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 Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"

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Marielle69
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akasha
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MessageSujet: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 14 Sep - 9:26

Rappel du premier message :

TEXTE AKASHA/ BONJOUR LES GENS  cat
Voilà j'ouvre se sujet afin de poursuivre les débats pour qui le désire sur la crise irakienne qui plus est semble de jours en jours, rejoindre le conflit syrien. En tout les cas, c'est la volonté affiché par Obama, inclure les deux conflits en un et de régler les deux en même temps ! Ce qui permet de bien comprendre sa stratégie...Et quelle était l'utilité d'instrumentalisé et armé l'EI...C'est-à-dire prendre le contrôle de toute la péninsule du moyens-orient à leur compte. La suite du programme concerne également les intérêts sioniste (comme je le démontrai dans un de mes post sur PR) et que je vais par ailleurs rééditer ici  Surprised Il est pas toujours aisé de trouver des articles parfaitement impartial et non intéresser sur se sujet épineux..Inutile de vous dire qu'il est proscrit d'en trouver un parmi nos médias atlantistes, à quelques exceptions prêts de bien entendu...Et selon  les cas et faits abordés... Razz  Car en effet, nous pouvons disposer de très bon articles venant des médias du moyens orient, notamment via l'Algérie, mais pouvons-nous être certains que l'impartialité soit au rendez-vous ? ou de journalistes free-lance européens, français pour se qui s'agit de notre cas. Je pense notamment à l'excellent monsieur Meyssan.  Mais encore ici ces sources peuvent être attaquable par ses détracteurs... No  Donc ce n'est toujours pas évident de bien mettre le doigt au bon endroit (sans vouloir faire de vilains jeux de mots...)
Eh bien cependant, pour mon intitulé, je penses avoir mis la main sur un article "modèle" qui nous offres une synthèse intéressante qui pourra faire office de point centrale pour nos débats et suites d'informations futures...Un article rédigé par notre excellent confrère Michel Collon  Very Happy  Bonne lecture !  study



Le flirt des Occidentaux avec les djihadistes tourne mal

Les USA envoient de l'aide humanitaire aux victimes sans défense dans le nord de l'Irak et ils bombardent les terroristes qui veulent mener une épuration religieuse dans le pays. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ces terroristes sont le produit de leur propre politique étrangère dans la région.

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« It’s the oil, stupid ! »


Deux ans et demi après que l’armée des Etats-Unis s’est retirée d’Irak, Washington s’en va-t-en guerre à nouveau. Le Pentagone a 400 conseillers sur place et a commencé dès le 8 août à bombarder des positions d’ISIS, rebaptisé EI (Etat islamique). Officiellement [http://www.whitehouse.gov/blog/2014...], il s’agit d’une mission « humanitaire », plus précisément pour « prévenir un possible génocide ».
Tout conflit armé a ses drames humanitaires, et celui-ci ne fait pas exception. Mais Proudhon déjà mettait en garde : « Chaque fois que j’entends le mot “humanité” je sais qu’ils veulent tromper ». Et c’est certainement le cas si quelqu’un entre en guerre.
Le Financial Times a fait remarquer sèchement que les bombardements coïncident avec les premiers signaux indiquant que les combats dans le nord de l’Irak mettent en péril le fonctionnement normal des compagnies pétrolières. Dès le début du mois d’août, des acteurs aussi importants que Efron, Genel Energy, Chevron et ExxonMobil commençaient déjà à évacuer du personnel.

Le journal signalait aussi que ces dernières années ce territoire a exercé une forte attraction sur l’industrie de l’énergie. Le sous-sol recèle une très grande réserve de pétrole qui de plus est très facile à exploiter. Jusqu’à présent la région avait été épargnée par la guerre civile et les carnages tant des autorités que des djihadistes.
Les quartiers généraux de ces géants de l’énergie se trouvent à Arbil, capitale du Kurdistan irakien semi-autonome. Des milliers de citoyens étatsuniens y vivent [http://readersupportednews.org/opin...] et il y a un consulat US. C’est cette ville, la première qui a intéressé l’Etat Islamique, qui menaçait de tomber aux mains des djihadistes. Ce n’est pas pour rien que John Boehner [http://www.speaker.gov/press-releas...], président de la Chambre des représentants des États-Unis, déclarait que « des intérêts nationaux vitaux sont en jeu ».


Bombarder : ni légitime, ni utile



Le calendrier n’est pas très heureux. Juste au moment où yézidis, Kurdes et chrétiens reçoivent une aide humanitaire, Obama envoie des armes aux Israéliens pour qu’ils puissent encore mieux « gérer » les Palestiniens à Gaza. Pas plus que lors des bombardements et des conflits précédents (1), cette fois non plus il n’y a aucun mandat de l’ONU [http://readersupportednews.org/opin...]. Quels arguments allons-nous utiliser quand Poutine va se mettre à bombarder l’armée ukrainienne dans le cadre d’une « mission de paix humanitaire » ?
Si (tout) le but est de stopper l’avancée de l’EI, alors les bombardements actuels ne sont ni suffisants ni même utiles. « Quelques bombes de 250 kg larguées d’un F18 et quelques attaques avec des drones n’arrêteront pas l’EI » selon Ryan Crocker, ancien ambassadeur US en Irak.
Jusqu’à ce jour, les bombardements – plutôt limités – n’ont guère eu d’impact. Depuis le début des bombardements, l’ISIS a perdu quelques villes, mais il a regagné du terrain ailleurs. Le général Mayville [http://www.defense.gov/Transcripts/...], qui coordonne l’opération, a dit à ce sujet : « En aucune manière je ne veux suggérer que nous contrôlons effectivement la menace de l’IS ou que nous avons brisé leur avancée ».

Ces pertes limitées et le fait que l’avancée n’est pas stoppée permettent au groupe terroriste de vendre l’opération militaire US à ses partisans comme une victoire.
En outre l’ingérence ouverte et directe des Etats Unis jette de l’huile sur le feu. L’EI s’en servira comme élément de propagande. Des musulmans dans le monde entier qui hésitent à combattre d’autres musulmans, pourront à présent être convaincus qu’il s’agit d’une lutte contre la suprématie occidentale.
Finalement, conséquence des attaques aériennes, l’EI agira encore plus dans la clandestinité et sera donc encore plus difficile à combattre.


Danse macabre


L’invasion US de l’Irak et l’occupation qui a suivi a brisé la colonne vertébrale des forces aériennes irakiennes. Depuis, Washington n’ autorisé aucune reconstitution. Etant donnée la distance, l’armée syrienne n’est pas en mesure d’arrêter la progression d’ISIS. Seule l’armée de l’air US en a les moyens. Mais elle ne frappe pas réellement. Comparée à de précédentes opérations aériennes, l’opération actuelle se fait en mode mineur.

Comme il est apparu dès juin, l’armée de terre irakienne – dominée par des chiites – n’est pas non plus en mesure de reconquérir les territoires conquis dans le nord du pays. Ceux qui pourraient arrêter l’avancée actuelle de l’EI dans la région – par voie terrestre – et qui pourraient éventuellement le battre, ce sont les combattants kurdes armés, les peschmergas. Ils sont quelque 200.000. Ils sont disciplinés et bien entraînés mais ils ne disposent que d’un arsenal léger et obsolète.
Les Kurdes sollicitent depuis un bon moment des armes lourdes et meilleures, mais Washington et la Turquie ne voient pas leur demande d’un bon œil. Une armée kurde bien équipée serait un pas important vers un état indépendant, mais c’est ce que la Turquie exclut, soutenue en cela par les Etats-Unis.
Le feu vert a maintenant été donné pour une livraison directe d’armement aux Kurdes (2), mais il s’agit d’armes légères.

