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Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 14 Sep - 9:26
Rappel du premier message :
TEXTE AKASHA/ BONJOUR LES GENS Voilà j'ouvre se sujet afin de poursuivre les débats pour qui le désire sur la crise irakienne qui plus est semble de jours en jours, rejoindre le conflit syrien. En tout les cas, c'est la volonté affiché par Obama, inclure les deux conflits en un et de régler les deux en même temps ! Ce qui permet de bien comprendre sa stratégie...Et quelle était l'utilité d'instrumentalisé et armé l'EI...C'est-à-dire prendre le contrôle de toute la péninsule du moyens-orient à leur compte. La suite du programme concerne également les intérêts sioniste (comme je le démontrai dans un de mes post sur PR) et que je vais par ailleurs rééditer ici Il est pas toujours aisé de trouver des articles parfaitement impartial et non intéresser sur se sujet épineux..Inutile de vous dire qu'il est proscrit d'en trouver un parmi nos médias atlantistes, à quelques exceptions prêts de bien entendu...Et selon les cas et faits abordés... Car en effet, nous pouvons disposer de très bon articles venant des médias du moyens orient, notamment via l'Algérie, mais pouvons-nous être certains que l'impartialité soit au rendez-vous ? ou de journalistes free-lance européens, français pour se qui s'agit de notre cas. Je pense notamment à l'excellent monsieur Meyssan. Mais encore ici ces sources peuvent être attaquable par ses détracteurs... Donc ce n'est toujours pas évident de bien mettre le doigt au bon endroit (sans vouloir faire de vilains jeux de mots...) Eh bien cependant, pour mon intitulé, je penses avoir mis la main sur un article "modèle" qui nous offres une synthèse intéressante qui pourra faire office de point centrale pour nos débats et suites d'informations futures...Un article rédigé par notre excellent confrère Michel Collon Bonne lecture !
Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal
Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.
« It’s the oil, stupid ! »
Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ». Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre. Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.
Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes. Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».
Bombarder : ni légitime, ni utile
Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ? Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak. Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».
Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire. En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale. Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.
Danse macabre
L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.
Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète. Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis. Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.
Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.
EI : une création de l’Occident ?
Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA. Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :
1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS. 2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS. 3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4) 4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.
Un flirt tenace
L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden. Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.
Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place. En 1996 l'armée de libération du Kosovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.
Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec lle Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.
Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs à s'emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali. Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.
La stratégie du chaos
La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.
Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.
Notes :
(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013. (2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne. (3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...]. (4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.
Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.
Dernière édition par Om9n le Mar 26 Juil - 23:58, édité 2 fois (Raison : Changement du titre pour un plus approprié ....)
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Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 25 Oct - 22:24
Quand les faits sont exacts, tes analyses sont fausses. On en a déjà parlé. Si ces rapports ont été trafiqués, c'est pour couvrir les manquements, l'incurie de l'administration américaine. Il faut arrêter de divaguer sur des sujets que tu ne comprends pas.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 26 Oct - 0:05
Mohamed Bajrafil - L'utopie des musulmans sur le Califat Islamique
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Dernière édition par yous_f le Mar 27 Oct - 12:18, édité 1 fois
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 26 Oct - 2:38
Depuis le début des frappes russes, 800.000 réfugiés ont regagné la Syrie
Encore une retombée positive de l’action russe en Syrie. Honte aux responsables occidentaux dont la politique de soutien aux « rebelles » anti-Assad a contribué à faire fuir près de 9 millions de Syriens vers les zones contrôlées par le gouvernement et plus de 4 millions hors de Syrie. L’information de ce retour en Syrie, qui nous est livrée par la presse russe, met en question les affirmations de la presse internationale selon laquelle les Syriens fuyaient Bachar el-Assad. Silvia Cattori
Des centaines de milliers de réfugiés ont regagné la Syrie depuis le début de l’opération aérienne russe dans ce pays, a annoncé le Grand mufti de Syrie, Ahmad Badreddin Hassoun, lors d’une rencontre avec une délégation parlementaire russe qui s’est rendue vendredi à Damas. Après avoir remercié la Russie pour son aide dans la lutte contre les terroristes, le Grand mufti a fait savoir que plus de 800.000 réfugiés ont regagné la Syrie depuis le début des raids russes contre les positions de l’Etat islamique, a déclaré le député de la Douma Sergueï Gavrilov. Selon le service de presse du parlementaire, les membres de la délégation russe ont rencontré Ahmad Badreddin Hassoun le premier jour de leur visite à Damas. L’entretien a porté sur la coopération entre les communautés religieuses russes et syriennes, sur l’aide humanitaire et la lutte contre l’extrémisme. Parmi les sujets évoqués, Sergueï Gavrilov a cité la possibilité de vacances pour des enfants orphelins syriens en Russie. Il a rappelé qu’en 2014, près de 100 pupilles des orphelinats orthodoxes de Syrie et élèves des internats réservés aux enfants des militaires tués au front avaient passé deux semaines dans une colonie de vacances non loin de Moscou.Le Grand mufti « a appelé la Syrie et la Russie en tant que pays multiconfessionnels à se soutenir mutuellement », a indiqué le député, ajoutant que la Syrie était un Etat laïc. « Bien que l’appartenance religieuse ne joue aucun rôle lors de la formation du gouvernement, le président Bachar el-Assad n’exclut pas que le poste de premier-ministre puisse être confié à un chrétien », a déclaré Sergueï Gavrilov. 25.10.2015 Source: http://fr.sputniknews.com/international/20151025/1019084369/refugies-regagnent-syrie-depuis-debut-des-frappes-russes.html#ixzz3pbjhCBHn
Comment Poutine force les Etats-Unis à dévoiler leur jeu en Syrie
Quand Poutine a proposé à la tribune des Nations unies de former contre les terroristes une coalition semblable à celle contre Hitler, les chancelleries occidentales lui ont réservé un accueil mitigé. Pire, les premières frappes russes ont créé l'émoi : Poutine s'attaquerait aux rebelles modérés plutôt qu'à Daesh. « Quels rebelles modérés ? » demande Mohamed Hassan. Selon notre spécialiste du Moyen-Orient, l'intervention russe force les Etats-Unis à dévoiler leur jeu en Syrie et pose implicitement une question simple à Obama : êtes-vous pour ou contre les terroristes ? La réponse, elle, semble plus compliquée. Pourquoi Al-Qaida revient en odeur de sainteté dans la presse US ? Les bombes, qu'elles soient larguées par l'Otan ou la Russie, suffiront-elles à résoudre les problèmes en Syrie ? Qu'en est-il des revendications portées par les manifestations populaires avant le début du conflit ? Après avoir piégé l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 80, pourquoi Brzezinski suggère-t-il à Obama de riposter contre les attaques russes ? Mohamed Hassan poursuit son analyse développée dans Jihad made in USA à la lumière des événements récents qui pourraient marquer un tournant dans le chaos syrien. Mais le pire est peut-être seulement à venir...
Depuis le début de la guerre en Syrie, la Russie fournit des équipements militaires à l’armée syrienne. Mais le 30 septembre, Vladimir Poutine est passé à la vitesse supérieure en ordonnant des frappes aériennes. Pourquoi la Russie intervient-elle directement en Syrie et pourquoi le fait-elle maintenant ?
Tout d’abord, la Syrie est l’un des principaux alliés de la Russie au Moyen-Orient. La relation entre les deux pays est historique. Elle prend racine dans les années 50 et s’est trouvée renforcée par la montée au pouvoir du parti Baath en Syrie. Même après l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie a maintenu ces liens étroits tant sur les plans économique, politique que militaire. Elle dispose notamment d’une base navale stratégique à Tartous, à l’ouest de la Syrie. C’est l’unique base dont disposent les Russes en Méditerranée.
Ensuite, parmi les jihadistes étrangers qui combattent en Syrie, beaucoup viennent de Russie. Certains ont d’ailleurs menacé Poutine. Et s’ils parviennent à renverser le gouvernement syrien, ils pourront plus facilement mettre leurs menaces à exécution. De plus, alors que la fédération russe compte quelque vingt millions de musulmans, il y a un risque que les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe utilisent la carte du fanatisme religieux pour tenter de déstabiliser la Russie. Il est donc impératif pour Poutine de vaincre les extrémistes en Syrie s’il ne veut pas que le feu se propage jusqu’à sa porte.
Enfin, sur le timing de l’intervention, il semble que l’Otan était sur le point d’établir une no-fly zone au sud et au nord de la Syrie. Officiellement pour empêcher l’armée syrienne de bombarder les civils. Mais nous avons vu en Libye ce que les no-fly zones de l’Otan peuvent faire. Une telle manœuvre aurait porté un sérieux coup à l’armée syrienne et aurait compromis une intervention ultérieure des Russes. Poutine se devait donc d’agir rapidement.
A
la tribune des Nations unies, Vladimir Poutine a appelé à former une « large coalition armée semblable à celle contre Hitler ». Mais cette proposition a reçu un accueil relativement mitigé. Pourquoi ?
Je pense que Poutine a habilement manœuvré en mettant Obama face à ses contradictions. A travers la proposition d’une coalition, il y a une question très simple qui est implicitement posée au président des Etats-Unis : êtes-vous pour ou contre les terroristes ? En effet, depuis le début de la guerre en Syrie, Washington prétend soutenir la rébellion modérée. Or, nous savons que cette rébellion relève du mythe. D’une certaine manière, Barack Obama l’a lui-même reconnu dans une interview accordée au New York Times en août 2014 : « L’idée que nous pourrions fournir des armes légères ou même des armes plus sophistiquées à une opposition qui était essentiellement constituée d’anciens docteurs, fermiers, pharmaciens, etc. Et qu’ils pourraient battre un Etat bien armé soutenu par la Russie, l’Iran et le Hezbollah… Ca n’a jamais été une option. »
Quelle était l’option alors ?
Dans une Syrie laïque composée à 70 % de sunnites, la stratégie des Etats-Unis, soutenue par une partie de l’opposition, consistait à présenter le gouvernement comme un régime exclusivement alaouite. En 2006 déjà, William Roebuck, chargé d’affaires à l’ambassade US de Damas, pointait dans une note révélée par Wikileaks que l’alliance entre le gouvernement syrien et Téhéran constituait une vulnérabilité qu’il faudrait exploiter pour déstabiliser le régime : « Il y a des craintes en Syrie que les Iraniens soient actifs à la fois dans le prosélytisme chiite et la conversion de sunnites, principalement les pauvres. Bien que souvent exagérées, de telles peurs reflètent un segment de la communauté sunnite en Syrie qui est de plus en plus contrarié et focalisé sur l’étendue de l’influence iranienne dans leur pays à travers des activités qui vont de la construction de mosquées au commerce. Tant les missions locales égyptiennes que saoudiennes ici (ainsi que les leaders religieux sunnites les plus en vue), donnent une attention croissante à ce sujet et nous devrions nous coordonner plus étroitement avec leurs gouvernements sur les manières de mieux promouvoir et de focaliser l’attention régionale sur cet enjeu. »
Exacerber les contradictions confessionnelles devait permettre de couper les dirigeants syriens de leur base sociale. Il fallait aussi provoquer de nombreuses défections au sein de l’armée dont le corps est principalement composé de sunnites. Des slogans confessionnels ont ainsi fait irruption dans les premières manifestations populaires qui réclamaient plus de démocratie et de meilleures conditions de vie. Des éléments provocateurs ont poussé à l’extrême les tensions communautaires. Mais les défections n’ont pas été aussi nombreuses qu’espérées. Et bon nombre de déserteurs ont tout simplement fui la guerre au lieu de rejoindre les rangs de l’Armée Syrienne Libre. Cette armée soutenue par l’Occident s’est ainsi retrouvée rapidement dépassée par les soi-disant jihadistes qui ont pris la tête de l’opposition.
Un échec pour les Etats-Unis ?
Oui et non. Les tensions entre sunnites et chiites sont très fortes pour le moment au Moyen-Orient et les Etats-Unis en profitent. Mais en Syrie, jouer la carte confessionnelle n’a pas permis de faire tomber le gouvernement. Cette stratégie a même eu le résultat inverse de ce qui était espéré. En effet, alors que les revendications légitimes des premières manifestations auraient pu mobiliser un grand nombre de Syriens, les slogans confessionnels ont aliéné la majorité silencieuse qui n’avait pas encore pris position. Rappelons que la Syrie est un Etat laïc depuis très longtemps et que plusieurs générations de Syriens ont grandi dans cette société. Rappelons également que le souvenir de la guerre du Liban, théâtre d’un conflit confessionnel terrible, était encore bien présent à l’esprit de nombreux Syriens. Si bien que lorsque des manifestants ont commencé à scander des slogans du style « Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites ont tombeau », une bonne partie de la population a craint de voir la Syrie plonger dans la guerre civile. Et ce n’était pas seulement les minorités religieuses.
La stratégie confessionnelle de l’opposition a donc renforcé la popularité de Bashar el-Assad, comme en témoignait un sondage réalisé par une fondation qatarie que l’on peut difficilement taxer de collusion avec le régime. Et cette popularité s’est encore trouvée renforcée par les exactions de l’opposition armée. Des exactions cachées le plus longtemps possible par nos médias qui s’efforçaient de construire l’image d’un printemps syrien pacifique et démocratique. Mais nous savons que la réalité était tout autre, avec des massacres commis très peu de temps après les premières manifestations et l’arrivée de groupes armés venus de l’étranger. Loin des sirènes du printemps arabe, bon nombre de Syriens étaient au courant de cette réalité du terrain et ont envoyé un message clair au gouvernement : « Débarrassez-nous de ces bandits qui veulent plonger notre pays dans le chaos. »
Les Etats-Unis n’étaient-ils pas au courant de cette situation ?
Bien sûr que si. Une note déclassifiée de la Defense Intelligence Agency tirait déjà la sonnette d’alarme en août 2012 : « Les événements prennent clairement une direction sectaire. Les salafistes, les Frères musulmans et AQI [pour Al-Qaida en Irak] sont les forces majeures qui mènent l’insurrection en Syrie ». Pire, deux ans avant la création de l’Etat islamique, l’agence prévoyait que le conflit syrien offrirait une opportunité aux intégristes d’établir une principauté salafiste à l’est de la Syrie. « C’est exactement ce que veulent les puissances soutenant l’opposition, dans le but d’isoler le régime syrien considéré comme le coeur stratégique de l’expansion chiite (Irak et Iran) » ajoute la DIA.
