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Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 14 Sep - 9:26
Rappel du premier message :
TEXTE AKASHA/ BONJOUR LES GENS Voilà j'ouvre se sujet afin de poursuivre les débats pour qui le désire sur la crise irakienne qui plus est semble de jours en jours, rejoindre le conflit syrien. En tout les cas, c'est la volonté affiché par Obama, inclure les deux conflits en un et de régler les deux en même temps ! Ce qui permet de bien comprendre sa stratégie...Et quelle était l'utilité d'instrumentalisé et armé l'EI...C'est-à-dire prendre le contrôle de toute la péninsule du moyens-orient à leur compte. La suite du programme concerne également les intérêts sioniste (comme je le démontrai dans un de mes post sur PR) et que je vais par ailleurs rééditer ici Il est pas toujours aisé de trouver des articles parfaitement impartial et non intéresser sur se sujet épineux..Inutile de vous dire qu'il est proscrit d'en trouver un parmi nos médias atlantistes, à quelques exceptions prêts de bien entendu...Et selon les cas et faits abordés... Car en effet, nous pouvons disposer de très bon articles venant des médias du moyens orient, notamment via l'Algérie, mais pouvons-nous être certains que l'impartialité soit au rendez-vous ? ou de journalistes free-lance européens, français pour se qui s'agit de notre cas. Je pense notamment à l'excellent monsieur Meyssan. Mais encore ici ces sources peuvent être attaquable par ses détracteurs... Donc ce n'est toujours pas évident de bien mettre le doigt au bon endroit (sans vouloir faire de vilains jeux de mots...) Eh bien cependant, pour mon intitulé, je penses avoir mis la main sur un article "modèle" qui nous offres une synthèse intéressante qui pourra faire office de point centrale pour nos débats et suites d'informations futures...Un article rédigé par notre excellent confrère Michel Collon Bonne lecture !
Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal
Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.
« It’s the oil, stupid ! »
Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ». Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre. Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.
Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes. Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».
Bombarder : ni légitime, ni utile
Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ? Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak. Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».
Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire. En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale. Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.
Danse macabre
L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.
Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète. Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis. Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.
Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.
EI : une création de l’Occident ?
Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA. Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :
1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS. 2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS. 3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4) 4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.
Un flirt tenace
L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden. Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.
Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place. En 1996 l'armée de libération du Kosovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.
Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec lle Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.
Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs à s'emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali. Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.
La stratégie du chaos
La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.
Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.
Notes :
(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013. (2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne. (3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...]. (4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.
Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.
Dernière édition par Om9n le Mar 26 Juil - 23:58, édité 2 fois (Raison : Changement du titre pour un plus approprié ....)
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Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Ven 4 Mar - 21:24
akasha a écrit:
la bombe atomique...C'est l’Afghanistan qui avec l'approbation des Etats-Unis qui leur ont vendu !
Tu te relâches ? Il faut que tu te relises.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 0:43
yous_f a écrit:
akasha a écrit:
la bombe atomique...C'est l’Afghanistan qui avec l'approbation des Etats-Unis qui leur ont vendu !
Tu te relâches ? Il faut que tu te relises.
Wouarf en effet c'est quoi cette phrase roooh je ne sais plus ou me mettre.... Heu je reformule... "C'est l'Afghanistan avec l'approbation des Etats Unis qui aura fourni la bombe atomique à l'Arabie Saoudite"
Parfois écrire après le boulot c'est pas top...
Sinon dis-moi c'est quoi cette illustration, c'est pour imprimer un tee-shirt pour l'été ?
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 2:48
La partition de la Syrie selon Moscou : gage aux Kurdes ou pression contre les Turcs ?
Des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) agitent le drapeau de leur mouvement lors d’un défilé à Qamichli en février 2015. AFP
DÉCRYPTAGE
Si l’évocation explicite par la Russie d’une possible fédéralisation sur base ethnico-confessionnelle est pour le moins inédite, elle n’est cependant pas surprenante dans la nouvelle configuration politique et militaire.
La Russie a fait savoir lundi qu’elle ne s’opposerait pas à l'option du fédéralisme comme issue politique à la crise syrienne. Le scénario à l’irakienne d’une division du pays en ethnies et communautés fédérées proposé à l’origine par Washington a été évoqué par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu traduisant un nouveau succès de la diplomatie russe dans la foulée du début de l’offensive victorieuse sur Alep. Mais cette déclaration intervient également deux semaines après les errements discursifs de Bachar el-Assad qui, dans un entretien accordé à l’AFP le 12 février dernier, affichait son ambition de reprendre le contrôle de la totalité de la Syrie, déclaration qui semble avoir fortement contrarié Moscou.
Pour Fabrice Balanche, spécialiste de la géographie politique de la Syrie et chercheur invité au Washington Institute, les propos de Sergueï Riabkov sont l’expression de la volonté russe d’appuyer le projet autonomiste kurde en donnant des gages en faveur d’une évolution du système politique qui permettrait à la Rojava (l’administration autonome kurde en Syrie) d’exister sur le modèle du Kurdistan irakien. Le chercheur rappelle que cette proposition ne concerne qu’accessoirement les autres composantes de la population syrienne. Si un système fédéral permet aux Kurdes de se tailler un territoire sur mesure, cette solution présente cependant un intérêt limité pour les minorités alaouites et chrétiennes associées au pouvoir de Bachar el-Assad, dont le sort ne semble plus véritablement en jeu aujourd’hui, du moins pour l’instant. « Cette solution pourrait en revanche intéresser les tribus arabes de la région de l’Euphrate dans la mesure où le président russe Vladimir Poutine prépare aujourd’hui l’après-Daech (acronyme arabe de l’État islamique – EI), et dans cette perspective, il envisagerait un ralliement de ces tribus aux forces kurdes », explique le chercheur.
Mais l’hypothèse d’une fédéralisation contrarie profondément les aspirations du président syrien. « Bachar el-Assad n’est évidemment pas d’accord avec cette proposition qui s’inscrit pourtant dans le deal conclu entre le régime et Moscou, pour qui la seule garantie de succès reste l’alliance avec les Kurdes », explique Fabrice Balanche. Selon lui, les Russes n’offriront pas de victoire décisive à Bachar el-Assad avant d’obtenir des garanties réelles qui inscriraient le projet autonome kurde à l’agenda politique du régime. « L’intérêt stratégique de la Russie est aujourd’hui de protéger l’est d’Alep avec l’aide des Kurdes, mais les Russes savent pertinemment qu’Assad pourrait se montrer déloyal ; et à mesure que le régime reprendrait des forces, il serait enclin à refuser les concessions, notamment en se rapprochant de l’Iran, imaginant qu’il est un peu tard pour les Russes d’envisager un retrait de Syrie avant la réalisation complète de leurs objectifs. Force est de constater que Bachar el-Assad reste très silencieux sur la question kurde », explique Fabrice Balanche.
Pas de triomphalisme à Moscou Pour autant, à l’heure actuelle, l’hypothèse d’une fédéralisation de la Syrie comme compromis réaliste de sortie de crise semble peu probable. Si Américains et Russes peuvent converger sur ce scénario, il reste totalement exclu pour les groupes d’opposition et leurs parrains turc et saoudien. Cette option risquerait en outre de renforcer les contradictions entre la Russie et l’Iran, prêt à envisager des concessions, mais non au prix d’une résurgence d’un conflit au Kurdistan irakien. Il est plus plausible en revanche que cette déclaration ait pour but d’accentuer la pression sur l’adversaire turc pour le contraindre à une politique plus coopérative dans le cadre des pourparlers de Genève III, dont le prochain round est prévu le 9 mars. […]4
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 13:00
L'Afghanistan fournisseur d'armes nucléaires ? C'est pas la grammaire que je visais, c'est la bêtise d'une telle affirmation. Niveau crédibilité on est en dessous de zéro, niveau crédulité on atteint des sommets.
orné Modérateur
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 18:14
yous_f a écrit:
L'Afghanistan fournisseur d'armes nucléaires ? C'est pas la grammaire que je visais, c'est la bêtise d'une telle affirmation. Niveau crédibilité on est en dessous de zéro, niveau crédulité on atteint des sommets.
Au cas c'est sourcé, ce n'est pas une affirmation, regarde la vidéo de Giuletto Chiesa au dessus. Il n'est pas le seul à le dire d'ailleurs. Je ne sais pas qui est le plus crédule entre celui qui crois fermement aux médias de masse dont on a prouvé plus d'une fois les mensonges et propagande et ceux qui font de réelle recherches d'investigation et qui peuvent les diffuser sans se faire censurer.
Thierry Meyssan : Israël et l'Arabie saoudite ont la bombe atomique
Et il n'y a pas que ça, on connais quelles sont les liens qui existent entre la Turquie, l'Arabie et les Etats Unis
Le “Plan B » de Kerry : Attaquer la Syrie depuis le Liban, avec l’aide de l’Arabie saoudite et de la Turquie
Nous avons parlé hier de ce qui ressemble fort à un plan turco-saoudien pour lever une milice salafiste sunnite dans le nord du Liban dans le but d’attaquer ensuite les régions voisines de Syrie tenues par le gouvernement syrien. Ce nouveau front du conflit en Syrie impliquerait nécessairement des combats au Liban du fait que le Hezbollah, le mouvement chiite libanais, soutient activement le gouvernement syrien. Cela déstabiliserait le Liban, et le ramènerait probablement à l’époque terrible de la guerre civile libanaise.
Il n’y a eu aucune confirmation d’un tel plan, hier, seulement quelques indices, comme le navire transportant des armes en provenance de Turquie qui a été arrêté par les garde-côtes grecs alors qu’il faisait route vers le nord du Liban.
L’existence de ce plan a été confirmée aujourd’hui. On ne peut toujours pas savoir avec certitude s’il fait partie du « Plan B » des Etats-Unis pour parvenir à un « changement de régime » par la force en Syrie, mais nous savons que les Etats-Unis en ont connaissance.