Récapitulons. D’une part l’EI ne peut pas vraiment percer et certainement pas mettre en danger les intérêts pétroliers. D’autre part, il ne faut pas que les Kurdes deviennent trop forts. L’armée de l’air irakienne (chiite) a donc été délibérément maintenue en état de faiblesse et sur le plan militaire les chiites se sont repliés sur Bagdad et dans le territoire au sud de Bagdad. Les trois groupes de population se maintiennent dans un équilibre des forces macabre. Si un des trois menace de rompre l’équilibre, le Pentagone et la CIA viennent donner un coup de main. Un scénario similaire se joue en Syrie. Assad doit être affaibli, mais il n’est pas question que les djihadistes y prennent la main. C’est une impasse qui convient parfaitement au jeu des Etats-Unis et d’Israël. Les états forts de la région qui ne marchent pas au pas sont démembrés ou, comme dans le cas de l’Iran, assujetti par un embargo draconien.


EI : une création de l’Occident ?



Le groupe terroriste « Etat Islamique » s’emboîte parfaitement dans ce puzzle. Selon Edward Snowden , ex-collaborateur de la National Security Agency (NSA) étatsunienne, il est apparu que les agences du renseignement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël ont collaboré pour créer ISIS. Elles ont créé une organisation terroristes qui est en mesure d’attirer tous les extrémistes (psychopathes) du monde avec l’aide d’une stratégie qu’elles nomment « le nid de guêpes ». Nabil Na’eem, ancien commandant d’al Qaeda, confirme ce récit. Selon lui, presque toutes les sections actuelles d’al-Qaeda travaillent pour la CIA.
Il faut toujours rester prudent avec de telles informations. Comme c’est généralement le cas avec ce genre d’opérations clandestines et de groupes glauques, nous ne connaîtrons la vérité que plus tard et peut-être jamais intégralement. Mais il y a un certain nombre de choses dont nous sommes certains et qui penchent fortement dans ce sens-là :

1. A partir de 2012 les USA, la Turquie et la Jordanie ont créé un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Sawafi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques [http://www.theguardian.com/world/20...] étaient impliqués. Certains de ces rebelles ont ensuite rallié [http://www.wnd.com/2014/06/official...] ISIS.
2. Selon le sénateur républicain Paul Rand [http://www.nbcnews.com/meet-the-pre...], les Etats-Unis ont naguère « soutenu » ISIS et c’est pour cela que le mouvement terroriste est si fort aujourd’hui. (“They’re emboldened because we’ve been supporting them.”). Il désigne également quelques alliés proches des Etats-Unis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Koweit. Ces pays ont fourni armes et finances à ISIS.
3. En effet, l’Arabie Saoudite [http://www.independent.co.uk/voices...] joue un rôle-clé, comme jadis avec al-Qaeda. En tant que sous-traitants des USA, ils se chargent des basses besognes. Cet état du Golfe soutient toutes sortes de groupes extrémistes sunnites pour réduire l’influence et la puissance de l’Iran et des chiites dans la région. Une partie de ce soutien militaire et financier est allée ces dernières années à des combattants d’ISIS en Syrie (3). L’ex-candidat à la présidence John McCain [http://cnnpressroom.blogs.cnn.com/2...] ne dissimule pas son enthousiasme pour cette monarchie extrémiste : « Thank God for the Saudis and Prince Bandar ». (4)
4. Mais on ne se contente pas d’éloges. En mai 2013 MacCain s’est fait fièrement photographier avec quelques djihadistes [http://wonkette.com/552931/heres-a-...]. Le problème est que l’un d’eux est un combattant d’ISIS. Et pas le premier venu, il est connu comme le djihadiste cannibale [http://topconservativenews.com/2014...], parce qu’on le voit dans une vidéo en train de manger un cœur humain.


Un flirt tenace



L’idylle entre le Pentagone et des groupements islamistes extrémistes n’est pas une nouveauté. Dès 1979 des moudjahidin étaient recrutés, armés et entraînés pour chasser le gouvernement communiste d’Afghanistan. « Rambo 3 » de Silvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est de ces cercles de moudjahidin que sont issus al-Qaeda et Osama Ben Laden.
Dans les années ’90 les talibans, combattants encore plus violents et extrémistes, devenaient les partenaires préférés de Washington en Afghanistan. Cette collaboration se termina quand il devint évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts étatsuniens.

Pendant la guerre civile en Yougoslavie (1992-1995) le Pentagone permit à des dizaines de combattants d’al-Qaeda de s’envoler pour la Bosnie, afin de soutenir les musulmans sur place.
En 1996 l'armée de libération du Kosovo (AK) a été entraînée par des officiers d’al-Qaeda, juste au-delà de la frontière albanaise. Tout en ayant l’aide de militaires britanniques et américains.

Pour faire tomber Kaddhafi en 2011 l’OTAN a collaboré notamment avec lle Groupe islamique combattant en Libye (GIGL), une organisation qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son chef, Abdelhakim Belhadj, est un ancien ponte d’al-Qaeda. Sa milice suivait encore un entraînement US juste avant le début de la rébellion en Libye.

Le GIGL a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers ont réussi, avec l’aide des Touaregs à s'emparer du nord du Mali pendant quelques mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN les rebelles islamistes ont pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Ce sont ces mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui au Nigéria, au Tchad, en Irak et au Mali.
Nous avons déjà évoqué l’étroite collaboration entre des organisations extrémistes en Syrie. C’est dans ce « nid de guêpes » qu’est né et se développe fortement l’EI.


La stratégie du chaos



La guerre contre le terrorisme ( war on terror) s’est inversée en son contraire, la propagation du terrorisme (spread of terror). Les opérations ratées en Irak, Afghanistan, Libye et Syrie montrent à l’évidence que les Etats-Unis et l’Occident ne sont désormais plus capables de modeler la région du Moyen-Orient comme elle le souhaiterait elle-même.

Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus la maîtrise et ils font de plus en plus appel à des sous-traitants de mauvais aloi. Ils raisonnent ainsi : « Si nous ne pouvons pas contrôler nous-mêmes, alors personne d’autre ne le peut ». C’est ce qu’on peut qualifier de stratégie du chaos, ou plus exactement, de chaos de la stratégie. C’est le comble de l’immoralité.

Notes :

(1) Par exemple la guerre contre l’Irak en 1991 et les bombardements à Panama 1989, en Somalie 1993, Bosnie 1995, Soudan 1998, Pakistan 2005-2013 et au Yemen 2009-2013.
(2) Auparavant c’était toujours via l’autorité centrale irakienne.
(3) Ce soutien militaire se fait non par l’intermédiaire de l’autorité centrale mais via toutes sortes d’individus et de réseaux généreux en capitaux [http://www.theatlantic.com/internat...].
(4) Le Prince Bandar est un homme influent en Arabie Saoudite. Il a été ambassadeur aux Etats-Unis et entretenait d’excellentes relations avec la famille Bush.


Traduction du néerlandais : Anne Meert pour InvestigAction.


Source : MichelCollonInfo


* * * * * * *


Dernière édition par Om9n le Mar 26 Juil - 23:58, édité 2 fois (Raison : Changement du titre pour un plus approprié ....)
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 17 Jan - 9:05

akasha a écrit:


 car en tant que représentant de Daech tu devrais faire profil bas. ..