En octobre 2014, c’est le vice-président Joe Biden qui livrait ces confessions devant les élèves de la Kennedy School d’Harvard : « Nos alliés dans la région ont été notre principal problème en Syrie... Les Saoudiens, les Émirats, etc. Qu’ont-ils fait ? Ils étaient tellement déterminés à renverser Assad et à mener essentiellement une guerre par procuration entre sunnites et chiites. Donc qu’ont-ils fait ? Ils ont versé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armement militaire à quiconque combattrait Assad. Sauf que ceux qui étaient approvisionnés, c’était Al-Nosra et Al-Qaida et des jihadistes extrémistes venus d’autres endroits du monde. » Joe Biden nous explique ce que ses alliés ont fait. Mais il faut poser une autre question : qu’est-ce que les Etats-Unis ont fait ?
Apparemment, pas grand-chose. Certains reprochent à Barack Obama de ne pas s’être montré assez entreprenant sur le dossier syrien. Il avait d’ailleurs fait de l’usage des armes chimiques une ligne rouge à ne pas franchir. Mais il n’est pas intervenu après l’attaque de la Ghouta en 2012.
La culpabilité de l’armée syrienne n’a jamais pu être prouvée dans cette attaque. Un rapport de deux experts du Massachusetts Institute of Technology met en cause les rebelles. De plus, les forces loyalistes avaient le dessus sur l’opposition à ce moment-là. Et le gouvernement syrien accueillait justement des enquêteurs des Nations unies qui devaient investiguer sur l’usage d’armes chimiques. Recourir à de tels moyens à un tel moment était la chose plus stupide qu’aurait pu faire le gouvernement syrien. Il n’avait aucune raison de mener cette attaque. Les rebelles par contre, mis en difficulté par l’armée, pouvaient espérer que ce casus belli provoquerait une intervention salvatrice des Etats-Unis.
John Kerry avait d’ailleurs présenté devant le Congrès un rapport devant prouver la responsabilité de Bachar el-Assad. Mais ce rapport a été démonté par un groupe d’anciens officiers des renseignements. Ils ont interpellé Barack Obama pour lui dire que le directeur de la CIA, John Brennan, était en train « de commettre une fraude — du type de celle commise avant la guerre en Irak — envers les membres du Congrès. » Le journaliste Seymour Hersh, lauréat du prix Pulitzer, a quant à lui révélé que le dossier de Kerry se basait sur des informations manipulées. Enfin, un rapport de l’ONU publié en décembre 2013 a bien confirmé l’usage d’armes chimiques. Mais les experts des Nations unies n’ont pas pu pointer les responsables de ces attaques.
Malgré tout cela, l’information revient sans cesse dans les médias, matraquée insidieusement au détour d’un article ou d’un reportage : Assad est l’auteur de cette attaque à l’arme chimique et Obama n’a pas réagi comme il l’avait promis. La première victime de la guerre, c’est bien la vérité ! Quand on voit le bilan des interventions de l’Otan en Afghanistan, en Irak ou en Libye, on ne peut que se réjouir qu’Obama n’ait pas tenu sa promesse.
Mais la Syrie reste empêtrée dans une guerre particulièrement meurtrière depuis quatre ans. Pour Baudouin Loos, journaliste du Soir, on aurait pu éviter une telle débâcle si la rébellion avait été mieux armée. Une position soutenue à demi-mot par l’organisation pacifiste Pax Christi pour qui « l’appel constant à la fin des violences pourrait [...] paradoxalement participer du maintien, voire de l’aggravation du conflit en cours. »
Les premières manifestations en Syrie ont suscité beaucoup d’espoir. Par idéalisme ou mauvaise foi, certains sont visiblement restés cramponnés à l’image d’une révolution démocratique sans voir que le mouvement populaire avait été détourné et que la Syrie était devenue victime d’une guerre d’agression. De là, l’idée qu’il aurait fallu sauver le printemps syrien en soutenant davantage la rébellion. Deux remarques à ce sujet.
Tout d’abord, sur qui ces « pacifistes » comptaient-ils pour mieux armer les rebelles ? Les Etats-Unis ? Vous avez déjà vu les Etats-Unis soutenir des mouvements démocratiques dans le monde ? Et s’ils devaient le faire en Syrie, ce serait avec l’aide de dictatures comme l’Arabie saoudite et le Qatar qui constituent les « Amis de la Syrie » ? Alors qu’au même moment, Washington cautionne la répression au Bahreïn !
Deuxièmement, on ne peut pas dire que la rébellion a manqué de soutien. L’argent et les armes ont afflué en Syrie dès le début du soulèvement. Ce que les idéalistes du printemps syrien ne veulent pas admettre en revanche, c’est que les soi-disant jihadistes constituaient le plus gros de cette rébellion comme nous l’avons déjà expliqué. Certains diront qu’il aurait fallu mieux soutenir les modérés pour empêcher les terroristes de prendre l’avantage. Mais il n’y avait pas de modérés à soutenir. Les quelques groupes qui avaient un profil acceptable aux yeux des Occidentaux ne pesaient pas grand-chose sur la balance. La plupart ont fini par rejoindre les rangs d’Al-Qaida ou ont fui en remettant leurs armes. On l’a encore vu récemment. Les Etats-Unis avaient mis sur pied la Division 30, censée combattre l’Etat islamique. Lorsque ce groupe de combattants a pénétré la Syrie en juillet dernier, le Front Al-Nosra l’a attaqué, laissant seulement quatre à cinq soldats opérationnels. En septembre, on apprenait qu’un autre groupe de rebelles syriens entraînés par les Etats-Unis avait finalement livré une bonne partie de ses équipements au Front Al-Nosra. Le Pentagone a donc officiellement annoncé mettre un terme à la formation de rebelles modérés. Le programme disposait pourtant d’une enveloppe de 500 millions de dollars. Ce n’est pas de l’aide, ça ?
Sur ces programmes d’aide à la rébellion modérée, le reporter Patrick Cockburn est catégorique : « C’est là de l’auto aveuglément, puisque la rébellion syrienne est dominée par l’EIIL et Jahbat al-Nusra (JAN), représentant officiel d’al-Qaida, en plus d’autres groupes djihadistes extrémistes. En réalité, il n’existe pas de mur de séparation entre eux et les rebelles supposés modérés alliés de l’Amérique » (1). Et Cockburn d’ajouter le témoignage d’un officier de renseignement d’un pays du Moyen-Orient expliquant que les membres de Daesh « étaient toujours très heureux quand des armes sophistiquées étaient livrées à n’importe quel groupe anti-Assad, parce qu’ils arrivent toujours à les convaincre de leur donner ces armements, par la menace, la force, ou de l’argent. »
Vous parlez de guerre d’agression, mais il y a aussi des Syriens qui se sont soulevés pour mettre à bas la dictature corrompue. Qu’en faites-vous ?
Les premières manifestations étaient tout à fait légitimes. La Syrie était effectivement une dictature répressive. Au regard d’autres pays dans la région, elle avait tout de même réalisé des avancées sociales importantes. Mais au début des années 2000, le gouvernement a mené toute une série de réformes néolibérales. Ces réformes ont touché les classes sociales les plus faibles et ont fait exploser la corruption. Ajoutez à cela l’accueil de millions de réfugiés irakiens qui ont mis une pression énorme sur la société syrienne et les sècheresses à répétition qui ont eu un impact désastreux sur la classe paysanne, et vous obtenez tous les ingrédients pour une révolte populaire.
Mais ce mouvement légitime a été récupéré par les Etats-Unis (2) qui ont saisi l’occasion pour accomplir un objectif fixé depuis longtemps : renverser le gouvernement syrien. Cependant, les moyens pacifiques n’ont pas suffi pour mener la mission à bien. Dans l’impossibilité d’envoyer leurs propres troupes au sol, les Etats-Unis ont donc composé avec les forces en présence sur le terrain. Mais sur ce terrain, l’opposition modérée occupait une place mineure. Comme en Libye, où l’académie militaire de West Point pointait déjà en 2007 que l’Est du pays était un sanctuaire de terroristes. Cela n’a pas empêché Washington de jouer avec le feu et de tenter malgré tout de renverser ces gouvernements qui lui étaient hostiles. Avec l’aide de leurs alliés saoudiens, qataris et turcs, les Etats-Unis ont donc ouvert la Boîte de Pandore. Et dix ans après le lancement de la guerre contre le terrorisme par George W. Bush, Al-Qaida est devenue plus forte que jamais au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, il y a une guerre en Syrie qui oppose le gouvernement à des forces obscures libérées par l’Otan et ses alliés. On peut bien sûr renvoyer les deux belligérants dos à dos dans une posture « niniste » et choisir de ne soutenir que les mouvements progressistes. C’est une position confortable sur le plan idéologique. Mais en pratique, elle ne débouche sur rien. Elle laisse même le champ libre aux agresseurs qui s’emploient à détruire la Syrie. Car dans la situation actuelle, ces mouvements progressistes n’ont aucune marge de manœuvre. Il faudra m’expliquer comment on peut les soutenir concrètement pour mettre un terme à la guerre et libérer la Syrie.
Quelle est la solution alors ?
La solution, nous l’avons toujours dit, ne peut être que politique. Si quatre ans après le début des hostilités, la Syrie est toujours à feu et à sang, c’est parce que l’Occident a systématiquement bloqué les négociations en faisant du départ de Bachar el-Assad une condition préalable à toute discussion. Jusqu’il y a peu, oser prétendre qu’une sortie du conflit ne pourrait se faire sans négocier avec le président syrien vous valait toutes les foudres occidentales. Mais la situation a changé et cette idée a fait du chemin. Aujourd’hui, même Angela Merkel plaide pour un dialogue entre tous les acteurs syriens, y compris Bachar el-Assad.
Mais d’autres, comme François Hollande, continuent à dire qu’on ne peut pas négocier avec le « bourreau » du peuple syrien.
Ce n’est qu’un slogan, il ne correspond pas à la réalité. Alors que les efforts militaires se concentrent de plus en plus sur les terroristes de Daesh, des statistiques sont apparues pour dire que le gouvernement était responsable de 90 % des victimes en Syrie. En suivant la logique de ces chiffres, le problème n’est plus Daesh mais Assad. Le hic, c’est queces informations sont clairement manipulées par une pseudo-organisation des droits de l’homme qui n’est pas très indépendante.
Ensuite, le peuple syrien est divisé. Bien sûr, Bachar el-Assad compte bon nombre d’opposants. Mais on ne peut pas ignorer non plus tous les Syriens qui soutiennent leur président. Et comme le faisait remarquer un ancien analyste de la CIA, Paul R. Pillar, avant le début de la guerre, Assad ne bombardait pas des quartiers civils avec des barils d’explosifs. Il faut mettre un terme à cette guerre. Les véritables bourreaux du peuple syrien sont ceux qui ont bloqué toutes les négociations politiques jusqu’à maintenant.
Qu’en est-il des revendications qu’avaient fait entendre les Syriens descendus dans les rues en mars 2011 ?
Aujourd’hui, la plupart des Syriens ont vu le Front Al-Nosra et Daesh à l’œuvre. Ils savent que ces organisations qui dominent la rébellion n’ont pas de solution à apporter à leurs problèmes. La grande majorité des Syriens veut la fin de la guerre. Ils veulent rentrer chez eux et reconstruire le pays.
La reconstruction va prendre du temps. Le gouvernement doit lancer un processus de réconciliation nationale qui inclura l’opposition, à l’exception des groupes terroristes évidemment. Cette opposition est principalement constituée de groupes d’individus plutôt que de partis politiques bien organisés. Peu importe qui ils sont, ils doivent faire partie du processus.
Bien sûr, bon nombre de ces opposants sont attachés à des gouvernements étrangers. Et la guerre qui aura pris fin sur le terrain continuera certainement autour de la table des négociations par d’autres moyens. Mais ils doivent se rassembler autour d’un objectif commun qui est la fin de la guerre et la reconstruction du pays. Il leur faudra aussi apporter des solutions aux problèmes socio-économiques à l’origine du mouvement populaire. Ce qui sera sans doute plus compliqué. Car dans tous les pays arabes où des révoltes ont éclaté, la question sociale reste occultée.
Il y a aussi cet Etat islamique, à cheval sur la Syrie et l’Irak. Pensez-vous que des bombes, qu’elles soient larguées par les Etats-Unis ou la Russie, suffiront à contrer cette organisation terroriste ? Le politologue François Burgat estime même que la lutte contre Daesh ne peut passer par Assad. « Daesh n’est point la cause, mais la conséquence du verrouillage répressif et manipulateur du régime », explique ce spécialiste du monde arabe.
Le gouvernement syrien n’a pas attendu l’Etat islamique pour être répressif. Par contre, attribuer l’explosion de Daesh à Assad témoigne d’une certaine malhonnêteté intellectuelle. Cela révèle aussi une aversion obsessionnelle pour le président syrien qui a contribué à embourber le conflit jusqu’ici.
Rappelons tout d’abord que Daesh est né de la guerre en Irak menée par Georges W. Bush. Les Etats-Unis ont occupé l’Irak, démantelé l’Etat laïc et les structures du parti Baath, démobilisé l’armée nationale et installé un gouvernement chiite sectaire. Dans une opération sale de contre-insurrection, semblable à celle menée au Salvador dans les années 80, les Etats-Unis ont également financé et armé des milices chiites qui ont commis des atrocités contre les sunnites d’Irak. Parallèlement, Georges W. Bush a tenté d’acheter des insurgés sunnites pour limiter la casse dans les rangs des GI et éviter une déconvenue totale avant la fin de son second mandat. Des milliards de dollars ont ainsi été investis pour créer des milices sunnites. Avec un succès relatif.
En Irak, les Etats-Unis ont donc usé et abusé de cette vieille stratégie coloniale qui consiste à diviser pour régner. Ils ont exacerbé les tensions communautaires et ont créé un terreau favorable à l’émergence d’Al-Qaida. De plus, comme le relève le journaliste Robert Parry, la communauté du renseignement est seulement en train d’évaluer les dégâts collatéraux des pots-de-vin versés par le gouvernement Bush aux insurgés sunnites : « Une partie de cet argent semble être devenu un capital de départ pour la transformation d’“Al-Qaida en Irak” en “Etat islamique”, alors que les sunnites qui continuaient à être privés de leurs droits par le gouvernement chiite d’Irak ont étendu leur guerre sectaire à la Syrie. » Difficile de tenir Assad responsable de ce fiasco. Je serais plutôt de l’avis du général Vincent Desportes qui a déclaré devant le sénat français : « Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les Etats-Unis. »
Mais en août 2014, Obama a pris la tête d’une coalition internationale pour lutter contre Daesh...