Dans sa chronique d’aujourd’hui dans le Washington Post, David Ignatius, le porte-parole officieux de la CIA, a écrit à propos de Mohammed bin Salman, le prince héritier adjoint saoudien:
Le jeune saoudien a parfois été plus téméraire que sage, comme dans sa guerre au Yémen, sa décision de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran et son nouvel effort pour déstabiliser un Liban dominé par le Hezbollah.
La Syrie n’est pas mentionnée dans ce paragraphe de l’article d’Ignatius mais une milice sunnite expérimentée au Liban, créée à partir de groupes salafistes de Tripoli et de réfugiés sunnites syriens des camps libanais, qui se déploierait en Syrie, deviendrait une menace pour l’ouest de la Syrie tenu par le gouvernement.
Ignatius, comme aussi sans doute le gouvernement des Etats-Unis, a été informé par les Saoudiens eux-mêmes. Le paragraphe cité ci-dessus se poursuit ainsi:
Mais sa mission d’agent de changement ne fait pas de doute. Il « veut faire bouger l’Arabie Saoudite très rapidement », a déclaré Adel al-Toraifi, le ministre de l’Information saoudien, qui a 36 ans lui aussi, lors d’une visite à Washington la semaine dernière.
Mon intuition est que ce plan est trop audacieux pour avoir grandi seulement dans l’esprit des régimes turcs et saoudiens. A mon avis, les Etats-Unis US ne sont pas seulement informés mais ils sont profondément impliqués. La possibilité d’un tel plan pour contrer les récents succès syriens et russes sur le champ de bataille a été mentionnée dans un article publié début février par l’Institut de Washington, un think tank fondé et financé par le lobby israélien.
La semaine dernière, Kerry, le secrétaire d’État, a parlé d’un « plan B » au cas où la récente cessation des hostilités en Syrie échouerait:
John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain a provoqué les spéculations lorsqu’il a fait référence, dans son témoignage devant le Comité des relations étrangères la semaine dernière, à des « discussions significatives » au sein de l’administration du président américain Barack Obama à propos d’un « plan B » pour la Syrie. Les spéculations ont également été alimentées par un « haut fonctionnaire » qui a déclaré à CBS News que les options à l’étude incluaient des mesures « de ‘type militaire’ qui rendraient plus difficile la poursuite de l’assaut du régime et ses alliés sur les civils et les rebelles soutenus par les Etats-Unis. »
Une violente milice salafiste envahissant la Syrie depuis le Liban serait certainement une « mesure de ‘type militaire’ qui rendrait plus difficile la poursuite de l’assaut du régime et ses alliés ».
L’auteur du dernier article que j’ai cité, Gareth Porter, rejette la possibilité d’un véritable « plan B », mais il n’a pas encore pris en considération le scénario du plan libanais. Il ajoute :
Kerry laisse entendre que les Etats-Unis n’ont pas renoncé à jouer un rôle dans le conflit pour le pouvoir en Syrie. A propos de la remarque du président Bob Corker, à savoir que les Russes sont « parvenus à leurs fins » en Syrie, il a fait valoir que les Russes et le gouvernement syrien pouvaient prendre le contrôle d’Alep, mais que « tenir le terrain a toujours été difficile ». Kerry a affirmé que les Russes ne pouvaient empêcher l’opposition d’obtenir les armes dont elle avait besoin pour continuer la guerre, tant que les Etats-Unis et leurs alliés la soutiendraient. Il n’a pas expliqué pourquoi il pouvait affirmer tout cela.
La contrebande d’armes turco/saoudienne vers le Liban pourrait expliquer la déclaration de Kerry. La Syrie et la Russie sont en train de fermer la frontière syro-turque. Si les Saoudiens peuvent construire un pipeline d’armes vers le nord du Liban, il deviendra très difficile à la Syrie et à ses alliés de tenir le territoire syrien près de la frontière libanaise.
Dans un discours prononcé hier, Nasrallah, le chef du Hezbollah, a longuement parlé de la menace saoudienne au Liban mais il n’a pas mentionné le plan de la milice sunnite:
« L’Arabie saoudite traite le Liban comme elle traite le Yémen, la Syrie, l’Irak, et le Bahreïn », a conclu Sayyed Nasrallah en s’adressant directement aux Saoudiens : « C’est avec nous que vous avez un problème, pas avec le pays ni avec les Libanais … »
Nasrallah a raison, mais les Saoudiens se moquent bien que le peuple libanais ou leur pays souffre à cause d’un sinistre complot pour attaquer la Syrie et le Hezbollah. Pareil pour les États-Unis.
Il y a des signes manifestes d’un plan consistant à utiliser une milice sunnite du Liban, contrôlée par les Saoudiens, contre le gouvernement syrien et ses partisans. Les Etats-Unis sont, à mon avis, très probablement impliqués dans ce complot. Mais nous ne savons pas encore si ce projet sera jamais mis en œuvre. La récente menace saoudienne d’envoyer son armée en Syrie s’est avérée n’être qu’une pure campagne de (dés)information pour déstabiliser le camp du gouvernement syrien. Les récentes révélations sur le plan au Liban et sur le « Plan B » pourraient aussi n’être qu’une ruse, un pur artifice, pour avoir plus de poids dans les prochaines négociations.
Mais le navire que les garde-côtes grecs ont capturé était réel et un plan de cet acabit aurait de bonnes chances de créer beaucoup de problèmes à la Syrie et à ses partisans. Je conseille au gouvernement syrien et à ses alliés de se préparer dès maintenant à contrecarrer son éventuelle mise en œuvre.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 18:53
Si pour vous l'Afghanistan c'est le Pakistan alors...
orné Modérateur
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 19:10
yous_f a écrit:
Si pour vous l'Afghanistan c'est le Pakistan alors...
Je n'ai pas parlé de l'Afghanistan, C'est Akasha qui a confondu, mais intrinsèquement cela ne change rien au fait que désormais l'Arabie en est pourvue. N'essaye pas se changer de sujet.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Sam 5 Mar - 23:54
Quand la Turquie et l'Arabie Saoudite prêteront allégeance au calife Abou Bakr Al Baghdadi, ce dernier pourra utiliser leur arsenal.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Dim 6 Mar - 3:49
yous_f a écrit:
Quand la Turquie et l'Arabie Saoudite prêteront allégeance au calife Abou Bakr Al Baghdadi, ce dernier pourra utiliser leur arsenal.
Salut Youcef Eh qu'est-ce qu'il te fait dire qu'une chose pareil pourrait arriver ? C'est une vraie question ici.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 8 Mar - 20:05
Ce n'est qu'une intuition.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 8 Mar - 20:09
Citation :
Royaume-Uni : une attaque «énorme et spectaculaire» de Daesh serait imminente
Selon Mark Rowley, chef du contre-terrorisme britannique, l'Etat islamique ne viserait plus seulement la police ou des cibles militaires. La menace se serait élargie et serait bien plus importante.
«Ces derniers mois, nous avons pu constater davantage d'attaques envers le mode de vie occidental» a rappelé Mark Rowley, cité par The Guardian. «Daesh est passé d'un intérêt centré sur la police et l'armée à des projets de plus grande envergure. Ce groupe terroriste a désormais l'ambition pour des attaques énormes et spectaculaires» s'inquiète -t-il.
Le directeur adjoint de la police londonienne n'a pas mâché ses mots pour avertir de l'imminence du danger. Selon lui, la guerre contre l'Occident de Daesh laisse présager un avenir sombre pour les britanniques, qui risqueraient sous peu d'être confrontés à un attentat d'une empleur gigantesque.
Daesh encouragerait ainsi ceux qui le soutiennent et qui ont reçu un entrainement militaire en Syrie de perpétuer des attentats dans le nord de l'Europe.
«D'un côté ils développent un culte et ont recours à la propagande pour radicaliser les gens en leur nom, de l'autre ils essaient de préparer de plus grosses attaques» conclut Mark Rowley.
Depuis plusieurs mois, différentes autorités mettent en garde contre des attaques de Daesh de grande envergure en Europe. En janvier, Europol avertissait du risque de voir se développer en Europe des attentats du type de ceux du 13 novembre en France.
Début mars, c'était au tour du Département d'Etat américain de prévenir ses homologues européens du risque élevé d'attaques imminentes.
Le barrage de Mossoul : une arme de destruction massive
Par Gilles Munier/
L'ambassade des Etats-Unis à Bagdad s’apprête à évacuer ses locaux en cas de rupture du barrage de Mossoul. Elle conseille aux habitants de cette ville et à ceux de Tikrit de déménager à 5 ou 6 km des rives du Tigre, et à 16 km à ceux de Samarra .
Dans un document daté du 30 janvier dernier, le corps d'ingénieurs de l'armée américaine a constaté que « les éléments récoltés au cours des douze derniers mois indiquent que les risques de rupture du barrage de Mossoul sont bien plus importants que ce qui avait été imaginé ». Début février, un conseiller du Premier ministre Haïdar al-Abadi a estimé que Mossoul serait recouverte par 12 à 15 mètres d’eau, et que 500 000 personnes seraient noyées, d’autres parlent d’un million.
Selon le magazine américain Mother Jones, il n’y aurait que 30 personnes pour assurer la maintenance du barrage, alors qu’elles étaient 300 auparavant, travaillant en trois équipes 24h sur 24.
Que se passera-t-il en avril lorsque le niveau du lac de retenue passera, avec la fonte de neiges sur les montagnes du Kurdistan, de 308 m à 330 m ? Les portes géantes qui pourraient soulager l’édifice de la pression de l’eau sont coincées, les vannes inférieures aussi. Les pièces de certaines machines ont été volées. Si le barrage cède, la vague atteindra Mossoul en 4 heures, et Bagdad en 45 h.
