de pouvoir particulièrement atroces, qui n’ont évidemment rien à voir avec la Révolution islamique. Le drame de l’assassinat des moines de Tiberihine est à ce propos très révélateur des aspects occultes d’une guerre qui ensanglante et meurtrit l’Algérie depuis quinze ans, mais qui ménage les intérêts pétroliers américains, lesquels prospèrent sans obstacle au Sud du pays. Mais nombreux sont ceux qui sont trop contents de réaliser des amalgames faciles mais efficaces entre islam et barbarie, pour entretenir une phobie anti-islamique bien avantageuse lorsqu’il s’agit de faire avaler à l’opinion, le moment venu, tous les dérapages et les génocides utiles à l’installation du nouvel ordre impérial. Bien des figures dominantes de la résistance palestinienne sont des arabes chrétiens comme Georges Habache, fondateur du FPLP, Wadih Haddad, chef historique des opérations extérieures du FPLP, Nayef Hawatmeh, fondateur du FDLP, Kamal Nasser, poète et militant palestinien assassiné de la main d’Ehoud Barak, à Beyrouth en 1973…. Pas seulement des « fanatiques musulmans », des fous de Dieu. Cela c’est l’image que les média essaient de plus en plus difficilement d’accréditer, d’imposer. Si l’intransigeance et la perversité du clan sioniste ne l’avaient pas emporté, tout restait possible. En l’absence de facteurs politiques de déstabilisation les communautés peuvent vivre en bonne entente, le passé en témoigne en ce qui concerne les juifs avec les arabes, mais l’équilibre est souvent précaire et l’harmonie suscite la jalousie de Shaytan. Personnellement je rejette tout sentiment de haine personnelle, de classe, religieuse ou ethnique, mais cette absence de haine ne me fait pas perdre le but et le sens de mon engagement contre l’oppression, pour une vraie liberté, contre les nouvelles idoles, en un mot pour la Justice et l’accomplissement de l’homme selon le dessein divin. Au-delà de tout objectif à terme, militaire ou politique, le « terrorisme » possède une finalité immédiate d’ordre « publicitaire ». La propagande armée est un classique de la guerre subversive à vocation révolutionnaire. Un enlèvement, un attentat ciblé, un assassinat, peuvent faire beaucoup pour révéler l’existence d’une cause jusque là inconnue du grand public, autrement dit de l’opinion, cette réalité impalpable et cependant toute puissante dans vos régimes libéraux. Seul le fracas d’une bombe ou le cadavre sanglant d’un valet du système, peuvent fissurer ou permettre de franchir la muraille de silence qui entoure toute opposition authentique au sein du système. Les sociétés démocratiques interdisent littéralement la libre parole qui est au mieux une fiction, au pire un fantasme. C’est à peine si elles tolèrent, et encore pour contrôler encore plus les marges dissidentes. Quelques samizdats groupusculaires qui ne sortent jamais des milieux clos dont ils sont l’expression, et qui sont autant d’enceintes de confinement. À ce titre, un attentat vaut mieux que tous les tracts possibles pour fracturer l’épaisse cloison d’ignorance et d’indifférence, mieux que toute une bibliothèque d’analyses savantes lesquelles ne servent qu’à nourrir des disputes ineptes entre initiés et intellocrates. Un attentat résonne comme un coup de tonnerre dans le sommeil épais des consciences obèses, avachies dans le confort de l’égoïsme le plus stupide. Il fait d’un seul coup voler en éclats le consensus de façade. Certes tout n’est pas bénéfice dans ce type d’opération : il y cristallisation de la réprobation, radicalisation du sentiment de rejet, les haines latentes se renforcent et s’expriment… Mais aussi elles se manifestent et se révèlent. Chacun choisit implicitement son camp. Toutes les opinions ne s’expriment pas ouvertement, mais comme vous dites « les gens n’en pensent pas moins… ». Beaucoup après le 11 Septembre ont réalisé que le camp de la civilisation n’était pas forcément celui de l’Amérique conquérante, mensongère et meurtrière. De ce point de vue un attentat est une épreuve de vérité. Pavé dans la mare, il est un puissant révélateur des courants qui traversent et animent une société. Il catalyse les opinions latentes, je veux dire par là que s’opère une sorte de précipitation chimique de sentiments, ou de ressentiments, d’idées vagues, toutes sortes d’impressions souvent situées sous le seuil du conscient d’un seul coup se cristallisent, prennent forme et accèdent à la conscience réflexive. L’acte « terroriste » est de cette façon une sorte de marqueur idéologique : il horrifie les uns, stimule l’esprit de vengeance des autres ; il est aussi un message d’espoir pour tous les oubliés des ghettos du capitalisme et des camps de réfugiés. Ils ne sont plus seuls, une lueur d’espoir perce leurs ténèbres ! Par le truchement de l’acte « terroriste », les pauvres et les humiliés font entendre leur voix, ils rappellent leur existence au monde. Mais si le monde ne veut pas tenir compte du coup de semonce, de l’avertissement, du rappel, s’il poursuit sa route aveugle dans l’indifférence et l’apathie, alors tant pis pour lui, les tours orgueilleuses s’effondrent. Bien sûr la grande masse est consternée, partagée entre la peur et l’incompréhension, elle est prête à avaler les pires bobards. La masse se sent visée par l’attentat surtout s’il apparaît comme non strictement ciblé et qu’il semble ainsi la prendre en otage. Mais le doute ne règne pas longtemps. Confusément la foule pressent que toute la vérité ne lui pas été dite. Pourquoi, par quoi une telle chose a-t-elle été rendue possible ? L’ « Amérique » n’est-elle pas le modèle du bien ? Pourquoi tant de haine ? Et si, quelque part nous étions responsables ? Des questions se posent et certaines langues se délient. Dans ces circonstances, certains osent des explications non politiquement correctes et évoquent la part de responsabilité de l’ « Amérique » dans la mauvaise gouvernance des affaires du monde. Tout un pan de la réalité se dévoile. Et si l’ « Amérique » était vraiment coupable ? Si le système n’était qu’un vaste mensonge, une machine visant à l’aliénation et l’asservissement de l’homme comme certains l’affirment ? La conscience obscure habite le citoyen lambda qui pressent qu’on ne lui dit pas tout, qu’il existe quelque part de telles injustices qu’elles engendrent la révolte et le sacrifice. Ou qu’il existe de vastes conspirations contre la paix, dues aux luttes inexpiables qui font rage au sommet du pouvoir entre clans et factions. Hollywood fournit suffisamment de modèles pour susciter et entretenir toute une gamme des fantasmes paranoïdes, certains assez troublants par leur caractère prémonitoire des événements venir. Il n’est d’ailleurs nul besoin de s’astreindre à la lecture de Brzezinski pour tout savoir sur l’axe du mal et les ennemis de l’Amérique, parmi lesquels la France et les Français occupent une place honorable. En incidente, les exégètes feraient bien de se pencher sur les délires de l’industrie hollywoodienne, il y a beaucoup à en apprendre, les guerres présentes, futures et à venir s’y inscrivent à plein écran. Vous connaissez l’adage selon lequel il n’est pas possible de mentir tout le temps et à tout le monde. Il faut donc comprendre que la durée du mensonge d’intérêt tactique ou stratégique n’est pas le problème majeur. Peu importe s’il fait long-feu. Le but est de pouvoir s’engouffrer dans le vide créé par le mensonge avant que la parade ne soit trouvée c’est-à-dire que la réaction ne s’organise. Actuellement, en cette fin 2002, personne au monde ne croit plus que l’Irak possède des ADM et qu’elle constitue une menace pour ses voisins, l’Occident et les États-Unis. Les gens avertis, experts, négociateurs, fonctionnaires internationaux le savaient dès le départ, mais, parce que minoritaires, ils ne pouvaient aller à l’encontre des positions officielles des États toujours soucieux de ne pas prendre les Yankees à rebrousse-poil. Ce temps de latence, entre le moment où l’administration « américaine » lance son attaque politico-médiatique et le moment où les opposants de tous pays surmontent inhibition et handicap et où un consensus se dessine pour la contrer, permet à l’attaquant d’avancer ses pions et de bétonner sa position. L’opinion est désormais acquise à la version officielle - l’Irak menace planétaire, l’ « Amérique » sauveur du monde - et il devient assez difficile d’inverser la tendance. Seulement les enjeux sont tels - embrasement régional, voire mondial - que des gouvernements paniquent, l’allemand par exemple, et expriment leur désaccord jusqu’au moment où ils se rallieront. La bataille décisive de l’opinion a été gagné par la puissance qui détient l’autorité idéologique de leader du « Monde libre », fiction, mythe qui s’enracine dans la conflagration de la Seconde Guerre Mondiale. Peu importe ensuite si le mensonge saute aux yeux, il s’impose par sa seule force, il vit de sa propre vie, nul ne songe plus à le remettre véritablement en cause. Le totalitarisme idéologique existe et nul ne songe à le dénoncer ou à le contester. Il faudra un jour, si l’homme libre survit à l’instauration du Nouvel Ordre Mondial, écrire la chronique de ces mythes totalitaires qui furent chargé de tenir les peuples tranquilles, de leur faire accepter l’inacceptable d’effacer les crimes, d’accabler les vaincus, de déporter des peuples entiers, de les parquer dans des camps ou de les jeter sur les routes de l’exil. Source: http://www.geopolintel.fr/article717.html |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:43 | |
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Partie III
Savoir qu’une cause existe, même si les média n’en parlent pas, rappeler son existence par un coup d’éclat justifie en soi l’action révolutionnaire qui n’est qualifiée de terroriste que pour la discréditer, mais aussi il est vrai parce qu’elle terrorise l’ennemi. En réalité ce n’est qu’un épisode anecdotique dans le cadre général d’un affrontement dont les morts ne se comptent plus. Des morts qui ne sont pas comptabilisés par les média et ne suscitent aucune indignation publique. Pensez aux human casualties, selon un euphémisme sur mesure, suscité par le blocus de l’Irak, à la somme de misère et de mort engendrée par la guerre palestino-israélienne de cinquante ans. Quant aux victimes irakiennes de l’embargo et en particulier à la surmortalité infantile, Madeleine Allbright n’a-t-elle pas déclaré que « si c’était le prix à payer il fallait bien le faire ». Certes, il s’agit de restaurer les valeurs de la démocratie et puis, c’est les autres qui paient ! La guerre est la guerre, qu’on le veuille ou non et tous les morts se valent ou, en tout cas, devraient se valoir. Quand une bombe manque sa cible et tue des civils, on appelle ça maintenant pudiquement des « dégâts collatéraux ». Ceux-là ce sont des morts « propres » à ranger avec les morts « démocratiques » ensevelis dans les tranchées du désert koweïtien, ou carbonisés par le napalm déversé sur les rizières du Vietnam ! Il suffit de changer les mots pour changer les choses. Mais, si c’est un shahid qui se sacrifie, alors là, c’est un monstre jailli des ténèbres médiévales ! En appeler à un minimum d’honnêteté intellectuelle, est-ce trop demander ? Croyez-vous que les crises se résoudront et que l’humanité progressera si nous continuons à nous payer de mots ? A cacher la réalité crue derrière le voile du bavardage et ainsi à se faire le complice de toutes les turpitudes, de la corruption matérielle et morale, en un mot du règne de l’iniquité ? Si vous avez perdu le sens moral à ce point, ce sens qui n’est d’abord que de l’honnêteté intellectuelle, ce que les publicistes appellent l’« objectivité », si vous, chrétiens, n’avez plus le courage de regarder les choses en face, de rendre à César ce qui lui appartient et à Dieu ce qui est à Dieu, alors embrassez l’islam et vous retrouverez la voie de l’équité et le sens du devoir moral. L’islam vous rendra la colonne vertébrale qui vous fait tant défaut, car pour vous tenir debout vous n’avez plus aujourd’hui que la cuirasse de vos égoïsmes. Sinon, eh bien il faudra vous habituer à la banalisation du terrorisme, dans tous les sens du terme. Le terrorisme va désormais faire partie du paysage quasi quotidien de vos démocraties pourrissantes. D’abord parce que l’Amérique vous a promis une guerre éternelle et une justice sans limites. On a les amis que l’on se choisit, n’est-ce pas ? Et au nom de sa lutte contre le terrorisme vos démocraties libérales vont se muer en un totalitarisme féroce et ouvertement terroriste. Le Patriot Act qui vient d’être voté aux États-Unis le préfigure très bien. De même que l’ « Amérique » vient de réinventer la « guerre préventive » - déjà inaugurée en Juin 1967 par Israël –grâce à des systèmes d’écoutes universalisés et informatisés, les futurs délinquants seront « profilés » en amont et mis hors d’état de nuire sur simple présomption de passage à l’acte ! Chacun pourra être suspecté de terrorisme et arrêté en conséquence. Les mauvaises plaisanteries entre copains seront désormais interdites parce que les ordinateurs et les bureaucrates ne comprennent pas la plaisanterie et alors elle risqueront de coûter cher ! Banalisation, parce qu’il va falloir admettre une fois pour toutes que l’arme « terroriste » n’est pas une arme hors-la-loi, immorale ou plus monstrueuse qu’une autre. Chacun admet qu’un bombardement puisse faire des victimes civiles. On accepte la fatalité de la bombe aveugle, mais on refuse celle du hasard malheureux qui atteint le passant innocent. Alors pourquoi deux poids et deux mesures ? Expliquez-moi pourquoi il y aurait de « bons » morts, des morts propres, et des morts sales ? Il y a des distinctions purement artificielles et arbitraires qui échappent complètement au sens commun si vous y réfléchissez bien. Je suggère que l’Occident en prenne conscience et sorte de ses contradictions. Adoptez donc un parti-pris de lucidité, c’est l’antichambre de la bonne foi. Pourquoi, les bombes des B52, les projectiles à l’uranium appauvri, les mines anti-personnel, les roquettes air-sol, seraient-elles plus licites et moins terroristes que la ceinture d’explosif de celui qui s’offre en holocauste ? Parce que son acte est volontaire ? Parce qu’il ressemble à un suicide ? Parce que cela vous trouble car vous en seriez incapable ? L’islam prohibe le suicide, tout comme le christianisme. Les chouhada sont des combattants à l’instar de n’importe quels autres combattants, pas moins que les GI’s américains ou les soldats israéliens. Ils font leur devoir en allant porter la peur et la mort dans les rangs ennemis, ils le font avec les armes qui sont à leur disposition, avec celles que leur impose l’ennemi, le choix des armes ne leur appartient pas… Admettez enfin que là, dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, l’effet terroriste est essentiellement psychologique. Il sème le trouble, la perturbation dans la population, il désorganise la société civile, il inquiète et dissuade les investisseurs, décourage le tourisme, sape l’économie et surtout il montre l’inflexible détermination des Palestiniens à ne pas renoncer. Le terrorisme est la part maudite de la colonisation juive… Ce serait un mensonge de dire une fois de plus qu’il s’agit là d’une expression religieuse fanatique, car l’Intifada est un phénomène laïc autant que religieux, qui témoigne évidemment d’une foi et d’un engagement, mais relève aussi de choix tactiques et stratégiques se situant bien au-delà du simple plan confessionnel. Le terrorisme palestinien n’est pas seulement l’expression d’un désespoir, il est une arme et un outil politique : le message est clair, il s’adresse aussi bien à la population et aux responsables israéliens, qu’à l’opinion et à la communauté internationale. Soyez-en assuré, ce que vous qualifiez de terrorisme apparaîtra bientôt pour ce qu’il est dans une majorité de cas : l’un des aspects ordinaires d’une guerre dont ni le monde arabe, ni l’islam n’ont pris l’initiative et qui apparaît comme la sanction de politiques criminelles, ou de la complicité active ou passive de gouvernements et d’États compradores. Réfléchissez un instant. Pourquoi ceux qui jetaient au nom de la résistance à l’occupant des grenades dans les cafés fréquentés par des soldats allemands ici, en France, pendant la deuxième Guerre mondiale, ou qui abattaient froidement d’une balle dans la nuque un officier sur le quai du métropolitain, devraient-ils mériter le beau titre de héros et pas nos chouhada qui luttent contre une occupation autrement plus impitoyable et qui de plus s’associent dans la mort à leurs ennemis ? Les militants du FLN qui avaient engagé une lutte de libération contre le colonialisme français avaient été eux aussi qualifiés de terroristes. Alors y aurait-il un « bon » terrorisme quand il s’agit de « votre » résistance ou quand il s’est agi de forcer la main à la communauté internationale pour créer l’État artificiel d’Israël, et un « mauvais » terrorisme quand il est question d’une autre résistance cette fois dirigée contre vous, contre un système qui avilit l’homme et méprise la loi divine ? Un peu de bon sens et d’honnêteté intellectuelle seraient les bienvenus dans le débat. On ne gagne rien à mépriser l’adversaire. Certains s’efforcent de nier que le terrorisme soit une « arme de pauvre » mais ce n’est pas nous qui avons forgé le concept de « guerre asymétrique ». La fronde des enfants de l’Intifada contre les chars israéliens, est celle qui lance la pierre vers le front de Goliath. Il y a là une importante leçon à tirer, une leçon connue mais oubliée qu’il convient de repasser : la technique n’est pas tout, les satellites, les missiles balistiques ne sont pas omnipotents face à la détermination d’hommes et de femmes mus par la foi et l’idéal. La volonté intransigeante de rester maître de son destin, d’être fidèles à soi-même, à l’héritage de ses pères, sont autant de rappels que l’Occident amolli, émasculé pour tout dire, ferait bien de méditer ! Nos chouhada témoignent que des hommes et des femmes souvent jeunes et belles, sont encore prêts à mourir pour leur foi, pour une juste cause, pour leurs convictions, pour leur communauté. Je plains cet Occident auquel cela est devenu incompréhensible. Et pourtant sa puissance et son rayonnement n’ont pas été établis sans d’innombrables sacrifices. Cela aussi, vous l’avez oublié. Ce qui m’est personnellement incompréhensible, c’est que l’on puisse arriver à se poser la question de savoir pourquoi des hommes acceptent le martyre volontaire. Qu’une civilisation fondée à l’origine sur le martyre, littéralement le témoignage, des premiers Chrétiens, que des sociétés ravagées pendant plusieurs siècles par des guerres de religion, aient perdu cette vertu première qu’est le sens du sacrifice, qu’elles n’en aient même plus le souvenir ou l’imagination, cela me dépasse. Que vous puissiez tenter de vous rassurer en parlant de fanatisme - il existe bien sûr mais pas seulement chez les musulmans. Ne croyez-vous quand