Il faut tout d’abord voir quand le monstre de Frankenstein a échappé au contrôle de ses maitres. Tant que l’Etat islamique combattait en Syrie et gênait un gouvernement irakien très proche de Téhéran, les Etats-Unis s’accommodaient très bien de cette organisation terroriste. Ainsi, Washington n’a pas bronché lorsque les pseudo-jihadistes ont pris Mossoul, aidés par la corruption qui ravageait l’armée irakienne. Mais quand les soldats de l’Etat islamique ont pris la direction du Kurdistan irakien, Obama a mis le halte-là. Ce Kurdistan est la chasse gardée des Etats-Unis. Leurs multinationales y réalisent de plantureux bénéfices. Pas question de propager le chaos jusque-là.
Le monstre de Frankenstein avait donc échappé à tout contrôle et les Etats-Unis ont commencé à mener des attaques contre l’Etat islamique. Avec des résultats mitigés. Dix mois et 4000 sorties aériennes plus tard, Daesh avait encore progressé.
Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité ?
Obama s’est trouvé piégé. Lutter trop efficacement contre Daesh aurait profité à l’armée syrienne qui aurait pu reprendre les territoires laissés par les terroristes. De plus, les raids aériens ne suffisant pas à contenir l’expansion de l’Etat islamique, Washington a dû compter sur les Kurdes du YPG-PKK et des milices soutenues par l’Iran pour lutter contre Daesh au sol. Ce qui a passablement irrité les alliés turc et saoudien !
Obama s’est donc contenté d’un tragique statu quo qui à terme, aurait pu déboucher sur un nouveau découpage du Moyen-Orient. Un découpage sur des bases confessionnelles. C’est là que Poutine intervient en proposant assez habilement de joindre les efforts pour lutter contre les terroristes. Obama peut le suivre. Ou assumer ouvertement que les Etats-Unis soutiennent Al-Qaida en Syrie.
La deuxième option n’est pas impossible. Depuis plusieurs mois, les tribunes se multiplient dans la presse outre-Atlantique pour vanter les mérites du Front Al-Nosra.
En effet, c’est surtout la position des néoconservateurs et des pro-Israéliens. Lina Khatib par exemple du Carnegie Middle East Center préconise de s’allier au Front Al-Nosra pour combattre l’Etat islamique : « Même si tout le monde n’aime pas l’idéologie d’Al-Nosra, il y a un sentiment croissant dans le nord de la Syrie qu’il constitue la meilleure alternative sur le terrain — et l’idéologie est un petit prix à payer pour des rendements plus élevés. » Dans la même veine, le correspondant pakistanais Ahmed Rashid a publié un article dans le New York Review of Books pour expliquer « Pourquoi nous avons besoin d’Al-Qaida ». Dans le prestigieux Foreign Affairs, c’est Barak Mendelsohn qui préconise d’accepter Al-Qaida, « l’ennemi de l’ennemi des Etats-Unis ». Comme d’autres, cet expert estime que l’organisation responsable des attentats du 11 septembre a réalisé un virage stratégique. Aujourd’hui, elle présente l’avantage de se concentrer sur ses adversaires proches du Moyen-Orient plutôt que sur ses adversaires lointains d’Occident. Soulignons enfin la franchise de l’ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Michael Oren qui a déclaré : « Nous avons toujours voulu le départ d’Assad. Nous avons toujours préféré les mauvais gars qui n’étaient pas soutenus par l’Iran aux mauvais gars qui sont soutenus par l’Iran ». Et Oren a précisé que la catégorie des mauvais gars acceptables pouvait inclure Al-Qaida.
Il semble pourtant que Vladimir Poutine ait obtenu le feu vert de Benyamin Netanyahu pour intervenir en Syrie. La Russie et Israël s’échangent même des informations pour la sécurité des vols dans l’espace aérien syrien.
Sans trop s’exposer pour ne pas décrédibiliser la rébellion syrienne, Israël a soutenu l’opposition pour renverser Bachar el-Assad. L’objectif de Tel-Aviv, tel qu’exposé par Michael Oren, était effectivement de briser l’axe qui relie Téhéran à Beyrouth en passant par Damas. Depuis les années 90, une lourde menace d’attaque US et israélienne pèse sur l’Iran. En l’absence d’une force aérienne digne de ce nom, les Iraniens ont développé une autre stratégie de dissuasion consistant à fournir des missiles au Hezbollah libanais. En cas d’attaque sur Téhéran, ces missiles tirés depuis le sud du Liban pourraient riposter contre Israël. La guerre israélienne menée en 2006 contre le Hezbollah devait neutraliser cette force de dissuasion. Sans succès. Les combattants libanais ont résisté et l’attaque israélienne s’est soldée par un échec. L’autre stratégie d’Israël pour couper la ligne d’approvisionnement entre l’Iran et le Hezbollah consistait à s’attaquer au maillon faible de la chaîne : la Syrie. Mais là aussi, c’est un échec.
Et c’est dans ce contexte que les Russes ont décidé d’intervenir en Syrie. Nous l’avons vu, Poutine se devait d’agir rapidement. Mais il n’a pas foncé tête baissée pour autant. Il a pris soin de neutraliser Israël, acteur discret, mais incontournable du conflit syrien. Du point de vue russe, c’est un joli coup de poker et un véritable pied de nez à Obama, Israël étant le gendarme US du Moyen-Orient. De plus, Poutine a également multiplié les contacts avec Mahmoud Abbas. Jusqu’à présent, dialoguer tant avec les Israéliens que les Palestiniens était un privilège diplomatique réservé exclusivement au président des Etats-Unis.
Pour négocier son intervention en Syrie auprès d’Israël, Poutine avait plusieurs cordes à son arc. Il existe tout d’abord une importante communauté russe en Israël à travers laquelle il peut se faire entendre. La situation plaide également en sa faveur, avec une expansion de l’Etat islamique devenu incontrôlable et un risque d’embrasement général dans la région. Enfin, et c’est sans doute l’argument principal, Poutine semble avoir donné des garanties à Netanyahu que les armes livrées tant à la Syrie qu’à l’Iran ne tomberaient pas dans les mains du Hezbollah.
L’intervention en Syrie marque le retour des Russes au-devant de la scène internationale. La Russie de Vladimir Poutine est-elle en train de devenir une puissance impérialiste sous nos yeux ?
Elle pourrait le devenir, mais elle ne l’est pas encore. Jusqu’à maintenant, la Russie n’a fait que se défendre. Pourtant, depuis la prétendue annexion de la Crimée et les bombardements en Syrie, les médias occidentaux nous rabâchent les oreilles avec la menace russe. Vous remarquerez d’ailleurs que s’ils peuvent se montrer critiques sur certaines questions de politique interne, ces médias rapportent systématiquement la version de l’Otan sur les conflits internationaux. La faut sans doute à des conditions de travail qui se sont détériorées au sein de l’industrie médiatique où l’on travaille de plus en plus sur base de communiqués de presse. Le poids de l’idéologie dominante se chargeant du reste. Et lorsque quelques rares reporters parviennent encore à faire entendre un autre son de cloche sur le terrain, on leur tombe dessus.
La Russie a donc été blâmée pour le rattachement de la Crimée. Alors que les Etats-Unis ont contribué au renversement du président ukrainien jugé trop russophile pour installer un régime d’extrême droite aligné sur l’Otan. Quant au rattachement de la Crimée, il a été approuvé au travers d’un référendum par 95 % de la population de cette région qui faisait autrefois partie de la Russie. En Syrie, Vladimir Poutine a le droit international avec lui.
De leur côté, après l’éclatement du bloc soviétique et la réunification de l’Allemagne, les Etats-Unis avaient promis de ne pas étendre la zone d’influence de l’Otan en Europe de l’Est. Depuis, Washington semble avoir donné une autre interprétation à cette promesse. Bill Clinton a élargi l’Otan à la République tchèque, la Hongrie et la Pologne. Ensuite, Georges W. Bush a intégré l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Observez une carte et la disposition des bases militaires US. Qui menace qui ? Le budget militaire des Etats-Unis est dix fois supérieur à celui de la Russie. Les forces spéciales US opèrent dans 81 pays, leur nombre a doublé depuis 2001 et leur budget a été multiplié par cinq. Les Etats-Unis sont le seul pays dans l’histoire de l’humanité à avoir utilisé l’arme nucléaire. Ils ont été en guerre 222 sur 239 années de leur existence et ont bombardé 14 pays du Moyen-Orient. Et la menace est russe ?
En Afghanistan dans les années 80, les Etats-Unis avaient financé la rébellion d’islamistes radicaux pour renverser le gouvernement allié de l’URSS. L’opération avait débouché sur une longue guerre opposant les troupes soviétiques aux islamistes soutenus par la CIA et l’Arabie saoudite. Soldé par une défaite de l’URSS, le conflit avait précipité l’effondrement du bloc soviétique. L’Histoire est-elle en train de se répéter en Syrie ?
Certains aspects rappellent l’Afghanistan en effet. Mais la situation est tout de même différente. La Russie de Poutine n’est pas l’Union soviétique des années 80 qui était minée par une série de problèmes internes. Ensuite, les bombardements russes viennent en soutien à l’armée syrienne qui opère au sol. Enfin, la Chine était en contradiction avec l’URSS à l’époque et avait même soutenu les moudjahidines afghans. La situation a bien changé depuis, Moscou et Pékin étant sur la même longueur d’onde. C’est même un changement radical. En effet, la guerre d’Afghanistan avait marqué le passage d’un monde multipolaire à un monde unipolaire. En précipitant la chute du bloc soviétique, ce conflit avait inauguré l’hégémonie des Etats-Unis devenus l’unique superpuissance mondiale. A l’inverse, la guerre de Syrie marque sans doute la fin de cette domination exclusive. Les Etats-Unis ne peuvent plus intervenir partout comme ils le souhaitent. Ils doivent à présent composer avec d’autres puissances mondiales telles que la Russie et la Chine qui s’organisent à travers l’Organisation de Coopération de Shanghaï. Cette alliance va intégrer l’Inde et le Pakistan en 2016 et compte également l’Iran parmi ses membres observateurs. Elle marque en outre la domination des rivaux de Washington sur l’Eurasie. Un cauchemar pour Brzezinski, l’artisan du piège afghan des années 80. Dans son livre Le grand échiquier, ce conseiller de la Maison Blanche considère que celui qui dominera l’Eurasie dominera le monde.
Brzezinski ne semble pas s’être adouci avec l’âge. A 87 ans, il vient d’appeler Obama à riposter si les Russes continuaient à bombarder les rebelles syriens. Le passage à un monde multipolaire pourrait-il accoucher d’une Troisième Guerre mondiale dont la Syrie serait l’étincelle ?
L’étincelle pourrait être la Syrie ou l’Ukraine ou même la mer de Chine... Le risque est réel. Le droit international offre bien quelques garanties pour éviter un nouveau conflit mondial qui opposerait des puissances dotées de l’arme nucléaire. Mais il n’est pas parfait et subit constamment les attaques de va-t-en-guerre qui manifestement, veulent plonger le monde dans le chaos sous couvert d’ingérence humanitaire. Lors de la dernière assemblée générale des Nations unies, François Hollande a ainsi remis en question le droit de veto des membres du Conseil de Sécurité : « La France veut que les membres permanents du Conseil de sécurité ne puissent plus recourir au droit de veto en cas d’atrocités de masse. Comment admettre que l’ONU, encore aujourd’hui, puisse être paralysée lorsque le pire se produit ? (...) Nous pouvons agir pour régler les drames d’aujourd’hui et sauver la planète demain. »
C’est une attitude irresponsable et mesquine à la fois. D’abord parce que la France soutient les atrocités de masse ou les dénonce selon ses propres intérêts. Ensuite parce que ce principe invoqué par François Hollande peut être sujet à bien des manipulations. C’est pour empêcher un massacre que l’Otan est intervenue en Libye. Mais des rapports d’organisations indépendantes ont confirmé par la suite qu’il n’y avait pas de massacre en cours. L’Otan, qui devait se limiter à instaurer une zone d’exclusion aérienne, cherchait en réalité un prétexte pour renverser Kadhafi (3). Enfin, si le Conseil de Sécurité de l’ONU peut être contourné lorsque des atrocités de masse sont commises, on pourrait se trouver dans une situation où la Russie interviendrait unilatéralement en Birmanie par exemple, le Brésil en Colombie, la Chine en Centrafrique et la France en Syrie. Bref, une situation de guerre de tous contre tous. A ce moment-là, il sera trop tard pour penser à « sauver la planète demain » comme le suggère François Hollande.
Alors, que faire ?
Commencer par bien s’informer sur les guerres et ne pas tomber dans le piège de la propagande. Se mobiliser à travers des mouvements pour la paix. Mais il faut surtout comprendre la nature fondamentale de ces conflits. Vous connaissez la chanson, les grandes puissances n’ont pas de principes, seulement des intérêts. Ce n’est pas pour les droits de l’homme ou la démocratie que l’Otan largue des bombes. Sinon, comment expliquer qu’au moment où François Hollande appelle à mettre un terme à la dictature en Syrie, Manuel Valls signe des contrats d’armement en Arabie saoudite ?
Ces guerres répondent avant tout à des intérêts stratégiques. Il n’y a pas de guerre humanitaire. Ce sont des guerres pour le fric. C’est pour avoir accès aux matières premières, pour profiter d’une main-d’œuvre bon marché et trouver des débouchés pour leurs capitaux que les grandes puissances cherchent à se partager le monde, à coup de bombes s’il le faut. Derrière ces guerres, il y a donc une autre guerre, celle d’un système économique basé sur la concurrence et la course au profit maximum. Un système qui par ailleurs engendre des inégalités sociales — 1 % des plus riches possèdent la moitié des richesses mondiales, un niveau jamais atteint —, un système qui gaspille les ressources naturelles, un système qui broie les travailleurs, un système qui sauve les banquiers fraudeurs pendant qu’on ferme des écoles... Et ce système nous conduit tout droit vers une Troisième Guerre mondiale. Je ne sais pas vous, mais moi, je pense qu’il est grand temps de changer de cap.
Notes :1. Patrick Cockburn, Le retour des djihadistes, Equateurs, Paris, 2014. 2. Voir Ahmed Bensaada, Arabesques, Investig’Action, 2015 3. Voir Michel Collon, Libye, Otan et médiamensonges, Investig’Action — Couleur Livres, 2011.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Oct - 4:08
L'homme qui pleure...
Haha j'ai bien ris... Voici une vidéo montrant un combattant de l'EI, chialé parce que les USA et l'occident ne fait rien pour arrêter les bombardements russe...Il implore même leur grand ami Mc Cain, en disant que les russes viennent de détruire ces provisions. Grave.. .
Et à voir aussi un petit reportage sur la guerre du golf en Irak, et l'emploie d'armes expérimentale...