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Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Mar - 1:21
Syrie, mensonges et vidéo…
Où l’on voit que « nos » journalistes, hormis quelques rares exceptions, n’ont rien appris des « bidonnages » et manipulations passées…
Photo : AFP/Miguel Medina
Sursaut de dignité dans la télévision de service public ! Le 18 février dernier, France 2 a inauguré la nouvelle formule de son magazine Un œil sur la planète sur le thème « Syrie, le grand aveuglement ». Présentée par la journaliste Samah Soula, l’émission est remontée aux origines de la guerre civilo-internationale, donnant la parole – une fois n’est pas coutume – à des experts qui ne hurlent pas avec les chiens de garde, dont Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, et le politologue Frédéric Pichon, auteur de l’un des meilleurs livres sur le sujet : Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé (1). Bravo, donc, aux différents auteurs de cette émission de vérité qui nous change des Filiu, Encel, Basbous, Levallois et autres désinformateurs cathodiques.
Où sont les « mea culpa » médiatiques ?
Mais pour le reste de la presse parisienne, on dirait bien qu’on n’a toujours rien appris ! Rien appris de la série des mensonges d’État proférés par George W. Bush et Tony Blair en 2002 et 2003, pour convaincre les opinions publiques du bien-fondé de leur guerre antiterroriste contre l’Irak de Saddam Hussein. Complaisamment relayés par la grande presse internationale, les liens supposés entre Saddam et Ben Laden ainsi que l’existence d’armes de destruction massive introuvables n’ont pas provoqué beaucoup de mea culpa médiatiques.
Le 2 septembre 2013, le premier ministre français d’alors, Jean-Marc Ayrault – aujourd’hui nouveau patron du Quai d’Orsay – brandissait une note des services à l’Assemblée nationale « prouvant », clamait-il, que l’attaque chimique du 21 août avait bien été perpétrée par les troupes de l’armée gouvernementale syrienne. En fait de note des « services », il s’agissait plutôt d’une compilation d’extraits tronqués de plusieurs analyses de nos anges gardiens de la sécurité intérieure (DGSI) et extérieure (DGSE). Et celle-ci a été bricolée par les petites mains du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui dépend de… Matignon.
Hormis de vieilles archives sur l’arsenal chimique syrien – un décompte et descriptif de blessés par différents composants chimiques –, une seule page concernait directement l’attaque « chimique » de la Ghouta, la banlieue orientale de Damas. Une page très curieuse, dont la plupart des paragraphes commençaient par : « Nous estimons que… » ou « On peut considérer que… ». En langage barbouze, ces expressions signifient clairement que les rédacteurs ne disposent pas d’éléments factuels imparables et qu’ils en sont réduits à émettre hypothèses et conjectures !
Quelques jours plus tard, nous avons droit à une grande enquête de deux envoyés spéciaux du Monde qui ramenaient du terrain des échantillons imparables ! Depuis, l’affaire a fait pschitt et plusieurs contre-enquêtes – plus sérieuses, celle-ci –, dont l’une des Nations unies, ont apporté un cinglant démenti, tant à la note de Jean-Marc Ayrault qu’au scoop du Monde. À tel point que l’envoyé spécial du quotidien, qui a signé une page entière titrée « Les damnés de la Ghouta », le 4 février dernier, ne souffle pas un traître mot sur le ratage passé de sa propre rédaction. Brillant !
Mais le meilleur était à venir concernant les dernières couvertures de la bataille d’Alep, engagée entre l’armée gouvernementale syrienne et les groupes djihadistes qui contrôlent près d’un tiers de la capitale économique du pays. Le 6 février dernier, Le Monde nous livrait une pleine double page intitulée « Alep sous le rouleau compresseur russe », signée depuis… Beyrouth ! Pas d’envoyés spéciaux, ni du côté djihadiste, ni du côté de l’armée syrienne, mais une série d’interviews de blogueurs militants, d’« experts » en stratégie et de porte-parole d’ONG dont on ne sait pas grand-chose. Le tout, agrémenté de « faits » établis par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), officine des plus opaques peu ou prou liée aux Frères musulmans. Du grand journalisme, dans la tradition de Fabrice del Dongo égaré au milieu de la bataille de Waterloo, ne voyant que de la fumée et des chevaux en fuite…
« Comprendre : c’est un très méchant ! »
Expliquant la fuite de plusieurs milliers d’habitants par le seul « déluge de feu auquel l’aviation russe soumet la région d’Alep et par l’avancée éclair des troupes gouvernementales », le papier donne d’abord la parole à un employé d’un « Conseil révolutionnaire de la ville » qui alarme le lecteur : « Alep est menacé d’encerclement ! » Ensuite, on met dans la bouche de l’un des meilleurs experts de la région, pour le coup ! – le politologue Walid Charara – que cette triste réalité correspond bien à l’objectif des Russes, en précisant qu’il est « membre du Centre de recherches du Hezbollah, le mouvement chiite libanais qui combat aux côtés du régime Assad ». Traduire : c’est un très méchant dont les propos doivent être reçus avec les réserves d’usage…
Mais on se reprend très vite : « Pour ce faire, l’armée russe a porté à un nouveau paroxysme la tactique de la terre brûlée qu’elle applique à la lettre depuis quatre mois. » Et pour faire bonne mesure, on cite encore l’OSDH, « qui tient depuis cinq ans la chronique de la guerre civile syrienne, comptabilisant 130 frappes russes, qui ont fait 21 morts à Alep, tous civils ». Évidemment, cette guerre civile se déploie à sens unique, puisque c’est seulement le dictateur Assad qui massacre son peuple avec l’aide d’un autre tyran, Vladimir Poutine : « Comme c’est le cas depuis octobre, les raids russes ont visé aussi bien les positions militaires rebelles que des zones résidentielles ou des infrastructures civiles, comme des hôpitaux (huit touchés en janvier selon le Syrien Institute for Justice and Accountability), ou des écoles (six touchées). »
Et puis, vous souvenez-vous des horreurs balkaniques ? « La puissance de feu de l’aviation russe a donné un coup d’accélérateur à la stratégie d’épuration du régime Assad », commente sur Twitter l’analyste Charles Lister – a visitor fellow at the Brookings Doha Center (c’est nous qui ajoutons) – dont on connaît bien l’impartialité. Enfin, en guise de chute, la cerise sur le gâteau : « […] les djihadistes de l’EI [État islamique] pourraient eux aussi bénéficier de la confusion dans les rangs rebelles pour avancer en direction de Marea, au nord d’Alep. » Deux encadrés accompagnent ce papier d’anthologie : l’un qui concerne « Le rôle croissant des “instructeurs” russes aux côtés de l’armée de terre syrienne », et l’autre une interview de Mohamed Allouche, négociateur en chef de l’opposition syrienne qui nous rassure : « C’est Bachar al-Assad qui fera dérailler le processus de paix ! »
Imbroglio ferroviaire
Et, comme si on n’avait pas suffisamment compris, Le Monde y revient quelques jours plus tard sur une demi-page (2) : « Al-Qaïda profite de l’offensive syro-russe à Alep – Les djihadistes du Front al-Nosra sont de retour, à la faveur de l’effondrement des rebelles modérés. » Là aussi, on est en plein imbroglio ferroviaire, parce que les « rebelles modérés », c’est comme les trains, ça peut en cacher d’autres… D’autres titres du Monde : « La chute de la maison Russie » (25 janvier) ; « En Syrie, les sièges de civils se multiplient » (3 février), ou « Syrie : les rebelles se méfient de Genève III » (4 février).
Dans la plupart de ces morceaux de bravoure, pas une déclaration du moindre officiel syrien ! Aucun rappel des méfaits – pourtant connus et régulièrement dénoncés par le Patriarcat maronite libanais Raï – de la rébellion « modérée » qui, dans les villages chrétiens notamment, viole des heures durant enfants et femmes, leur coupant les seins, les mains et les pieds… Aucune lecture un tant soit peu équilibrée, aucun déchiffrage pertinent de cette guerre civilo-internationale autant meurtrière que complexe, mais une foultitude d’idées simples, sinon simplistes, et des bons sentiments accablant seulement « le régime de Bachar al-Assad ». La ritournelle est non seulement lassante, mais elle finit par insulter ce qui reste d’intelligence en France et ailleurs.
La pièce de Jean Giroudoux – La Guerre de Troie n’aura pas lieu – fut jouée pour la première fois le 22 novembre 1935 au théâtre de l’Athénée sous la direction de Louis Jouvet. Cette œuvre cherchait à déchiffrer les motivations fratricides de la future Seconde Guerre mondiale, comme un avertissement solennel, mettant en exergue le cynisme des politiciens et leurs manipulations du droit et de l’information. Peu avant la tombée de rideau, l’un des récitants proclame : « Ceux qui ne voient que l’amour dans le monde sont aussi bêtes que ceux qui ne le voient pas… »
À part les derniers événements de Syrie, nos chers confrères du Monde se souviennent-ils seulement des atrocités des quinze ans de la guerre civilo-régionale du Liban voisin (1975-1990) ? Ont-ils couvert d’autres guerres dans d’autres parties du monde ? Ont-ils compris qu’une guerre civile tue principalement des civils, dont beaucoup de femmes et d’enfants ? Qui peut s’en réjouir ? Qui peut s’en accommoder ? Mais à force de vouloir faire l’ange en refusant de poser les bonnes questions, ces chers confrères continuent quotidiennement à faire la bête ! Pour quelle raison et quels intérêts ?