même pas que le fanatisme politique et religieux soit absent des cercles dirigeants anglo-saxons et juifs ? Mais celui-là, vous lui réservez d’autres vocables, celui d’extrémisme par exemple - cela est proprement consternant ! C’est une façon un peu misérable de se voiler la face, de refuser de voir, de conforter ses préjugés les plus stupides et surtout les plus contre-productifs en terme d’équilibre international. Le « terrorisme » obéit à certaines conditions qu’il faudra finir par accepter. C’est une arme comme les autres, ni plus, ni moins morale et destinée à terroriser un peu, et avec des moyens réduits, ceux qui terrorisent et épouvantent beaucoup avec des moyens écrasants. La technique en soi n’est ni bonne, ni mauvaise, c’est ce que nous en faisons qui lui donne son sens. Vos docteurs de l’Église, depuis St Augustin, ont élaboré une doctrine de la guerre juste. L’Amérique aujourd’hui invoque cette doctrine pour justifier sa lutte contre nous et pour continuer sa politique de pillage de l’économie mondiale. En vérité personne, n’est censé faire la guerre de gaieté de cœur. Rares sont ceux qui font la guerre pour la guerre, c’est presque toujours un choix imposé. Et même si le combat peut être porteur de grandes joies et d’accomplissements personnels – l’homme se forge dans la lutte - donner la mort n’est destiné qu’à recouvrer un bien essentiel perdu ou menacé, à commencer par la « liberté » de décider de son destin. L’idée de liberté résume en un mot toutes les aspirations de l’être. Je veux pour moi et pour les miens, les membres de la communauté des croyants, la liberté de suivre la voie de Dieu, suivant Ses enseignements, et que nul ne vienne interférer avec cette liberté. Mais cette dignité nous la voulons aussi pour tous les hommes qui aspirent à vivre librement du fruit de leur labeur Nous imposer dans ces conditions votre modèle prétendument démocratique, c’est nous faire la pire des violences, une violence équivalente à celle subie par le peuple de Palestine chassé de sa terre. Or vos modèles de société n’admettent pas de concurrence, ils sont « totalitaires » et vous ne le comprenez même pas. Vous avez la prétention d’exporter sans limite un mode de vie dont nous ne voulons pas. Que nous récusons. Il n’y a pas de contradiction entre vouloir tirer bénéfice des progrès techniques et refuser les usages négatifs et pervers que vous en faites. Prenez l’exemple de la télévision, qui pourrait être la meilleure des choses et qui n’est la plupart du temps que la pire. Il ne s’agit pas de refuser le progrès, les facilités de la technique, mais de faire le tri. Le progrès doit servir la cause de l’homme et de la morale. L’homme n’est pas destiné à être le servant d’une machine économique et d’un système ne visant qu’à créer une richesse stérile et destructrice. Je rappelle que le capitalisme est en train de faire de cette planète un désert. Les océans se vident, les climats changent, la vie est dorénavant menacée à sa source, et les États-Unis refusent de ratifier le protocole de Kyoto... Sans commentaire ! Tant que la situation internationale ne changera pas substantiellement, le terrorisme fera donc partie de votre paysage de tous les jours. Non pas que les Français ou les Européens soient directement et immédiatement visés, mais parce qu’ils ne pourront éviter les flux et les reflux de l’histoire. Certes dans la conduite actuelle de sa politique la France ne se montre pas particulièrement l’ennemie du monde arabe et de l’islam. Je salue ses velléités de résistance aux pressions américaines, mais je suis aussi convaincu que cette résistance n’ira pas très loin. En jouant au Monsieur bons offices, Chirac sert en sous-main des intérêts gérés Outre-Atlantique, il ménage son opinion mais se couchera le moment venu. Même si les Français et les Allemands par principe, par crainte également des conséquences prévisibles d’un conflit qui peut s’avérer non maîtrisable, ont marqué quelques réticences. Il fallait sauver les apparences aux yeux d’opinions publiques devenues hostiles, mais en réalité vos dirigeants sont dès le départ alignés sur les volontés de la Maison Blanche. Ces hommes de pouvoir ne représentent plus depuis longtemps les intérêts spécifiques d’un peuple, d’une nation, de l’Europe et encore moins de valeurs de civilisation, ils n’accèdent aux postes de commande qu’en fonction de leur docilité et de leur capacité à se faire les relais de la voix du maître. Vos grands commis ne sont que des gens de maison… À mon avis d’ailleurs, la menace terroriste sur l’Europe ne peut directement venir aujourd’hui du Jihad qui n’aurait rien à gagner et tout à perdre à s’attaquer et à meurtrir des États qui montrent encore assez peu d’empressement à suivre l’Amérique dans sa folie meurtrière. Mais si vous en étiez atteints à votre tour, demandez-vous alors : à qui le crime profite ? Prenez l’exemple de l’attentat de Bali où de nombreux Australiens ont trouvé la mort. L’acharnement à l’attribuer à Al Qaïda a fait long feu. L’Australie est loin du théâtre proche-oriental, alors pourquoi Bali ? Pourquoi des Australiens, ces anglo-saxons des antipodes ? Vous êtes-vous seulement posé la question ? Ces gens n’ont aucun lien direct avec l’Irak, à part le blé qu’ils y vendent et qui est de meilleure qualité que votre blé français au rabais ? Rien à voir non plus a priori avec la guerre antiterroriste. Alors ? Alors c’est bien simple, l’Australie va fournir comme dans d’autres conflits et comme elle le fit déjà à Kout, en Irak en 1916, la piétaille de choc dont l’armée d’invasion US a besoin. Il fallait donner aux Australiens un coup de semonce pour que l’opinion acceptât l’engagement de ses boys en Mésopotamie aux côtés des troupes américaines. De la même façon, si les réticences européennes devaient s’avérer trop fortes, un bel attentat bien spectaculaire suffirait à faire taire une fois pour toute les voix discordantes. Je vous laisse deviner qui pourrait le cas échéant manipuler la situation. Il faut bien comprendre que les conflits modernes donnent une place de plus en plus grande à la dimension psychologique et notamment à la psychologie des foules. L’impact émotionnel des événements avec l’avènement des moyens de communication de masse, est sans commune mesure avec ce qui prévalait autrefois. La propagande, la mobilisation des esprits a toujours existé depuis que la guerre organisée est apparue et avec elle les ruses de guerre et la politique qui est l’art de manipuler les hommes et les situations. C’est à présent l’un des aspects fondamentaux de tous les conflits, son incidence n’a plus rien de marginal. Il faut voir dans la guerre des mots et des représentations l’une des dimensions du champ de bataille au même titre que la terre, l’eau, l’air et l’espace. Le rôle de la guerre psychologique, de la propagande, de l’intoxication et de la désinformation, s’est complexifié et considérablement développé, surtout en amont de l’engagement armé, la guerre idéelle et idéologique fait rage. Comme dans les sociétés primitives, la cible, celui qui doit être immolé ou constituer l’objectif à atteindre pour être détruit, neutralisé ou contrôlé, est d’abord isolé, discrédité jusqu’à en faire l’incarnation de l’abjection ou du mal absolu. Il est mis au ban de la société ou de la société des nations. Cela vaut pour les individus, comme pour les États qualifiés de voyous dès lors qu’ils ne s’alignent pas sur les critères ordinaires de dépendance à l’égard de l’ogre. Alors ils sont méthodiquement détruits dans l’opinion et accusés de tous les maux et de tous les crimes. Pour pouvoir « abattre » les chouhada, avec l’apparence de la licité, il faut escamoter, truquer, occulter les causes de leur combat… De l’autre côté, vous devinez que dans la bataille médiatique le shahid, héros, martyr ou criminel honni, manie une arme de communication insurpassable, il témoigne, il brise le mur du silence, interpelle et déstabilise le public de l’ennemi. Ce public très sensible et même tout à fait vulnérable à la contre-publicité. Aussi, leur meilleur allié n’est-il pas le linceul de silence dont ils enveloppent leurs crimes ? Matraquage quotidien de l’opinion scientifiquement préparée, tir de barrage de la grosse artillerie médiatique qui n’hésite pas à recourir aux mensonges les plus éhontés qui, même s’il ne convainquent pas complètement, créent la brèche à travers laquelle s’engouffre un torrent de doute. Jetez la suspicion sur quelqu’un, sur une cause et la partie est à moitié gagnée. La guerre moderne est d’abord médiatique et psychologique. Les techniques de manipulation de l’opinion, qui sont celles du contrôle des états d’esprits, des émotions collectives, ont fait d’incroyables progrès avec le développement des techniques d’information qui sont aussi des techniques publicitaires. Le conditionnement des esprits, la persuasion clandestine est une réalité avec laquelle il faut désormais compter. L’aliénation, le fait d’être étranger à sa propre réalité, s’est complexifiée renforcée de toute l’imagerie virtuelle créée aux fins d’asservir l’homme à la consommation. C’est justement là que se trouve aussi la raison d’être et la justification du recours à notre lutte armée. La société du spectacle exige les images chocs seuls susceptibles de la tirer de sa torpeur virtuelle. Autrefois l’action psychologique se contentait conjoncturellement de galvaniser les énergies et les volontés en vue de l’effort de guerre, de l’acceptation du sacrifice et des efforts tant à l’arrière que sur le front et dans la bataille. Il fallait honnir l’ennemi, le craindre juste ce qu’il fallait. C’était là le travail de propagande. Quant à l’ennemi, il fallait le tromper sur ses propres forces, ses intentions, ses objectifs, il s’agissait de le leurrer. Le domaine des ruses de guerre s’est appelé intoxication lorsqu’elle visait les têtes dirigeantes et désinformation lorsque ce deception game s’est étendu à des populations toutes entières. Mais le but restait, avec la destruction physique des forces ennemies, la conquête d’un espace géographique, l’occupation d’un territoire donné. La guerre moderne s’est quelque peu dématérialisée, la destruction des forces ennemies n’est plus l’objectif premier ou unique. Le champ de bataille est devenu mental et les défaites sont en grande partie politiques. Les Américains en ont fait l’amère expérience avec le Vietnam : une guerre perdue d’abord, non dans les rizières et les jungles de l’Annam et de la Cochinchine, mais bien dans les média et l’opinion américaine… Telle est l’analyse résumée qu’en fait Richard Nixon dans ses mémoires. Si vous regardez plus près de nous, après deux mois de bombardements intensifs, l’armée serbe s’est repliée en bon ordre en abandonnant le Kosovo. Malgré les mensonges éhontés de l’armée américaine, les forces yougoslaves n’ont subi aucune perte significative. Pourtant, la défaite était totale pour Milosevic, mais cette défaite n’était pas militaire, elle était politique. Le monde occidental a réussi non pas à vaincre, au sens premier, mais à convaincre. La défaite est en premier lieu dans la tête. Or les militants révolutionnaires, d’autant plus forts qu’ils sont armés de la Parole de Dieu, sont moralement irréductibles. Le meilleur bouclier aujourd’hui contre toutes les tentations à l’asservissement volontaire réside encore dans les règles qu’impose l’islam et qui sont des règles de justice sans égal. La diabolisation, puis l’isolement, la mise au ban de l’entité à abattre ainsi vulnérabilisée font dorénavant partie de la procédure de destruction de l’ennemi. Le champ de bataille n’est plus nous l’avons vu, seulement terrestre, maritime, aérien ou spatial, il est aussi et d’abord informationnel et mental. La désinformation ne vise plus seulement les centre nerveux et décisionnels de l’ennemi mais tend à la prise de contrôle des consciences collectives à échelle continentale voire globale, pour les asservir à leurs buts de guerre. Je rappellerai qu’en 1991, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une puissance, l’Amérique, a réussi quasiment à verrouiller toute l’information pendant la durée des opérations, en ne livrant rien ou presque des images relatives à la conduite de « Tempête du Désert ». Nous avons vu passer en boucle des images de jeux vidéo, des tirs air-sol guidés au laser contre les ponts jetés sur le Tigre, le ciel sillonné d’obus traçants, mais de la guerre réelle, de l’anéantissement méthodique des forces irakiennes, du massacre des soldats de Saddam, rien. Personne n’en a rien su ou presque… Face à cette société du spectacle, l’action spectaculaire des révolutionnaires est d’abord destinée à frapper les esprits, à estoquer l’imagination collective par la peur ou à l’opposé par l’identification et le sentiment de fierté qui s’empare de nos amis. L’écroulement des tours a été ressenti comme une revanche sur un humiliation permanente depuis des décennies pour des centaines de millions de musulmans et de non-musulmans. C’est là une idée déplaisante pour vous, mais il vous faudra bien vous y faire. Quand je dis « musulmans » il ne s’agit pas a priori d’islamistes, mais de tous ceux qui sont de cultureislamique et dont la plupart n’ont pas le moindre ressentiment à l’égard des occidentaux mais savent qu’ils sont les exclus, la périphérie d’un système qui tire sa puissance de leurs propres ressources, de leur sol, de leur travail, de celui de leur enfants… Pensez donc aux ballons de foot cousus par les petits Pakistanais… Tous ces gens admirent l’Occident pour sa prospérité mais savent aussi que cette richesse provient en grande partie de ce tiers-monde toujours plus marginalisé, en proie aux guerres, aux famines, aux épidémies et livré à des bourgeoisies aux ordres de Wall Street et du FMI. Le capitalisme enrichit une poignée et appauvrit une majorité. Marx s’est évidemment fourvoyé lorsqu’il a élaboré un schéma d’évolution de la société de classe évoluant vers le paupérisme absolu, parce qu’il ne pouvait imaginer que son modèle se validerait à échelle globale. La division internationale du travail fabrique des peuples prolétaires, et aussi des hors caste livrés à tous les fléaux qui accablent les maudits de la Terre. Et à chaque fois qu’un semblant d’ordre parvient à être restauré, l’impérialisme se rue à la curée pour libérer les peuples et installer le chaos. Les tentatives incessantes pour déstabiliser et renverser Hugo Chavez, le seul chef d’État à m’avoir jamais écrit ouvertement à la Santé, en sont un bel exemple. Le Venezuela bolivarien est non seulement insupportable aux États-Unis, il représente un maillon faible dans leur dispositif continental. Le mauvais exemple est communicatif. J’ai déjà des doute sur l’avenir de Lula, à peine investi au Brésil dans ses fonctions présidentielles, car il n’est pas certain que sa fourniture de pétrole au Venezuela, soit longtemps tolérée. Les Russes n’ont été délivrés du socialisme « réel » bureaucratique que pour sombrer dans l’anarchie sociale et le règne des mafias. L’Irak crève lentement sous l’embargo des grands sentiments démocratiques, l’Afghanistan n’est pas prêt de se relever de ses ruines. Et après eux la liste est longue des États maudits que l’Oncle Sam entend normaliser. Le terrorisme est donc un outil « politique » avant que d’être militaire. Il œuvre dans cette cinquième dimension du virtuel, ou mieux, de l’immatériel, qui englobe et conditionne au départ toutes les actions. Qui gagne la bataille de l’information, gagne celle des esprits, il est déjà à moitié vainqueur. Pour se replacer dans la doctrine de Sun Tzu qu’affectionnent West Point et toutes les Écoles de guerre Outre-Atlantique, la préparation psychologique de la bataille fait qu’elle est presque perdue ou quasiment gagnée avant tout véritable affrontement. La guerre contre l’Irak est commencée depuis de longs mois, elle est incessante, une énorme pression est maintenue sur la classe politique occidentale, sur les gouvernements européens et « alliés », sur le monde arabe, la Russie et la Chine. La bataille se livre même au cœur de la citadelle Amérique. La presse américaine s’en fait l’écho avec la dénonciation virulente, sur un ton inconnu en Europe, du lobby juif dans les sphères gouvernementales. L’Amérique profonde, conservatrice ou de gauche, n’est pas totalement muselée et le New York Times comme le Washington Post sont d’une sévérité impossible en Europe ou vos média font de la surenchère dans la servilité à l’égard des maîtres du monde et des puissances d’argent. Contrairement à ce que l’on pense ici, l’opposition la plus violente à l’égard de la politique impérialiste trouve sa source aux États-Unis mêmes et pas seulement à l’extérieur. Le consensus « américain » n’est qu’une façade. Ce qui prouve encore que le 11 Septembre continue de porter ses fruits et que beaucoup en ont déjà tiré les conséquences qui s’imposaient. L’ « Amérique » n’est pas innocente et les porte-parole de ce front du refus sont les meilleurs des hommes, ceux qui ont accepté de se sacrifier pour témoigner de l’iniquité des États-Unis en détruisant les symboles les plus forts de leur corruption. Ces « Américains » qui disent non au délire hégémonique de la nouvelle Babylone ne craignent pas nécessairement d’autres attentats, ils sont plutôt mus par un réflexe de bon sens. Ils savent pertinemment qu’il est impossible de continuer à jouer avec le feu et que le défi lancé au monde après le 11 Septembre risque vite de devenir suicidaire. Car l’ « Amérique » qui n’a pas forcément les moyens de sa politique et de sa soif de conquête, risque de sombrer avec ses ambitions. Le mensonge fait long feu. Certains commencent à percevoir maintenant les limites de cette soit-disant supériorité technologique qui permet d’écouter toute la planète, d’intercepter et d’analyser quotidiennement des centaines de millions de conversations téléphoniques grâce aux grandes oreilles et aux super-ordinateurs de la NSA, mais rarement de prévoir ce qui vient. La non prévision du 11 Septembre, malgré un faisceau de renseignements convergents, était-elle volontaire ou pas ? Dans la seconde hypothèse l’on voit mal comment les services américains pourraient mieux faire à l’avenir ? Mais, je l’ai déjà dit, le prétendu terrorisme va servir de prétexte au plus fou des systèmes de contrôle humain jamais imaginé, non pour prévoir, mais pour asservir. La tyrannie mondiale est en marche telle que ne l’avaient imaginée ni George Orwell, ni les spécialistes de l’Okhrana qui avaient rédigé ce « faux » prophétique que sont « Les Protocoles ». Toujours est-il que le Titan technique peut être renversé et abattu par la seule volonté. La leçon du 11 Septembre est bien celui de la vulnérabilité d’un système qui se croyait invincible et avait développé un complexe d’impunité. La technique n’est rien sans la justice, ni sans la volonté d’hommes et de femmes qui luttent pour la vérité. Propagande armée, c’est ainsi que nous pouvons qualifier l’action révolutionnaire. Elle