La sécurité irakienne et les forces populaires tiennent en captivité un colonel israélien de la brigade Golani avec un certain nombre de terroristes de l'Etat islamique (EI).
"La sécurité et les forces populaires ont arrêté un colonel israélien," a déclaré jeudi, un commandant des forces de la mobilisation populaire de l'Irak.
"L'officier sioniste est un colonel et avait participé à des opérations terroristes du groupe Takfiri de l'EI" a-t-il ajouté. Il a également mentionné "Le nom du colonel israélien est Yusi Oulen Shahak et est classé colonel de la brigade Golani de l'armée du régime sioniste avec le code de sécurité militaire Re34356578765az231434."
Il a déclaré que les organes compétents interrogeaient à présent le colonel israélien pour comprendre les raisons de son combat aux côtés des forces de l'EI ainsi que la présence d'autres agents sionistes parmi les terroristes de l'EI.
Les forces de sécurité irakiennes ont déclaré que le colonel capturé a déjà fait des aveux choquants. Des experts politiques et militaires ont déclaré à Fars News Agency que la capture du colonel israélien portait un grave impact à la stratégie de guerre de l'Irak, notamment sur son partenariat avec les alliés israéliens. En juillet, les forces de volontaires irakiennes ont annoncé qu'elles avaient abattu un drone qui espionnait les forces de sécurité dans la ville de Falloujah, à l'ouest de l'Irak.
Les forces populaires de l'Irak ont déclaré qu'elles avaient abattu un avion de surveillance hostile dans le sud-est de Falloujah dans la province d'Anbar.
Elles ont déclaré que l'épave du drone espion de l'EI portait la mention made in Israël.
Ce n'est pas le premier drone israélien abattu en Irak.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Oct - 11:34
Des groupes armés kurdes liés au PKK et soutenus par la coalition dirigée par les USA sont accusés de crimes de guerre, notamment de pratiquer un nettoyage ethnique contre les populations arabes syriennes. Témoignages de politiciens syriens locaux et de civils qui regrettent le temps où kurdes et arabes vivaient en harmonie. Témoignages aussi de réfugiés syriens en Turquie qui ont fui la violence des combats entre le PKK et les combattants de l'EI ou qui ont été déportés par des groupes armés kurdes, et qui préféraient la vie sous l'administration de l'Etat islamique, une organisation "plus disciplinée" d'après les témoins qui sont prêts à retourner vivre en Syrie quand les cadres de l'EI y reprendront le contrôle.
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Dernière édition par yous_f le Mar 27 Oct - 20:25, édité 2 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Oct - 12:39
akasha a écrit:
Haha j'ai bien ris... Voici une vidéo montrant un combattant de l'EI, chialé parce que les USA et l'occident ne fait rien pour arrêter les bombardements russe...Il implore même leur grand ami Mc Cain, en disant que les russes viennent de détruire ces provisions. Grave.. .
Tu sais, on a compris que bombarder des arabes depuis le ciel est devenu un sport international. ...
Dernière édition par yous_f le Mar 27 Oct - 19:07, édité 1 fois
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Oct - 12:47
Citation :
Confessions d'un général irakien : "Mes anciens compagnons d'armes ont rejoint Daesh"
Waleed Kattan, médecin général chrétien dans l'armée de Saddam Hussein, a côtoyé quelques-uns des cadres actuels de l'organisation État islamique. Entretien.
PROPOS RECUEILLIS PAR IAN HAMEL À ERBIL, AU KURDISTAN
Publié le 27/10/2015 à 11:58 | Le Point.fr
Grand, mince, une fine moustache blanche, le docteur Waleed Kattan affiche une prestance assez british. Cet ophtalmologiste de 66 ans, formé en Autriche et enGrande-Bretagne, dirige depuis quelques années une clinique à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Il a fui Bagdad après deux tentatives d'assassinat. À l'époque deSaddam Hussein, cet orthodoxe était le chrétien le plus gradé de l'armée irakienne. À la tête du grand hôpital militaire de Bagdad, Waleed Kattan a examiné les yeux et prescrit des lunettes à la plupart des officiers supérieurs. « Je côtoyais la crème du parti Baas, qui dirigeait alors le pays. Même si j'étais chrétien, j'entretenais avec eux une vraie solidarité. C'étaient des frères d'armes. Nous étions des laïques. Pourtant, beaucoup d'entre eux sont devenus les cadres de l'armée de Daesh », constate l'ancien général.
Le Point.fr : Un chrétien pouvait donc devenir général du temps de Saddam Hussein…
Waleed Kattan : Je n'ai jamais aimé Saddam Hussein. Mais il était issu du parti Baas, un parti laïque, fondé par un Syrien chrétien, Michel Aflak, en 1947 à Damas. À l'époque de Saddam Hussein, l'Irak comptait 1,5 million de chrétiens. Combien en reste-t-il aujourd'hui ? 200 000 ? 300 000 ? La plupart vivent aujourd'hui dans la région autonome du Kurdistan. Musulmans sunnites et chiites, chrétiens, et même yazidis, nous étions des Irakiens. Et les chiites irakiens se sont battus avec autant de détermination que les autres durant la guerre contre l'Iran.
L'ouvrage du journaliste américain Michael Weiss, auteur de État islamique. Au coeur de l'armée de la terreur, révèle que Abou Ali al-Anbari, qui dirige Amniyat, les services de sécurité de Daesh, est un ancien agent des renseignements du régime de Saddam. Comment des laïques ont-ils pu rejoindre les pires des islamistes?
Le régime irakien n'a été laïque que jusqu'à la première guerre du Golfe. Saddam Hussein a ensuite pris un virage islamiste très marqué. Un virage, qui, je pense, a échappé aux Occidentaux. En mettant en avant la religiosité de l'État, il cherchait sans doute à détourner les critiques liées à l'effondrement de notre économie provoqué par les sanctions économiques. Mais c'est surtout après 2003 que beaucoup de cadres qui dirigeaient l'Irak sont devenus islamistes, par réaction vis-à-vis des Américains qui ont détruit notre pays.
Vous connaissez donc les anciens baasistes qui encadrent aujourd'hui les combattants de l'État islamique?
Oui, je connais la plupart d'entre eux. Pour moi, l'État islamique, c'est la bête de l'Apocalypse, ce sont des monstres, et il n'est pas question d'excuser leurs atrocités. Mais il faut savoir que les Américains, à partir de 2003, ont donné le pouvoir en Irak aux Iraniens, aux chiites, qui nous ont persécutés. Mon frère a été tué, j'ai eu la chance d'échapper à deux tentatives d'assassinat. C'est pourquoi je me suis installé au Kurdistan. Ma femme, dentiste, exerce également à Erbil. Avant même la prise de pouvoir de Mossoul par l'État islamique, les chrétiens vivaient dans la crainte permanente des enlèvements, des extorsions de fonds.
Quel regard l'ancien général porte-t-il sur les peshmergas, les combattants kurdes ?
Je connais personnellement de nombreux officiers supérieurs kurdes. Contrairement à leurs homologues de l'armée irakienne, eux, en revanche, n'hésitent pas à se battre en première ligne. Quant aux soldats, ils sont très combatifs, très déterminés. Mais ils ne possèdent pas l'armement pour reprendre seuls la ville de Mossoul, qui compte deux millions d'habitants.
Avez-vous encore des contacts avec des gens de Mossoul ?
C'est de plus en plus difficile, mais nous arrivons encore à savoir ce qui se passe. Notamment quand des hommes de Daesh se rasent la barbe et vont se fondre, incognito, dans le flux des réfugiés. Vous, les Européens, vous êtes trop naïfs : vous accueillez chez vous des criminels islamistes qui ne cherchent qu'à vous détruire. Retenez ces chiffres : nous étions 1,5 million de chrétiens en Irak. Aujourd'hui, nous ne sommes plus que 200 000. Tous les jours, des familles chrétiennes partent.
Cette information pourrait passer pour un simple fait divers, mais pas dans le contexte actuel: La Belgique est le pays siège de l'OTAN, La Belgique est impliquée dans les frappes aériennes en Irak contre l'EI, L'EI a menacé de représailles tous les pays qui participent aux frappes aériennes.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 27 Oct - 22:59
Vladimir Poutine reconnaissant les faibles effets des frappes aériennes sur les capacités de l'armée fantôme de l'Etat islamique, les révolutionnaires de Daesh continuent d'avancer leurs fantassins épaulés par d'habiles stratèges de la "Résistance" irakienne.
Citation :
Syrie: avancée de l'EI dans une ville clé tenue par le régime
AFP 27/10/2015
Le groupe Etat islamique a avancé mardi jusqu'à la périphérie d'un fief militaire des forces gouvernementales syriennes dans le nord du pays, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'EI a pénétré les abords nord-est de Safireh, ville située au sud-est de la deuxième ville de Syrie, Alep, selon l'ONG.
"L'EI a brisé les lignes de défense du régime à Safireh, bastion militaire le plus important pour le régime dans les régions sud de la province d'Alep", a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.
Le régime contrôle plusieurs "grands" dépôts d'armes à l'intérieur de Safireh, a-t-il précisé ajoutant que l'EI et les forces gouvernementales étaient engagés dans des combats violents aux abords de la ville.
L'EI a également indiqué, dans un communiqué publié sur internet, que "les premières lignes de défense du régime sont tombées" autour de Safireh, affirmant en outre que des combattants du groupe jihadiste s'étaient emparés de plusieurs quartiers à l'intérieur de la ville.
Et une source militaire a confirmé à l'AFP que les forces gouvernementales avaient perdu le contrôle de secteurs autour de Safireh, "conséquence d'une attaque de Daech", un acronyme arabe de l'EI.
La province d'Alep est quasi-entièrement aux mains du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés islamistes, ou de l'EI. Les forces du régime ont récemment cherché à récupérer des secteurs au sud d'Alep et brisé le siège imposé par l'EI sur l'aéroport militaire de Kweires, dans l'ouest de la province.
Mais l'attaque contre Safireh "a mis le régime sur la défensive alors qu'il était à l'offensive", souligne Rami Abdel Rahmane.
En 2012, le service de recherche du Congrès américain avait fait état d'informations suggérant que du gaz neurotoxique et du gaz moutarde avaient été produits à Safireh et ailleurs en Syrie.
Après une attaque chimique qui a tué des centaines de personnes dans la région de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, en août 2013, la Syrie a accepté de déclarer et de remettre son arsenal chimique dans le cadre d'un accord supervisé par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.
En juin, cette Organisation a indiqué que les dernières armes chimiques syriennes déclarées étaient sorties du pays. Toutefois des inquiétudes subsistent autour de la possible utilisation de gaz toxiques, comme le chlore, dans des attaques dans le pays.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 28 Oct - 2:22
Bonsoir mes frères & sœurs Depuis le début des frappes aériennes russe sur la Syrie, les médias crient aux bavures de la Russie sur des civiles, oubliant dans la foulée les millions de victimes américaine depuis la toute 1er guerre du Golf en 1994. Mais Moscou ne l’entend pas de cette oreille et demande des explications à l'OTAN pour les accusations. On viens d'apprendre aussi que plus de 500 combattants de de l'EI ont été transporté dans des avions turques vers le Yémen. Mais en attendant c'est toujours les civiles qui trinquent. Et de telles opérations militaires n'est pas sans conséquence sur le peuple. En effet La Syrie s'enfonce dans la crise humanitaire.
Texte et recherches Akasha.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 28 Oct - 7:55
Plus c'est gros plus ca passe. Jusqu'où les conspi vont-ils descendre?
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mer 28 Oct - 22:27
Citation :
Al Baghdadi avait été arrêté et interrogé par les américains en 2004 (vidéo)
L'Etat islamique, un ennemi vieux de 10 ans
Olivier Ravanello revient sur les racines de l'Etat islamique. Il explique que la genèse du groupe réside dans la bataille de Falloujah en Irak. Une bataille à laquelle a participé Abou Bakr al Baghdadi, en 2004. L'homme est dans le collimateur des Américains depuis dix ans. Notre journaliste rappelle que la "religion sert d'habillage et de motivation de propagande" à l'Etat islamique.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 29 Oct - 1:16
Irak : tous les anciens baathistes ne sont pas avec Daech
Entretien avec la chercheuse Myriam Benraad
Chercheuse spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient, associée au CERI-Sciences Po, à l’IREMAM et à la FRS, Myriam Benraad est notamment l’auteur d’Irak, la revanche de l’Histoire. De l’occupation étrangère à l’État islamique (Paris, Vendémiaire, 2015) et Irak : de Babylone à l’Etat islamique (Paris, Cavalier Bleu, 2015). Son décryptage de la décomposition de l’Irak après l’opération militaire américaine de 2003 apporte un éclairage nouveau sur la genèse et le développement de l’Etat islamique. Né sur les décombres de la nation irakienne, Daech ne pourra être défait que par la coalition de ses opposants sunnites et chiites, avec le concours de l’ensemble de la communauté internationale, de l’Arabie Saoudite à l’Iran. Une équation qui reste à construire.
Daoud Boughezala. Sous l’égide de la France, la conférence de Paris a récemment réuni plusieurs pays de la coalition contre l’État islamique (EI), dont des représentants du gouvernement irakien. En l’absence de l’Iran, dont l’armée et les milices combattent Daech en Irak, est-il possible de développer une stratégie militaire et politique crédible contre l’EI ?
Myriam Benraad. En septembre 2014, lors d’une première conférence qui s’était tenue à Paris pour faire le point sur la lutte contre l’État islamique, Washington avait déjà jugé la présence de l’Iran à la table des discussions non souhaitable. Il existe plusieurs raisons à cette absence, pour ne pas dire à cette exclusion délibérée. Tout d’abord, la vive opposition en coulisses des régimes sunnites du Golfe, à commencer par le royaume saoudien, à toute présence diplomatique de Téhéran, État ayant multiplié les ingérences au Moyen-Orient ces dernières années. Depuis 2003, l’Iran a indiscutablement étendu son influence en Irak en tirant profit, au premier plan, de l’invasion militaire américaine et des dissensions politiques et communautaires déchaînées sur les ruines du parti Baath. Ensuite, le rôle iranien jugé néfaste car ayant « vassalisé » le gouvernement de Bagdad, chiite, au détriment des sunnites réduits au rang de minorité et exclus des décisions. Dans ces circonstances, une réconciliation nationale n’a jamais pu voir le jour. L’Iran, enfin, a apporté un soutien indéfectible aux milices chiites (dont certaines qui concurrencent l’exécutif irakien, voire le menacent, et affaiblissent les forces régulières). Ces milices qui combattent aujourd’hui Daech et prétendent « libérer » les territoires du joug djihadiste poursuivent, pour certaines, une logique clairement confessionnelle, ce qui rend leur implication extrêmement problématique car elle alimente le cycle des représailles, tout en relégitimant le discours des djihadistes auprès des populations. Daech continue, en effet, de se présenter comme le dernier rempart contre un « déferlement » des miliciens chiites et la « désunnification » de l’Irak, ce qui éclaire en large part sa résilience idéologique, politique mais aussi tactique.