Notes : (1) Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé, Frédéric Pichon, Éd. du Rocher, 2014. (2) Le Monde du 12 février 2016.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Mar - 20:26
Il est important de rappeler quelques points :
1. L'organisation État islamique est une faction de la Résistance irakienne 2. Les factions de la Résistance irakienne, dont l'Ei, considèrent le gouvernement irakien comme un gouvernement de collaboration. 3. Malgré les exactions commises par des combattants incontrôlables, il y a parmi les cadres de l'Ei de véritables idéalistes. 4. Jusqu'à preuve du contraire, les combattants de l'Ei sont musulmans.
Invité Invité
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Mar - 23:04
La prétendue révélation sur l'identité de 22 000 combattants de l'Ei, une attaque psychologique pour refroidir les cellules de l'Ei disséminées en Europe?
Les Twitts pertinents du journaliste Wassim Nasr:
Citation :
...then it could also be the other way around psyops to disturb ISIS members in Europe & preparing attacks
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Mar - 23:22
Je dois dire que j'ai un peu de mal aussi avec cette liste, je ne sais pas elle a un côté qui fait un peu mauvais film de série b. Les fameux 13 points qui sont cité me paraisse un peu gros. je vois mal une organisation aussi structurée ne pas séparer se genre d'information ? ? Enfin on va voir ça suivant les semaines à venir ! En tout les cas même certaines spécialistes pourtant habitué des médias mainstream sont plutôt dubitatif aussi.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Jeu 10 Mar - 23:55
[2015] De nouvelles frontières signifieraient-elles moins de conflits au Moyen-Orient ? Par Yaroslav Trofimov
ILLUSTRATION: LUCI GUTIERREZ
Par YAROSLAV TROFIMOV
Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, les Premiers ministres français et britannique interrompirent un instant leur dur travail de redéfinition de la carte de l’Europe pour discuter du sujet plus facile des frontières à tracer dans un Moyen-Orient fraîchement conquis.
Deux ans plus tôt, en 1916, les deux alliés s’étaient entendus sur leurs zones d’influence respectives par un pacte secret — connu sous le nom d’accord Sykes-Picot. Mais une fois l’Empire Ottoman vaincu, le Royaume-Uni, qui avait mené l’essentiel du combat contre les Turcs, pensait qu’il avait bien mérité une récompense plus profitable.
“Dites-moi ce que vous voulez,” demanda Georges Clemenceau représentant la Frances à David Lloyd George alors qu’ils déambulaient dans l’ambassade française de Londres.
“Je veux Mossoul,” répondit le Premier ministre britannique.
“Vous l’aurez. Autre chose ?” demanda Clemenceau.
Quelques secondes, et c’était fait. L’immense province impériale ottomane de Mossoul, où se trouvent des Arabes sunnites, Kurdes et beaucoup de pétrole, finirent par faire partie de l’Irak nouvellement créé, et non de la nouvelle Syrie.
Damat Ferid Pacha, chef de la délégation turque, arrivant à Vaucresson (France) en 1920, pour signer le Traité de Sèvres abolissant l’Empire ottoman après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale. PHOTO: MAURICE BRANGER/ROGER-VIOLLET/THE IMAGE WORKS
Les Ottomans géraient un empire multilingue et multi-religieux, dirigé par un sultan qui portait aussi le titre de calife – commandeur de tous les musulmans du monde. Ayant rejoint le camp des perdants de la Grande Guerre, les Ottomans virent leur empire sommairement démantelé par des politiciens européens qui connaissaient peu de choses des habitants, de la géographie et des coutumes de la région.
Les États du Moyen-Orient qui en résultèrent étaient généralement des créations artificielles, dont certaines frontières étaient d’improbables lignes droites. Ils ont persisté, dans leur ensemble, restant dans leurs frontières de l’ère coloniale en dépit de tentatives répétées d’unification panarabe.
Les déséquilibres intrinsèques de certains de ces nouveaux États remodelés — en particulier la Syrie et l’Irak — engendrèrent des dictatures brutales qui parvinrent pendant des décennies à museler des majorités rétives au profit du règne d’une minorité.
Mais aujourd’hui tout ceci pourrait prendre fin. La Syrie et l’Irak ont cessé de fonctionner en tant qu’États. De grandes parties des deux pays sont hors de contrôle du gouvernement, et la signification même de nationalité syrienne et irakienne a été vidée de sa substance par la domination sectaire des identités ethniques.
L’ascension de l’État Islamique est le résultat direct de cette débâcle. Le leader du groupe extrémiste sunnite, Abu Bakr al-Baghdadi, s’est proclamé le nouveau calife et a juré d’effacer la honte de « la conspiration Sykes-Picot”. Après que ses hommes ont déferlé de leur bastion en Syrie l’été dernier et ont capturé Mossoul, à présent une des plus grandes villes de l’Irak, il a promis de détruire les anciennes frontières. Dans cette offensive, une des premières actions de l’ISIS (nom par lequel son groupe est aussi connu) devait être de faire sauter les points de contrôle douaniers entre la Syrie et l’Irak.
« Ce dont nous sommes témoin est la mort de l’ordre post-ottoman, la mort des États légitimes, » dit Francis Ricciardone, ancien ambassadeur américain en Turquie et en Égypte, qui est maintenant au Conseil Atlantique, un groupe de réflexion de Washington. « ISIS est un morceau de ça et il vient remplir un vide dû à l’écroulement de cet ordre. »
Dans le chaos engloutissant désormais le Moyen-Orient, ce sont principalement les pays créés il y a un siècle par des Européens colonialistes qui se disloquent. Dans les nations plus “naturelles” de la région, un sens plus fort de l’histoire et des traditions partagées a, jusqu’à présent, empêché une semblable implosion.
Une carte jointe à l’accord secret Sykes-Picot de 1916 répartit le Moyen-Orient entre la Grande-Bretagne et la France. PHOTO: THE NATIONAL ARCHIVES OF THE UK
Une carte jointe à l’accord secret Sykes-Picot de 1916 répartit le Moyen-Orient entre la Grande-Bretagne et la France. PHOTO: THE NATIONAL ARCHIVES OF THE UK
“La plupart des conflits du Moyen-Orient sont le résultat de l’insécurité d’États artificiels,” dit Husain Haqqani, un auteur et ancien ambassadeur du Pakistan aux États-Unis. “Les États artificiels ont besoin d’idéologies d’État pour compenser leur manque d’histoire, et jouent souvent les gros bras contre leur propre peuple ou contre leurs voisins pour consolider leur identité.”
En Égypte, avec son histoire millénaire et son fort sens de l’identité, presque personne n’a remis en cause « l’égyptianité » de base du pays à travers le bouleversement qui a suivi l’éviction du Président Hosni Mubarak lors de la révolution de 2011. En conséquence, la plupart des institutions de l’Égypte a réchappé de l’agitation relativement intacte et la violence s’est bien arrêtée, sauf la guerre civile ouverte.
La Turquie et l’Iran – tous d’eux, jadis, centre de vastes empires –ont également été largement épargnés ces dernières années, même s’ils possèdent d’importantes minorités ethniques, incluant des Arabes et des Kurdes.
Les pays « artificiels » du Moyen-Orient ne sont pas nécessairement voués à l’échec, et certains – notamment la Jordanie – ne se sont pas effondrés, du moins pas encore. Le monde, après tout, est plein d’États multiethniques et multi-confessionnaux qui réussissent et prospèrent, de la Suisse à Singapour et aux États-Unis, qui reste un nouveau venu en tant que nation, par exemple, par rapport à l’Iran.
Dans tous ces endroits, un contrat social — d’habitude fondé sur de bonnes pratiques de gouvernement et des opportunités économiques — fait souvent de la diversité religieuse et ethnique une source de force, et non un moteur de déstabilisation. Au Moyen-Orient, au contraire, “dans les cas où les choses ont déraillé, il n’y avait pas eu de bonne gouvernance — il y avait en fait une gouvernance exécrable,” déclare M. Ricciardone.
Il y a un siècle, beaucoup de gens espéraient que Syrie et Irak, aussi, suivraient la voie de la Suisse. À l’époque, le président Wilson avait envoyé une commission au Moyen-Orient pour étudier quelles nouvelles nations devaient s’élever des ruines de l’Empire ottoman.
Sous la domination ottomane, ni la Syrie ni l’Irak n’existaient en tant qu’entités séparées. En gros trois provinces ottomanes – Bagdad, Basar et Mossoul – correspondaient à l’Irak d’aujourd’hui. Beyrouth, Alep et Deir ez-Zor comprenaient ce qui est à l’heure actuelle la Syrie, le Liban, une grande partie de la Jordanie et de la Palestine, ainsi une large bande de la Turquie méridionale. Toutes ces régions étaient peuplées par un méli-mélo de communautés : Arabes sunnites et chiites, Kurdes, Turcomans et chrétiens en Irak et, en Syrie, tous ces groupes auxquels s’ajoutent Alaouites et Druzes.
Les commissaires du président Wilson, Henry King et Charles Crane, ont témoigné de leurs observations en août 1919. À ce moment en Europe, l’éclatement des empires austro-hongrois et russe était en train de donner naissance à des nations fondées sur des racines ethniques. Mais les responsables américains avaient d’autres plans : ils ont conseillé à Wilson d’ignorer les différences ethniques et religieuses.
Ce qui est maintenant l’Irak, ont-ils suggéré, devrait rester uni car “la sagesse d’un pays uni est évidente dans le cas de la Mésopotamie.” Ils ont aussi conseillé une Syrie élargie qui aurait inclus ce qui constitue aujourd’hui le Liban, la Jordanie, Israël et les territoires palestiniens.
King et Crane ont donné leur raison : “la fin du règne ottoman donne une chance inespérée de construire […] un état au Proche-Orient sur la base moderne de la liberté religieuse totale, en incluant délibérément des fois différentes, et particulièrement en préservant le droit des minorités.” Les autochtones, ajoutaient-ils, “devraient mieux réussir dans un État aux principes modernes” que sous la loi ottomane.