Est ce que je dois me taire et accepter que tu me diffames ?  Est ce que je te traite de représentante du sanguinaire régime syrien?
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 17 Jan - 11:09

Retour en arrière, mai 2015


Citation :
Réapparition du Calife Ibrahim…


Par Gilles Munier /


Les informations de The Guardianselon lesquelles le calife Ibrahim –Abou Bakr al-Baghdadi – avait été grièvement blessé, le 18 mars dernier, lors d’un bombardement de la coalition américaine, qu’il était dans l’incapacité d’exercer sa fonction, puis qu’il avait été remplacé provisoirement par Abou Alaa, son n°2, étaient à prendre avec des pincettes.

Dans un message audio, diffusé le 14 mai, le calife Ibrahim a déclaré que l’Etat islamique « allait bien », que la marche des moudjahidine se poursuivrait « jusqu'à ce qu'ils atteignent Rome » et que « les juifs et les Croisés seront contraints de descendre au sol et d'envoyer leurs forces terrestres à la mort et la destruction ».
Le calife a également appelé « chaque musulman dans n'importe quel endroit à émigrer dans l'Etat islamique ou combattre sur sa terre où qu'il soit ».


Le texte intégral de son intervention, traduit en plusieurs langues – dont le français – étant sous embargo médiatique – sans doute au nom de la "liberté d’expression" – on n’en sait pour l'instant guère plus.

Reste à savoir, par ailleurs, si Abou Alaa qui, selon le régime de Bagdad, aurait été tué dans le bombardement d’une mosquée à Tel Afar, est toujours en vie. Le Centcom (commandement militaire américain au Moyen-Orient) a démenti être l’auteur du raid aérien, A supposé qu'il y en ait eu un....


Source: http://www.france-irak-actualite.com/2015/05/reapparition-du-calife-ibrahim.html


Pour information, le discours intégral du calife:  




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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 17 Jan - 11:35

yous_f a écrit:
akasha a écrit:


 car en tant que représentant de Daech tu devrais faire profil bas. ..

Est ce que je dois me taire et accepter que tu me diffames ?  Est ce que je te traite de représentante du sanguinaire régime syrien?

Je dois admettre que tu as raison. Reprenons à zéro et contentons-nous de poster nos infos respectives en évitant tant que possible de les confronter. De toutes les façons les lecteurs on leur libre arbitre et sont assez perspicace pour en tirer les conclusions qui en retourne. Je supprime ma phrase te concernant.

Akasha.
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 20 Jan - 16:40

Citation :
Nettoyage ethnique en Irak : Les peshmergas rasent les villages arabes repris à l'EI

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Ob_407854_arabe-nettoyage-kurde

Revue de presse : Amnesty International (20/1/16)*

Les peshmergas - combattants des unités du Gouvernement régional du Kurdistan - et des milices kurdes du nord de l’Irak ont passé au bulldozer, fait exploser et réduit en cendres des milliers de logements dans le but semble-t-il de déraciner des populations arabes, en représailles contre leur soutien supposé au groupe se faisant appeler État islamique (EI), écrit Amnesty International dans un nouveau rapport rendu public mercredi 20 janvier.


Ce rapport, intitulé Banished and dispossessed : Forced displacement and deliberate destruction in northern Iraq, s’appuie sur des recherches réalisées sur le terrain dans 13 villages et villes, et sur des témoignages recueillis auprès de plus de 100 témoins et victimes de déplacement forcé. Elles sont étayées par des images satellite donnant à voir la destruction de grande ampleur semée par les peshmergas, ou dans certaines cas par des milices yézidies et des groupes armés kurdes de Syrie et de Turquie agissant en collaboration avec les peshmergas.

« Les forces armées du Gouvernement régional du Kurdistan semblent être le fer de lance d’une campagne concertée visant à déplacer les populations arabes en détruisant des villages entiers dans des zones reprises à l’EI dans le nord de l’Irak. Le déplacement forcé de civils et la destruction délibérée de logements et de biens sans aucune justification militaire peuvent constituer des crimes de guerre », a déclaré Donatella Rovera, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International, qui a effectué les recherches sur le terrain dans le nord de l’Irak.


Des résidents arabes ayant fui leur domicile sont par ailleurs empêchés par les forces du Gouvernement régional du Kurdistan de retourner dans les zones reprises.


« Des dizaines de milliers de civils arabes qui ont été forcés à fuir leur domicile en raison des combats ont désormais de grande difficultés à survivre dans des camps improvisés où les conditions sont désespérées. Beaucoup ont perdu leurs moyens de subsistance et toutes leurs possessions, et n’ont plus rien vers quoi se retourner, leur domicile ayant été détruit. En interdisant à ces personnes déplacées de rentrer dans leur village et en détruisant leurs logements, les forces du Gouvernement régional du Kurdistan accroissent encore leurs souffrances », a déclaré Donatella Rovera.


Le rapport révèle des éléments sur des déplacements forcés de population et des destructions d’habitations de grande ampleur dans des localités des provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala reprises entre septembre 2014 et mars 2015 par les peshmergas à l’EI.

Si des responsables du Gouvernement régional du Kurdistan justifient le déplacement de populations arabes en invoquant la sécurité, il semble pourtant que cette pratique ait pour but de punir ces personnes en raison de leurs sympathies supposées pour l’EI, et afin de consolider des gains de territoires dans des « zones contestées » que les autorités kurdes revendiquent de longue date. Cela s’inscrit dans une volonté de rectifier les abus du passé commis par le régime de Saddam Hussein, qui avait déplacé de force des kurdes, puis installé des arabes dans ces régions.

« Les forces du Gouvernement régional du Kurdistan ont le devoir de traduire en justice dans le cadre de procès équitables les individus soupçonnés d’avoir été complices des crimes de l’EI. Mais elles ne doivent pas punir des populations entières pour des crimes perpétrés par certains de leurs membres, ou sur la base de soupçons vagues, discriminatoires et sans fondement selon lesquels elles soutiennent l’EI », a déclaré Donatella Rovera.


L’imagerie satellite confirme les informations faisant état de destructions de masse


Des milliers de résidents de villages arabes proches de Jalawla, dans l’est du gouvernorat de Diyala, ont fui après que des combattants de l’EI ont attaqué la zone en juin 2014. Plus d’un an après que la zone a été reprise par les peshmergas, les résidents ne peuvent pas rentrer chez eux et les villages ont été en grande partie détruits.

Maher Nubul, père de 11 enfants ayant quitté son village, Tabaj Hamid, en août 2014, a déclaré que le village tout entier a été « aplati » après avoir été repris par les peshmergas quatre mois plus tard.


« Tout ce que je sais, c’est que quand les peshmergas ont repris le village, les maisons étaient encore là. Nous ne pouvions pas rentrer chez nous mais nous arrivions à les voir de loin. Et plus tard ils ont détruit le village au bulldozer, je ne sais pas pourquoi. Il ne reste rien. Ils ont tout détruit sans raison », a-t-il dit.


Des chercheurs d’Amnesty International s’étant rendus dans cette zone en novembre 2015 ont découvert que le village de Tabaj Hamid avait été rasé. Les images satellite obtenues par l’organisation montrent également que pas une seule structure n’a été épargnée.


À Jumeili, les chercheurs ont découvert qu’il ne restait de la majeure partie du village que des décombres. Ces constats ont été étayés par des images satellite qui montrent que 95 % des murs et des structures basses ont été détruits. Sur les structures encore debout, la plupart des toits et des fenêtres ont été endommagés ou détruits.



Dans les deux villages, l’imagerie satellite révèle par ailleurs ce qui ressemble à des traces laissées par des bulldozers, près de piles de gravats et de débris où s’élevaient auparavant des immeubles.


Les images satellite ont également fourni des informations tendant à prouver la destruction de deux villages situés non loin, Bahiza et Tubaykh. Amnesty International a par ailleurs relevé des éléments attestant la destruction délibérée de logements et de biens dans des villages arabes se trouvant sous le contrôle des peshmergas dans le gouvernorat de Ninive (nord-ouest de l’Irak).