est devenue un classique de la guerre subversive, notamment révolutionnaire, car il y faut un engagement, une foi que ne peuvent donner que des soldats mus par le plus haut idéal. Il serait impensable de demander à un mercenaire d’engager sa vie sans une forte probabilité de s’en tirer, ce n’est pas le cas évidemment des moudjahidin qui eux font d’avance le sacrifice de leur existence. Dans vos armées, même sur la base de l’engagement volontaire et des soldats de métier, il est hors de question d’envoyer des hommes sans aucun espoir de retour. Vous savez également comme moi que lorsque les hommes de troupe montent à l’assaut c’est souvent avec un officier ou un sous-officier, l’arme au poing, prêt à brûler la cervelle de celui qui reculerait. Que le refus d’obéissance en cours d’opération est sanctionné par la peine de mort devant vos cours martiales ? Je voudrais par là que vous m’expliquiez en quoi le fait d’accepter le sacrifice volontaire serait moralement inférieur au fait de se jeter sur les lignes ennemies au-devant d’une mort possible sous la mitraille, pour fuir la mort certaine que délivrerait l’arme d’ordonnance de l’officier de section ? Pourquoi rabaisser ce qui vous dépasse ? Pourquoi dénigrer ce que vous êtes incapables de faire ? Plutôt que de martyrs vous parlez de « kamikazes » pour associer nos chouhada au sacrifice héroïque des pilotes japonais contre la flotte yankee. Mourir pour sa patrie, pour une noble cause, pour la justice ou la loi de Dieu vous paraît odieux, méprisable, monstrueux même. C’est cela qui vous fait peur. La peur est dans votre camp. Parce que contre des volontés prêtes à tout vous vous découvrez impuissants. Que toutes vos armes ne peuvent vous aider à trouver votre cible au milieu de la foule innombrable et que vos cité sont des jungles où la mort et la justice peuvent tendre leur embuscade. N’allez pas m’accuser d’apologie de crimes. Je dénonce au contraire les crimes de ceux qui s’arrogent le droit d’être à la fois juges et parties et qui cachent leurs appétits de puissance, leur corruption morale avec les attributs de la vertu. Je ne suis pas un nihiliste comme vous aimeriez à le croire. Le soldat exerce un métier avec ses servitudes mais aussi ses grandeurs. Jamais je ne me suis félicité de la mort d’innocents, je la déplore. Comme je regrette d’avoir à livrer un combat avec des armes que je n’ai pas choisies mais que les nécessités d’un combat inégal m’imposent. Une fois encore, ni moi ni mes frères de combat et de foi, n’avons voulu cette guerre qui nous est une obligation morale et religieuse. Que les vrais coupables s’en prennent à eux-même, ceux-là même qui ont volé la terre de Palestine, assiègent l’Irak et on déclaré la guerre à l’univers. Nos « crimes », s’ils étaient punissables, devraient l’être tout autant que les massacres gratuits que l’ « Amérique » perpètre, sans aucune honte depuis soixante ans. Depuis la guerre des villes dirigées exclusivement pendant la seconde guerre mondiale, contre des populations civiles : villes brûlées, anéanties par le phosphore ou le feu nucléaire, Tokyo, Dresde, Hambourg, Hiroshima, Nagasaki… Les millions de déportés de la victoire, les populations déplacées, les prisonniers assassinés et morts de faim dans les camps des vainqueurs qui n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier la « barbarie » de l’ennemi. Le cortège de l’horreur n’a pas de limite pour ce « monde libre » qui se prétend libre et falsifie l’histoire pour sa gloriole et pour masquer la réalité d’une nature bestiale. Les crimes des uns n’excusent pas les crimes de ceux qui prétendent combattre le mal mais qui en vérité ne font qu’éliminer un concurrent dangereux dans la course aux hégémonies. Source: http://www.geopolintel.fr/article719.html |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:45 | |
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Partie IV
Notre combat est un choix qui nous est imposé et dans lequel il n’y a pas de place pour les états d’âme. Le terrorisme en soi n’est ni plus terrible, ni moins terrible que les bombes de mille kilos larguées par l’aviation israélienne sur des immeubles civils de la bande de Gaza, le plus grand camp de concentration de l’histoire ! Le terrorisme est un mot que l’on brandit pour faire peur parce qu’en atteignant l’ennemi il révèle ses propres crimes. Le terrorisme est seulement mal nommé car il n’est pas passé dans les mœurs de vos démocraties frileuses installées dans l’ersatz de confort de vos supermarchés, car ils ne le pratiquent qu’à l’extérieur de leur sphère domestique. Ce mot infamant, ce mot qui fait peur, est l’arbuste qui cache la forêt de vos mensonges, de vos silences, de tous vos trucages de l’histoire. Il faudra bien finir par comprendre que le terrorisme n’est que la réponse du berger à la bergère, un prêté pour un rendu, Le terrorisme a le seul tort d’être artisanal et d’avoir la réputation de frapper aveuglément des cibles non militaires. C’est aussi cette mauvaise réputation qui lui confère son impact spectaculaire, qui en fait une arme de choix pour rétablir un semblant d’équilibre dans la disproportion des moyens d’information, dont le monopole absolu est aux mains de l’ennemi. Quelques morts peuvent cependant avoir un impact psychologique si considérable qu’ils contraignent un État à la négociation. Le prix à payer peut paraître moralement dur à ceux qui ont perdu l’habitude de souffrir, mais le gain politique et matériel est sans commune mesure avec les dégâts collatéraux occasionnés, comme disent les « démocrates ». Disant cela je ne suis ni cynique, ni indifférent en tout cas je le suis certainement beaucoup moins que tous vos libéraux, acteurs actifs ou passifs de la grande entreprise d’asservissement des peuples, de l’implacable dictature du marché et de la démocratie universelle. Vos chômeurs qui se comptent maintenant par millions malgré le trucage statistique devraient commencer à le comprendre avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne soient éliminés dans le prochain embrasement comme l’on détruit les excédents de productions. Ne me demandez donc pas plus de compassion que vos maîtres n’en éprouvent eux-mêmes ainsi que tous les gentils qui se font le bras armé de la civilisation totalitaire. Comprenez que quelques vies humaines sacrifiées peuvent épargner des souffrances incommensurables. C’est le b-a-ba de toute action militaire. Mais d’un côté vous avez des institutions militaires d’État, de l’autre des groupes et des réseaux de soldats sans frontières, soldats sans uniformes définis, franc-tireurs diriez-vous, qui n’ont pas de véritable soutien étatique avoué. Or le monde n’est pas figé, la volonté humaine, la foi peuvent remettre en cause ce qui peut sembler de prime abord irréversible. Si la violence est nécessaire pour briser le monopole de la violence que tente de s’arroger l’impérialisme, alors les choix sont clairs. Le terrorisme, cela va vous surprendre, est une sorte d’hymne à l’humain parce qu’il replace l’homme de chair et de sang au centre de la bataille. Il n’est pas question de robot, de bombardier furtif, de drones de combat, le shahid qui se sacrifie pour déclencher sa ceinture est un homme, seul, confronté à la peur dans un environnement hostile, son choix est essentiellement humain, ce n’est ni celui d’un fou, ni d’un fanatique, mais celui de l’homme confronté à la toute puissance de la machine. Ce sont les pierres jetées contre les chars d’assaut, ce sont les moudjahidin afghans sous le déluge de feu déversé par l’aviation yankee qui résistent dans les caves du Kalat El Jambi d’où sortira ce héros qu’est John Walker, le taleb américain. Le terrorisme n’est pas la chose odieuse que vous imaginez avec votre conscience débilitée d’occidental gavé de sornettes, mais le geste même de l’homme contre les robots et le règne infernal de la machine. À ce titre le terrorisme est profondément humain, il restitue le combat dans sa vraie dimension qui est celle de l’affrontement du courage et de la peur. Vous connaissez comme moi la « dialectique du maître et de l’esclave » du grand penseur allemand Hegel. « Est destiné à l’esclavage celui qui préfère la vie à la mort ». Les Américains asservis au Moloch à la machine délirante du libre-échange sont des esclaves qui iront se battre au nom de la liberté et de la justice. Toute la démence de l’affrontement réside là. Le terrorisme épargne des vies. Ses résultats sont incomparables avec les dommages causés, au contraire de la guerre dite classique qui est dévastatrice. Regardez ce que les champs de ruines que la grande Amérique sème derrière elle, de Berlin à Jénine. Les quelque cinquante sept morts du Drakkar ont certainement épargné après coup un nombre bien supérieur de soldat français en contraignant votre gouvernement à retirer des forces utilisées contre le camp de la justice. Je pourrais en dire autant des trois cent cinquante GI’S tombés au Liban ou des douze commandos tués en 1992 à Mogadiscio. Les Yankees qui avaient perdu une poignée hommes se sont dans les deux cas retirés sans tambour ni trompette. Politiquement, avec une réelle économie de vies humaines, le terrorisme a été payant ! Le coup avait été rude en particulier pour les Français, mais il avait permis d’emporter la décision impensable autrement dans une conjoncture précise. Même si le gain était purement tactique et à court terme. Revoyez le spectacle des cadavres des marines traînés dans les rues de Mogadiscio. L’événement ultra-médiatisé a déterminé le retrait américain quasi immédiat de Somalie. Bien gérée l’image de la destruction et de la mort peut influencer de manière déterminante les opinions publiques et par contrecoup peser sur les choix des gouvernements, à court ou à long terme. C’est là l’une des faiblesse des démocraties libérales, et nous aurions vraiment tort de ne pas exploiter toutes les failles du système. Vos démocraties sont ouvertes à un flux d’informations généralement sous contrôle. Lorsque ceux-ci échappent à leurs mentors - heureusement aucune machine n’est totalement parfaite – la panique s’installe et c’est pourquoi vos États ont mis en place tout un arsenal répressif destiné à brider la libre parole, à censurer et à réprimer les déviations de la pensée. L’on voit bien que votre Charte universelle des droits de l’homme n’est qu’un chiffon de papier puisque sans frémir vos législateurs ont multiplié les textes destinés à pénaliser la libre expression. Apparemment l’institution d’un délit d’opinion caractérisé ne gêne personne, grand bien vous fasse ! Vous devriez savoir que la liberté est un bien précieux qui se défend à chaque instant, la liberté est une conquête et une reconquête permanent, mais la liberté, la vraie, celle qui rassemble le faisceau des libertés concrètes, est d’essence révolutionnaire, tout comme la vérité. Or vous ignorez l’une comme l’autre, ce sont à l’évidence pour vous des mots creux, des moyens de manipuler, rien d’autre. Ici, en France, bien sûr, la censure n’existe pas, mais elle est omniprésente. Vos ligues de vertu idéologiques sont d’ailleurs d’une vigilance sans défaut… Là, il faut quand même rendre un hommage appuyé au savoir faire yankee en matière de conditionnement des foules. La magistrale récupération des victimes du WTC au profit de sa politique expansionniste, entre autre par la mise en scène de la douleur collective, est une manière de grand’œuvre. Tout l’impact symbolique, toute la force cinétique de l’attaque contre des emblèmes majeurs de l’arrogance américaine, convertie en potentiel énergétique pour enclencher la procédure de mise au pas des nations du monde ! Nous avons assisté à un extraordinaire déferlement de pathos, sans retenue, ni pudeur qui a culminé avec la création grandiloquente d’un nouveau culte terroriste de la mémoire un an après, le jour anniversaire de l’Événement. Personnellement, je ne me souviens pas que le cœur de l’Occident se soit arrêté de battre quand la ville de Bhopal fut décimée – plusieurs dizaines de milliers de morts – par les émanations toxiques de l’Union Carbide ! Par contre, à l’heure H, Le 11 septembre 2002, la planète entière, elle, s’est arrêtée de respirer. L’univers entier avait l’obligation expresse de communier dans la douleur et le recueillement au chevet d’une Amérique blessée - dans son orgueil - assassinée sous les coups d’une barbarie sournoise ! Imaginez un seul instant qu’un tel événement soit advenu en Europe, ici en France, croyez-vous que l’Amérique eut en ce cas déclaré un seul instant de deuil ? Quelle rigolade… Ce que je trouve indécent dans l’exhibition ad libitum de la douleur c’est que l’on en retire la pénible impression que les promoteurs du show essaient d’accréditer l’idée d’une douleur exclusive, inouïe ? D’une souffrance sans pareille, spéciale pour tout dire. Comme si l’Amérique était la seule à souffrir, comme si elle en avait là aussi le monopole ? Les victimes arabes, palestiniennes, irakiennes, les Afghans, toutes les victimes, jaunes, blanches ou noires de l’impérialisme yankee, qu’il soit militaire ou simplement économique, toutes ces victimes dont la vie vaut bien celle de n’importe quel citoyen de la Nouvelle Babylone, sont-elles autre chose que des humains, avec ou sans la citoyenneté « américaine » ? Que justice soit enfin rendue à toutes les victimes anonymes d’Uncle Sam ! Victimes muettes, victimes cachées, morts inconnus, sans intérêt pour les média, sur lesquels personne en Occident ne se penche pour pleurer, mais victimes bien réelles, dont le poids charnel et spirituel n’est pas moindre que celui, en dollars, des servants d’un capitalisme sans tripes et sans âme. Nous avons mieux à faire que de pleurer sur le bûcher ardent et sur la foire aux vanités des soldats de la tyrannie libérale, soldats sans uniformes certes mais soldats quand même qui étaient à leur poste de combat dans les tours du WTC d’où partent les grands offensives de la guerre économique, celles qui réduisent à néant l’agriculture ou l’industrie de régions entières sur un simple déplacement de capitaux, qui font s’effondrer les cours des matières premières et ruinent des décennies de labeur et d’espoir pour la multitudes sans nombre des victimes tombés au champ d’honneur du libéralisme. Le 11 Septembre est un choc en retour, mais la capacité du pouvoir américain de récupérer l’événement à son profit, de le retourner, d’en utiliser l’impact émotionnel sur l’opinion internationale, est véritablement très impressionnant. Il y a là des leçons à tirer. L’on comprend mieux que des théories conspirationnistes aient pu se développer immédiatement après l’événement. Selon elles, les attentats auraient été directement préparés ou facilités à l’instigation de certaines factions au sein du pouvoir. Les moudjahidin et Al Al-Qaïda auraient pu ainsi être manipulés à leur insu par des services spéciaux, américains ou israéliens comme le Mossad, ce qui dans l’absolu, n’aurait rien de tout à fait impossible. Je ne crois pas à ce type d’hypothèse farfelue même si l’on peut penser que certains initiés aient pu laisser faire. Dans le prolongement d’une telle éventualité, pourquoi ne pas imaginer alors qu’une faction extrémiste, sioniste et ultra-religieuse, d’inspiration judéo-chrétienne, n’ait lancé une OPA sur le contrôle de l’appareil d’État en profitant de la sidération des institutions consécutive au 11 Septembre ? Si l’on écarte l’hypothèse, pour ma part, sans fondement sérieux, de la conspiration « active », on ne peut pas, malgré tout, complètement écarter l’idée d’une conspiration « passive » mise à profit pour installer au commande les durs, les dogmatiques du rôle messianique de l’Amérique, décidés à instaurer un Nouvel Ordre Mondial, euphémisme désignant l’hégémonie planétaire... Le 11 Septembre, il doit y avoir quelques centaines de milliers de personnes qui à travers le monde se sont écriées en voyant l’Amérique frappée dans les symboles de son orgueil sans limite : « C’est Pearl Harbor ! ». Nous nous sommes effectivement retrouvés dans le même cas de figure qu’après Pearl Harbor. Or en 1942, les Américains savaient, et ils avaient sciemment laissé faire. C’est en tout cas ce que démontrent nombre de travaux historiques incontestables. Bien évidemment la vérité officielle, celle des manuels d’histoire, est toute autre. Nous sommes au Siècle où la révision permanente des faits historiques à des fins politiques a pris des proportions hallucinantes. Le mythe démocratique se réécrit et s’affine tous les jours, je vous renvoie à Orwell si vous n’avez pas encore compris ! Non seulement le gouvernement américain « savait », mais il avait tout fait pour mettre le Japon le dos au mur, pour le pousser à la guerre. L’histoire officielle cache honteusement la hantise qui habitait alors les dirigeants et les populations américaines de retomber dans la grande crise de 1931-1933. À partir de 1937, le spectre de la récession se dresse à nouveau et seule la déclaration de guerre de l’Angleterre puis de la France, à l’Allemagne - n’oubliez pas que c’est vous qui avez pris l’initiative de la conflagration planétaire pour voler au secours d’une Pologne dont le sort ne vous préoccupera pas beaucoup au cours des cinquante années suivantes - va permettre à l’Amérique de relancer de ses industries d’armements et de s’arracher du gouffre de la récession où elle allait replonger. Cela c’est l’histoire vraie, pas celle de vos télés, mais c’est une histoire honteuse donc une histoire condamnée à mourir de la mort du silence et de l’oubli. Sortez-vous enfin de la tête tous ces clichés débiles qui fabriquent la légende dorée du rêve américain : les États-Unis moins que tout autre État n’agissent par pur idéalisme, par principe ou pour des raisons morales. Ceci c’est de la foutaise. L’Amérique n’avait aucune raison morale d’intervenir au cours de la Seconde Guerre Mondiale en Europe et dans le Pacifique. Les droits de l’homme ne sont qu’un habillage, habile sans doute, mais un habillage et rien d’autre, un argument de propagande noire à l’usage de foules affolées par la rhétorique de la peur. Après Pearl Harbor la psychose d’un débarquement japonais sur les côtes californiennes a été soigneusement entretenue, il fallait chauffer à blanc l’opinion américaine pour lui faire accepter la guerre et ses sacrifices. Cela ne vous rappelle rien ? L’épisode de l’anthrax après le 11 Septembre, la peur rampante de l’attentat soigneusement cultivée, la menace cachée des réseaux islamistes, Al Al-Qaïda ourdissant ses coups dans l’ombre des minarets … Cela aussi c’est du terrorisme. Du terrorisme à usage interne destiné à faire souffler le vent de panique et de haine sans lequel il ne saurait y avoir de choc des civilisations… Une véritable culture de la peur s’est installée chez vous depuis une année et la « menace irakienne » est aujourd’hui à ce point martelée, répétée jusqu’à la nausée qu’elle semble incontestable, qu’elle est devenue une vérité première, une évidence. La