Les espoirs des Américains ne se sont pas réalisés.
En Syrie, les autorités coloniales françaises, confrontées à une majorité sunnite hostile, ont cherché la faveur des Alaouites, une ramification minoritaire de l’islam chiite qui avait souffert de discrimination sous le règne ottoman. Les Français ont même brièvement créé un état alaouite séparé sur ce qui est maintenant la côte méditerranéenne de la Syrie, et ont incorporé de nombreux Alaouites dans leurs nouvelles forces armées.
En Irak, où les chiites sont majoritaires, les administrateurs britanniques, confrontés à une révolte chiite juste après le début de leur occupation, ont joué un jeu similaire. La nouvelle administration s’est appuyée sans mesure sur la minorité arabe sunnite. Celle-ci avait prospéré sous les Ottomans et s’était maintenant ralliée au nouveau roi d’Irak, sunnite, que la Grande-Bretagne avait importé de Hedjaz, province nouvellement indépendante, anciennement ottomane et depuis conquise par l’Arabie saoudite.
Ces décisions ont aidé à configurer l’avenir de l’Irak et de la Syrie, une fois les institutions coloniales disparues. La famille Assad dirige la Syrie depuis 1970 ; Saddam Hussein est devenu président de l’Irak en 1979. Malgré une rhétorique hautaine au sujet d’une nation arabe unique, les deux régimes ont fait de leurs pays des endroits où les minorités au pouvoir (Alaouites en Syrie, Arabes sunnites en Irak) étaient résolument plus égales que les autres. Les tentatives par la majorité sunnite en Syrie ou par la majorité chiite en Irak de remettre en cause ces régimes terriblement autoritaires ont été impitoyablement écrasées. En 1982, le régime syrien passa au bulldozer la ville de Hama, majoritairement sunnite, après une révolte islamiste. De même, après la guerre du Golfe en 1991, Saddam Hussein déchargea sa colère en écrasant un soulèvement chiite dans le sud de l’Irak.
Aujourd’hui en Syrie, le président Bachar el-Assad est soutenu par beaucoup d’alaouites contre les rebelles majoritairement sunnites. Ce soutien est mû par leur peur qu’un effondrement du régime puisse signer la disparition de leur communauté – une menace que renforce l’État Islamique, dont la mouvance sunnite extrémiste n’offre aux alaouites et aux chiites modérés qu’un choix cornélien entre la conversion et la mort.
En Irak, les gouvernements à majorité chiite qui ont été au pouvoir depuis l’invasion des États-Unis en 2003 ont inversé les rôles avec les anciens dirigeants en exerçant une discrimination contre la minorité sunnite. En conséquence, l’État Islamique est parvenu, l’année dernière, à s’emparer d’une partie de l’Irak quasiment sans opposition parce qu’ils étaient perçus par la population locale comme un moindre mal.
« Le problème ce n’est pas seulement les frontières territoriales – c’est aussi le cadre de gouvernance que l’Europe a imposé, » dit Vali Nasr, doyen de l’École d’Études internationales avancées à l’Université Johns Hopkins et ancien conseiller au Département d’État. « Les puissances coloniales au sein des États ont créé des administrations coloniales qui ont formé, recruté et placé des minorités au pouvoir. Après leur départ, ils ont laissé le pouvoir entre les mains de ces minorités – ils ont laissé en place la dictature des minorités. »
Le Dr Nasr ajoute : “Le pouvoir a été tellement déséquilibré en Irak, en Syrie et beaucoup d’autres de ces pays qu’il n’existe pas de bonne solution pour remédier à la situation. Les vainqueurs ne veulent pas partager, les perdants ne veulent pas renoncer au pouvoir. Le Moyen-Orient traverse une période de grand trouble, dont il sortira configuré très différemment au niveau politique et peut-être aussi au niveau territorial.”
Mais quelle envie a-t-on au Moyen-Orient de modifier ces configurations territoriales ? Et si elles devaient changer, à quoi pourrait ressembler une nouvelle carte de la région ?
Une possibilité évidente implique les Kurdes, dont le désir d’obtenir un État indépendant dans les actuels Turquie orientale et Irak septentrional avait été cautionné par le Traité de Sèvres (1920), un pacte éphémère entre les alliés occidentaux et les Ottomans. Ce traité fut rapidement dénoncé par les nationalistes turcs, dirigés par le fondateur de l’État turc moderne, Mustapha Kemal Atatürk. En fait, jusqu’à une époque récente, la Turquie a nié jusqu’à l’existence d’une ethnie kurde.
Les Kurdes, qui vivent dispersés à cheval sur l’Irak, la Turquie, La Syrie et l’Iran, ont déjà savouré des décennies d’indépendance virtuelle sous un gouvernement autonome dans le nord de l’Irak – la partie montagneuse de ce qui était autrefois la province ottomane de Mossoul. Ils ont maintenant établi trois “cantons” autonomes au nord de la Syrie.
“Je serais surpris qu’il n’y ait pas dans les 20 prochaines années de pays appelé Kurdistan,” dit Karim Sadjapour, un spécialiste du Moyen-Orient à la Fondation Carnegie. “De fait, il existe déjà.”
Avec leur propre langue et leur propre culture, les Kurdes d’Irak contrôlent déjà leurs frontières, limitant le passage des Arabes irakiens. Alors que la guerre civile faisait rage en Syrie, les milices kurdes sur place se sont identifiées, dans leur ensemble, à un projet national différent. “Les autres rebelles combattent pour la Syrie, mais nous avons notre propre Kurdistan, et c’est ce dont nous nous préoccupons,” dit Farid Atti, un officiel de la milice laïque qui combat l’État Islamique près de Kobane, l’un des trois “cantons” autonomes kurdes de Syrie.
Au-delà du Kurdistan, cependant, la situation de nouvelles nations séparées devient beaucoup moins claire, malgré les horreurs ethniques et confessionnelles qui tourmentent la région aujourd’hui.
Bien qu’au départ artificiels, les États post-ottomans se sont montrés étonnamment résilients. Prenez le Liban, un pays de 18 communautés religieuses querelleuses qui a survécu à une guerre civile sanglante, aux multiples camps, de 1975 à 1990 et a contredit à de nombreuses reprises les prévisions de sa disparition imminente. Malgré, ou peut-être à cause de, cette histoire remplie de conflits, le Liban reste un îlot de stabilité relative au milieu du bouleversement religieux actuel, même débordé par les plus d’un million de réfugiés syriens fuyant le chaos voisin.
“Les dirigeants de ces pays qui ont été formés sur des frontières reconnues comme artificielles ont placé beaucoup d’efforts dans la construction d’un sentiment nationaliste. La question est : à quel point y sont-ils parvenus ?” demande Michele Dunne, une ancienne responsable du Département d’État, aujourd’hui spécialiste du Moyen-Orient à la Fondation Carnegie. “Ça n’est peut-être pas aussi fort que dans un pays dont l’identité date de plusieurs siècles, mais pourrait quand même exister.”
En effet, même dans un Irak et une Syrie dévastés, les sentiments nationalistes restent vivaces. “N’importe quel pays qui aurait subi ce que l’Irak a subi pendant les 12 dernières années aurait été démembré depuis longtemps,” d’après Ayad Allawi, vice-président et ancien Premier ministre irakien. “Ce qui a maintenu le pays, c’est la volonté du peuple.”
En Syrie, un étudiant de 19 ans Mohammed Ali s’est récemment rappelé comment les habitants ont réagi à l’arrivée de l’État Islamique dans sa ville natale d’al-Boukamal, près de la frontière irakienne. Dans leur campagne pour effacer les frontières coloniales, les nouveaux chefs ont détaché al-Boukamal de la province syrienne à laquelle elle appartient et l’ont incorporée dans la nouvelle « Province de l’Euphrate » de l’État islamique, gouvernée par la ville irakienne de Qaim.
D’abord, a dit M. Ali, les habitants étaient ravis par la destruction de la frontière à proximité. « Durant 30 ans, nous n’avons pas été capables de traverser et rendre visite à notre famille de l’autre côté, » a raconté M. Ali. Mais depuis lors, l’état d’esprit s’est changé en réaction patriotique chargée de rancœur vis-à-vis des Irakiens qui affluaient dans la zone, asservissant al-Boukamal et passant la frontière avec des camions de pétrole syrien « volé ». « Nous ne voulons pas d’eux ici ; maintenant, nous voulons à nouveau nos frontières, » a-t-il dit.
S’opposer à de possibles nouvelles partitions dans la région apporte un nouveau lot de problèmes : où exactement tracer les lignes ? Et à quel prix ?
Malgré le nettoyage ethnique des dernières années, sunnites et chiites vivent toujours ensemble dans de nombreuses régions d’Irak, dont Bagdad, et une grande majorité de sunnites syriens préférerait habiter dans des villes contrôlées par le régime d’Assad plutôt que dans des zones ravagées par la guerre sous l’emprise rebelle.
M. Allaoui, le vice-président irakien, fait remarquer que de nombreux groupes tribaux traditionnels du pays comportent à la fois des chiites et des sunnites, et que beaucoup de familles irakiennes, en particulier dans les grandes villes, sont mélangées elles aussi. « Il faudrait entrer dans la chambre des habitants pour séparer le pays, » s’amuse-t-il. Et en Irak comme ailleurs, sunnites, chiites et Kurdes sont loin d’être des groupes unitaires qui décident par consensus ; les rivalités sont nombreuses parmi eux.
La partition récente d’un pays arabe, le partage du Soudan entre le nord arabe et la nouvelle République du Soudan du Sud non arabe en 2011, n’est pas un précédent encourageant pour les éventuels apprentis créateurs de frontières. Le Soudan du Sud a rapidement dérapé vers sa propre guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné deux millions d’habitants.