« Après que nos logements ont été réduits en cendres, nous étions prêts à nous retrousser les manches et à les réparer, mais les peshmergas ne nous ont pas autorisés à rentrer chez nous, puis les milices yézidies sont revenues et ont tout passé au bulldozer, même nos vergers ; il n’y a rien à sauver », a déclaré Ayub Salah, résident de Sibaya, au nord-est du mont Sinjar.


À Sibaya et dans quatre villages arabes proches - Chiri, Sayir, Umm Khabari et Khazuqa – la plupart des maisons ont d’abord été incendiées en janvier 2015 par des membres des milices yézidies et des combattants de groupes armés kurdes syriens et turcs présents dans la région de Sinjar. Ils ont été détruits quand ces derniers sont revenus avec des bulldozers cinq mois plus tard.


Des représentants d’Amnesty International se sont rendus dans cette zone en novembre 2015 et ont trouvé les villages largement détruits. Lors d’une mission précédente, en avril 2015, de nombreuses maisons avaient été mises sens dessus dessous et incendiées, mais elles tenaient encore debout.

Les images satellite obtenues pour quatre de ces cinq villages les montrent également en grande partie détruits. À Sibaya par exemple, plus de 700 structures ont été endommagées ou détruites sur un total estimé à 897 structures.


À Barzanke, un village arabe proche, où quasiment chaque maison avait été rasée, des peshmergas ont essayé d’attribuer ces destructions aux combattants de l’EI, malgré l’absence d’éléments étayant ces affirmations et le fait que leurs propres collègues aient avoué qu’ils avaient détruit le village pour s’assurer que les résidents arabes n’y retrouveraient plus rien.



Photo : Dans un camp de réfugiés arabes, Maher Nabul, père de 11 enfants, a vu les peshmergas"aplatir" Tabaj Hamid, son village (enquête Amnesty International)


*Source : Les peshmergas rasent les villages arabes repris à l’EI en Irak

Vu sur:  http://www.france-irak-actualite.com/2016/01/nettoyage-ethnique-en-irak-les-peshmergas-rasent-les-villages-arabes-repris-a-l-ei.html
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 20 Jan - 22:13

Comment Omar Diaby a basculé ? 

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 8117329-12660266




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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeJeu 21 Jan - 2:38

Les USA ont largué 23.144 bombes en 2015 sur des pays à majorité musulmane

Les évaluations des Think Tanks en 2015 sont un récapitulatif brutal de la quantité de dégâts de toutes sortes et de destructions que les US ont infligées aux pays à majorité musulmane.

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Photo et légende : les frappes aériennes US ont détruit l’hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF) à KUNDUZ - AFGHANISTAN le 3 octobre 2015, tuant au moins 42 personnes.

[Micah Zenco, le sceptique résident du conseil des affaires étrangères a récemment fait l’inventaire du nombre de bombes que les US ont larguées et les résultats sont affolants comme on pouvait s’y attendre.

Zenco a calculé que depuis janvier 2015, les US ont largué environ 23.144 bombes sur L’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, le Yémen et la Somalie, tous pays à majorité musulmane.

L’inventaire établi par ce think tank habituellement favorable au département des affaires étrangères reprend en termes bruts la somme des dégâts infligés aux autres pays.

Que l’on estime ces bombardements justifiés ou non, il s’agit d’un récapitulatif brutal des dommages de toutes sortes que les US infligent au monde arabo-musulman :
BOMBES US LARGUÉES EN 2015 :

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Us_bombs_dropped_2015_300-5cccb

Et cela sans résultat. En dépit du fait que les US aient largué 947 bombes sur l’Afghanistan en 2015, une analyse récente d’une revue spécialisée en politique étrangère montre que les Talibans contrôlent aujourd’hui plus de territoire qu’à n’importe quel moment de l’année 2001. Les US ont entamé leur seizième année de guerre en Afghanistan en dépit des nombreuses promesses de retrait de l’administration Obama.

En octobre de l’année dernière, le président Obama a revu ses positions et décidé de maintenir des troupes étasuniennes sur place jusque fin 2017

Les quatre derniers présidents, y compris le dernier, ont bombardé l'Iraq puisque les frappes aériennes actuelles ont repris le 7 août 2014, la guerre contre l’ISIS étant définie comme une intervention limitée à caractère humanitaire.

Depuis lors, le secrétaire à la défense, Léon Panetta, a confirmé que ce serait une guerre de 30 ans et la Maison Blanche a vaguement rappelé qu’il s’agirait d’un travail de longue haleine à la fois en Iraq et en Syrie.

Zenko a agité un autre drapeau rouge en relevant l’absence totale de victimes civiles recensées parmi les effets collatéraux de ces 23.144 bombes.

De manière surprenante, on a également relevé que 6 victimes civiles parmi 25.000 morts au combat, morts survenues vraisemblablement au cours du dix septième mois de la campagne aérienne.

Dans le même communiqué, les officiels reconnaissent que le nombre de leurs ennemis au sol estimé à 20 à 31.000 par la CIA reste globalement inchangé.

Mercredi dernier, pourtant, Warren évoquait à nouveau le chiffre de 31.000 combattants. En conclusion, le résultat des bombardements anti-islamiques se résume à 30.000 - 25.000 = 30.000.

En résumé, avec plus de 20.000 bombes, le département de la défense n’aurait à déplorer que la mort de 6 civils. Cette déclaration semble largement admise par les médias qui ne se posent pas la question de savoir qui serait réellement exterminé par les frappes aériennes en Iraq et en Syrie.

En octobre, 30 civils sont morts aprèsle bombardement US de l’hôpital de Kunduz en Afghanistan.

L’enquête est toujours en cours mais il apparait déjà que nombre d’éléments de preuve ont été supprimés ou trafiqués.

Adam Johnson est éditeur associé à AlterNet. Suivez-le sur Twitter à @adamjohnsonnye (https://twitter.com/adamjohnsonnye).

Source : AlterNet

Traduit par Oscar GROSJEAN pour Investig’Action

http://www.michelcollon.info/Les-USA-ont-largue-23-144-bombes.html
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeVen 22 Jan - 0:14

L'âme révolutionnaire, les soldats de l'EI continuent d'opposer une résistance héroïque.
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeVen 22 Jan - 0:40

Les combattants kurdes accusent Amnesty International de mensonge

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 1021109193


Selon les combattants du Kurdistan irakien (Peshmergas), les assertions d'Amnesty International au sujet des violences perpétrées par les Kurdes en Irak sont complètement infondées.

L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a publié un rapport dans lequel elle accuse les Peshmergas et la Force de défense du peuple kurde d'avoir détruit et incendié des milliers de maisons arabes lors d'une offensive contre l'Etat islamique (Daech) en Irak du nord.

Dans une interview accordée à Sputnik, le porte-parole du ministère des Peshmergas, Helgurd Hikmet, a réfuté cette information.

"Les accusations émises par Amnesty International ne s'appuient sur aucune preuve tangible", a indiqué Helgurd Hikmet. Selon lui, la destruction des villages arabes est l'œuvre des terroristes de Daech "dont la tactique consiste à miner les maisons".


Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 1019458643
Les Kurdes peshmergas à l'offensive contre Daesh dans le nord de l'Irak

"Ces dernières ont également été détruites lors de frappes aériennes de la coalition dirigée par les Etats-Unis", a souligné le porte-parole du ministère.
D'après un autre responsable des Peshmergas interrogé par Sputnik, Djebbari Zaour, "celui qui a préparé le rapport n'a pas pris la peine de vérifier si les informations citées dans ce document étaient véridiques ou non".