Le rétablissement de l’armée irakienne, sa reprofessionnalisation face à tous les maux qui la gangrènent (corruption, népotisme, clientélisme et communautarisme), sont donc essentiels pour éviter une « milicisation » encore plus grave de l’appareil d’État et surtout faire en sorte d’amener les hommes armés de tous bords, miliciens chiites comme combattants repentis ou tribus sunnites, à intégrer un nouvel appareil militaire et sécuritaire, doté d’un véritable esprit de corps et dont dépendra l’avenir de l’Irak comme nation – c’est d’ailleurs autour de l’armée que s’est construit le pays au cours du XXème siècle. Concernant l’Iran ainsi que les puissances sunnites de la région, il ne faut pas entretenir une vision naïve de leurs stratégies respectives. Qu’il s’agisse de l’Iran, non convié à Paris, ou des régimes sunnites dont nous avons fait nos alliés, tous ces acteurs jouent leur carte dans le présent maelstrom, selon des logiques d’États froides et cyniques, se livrant des guerres par procuration en Irak et en Syrie sans vraiment se préoccuper des conséquences tant qu’elles ne les touchent pas de plein fouet. Par ailleurs, on touche ici aux limites mêmes de l’intervention occidentale, dont la marge de manœuvre est en réalité très faible, au double plan militaire et politique du fait de ses lourdes erreurs passées.
En y envoyant ses Gardiens de la Révolution et en appuyant des milices chiites en Irak, la République islamique vise-t-elle vraiment à éradiquer Daech ?
Les milices chiites en Irak ne constituent pas un bloc monolithique et certaines sont beaucoup plus radicales que d’autres. Actuellement, on recense entre 60 000 et 120 000 hommes armés qui se trouveraient dans les rangs des « unités de mobilisation populaire » (Hachd al-cha‘abi en arabe), lesquelles sont en partie contrôlées par le gouvernement du Premier ministre Haïdar al-Abadi, qui les a appelées à la rescousse au moment de la chute de Ramadi au mois de mai, et en partie à la solde de l’Iran. Certains de ces miliciens chiites luttent sur le terrain aux côtés de tribus sunnites, comme dans la province de Salahaddin, et ne se sont pas rendues coupables d’exactions comparables à celles de Daech. Cette frange doit être normalisée et éloignée des influences extérieures afin de recomposer la future armée irakienne et, ce faisant, reconstruire l’État irakien. Ce qui est bien plus problématique dans le contexte actuel, c’est la présence de milices chiites appuyées directement par l’Iran et qui répondent de ses instructions, en marge du gouvernement irakien. Celles-ci sont étroitement coordonnées par le corps des Gardiens de la Révolution, notamment le général Qassem Soleimani, vétéran de la guerre Iran-Irak. Parmi elles, on peut citer l’Organisation Badr, établie en Iran en 1982 et visant l’instauration d’une République islamique chiite irakienne, la Ligue des Justes (‘Asa’ib Ahl al-Haq, aux mains de l’Iran et entretenant des liens étroits avec l’ancien Premier ministre chiite Nouri al-Maliki) et les Brigades du Hezbollah irakien.
Si beaucoup seraient tentés de les présenter comme « libératrices », en particulier en Occident où décideurs politiques et opinions publiques pris de panique cherchent coûte que coûte des solutions (lesquelles n’en sont pas une fois confrontées à la réalité de terrain…), ces milices chiites sont souvent aussi brutales que les djihadistes et ont commis des crimes graves contre les populations civiles sunnites (enlèvements et exécutions arbitraires) relevés par plusieurs ONG. Amnesty International, par exemple, considère que le gouvernement irakien a donné carte blanche à certaines milices chiites pour se venger des sunnites, naguère décrits comme la « colonne vertébrale » du régime de Saddam Hussein et désormais collectivement assimilés à Daech alors qu’ils en ont souvent été les premières victimes dans les territoires sous l’emprise du groupe djihadiste.
À la perspective d’un État irakien fort et pluriel, Téhéran préfère-t-il l’hypothèse d’une partition du pays ?
De toute évidence, pour des questions d’hégémonie, l’Iran n’a aucun intérêt au rétablissement d’un Irak fort, qui retrouve son ancien poids régional. N’oublions pas non plus que l’Irak était l’ennemi juré de la République islamique iranienne, dont les dirigeants ont exulté en 2003 lors du renversement du régime baathiste par les troupes américaines. Depuis, l’Iran n’a cessé de multiplier ses ingérences et de renforcer ses canaux d’influence, au point que les nominations au sein du gouvernement irakien ne se font jamais sans son aval. C’est cette situation qui, en large part, a aliéné les sunnites au processus de transition, perçu comme illégitime car produit d’une occupation étrangère et entièrement dominé par les chiites et leur parrain iranien. Daech a bâti toute sa popularité sur son opposition à la « Perse » et aux « mécréants safavides », pour reprendre le langage médiéval des salafistes-djihadistes, convaincus qu’ils rejouent en Irak la grande Histoire de l’islam. Nombre de sunnites, qui n’étaient pourtant pas hostiles à leurs concitoyens chiites, ont développé des discours de plus en plus caricaturaux et revanchards à mesure que Bagdad était perçue comme une capitale chiite. Leur guerre de sécession actuelle et l’offensive de Daech ne peuvent, par conséquent, être dissociées du rôle joué depuis 2003 par l’Iran.
À terme, le radicalisme de Daech ne lui aliénera-t-il pas la rue sunnite irakienne ?
Les baathistes ont endossé, depuis l’invasion militaire des États-Unis, un rôle central dans la formation et le développement de l’insurrection armée sunnite en Irak. Ceci a principalement résulté de la « débaasification » – purge de l’ancien régime, inspirée de la dénazification de l’Allemagne par les Alliés en 1945 et ayant conduit à l’effondrement de l’État irakien, déjà ravagé par des années de guerres et de sanctions – et des opérations singulièrement brutales lancées contre eux par l’armée américaine dans le « Triangle sunnite ». Est-il aussi besoin de mentionner ici le démantèlement dévastateur de l’armée irakienne par l’administrateur civil américain Paul Bremer en mai 2003 ? « Encerclés et traqués », pour reprendre la formule de la coalition, les baathistes ont donc constitué les première cellules du soulèvement et se sont parfois très tôt rapprochés de la mouvance salafiste, en particulier des combattants d’Al-Qaïda, puis de l’État islamique d’Irak proclamé pour la première fois en octobre 2006. Pour autant, s’ils partagent globalement avec les djihadistes un souci de revanche des sunnites, les baathistes et insurgés se sont opposés de nombreux sujets, qu’il s’agisse des modalités de la lutte armée ou de ses objectifs finaux.
Le dernier discours attribué à l’ancien vice-président de Saddam Hussein Izzat Al-Douri révèle-t-il des failles dans l’alliance de circonstance entre anciens baathistes et djihadistes ?
Le discours d’Izzat Ibrahim al-Douri en date du 15 mai, dans lequel il dément sa mort et s’en prend à Daech, est révélateur de ces clivages. Il illustre combien les baathistes, dans l’après-2003, sont restés divisés face à la succession des événements. Cet enregistrement permet de surcroît de nuancer la thèse selon laquelle les baathistes auraient incarné les têtes pensantes de Daech. Cette thèse est en partie fondée, surtout en ce qui concerne les membres des anciennes forces paramilitaires du régime et des mukhabarat (services de renseignement), mais tous les baathistes ne se sont pas rangés sous la bannière des djihadistes et ont même fait les frais de leur ultraviolence au cours de règlements de compte particulièrement sanglants dans le camp sunnite. Ce qui est frappant, en revanche, c’est l’obsession alimentée par la classe politique au sujet de ces anciens personnels du régime et la trace omniprésente laissée par le parti Baath dans le débat politique, synonyme de toutes les paranoïas et de toutes les craintes. Al-Douri a ainsi été présenté comme le « cerveau » de l’État islamique par le gouverneur de Salahaddin ; avant cela, Washington avait longtemps nourri l’idée d’une insurrection sunnite orchestrée de longue date par Saddam Hussein.
Tentant de rompre avec la politique sectaire et confessionnelle de son prédécesseur Al-Maliki, le Premier ministre irakien Al-Abadi a engagé des bataillons majoritairement sunnites dans la bataille de Ramadi. Or, malgré leur surnombre, ces derniers n’ont pas montré plus de bravoure que l’armée irakienne, majoritairement chiite, qui avait piteusement déserté Mossoul l’été dernier. Comment expliquez-vous ces échecs à répétition ?
Les contingents dépêchés à Ramadi, issus de l’armée régulière à majorité chiite comme des forces tribales sunnites locales, n’étaient en réalité pas aussi nombreux sur le terrain. Ils n’étaient surtout pas suffisamment entraînés, sous-équipés et sous-armés face à un groupe djihadiste dont les combattants sont connus pour leur détermination à mourir en martyrs. Ces bataillons se sont révélés incapables de faire face à l’assaut (qui couvait depuis des mois) et aux méthodes redoutables de l’État islamique, entre guérilla urbaine et attentats-suicides. Il n’y a aucune surprise dans ce constat et il était à prévoir que la contre-offensive ne serait pas aisée, en dépit des annonces initialement optimistes faites par Washington et Bagdad. Il y a encore quelques mois, n’annonçait-on pas une reprise rapide de Mossoul avant l’été 2015 ?
Outre les dysfonctionnements de l’armée, manque irrémédiablement dans l’équation militaire présente une variable décisive : les sunnites, qui vivent depuis de longs mois sous le joug de Daech et doivent impérativement intégrer la campagne contre l’EI. Or ces derniers ne se mobiliseront pas si un après-État islamique signifie un retour au statu quo ante, qui leur était insupportable. Dès la fin de l’été 2014, les États-Unis ont engagé des pourparlers avec les tribus sunnites pour qu’elles coopèrent de nouveau avec eux. L’idée était de parvenir, en un an seulement, à mettre sur pied une force tribale s’inspirant du premier « Réveil » des tribus (Sahwa en arabe) et apte à combattre efficacement Daech. Le général à la retraite John Allen, ancien adjoint du commandant en chef des forces américaines David Petraeus dans la province d’Al-Anbar et nommé en septembre 2014 au poste d’émissaire de la Maison Blanche contre les djihadistes, entendait s’appuyer sur ses contacts noués avec les tribus d’Al-Anbar pour mettre en branle cette « Sahwa 2.0. » et en faire un pilier de la stratégie de la coalition. Il s’agissait de remobiliser les tribus dans un cadre plus institutionnel, en l’espèce une garde nationale qui appuierait les frappes aériennes, serait encadrée par les conseillers militaires américains et les forces spéciales, et coopèrerait avec l’armée irakienne, les peshmergas kurdes et d’autres groupes d’auto-défense.
Prometteuse, cette politique ne s’est néanmoins pas concrétisée. LaSahwa a tout d’abord laissé un héritage bien plus amer qu’il n’y paraît de prime abord, tissé de rivalités entre tribus, de soupçons de corruption et de dépendance financière à l’égard des États-Unis et du gouvernement irakien. Ensuite, les tribus se sont divisées entre une adhésion au « califat » des djihadistes et son rejet, certains cheikhs ayant « perdu » les membres de leur clan. Cette dialectique rend très complexe la création d’une force militaire cohérente. L’État islamique a d’ailleurs anticipé l’éventualité d’un nouveau retournement tribal et assassiné des centaines de membres de tribus qui avaient annoncé prendre les armes. Alors que beaucoup était attendu du cabinet d’Al-Abadi, choisi en partie pour améliorer les relations avec les sunnites et leur fournir des armes, les tribus n’ont reçu aucun équipement sérieux à ce jour.
Aux États-Unis, certains Républicains estiment que la situation en Irak début 2009 était plutôt stable mais que la décision d’Obama de retirer les forces américaines en décembre 2011 a provoqué le chaos actuel. Le maintien d’une présence américaine musclée aurait-il pu empêcher l’écroulement de l’armée et de l’État irakiens ?
Pareilles réactions ne sont guère étonnantes, compte tenu des critiques acerbes adressées à Barack Obama sur la question de sa politique étrangère au Moyen-Orient depuis 2008 et sa première investiture, et ce jusque dans son propre camp. Le président américain avait axé sa campagne électorale autour du retrait militaire définitif des troupes américaines d’Irak ; à ce sujet, il aura eu le mérite d’être cohérent. Les critiques sont déjà plus valables lorsqu’il s’agit de revenir sur les déclarations qu’il avait faites, en décembre 2011, concernant la situation de l’État irakien, qu’il jugeait rétabli, souverain et représentatif de son peuple. Bien entendu, il n’en était rien et la crise couvait depuis de longs mois entre le gouvernement d’Al-Maliki et les populations sunnites des provinces qui réclamaient déjà leur autonomie sur le modèle des Kurdes. La situation a certes implosé au lendemain du retrait des États-Unis lorsqu’Al-Maliki, tout entier tourné vers une restauration autoritaire à son avantage, a fait prononcer un mandat d’arrêt contre le vice-président et Frère musulman Tareq al-Hachémi ; il est peu probable, en revanche, que le maintien d’une force militaire étrangère aurait, à ce stade de pourrissement, permis d’inverser le cours des événements.
Rappelons aussi que les États-Unis ont, au premier plan, pavé la voie au chaos actuel du fait de leur intervention aussi idéologique qu’improvisée en 2003. L’idée que le prolongement de leur présence aurait permis d’éviter un bain de sang est donc sans fondement, notamment au regard d’une décennie d’occupation catastrophique qui n’a fait, au contraire, que polariser la société irakienne. L’armée irakienne ne s’est pas effondrée d’elle-même : elle a été dissoute par la coalition. L’État et ce qu’il restait d’institutions à Bagdad et au sein des provinces ont été détruits dès la fin du régime baasiste. Mais l’exercice qui consiste à réécrire l’Histoire en permanence pour culpabiliser les uns ou absoudre les autres n’a, en fait, que peu d’intérêt car les responsabilités dans ce désastre sont amplement partagées. Et l’Occident, à nouveau, n’a que peu de prise sur les bouleversements qui déchirent l’Irak, le Moyen-Orient, et renvoient de manière plus profonde au legs postcolonial et à sa remise en cause, ainsi qu’aux séquelles effroyables de l’autoritarisme dans cette région.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 29 Oct - 22:14
Un vrai problème avec les conspi, c'est que même quand on leur donne une information neutre, ils disent que c'est de la propagande. Un autre problème avec les conspi, ce sont leurs sources plus conspi que les conspi. Le commentaire d'une internaute sur l'intox que nous a livrée akasha:
ça me fait penser aux 3000 membres de l EI partis en Jordanie , aux 800 000 réfugiés syriens revenus en Syrie ce week end , bon au moins c'est rigolo et si j'étais journaliste à sputnik je m'éclaterai de rire en lisant les posts de ceux qui auront gobé .