« Il n’y a pas d’alternative pour remplacer le système étatique, » dit Fawaz Gerges, qui enseigne sur le Moyen-Orient à la London School of Economics. « Sinon, vous pourriez remplacer une guerre civile par de multiples guerres civiles, et c’est exactement ce qu’il peut se passer en Syrie ou en Irak. C’est un cycle catastrophique. »
“Forger un contrat social de la base au sommet à l’intérieur des frontières actuelles de la région – ce qui ne sera envisageable qu’une fois que les populations se seront lassées de ces guerres sans fin – est le seul moyen d’avancer,” dit Stephen Hadley, ancien conseiller à la sécurité nationale pour le président Georce W. Bush et maintenant président du conseil de l’Institut des États-Unis pour la Paix.
“Le vrai problème au Moyen-Orient, dit-il, est un effondrement, pas des frontières, mais de ce qui se passait à l’intérieur des frontières : des gouvernements qui, au départ, n’avaient pas une grande légitimité et qui n’en ont pas acquis face à leur peuple. On ne va pas résoudre ces problèmes en retraçant les frontières.”
Trouver ces solutions, reconnaît M. Hadley, ne sera pas facile.
« Cela peut permettre de se racheter du passé, » dit-il. « En sortir sera le travail d’une génération. »
11.03.2016A quoi ressemblerait un Moyen-Orient amélioré
Les frontières internationales ne sont jamais complètement justes. Mais le degré d’injustice qu’elles infligent à ceux qu’elles forcent à vivre ensemble ou qu’elles séparent fait une énorme différence – bien souvent la différence entre liberté et oppression, tolérance et atrocité, légalité et terrorisme, ou même la paix et la guerre.
Les frontières les plus arbitraires et les plus déformées du monde se situent en Afrique et au Moyen-Orient. Dessinées par les intérêts particuliers des Européens (qui ont eu eux-mêmes suffisamment de problèmes à définir les leurs), les frontières africaines continuent de provoquer la mort de millions d’habitants de ces régions. Mais les frontières injustes du Moyen-Orient – pour emprunter à Churchill – génèrent plus de mal que ce qui peut être résorbé localement.
Alors que le Moyen-Orient a – et de loin – de nombreux autres problèmes que de simples frontières dysfonctionnelles – de la stagnation culturelle aux scandaleuses inégalités et au fanatisme religieux le plus sanglant– le plus grand tabou dans la difficulté à rendre l’échec de cette région compréhensible n’est pas l’Islam mais les horribles et pourtant sacro-saintes frontières internationales adorées par nos diplomates.
Bien sûr, aucune modification de frontières, même draconienne, ne pourrait satisfaire toute les minorités du Moyen-Orient. Dans certains cas, des groupes ethniques et religieux sont entremêlés et se sont mariés entre eux. Partout ailleurs, les réunions fondées sur “La Foi ou le Sang” semblent ne pas être aussi joyeuses que ce que leurs partisans en attendent. Les frontières projetées sur les cartes qui accompagnent cet article redressent les erreurs dont souffrent les groupes de populations les plus significatifs, tels que les Kurdes, les Baloutchis, les chiites arabes, mais n’arrivent toujours pas à prendre correctement en compte les chrétiens du Moyen-Orient, les Bahaïs, les Ismaïliens, les Naqshbandis et de nombreux autres minorités moins nombreuses. Et un autre tort qui nous hante ne pourra jamais être redressé par le don d’un territoire : le génocide perpétré contre les Arméniens par l’Empire Ottoman en voie de disparition.
Toutefois, même avec toutes les injustices que ces limites réinventées ne résolvent pas, sans révisions majeures de ces frontières, on ne verra jamais un Moyen-Orient plus pacifique.
Même ceux qui ont en horreur le sujet du changement de frontières seraient bien inspirés de s’engager dans un exercice de réflexion où ils chercheraient à concevoir des délimitations nationales entre le Bosphore et l’Indus, qui irait vers plus de justice, en dépit d’imperfections éventuelles. On peut admettre le fait que les instances gouvernementales internationales n’ont jamais été capables de trouver, hormis la guerre, une façon efficace d’ajuster les frontières qui posaient problème, néanmoins, un effort intellectuel pour saisir ce que peuvent être les frontières “organiques” du Moyen-Orient nous aide à comprendre l’étendue des difficultés auxquelles nous faisons face et continuerons à faire face. Nous sommes en présence de monstruosités colossales, créées par l’homme et qui ne cesseront de générer haine et violence jusqu’à ce qu’elles soient corrigées.
Quant à ceux qui refusent de “penser l’impensable,” qui déclarent que les frontières ne doivent pas changer et que c’est ainsi, il serait utile de leur rappeler que les frontières n’ont cessé de changer au cours des siècles. Les frontières n’ont jamais été statiques et, beaucoup, du Congo au Caucase en passant par le Kosovo, continuent de changer (tandis qu’ambassadeurs et représentants spéciaux détournent le regard pour étudier le vernis sur la pointe de leurs souliers).
Oh, et un petit secret vieux de 5 000 ans d’histoire : l’épuration ethnique, ça marche.
A commencer par la question frontalière la plus délicate pour les lecteurs américains : pour qu’Israël ait un quelconque espoir de vivre dans des conditions de paix raisonnables avec ses voisins, il devra retourner à ses frontières d’avant 1967 – avec des réajustements locaux essentiels pour des raisons de sécurité. Mais la question des territoires entourant Jérusalem, ville maculée de milliers d’années sanglantes, restera probablement insoluble de notre vivant. Là où tous les partis ont transformé leur Dieu en magnat de l’immobilier, des conflits sur les terrains – littéralement – démontrent une pugnacité avec laquelle ne rivalisent pas la rapacité pour la richesse pétrolière ou les querelles ethniques. Laissons donc de côté cette seule question étudiée à n’en plus finir et tournons-nous vers celles qui restent soigneusement ignorées.
L’injustice la plus manifeste dans ces territoires notoirement injustes qui se trouvent entre les montagnes des Balkans et l’Himalaya, est l’absence d’un État kurde indépendant. Entre 27 et 36 millions de Kurdes vivent dans des pays qui jouxtent le Moyen-Orient. (Le nombre exact de Kurdes n’est pas connu avec précision puisqu’aucun État n’a jamais autorisé un recensement fiable.) Ils sont plus nombreux que les Irakiens, et même si l’on choisit de prendre en compte le chiffre le plus bas, ils représentent le plus grand groupe ethnique du monde à ne pas avoir son propre État. Pire encore, les Kurdes ont été opprimés par tous les gouvernements qui ont contrôlé les collines et les montagnes où ils vivent depuis l’époque de Xénophon.
Les États-Unis et les membres de leur coalition ont, après la chute de Bagdad, une magnifique chance de commencer à remédier à cette injustice. L’Irak, ce monstre à la Frankenstein, cet État rapiécé avec des lambeaux disparates, aurait dû être divisé immédiatement en trois États. Nous avons échoué par lâcheté et par manque de vision, forçant les Kurdes à soutenir le nouveau gouvernement irakien, ce qu’ils font en contrepartie de notre bonne volonté à leur égard. Toutefois ne nous y trompons pas : si un référendum libre était organisé, 100 pour cent des Kurdes voteraient pour l’indépendance.
Comme le feraient les Kurdes de Turquie, une population durement et longuement éprouvée, ayant enduré des décennies d’oppression militaire violente pendant lesquelles ils étaient ravalés au rang de “Turcs des montagnes” et ce afin de détruire leur identité. Tandis que la situation critique des Kurdes aux mains d’Ankara s’était quelque peu allégée au cours de la dernière décennie, récemment la répression s’est à nouveau intensifiée et le cinquième oriental de la Turquie peut être considéré comme territoire occupé. Comme les Kurdes de Syrie et d’Iran, eux aussi, se précipiteraient pour rejoindre un Kurdistan indépendant s’ils le pouvaient. Le refus des démocraties légitimes du monde occidental de promouvoir l’indépendance des Kurdes est un péché d’omission contre les droits de l’homme bien pire que les péchés par commission, mineurs et malhabiles, qui régulièrement enflamment nos médias. A propos, un Kurdistan libre, s’étendant du Diyarbakir en passant par Tabriz serait l’État le plus pro-occidental entre la Bulgarie et le Japon.
Si l’on procédait à des regroupements équitables dans cette région, nous aurions trois provinces à majorité sunnite qui formeraient un État tronqué. Celui-ci pourrait finir par choisir de s’unir avec une Syrie qui perdrait son littoral en faveur d’un Grand Liban, orienté vers la Méditerranée : la Phénicie qui renaîtrait. Le sud chiite de l’ancien Irak formerait la base d’un État arabe chiite qui borderait la plus grande partie du golfe Persique. La Jordanie garderait son territoire actuel avec une avancée au sud, aux dépens des Saoudiens. L’État artificiel qu’est l’Arabie saoudite subirait, quant à lui, un démantèlement aussi important que le Pakistan.
La famille royale saoudienne considère La Mecque et Médine comme son fief, et c’est là une cause fondamentale de la grande stagnation du monde musulman. Avec les sanctuaires les plus sacrés de l’Islam sous contrôle de l’État policier d’un des régimes les plus fanatiques et oppressifs du monde — un régime à la tête d’une énorme rente pétrolière, imméritée — les Saoudiens ont pu projeter bien au-delà de leurs frontières leur vision wahhabite d’une foi intolérante aux règles rigoristes. L’ascension des Saoudiens à cette richesse, dont ils ont tiré leur influence, a été la pire chose qui pouvait arriver au monde musulman, dans son ensemble, depuis le temps du Prophète, et la pire chose pour les Arabes depuis la conquête, sinon par les Mongols, par les Ottomans.