"Le rapport contient des propos de certains terroristes de l'Etat islamique ou de ceux qui ont des affinités politiques ou intellectuelles avec eux. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les terroristes accusent les Peshmergas qui ont libéré d’immenses territoires occupés par Daech", a déclaré Djebbari Zaour.

Selon le responsable kurde, la plupart des maisons ont été détruites lors de combats menés dans cette région entre les Peshmergas et les djihadistes, ainsi que lors des frappes aériennes de la coalition contre les positions de Daech, qui aménage ses états-majors dans des maisons normalement occupées par des civils.


http://fr.sputniknews.com/international/20160121/1021109708/les-combattants-kurdes-accusent-amnesty-international-de-mensonge.html#ixzz3xvQPaEf1
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeVen 22 Jan - 0:54

Washington invoque la faim pour faire la promotion de la guerre en Syrie

Par Bill Van Auken pour Mondialisation.ca, le 21 janvier 2016

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 SYRIE-faim-400x200

Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont convoqué une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies jeudi dernier afin de faire pression pour une « action immédiate » pour assurer la livraison d’aide humanitaire à des zones assiégées en Syrie. Les préoccupations humanitaires prétendument sincères des trois puissances impérialistes en train de bombarder la Syrie interviennent au milieu d’une campagne de propagande concertée sur la famine supposée dans la ville de Madaya au sud-ouest de la Syrie.

Lancée par Al Jazeera, média contrôlé par la monarchie du Qatar, une source essentielle de finances et d’armes pour les milices liées à Al-Qaïda qui ont ravagé une grande partie de la Syrie, l’invocation de Madaya comme preuve de l’inhumanité supposée du gouvernement syrien de Bachar al-Assad a été reprise par la plupart des médias du monde entier. Le New York Times a publié un article en première page vendredi sur les conditions dans la ville, sur la base d’informations dont le journal dit qu’elles « ne pouvaient pas être confirmés de source indépendante ».

Il n’y a pas de raison de douter que les conditions soient désespérées à Madaya, tout comme elles le sont dans une grande partie de la Syrie après plus de quatre ans de guerre civile sectaire; guerre fomentée et approvisionnée par l’impérialisme américain et ses alliés régionaux, dont l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Jusqu’à 4,5 millions de Syriens se trouvent dans des zones qui ont été coupées du reste du pays par les lignes de bataille.

Si Madaya est le centre de l’attention internationale cependant, c’est parce que la ville est encerclée par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés de la milice libanaise Hezbollah. La ville se situe à un carrefour stratégique à proximité de la frontière libanaise et à moins de 40 kilomètres de la capitale, Damas.

Dans le tollé international entretenu sur les conditions à Madaya, y compris en se servant de photographies de personnes affamées prises ailleurs, peu d’attention est accordée au fait que la ville est en grande partie contrôlée par le Front al-Nusra, filiale syrienne d’Al-Qaïda, et par Ahrar al-Sham, une milice djihadiste salafiste du même genre.

Alors que les conditions de famine dans la ville sont régulièrement attribuées au siège du gouvernement, les habitants ont rapporté que les approvisionnements alimentaires étaient monopolisés par les groupes liés à Al-Qaïda qui les vendent à des prix exorbitants pour financer leurs opérations. Le 18 octobre, le Comité international de la Croix-Rouge a livré à Madaya un approvisionnement alimentaire de deux mois, le gouvernement n’ayant rien fait pour entraver l’accès humanitaire à la ville. Que beaucoup de personnes soient confrontées à la faim est en grande partie attribuable au pillage de l’aide par les «rebelles» soutenus par les Etats-Unis.

Si les puissances impérialistes et leurs complices des médias dirigent tous les regards vers Madaya, ils ignorent totalement les conditions tout aussi désespérées, sinon pires, dans les villes principalement chiites de Kefraya et al-Foua dans la province nord-ouest de Idlib. Celle-ci subissent les attaques des «rebelles» soutenus par les Etats-Unis depuis 2011 et sont soumise depuis mars de l’an dernier à un siège total. 1.700 habitants civils ont été tués dans ces villes dépourvues de fournitures et soumises à des attaques constantes.

L’indifférence des puissances impérialistes à la faim et la souffrance des populations assiégées par leurs forces par procuration démontre que l’invocation de la famine est juste une tentative de plus de faire la promotion d’une guerre de changement de régime en la présentant comme une sorte d’intervention humanitaire.

Le 16 janvier est le 25e anniversaire du lancement de la première guerre du Golfe contre l’Irak en 1991. Alors, comme aujourd’hui, de faux prétextes furent utilisés par le gouvernement américain, repris et amplifiés par les grands médias, pour justifier une guerre de rapine pour le contrôle du Moyen-Orient et de ses ressources pétrolières stratégiques. À cet égard, peu de choses ont changé au cours d’un quart de siècle de militarisme américain ininterrompu dans la région.

En 1991, il convient de le rappeler, on avait dit au public que des troupes irakiennes arrachaient des bébés koweïtiens de leurs couveuses, les laissant mourir pour expédier les appareils en Irak. Une infirmière bénévole en larmes fut présentée à Capitol Hill pour témoigner de cette atrocité, qui ressemblait à la propagande de la Première Guerre mondiale disant que des soldats allemands utilisaient des bébés belges pour s’entraîner à la baïonnette.

Ce ne fut que bien après l’invasion américaine que l’identité de « l’infirmière » fut révélée. Elle était la fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis et membre de la famille royale de l’émirat pétrolier; et l’histoire des couveuses était un canular de propagande du début jusqu’à la fin.

Dans les années qui suivirent, les États-Unis imposèrent des sanctions draconiennes à l’Irak qui ont conduit à une vraie famine et à des maladies hors de tout contrôle. Selon certaines estimations, ces sanctions ont conduit à la mort de pas moins de 500.000 enfants irakiens en raison du manque de nourriture, de médicaments et d’eau non contaminée dû au blocus impérialiste. Face à ce bilan meurtrier épouvantable, Madeleine Albright, alors ambassadrice américaine à l’ONU, et plus tard secrétaire d’Etat, a répondu dans une interview télévisée en 1996, «Nous pensons que le jeu en vaut la chandelle ».

C’est ce même gouvernement qui verse maintenant des larmes de crocodile sur l’utilisation alléguée de la faim comme arme par le gouvernement syrien.

Depuis, les États-Unis ont anéanti plus d’un million de personnes dans l’invasion et l’occupation de l’Irak, tué des dizaines de milliers d’autres dans la guerre des Etats-Unis et de l’OTAN pour renverser Mouammar Kadhafi en Libye et orchestré la guerre en Syrie qui a fait environ 260.000 morts et déplacé la moitié de la population du pays. Ces interventions ont provoqué l’effondrement de l’infrastructure sociale dans les trois pays.

L’irresponsabilité et la brutalité des tentatives militaristes de l’oligarchie américaine pour imposer son hégémonie au Moyen-Orient et à la planète, vont de pair avec son rôle destructeur aux États-Unis mêmes. Là, elle démolit l’infrastructure industrielle, détruit les emplois et le niveau de vie de la classe ouvrière et achemine l’essentiel de la richesse du pays vers une poignée de parasites financiers.

Ni l’escalade de la guerre de changement de régime en Syrie, ni d’ailleurs le renversement d’Assad ne sortira le capitalisme américain de sa crise insoluble. L’éruption sans fin du militarisme américain ne produira que plus de carnage et de destruction et intensifiera la crise aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger, rapprochant plus encore l’humanité d’une conflagration mondiale.