litanie des mots suffit à créer ex nihilo une réalité motrice ! Mais où est-elle cette menace introuvable ? Officiellement, depuis 1998, le « nucléaire » irakien devait, selon les instances internationales, passer sous « contrôle continu »... ? Ce n’est pas moi qui le dit mais les rapports officiels de « vos » experts. Je ne l’ai pas inventé et cela « vos » dirigeants, ceux qui vous mentent à longueur de temps, qui ont menti sur leurs intentions en faisant de l’esbroufe au Conseil de Sécurité, vos gens de pouvoir qui sont acquis à la guerre depuis toujours - partez du principe, sinon vous ne saisirez jamais rien, qu’ils sont aux ordres – ces gens-là savent depuis des années à quoi s’en tenir quant à la réalité de la menace irakienne. Parce qu’enfin pourquoi ces « crétins » d’inspecteurs des Nations Unies ne parviennent-ils pas à trouver le moindre petit tube de VX ? La moindre petite centrale de retraitement d’uranium ? Pourquoi ces « incapables » se sentent-ils obligés de courir dans tous les sens comme des agités du bocal, s’ils ne trouvent rien ? Trouvez-vous même la réponse. Pour conclure sur la question de la guerre du Pacifique, la provocation avait été bien montée afin que l’impérialisme yankee puisse affronter l’expansionnisme nippon, sous couvert de défense de Liberté et de Justice. Il s’agissait en réalité de fuir sous le vent de la crise et de la peur de l’éclatement du consensus américain qui risquait de s’ensuivre, peur de la récession qui poussait l’Amérique à une fuite en avant dans la guerre et à l’extension de son empire en Asie. Ce qui fut fait. Dois-je parler du partage du monde et de l’Europe conclu à Yalta entre Roosevelt et Staline ? De la même façon, il s’agit à présent de sauver le système américain menacé d’effondrement, miné par la récession. Celle-ci est devenue de nos jours une composante « structurelle » du cauchemar américain… j’ai bien dit « structurelle, » parce que la puissance financière des États-Unis s’est bâtie sur les marécages entre autres des junks bonds et cet édifice ne tient que par les vertu d’un mirage. Aux États Unis, les seuls noyaux durs sont ceux du fameux complexe militaro-industriel. Rien d’autre ! La théorie des cycles économiques, celle de Kondratieff par exemple, a été trop oubliée. Karl Marx avait bien vu l’inéluctabilité des crises d’un système capitaliste prisonnier de ses contradictions structurelles. L’impérialisme est, on le sait, l’une des voies obligées, si ce n’est la seule, pour tenter d’échapper à cette fatalité génétique qui impose des cycles de destruction, de guerre et de reconstruction. Tant que l’on ne sera pas sorti de ce cercle infernal une « part maudite » des ressources humaines et matérielles sera périodiquement vouée à la destruction massive. Vous devriez ouvrir les yeux : vous, occidentaux, bénéficiaires de ce système, vous êtes les agresseurs et non pas les « autres ». Finalement les scandales financiers qui secouent les places américaines ne sont que l’un des symptômes de la maladie incurable qui ronge le capitalisme. Mais ces symptômes, vos médecins de l’économie ne les reconnaissent pas et comme le Monsieur Purgon de votre divin Molière, qui avait su si bien épingler les vices de la bourgeoisie montante, ils vont psalmodiant « le poumon, le poumon » autrement dit « le pétrole, le pétrole, Saddam , Saddam ». Et de pousser les Irakiens ou les Palestiniens à la faute pour qu’eux-mêmes offrent les prétextes utiles à de nouvelles guerres, à de nouvelles déportations, en clair à des politique d’ethnic cleansing et de balkanisation du monde arabe. Le prédateur américain ne saurait tolérer d’obstacle - et là on ne peut vraiment pas parler de concurrents - même à échelle régionale… Demain, dans un mois ou dans un an, si pour contrer l’offensive anglo-saxonne, les Irakiens devaient recourir à des armes interdites par les Conventions de Genève, les Américains auraient alors beau jeu de dire « Vous voyez, ils en avaient, nous avions raison de vouloir mettre au pas et désarmer cet État terroriste ». Terrorisme créé de toutes pièces et qui aura permis de justifier a posteriori des tueries à grande échelle. Qui menace qui ? Ce sont les champions de la liberté et de l’ordre qui menacent à présent ? Qui détient des réserves fabuleuses d’ADM, nucléaires, bactériologiques et chimiques sans que la Communauté internationale ait un mot à dire ? L’Amérique et Israël ont annoncé leur intention de recourir à l’arme atomique si Saddam Hussein avait l’outrecuidance de se défendre. Mais l’usage qu’ils peuvent faire feu nucléaire ne peut être qu’un « bon usage » puisque c’est pour une « juste cause » ! Depuis douze ans et sur tous les tons on nous a seriné dans les média et à longueur de discours vengeurs que les Irakiens sont les méchants - chacun sait que les méchants, ne méritent pas de vivre – que la destruction de ce régime dictatorial constitue par conséquent un impératif moral ; que l’élimination d’un chef d’État qui fait le malheur de son peuple est un devoir envers l’humanité souffrante - à ceci près que c’est surtout l’embargo « américain » qui a été jusqu’ici génocidaire et non le pouvoir. Il s’agirait de remettre les choses à l’endroit, de tuer les hommes de Saddam en direct, comme à longueur de jeux virtuels ou de super-productions hollywoodiennes, serait un bienfait pour la civilisation et la paix dans le monde ! Le GI de base est donc parfaitement habilité à tuer sans limite et sans remord dans l’accomplissement de son « devoir », bombarder, napalmiser dans un mépris souverain de la vie humaine et dans la bonne conscience la plus totale… Deo gratias ! Et vous, comment acceptez-vous, comment tolérez-vous cette morale à double standards ? Ce qui me répugne aujourd’hui dans l’ « Amérique » imprégnée de puritanisme, c’est son ignominie morale, son hypocrisie, sa mauvaise foi, son art consommé du mensonge au nom de la morale. Au moins les grands conquérants, les Alexandre, les Césars, les Genghis Khan, Timour le Boiteux, Napoléon ou Hitler, ne se cachaient pas derrière l’idée d’accomplir le « Bien » Ils avaient la grandeur de leurs appétits, leur voracité se déployait sans fard. D’une certaine façon elle en était « honnête », intellectuellement acceptable, presque honorable en comparaison de ce que j’appellerai la Tartuferie perverse de l’Amérique judéo-chrétienne. La soif inextinguible de domination, le monstrueux appétit de puissance de ces hommes de proie, ne se donnaient pas pour autre chose qu’un absolu esprit de conquête. Ils n’essayaient pas de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, de nous prendre pour des imbéciles en un mot de bafouer l’intelligence, vous diriez de pécher contre l’esprit. Remarquez, je me demande bien jusqu’où peut aller l’empire du mensonge. Concernant l’Irak, quasiment plus personne ne croit depuis longtemps à sa capacité nucléaire, sauf les gens très ordinaires qui sont les esclaves des média et qui en restent peut-être convaincus. Le doute s’insinue cependant par le canal de l’inquiétude diffuse qui accompagne la montée en puissance des menaces. Je crois d’ailleurs –est-ce un signe particulier de mon optimisme ? – que dans certaine situation, sous l’effet galvanique des événements, le bon-sens reprend le dessus, chez l’humain le cerveau reptilien se réveille et il donne l’alerte. La peur rend lucide et inconsciemment le cheptel pressent l’abattoir. La IIIe Guerre Mondiale n’est pas loin, juste, à peine derrière la ligne d’horizon. Mais les masses occidentales ont beau renâcler leurs bons pasteurs les poussent fermement vers l’équarrissage, au nom de la liberté, de la démocratie, pour protéger les mères « américaines » (mais pas les autres, bien entendu), « garder » la liberté des femmes et « sauver » les enfants, prétendument arrachés à des couveuses, toutes virtuelles, par la soldatesque de Saddam. Ces pseudo événements auraient fait fondre en larmes Bush senior alors qu’il priait à genoux, parce qu’il aurait ignoré, en ce mois de janvier 1991, s’il devait attaquer l’Irak ou non ! Ces larmes hypocrites de crocodile font leur effet dans les chaumières. Peu importe que le mensonge et la supercherie soient découverts après coup, la vérité ne sera jamais connue que de groupes ultra restreints d’intellectuels, de publicistes, d’experts sans audience qui craignent tous plus ou moins pour leur gagne-pain, milieux étroits où les faits vrais resteront confinés jusqu’à leur effacement définitif. En attendant l’effet désiré aura été obtenu sur les masses, tétanisées qui accepteront sans broncher tous les conflits. Et si elles se cabrent, il est trop tard, la machine est lancé et plus rien ne peut l’arrêter. Le mensonge est opérationnel à un moment X, qu’il soit ensuite démasqué n’a aucune espèce d’importance, il aura joué son rôle dans la guerre de l’information, qui est celle de la conquête des esprits. C’est le préalable et l’accompagnement obligé de tout conflit de quelque ampleur, quelle qu’en soit la forme ou la nature. La dimension d’un conflit psychologique, la maîtrise de ce champ de bataille qui n’a rien de virtuel est essentiel. L’Irak pour l’avoir compris trop tard à perdu du temps et du terrain, que les bons offices de la France, de la Russie et de la Chine ne lui jamais permis de combler. L’autarcie intellectuelle et mentale est mortelle. Il ne s’agit pas de se draper dans sa dignité, son orgueil ou son droit pour se défendre efficacement. Et dans cette guerre psychologique, qui va bien au-delà de la simple propagande fût-elle de guerre, l’initiative est payante même si elle demeure aléatoire, parce que « dialectique ». L’électrochoc du 11 Septembre a révélé au monde le potentiel de haine accumulé contre l’Amérique dans sa dimension impérialiste (personne ne hait les « Américains » en tant que tels ou individuellement). La souffrance de l’Islam est jetée à la face du monde par le sacrifice impétueux et grandiose de nos moudjahidin. En contrepartie, l’ « Amérique » saisit là un prétexte à la mesure de ses ambitions hégémoniques pour tétaniser la communauté internationale, par ses plaies morales, physiques et ses blessures symboliques et se lancer à l’assaut des territoires Sud de l’Eurasie. C’est pourquoi j’insiste sur le caractère dialectique de l’arme terroriste, lame à double tranchant, dont les effets, chacun le sait sont essentiellement publicitaires et psychologiques. Ils font infiniment moins de morts que vos suicides, vos accidents domestiques, ceux de la route ou les erreurs de diagnostic à l’hôpital. Le terrorisme est une arme de pauvre, mais une arme non technologique, en ce sens que la techniques est secondaire par rapport à ses effets sur l’esprit : il s’agit de bombe mentale. Mais ce sont les esprits qui sont touché, l’imaginaire, les peurs archaïques. Comment voulez-vous que dans cette guerre des riches contre les pauvres , cette guerre des gueux, on n’utilise pas les seules armes qui soient à notre portée, celles qui font mal et qui déstabilisent l’adversaire. Ceux qui dénoncent la possession d’ADM sont ceux qui veulent en conserver le monopole, comme le chasseur traque le renard parce qu’il en veut l’exclusivité sans partage, absolue, le refus de tout partage sur le territoire qu’il s’est attribué. Huxley avait imaginer la fabrication de zombies hédonistes grâce à l’hypnopédie. Il était loin de la vérité. La réalité est presque toujours au-delà de l’imagination et de la fiction, et la réalité est que l’homme actuel depuis son enfance se gave volontairement de conditionnement. Il se goinfre sans frein de ces excréments d’ « art » avec une délectation sans nom de tous les sous-produits de la sous-culture audiovisuelle. Le marché le lui présente sous jaquette d’apparat, gonflé à coups d’effets spéciaux et abruti des rythmes synthétiques de la techno… Le conditionnement commence par cette bouche d’égout que chacun plante au milieu de son foyer, ce cyclope qui vous aveugle de toutes les ignominies morales d’une Amérique qui s’arroge la prétention de combattre au nom du Bien et d’un Dieu qui serait son monopole… S’attaquer à des symboles forts. La terreur est essentiellement psychologique : le cadavre d’un marine traîné à travers les rues de Mogadiscio fait plus d’effet que toutes les victimes d’un tremblement de terre. Le rendement politique est énorme. De toutes façons le terrorisme est une arme imposée. Le choix des armes n’est pas donné au faible, c’est le fort qui choisit. Sauf à se soumettre, il faut recourir à l’embuscade, c’est une forme de guerre qui a toujours existé. Nous n’avons pas à nous plier à des règles qui ne sont pas les nôtre. Il n’y a pas d’un côté une guerre propre, avec des frappes chirurgicales, qui fait chic dans les compte-rendus d’opérations et dont l’humanité ne tient que par le trucage des mots, et de l’autre, une guerre immonde, lâche, moralement condamnable. Il faudra d’ailleurs m’expliquer longtemps ce qu’il peut y avoir de lâche à se rendre volontairement et consciemment à un rendez-vous avec la camarde. Chez vous, quand ce sont les vôtres, vous on les appelez des héros, chez nous ce sont des chouhada, des martyrs, mais pour nos ennemis ce sont moins que des hommes, ce sont des « terroristes ». Comme sont « des terroristes » pour M. Rumsfeld, ceux qui aujourd’hui « ne respectent pas les lois de la guerre » en harcelant au prix de leur vie les colonnes blindées qui montent vers Bagdad. Selon les critères de l’ « Amérique » puritaine est par conséquent « terroriste » celui qui ose défendre son pays contre l’envahisseur… Telle est « votre » morale ! Les moyens doivent toujours être proportionnés à l’objectif. Tuer des innocents n’a rien d’agréable, mais cela devient très vite une faute, un péché et un crime sans justification par un but supérieur. Non seulement la guerre n’est pas « propre », sauf dans la propagande des « maîtres », mais elle n’est pas non plus « morale », même si elle est juste. Le recours à la violence reste toujours un pis-aller, la guerre ne survient que lorsque toutes les ressources de la négociation, du politique et de la diplomatie ont été épuisées. On fait la guerre la mort dans l’âme, car ce n’est pas un jeu mais un mal nécessaire... Source: http://www.geopolintel.fr/article720.html |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:50 | |
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POST SCRIPTUM
Avant de vous quitter, j’aimerai beaucoup revenir sur certains de mes propos, quitte à me répéter. Je ne crois pas que ma pensée ni mes raisonnements soient caricaturalement circulaires. Je laisse aux profilers et autres psychologues professionnels le soin de délabyrinther ce qu’ils ne manqueront pas de qualifier pour mieux se rassurer, de délire mystico-marxiste. En fait ce n’est pas moi qui parle, mes propos ne font que traduire les murmures et les grondements qui s’élèvent du fleuve tourbillonnant de l’histoire. Ce sont les événements qui nous dictent les mots pour peu que l’on se donne la peine de les observer et, s’il le faut, de les décrypter à la lumière des enseignements de la raison et de la foi. À ce titre, l’Islam et le marxisme-léninisme sont les deux écoles dans lesquelles j’ai puisé le meilleur de mes analyses. Il est frappant, en ce moment précis de notre histoire, de voir que la force torrentielle des événements, ait conduit à une forme inédite de la parole et de la pensée. Je fais ici référence au spectaculaire revirement des médias et à travers eux des opinions publiques, en Europe et dans le monde, à propos de la crise. En l’espace de quelques semaines, la volonté arrogante des États-Unis d’imposer une guerre sans justification, est parvenue à cristalliser les nations et les peuples du Vieux Monde contre l’Amérique hégémonique. C’est un fait sans précédent dans l’histoire. Pour la première fois sur le court chemin de l’aventure humaine, cent peuples manifestaient au même moment à travers la planète leur dégoût et leur rejet de l’impérialisme et de la guerre d’agression. Le gouvernement américain et son administration étaient dénoncé pour ce qu’ils sont : un État et un système totalitaires et terroristes. Dans cette mobilisation sans pareille qui marque elle aussi le passage à une ère nouvelle de l’Histoire, il faut déceler une conscience nouvelle. Une forme de renouveau et un espoir pour l’humanité en lutte contre les forces du mal et l’empire du mensonge, espoir qui ne doit pas cependant nous aveugler : la machine est en marche depuis longtemps et, sauf effondrement des États-Unis sous la pression de leurs contradictions internes, rien ne saurait l’arrêter, avant que ne se créent et ne se consolident un ou plusieurs pôles adverses. À un moment donné, la logique des événements commande et pas même ceux qui s’en sont voulus les initiateurs ne peuvent contrarier le processus qu’ils ont enclenché. Qu’on ne s’y trompe pas, la volonté et la malignité des hommes comptent pour beaucoup dans le cours que prennent les événements, mais eux-mêmes sont profondément agis par les forces inhérentes au système. Les hommes ne sont, sauf exception, pas en totalité maîtres de leur choix. Ils sont les héritiers d’une organisation sociale, d’une weltanschauung, une vision structurante du monde qui les conditionne et les aliène plus ou moins. Les hommes croient diriger les événements et ils ne font qu’obéir aux préjugés de leur classe et à une vision des choses et du monde qui leur sont héréditairement transmis. Le révolutionnaire intervient au point nommé de l’histoire pour tenter de briser le cycle des enchaînements, de la spirale répétitive de l’histoire qui reproduit et déploie la logique du système. Mais pour n’être pas tout à fait les sujets actifs ou passifs du système il faut une conscience aiguë des forces en actions dans le monde des hommes. Une telle lucidité est l’apanage d’individus doués d’une morale supérieure sans laquelle il n’est point de juste clairvoyance, c’est-à-dire de capacité à pénétrer la dialectique des forces en jeu entre les personnes, les groupes, les peuples ou les sociétés, ni de volonté pour peser sur elles en vue de leur transformation radicale. Humblement, j’essaie pour ma part de suivre le cours des choses, d’en parcourir un à un tous les méandres , d’en éviter les impasses et la tentation du renoncement ou de la facilité. Pour cela je fixe mes pas sur l’Étoile polaire de la foi en Dieu, guide de tout vrai croyant sur la voie de la vérité. Après l’Irak, viendra le temps de l’ingérence humanitaire tous azimuts et des changements de régime spontanés pour le triomphe de la démocratie… Les dominos tomberont d’eux-mêmes. Les Saoudiens qui ont lâchement pactisé avec le diable ne seront pas épargnés, l’Iran pris en tenaille entre l’Afghanistan et l’Irak, sera en tout cas neutralisé, Washington escomptant qu’il tombe sous l’effet de cet encerclement. La Syrie se ralliera, mais de concessions en concessions finira par éclater. Nous aurons un pays druze, une Bekaa « normalisée » d’où le Hezbollah aura été éradiqué, les Alaouites retourneront