Certes les non-musulmans ne pourraient rien changer dans le contrôle des cités saintes de l’islam, mais imaginez donc à quel point le monde musulman se porterait mieux si La Mecque et Médine étaient gouvernées par un conseil tournant, représentatif des plus importants mouvements et universités d’un État islamique sacré, un peu comme un Super-Vatican musulman. Au lieu de procéder par arrêtés, on y débattrait de l’avenir de cette grande foi. La vraie justice consisterait — même si cette perspective ne nous enthousiasme pas vraiment — à donner les champs de pétrole de l’Arabie saoudite aux Arabes chiites qui vivent dans cette région, tandis qu’un quart-de-cercle sud-est irait au Yémen. Voyant son domaine restreint aux Saudi Homelands Independent Territory (le Territoire indépendant des Saoudiens autour de Riyad), la famille royale n’aurait plus la même capacité de nuisance vis-à-vis de l’Islam et du monde.
L’Iran, un État aux frontières complètement loufoques, perdrait une grande partie de son territoire au profit de l’Azerbaïdjan unifié, du Kurdistan libre, de l’État arabe chiite et du Baloutchistan libre ; mais il gagnerait les provinces situées autour d’Hérat, dans l’actuel Afghanistan. C’est là une région qui a des affinités linguistiques et culturelles avec la Perse. L’Iran deviendrait donc ainsi, de nouveau, un État ethniquement perse et la question la plus difficile serait de décider s’il doit garder le port de Bandar Abbas ou le céder à l’État chiite arabe.
Ce que l’Afghanistan perdrait au profit de la Perse à l’ouest, il le gagnerait à l’est, les tribus de la frontière nord-ouest du Pakistan seraient réunies avec leurs frères afghans (le but de cet exercice n’est pas de dessiner des cartes telles qu’on les aimerait mais telles que les populations locales les préféreraient). Le Pakistan, un autre État artificiel, perdrait aussi son territoire baloutche au profit du Baloutchistan libre. Le Pakistan « naturel » restant se situerait entièrement à l’est de l’Indus, à l’exception d’une pointe près de Karachi.
Les villes-États des Émirats Arabes Unis auraient un destin mitigé – ce qui, dans la réalité sera probablement le cas. Certaines pourraient être incorporées à l’État chiite arabe bordant une grande partie du golfe Persique (un État qui évoluera probablement comme un contrepoids, plus qu’un allié, de l’Iran persique). Puisque toutes les cultures puritaines sont hypocrites, Dubaï, par nécessité, serait autorisée à garder son statut pour riches débauchés. Le Koweït resterait dans ses frontières actuelles, tout comme Oman.
Dans chaque cas, ce redécoupage hypothétique des frontières reflète le communautarisme religieux ou ethnique, dans certains cas les deux. Bien entendu, si nous pouvions donner un coup de baguette magique et modifier les frontières en discussion, nous préférerions certainement le faire de façon sélective. Néanmoins, l’examen de la carte révisée, par contraste avec celle montrant les frontières actuelles donne une idée des grands torts que des frontières dessinées par les Français et les Anglais au XXe siècle ont pu faire dans une région qui peinait à émerger des humiliations et défaites du XIXe siècle.
Corriger les frontières pour refléter la volonté du peuple est peut-être impossible. Pour l’instant. Mais avec du temps, et l’inévitable bain de sang qui se produira, des frontières nouvelles et naturelles émergeront. Babylone est tombée plus d’une fois.
En attendant, nos hommes et nos femmes en uniforme continueront de se battre pour la protection contre le terrorisme, pour la perspective de la démocratie et pour l’accès à des sources de pétrole dans une région vouée à une lutte interne. Les divisions humaines actuelles et unions forcées entre Karachi, ajoutées aux malheurs auto-infligés de la région, forment un terrain aussi propice à l’extrémisme religieux, à une culture du reproche et au recrutement de terroristes que quiconque souhaiterait le concevoir. Partout où les hommes et les femmes regrettent leurs frontières, ils se cherchent avec enthousiasme des ennemis.
De la surproduction de terroristes dans le monde à la raréfaction des sources d’énergie, les déformations actuelles du Moyen-Orient promettent une aggravation de la situation, pas une amélioration. Dans une région où seuls les pires aspects du nationalisme ont jamais pris le contrôle et où les aspects les plus dégradés de la religion menacent de dominer une foi désabusée, les États-Unis, leurs alliés et, par-dessus tout, nos forces armées peuvent chercher des crises sans fin. Alors que l’Irak semble fournir un contre-exemple d’espoir – si nous ne quittons pas prématurément son sol – le reste de cette vaste région présente des problèmes qui empirent sur presque tous les fronts.
Si les frontières du grand Moyen-Orient ne peuvent être modifiées pour refléter les liens naturels du sang et de la foi, nous pouvons considérer comme un article de foi qu’une partie du sang versé dans la région sera le nôtre.
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QUI GAGNE, QUI PERD
Les gagnants
Afghanistan
Arménie
Azerbaïdjan
Baloutchistan libre
État arabe chiite
État islamique sacré
Iran
Jordanie
Kurdistan libre
Liban
Yémen
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Les perdants
Afghanistan
Arabie saoudite
Cisjordanie
Émirats Arabes Unis
Irak
Iran
Israël
Koweït
Pakistan
Qatar
Syrie
Turquie
Ralph Peters est l’auteur du nouveau livre “Never Quit the Fight”, à paraître le 4 juillet.
Source : Armed Forces Journal, le 01/06/2006
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Frontières de sang : Une proposition visant à redessiner un “Nouveau Moyen-Orient”
La carte apporterait des changements de grande envergure à travers la région, tels que :
Israël : Retourne à ses frontières d’avant 1967.
La Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak perdent tous du territoire pour créer un Kurdistan libre.
Le Kurdistan libre : Nouvel État créé pour les Kurdes.
Le Grand Liban : Renaissance de la Phénicie qui gagne aussi du territoire aux dépens de la Syrie.
La Grande Jordanie : Gagne du territoire aux dépens des Saoudiens.
L’Irak sunnite : Un des trois États successeurs de l’Irak, celui-là étant évidemment principalement sunnite.
L’État Arabe Chiite : Un autre successeur de l’Irak, hébergerait la population chiite actuelle de l’Irak tout en gagnant du territoire de l’Iran.
L’État Sacré Islamique : Un nouvel État qui agirait comme un Vatican musulman pris à l’Arabie saoudite.
L’Arabie saoudite : Perd du territoire au profit de la Jordanie, de l’État Arabe Chiite, du Yémen et de l’État Sacré Islamique.
Le Yémen : Prend des terres à l’Arabie saoudite.
Les Émirats Arabes Unis : Perdent des territoires au profit de l’État Arabe Chiite, même si Dubaï restera probablement un terrain de jeu indépendant pour les riches.
Le Koweït et Oman garderaient leurs frontières actuelles.
L’Azerbaïdjan : Gagne du territoire sur l’Iran.
L’Iran : Perd du terrain au profit du Kurdistan, de l’État Arabe Chiite, de l’Azerbaïdjan et du Baloutchistan libre, mais gagne du territoire sur l’Afghanistan. Le but est de rendre l’Iran encore plus persique.
Baloutchistan libre : Nouvel État destiné au peuple baloutche à découper à partir du Pakistan et de l’Iran.
Afghanistan : Perd du terrain au profit de l’Iran à l’ouest, mais gagne du terrain sur le Pakistan à l’est.
Pakistan : Perd du territoire au profit à la fois du Baloutchistan et de l’Afghanistan. Il se situerait dès lors presque entièrement à l’est de l’Indus.
Je veux bien moi mon bon Youcef, mais c'est que ton état il est entrain de fondre comme neige au soleil....
A 6 km de Palmyre: Les frappes russes pilonnent les positions de l’EI, alors que l’armée arabe syrienne pousse vers l’Est
Comme nous l’avons rapporté la semaine dernière, l’armée arabe syrienne se rapproche de la ville antique de Palmyre. Mis à part son importance symbolique, le contrôle de Palmyre ouvrirait également une route stratégique vitale pour la province orientale de Deir ez-Zor. Voici une carte du 5 Mars montrant l’avance:
Selon Reuters, l’armée arabe syrienne, appuyée par le soutien aérien russe, est maintenant à environ 6 km des portes de Palmyre. Voici une carte de la situation actuelle:
Des avions de combat russes ont lancé des frappes aériennes lourdes contre les positions de l’Etat islamique dans la ville antique de Palmyre jeudi.
Les frappes ont tué des dizaines de combattants d’ISIS pour la deuxième journée de raids aériens dans la zone. Le mercredi des avions de combat russes ont effectué 150 raids dans ce secteur .
La capture de Palmyre serait un coup terrible pour ISIS. Comme le souligne Reuters :
La prise de Palmyre et de nouvelles avancées vers l’Est dans Deir ez-Zor détenu par l’EI marquerait le plus important gain du gouvernement syrien contre l’EI depuis le début de l’intervention russe. Avec l’aide de la Russie, Damas a déjà repris une partie du terrain à l’EI, notamment à l’est d’Alep.
Selon un rapport ce vendredii, l’armée arabe syrienne a « détruit quatre positions de tir de Daesh, un grand dépôt de munitions camouflé et un centre de commandement au nord – ouest de la ville de Palmyre. »
Avec L’EI attaqué sur plusieurs fronts, la prise de Palmyre semble désormais inévitable.