Bill Van Auken

Article paru en anglais, WSWS, le 16 janvier 2016
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeVen 22 Jan - 22:23

Il est probable que dans quelques décennies, on reparle du calife Ibrahim dans les livres d'histoire comme d'un authentique révolutionnaire, comme le Che Guevara!
Un calife qui aura défendu un véritable islam, un véritable universalisme radical comme Malcolm X et comme tant d'autres révolutionnaires. Un vrai membre de la Résistance  irakienne qui aura fait face à une monstrueuse agression néo-coloniale.

Citation :

Le chef du Pentagone présente son plan d’escalade de la guerre en Irak et en Syrie

Par Patrick Martin 
16 janvier 2016

Dans un discours aux soldats de la 101e Division aéroportée sur le point d’être déployée en Irak, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a fait un compte rendu des plus détaillés des plans du Pentagone pour intensifier la guerre contre l'Etat islamique (EI) au cours de l’année à venir.

Il a en particulier nommé les deux plus grandes zones urbaines contrôlées par l’EI, Mossoul dans le nord de l'Irak, troisième plus grande ville du pays, et Raqqa, la capitale de fait de l’EI, dans l'est de la Syrie, comme les principales cibles, pour la prochaine période, d’opérations coordonnées aériennes, terrestres et spéciales.

Les remarques de Carter mercredi s’appuyaient clairement sur l’argumentaire de la campagne anti-EI du gouvernement Obama présenté par le président dans son discours sur l’état de l’Union mardi. Carter a cité le discours d'Obama et dit aux soldats, « Comme l’a dit le président, nous devons, nous pouvons et nous allons infliger une défaite durable à l’EI ».

Il a révélé que 200 membres des forces d’opérations spéciales qu’il avait envoyés en Irak le mois dernier étaient maintenant sur le terrain et engagés dans des actions secrètes contre l’EI. Ceci n’inclut pas les 50 membres des opérations spéciales collaborant actuellement dans le nord-ouest de la Syrie avec des forces insurgées, en particulier le PYD kurde.

Cette « Force expéditionnaire de ciblage spécialisée » va « commencer la chasse aux combattants et aux chefs de l’EI, les tuer ou les capturer où qu’ils soient, eux et d’autres cibles clés ». La différence ici avec du combat réel est purement sémantique et vise à maintenir la prétention d'Obama à avoir mis fin à la guerre lancée en Irak par George W. Bush.

Quelque 500 soldats du quartier général de la 101e division aéroportée se joindront aux combats en Irak fin février. 1.300 soldats supplémentaires de l'équipe de combat de la 2e brigade vont se déployer en Irak à la fin du printemps pour former l'armée irakienne et les peshmergas kurdes.

Carter a décrit trois objectifs militaires pour la guerre américaine contre l'EI: «Un, détruire la tumeur-mère de l’EI en Irak et en Syrie en démolissant ses deux centres de pouvoir à Mossoul et Raqqa. Deux, combattre l’apparition de métastases de la tumeur EI dans le monde entier et trois, protéger la patrie ».

Il a passé la plupart de son temps à élaborer sur le premier objectif, disant aux soldats rassemblés, « Permettez-moi de vous montrer la direction que nous prenons cette année et là où vous irez ».

« La tumeur-mère de l’EI dispose de deux centres -- Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak. L’EI a utilisé son contrôle de ces villes et des territoires adjacents pour former une base de pouvoir dont il tire des ressources financières considérables, de la main-d'oeuvre et un rayonnement idéologique. Elles constituent le centre de gravité politique, économique et idéologique de l’EI ».

« Voilà pourquoi la carte de notre plan de campagne comporte de grandes flèches pointant vers Mossoul et Raqqa. Nous allons commencer par provoquer l'effondrement du contrôle de l’EI sur ces deux villes, puis lancer des opérations d'élimination à travers d'autres territoires détenus par l’EI en Irak et en Syrie ».

On considère largement Mossoul comme susceptible d’être le champ de bataille le plus sanglant, car les forces de l’EI ont eu 18 mois pour se retrancher dans cette ville de deux millions d’habitants. Elles l’ont capturée en juin 2014 après une offensive éclair qui a mis les troupes irakiennes en déroute. « Atteindre et reprendre Mossoul ne sera pas facile et ce ne sera pas rapide», a dit Carter. « Il y aura beaucoup d'engagements entre les deux ».

Carter a parlé de l’histoire de la 101e division aéroportée qui avait capturé Mossoul pendant l'invasion américaine de l'Irak en 2003, mais il a dit que la répétition d'une telle attaque serait contre-productive. « Je sais que la 101e a pris Mossoul autrefois et vous pourriez le refaire », a-t-il dit. « Nous pourrions déployer de nombreuses brigades sur le terrain et arriver en force, mais cela deviendrait probablement notre combat et seulement notre combat ». Un tel effort « américaniserait le conflit, permettant à l’EI d'appeler ceci une occupation étrangère », a-t-il averti.

Bien qu'il ne l’ait pas mentionné, une telle invasion terrestre à grande échelle par des troupes de combat américaines entraînerait des dizaines de milliers de morts et des pertes massives non seulement dans la population irakienne, qui serait la principale victime, mais encore chez les soldats américains. Un tel résultat enflammerait davantage le Moyen-Orient contre l'impérialisme américain et attiserait le sentiment anti-guerre aux Etats-Unis.

Plus problématique encore, a poursuivi Carter, seraient les efforts pour tenir des villes comme Mossoul et Raqqa si elles étaient vaincues par une force d'invasion plutôt que par des alliés locaux de Washington, tels que les forces kurdes et troupes gouvernementales irakiennes.

Le chef du Pentagone a catégoriquement rejeté tout retrait de Syrie et d'Irak ou une politique de non-intervention de la part de Washington. Une telle politique « abdiquerait le leadership fort et mondial défendu par les Etats-Unis ».

Au lieu de cela, a-t-il expliqué, « nous allons permettre à des forces locales motivées et une coalition internationale au plan de campagne clair, avec le leadership américain et toutes nos capacités impressionnantes de frappes aériennes, forces spéciales, outils informatiques, renseignement, équipement, mobilité et logistique; de formation, conseil et assistance de la part de ceux sur le terrain, dont vous, de réussir ».

Comme ce langage l’indique, l'impérialisme américain contrôlera la bataille tout en utilisant des forces locales qui soutiendront le gros des combats et des pertes.

Carter a informé les soldats qu'il attendait que le Congrès américain et les alliés étrangers fournissent assistance et ressources pour l'intensification du conflit en Syrie et en Irak. Il a exigé que le Congrès finance entièrement une demande budgétaire en attente pour la guerre en Syrie. Et il a annoncé qu'il se rendrait à Paris pour une réunion le 20 janvier avec les ministres de la Défense des six autres puissances impérialistes jouant un rôle secondaire dans la guerre au sol et dans l'air, la France, l’Australie, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé jeudi que des avions de combat français avaient bombardé une cible de communication de l’EI près de Mossoul. « Nous avons frappé sept fois depuis lundi, » a-t-il dit en parlant des bombardements français tant en Irak qu’en Syrie.

Un autre allié clé des États-Unis dans la guerre contre l’EI est la Jordanie, dont le roi Abdallah était en visite à Washington les trois premiers jours de cette semaine. Ses discussions les plus importantes eurent lieu au Pentagone lundi, où il a rencontré Carter pour discuter des combats dans le pays voisin.

Il est significatif qu’il ait indiqué que la guerre allait être menée à un « rythme accéléré ». L’EI peut être vaincu « assez rapidement », a-t-il dit dans une interview sur CNN. « Espérons que », a-t-il ajouté, « la partie militaire sera à court terme. Le moyen terme sera l’affaire du renseignement et de la sécurité. A long terme il s’agira de l’idéologie et de l’éducation ».