Et un dessert que tout le monde adore, la Pêche Melba:
akasha a écrit:
C'est un peu comme quand tu me fait de la propagande contre les Pechmelga et le PKK des kurdes.
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 30 Oct - 2:28
...Et moi je m'éclate de rire en voyant la crédulité de certains et surtout de leurs manques d’arguments... C'est assez triste de voir autant de gens totalement aveugle et conditionné par les médias de masses..C'est aussi beaucoup par ignorance. Ou pour d'autre par idéologie religieuse. J'aime bien le nom et prénom de ta posteuse mystère...On comprend directement le parti pris, c'est joli, mais tu prends un peu trop les hgns pour des billes...Cela fait un petit temps que point de vie liberté de la presse le rapport à changer de camp entre la Russie et l'occident. Il faut un peu étudier le cas, voir qui dirige et détient les médias, et du coup se rendre compte du conflit d'intérêt. (voir mes sujets sur le thème)
PS : J'ai voulu écrire Peshmerga. Ils ne sont pas assez musulman pour Yousef, donc il s'est permit de publier un torchon bourré de mensonges sur eux...
Enfin si la presse occidental est neutre moi je suis sainte Rita...
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 30 Oct - 19:16
Énième article du gourou de la complot-sphère Salim Laïbi, alias LLP ou Le Libre Penseur, partisan du statu quo néocolonial, "collabeur" en chef:
Citation :
Bernard Bajolet confirme le changement de frontières au Moyen-Orient !
Voici que les patrons des renseignements occidentaux spéculent tranquillement sur le changement de frontières au Moyen-Orient alors qu’ils sont totalement responsables du chaos qui a engendré ces partitions ! L’idée est petit à petit lancée dans le débat afin de la faire accepter. Bien sûr, on ne vous dira pas que tout ceci correspond parfaitement au plan israhellien du « Grand Israhell » ou « Eretz Israhell » comme l’a toujours expliqué Garaudy dans ses écrits.
« Le Moyen-Orient d’avant ne reviendra pas »
Le chef du renseignement extérieur français, Bernard Bajolet, a laissé entendre que des pays comme l’Irak ou la Syrie ne retrouveraient jamais leur ancienne physionomie.
« Le Moyen-Orient que nous avons connu est fini et je doute qu’il revienne », a déclaré, en anglais, le directeur de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), dans une conférence mardi sur le renseignement à laquelle participait également le directeur de la CIA John Brennan.
« La Syrie est déjà morcelée, le régime ne contrôle qu’une petite partie, environ un tiers du pays établi après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit, en précisant exprimer des opinions « personnelles ».
« Le nord est contrôlé par les Kurdes, et nous avons cette région centrale contrôlée par (le groupe) État islamique », a-t-il expliqué.
Et « c’est la même chose en Irak ». « Je ne pense pas qu’on en reviendra à la même situation »qu’auparavant, a-t-il ajouté, toujours en anglais.
« Le Moyen-Orient peut se stabiliser »
Le directeur de la DGSE a toutefois exprimé sa « confiance » dans le fait qu’à l’avenir, le Moyen-Orient puisse se « stabiliser à nouveau ».
Mais « selon quelles lignes, je n’en sais rien pour l’instant », a-t-il reconnu. « Dans tous les cas de figure, ce sera différent de ce qui avait été établi après la Seconde guerre mondiale ».
Le directeur de la CIA a exprimé une opinion voisine.
« Difficile d’envisager un gouvernement central dans ces pays »
« Lorsque je regarde la dévastation en Syrie, en Libye, en Irak, au Yémen, c’est difficile pour moi d’envisager un gouvernement central dans ces pays qui soit capable d’exercer un contrôle ou une autorité sur ces territoires bâtis après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit.
John Brennan a estimé par ailleurs qu’il était « impossible » de trouver une « solution militaire dans chacun de ces pays ».
Il ne faut pas chercher « un règlement global », mais d’abord chercher à « faire baisser la température » avec des stratégies de petits pas qui permettent de « rétablir la confiance », a-t-il suggéré.
Les deux responsables participaient à une conférence sur le renseignement, organisée par l’université George Washington dans la capitale fédérale.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 30 Oct - 21:55
Quand Izzat Al-Douri, chef de la Résistance irakienne appelait à avancer vers Baghdad.
Izzat Al-Douri
Citation :
Depuis Bagdad, la capitale de Mansour et de Rachid, Izzat Ibrahim le commandant suprême du Jihad, de la Libération et du Salut national, secrétaire général du Parti Baath arabe et socialiste a adressé ses salutations aux hommes de l'armée Naqshabandi, aux combattants de l'armée patriotique, aux chevaliers des factions du Jihad et du Salut national, aux héros de l'armée islamique, à l'armée des Moujahidin, aux brigades de la révolution de 1920, à certaines factions des Ansar al Sunna, aux intrépides cavaliers de l'état islamique et à Al Qaeda pour avoir déclaré l'amnistie pour ceux qui ont commis l'erreur de trahir leur patrie et leur famille. Izzat al Douri a de même salué les gens de Ninive et les a appelé à soutenir leur révolution glorieuse.
Voici le texte intégral du discours de Mr Izzat al Douri. (Un clic sur spoiler)
Spoiler:
Enfants de la grande Patrie Iraq !
Combattants Moujahidin !
Je vous salue de la terre du Jihad et je vous annonce la grande nouvelle de la victoire réalisée par notre grand peuple d'Iraq et ses forces héroïques à travers une lutte de 11 années durant lesquelles il a donné 2 millions de martyrs. La libération de Ninive capitale historique et de Salah el Din, la matrice des héros sont considérées comme les plus beaux jours depuis les jours de la conquête islamique par le bien aimé élu Mohamad (saw) et ses nobles compagnons. La libération de Ninive et de Salah el Din et les victoires successives militaires dans Anbar et Diyala sont un tournant important dans l'histoire de la Nation pour sa liberté, son unité et sa prospérité et celle des générations futures. Que Dieu bénisse les révolutionnaires du peuple, les chefs des tribus patriotiques pour la libération totale de l'Iraq de l'arabité et de l'Islam. Que Dieu bénisse les armées et les factions de la révolution, l'armée des hommes Naqshabandis, les comabttants de l'armée héroïque patriotique et les combattants du commandement suprême de l'armée du Jihad, de la libération et du Salut national, les hommes des brigades de la révolution 1920, ceux de l'armée des Moujahidin, certains groupes des Ansar al Sunna et à l'avant garde de ceux-là, les héros et chevaliers d'al-Qaeda et de l’État islamique. Qu'ils reçoivent de ma part un salut plein de fierté, de respect, et d'amour. Un salut pour leurs commandements qui ont déclaré l'amnistie générale pour tous ceux qui ont erré, se sont trahis, ont trahi leur Patrie, leurs familles et puis se sont repentis devant Dieu le miséricordieux. Salutations aux gens de Ninive, patriotes, nationalistes et islamiques héritiers d'une immense histoire.
Félicitations pour cette victoire immense ! Je vous invite à vous unir, à soutenir et à défendre votre révolution et la préserver par tout ce que vous possédez chacun selon ses possibilités et selon sa position.
Enfants de notre Patrie glorieuse !
Moujahidin héros !
Ce qui se déroule aujourd'hui comme victoires historiques sur la marche Jihadie de notre peuple est un résultat et une conséquence inévitables et infaillibles du Jihad de notre grand peuple glorieux d'Iraq, ses efforts sur 11 années de combats et de lutte incessants dans lesquels notre peuple a offert 2 millions de martyres, des dizaines de milliers de prisonniers et des millions de déplacés et de sans abris.
Enfants de notre peuple du grand Iraq !
Hommes épris de liberté dans notre Nation !
Militants Baathistes dans notre grande patrie arabe !
Oui 11 ans et votre Parti héroïque est exposé à l'anéantissement général et il l'est toujours. Le nombre des martyres du Parti a dépassé les 160 000 et ne passe un jour sans qu'il y en ait des martyrs ou de détenus.
Sachez camarades que le colonialisme iranien safawide, cancéreux continue avec force d'engloutir l'Iraq en tant que sol et en tant que peuple pour ensuite engloutir des pays entiers de la nation, ses territoires et ses ressources en eaux et ses richesses.
Par conséquent, nous analysons et nous considérons les acquis et les victoires réalisés par notre révolution bénie depuis le premier jour de la révolution armée et jusqu'au jour de la libération de Ninive et Salah el Din, depuis le soulèvement et depuis la révolution et tout ces sacrifices formidables offerts pour parvenir à ces succès admirables. J'en félicite les révolutionnaires et les vénère plus que tout et jusqu'à la fin de ma vie.
Enfants de notre grand peuple !
Enfants de notre glorieuse Nation !
Notre Patrie a été le champ d'une déferlante perse safawide cancéreuse et destructive depuis la fuite de l'armée US des arènes des combats, et l'administration US a offert ce pays ancré dans l'histoire comme une bouchée facile à l'Iran safawide. Davantage encore ! Notre patrie a été victime d'un colonialisme iranien safawide cancéreux sans précédant qui a décimé tout sur son passage et il continue cette besogne devant les yeux et l'ouï mêmes de l'administration criminelle US.
Ici, je m'adresse à ceux qui galopent derrière le processus politique immonde élaboré par les service secrets, et je dis : tout ce qui se déroule dans les corridors de cette plaisanterie, sa constitution, son parlement, son armée, ses milices et ses élections n'est que masquarade et manœuvres qui ont un même et seul objectif qui verse dans le projet safawide hideux et destructif. Par conséquent nous avons assez de vos discours ! Assez de la trahison de votre peuple et de collaboration contre votre patrie menacée de perdition, ! Basé sur cette vérité, je lance un appel à tous les participants et à ceux qui ont été pollués par ce processus politique immonde, de l'abandonner sur le champ et de se dissocier de ses promoteurs, de se repentir et de rallier les révolutionnaires ; en effet la moitié de la patrie est libérée et la libération de Bagdad est une question de jours, afin qu'ils coopèrent chacun selon ses moyens, pour libérer leur Patrie, car, il n'y aura pas de consolation, ou d'honneur pour ses hommes sans sa libération et son indépendance.
Vous participants à ce processus politique immonde !
La moitié de l'Iraq a été libérée et est sortie des crocs du colonialisme iranien safawide et de son projet hideux et a retourné au sein de son peuple et de sa Nation, alors qu'aucun d'entre vous ne put 11 années durant chasser un seul safawide trempée dans le sang de votre peuple. Vous savez tous très bien que des centaines appartenant au colonialisme safawide travaillent de vos côtés et parmi eux il y a plus indulgent que cet homme pour ancrer le colonialisme perse dans votre pays et vous les avez expérimentés 11 ans durant et qu'ils portent une seule doctrine, s'activent pour réaliser un objectif, travaillent comme un seul homme et prennent des ordres d'une même source et tout ce que l'on y observe comme différents et divergences va dans le sens de leurs objectifs colonialistes. Ainsi 11 années durant, vous ne pûtes publier un seul décret pour amnistier les innocents dans les prisons et centres de détention safawides, alors que les glorieux révolutionnaires que l'impérialisme et le colonialisme, leurs agents et leurs laquais, accusent de façon mensongère, hypocrite et fourbe de terrorisme, ont dès le premier jour de la libération des provinces de Ninive et de Salah el Din, décrété une amnistie pour tous ceux qui avaient erré et trahi leur patrie..
Aujourd'hui vous n'avez plus d'excuses devant Dieu, le peuple et l'histoire et devant les artisans des victoires historiques, les révolutionnaires héros du peuple.
Au terme de ce discours lapidaire je voudrais dire aux bien-aimés les révolutionnaires des tribus et à moi-même que nous devons tirer les leçons du passé amère et activer ses succès dans notre marche du Jihad.Il faut que notre victoire globale soit basée sur des socles et supports incontournables, s'en dérober nous mènera à la régression et à la perte de nos acquis et avancées.
Le premier socle : est la foi en Dieu et en la justice de notre cause, et notre loyauté et fidélité envers elle.
Deuxièmement : notre unité, car notre division est le pire des ennemis et le plus dangereux pour l'avenir de notre marche du Jihad. Et pour notre unité nous devons mettre de côté toutes nos divergences quelle qu'elles soient, car notre objectif, la libération du bien-aimé Iraq des crocs de l'occupation iranienne safawide cancéreuse doit l'emporter sur tout.
Troisièmement : s'accrocher au peuple, tout le peuple de Zakho au Fao. Le peuple est le lieu d'accueil sûr et fidèle du Jihad et des Moujahidin et il est le support fondamental et unique de notre Jihad. Nous prions nos frères dans les factions islamiques et du Jihad de surmonter les confessionnalismes, les ethnies, les régionalismes et les différents citadins-ruraux. Il faut qu'ils sachent que notre peuple authentique dans le sud et Centre-Euphrate est celui qui affronta la déférlante fiévreuse khomeinyste dans les années 80 du siècle dernier et c'est lui qui mit les armées safawides à genoux et y a offert les plus chers et les plus vastes des sacrifices. Ce peuple aujourd'hui est plus heureux de nos victoires que d'autres des enfants d'Iraq du fait de tout ce qu'il a enduré comme agression, injustice, exaction, abus et émiettements.
Quatrièmement : accorder le pardon, la clémence et l'indulgence à ceux qui ont erré et à ceux, poussés par la nécessité ont été contraints de travailler avec le gouvernement des collabos et des traîtres serviles prenant l'exemple sur notre prophète le bien-aimé élu qui pardonna jadis à ceux qui méritaient la mort.
Cinquièmement : ne point s'exalter des acquis et victoires achevés et rester toujours accrochés à nos facteurs fondamentaux de succès et en particulier à notre unité et être en harmonie avec notre peuple de l'extrême nord à l'extrême sud..