dans leurs collines arides défendues par les ruines des prodigieux bastions des Frengi, ces Francs bâtisseurs de forts dont la valeur individuelle n’avait rien de commun avec ces hordes de robots qui composent les armées de la thalassocratie marchande, le royaume sanglant du Moloch America… La balkanisation générale de la Région sur des bases ethniques, tribales, linguistiques n’est-elle pas l’objectif ? Régner sur la division et le désordre ? Je ne crois pas une minute aux déclaration pétaradantes sur le maintien de l’unité de l’Irak. Les Turcs, éclairés par le renouveau de l’Islam, ont, eux-aussi, fini par le comprendre, mais les militaires alliés d’Israël forceront toujours la main des politiques pour imposer un ordre kémaliste tournant résolument le dos à l’Oumma. Il faudra un jour revenir sur le rôle occulte de certaines minorités dans l’abolition du Khalifat… Aujourd’hui nous assistons à la fin de l’ordre établi en 1945 sur les décombres de l’Europe vaincue, la fin d’un ordre juridique et de ses principes fondateurs. Ici, c’est le principe d’intangibilité des frontières qui est remis en cause. L’Ost Politik allemande, alors sous contrôle américain a donné le feu vert à la fin des années 80 en incitant les Slovènes et les Croates à déclarer unilatéralement leur indépendance. À partir de là le détramage de l’Europe Orientale, puis la destruction de la fédération yougoslave devenaient inéluctables. Pourquoi croyez-vous que la plus grande base américaine en Europe soit en Macédoine ? Croyez-moi l’affaire des Balkans est loin d’être terminée, nous n’avons assisté qu’au premier acte ! Les Américains joueront en Europe l’Est contre l’Ouest. L’Est est dépendant et par conséquent docile… La fronde de l’Europe de l’Est, nouvellement ralliée à l’Otan, contre le front franco-germano-belge opposé à la guerre, en établit les prémisses. Il est clair que le Continent Sud-Américain et l’Amérique Centrale, quelque soient les orages qui peuvent les balayer sont non seulement sous influence mais peut-être plus encore under control. Il faut être réaliste, mais mon pays, le Venezuela, est peut-être un contre-exemple fâcheux, une épine dans le talon de la botte yankee, mais rien de plus à l’heure actuelle. Il ne remet pas fondamentalement en question la prépotence de l’Amérique dans une chasse gradée où personne ne lui conteste un droit d’intervention armé sans limite…. L’enjeu véritable sera in fine la mise au pas de l’Europe, tenue par d’artificielles solidarités Atlantiques et occidentales sur fond de culpabilisation permanente et de dette imprescriptible à l’égard de l’indépassable démocratie universelle, « sceau » de l’Histoire… Personne n’a jamais cru qu’à terme le Kosovo n’acquerrait pas une indépendance complète. Il fallait en finir avec une Serbie forte et fédératrice. Il ne faut plus que des micro États, plus ou moins rivaux, plus ou moins concurrents, que l’on pourra faire jouer les uns contre les autres le cas échéant. La politique d’hégémonie globale veut la fin des puissances régionales, le découplage du poids démographiques et de la richesse potentielle liée à la possession de ressources naturelles. Le Soudan sera détruit parce qu’il possède l’eau et le pétrole… La France sera démantelée pour des raisons similaires comme le prévoyait déjà le Plan Morgenthau en 1945 lors de l’invasion des forces alliées en Europe, j’y reviendrai… C’est, la capacité d’innovation technique de la France, son exception culturelle, son rayonnement et surtout une certaine autorité morale qui en font un obstacle dangereux. L’unité nationale de votre pays, la Nation française doit être détruite ! Et elle le sera vraisemblablement…. Maintenant, pour en finir avec l’Asie Centrale et achever ce continental land bridge qui doit ceinturer - endiguement - le cœur du continent eurasiatique, il ne restera plus qu’une partie à jouer : la réduction du Pakistan,. Mais c’est un gros morceau. Les Yanks n’ont pas vraiment le choix. Il leur faut prévenir le renversement de leur homme de paille, Mucharaf. Le renversement d’alliance est amorcé, le Pakistan est d’ores et déjà lâché au profit de l’Inde… Après bien sûr, ce sera le tour de l’Asie, de la Corée du Nord… Je vus rappelle qu’une guerre oubliée se livre en ce moment même aux Philippines même si elle ne met en œuvre que des troupes américaines avec des moyens « limités ». Revenons au Levant, la seule puissance qui sera évidemment tolérée est l’État d’Israël qui n’est en fait que cinquante et unième état de l’Amérique judéo-chrétienne. Mais chacun sait que la politique des États-Unis se fait autant à la Knesset qu’à Wall Street ! Nous savons bien vous et moi, en suivant mon raisonnement, que ce ne sont pas les armes introuvables de l’Irak qui menacent l’Amérique mais sa capacité structurelle à être ou redevenir une puissance régionale avec laquelle il faudrait compter. En raison de ses velléités up to date, désuètes à vouloir rester maître de son destin. Il faut en conséquence casser définitivement cette nation justement parce qu’il s’agit d’un État-national où le mot patriotisme possède encore un sens. Cela, les Américains courent le risque sérieux de l’apprendre à leur dépends. Nous ne devons nous laisser abuser par les apparences et cela demande un effort constant. Suivez-moi : les imbéciles, et pas seulement ceux des médias, s’arrêtent toujours aux apparences. Ils découvrent midi à quatorze heure et prennent pour argent comptant ce que leur racontent les officines chargées de l’agit-prop. La désinformation - le mensonge offensif - à l’heure actuelle n’est plus seulement dirigée contre les centres décisionnels ou contre la population de l’ennemi, mais sert en priorité à l’asservissement des opinions alliées ou tierce… Il n’y a pas de règlement de comptes entre la famille Bush et les Tikriti. Penser cela est aussi ridicule qu’absurde. Le pouvoir américain se contrefiche de Saddam Hussein, il ne s’agit pas de le renverser personnellement. Comprenez que cet homme n’est que le symbole, la clef de voûte d’un édifice qu’il faut abattre. Cet édifice c’est le Baas et son idéologie socialiste, patriotique et nationale. C’est l’idée même de nation souveraine qu’il faut abolir et qui s’est incarnée aussi bien dans le socialisme yougoslave que dans l’État centralisé irakien. Comment croyez-vous que l’Irak ait survécu à douze années d’un embargo d’une réelle sévérité ? Ce sont les structures rigides de l’État et du Parti baas conçues par le chrétien Michel Aflak qui ont permis à l’Irak de survivre et de conserver sa cohésion. Le système de rationnement et de redistribution par l’administration irakienne n’a pas failli un seul jour. Cette preuve a contrario de la valeur de ce système a été très prudemment omise par vos analphabètes des médias qui se sont bien gardé d’insister… Réintroduire la manne pétrolière, c’est-à-dire le fleuve des pétrodollars généré par des gisements à fleur de sable, donc producteurs d’immenses bénéfices, dans les flux financier internationaux est impossible avec un État fort dont la volonté est de décider seul de l’emploi de ses capitaux. Les pétrodollars doivent servir à soutenir le mythe du dieu dollar. Mythe qui ne repose sur rien si ce n’est sur une fiction active, un mirage collectif. Mais personne n’ose dire encore que le roi est nu… L’Amérique doit nécessairement, pour sauver le mythe de son imperium, intervenir, elle y est structurellement condamnée ! Si littéralement une certaine Amérique judéo-chrétienne est un tigre de papier - monnaie - elle n’en est pas moins, à ce tournant de l’histoire, le pire ennemi du genre humain. Je reviens à l’après guerre. Le Pakistan s’est plié à tous les desiderata américains avant d’être placé dans la ligne de mire et de devenir la prochaine cible. La Turquie pourrait bien également voir son statut d’alliée privilégiée revue à la baisse tant en raison du marchandage auquel elle a soumis son acceptation à coopérer pleinement avec les forces armée américaines, c’est-à-dire pour avoir placé les enchères trop haut, que par le refus réitéré de son parlement d’accepter le déploiement à sa frontière des troupes d’assaut yankees. Seul un coup d’état militaire pourra, du point de vue israélo-américain faire revenir les choses dans l’ordre kémaliste, le seul qui soit véritablement acceptable en Asie Mineure car il assure une continué de pouvoirs entre Ankara et Tel-Aviv... Au demeurant les alliances de circonstances ont un prix et les « gouvernements » mêmes élus avec une majorité se revendiquant de l’Islam politique – je parle toujours de la Turquie – ont tous leur « prix » ! L’Union Soviétique au bout du rouleau en 90, n’avait-elle pas vendu son accord passif à la première guerre du Golfe pour une bouchée de pain ? Quatre petits milliards de dollars ! Une broutille ! Les Turcs ont placé la barre plus haut, la chose s’est en effet négociée aux alentours de 30 milliards de prêts, d’aides diverse et variées… Ne parlons pas des clauses non-écrites relatives à des gages territoriaux, le Vilayet de Mossoul, par exemple, autrement dit le pétrole de Kirkouk qui était l’apanage des Français depuis Lausanne, lorsque vous avez voulu après la Grande Guerre assurer votre indépendance énergétique par rapport aux Anglais, les même qui alors soutenaient les Frères Musulmans en Égypte, pour les instrumentaliser au seul profit de leur politique impériale… La Turquie affirme sa foi en l’Islam, des politiques se font élire sur l’aspiration à un renouveau islamique, mais la tentation est grande et la raison d’État aussi, de se soumettre à loi des idoles, aux lois du marché et à la surenchère des bénéfices tirés de la trahison de la parole divine et du mépris absolu de la volonté du peuple. Vous trouverez toujours des oulémas pour tout justifier et son contraire. Ce que l’on ne sait pas assez, c’est que n’importe quel docteur de la foi peut émettre des fatwas, des arrêts religieux qui peuvent aussi bien répondre à des besoins strictement opportunistes ! L’islam n’est homogène ou cohérent que vu d’ici, c’est une faiblesse sans doute mais dont il tire aussi une part de grandeur. Le débat y est permanent… Au fond, la position de principe de l’Allemagne contre tout engagement en Irak, même si il recouvre beaucoup de pragmatisme, n’est pas vraiment pour me déplaire. Ce sont les principes qui guident nos vies, qui en déterminent le sens. L’on ne joue pas impunément avec les principes, et l’esprit de lucre, la vénalité comme la lâcheté des gouvernants qui se couchent devant les oukases des puissants ou plus simplement qui n’ont pas le courage d’appeler un chat, un chat et un mensonge, un mensonge, ceux-là me font vomir… Le seul moyen de gouverner les crises est d’affronter la vérité. Et ceux-là même qui croient pouvoir se dérober à cette règle se sont déjà condamné. En Turquie, aux Pakistan, dans les Émirats du Golfe, je ne prédis pas un long avenir à tous les petits renards de la politique… Croyez-vous que les Blair, les Aznar, les Berlusconi qui vont à contresens d’une opinion instinctivement hostile à une guerre injuste, injustifiée et dont les véritables objectifs sont tus, pensez-vous que ces fantoches aient encore un avenir politique sans le secours aux magouilles d’une démocratie parlementaire intrinsèquement vérolée et truquée ? Je vous rappelle que ces gens ne sont que des minoritaires, qu’ils n’ont été élus que grâce à des mécanismes électoraux - toutes sortes de trucages comme le découpage des circonscriptions - et qui se sont déconsidérés par leur servilité, aux yeux mêmes des hommes de leur parti. D’une certaine façon, l’Europe des peuples s’est exprimée sans équivoque dans son refus de la guerre et ce refus est aussi celui de classes politiques moralement corrompues. J’ajouterai une corruption originelle, ces gens n’ont jamais gouverné dans l’intérêt des nations, ils se montrent maintenant pour ce qu’ils sont en vérité, des hommes de paille, de simples exécutants… Une certaine déviation du marxisme avait pris l’habitude de justifier les pires excès en foulant aux pieds la morale bourgeoise. Mais qu’est-ce que l’homme sans morale ? L’exemple que donne la Turquie islamique, compromise jusqu’au cou dans un système d’alliances avec l’impérialisme et le sionisme, montre à quel point la foi dans la vérité fait mauvais ménage avec les intérêts temporels et la géopolitique. Je prie pour que l’Islam ne devienne jamais ce qu’est devenue l’Église catholique : un vague mouvement d’animation spirituelle contribuant par beaucoup de niaiserie à l’anesthésie générale. Le clergé des églises chrétiennes en Occident est à l’image de la décadence générale et cela malgré le courage spirituel de quelques chefs religieux comme Capucci ou comme ces prêtres d’Amérique Latine qui veulent donner un contenu théologique aux paroles du Prophète Issa, Dieu l’ait en sa bénédiction, et qui militent pour la libération de l’homme, des pauvres et des humiliés. Aujourd’hui le Christianisme se détache de l’étymologie du Message, de son sens premier, séparé de sa tradition dans ce qu’elle avait de meilleur, les chrétiens se condamnent à n’être plus qu’un reliquat sociologique et leur foi à n’être qu’une sorte de compendium de bons sentiments, la plupart du temps coupés du réel et par conséquent inopérant, ou pire servant à atténuer la lucidité des foules, voire à émasculer, au sens propre, leur perception de la morale, tout en satisfaisant et en encadrant leur besoin de superstition… Plaise à Dieu qu’à son tour l’Islam ne se perde dans les mêmes marécages de la conscience, je prie pour que le capitalisme ne parvienne pas à le museler ou à le domestiquer pour en faire un nouvel opiacé à l’usage des foules anonymes et déstructurées de la société de consommation ! L’islam peut jouer et doit tenir un rôle moteur dans la libération des peuples et dans la lutte contre l’impérialisme libéral. Rôle que le christianisme n’a pas su tenir, malgré l’émergence d’une doctrine sociale de l’Église au XXe Siècle qui s’est perdu, comme le fleuve dans le désert, dans l’impasse de la démocratie sociale. La foi se situe au cœur de la cité et la séparation de l’Église et de l’État n’avait de sens que dans des sociétés encore imprégnées de spiritualité, où la morale religieuse irriguait, sous-tendait tous les comportement et constituait la référence implicite ou explicite des mœurs publiques. Or vos démocratie ont rompu leurs amarres. Le bateau ivre est parti à la dérive et vous n’en finissez pas de faire de vos vices privés des vertus publiques. Vos sociétés respectent, autrement dit, idolâtrent ce qui est monstrueux, contre-nature, parce que la loi du marché le veut ainsi, la morale est un frein à la consommation, n’est-ce pas ? La loi de la grande prostituée qu’est le libre-échange s’impose à tous sans discrimination. Cette loi sans compromis exige de ne refuser aucune clientèle. Aucun segment du marché ne doit être ignoré. Tout fait vendre. Et comme chaque tendance est un marché en puissance… Et plus l’instinct exploité à des fins mercantiles avilit l’homme, plus il ravale l’homme à un rang inférieur à celui de la bête, et plus il est choyé, plus il est l’élu du système libéral. J’exagère ? Je suis un exalté, un dangereux illuminé ? Les parents regardent attendris - il faut que jeunesse se passe n’est-ce pas - leurs enfants aller s’abrutir de rock dur, de techno, et de toutes les formes sonores de la drogue… Ils s’en amusent et ne voient pas qu’ils assistent en réalité à une tragédie... La télévision fait du sexe, de la violence et du dollar, un culte effréné. Vos télévisions déversent leurs ordures à flot continu au sein même de vos famille, tandis que vos politiques s’insurgent à qui mieux mieux contre le spectre d’un très hypothétique retour de l’ordre moral ! Dire le bien et le mal est devenu une incongruité, mieux une obscénité. Dénoncer le mal, exalter le bien dans son objectivité, dire la vérité de Dieu, vous fait frémir. Vous préférer vous barricader chez vous dans la crainte des voleurs, car vous voulez garder comme votre bien le plus précieux, plus précieux même que vos enfants disparus ou violés, vous ne désirez qu’un chose, l’entière liberté, la seule dont vous disposiez vraiment, qui est celle de vous avilir ! Soit ! Mais alors puisque vous n’avez plus le courage de défendre les principes moraux de la loi naturelle et divine, celle de vos pères, cessez de pleurer sur vos malheur. La guerre n’est en fait que la conséquence de votre sommeil de nantis, maintenant avec le réveil, le cauchemar commence… Je reviens sur ce mot « libéral » qui m’a toujours paru plaisant. Où est la « liberté » dans le libéralisme ? Liberté des pauvres d’être toujours plus pauvres et des riches de pouvoir s’enrichir ? La liberté, votre liberté est un mensonge, ce mot est la forme moderne du collier de l’esclave. Personnellement, les mots, en eux-mêmes, n’ont aucune valeur à mes yeux, seul compte la réalité, celle qui s’incarne dans des libertés concrètes et non des faux semblants. Ne me dites pas que ce propos est abstrait. Je prends toujours comme exemple cette liberté fondamentale qu’est la liberté de pensée. Etes-vous réellement libre de penser et avez-vous la capacité d’exprimer cette pensée ? Vous savez bien que non, vos tribunaux, votre justice sont vigilants à préserver intacte la part d’ombre, le non-dit qui dirige les actes, qui dicte les choix ultime de vos gouvernants. Vous verrez qu’après tout la France ralliera sur l’Irak les positions américaines, et pas seulement pour être au partage des dépouilles. Chercher ce qui meut vos hommes publics, leur appétence pour les attributs du pouvoir, quelles sont leurs peurs, et la première d’entre elles : perdre le lustre et les dorures de ce même pouvoir. Les hommes s’achètent pour peu, il n’en demeure pas moins que les censures de la presse dans les dictatures que vous haïssez tant, sont sans doute moins efficaces, moins hermétiques que ces censures qui n’existent pas et qui sont le fondement du mensonge démocratique… Que devons-nous opposer à la dictature libérale ? Le seul tiers-mondisme maintenant ne répond plus aux besoins comme cela a pu être le cas à un certaine période historique, dans la seconde moitié du XXe Siècle, lorsqu’il s’est agi de démanteler les empires coloniaux, tout comme le communisme lorsqu’il s’agissait d’émanciper un prolétariat qui a largement disparu dans les pays du Nord. Aujourd’hui il faut aux hommes un nouvel internationalisme, puissamment unificateur qui fusionne l’idéal moral et la dimension sacrée avec l’architecture conceptuelle et théorique du mouvement socialrévolutionnaire. L’islam par le message d’universalité qu’il véhicule me semble la seule contre-culture susceptible de contrecarrer le maillage totalitaire qui s’installe à l’heure actuelle sur toute la planète et dont le Patriot Act, qui instaure un contrôle permanent sur tous les citoyens américains, n’est que le préambule. Bientôt toute velléité de dissidence intellectuelle sera interdite dans les pays développés. N’oubliez pas