Depuis, des militants de l’EI ont organisé deux attaques terroristes dévastatrices contre des quartiers chiites en Irak lundi, tuant plus de 40 personnes. Des hommes armés ont attaqué une galerie commerciale dans l'est de Bagdad lundi soir, appuyés par plusieurs kamikazes. Dix-sept personnes sont mortes, en plus des assaillants. Quelques heures plus tard, près de 24 personnes ont été tuées dans deux attentats à la bombe à Muqdadiya, une ville au nord-est de Bagdad, dans la province de Diyala. Un engin explosif improvisé y a tué plusieurs personnes, et une voiture kamikaze chargée d’explosifs a été lancée dans la foule qui réagissait au premier attentat.

(article paru en anglais le 15 janvier 2015)

Source: http://www.wsws.org/fr/articles/2016/jan2016/pent-j16.shtml
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 24 Jan - 3:52

La menace d’une invasion turque intensifie le conflit syrien

Le gouvernement syrien s’est officiellement adressé aux Nations-Unies à propos d’incursions menées sur son territoire par des troupes turques. La protestation syrienne auprès de l’ONU est intervenue alors qu’on apprenait que des soldats turcs avaient traversé la frontière et pénétré dans la ville syrienne de Jarablus sur la rive ouest de l’Euphrate.

Une action militaire turque en Syrie risque d’intensifier le conflit dans ce pays et accroît la menace d’une confrontation entre la Turquie et la Russie. Les relations entre Ankara et Moscou sont restées tendues depuis la destruction en vol d’un avion militaire russe au-dessus du territoire syrien le 24 novembre.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Turquie-syrie

Jarablus est sous le contrôle de l’Etat islamique (EI), mais subit la pression croissante des forces des Unités populaires de protection kurdes syriennes (YPG) qui ont reçu le soutien de Washington dans sa prétendue guerre contre l’EI .

La Turquie, une alliée des États-Unis au sein de l’OTAN, est censée faire partie de la coalition anti-EI. Mais les preuves sont nombreuses que le gouvernement du président Recep Tayyip Erdo&;an a facilité le flux de combattants, d’armes et d’argent à cette milice islamiste et a tacitement sanctionné la contrebande vers la Turquie de pétrole produit par les installations contrôlées par l’EI en Syrie.

Le principal but de la Turquie en Syrie a été d’empêcher la consolidation d’une région autonome kurde à sa frontière sud. Le gouvernement d’Ankara a déclaré que toute tentative des YPG à passer sur la rive ouest de l’Euphrate et de relier les deux cantons kurdes de Kobane et Afrin serait une « ligne rouge » qui déclencherait une intervention militaire turque.

Des combattants de l’EI n’auraient opposé aucune résistance à l’incursion turque, ce qui montre la collaboration à peine dissimulée entre les islamistes et l’Etat turc.

L’agence de presse kurde syrienne ARA a déclaré que l’armée turque avait mené une attaque d’artillerie mardi contre le siège des YGP dans la ville frontière syrienne de Tel Abyad, blessant au moins deux combattants kurdes et détruisant trois véhicules blindés.

La ville, située au nord de de Raqqa, la capitale de fait de l’EI, avait été reprise par des unités YPG dans des combats avec la milice djihadiste salafiste en juin dernier.

Le bellicisme de la Turquie en Syrie est lié à sa campagne de répression sanglante contre la population kurde en Turquie même. Amnesty International a condamné mercredi le gouvernement turc pour avoir infligé une «punition collective» à sa population kurde par des «couvre-feu 24 heures sur 24 et d’autres mesures arbitraires qui ont privé les habitants d’accès aux soins de santé d’urgence, à la nourriture, à l’eau et à l’électricité pendant de longues périodes ».

Cette répression s’est constamment accrue depuis l’effondrement en juillet dernier d’un « processus de paix » de deux ans entre le gouvernement turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Plus de 300 civils ont été tués au cours de la campagne de répression turque, dont au moins 61 enfants. Rien qu’entre le 11 décembre 2015 et le 8 janvier 2016, 162 civils ont été tués.

Le Vice-président américain Joe Biden est arrivé à Istanbul jeudi soir pour des entretiens avec Erdo&;an et le premier ministre Ahmet Davuto&;lu, centrés vraisemblablement sur la relation tordue et multidimensionnelle entre la question kurde, la campagne contre l’EI et la guerre de changement de régime orchestrée par l’impérialisme occidental en Syrie.

Washington et Ankara cherchent tous deux à renverser le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad et sont hostiles aux intérêts russes dans la région. Il y a cependant entre eux des différences tactiques majeures.

Si les Etats-Unis ont exprimé leur appui à la répression d’Erdogan contre le PKK et la population kurde à l’intérieur de la Turquie, le Pentagone a envoyé des «conseillers» pour aider les combattants kurdes YPG du côté syrien de la frontière, s’en servant comme des troupes au sol pour prendre du territoire dans la campagne de bombardement américaine contre l’EI.

Erdo&;an a permis aux États-Unis d’utiliser la base aérienne turque d’Incirlik pour mener des frappes aériennes contre les positions de l’EI en Syrie, mais son armée a concentré ses propres frappes sur les forces kurdes, aussi en Irak où le gouvernement de Bagdad a dénoncé l’intervention turque comme une violation de la souveraineté du pays.

On s’attend à ce que Biden fasse pression sur la Turquie pour qu’elle ferme un tronçon de100 kilomètres non sécurisé sur sa frontière avec la Syrie, qui sert de voie d’approvisionnement principale à l’EI. Le gouvernement turc préfère cependant de loin que ce soit l’EI plutôt que les YGP kurdes qui contrôle cette zone frontalière.

Toute mesure visant à sécuriser la frontière sera inévitablement accompagnée d’une intervention turque afin de mettre fin à une avance kurde, soit par l’occupation militaire turque directe soit par le contrôle de la région par d’autres milices liées à Al-Qaïda comme le Front al-Nusra, Ahrar Al- Sham ou Jaish al-Islam, qui ont toutes bénéficié du soutien de la Turquie.

La montée des conflits menace de faire capoter les pourparlers prévus à Genève lundi prochain et dont le but ostensible est de parvenir à une fin négociée de la guerre civile de près de cinq ans qui a coûté la vie à environ un quart de million de Syriens et transformé des millions d’autres en réfugiés .

Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a accepté jeudi que les pourparlers pourraient être reportés pour « un jour ou deux ». A des journalistes lui demandant, au Forum économique mondial de Davos, s’il y aurait du retard, Kerry a répondu, « Quand vous dites retard, ce peut être un jour ou deux pour les invitations, mais il n’y aura pas de retard fondamental ».

Le « retard », cependant, concerne précisément la question de savoir quelles organisations seront invitées à assister aux pourparlers. Washington et Moscou ont convenu que ni l’EI ni le Front al-Nusra ne seraient inclus dans les pourparlers de paix. Toutefois, le gouvernement Obama insiste pour que des groupes djihadistes salafistes tels qu’Ahrar al-Sham et Jaish al-Islam, qui partagent les conceptions et les méthodes essentielles d’Al-Qaïda, devraient être inclus en tant que «rebelles modérés ». Le gouvernement russe a insisté pour qu’ils soient exclus comme «terroristes».

Moscou, à son tour, a demandé que les YPG kurdes syriens soit inclus dans les négociations, alors que la Turquie a elle, déclaré qu’elle les considérait tout aussi «terroristes» que l’EI.

Selon un article sur le site Web Foreign Policy , l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a indiqué au Conseil de sécurité des Nations unies que l’Arabie saoudite sabotait sa tentative d’amener un large éventail de groupes d’opposition syriens aux pourparlers de Genève.