Et que la paix et la grâce de Dieu et ses bénédictions soient sur vous.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 30 Oct - 22:44
Saddam Hussein dévoile le comportement d' Hafez Al-Assad dans la guerre de 1967 et sa trahison envers le monde arabe:
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Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 30 Oct - 22:47
Gamal Abdel Nasser sur le régime Baath syrien:
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 31 Oct - 3:56
Bonsoir mes frères & sœurs Se que Yousef ne dit pas c'est que le Le parti Baath est basé sur un pouvoir laïque, qui a été une réponse aux seigneurs de la guerre qui voulait imposé une dictature religieuse, qui déjà à l'époque était soutenu par les néocolonialiste occidentaux, dont la France comme on a pu le voir plus haut dans un de mes postes. Pour une vision plus neutre et réaliste du partit Baath, je vous suggère se petit pdf, facile à lire : Le parti Baath et la dynastie al-Asad en Syrie : la laïcité dans un contexte communautaire En attendant, sur le terrain, Daech progresse toujours malgré les bombardements russes...Se sera sans doute un peu plus long la libération du peuple syrien et irakien. Il n'y a rien à faire ce sera malheureusement sur le terrain avec des troupes que l'on pourra reprendre du terrain pouce par pouce face à cette armée invisible...De plus ils se ressaisissent et forme des coalitions. Ainsi nous apprenons que Daech et Al Nosra s’associent en vue de former un groupe d' opposition modéré..Oui vous lisez bien mo-dé-rer on crois rêver... Akasha.
Le Front al-Nosra s'unit avec l'EI et veut devenir l'"opposition modérée"
D'après le chef du service opérations de l'Etat-major général des Forces armées russes, le Front al-Nosra compte fusionner avec l'Etat islamique dans la province de Hama.
Les combattants du groupe terroriste Front al-Nosra ont pris la décision d’unir leurs forces avec l'Etat islamique, ainsi que de renier la symbolique d'al-Nosra pour devenir le groupe salafiste Ahrar al-Sham considéré par l'Occident comme faisant partie de l'"opposition modérée", a déclaré vendredi le chef du service opérations de l'Etat-major russe, le général Andreï Kartapolov.
"Dans la province de Hama dans le contexte de l'offensive de l'armée syrienne, les chefs des groupes (qui composent, ndlr) le Front al-Nosra ont pris la décision de s'unir avec l'EI", a fait savoir M. Kartapolov.
Plus tôt, le ministère russe de la Défense avait déclaré que les tensions entre les différents groupes terroristes en Syrie augmentent, ce qui est lié à la lutte pour le contrôle des territoires et des sources de revenu.
De même, d'après lui, les terroristes tentent de compléter leurs groupes par des recrutements de nouveaux combattants. Or, avec l’avancée des troupes gouvernementales, les terroristes qui se sont retrouvés dans ces régions, tentent de leur échapper en se déclarant de l'"opposition modérée".
"Pour obtenir un soutien politique et de l'aide financière de l'étranger, les chefs d’un certain nombre de groupes affiliés au Front al-Nosra ont pris la décision de renier leurs symboles pour passer sous la bannière de Ahrar al-Sham qui est considéré par l'Occident comme faisant partie de l'+opposition modérée+", a conclu le général.
Gros dossier Syrie : A garder en mémoire au cas où….
Dans ce chaudron explosif qu’est la Syrie, cette mise au point est importante afin que vous saisissiez à quel point la manipulation est en place depuis des années avec le concours sans trêve de nos médias occidentaux de propagande. Dans l’hypothèse du pire, et je note à quel point la guerre est un sujet presque obsessionnel en ce moment sur certaines ondes d’État comme France Cul, (répandre la peur avant les élections ??), il est fondamental que vous ayez chacun la possibilité de vous positionner clairement.
Tandis que la Russie avance ses pions au Moyen-orient :
Le récent appel à l’aide lancé par Kaboul à la Russie afin de lutter contre les groupes armés pose la question de l’équilibre des forces dans la région. Jusqu’à présent, l’Afghanistan était considéré comme la zone d’influence exclusive des Etats-Unis et de l’Otan et à ce titre, Kaboul dépendait totalement de l’aide militaire et financière occidentale dans sa lutte contre les talibans et d’autres groupes terroristes de la région.
[NDLR : Ceci est l’analyse d’un média russe. L’Afghanistan étant devenu un bourbier couteux pour les américains et ses alliés comme il le fût pour la Russie, l’on peut s’interroger sur la réelle « contrariété » des US de voir Poutine appelé au secours par Kaboul…]
Les États-Unis de leur côté semblent momentanément vouloir calmer le jeu.
Les forces spéciales américaines envisagent de participer à des opérations d’entraînement, de consulter et d’aider les forces de l’opposition syrienne s’opposant à l’EI. Ainsi, la possibilité qu’elles s’engagent dans un conflit avec les militaires russes est assez faible ».
Des bruits courent sur la sympathie qui lieraient Sergueï Lavrov et John Kerry. Mais un an, c’est très vite passé, et Obama accusé de « mollesse ! » par les néo-cons va passer la main et la patate chaude à plus agressif(ve) que lui.
Quelle sera la stratégie d’une Hillary Clinton si elle est élue, elle, qui malgré son étiquette démocrate, est classée dans les « néo-cons light » par les américains eux-même ? Aura-t-elle la relative souplesse d’Obama face à Poutine ? Il faut craindre que non. Les européens jouant les utilités serviles, si mémé Clinton tousse, nous risquons bien d’être malade aussi ..
Voici ce que dit des néo-conservateurs américains, à propos de la Syrie, le très sérieux journaliste US Robert Parry (dont je vous recommande l’article intégral) (1)
Dans le monde de Diehl, seuls lui et d’autres néoconservateurs ont ce qu’il faut pour défaire Poutine et mettre la Russie à genoux.
Toute autre explication de l’action de la Russie en Syrie est balayée, comme lorsque Poutine affirme qu’une victoire du Front al-Nosra d’Al-Qaïda – comme l’aimerait Israël – ou de l’État Islamique encore plus sanguinaire est inacceptable et donc le régime d’Assad doit être stabilisé pour éviter une catastrophe géopolitique majeure.
Selon leur vieille habitude, les néoconservateurs ignorent l’effrayante logique des conséquences qu’aurait l’effondrement de l’armée d’Assad pour le Moyen-Orient, l’Europe et le Monde. Après tout, une fois que les dirigeants israéliens ont décidé de lier leur sort à celui d’al-Qaïda en Syrie, les dés étaient jetés pour les néoconservateurs.
Mais l’idée que les néoconservateurs puissent micro-gérer le résultat en Syrie, avec la « modérée » al-Qaïda qui prendrait Damas plutôt que le plus « radical » État Islamique, reflète l’arrogante ignorance de ces leaders d’opinion américains. Plus probablement, le front al-Nosra d’al-Qaïda se coordonnerait avec leurs anciens alliés de l’État Islamique et ils mèneraient ensemble la vengeance sunnite contre les chrétiens, alaouites, chiites et les autres minorités de Syrie.
Ainsi, alors que l’État islamique serait occupé à couper des têtes d’« hérétiques », al-Qaïda pourrait utiliser son nouveau siège à Damas pour mettre au point la prochaine vague d’attaques terroristes contre l’Occident. Et, aussi déstabilisant que soit l’actuel flux des réfugiés vers l’Europe, ceci ne ferait que multiplier de façon astronomique les survivants fuyant hors de la Syrie les carnages de l’État Islamique et d’al-Qaïda.
Avec l’Europe dans le chaos et les néoconservateurs insistant toujours sur le fait que le véritable ennemi est la Russie, les conséquences possibles seraient effrayantes. Pourtant, c’est la voie que les néoconservateurs ont mise en place pour le monde – et presque tous les candidats républicains à la présidence ont signé pour cette orientation, tout comme la favorite à la candidature démocrate Hillary Clinton.
Les enjeux géo-politiques, géo-stratégiques, ethniques, religieux, économiques, énergétiques qui sous-tendent le conflit Syrien sont multiples, entrecroisés, énormes et inflammables..
Il ne s’agit pas ici de faire peur. Mais une guerre mondiale « soft » est bien amorcée au Moyen-Orient qui pourrait basculer et s’étendre vers l’Europe. Nous sommes en première ligne, ne l’oublions pas.
Souvenez-vous bien de ceci si on cherche à nous entraîner vers le pire :
Tout ceci fut manifestement un montage auquel on nous demande et demandera encore d’adhérer en jouant sur vos émotions !
-Le plan d’attaque de la Syrie était en place dès 2006 (2) comme nous l’a révélé Wikileaks, et confirmé Roland Dumas (3) -le plan de départ de Bachar Al Assad proposé par Poutine en 2012 a été écarté par l’administration US et l’OTAN qui ont choisi la voie des bombes avec le peu d’efficacité que l’on sait (4). Question que vous vous posez sans doute : Et si l’occupation d’une partie de la Syrie par Daesh « arrangeait » au hasard : Israël, le Qatar, L’A.Saoudite, la Turquie… -Comme pour l’Irak, (puisqu’on ne change pas une tactique gagnante), la destruction massive du peuple syrien par armes chimiques s’avère être ni plus ni moins qu’un fake. Si vous avez un peu de temps, ne manquez pas de lire cet article (5) -Al Qaeda, le « mal » ennemi juré en Afghanistan est devenu, sous l’étiquette Al Nosra un »allié » convenable « qui fait du bon boulot » qu’on équipe militairement en Syrie.. De qui se moque-t-on ? -A force de jouer sur tous les tableaux depuis 2001 et de faire les apprentis sorciers le résultat est qu’il existe bel et bien maintenant une « internationale jihadiste ». Ne sous-estimons pas le problème et ne tombons pas dans un discours de propagande qui, sur la base de vidéos répugnantes posté sur youtube nous fait croire que nous avons en face de nous une petite armée de barbares peu évolués drogués et sanguinaires . Nous sommes face à des gens qui sous diverses étiquettes sont soutenus en coulisses, riches, intelligents et organisés et qui essaiment sans relâche jusque chez nous : -Alors, qui, finalement, utilise qui ? Se hausser du col comme le fait notre énervé de Président en se dressant obstinément contre la Russie et en refusant de collaborer avec B. Al Assad pour affronter ensemble le monstre que nous avons aidé à prospérer est un aveuglement politique rare.. Vous savez quoi ? Il me fait penser aux petits cochons très contents d’eux et de leur illusion de maison de paille qui dansent en chantant « Qui craint le grand méchant loup ? » Que faisait d’autre toute une partie de l’Europe en 33 ? C’est vrai, comme dans le conte, le loup a fini par tomber dans la marmite et s’y noyer. Mais à quel gigantesque prix humain ?
Nous jouons un jeu trouble et dangereux qui risque de se retourner contre nous. Il est temps en tant que Français, Européen et citoyen du monde de dire ASSEZ !
CECI POSE , QUE POUVONS-NOUS FAIRE AU NIVEAU INDIVIDUEL ?
Hors positionnement politique, voici une suggestion :
Selon des théories de plus en plus répandues, nous projetons dans l’univers ce que nous sommes émotionnellement. Greg Bradden, Deepak Chopra, ,Jacques Benveniste, Masuro Emoto sont les développeurs les plus connus de cette théorie. (*)
Tous, à des degrés divers, même minimes, sommes un peu égoïstes, un peu jaloux, menteurs, manipulateurs, tricheurs, coléreux, voire agressifs et tout un tas de petits ou gros travers que nous voyons se développer en macro et technicolor sur l’écran de notre réalité planétaire.
Si ces théories sont justes, alors, en corrigeant ces comportements non harmonieux à l’intérieur de nous, et si suffisamment d’humains le font, le monde changera.
Il y a beaucoup d’indications dans ce sens, mais aucune certitude prouvée comme nous l’exigeons en occidentaux hyper mentalisés. Cependant, cette logique mérite que l’on s’interroge. Nous voyons bien à quel point ce que nous sommes résonne et dirige nos vies individuelles. Pourquoi pas dans la vie collective, alors ?
Soyons fermes et clairs mais doux et aimants. Exerçons le lâcher-prise, maîtrisons nos émotions, cultivons sincèrement l’harmonie avec autrui en cherchant les racines du problème en nous et non dans un extérieur qui nous renvoie finalement que le reflet de ce que nous sommes.
Ça vaut le coup d’essayer, nous n’avons rien à y perdre que quelques illusions sur nous-mêmes qui nous empêchent de grandir…
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 31 Oct - 21:04
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Izzat Al-Douri et condamnation du massacre de Tikrit.
Citation :
Les médias occidentaux ridiculisés : Izzat Ibrahim al-Douri est de retour
Par Gilles Munier 16 Mai 2015
Assaib Hahl al-Haq et Kateib Hezbollah, deux milices chiites extrémistes pro-iraniennes, auraient dû écouter Hadi al-Amiri, puissant chef de la Brigade Badr qui leur conseillait d’attendre un peu avant de proclamer la mort d’Izzat Ibrahim al-Douri. Résultat, elles se sont décrédibilisées.
Deux chaînes de télévisions baasistes - Al-Arabi et Al-Ezz - puis Al-Tagheerémettant de Jordanie, ont diffusé un discours du secrétaire général du parti Baas clandestin prononcé lors d’une réunion qui se serait tenue dernièrement à Bagdad.
Dans son intervention Izzat Ibrahim fait référence à un événement qui s’est déroulé après le 17 avril dernier - date à laquelle sa mort a été annoncée par les médias occidentaux – à savoir le déploiement, début mai, de miliciens chiites dans la région stratégique de Nukhayb, près de l’Arabie saoudite, dans le but , a-t-il dit, d’ouvrir un nouveau front pour aider la rébellion houtie au Yémen.
Izzat Ibrahim a de nouveau pris ses distances avec l’Etat islamique, lui reprochant d’accuser les militants baasistes d’être des « infidèles ». Il a révélé que Daech - nom désormais interdit d’emploi par l’EI – détiendrait actuellement le tiers du commandement de son parti.
Enfin, Izzat Ibrahim al-Douri a « dénoncé et condamné » avec la plus grande fermeté la tuerie du Camp Speicher où plus d’un millier de jeunes cadets, majoritairement chiites, ont été massacrés par Daech en juin 2014, mais il a fait remarquer que « le nombre des victimes de l’Etat islamique n’atteignait pas 1% de celui attribué aux milices chiites ».
Photo: Izzat Ibrahim al-Douri, secrétaire général du parti Baas irakien clandestin
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 1 Nov - 16:31
L’Islam révolutionnaire
En juin 2003 dans le contexte de la guerre anglo-américaine contre l’Irak baasiste, le terroriste vénézuélien marxiste et musulman Ilich Ramirez Sanchez publiait un témoignage portant un regard particulièrement original sur les grandes transformations qui bouleversaient alors le paysage géopolitique mondiale. Depuis les prisons où il se trouve incarcéré ab libitum, l’aventurier et soldat politique comme il aime lui-même à se présenter, a voulu ainsi témoigner de son engagement au service ou contre les grandes forces architectoniques qui travaillent puissamment, à l’heure actuelle et singulièrement ces deux dernières décennies, le monde humain, les sociétés, les nations et les peuples.