qu’avec l’informatique vous vous êtes condamnés à vivre dans une maison de verre . Toutes vos communications, vos courriers, peuvent maintenant être lus ou interceptés et si vous êtes suspects de déviance intellectuelle la neutralisation anticipée pourra être décidée contre vous. Nous sommes entrés dans l’ère de la justice préventive, au même titre que la guerre du même nom, pour éliminer une menace purement virtuelle. Essayez donc de me prouver votre innocence ? Essayez de prouver que vous n’êtes pas coupable ? L’absence de preuve ne plaidera pas en votre faveur, bien au contraire. Plus les preuves matérielles font défaut et plus votre culpabilité s’impose, plus elle devient évidente ! C’est le cas de l’Irak, mais ce modèle de raisonnement de culpabilité a priori a lui, déjà fait ses preuves. Osez dire que vous n’êtes pas un futur délinquant ? Allez-y, vous verrez ! Vos hommes publics, dans l’indifférence générale, ont laissé s’installer dans vos lois des crimes quasi métaphysiques. Je fais référence à ce véritable délit d’opinion que constitue à présent le fait de mal penser, de mal dire, d’émettre des vérité jugées indésirables et que sanctionnent très durement vos tribunaux, au nom de la tolérance et de la liberté de pensée et d’expression. Je revendique pour moi et pour tous le droit de mal-penser, de dire ma vérité même si elle n’est pas universellement partagée par des multitudes matraquées par le mensonge universel… Tous les manquements à ce politiquement correct inventé par une Amérique puritaine - qui par ailleurs fait bon ménage avec le commerce de la pornographie et la prolifération, au nom de la liberté, des sectes sataniques - seront punissables ! La dictature des bons sentiments s’installe, elle nous fait obligation d’aimer et de chérir toutes les dépravations du corps et de l’esprit… Voilà, nous sommes d’ores et déjà dans le meilleur des mondes kafkaïens : demain vous pourrez faire l’objet d’une procédure sans être sorti du droit chemin ou de la norme uniquement parce que vous aurez été soupçonné de pouvoir le faire et qu’ainsi vous constitueriez un danger pour l’ordre social. « Tous suspects », tel est le principe de base de ce nouvel ordre mondial annoncé par Bush un certain 11 Septembre 1990 avant la première attaque de l’Irak… Encore une fois, je ne suis en aucun cas frappé de paranoïa. Lisez les journaux, aussi indigents soient-ils, vous verrez passez quelques cas exemplaires de sanction pour délit d’opinion et crime- contre- la- pensée unique. Combien de temps, d’années, de mensonges a-t-il fallu avant qu’il n’y ait un renversement de l’opinion à propos de l’Irak ? Seule la prémonition de la guerre et l’angoisse de ses conséquences sont parvenues à briser la conspiration du silence qui ceinturait, mieux encore que l’embargo matériel, un Irak, pris en otage, captif dans l’attente de son exécution. Mais ce Patriot Act n’est qu’une scène du premier « acte » de la tragédie qui se joue maintenant, en direct, sous nos yeux et qui est par essence, métaphysique. N’est-ce pas l’affrontement des forces du Mal contre celles du Bien, de la démocratie totalitaire contre la libre souveraineté des hommes et des peuples ? Ce combat que le christianisme a déserté pour votre malheur, suppose une force morale et spirituelle que seul l’Islamrévolutionnaire possède aujourd’hui parce qu’il a placé la foi dans la matrice d’une lecture rationnelle et dialectique des forces qui structurent le champ dynamique de l’histoire. Certes il ne s’agit pas d’un choc des civilisations, j’ai assez insisté sur ce point, mais ce qui est en cause c’est bel et bien une guerre religieuse. Une guerre contre le matérialisme triomphant du « Marché ». Une guerre déclarée à l’homme dans son humanité… Beaucoup se laisseront évidemment abuser par ces images de propagande sur lesquels ont voit des GI’S se faire baptiser à la mode christique, par immersion dans des bassins de plastique plantés dans les sables du Koweït. La manipulation de la foi à usage politique et belliqueux aura été l’une des dimensions originelles de cette guerre qui s’annonce pour nous tous, comme sans frontières temporelles ni géographiques. À propos de l’Irak, qui était l’un des rares États véritablement laïcs de la région avec la Syrie, l’Amérique croisée - qui n’entre plus en guerre pour délivrer le tombeau du Christ mais pour libérer des puits de pétrole - va, ironie de la chose, faire la guerre à l’un des derniers bastions du christianisme en Orient ! Les minorités chrétiennes d’Irak sont les fils et les filles des premiers convertis, par St Thomas au tout début de l’ère chrétienne. En détruisant l’Irak, Bush le pieux, Bush le croisé, va détruire ce qui demeurait des premiers chrétiens dont certaines communautés, qui plus est, descendaient en droite ligne des juifs convertis après la deuxième déportation à Babylone. Et vos médias oublient - ils oublient toujours beaucoup de choses - de dire que l’un des éléments de charpente du régime baasiste est justement constitué de cette vivace communauté chrétienne laquelle occupe depuis 1968 et la révolution baasiste une place décisive dans les strates intermédiaires de l’appareil d’État. Détruire l’Irak et ses structures de pouvoir- comme l’envisage Chirac qui est « contre la guerre » mais s’en fera le complice en se préparant à y participer, au moins indirectement par l’autorisation de survol de votre territoire accordé à la force de frappe aérienne des Américains - c’est anéantir les communautés chrétiennes de ce pays martyr ! Chrétiens pourtant protégés de la dictature ! Saddam Hussein a ainsi décrit dans un roman plus ou moins autobiographique, « Zabiba », ses amours avec une fille du peuple, une Chrétienne. Or il est clair que le Tikriti - autrefois Tikrit était « la ville aux trois églises » - qu’est le Raïs associe symboliquement dans son œuvre Zabiba à la Mésopotamie elle-même ! Tirez-en les conclusions qui vous siéront… Un mot encore puisque le sujet éveille votre intérêt : quand votre pays, la France se mêle des affaires du Proche Orient, je me permet de vous rappeler à vous Chrétiens, qu’au IX° siècle le Khalife Abasside Haroun Al Rachid avait confié la protection des Chrétiens du Levant à l’empereur Charlemagne par le truchement de ses ambassadeurs. Pendant douze siècle ce lien n’a jamais été démenti, même pas par la Convention et Robespierre qui avait tenu solennellement à le confirmer. Le lien charnel de votre pays et de l’Orient est bien antérieur aux croisades, je dis cela pour ceux qui aujourd’hui dénient à la France le droit d’avoir une politique arabe… Car les Chrétiens d’Orient sont en majorité des Arabes, et si Lieux Saints sont aujourd’hui sous le feu de la guerre, comme à Bethléem, ni les Arabes, ni l’Islam n’y sont pour rien… Cela votre école laïque l’enseigne-t-elle aux enfants de la République ? Je crois sincèrement que l’Islam, pour livrer cette bataille qui est celle de l’Homme contre la machine, doit revenir à l’esprit qui était le sien à son apogée. Ce n’est pas par hasard que j’évoquais les liens qui unirent la France carolingienne et le Khalifat de Bagdad. L’islam doit à mon sens revenir à sa source, à l’époque où il rayonnait de toute sa splendeur comme au IXe, au Xe ou encore au XIe Siècle. À ces époques nul ne songeait à commettre la moindre erreur concernant la vraie nature de l’idolâtrie. Le mot idole possédait son vrai sens, il n’aurait jamais été question de détruire les Bouddhas de Bamian par exemple. Les Védas, parce que ce sont des textes sacrés, permettaient aux docteurs de l’Islam d’assimiler les hindouistes aux gens du Livre, comme ce fut également le cas pour les Zoroastriens iraniens (ou Parsis) qui reçurent également, et pour les mêmes raisons, le statut de protégés. D’audacieuses passerelles mystiques étaient lancées entre l’Islam et les grands édifices métaphysiques du monde indo-européen. La tolérance et le dialogue étaient la règle ! De ce seul point de vue, je crois personnellement à la nécessaire réouverture de l’Ijtihad, au retour de l’exégèse sacrée qui seule, dans la convergence des forces spirituelles, nous donnera les moyens de combattre le Moloch impérialiste. La lutte contre le matérialisme athée et ses idoles pétries de la tourbe du pouvoir, de sang, de sexe et de fric, est évidemment transnationale, transculturelles, transconfessionnelle indépendamment du fait que l’Islam ait ouvert la voie à la libération de l’homme et au retour à Dieu… Sinon, l’Islam courrait le risque de tomber dans le piège qui lui est tendu, celui du « choc des civilisations ». Or l’affrontement d’un Islam isolé et de l’impérialisme ne pourrait être que suicidaire pour l’humanité toute entière. D’une certaine façon la tendance salafiste d’une imitation littéraliste et hors contexte des grandes heures de la vie du Prophète, Dieu l’ait en sa bénédiction, et de ses Compagnons, ce qu’ont voulu accomplir les taliban, n’est certainement pas la meilleure voie possible. Et ne parlons pas des brutes sanguinaires, agents stipendiés des services algériens, des prétendus « GIA » qui souillent l’Islam accomplissant les basses-œuvres de ses pires ennemis. Pour moi il est utopique et même dangereux de vouloir reconstituer artificiellement le temps de la prédication. Ce n’est ni la longueur de la barbe, ni la couleur du turban qui distinguent le bon croyant, agréable à Dieu. Réciter les cinq prières, accomplir le Hadj, faire l’aumône, cela est bien, cela est nécessaire mais cela n’est pas suffisant au yeux de Dieu qui ne s’intéresse qu’à « ce qui est dans le cœur de l’homme ». L’homme qui plaît à Dieu est celui qui est épris de vérité, qui a soif de justice et je dirai que la distinction à ce niveau ne doit plus se faire seulement entre les « vrais » croyants et les autres, entre pieux musulmans et non-musulmans, mais entre les hommes de foi authentique, ceux qui aiment Dieu à travers leur quête de vérité et de justice, par opposition à tous qui se sont vendus aux idoles, et cela exclut a priori beaucoup d’hypocrites et d’apostats qui ont pourtant, en apparences, embrassé la vraie foi. C’est pourquoi les portes de l’Ijtihad doivent être maintenant réouvertes avec fracas afin que tous les hommes de foi authentiques, et tous ceux qui se réclament des valeurs de Dieu, des lois de la nature divine, que tous ceux-là puissent se rassembler pour livrer le combat ultime contre les forces du Mal. J’en appelle à mes frères en Islam pour que leurs regards ne soient pas troublés par l’erreur, qu’ils ne se trompent pas d’ennemi, qu’ils ne se laissent pas leurrer par les apparences ou par une mauvaise interprétation du Message. Le Message s’adresse à tous les hommes, car nous savons que le chemin vers le Maître de la Puissance est long, difficile, semé d’embûches, de tromperies. Notre combat est celui de tous les hommes de bonne volonté, croyants et non-croyants, qui manifestent leur foi authentique par leurs actes de justice. Ce n’est pas le combat de l’Islam contre l’Occident, la chrétienté ou le judaïsme authentiques, mais celui qui s’oppose à tous ceux, musulmans compris, qui ont apostasié la parole de Dieu ou trahi les valeurs sacrées qui fondent l’homme en son humanité. Mais l’effort sera aussi celui de l’Occident chrétien pour reconnaître les vrais ennemis de l’humanité et ne pas succomber à la tentation de la haine qui peut opposer entre elles les cultures, les races et les religions… Curieusement le monde arabe, le tiers-monde en général, peut-être parce qu’il sont aux premières loges, qu’ils sont les proies désignées avec lesquelles l’impérialisme ne prend pas de gants, me semblent infiniment plus lucides que l’Europe égocentrique qui continuait, encore ces derniers temps, de se raconter des histoires pour mieux se rassurer. Et puis au Sud et à l’Est de la Méditerranée l’on ne s’encombre pas de tout ce lot de préjugés que vous traînez comme autant de boulets. Le vieil Occident européen et la France en particulier charrient depuis longtemps comme une fatalité le fardeau invraisemblable de sa culpabilité pour un passé désormais dépassé. Culpabilité française pour « Munich », pour Vichy, pour sa « dette » à l’Amérique et votre « libération », pour une décolonisation douloureuse, comme si les Français étaient les seuls coupables. Mais vous ne vous êtes même pas rendus compte que vous êtes devenus, après les deux guerres fratricides qui ont décimées l’Europe au XXe Siècle, des colonies américaines et rien d’autre. Cette culpabilité vous a trop longtemps aveuglé, elle a durablement vicié vos analyses quant à l’évolution du monde et la montée du totalitarisme américain, elle a gravement inhibé vos réactions, les a limitées au nom de solidarités Atlantiques qui n’ont jamais existé. Croyez-vous que l’Amérique se serait sacrifiée pour sauver l’Europe au temps de la Guerre Froide si la situation avait dégénéré ? Vous connaissez la réponse, et de Gaulle avant vous… Mais le mythe de l’Amérique sauvant France était utile pour asseoir la légitimité des nouvelles classes dirigeantes qui étaient arrivées dans les fourgons américains et qui se sont partagées les dépouilles des vaincus après les tueries massives – bien pires que celles des Septembriseurs de 1793, période que vous désignez sous le terme d’épuration. Il fallait tuer et encore tuer tous les témoins gênants et les tenants d’une souveraineté qui contrariait de facto la carte du monde dessinée à Yalta. Il le fallait aussi pour effacer l’écrasante responsabilité de la gauche socialiste dans l’installation du gouvernement de Vichy… Pour justifier la politique raisonnée des massacres de la Libération, et l’américanisation et la mise sous tutelle yankee de tout l’Ouest européen, il fallait que vos nouvelles élites inventassent le mythe d’une Amérique libératrice. À ce sujet également, De Gaulle n’avait pas été dupe… Mais ce mythe qui a eu jusqu’à aujourd’hui la vie dure vous aura coûté cher. Là aussi vous remarquerez que nous nous trouvons vraiment à un tournant de l’histoire avec un revirement impensable de l’opinion un an et demi après le Pearl Harbor de Manhattan. Le mythe américain est en train d’imploser sous nos yeux… À Yalta, en Février 1945, vos chers Alliés aux mains sanglantes, Roosevelt, Churchill et Joseph Staline, s’étaient en fait partagé entre eux les dépouilles de la vieille Europe. J’ai déjà signalé la destruction de civils Kurdes par la Royal Air Force au moyen de gaz de combat, de l’Ypérite, comme à Suleymanié, en 1925 précisément décrite dans un ouvrage du Général Pierre Rondot… Politique de massacres et d’anéantissement de populations civiles « non civilisées » que Churchill poursuivra avec assiduité tout au long des années vingt dans les zones tribales du Pakistan et en Afghanistan avant de raser l’Allemagne. Quant à Staline à la même époque il laissera les coudées franches à son beau-frère Kaganovitch pour affamer l’Ukraine où quelque dix millions de personnes périrent… Vous avez compris que l’actuelle politique des judéo-chrétiens américains, ces élus drapés dans leur arrogance de justiciers sans limites voient par avance dans le succès de leurs rapines une récompense et un effet de la grâce divine ! Ceci n’est pas une nouveauté, Lorsqu’en 1898 ils voulurent faire main-basse sur Cuba en prenant prétexte de la très opportune explosion du Maine dans le port de la Havane, ils envahirent l’île et c’est au nom de Dieu et du Droit qu’ils engagèrent les hostilités. Les Américains ne sont évidemment pas les seuls à avoir mis Dieu de leur côté, reconnaissons-leur cependant une étonnante désinvolture dans le cynisme et la bonne conscience… La guerre actuelle comme assujettissement des opinions aux mythes hollywoodiens d’une Amérique sauveuse du monde ne relève évidemment pas d’un accident de l’histoire, d’un concours de circonstances. Seuls le mensonge méthodique et la complicité active des intelligentsia et des classes politiques ont pu imposer des silences mensongers à l’histoire officielle. Ici encore la Novlangue du visionnaire Orwell montre sa toute puissance opérationnelle : la « colonisation » des peuples, des cultures, l’éradication physiques des tenants du Vieux Monde sous couvert de jugement des vaincus, s’est appelée « libération ». Un prodigieux tour de passe-passe pour un hold-up planétaire. Et c’est ce même brigandage que l’Amérique réitère maintenant au Proche-Orient. Ce système n’a rien à envier à la barbarie des peuples prédateurs . Le seul progrès notable en la matière se mesurent en terme d’hypocrisie, de mensonge et de perversité et surtout par la colossale capacité de détruire un adversaire en guenille, pieds et poings liés. Puisqu’il est question de la libération des peuples, je ne peux m’empêcher au moment de refermer ce livre, de revenir sur le sort de l’Europe après Yalta. Le grand patron de vos services de renseignement et ami de Giscard, Alexandre de Marenches répondant aux questions de Christine Ockrent - que l’on ne vienne pas me dire que tous les journalistes sont des ignorants – et qui était un américanophile grand teint, affirmait que la libération de l’Europe s’était accompagnée de déportations massives de populations, tels les Allemands de Prusse Orientale chassés comme du bétail et crevant comme des mouches à l’instar des Arméniens, naguère sur les routes d’Anatolie. Bref la libération de l’Europe s’est en fin de compte soldée par quelques millions de morts à l’Est comme à l’Ouest tandis que les vaincus étaient décimés par la famine et les épidémies dans les camps de concentrations réouverts par les libérateurs. Marenches explique comment Churchill à fait déporter dans le glacis soviétique près de deux millions et demi de personnes, femmes et enfants qui ont connu le sort que vous pouvez imaginer. Ce sont là les héros sans tache de votre histoire. Une histoire qu’il faudra bien vous décider à réécrire. Il faudra aussi qu’on explique ce qui fait, matériellement et moralement, la différence entre les crimes nazis en temps de guerre et ceux des vainqueurs la paix gagnée ! Il doit y avoir une différence, laquelle ? Pour moi, elle m’échappe, ce qui est somme toute normal puisque ma vision divergente du monde m’a conduit là où je suis aujourd’hui ! Cela vous convient ? De ce point de vue, le héros de la légende dorée de la libération, le grand homme Churchill, devrait peut-être bénéficier d’une place de choix au palmarès des grands criminels de l’histoire. Place qui lui revient de droit autant pour sa politique au Proche-Orient avant-guerre que pour la destruction des villes allemandes par les bombes au phosphore. Churchill en 1921, alors ministre des colonies de la Couronne procéda au dépeçage de l’ex-Empire Ottoman et à la création artificielle du Koweït, véritable tumeur au flanc de l’Irak. Le découpage insensé du Proche-Orient et particulièrement de l’Irak ne devait par la suite cesser d’alimenter des conflits frontaliers et en tout état de cause fournir aux Anglais d’abord, aux anglo-saxons ensuite, des prétextes toujours renouvelés d’interventions. [...]