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Lun 14 Mar - 21:28
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" Mar 15 Mar - 1:01
Bonsoir mes frères & soeurs Moscou avait prévenu dès le début qu'ils ne comptaient pas s’éterniser en Syrie que c'était l’histoire de quelques mois. C'est maintenant officiel, la Russie va se retirer de Syrie estiment les but atteins. Dorénavant la Syrie aura son sort entre les mains pour terminer de rejeter l'envahisseur hors de chez-lui. Elle le sera aussi politiquement vu que la décision de nouvelles élections a été prise pour les 18 mois à venir et sous l'égide de l'ONU . Quant à la question si cela se fera avec ou sans El-Assad les négociations à Genève qui se déroule pour l'instant pour un plan de paix durable, le régime considère qu'il ne s'agit que d'un remaniement ministériel qui comprendra la présence des opposants jusqu'aux nouvelles élections. On aura malheureusement observé l'absence des kurdes autours de la table, malgré qu'il s'agit d'un allié de poids et qui contrôle 10% du territoire grâce notamment à leurs victoire contre les positions de Isis. Texte Akasha.
Syrie: le sort de Bachar al-Assad plane sur les négociations de Genève
Poutine commande le retrait des forces russes de Syrie pour ce mardi
La décision a été annoncée après une réunion avec le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères de ce pays. | Photo: Reuters
S’agit-il, comme les Russes l’ont toujours affirmé, de peser sur le processus de paix en favorisant un processus de transition, c’est ce que l’article en provenance d’Amérique latine laisse entrevoir (note de Danielle Bleitrach). Le chef de l’Etat a déclaré que le ministère de la Défense a généralement respecté la mission qui lui était assignée. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné le début du retrait des troupes russes stationnées en Syrie à partir de mardi en examinant que les objectifs généraux ont été atteints, indique Ria Novosti.
« Je pense que le ministère de la Défense a généralement rempli la mission qui lui a été confiée. J’ordonne à partir de demain (mardi) le retrait de la majeure partie de nos forces militaires en République arabe syrienne, » a-t-il dit.
Après une rencontre avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Kremlin, M. Poutine a déclaré que cette décision a été discutée avec son homologue syrien Bachar al Assad.
En outre, il a dit qu’il espérait que le retrait de son armée serait un bon signe pour toutes les parties en conflit, et augmenterait de manière significative le niveau de confiance de tous les participants dans le processus de résolution de la situation en Syrie.
En outre, le président a demandé au ministère des Affaires étrangères d’ «intensifier la participation de la Russie dans l’organisation du processus de paix pour résoudre le problème syrien» et il a déclaré qu’une partie du contingent restera en Syrie et veillera au respect du cessez- le-feu
« Nos bases, celle navale à Tartus et aérienne à l’aérodrome Hmeymim fonctionneront comme avant. Nous devons nous assurer une protection forte sur la terre, la mer et l’air, » a-t-il dit
Pendant ce temps, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a réaffirmé que Moscou a informé ses collègues syriens et est en accord avec Bachar al Assad concernant toutes les déclarations faites par Poutine lors de la réunion.
Le correspondant de Telesur en Russie, Julio Cesar Mejias, dit que Peskov a déclaré que ce retrait serait graduel et un contingent important de travail opérationnel et stratégique des forces armées russes resterait pendant toute la durée du processus de retrait.
Hisham Wannous, l’envoyé en Syrie de Télésur, a déclaré que pour la population de ce pays la décision était surprenante parce qu’ils croient que la participation de la Russie est nécessaire pour réaliser de nouveaux progrès dans la lutte contre le terrorisme et il a dit que jusqu’à présent il n’y a pas de déclaration officielle par les autorités syriennes.
Il a rappelé que les principales avancées de l’armée syrienne ont été dans les provinces d’Alep et Lattaquié, où ils ont récupéré la quasi-totalité de la ville et ont atteint la frontière turque où les terroristes se sont infiltrés. Ils ont également fait des progrès à Damas.
le contexte
Suite à une demande du président de la Syrie, l’aviation russe a commencé à bombarder le 30 septembre 2015, les positions du soi-disant État islamique, Al-Nusra et d’autres groupes terroristes.
A minuit, le 27 février en Syrie, a commencé la cessation des hostilités, comme prévu dans l’accord historique avec plus de 100 factions armées unies.
Le plan a estimé que toutes les parties au conflit acceptaient l’accord, à l’exception des groupes terroristes comme l’État islamique et Al-Nusra
Les responsables gouvernementaux syriens ont exprimé leur engagement à respecter le cessez-le- feu, qui est entré en vigueur samedi, mais avaient le droit de répondre à toute violation survenant au cours de la cessation des hostilités.
Les forces armées syriennes ont fait face à plusieurs attaques dans la ville du nord, Deir ez-Zor, 460 kilomètres au nord-est de Damas et Hama, dans le centre du pays.
les données des Nations Unies montrent que le conflit en Syrie a tué environ 250.000 personnes, 6,6 millions de personnes déplacées et 4,3 millions de réfugiés depuis Mars 2011.
Selon une source qatarie, les bombardements de Poutine en Syrie « déclencheront un djihad contre Moscou » 12.10.2015
Une source qatarie a déclaré à MEE que les rebelles syriens ont soif de combats avec les forces russes et que l’Occident ne doit pas faire de compromis avec Moscou.
La Russie est en train de créer « un monstre de Frankenstein » avec sa campagne de bombardement en Syrie, laquelle va susciter un « djihad » contre Moscou, a déclaré mercredi une source qatarie haut placée.
Selon cette source, 52 érudits musulmans saoudiens ont déjà proclamé un « djihad », ce qui aurait pour effet de transformer une révolution contre la dictature de Bachar al-Assad en une « guerre de libération » syrienne contre la Russie, l’Iran et le Hezbollah.
Après avoir rencontré Sergueï Lavrov au siège de l’ONU à New York, la source avait l’impression que le ministre russe des Affaires étrangères n’était pas « totalement » satisfait des décisions prises par son président.
« Nous prévoyons une approche semblable à celle de Grozny », a déclaré la source, faisant référence aux deux guerres sanglantes au cours desquelles la Russie s’est battue contre les séparatistes en Tchétchénie, dans le Caucase du Nord. « Quand la Russie veut se lancer dans une lutte, ils montrent toujours leur pouvoir et c’est ce qui nous inquiète. »
« Nous lui avons dit [à Lavrov]. Votre attaque n’était pas dirigée contre le groupe EI », a ajouté la source. « Vous pouvez vous joindre à cette coalition et nous pouvons attaquer le groupe EI tous ensemble. Mais vous avez attaqué Idleb où Daech [le groupe EI] n’est pas présent : à Alep vous avez attaqué les modérés ; à Homs, vous avez fait la même chose. »
Le Qatar estime que la stratégie russe vise à maintenir Assad au pouvoir. Toutefois, en ce qui concerne la raison pour laquelle les Russes ont envoyé des troupes sur le terrain à ce stade de la guerre, ce responsable de haut rang a suggéré que Moscou avait agi par « jalousie » envers l’Iran, enhardi par son accord nucléaire avec les pays du groupe « 5+1 ».
« Si la Russie partageait les objectifs de l’Iran, elle n’aurait pas eu à envoyer ses propres troupes sur le terrain en Syrie. Elle se serait contentée de fournir une couverture aérienne aux troupes iraniennes et au Hezbollah. Toutefois, la Russie a insisté pour aller sur le terrain, et c’est ce qui nous convainc de l’existence d’une rivalité à ce niveau-là. »
Interrogée sur la possibilité que Doha fournisse des missiles sol-air aux forces syriennes rebelles qu’il soutient, la source a dit que le Qatar n’avait pas accès aux systèmes sophistiqués nécessaires pour protéger les forces terrestres des chasseurs russes. Seuls les États-Unis le pourraient.
« Les États-Unis doivent prendre les commandes », a-t-il dit.
Le Qatar pense que la coalition menée par les États-Unis n’a pas de stratégie appropriée et que les tentatives américaines visant à former une force qui leur serait fidèle se sont terminées par un fiasco, lorsque les recrues nouvellement formées ont remis leurs armes au front al-Nosra, le groupe affilié à al-Qaïda. « Ils ont entraînés les mauvaises personnes. Nous leur avons dit que nous pouvions nous occuper de Daech. Et qu’ils s’occupent de Bachar. »
Cependant, il a affirmé que les États-Unis avaient entamé des négociations secrètes avec Jaish al-Fatah, l’Armée de la conquête, qui est une coalition rassemblant Ahrar al-Sham (les hommes libres du Levant) et d’autres forces.
La mêlée diplomatique provoquée par le lancement de la campagne russe devrait se poursuivre au Conseil de sécurité de l’ONU, où les Russes ont déposé une motion mercredi qui leur donnerait carte blanche pour frapper toute cible en Syrie. La France devrait déposer une contre motion.
S’engager, se retirer
« L’important est de savoir jusqu’où la Russie va s’impliquer. Si elle frappe et s’en va, bien. Mais si elle s’implique et subit des pertes, il y aura un effet boule de neige. Le pire serait que l’Occident fasse des concessions à la Russie, en acceptant un processus politique où Bachar al-Assad resterait. Parce qu’il ferait alors abstraction des 300 000 Syriens qui sont morts et ça ne fonctionnera pas. Les combattants rebelles syriens ont soif d’un conflit [direct] avec les troupes russes sur le terrain », a indiqué la source.
L’émir du Qatar est attendu en Russie les 18 et 19 octobre et il existe aujourd’hui deux écoles de pensée à Doha concernant le bien-fondé de cette visite. La source a déclaré : « Nous ne pouvons pas mener le Conseil de coopération du Golfe [CCG] vers l’affrontement avec la Russie. Il est de notre devoir de maintenir cette ‘’amitié’’ avec la Russie. »
Il a ajouté que si la Russie continuait sur sa lancée actuelle, dans dix ans, elle supplierait le Qatar de négocier un cessez-le-feu avec les « talibans syriens ».
« Aucun Syrien, aucun sunnite n’acceptera de voir des troupes iraniennes ou russes dans son pays », a-t-il conclu.