Extraits:
Savoir qu’une cause existe, même si les média n’en parlent pas, rappeler son existence par un coup d’éclat justifie en soi l’action révolutionnaire qui n’est qualifiée de terroriste que pour la discréditer, mais aussi il est vrai parce qu’elle terrorise l’ennemi. En réalité ce n’est qu’un épisode anecdotique dans le cadre général d’un affrontement dont les morts ne se comptent plus. Des morts qui ne sont pas comptabilisés par les média et ne suscitent aucune indignation publique.
[...]
La guerre est la guerre, qu’on le veuille ou non et tous les morts se valent ou, en tout cas, devraient se valoir. Quand une bombe manque sa cible et tue des civils, on appelle ça maintenant pudiquement des « dégâts collatéraux ». Ceux-là ce sont des morts « propres » à ranger avec les morts « démocratiques » ensevelis dans les tranchées du désert koweïtien, ou carbonisés par le napalm déversé sur les rizières du Vietnam ! Il suffit de changer les mots pour changer les choses. Mais, si c’est un shahid qui se sacrifie, alors là, c’est un monstre jailli des ténèbres médiévales !
[...]
Propagande armée, c’est ainsi que nous pouvons qualifier l’action révolutionnaire. Elle est devenue un classique de la guerre subversive, notamment révolutionnaire, car il y faut un engagement, une foi que ne peuvent donner que des soldats mus par le plus haut idéal. Il serait impensable de demander à un mercenaire d’engager sa vie sans une forte probabilité de s’en tirer, ce n’est pas le cas évidemment des moudjahidin qui eux font d’avance le sacrifice de leur existence. Dans vos armées, même sur la base de l’engagement volontaire et des soldats de métier, il est hors de question d’envoyer des hommes sans aucun espoir de retour. Vous savez également comme moi que lorsque les hommes de troupe montent à l’assaut c’est souvent avec un officier ou un sous-officier, l’arme au poing, prêt à brûler la cervelle de celui qui reculerait. Que le refus d’obéissance en cours d’opération est sanctionné par la peine de mort devant vos cours martiales ?
Je voudrais par là que vous m’expliquiez en quoi le fait d’accepter le sacrifice volontaire serait moralement inférieur au fait de se jeter sur les lignes ennemies au-devant d’une mort possible sous la mitraille, pour fuir la mort certaine que délivrerait l’arme d’ordonnance de l’officier de section ? Pourquoi rabaisser ce qui vous dépasse ? Pourquoi dénigrer ce que vous êtes incapables de faire ? Plutôt que de martyrs vous parlez de « kamikazes » pour associer nos chouhada au sacrifice héroïque des pilotes japonais contre la flotte yankee. Mourir pour sa patrie, pour une noble cause, pour la justice ou la loi de Dieu vous paraît odieux, méprisable, monstrueux même. C’est cela qui vous fait peur. La peur est dans votre camp. Parce que contre des volontés prêtes à tout vous vous découvrez impuissants. Que toutes vos armes ne peuvent vous aider à trouver votre cible au milieu de la foule innombrable et que vos cité sont des jungles où la mort et la justice peuvent tendre leur embuscade.
N’allez pas m’accuser d’apologie de crimes. Je dénonce au contraire les crimes de ceux qui s’arrogent le droit d’être à la fois juges et parties et qui cachent leurs appétits de puissance, leur corruption morale avec les attributs de la vertu. Je ne suis pas un nihiliste comme vous aimeriez à le croire. Le soldat exerce un métier avec ses servitudes mais aussi ses grandeurs. Jamais je ne me suis félicité de la mort d’innocents, je la déplore. Comme je regrette d’avoir à livrer un combat avec des armes que je n’ai pas choisies mais que les nécessités d’un combat inégal m’imposent. Une fois encore, ni moi ni mes frères de combat et de foi, n’avons voulu cette guerre qui nous est une obligation morale et religieuse. Que les vrais coupables s’en prennent à eux-même, ceux-là même qui ont volé la terre de Palestine, assiègent l’Irak et on déclaré la guerre à l’univers.
Nos « crimes », s’ils étaient punissables, devraient l’être tout autant que les massacres gratuits que l’ « Amérique » perpètre, sans aucune honte depuis soixante ans. Depuis la guerre des villes dirigées exclusivement pendant la seconde guerre mondiale, contre des populations civiles : villes brûlées, anéanties par le phosphore ou le feu nucléaire, Tokyo, Dresde, Hambourg, Hiroshima, Nagasaki… Les millions de déportés de la victoire, les populations déplacées, les prisonniers assassinés et morts de faim dans les camps des vainqueurs qui n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier la « barbarie » de l’ennemi. Le cortège de l’horreur n’a pas de limite pour ce « monde libre » qui se prétend libre et falsifie l’histoire pour sa gloriole et pour masquer la réalité d’une nature bestiale. Les crimes des uns n’excusent pas les crimes de ceux qui prétendent combattre le mal mais qui en vérité ne font qu’éliminer un concurrent dangereux dans la course aux hégémonies.
Source: http://www.geopolintel.fr/article719.html
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akasha Administrateur
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 1 Nov - 17:30
Bonsoir mes frères & soeurs Yousef tu es marrant enfin marrant, cela dépend un peu sous quel angle on prend tes postes...Tu vas nous présentez tout les fêlés intégristes de la terre comme des révolutionnaires ? C'est types ne tuent pratiquement que des civiles en faisant exploser des bâtiments civiles, j'appelle pas ça des résistants ou révolutionnaires..Du coup j'oserai presque aborder le sujet de certains membres de ma famille du temps de Mussolini qui étaient Camisa negra (chemise noires). Eux au moins s'en prenaient aux militaires, pas aux civiles. Ou la résistance en France et en Belgique, eux aussi s'en prenaient aux intérêts et complexes militaires, pas aux civiles...Pour moi ceux qui s'en prennent aux civiles, ne sont que des tarés psychopathes, je suis désolée d'être si brusque Yousef, mais c'est ainsi...Même ton gradé rouquin là, il a bon être un militaire et quand il doit le faire, ils se bâteront contre d'autres soldats, mais ils ne manquent pas non plus de massacrer et torturé des civiles. C'est que des barbares. C'est bien pour cette raison que part dépit je me range derrière la Russie, sur qui veux-tu compter d'autres ? Les Peshmergas et le Hezbollah ne peut rien faire tout seul, ni même l'armée syrienne qui minée après plus de 5 ans de lutte contre les mercenaires de l'OTAN ont perdu trop de plume pour lutter contre l'ASL, Al Nosra et Daech en même temps. Sans compter les bombardements réguliers des Etats Unis et Israël. Ces derniers l'ont encore fait comme des rats il y a de ça deux jours. Je le sais que la Russie le fait avant tout pour leur pays, mais en attendant leurs actions portent ses fruits. le pire c'est que les Etats Unis mécontent, continue leurs actions de sabotages, et fomentent dans le dos des russes des actions de déstabilisations..Ainsi ils essayent avec le concours de la Géorgie et de leurs associés nazis ukrainiens de miner les troupes russes en Syrie. Lire La Russie et la Syrie: ultima ratio regis. Mais le pot-au-rose fut révélé par des hackers qui ont capté les conversations téléphoniques avec le président géorgien ! Ils est quand même intelligent de constater qu'il est heureux que Poutine soit un homme intelligent et raisonnable, car vu le nombre incessant de coup bas; qu'il reste zen, et ne part pas dans des décisions de vengeances ou représailles. Akasha.
« Brzezinski, Obama, l’Islamisme et la Russie » (1ère partie)
Le 25 août 2007, le candidat à la présidence des Etats-Unis Obama avait reçu le soutien du Docteur Zbigniew Brzezinski, contre la candidature d’Hillary Clinton sous le prétexte (officiel) que le fait d’avoir été première dame ne préparait pas à devenir présidente. Après deux mandats républicains qu’il avait fortement critiqués, ce docteur proche de David Rockefeller avait affirmé que l’Amérique avait besoin d’un nouveau visage et d’une nouvelle définition de son rôle dans le monde. L’Amérique d’Obama qu’on voyait poindre allait-elle donc respirer, rejeter les choix aberrants de l’orgueilleux et incompétent Donald Rumsfeld, qualifié de « désastre américain » par son biographe Andrew Cockburn, retirer ses troupes d’Afghanistan et d’Irak et remplacer ses invasions par un dialogue multilatéral avec les Rogue States, les Etats Voyous, qui refusent obstinément d’ouvrir leurs frontières aux forces de l’OTAN et leurs porte-monnaie au coup de vent démultiplicateurs des banques et des fonds d’investissement de Wall Street? Quelque chose dans le genre, semblait promettre cet apôtre du Manifest Destiny, en affirmant vouloir rencontrer les leaders iranien et vénézuélien devant l’ex-première dame qui, sans doute vexée par le traitement infériorisant que lui avait réservé le célèbre géopoliticien en la ravalant précisément au rang subalterne d’ex-première dame, l’avait qualifié de « naïf ». On pouvait croire, au moins, en passant et sans prendre parti, qu’il y avait un débat réel au sein du camp démocrate au sujet de la politique étrangère à adopter. Et on pouvait être certain que le climat n’était pas au beau fixe entre la démocrate hawkish et le vieil habitué des tours et détours de la diplomatie. Mais comment avait-elle pu le traiter de « naïf » ? Un homme comme lui…
Il s’avère que Zbigniew Brzezinski avait eu du flair en soutenant Obama. Ou bien savait-il, grâce ses amis du Center for a New American Security, que le jeune sénateur de l’Illinois deviendrait probablement président ? Nous n’aurons pas la réponse à cette question mais, ce qui est certain, c’est qu’avant même son élection, Obama s’est empressé de remercier le Doctor Brzezinskiet a déclaré, pendant le discours sur l’Irak du 9 Septembre 2007, qu’il ne pourrait jamais dire tout le bien qu’il pensait de sa contribution au pays. Pour compenser ce manque d’exhaustivité avoué en préambule, il s’est contenté de jeter à un public ému quelques éléments d’une carrière et d’un profil exemplaires : le Doctor avait aidé à l’élaboration des accords de Camp David qui avaient permis d’installer une paix durable entre Israël et certains de ses voisins, le Doctor avait pendant des décennies formé les spécialistes de la politique étrangère dans les deux partis, le Doctor était « un de nos plus universitaires les plus exceptionnels », il était « un de nos penseurs les plus exceptionnels », sans compter qu’il avait été « un ami exceptionnel », un homme dont il avait personnellement beaucoup appris et qui l’avait soutenu pendant sa campagne présidentielle. Sans doute pressé par le temps, le président Obama n’a pas pensé, alors, à mentionner un élément clef du tempérament de Brzezinski : sa franchise et son goût pour la vérité. Car il est vrai que le Doctor Brzezinski est un homme franc et vrai et sa franchise est une conséquence directe de la force du credo qui l’anime, un credo autrefois affirmé en ces termes par le néoconservateur Project for a New American Century : la domination du monde par l’Amérique est bonne pour l’Amérique et bonne pour le monde.
L’une des meilleure preuves – mais pas la seule – de la franchise du Dr. Brzezinski peut être trouvée dans un entretien reproduit dans le numéro du 15 janvier 1998 du magazine français Le Nouvel Observateur sous le titre : « Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes … », dans lequel le Doctor confirme les propos avancés par l’ancien directeur de la CIA Robert Gates dans ses Mémoires – le même Robert Gates qui, nommé par George Bush fils au Pentagone en 2006, y restera jusqu’en 2011 autant dire presque jusqu’à la fin du premier mandat d’Obama –, selon lesquels les services secrets étasuniens étaient entrés en Afghanistan bien avant la date admise par « l’histoire officielle » qui fait débuter cette « aide » dans le courant des années 80. Selon Brzezinski, qui sait de quoi il parle et qui n’était pas obligé d’en parler,
« c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques ».
Or les Russes étaient entrés dans le pays le 24 décembre 1979. Après avoir avoué cette manœuvre, le géopoliticien préféré d’Obama joue les fines gueules mais on comprend :
« Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent ».
Pas de complot donc mais la mise en place d’une action dans le seul but d’augmenter la probabilité de la réponse à cette action. Au journaliste qui, un peu joueur, lui demande s’il a des regrets, l’aimable professeur répond :
« Regretter, pourquoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : «
Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam » et de conclure avec une désinvolture de cowboy surdoué et plein d’un bon sens accessible à tous : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique? Quelques excités islamistes où la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ? ».
Selon le Doctor, ceux qui prétendent que « le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale » ne racontent que des « sottises ». Et d’ajouter :
« Il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’Islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée ? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté ».
Alors, que le Docteur Brzezinski soit un homme franc ne doit pas faire de doute dans notre esprit. Ce qui ne doit pas faire de doute non plus c’est que pour le bon Docteur, l’ennemi juré de l’Amérique, l’empêcheur de tourner en rond, le rocher sur lequel s’épuise la vague bienfaisante de la mondialisation militaro-économique, c’est la Russie.
Concernant son approche de l’intégrisme islamiste, je vous laisse juge, chacun son point de vue puisque nous vivons à l’ère de l’opinion : la plupart des gens se rangeront, je n’en doute pas, du côté de la parole assenée, répétée et resservie par nos journalistes et nos politiques, ces gens trop vus et trop entendus, ces deux pouvoirs au service des lobbies affairistes qui ont pour fonction principale de confisquer ma parole et la vôtre et de nous faire avaler des couleuvres, assez souvent islamistes. Personnellement, j’ai fait mon choix : entre le Doctor Brzezinski et tous ces habitués du mensonge et de la désinformation, qui appartiennent à une même Nomenklatura bardée d’arrogance et gonflée de mépris, j’ai choisi le Doctor. Parce qu’il a joué un rôle et qu’il le dit, parce qu’il y croit et qu’il le dit et parce qu’à moi aussi, il m’a appris beaucoup de choses. Evidemment, je ne partage pas son credo concernant le rôle de l’Amérique et je crois, contrairement à lui, que la domination américaine n’est bonne ni pour l’Amérique, ni pour le monde. Mais ça ne m’empêchera pas de le croire quand il parle de faits.
Photographie : Le Doctor Zbigniew Brzezinski prépare la chasse aux Russes, Passe de Khyber, au Pakistan, à quelques kilomètres de la frontière afghane, le 3 février 1980. Scène rapportée par le Washington Post du 4 février 1980.