Source: http://www.geopolintel.fr/article721.html |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 19:52 | |
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- L’Islam révolutionnaire
POST SCRIPTUM
Mon propos n’est pas d’écrire un livre d’histoire. En disant cela, j’aimerai ouvrir des pistes à la réflexion et susciter un retour à la critique historique. L’on s’apercevra alors - mais d’autres ont sans doute déjà entrepris une pareille tâche – qu’il existe une formidable continuité dans les politiques et les actes des dirigeants des grandes puissances, que ceux-ci sont mûs par une logique implacable qui laisse peu de place aux accidents de l’histoire. À ce propos il me paraît opportun de rappeler que se sont les Anglais qui sont les inventeurs des camps de la mort et non le fascisme, rendons à César ce qui appartient à César : pendant la guerre contre les Boers, ces paysans hollandais qui s’opposaient à l’impérialisme britannique au Trasvaal, les Anglais conçurent l’idée de regrouper les femmes et les enfants Boers dans des camps afin, dirent-ils, de les protéger ; sur cent dix mille femmes et enfants Boers, soixante dix mille périrent. Belle protection en vérité ! Qui dit mieux ? Le même régime fut appliqué aux combattants. L’Angleterre puritaine venait d’inventer le meurtre de masse aux motifs humanitaires. Dans la longue liste des ignominies hypocrites des grands défenseurs de la civilisation, outre les gazages par bombardements aériens de civils kurdes au cours des années 20, ce qui là aussi constituait une première, il faudrait bien sûr ajouter les sinistres Guerres de l’Opium livré au milieu du XIXe Siècle à la Chine pour la contraindre à tolérer le libre commerce de la drogue au profit des trafiquants Anglais. J’en conclurais provisoirement que le cynisme et l’ignominie de vos bons alliés et amis, comme chacun sait, n’a d’équivalent dans la démesure que votre stupide aveuglement. Historiquement l’Amérique n’a jamais eu pour projet de « délivrer » l’Europe mais de la conquérir. Les plans mis en œuvre en 1944 labellisaient explicitement « l’invasion » du Continent et rien d’autre. Le régime national-socialiste n’avaient été qu’un prétexte à une nouvelle guerre de conquête, une parmi beaucoup d’autres depuis le début du XIXeSiècle : une centaine d’interventions armées et de conflits sur des théâtres extérieurs en cent cinquante ans. Avant d’offrir des jeux vidéos à vos enfants, vous devriez penser à leur offrir des atlas historiques. Il y a beaucoup de choses qui se comprennent d’un seul coup d’œil sur une carte, avec ou sans formation idéologique particulière, le simple bon sens suffit. Le nazisme n’a été qu’un prétexte utile pour prendre le contrôle de l’Europe de l’Ouest, une mainmise largement amorcée par l’endettement des Européens et de la France à la suite de la Grande Guerre de 14-18. Mais libérer l’Europe du joug nazi n’était certainement pas la priorité des Américains, pas plus que sauver les juifs de l’extermination. Vous sursautez ? J’ai eu largement le temps de réfléchir ces dernières années. Le gouvernement américain était forcément au courant de ce qui se passait en Pologne. Les photos aériennes ont obligatoirement rendu compte de ce qui se tramait là-bas. D’ailleurs il est de notoriété publique que les alliés « savaient ». Beaucoup en Europe ont été accusés après coup d’avoir laissé faire, de s’être faits les complices passifs du génocide. Si le pouvoir américain avait réellement voulu casser le plan de déportations des juifs et des minorités ethniques d’Europe centrale, il lui suffisait, il me semble, de bombarder et de détruire les voies ferrées par lesquelles les convois étaient acheminés aux différents camps du complexe d’Auschwitz-Birkenau. Pourquoi non plus ne pas avoir soufflé les installations de ces mêmes camps ? Ce qui est surprenant, c’est que l’indifférence des états-majors alliés à l’égard de la tragédie inouïe qui se jouait dans ces camps - ces mêmes alliés qui ne se sont pas gênés pour détruire l’Allemagne entière – n’ait jamais posé problème. Mieux, personne n’a jamais songé non plus à en faire grief aux Américains qui pourtant pouvaient et auraient dû intervenir, pour arrêter la machine de mort des camps ! Sans doute cette dimension de la guerre ne les intéressait-elle simplement pas. La dénonciation des camps qui auraient dû intervenir dès le début du conflit n’a en fait été exploitée par la propagande américaine que bien plus tard comme pour mieux masquer l’ampleur et la monstruosité de leurs propres crimes, la destruction totale des principales villes allemandes et japonaises et le massacre planifié des civils et finalement le recours au nucléaire sans aucune nécessité autre que l’effet spectaculaire à valeur d’avertissement pour les Soviétiques. Dresde, Tokyo, Hiroshima, Nagasaki… une longue série de crimes méthodiques contre l’Humanité... À cet égard les travaux de l’américain Burnham, dont j’ai déjà parlé, sont particulièrement éclairants : dans une œuvre impressionnante publiée en 1945 « Struggle for the World » et qui devrait être depuis longtemps le livre de chevet de tous les hommes libres, il n’y a pas trace de condamnation, morale ou autre, du régime national-socialiste ! Dois-je souligner l’analogie existante entre le titre de cet ouvrage visionnaire et celui de la bible du national-socialisme « My struggle » dans sa traduction anglaise ? Pour Burnham le nazisme n’apparaît guère que comme un concurrent dangereux certes, mais plus encore un obstacle à balayer avant de songer à évincer la super-puissance continentale émergente que constituait lors de la reddition de l’Allemagne, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. À partir de là, Burnaham, froid planificateur de ce qui ne se nommait pas encore la Guerre Froide, décrit la logique implacable qui doit conduire l’Amérique à la conquête du monde. À ses yeux, sans la moindre méprise possible, ce ne sont bien évidemment ni la condamnation morale du Troisième Reich, ni l’accomplissement des droits de l’homme qui ne dirigent ni n’inspirent l’action de l’Amérique sur le Vieux Continent, mais la volonté d’y asseoir de façon irréversible, une domination déjà en marche depuis l’entre deux guerres…. À l’aube du XXe Siècle la France et la Grande Bretagne exercent grâce à leurs empires coloniaux, un véritable condominium planétaire. La guerre ruineuse va entraîner leur déclin irréversible en favorisant la montée en puissance de l’Amérique qui a su monnayer ses services de dernière heure et le sang d’une poignée de ses boys dans la lutte de la ploutocratie britannique contre les empires centraux. L’Allemagne en sort démembrée, ruinée et ployant sous le faix des dommages de guerre, tout comme l’empire austro-hongrois et le khalifat ottoman. Dès 1933, Wall Street et Manhattan – d’ailleurs l’arme atomique conçue à cette époque par le doux et pacifique Einstein et réalisé par son coreligionnaire Oppenheimer, ne s’intitulait-elle pas projet Manhattan » ? – déclarent la guerre - cela n’est pas une clause de style mais la vérité historique - à l’Allemagne nationale-socialiste qui refuse la suprématie du dieu dollar et fonde la stabilité de sa monnaie comme la reconstruction de son économie sur le fondement de la valeur travail et ses seules forces productives. Plus encore que l’antisémitisme sans fard de l’idéologie du régime, le crime de blasphème contre le dollar et la tentation autarcique sous-jacente, laquelle conduisait implicitement à tourner le dos au libre-échange, était radicalement impardonnable. La restauration de l’économie allemande sur des bases socialistes et par conséquent opposées au libéralisme, constituait une véritable déclaration de guerre… Ici, je serai tenté de faire un parallèle avec la montée des périls au Proche-Orient. Je ne reviendrai pas sur la prétention à la souveraineté économique, et à la souveraineté tout court, affichée par l’Irak, attitude proprement insupportable aux seigneurs de la finance internationale. C’est un très mauvais exemple pour tout le monde … Vous verrez que l’analogie diabolisante Saddam-Hitler fonctionne assez bien, non pas pour les raisons invoquées, mais pour d’autres, plus profondes, plus essentielles au mécanismes complexes de la puissance impérialistes laquelle repose sur l’édifice fragile de la spéculation et de la maîtrise incertaine des flux financiers. Les experts, les médias se sont polarisés sur le pétrole. Le pétrole, le pétrole et encore le pétrole ! C’est l’arbre qui cache la forêt. Certes qui tient le robinet du pétrole dans la péninsule arabique tient à la gorge le Japon et l’Europe et même un peu beaucoup la Russie qui, malgré ses immenses réserves sibériennes, fait du dollar en achetant bon marché à l’Irak des contingents d’hydrocarbures de la meilleure qualité. Je crois qu’il faut aller résolument au-delà du pétrole si l’on veut appréhender les enjeux réels. L’enjeu pétrolier n’est en effet pas seulement lié au contrôle des ressources énergétiques. Demain se seront le nucléaire et les piles à combustibles qui prendront le relais. La valeur dominante sera l’eau dont la valeur ne cesse d’augmenter jusqu’à concurrencer dès à présent celle du pétrole. De l’eau sera tiré l’hydrogène nécessaire au fonctionnement des piles qui assurent depuis trente ans déjà le fonctionnement de la plupart des équipements spatiaux. À moyen terme les jours de la puissance pétrolière sont comptés, nous savons tous cela. Par contre ce que les analystes à courte vue ne voient pas - en prison l’on trouve toujours assez de temps pour réfléchir, prier et méditer, ce que vous, vous n’avez plus le temps de faire – c’est le rôle primordial que joue le pétrole pour le maintien de la suprématie du dollar. Si demain le dollar redevenait une monnaie ordinaire, une monnaie comme les autres, c’en serait fini de l’Amérique et du consensus artificiel qui cimente une nation faite de bric et de broc. L’Amérique hétéroclite, mosaïque de cent peuples et dépourvue d’âme nationale, volerait en éclat sous la poussée irrépressible de ses contradictions internes. C’est là l’une des clefs de la guerre qui va s’abattre sur l’Orient arabe et musulman. Les pétro-dollars sont une sorte de gigantesque planche à billets. Ils permettent de financer ou de recapitaliser en permanence le déficit américain. Je ne suis pas un économiste chevronné mais je ressens les chose comme cela, j’en ai l’intime conviction. Rien ne fait plus peur à l’Amérique qu’une éventuelle concurrence du dollar par l’euro. Il n’y a pas eu de pire provocation de la part de Saddam Hussein que d’exiger récemment le règlement de la facture pétrolière en euros. Pensez, il y a maintenant des Arabes qui préconisent le retour à l’étalon or. Certains ont même la folle prétention de vouloir battre monnaie, des unités fiduciaires en or. Est-il seulement imaginable de revenir sur Bretton Woods, en 1944, qui avait, dans la foulée de la victoire des armes, permis à l’Amérique de jeter à bas l’étalon or pour imposer le dollar comme référence universelle ? Chacun sait que la puissance américaine s’est en partie édifiée sur des trucages monétaires, que le déficit effarant de son économie est financé par le drainage des capitaux de ses colonies commerciales... Vous saisissez que c’est là l’enjeu majeur de la bataille. L’Amérique doit alimenter ses réseaux financiers et ses banques par un flux continu de pétro-dollars. La réintégration en Août 90 du Koweït dans l’espace irakien - l’équivalent du Rocher de Monaco pour vous français – ne mettait évidemment pas en péril les approvisionnements pétroliers de qui que se soit mais entraînait un risque de détournement des fonds des circuits financiers internationaux contrôlés depuis Manhattan et la City. Dans les premières heures qui ont suivi l’entrée des troupes irakiennes au Koweït, tous les fonds koweïtiens avaient été gelés… Le pétrole n’a d’intérêt que par les fonds qu’ils génère et ces mêmes fonds sont tout à fait indispensables à l’alimentation des circuits financiers anglo-saxons. Nul ne peut accepter qu’un parti révolutionnaire refuse la règle du jeu, qu’il veuille rester maître du destin de la nation qu’il représente et qu’il ne se contente pas sagement des royalties gracieusement offerts par les majors. Bref, l’Irak tombe parce qu’il a résisté au racket global et qu’il n’a pas accepté d’être une république bananière… La première crise du Golfe – quoique manipulée et provoquée – avait révélé incidemment la fragilité et la dépendance de l’édifice financier anglo-saxon à l’égard de la manne des pétro-dollars. Vous devez savoir que de toute façon le pétrole irakien est réinjecté dans des circuits industriels et commerciaux dominés par les grandes compagnies américaines. Encore maintenant, après douze ans, de blocus 70 % du pétrole irakien vendu dans le cadre de la Résolution 1789 dite « pétrole contre nourriture » revient aux anglo-américains. Les Russes, les Français et mêmes les Anglais leur revendent la majeure partie de leurs propre contingents. Vous comprenez alors que fixer l’attention de l’opinion sur le pétrole soit destiné à occulter un fait essentiel : la fragilité et la dépendance du système américain. Pour s’assurer la maîtrise des gigantesques flux financiers induits par les énergies fossiles. L’Amérique doit émietter le monde arabe et les pays producteurs en un patchwork de micro-États à l’image des Émirats, du Koweït ? Nains politiques dirigés par des oligarchies dépravées, des princes d’opérette uniquement occupés par leurs chevaux, leurs faucons et leur cheptel de filles à louer. Une nation comme l’Irak qui avait l’ambition de se développer par ses propres moyens, avec comme colonne vertébrale un parti à la fois socialiste et patriotique, vous diriez « souverainiste », n’est-ce pas comme M. Chevènement, un parti que vous pourriez qualifier de jacobin. Longtemps fêté par tous les ténors de l’Internationale socialiste, cela est évidemment insupportable à l’Amérique qui ne veut que des clients soumis, dépendants et reconnaissants : en un mot des esclaves, au mieux des stipendiés… La puissance de l’Amérique se nourrit des cadavres du champ de bataille. L’Amérique est une exception dans l’histoire humaine, elle a réalisé l’alliage inédit du puritanisme religieux le plus rigide avec les mœurs des hors-la-loi qui ont colonisé l’Ouest américain. Les mœurs politiques de ses classes dirigeantes sont, sauf exceptions, l’exact produit d’une hybridation entre le joueur de poker, le valet de ferme et le parrain de la Cosa Nostra. Ce que je dis est à peine caricatural. Il suffit pour s’en convaincre de considérer un seul instant le niveau de bassesse atteint dans l’invective à l’égard d’une France rétive à entériner l’arbitraire et pourtant très modérée dans son souci - son inquiétude devrais-je dire - de maintenir un semblant de fiction de légalité internationale. L’Amérique est sans doute, en raison même de son extravagante hétérogénéité culturelle, un compendium de tous les vices moraux de la planète ! J’exagère ? Les Européens se sont laissés mettre dans la tête l’image d’une Amérique idéaliste, généreuse, versant le sang de ses boys pour la liberté des peuples. C’est proprement grotesque, l’histoire est beaucoup plus crue. Pour l’Amérique, la guerre est un commerce, et lorsqu’elle intervient, elle agit comme un proxénète avec son personnel. L’Amérique n’a développé sa puissance que comme État mercenaire en monnayant ses services ou en se comportant en prédateur cynique. La guerre contre l’Espagne en 1898 la conduit à intervenir aux Philippines, à ravager Cuba, St Saint-Domingue, cela après avoir colonisé Hawaï. La démocratie américaine est ontologiquement prédatrice et vénale. La première conflagration mondiale va être l’occasion rêvée de mettre l’Europe occidentale en coupe réglée. En 1917 elle vole au secours de la victoire après avoir créé le prétexte de son intervention en favorisant le torpillage du paquebot Lusitania. La note qu’elle présente à ses « alliés » est si écrasante qu’à elle seule elle suffit à expliquer les conditions léonines auxquelles l’Allemagne sera soumise par le traité Versailles, d’où sortira de facto la Seconde Guerre Mondiale. Voulez-vous me dire pourquoi cet aspect des choses n’est jamais évoqué ? Pourquoi aucun historien n’a publié d’étude sur cette question de gros sous pourtant essentielle à la genèse et à la compréhension des conflits du XXe Siècle ? Homberg, qui fut le négociateur de la dette française, en a pourtant soigneusement décrit les mécanismes. Les prétendus « libérateurs » n’étaient en fait que des gangsters faisant payer au prix fort la poignée d’hommes jetés in fine dans la balance de la victoire. La guerre des autres est en vérité pour l’Amérique une source première d’enrichissement… De Gaulle avait tenu à rembourser intégralement la mise de fonds américaine en France par le truchement de l’aide à la reconstruction autrement appelé « Plan Marshall ». N’est pas de Gaulle qui veut, et il faut lui reconnaître une volonté d’indépendance assez rare dans le contexte de la Guerre Froide. De la même façon, la Guerre du Golfe qui était censée servir, entre autres, à la relance de l’économie mondiale c’est-à-dire essentiellement américaine, a été utilisée pour endetter à mort l’Arabie Saoudite qui ne s’en est pas encore relevée et qui a continué jusqu’à aujourd’hui à éponger la facture de sa protection et du prépositionnement des troupes et des matériels yankees sur son territoire ! Les notes du Kosovo et de l’Afghanistan ont été présentées celles-là aux Européens. L’Amérique fait la guerre, les autres payent… Je crois que nous ne devons plus, à la lumière de la crise qui se développe, de la guerre qui ne dit pas son nom faite à l’Europe réticente, continuer à dire que l’Amérique se comporte comme ceci ou comme cela. Nous avons un devoir de clairvoyance et devons répéter que les Américains agissent comme des mafieux ou des cow boys. Si l’on regarde les choses en face, sur la durée, si l’on considère leurs mœurs politiques et sociales, l’ultra violence de leur société structurellement inégalitaire et sans unité morale, il faut se rendre à l’évidence et avoir le courage de donner les Américains pour ce qu’ils sont, au sens propre, c’est-à-dire des voyous et des brutes, au moins culturellement parlant. Le vernis civilisationnel ne doit tromper personne. Nous devons admettre qu’il n’y a rien à attendre d’une culture du mensonge et de la violence. Étymologiquement, l’Amérique est un pays de parias, de gens de sac et de corde, cela imprègne intimement leur culture politique en dépit d’une religiosité et d’un sentimentalisme de façade. Le folklore douteux du garçon vacher dont on a abreuvé à satiété la jeunesse occidentale était un écran presque romantique derrière lequel le vrai visage de l’Amérique ne s’est pas longtemps dissimulé. Chassez le naturel, il revient au galop. Aujourd’hui, l’Amérique idolâtre à longueur de déjections cinématographiques, la violence absolue et gratuite. Pour cette industrie audiovisuelle qui conditionne l’imaginaire de toutes les jeunesses du monde, les meurtriers les plus abjects, les monstres les plus inhumains deviennent des idoles emblématiques des paradis artificiel de l’american nightmare… Et vous avez la légèreté au quotidien de vous réjouir de ce naufrage de l’humanité dans les immondices d’une sous-culture mercantile ! Vous en faites les riches heures de vos loisirs… Le réveil sera dur, et plus dure encore sera la chute avec le retour au réel… Il existe une trilogie conceptuelle que n’aurait certainement pas désavoué le Balte Keyserling qui avait tracé autrefois les grandes lignes d’une « psychanalyse de l’Amérique ». Trois traits me semblent caractériser ou cerner la psychologie de l’américain des sphères dirigeantes : gangstérisme, peut-être d’ailleurs faudrait-il parler des banksters, association de malfaiteurs ou crime organisé et institutionalisé ; racket, lequel consiste à offrir une protection contre « taxation » ou versement d’un tribut ; bluff, la passion du mensonge et de la tromperie inhérente au poker. Référons-nous au succès du grand écran : les vedettes sont invariablement des figures du grand banditisme, des psychopathes et autres serial killers. Tous sont les « héros » modernes d’une Amérique désaxée, frénétique, obèse et psychotique. L’Amérique des bas-fonds a imposé son modèle pervers et toute l’épistémologie de sa science politique tient en ces trois « signifiants maîtres » : racket et chantage, désinformation éhontée et globale, gangstérisme international. Elle les illustre dans le hold up monté contre l’Irak ! Ses lettres de noblesse sont celles de la mafia, ses romans de chevaleries sont les tristes exploits des « good fellows » de Scorsese. L’Amérique triche, bluffe, joue au poker menteur avec le sort des peuples et le destin de la planète. Chaque nation possède au moins un principe fondateur. Quand ce principe est menacé c’est l’existence même de la communauté nationale qui se trouve remise en cause. L’Amérique patchwork, invraisemblable mosaïque humaine, terre d’immigration par excellence dont les habitants ont fui la détresse matérielle de leur pays d’origine, ne se fonde que sur l’espoir unique de la réussite matérielle, ce que l’on nomme pudiquement l’american dream ! Autant dire que l’Amérique, fondée sur le dieu dollar, n’a de réalité que virtuelle. Et en aucun cas elle n’est ce melting pot, ce creuset, où viendraient se fondre des hommes de toutes origines pourvus des mêmes chances… De là à dire que l’Amérique drapée dans les replis de la bannière étoilée, qu’elle est une fiction, il n’y a qu’un pas, et toute fiction est un mensonge en soi… La grande crise de 1931 - dont le traumatisme ne peut se comparer qu’à celui de la Grande Guerre pour vous autres Européens - a ébranlé sans doute définitivement les certitudes fondatrices de l’Amérique. Enfin, à bien y réfléchir, rien n’unit entre elles ces communautés disparates qui composent l’Amérique. Le seul lien tangible qui les retient entre elles n’est qu’un rêve d’argent, et ce n’est pour la plupart malheureusement, qu’un rêve… En cela l’Amérique n’a rien de commun avec les nations européennes soudées par une histoire, par leur homogénéité ethno-culturelle, par le socle d’une foi partagée depuis au moins seize siècles. Il est vrai que ceci est de moins en moins vrai, car votre américanisation avance à grand train, mais ça c’est votre faute, vous l’avez bien voulu, ne vous en prenez qu’à vous-même. Quant à l’Amérique, aucune société ne peut exister sur le seul consensus de la chose matérielle, sur le culte impie du Veau d’or ! Garaudy avait en son temps stigmatisé le monothéisme du marché, et si l’idole est ébranlée, le consensus artificiel - fondé nous l’avons dit sur l’accomplissement de la « Jérusalem terrestre » en dehors de toute transcendance historique ou nationale – se déchire comme le voile de Maya, le monde des apparences… La « nation » alors se trouve toute entière menacée de dislocation avec la dissolution du puissant lien symbolique qui l’unissait par la force de l’illusion. C’est cette fiction consubstantielle de l’Amérique que la récession menaçait de dissiper et que le « 11 Septembre » est venu sauver à point nommé. Ces causes internes, telles le vent de la récession qui chaque jour souffle avec d’avantage de force, l’effondrement des bourses, tout conforte le pouvoir dans le choix délibéré de la guerre, moyen de conjurer à la fois la faillite imminente de l’économie Nord américaine victime des tares constitutives du libéralisme, et de relancer la machine entraînée, dopée par l’effort de guerre. La nécessité d’expansion - nous le savons et ce n’est pas là du marxisme de bas-étage mais un constat empirique - est génétiquement inscrite dans un système qui n’est pas créateur d’ordre par essence, qui n’est en fait qu’une économie de guerre déguisée, une économie de guerre perpétuelle et de prédation baptisée du doux nom de modernité libérale. N’oubliez jamais l’insistance de feu Mitterrand à propos du concept fondamental de guerre économique : de ce point de vue la guerre ouverte n’est que la continuation de l’économie par d’autres moyens. La guerre est une nécessité structurelle pour l’Amérique. Comprendre cela devrait éviter de réitérer certaines erreurs de jugement. Ne nous leurrons pas, nous venons d’entrer dans un cycle de guerres qui correspond à un stade déterminé d’évolution du système. C’est ce que j’ai appelé changement d’état ou révolution qualitative. Il va falloir en tirer toute les conséquences pour le présent et pour l’avenir. L’écroulement du World Trade Center à New York n’a été qu’un accident de l’histoire mais un accident annonciateur de tempête en fournissant à l’impérialisme le prétexte à une inouïe projection de puissance venant d’une Amérique profondément malade et à l’économie structurellement précaire, voire artificielle car en grande partie fondée sur le château de cartes de la spéculation. Cette affection, cette maladie systémique l’Amérique est condamnée à l’exporter. Et l’Amérique, première victime de la malédiction que lui impose un système archaïque et pervers, est intrinsèquement dangereuse pour l’avenir de l’homme parce que son système justement ne tient pas compte des hommes, parce qu’il n’est pas au service de l’homme mais au contraire, cherche à asservir l’homme et les peuples au seul profit d’une machine, du dieu Moloch, c’est-à-dire à un système désincarné. Il n’est de valeur que l’homme, faut-il le rappeler. L’homme est le but et le moyen, à condition bien sûr que l’homme sache s’inscrire dans le divin dessein. Il est dans la nature humaine de se serrer au cœur du troupeau, de haïr et de fuir la vérité, de bannir ceux qui ont la folie de la proclamer. Sans doute est-ce là une façon d’échapper à la peur originelle. Or je suis frappé de voir comment la presse française s’est accrochée jusqu’au bout et jusqu’à l’absurde, à l’idée que la guerre contre l’Irak pouvait être évitable. Tout le monde s’est agrippé au mirage de la légalité internationale, à la tragique fiction de l’indépendance de décision du Conseil de Sécurité. Mais chacun sait que les décisions y sont viciées, les votes achetés par Washington, que le chantage, la menace font partie de l’appareil de coercition qui ramène la brebis égarée dans le droit chemin de la décision conforme aux desiderata américains. Ceux qui n’approuvent pas ouvertement se taisent ou laissent faire. Depuis 1991 et la disparition de l’Union Soviétique, les Américains sont parvenus à transformer le Conseil de Sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies en un instrument docile, sinon servile, de leur politique. Les actuelles réticences du Conseil à l’engagement immédiat des hostilités en ce mois de Mars 2003, ne reflètent pas une quelconque indépendance de ses membres mais seulement les divergences qui divisent et secouent encore l’establishment Nord-américain et sans lesquelles l’Europe n’aurait pas pu manifester son désaccord. Comprenez que depuis les stupéfiantes - pour les non initiés - élections présidentielles et plus encore depuis le « 11 Septembre », l’Amérique est en proie à une impitoyable lutte pour le pouvoir. Les hésitations, les débats de retardement, les atermoiements de cet organe décisionnel des Nations Unies - vous avez remarqué comme moi l’absence totale dans le débat de l’Assemblée générale, pourtant seul véritable représentant de la Communauté internationale - reflète la lutte qui se livre au cœur même de la citadelle impérialiste pour s’assurer la direction du navire. Les divergences de stratégies existent, elles sont réelles. Il n’est pas utile de détailler les pressions exercées par les États-Unis pour s’assurer le contrôle du Conseil de Sécurité, elles sont notoires, elles sont accablantes, connues de tous sauf bien sûr du grand public … Si la science économique peut se résumer à l’usage du carnet de la ménagère, la politique américaine se réduit au maniement plus ou moins subtil de la carotte et du bâton. Ici la carotte est bien entendu la valise de dollars, le bâton s’appelle mesures de rétorsions et guerre. Le Yémen pour avoir soutenu l’Irak en 1990 en sait quelque chose, mais depuis, il a dû venir à résipiscence. Immédiatement après le vote de la Résolution du Conseil de Sécurité 678, à l’automne 1990, autorisant le recours à la force contre l’Irak, le Yémen s’était vu supprimer toute aide des États Unis. L’Arabie Saoudite s’était elle, déshonorée une fois de plus en expulsant manu militari des milliers d’immigrés yéménites. En échange de leur vote de la Résolution le Congo, l’Éthiopie, la Colombie étaient gratifiés de pétrole à bas prix… Cela à titre d’exemple afin d’éclairer ceux qui auraient encore des doutes, ou des illusions, quant à la substance du concert des nations. Au Conseil de Sécurité les votes s’achètent tout comme la docilité des membres. Et les pays pauvres ne sont pas les seuls à se plier aux oukases yankees, la France, la Russie, la Chine malgré leur opposition déclarée tremblent intérieurement pour leurs parts du marché pétrolier. La guerre déclarée, il est presque assuré que tous les trois perdront le pétrole et ne reverront jamais la couleur des dizaines de milliards de dollars de la dette irakienne. Le nouveau régime fantoche s’empressera de dénoncer tous les engagements passés. J’attends donc le moment où ils trouveront le biais pour se rallier au camp du plus fort dans le vain espoir de sauver les meubles… Rien ne les arrêtera puisqu’ils ont décidé une fois pour toute qu’ils avaient Dieu et le Droit avec eux. Que Dieu leur a donné des droits imprescriptibles sur la Terre de Palestine et le droit de régenter le monde suivant les lois du marché. Pour cela ils n’hésiteront pas. Ils auront recours, sans le plus petit état d’âme, aux armes de destruction massive pour accomplir leur volonté de puissance et leur fantasmes religieux. Ils l’ont déjà fait, sans remords, partout au Japon, en Allemagne, au Vietnam, partout et toujours. L’Amérique n’a jamais esquissé le moindre geste de « repentance » à ce propos. Je rappelle que les crimes et les persécutions allemandes ne sont pas et ne pourront jamais constituer une excuse absolutoire aux prodigieux crimes des alliés pendant la seconde guerre mondiale, crimes dont le procès reste encore à instruire. Si la « Pax Americana » était ce qu’elle prétend être c’est-à-dire l’instauration d’un ordre international fondateur de paix et facteur de coprospérité dans un monde plus équitable et meilleur gestionnaire des ressources limitées de la planète, l’ambition hégémonique des Américains pourrait encore se comprendre et au-delà posséder une sorte de légitimité. Cette ambition, si elle coïncidait avec de tels buts, pourrait être condamnable dans les voies et moyens qui auraient été choisi, mais elle ne pourrait en aucun cas être tout à fait haïssable. Mais il est clair que tout projet qui aurait pour unique objectif le progrès du genre humain ne saurait avancer sous le masque du mensonge. J’ai cité ailleurs Churchill pour lequel « la Vérité est trop précieuse pour ne pas la protéger d’un cortège de mensonges ». Quelle est aujourd’hui la « vérité » de ces bouchers ? Il n’y a dans cette formule qu’une pirouette verbale, un jeu de mots par trop facile. Non, la Vérité est trop précieuse pour la souiller sans nécessité par le mensonge, fût-il de la raison d’État. Il ne saurait y avoir de paix et de démocratie véritables parmi les hommes que fondées sur une part de vérité la plus grande possible. Et l’on ne peut échapper à la vérité aux heures décisives où se jouent le destin des peuples. Notre devoir est donc tout tracé : nous avons le devoir de nous insurger. Je ne suggérerai pas aujourd’hui à quiconque d’emprunter la voie de la violence, cette violence dont nous laissons bien volontiers le monopole à l’Amérique qui puise sa fierté dans l’exhibition de ses armes obscènes de destruction massive. Le sourire satisfait de Rumsfeld, qui sera jugé quelque jour au tribunal de La Haye, ce tribunal que l’Amérique récuse pour elle-même mais finance pour les vaincus de ses guerres d’asservissement, en dit long sur l’état d’esprit et la suffisance de ces tristes et sinistres personnages. Je suis finalement parvenu à la conviction, après avoir observé la montée en puissance de la crise et à l’extraordinaire retournement de l’opinion devenue d’un seul coup imperméable à des mensonges pourtant martelés sans répit, que la vérité peut être elle aussi dévastatrice lorsqu’elle met à nu les turpitudes morales de l’ennemi. Car à un certain niveau ces mêmes turpitudes deviennent d’insignes faiblesses. Tous nous devons, chacun d’entre nous doit, en conséquence œuvrer à dénoncer inlassablement et flétrir les ruses d’un système dont la perversité morale est inégalée à ce jour. Notre combat est d’abord idéologique car il nous faut d’abord abattre les murailles de mensonge qui protègent la citadelle de l’iniquité… Le 22 Mars 2003 Source: http://www.geopolintel.fr/article721.html |
| | | akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 20:52 | |
| Communication Akasha : Par soucis de liberté d'expression je laisse visible le'article. Mais je tiens tout de même à démarquer la vision du forum par rapport à l'écrivain de cet ouvrage. Et c'est bien parce qu'il précise ne voulant pas faire l'apologie de la violence, que je permet aux personnes intéressées de pouvoir lire. Merci de votre compréhension. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Dim 22 Nov - 23:24 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire Sam 12 Déc - 12:41 | |
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| Sujet: Re: L'Islam révolutionnaire | |
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| | | | L'Islam révolutionnaire | |
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