Il a dit que le soi-disant Haut Comité des négociations (HNC), bricolé à Riyad par la monarchie saoudienne et dominé par les milices islamistes, avait rejeté la participation aux pourparlers de tous les autres groupes. Il a dit au Conseil de sécurité que le HNC et ses « parrains » insistaient sur « la primauté et l’exclusivité de leur rôle en tant que ‘LA’délégation de l’opposition. »

Ces «parrains» comprennent non seulement le régime saoudien, mais aussi le Qatar, la Turquie et les États-Unis mêmes. Dans un briefing mardi le porte-parole du département d’Etat John Kirby a dit: «Comme nous le disions après Riyad, l’opposition sera représentée à cette réunion par les délégués choisis dans le Haut Comité des négociation et seulement dans le Haut Comité des négociations ».

L’objectif de Washington reste d’obtenir, par un mélange de négociations et de soutien continu aux milices sectaires islamistes en Syrie ce qu’il a jusqu’ici été incapable d’accomplir: le renversement d’Assad et l’imposition d’un régime fantoche plus complaisant. En continuant à oeuvrer dans ce but, il a déclenché une série de conflits régionaux et internationaux acharnés qui menacent de dégénérer en une guerre beaucoup plus large avec des conséquences dévastatrices pour la région et le monde entier.

Bill Van Auken

Article paru en anglais, WSWS, le 22 janvier 2016
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeDim 24 Jan - 20:05

Syrie: Guerre, censure, et propagande.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Turquie-syrie-51x46La menace d’une invasion turque intensifie le conflit syrien
Le gouvernement syrien s’est officiellement adressé aux Nations-Unies à propos d’incursions menées sur son territoire par des troupes turques. La protestation syrienne auprès de l’ONU est intervenue alors qu’on apprenait que des soldats turcs avaient traversé la frontière et pénétré dans la ville syrienne de Jarablus sur la rive ouest de l’Euphrate.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 SYRIE-faim-51x46Washington invoque la faim pour faire la promotion de la guerre en Syrie
Lancée par Al Jazeera, média contrôlé par la monarchie du Qatar, une source essentielle de finances et d’armes pour les milices liées à Al-Qaïda qui ont ravagé une grande partie de la Syrie, l’invocation de Madaya comme preuve de l’inhumanité supposée du gouvernement syrien de Bachar al-Assad a été reprise par la plupart des médias du monde entier.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 M%C3%A9dias-mensonges-Syrie-51x46Madaya : une nouvelle manipulation médiatique
La guerre médiatique se poursuit en Syrie. Ici, un groupe d’une quarantaine de membres de l’Armée de l’islam (Jaysh al-Islam) accusent le président démocratiquement élu el-Assad et la Résistance libanaise d’affamer 40 000 Syriens à Madaya.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Bashar-al-Assad1-51x46Facebook bloque des pages de médias pro-Assad
Les pages Facebook des chaînes Al-Mayadeen, Addounia TV, Sama TV et Al-Ikhbariya ont été brièvement suspendues par le réseau social sans raisons claires.

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Homs_en_ruine_syria-crisis-51x46Les ‘‘Printemps’’ n’ont généré que le chaos, la mort, la haine, l’exil et la désolation dans plusieurs pays arabes

Ahmed Bensaada, universitaire algérien installé au Canada depuis plusieurs années, suit attentivement les mutations et bouleversements au Maghreb et au Moyen-Orient auxquels il a consacré plusieurs articles, colloques et conférences.

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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMar 26 Jan - 18:15

Révélations ultra choquantes d'un Général U S



DAESH 2016



Sources et références dans les commentaires ci-bas et à l'adresse Facebook suivante:
https://www.facebook.com/permalink.ph...


Dernière édition par akasha le Mar 2 Fév - 1:44, édité 1 fois (Raison : changement de lecteur vidéo)
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 27 Jan - 2:49

Répondre aux attentats en intensifiant la guerre « contre le terrorisme »?

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Canada-militaires-400x225

On assiste actuellement, au Québec et au Canada, à une intensification de la promotion de la participation canadienne à la guerre “contre le terrorisme”. Nous trouvons important de jeter un regard alternatif. Veuillez faire circuler cet article largement!

Solidairement, Martine Eloy

Suite au terrible attentat à Ouagadougou, qui a fait 30 morts, les médias ont unanimement fait écho aux propos de Madame Camille Carrier, mère de l’une des six victimes québécoises. Elle décriait en ces termes la promesse électorale de Justin Trudeau (non encore appliquée) de mettre fin à la participation canadienne aux bombardements aériens coordonnés par les États-Unis en Irak et en Syrie : « Heille, il y a six Québécois de touchés. Pis de savoir qu’il ne participe pas aux combats (…) Il veut envoyer des couvertes… qu’il aille donc les abattre, ces gens-là ». Des éditorialistes et autres commentateurs politiques ont renchéri en qualifiant de faible, d’idéaliste ou de dépassée toute position autre que celle de faire la guerre à « cet ennemi [qui] veut tuer des Occidentaux. Même lorsque nous ne sommes que de dévoués travailleurs humanitaires venus pour aider à construire des écoles et des puits » (Antoine Robitaille, Le Devoir, 20 janvier 2016).

Si on peut facilement comprendre la douleur, la révolte et la colère d’une mère ayant perdu sa fille aussi tragiquement, on ne peut s’empêcher de voir dans ses paroles et dans leurs échos médiatiques un dangereux appel à une riposte de l’Occident qui ferait totalement fi de ses responsabilités et de celles de ses proches alliés au Moyen-Orient dans la genèse de ce type de terrorisme, et de l’échec lamentable de la soi-disant « guerre contre le terrorisme ».

Des victimes par dizaines, voire par centaines de milliers


« Heille », serait-on tenté de répondre, à côté des quelques milliers de victimes occidentales d’attentats djihadistes depuis 2001, pourquoi ne pas voir aussi les CENTAINES de milliers de victimes – très majoritairement civiles – engendrées par les guerres d’occupation qu’ont menées les États-Unis et leurs alliés en Irak et en Afghanistan, par la guerre civile et ses commanditaires extérieurs en Syrie, par les bombardements occidentaux en Libye? Pourquoi ne pas essayer de saisir le portrait global qui s’en dégage et d’en comprendre les sources?

La douleur extrême ressentie par Madame Carrier et les proches des victimes occidentales a été ressentie par un nombre bien plus grand de personnes sur d’autres continents. Mais elles sont demeurées anonymes et sans visages pour nous. Des proches d’enfants et d’enseignant.e.s bombardés dans leurs écoles… Des proches de malades et de personnel soignant bombardés dans leurs hôpitaux ou leurs cliniques… Des proches de familles bombardées lors de cérémonies ou de réceptions de mariage… Des proches de milliers de jeunes gens torturés… etc.

« Bavures » et « dommages collatéraux » sont les termes aseptisés dont on enrobe ces drames-là pour l’opinion occidentale, à la fois pour les déshumaniser et pour occulter leur illégalité au regard du droit international. Mais leur impact là-bas, est toujours le même : à chacun de ces drames, de nouveaux djihadistes sont recrutés, motivés par la douleur, la révolte, la colère et prêts à « aller abattre ces gens-là ». Et « ces gens-là » faut-il le rappeler, ce sont d’abord des Musulmans chiites – de loin les plus nombreuses victimes du djihadisme d’inspiration wahhabite – ensuite des membres des minorités religieuses (chrétiennes et autres) de ces pays ravagés par la guerre et, seulement en bout de ligne, des victimes occidentales.

Un fléau en grande partie créé et alimenté par l’Occident et ses alliés


La responsabilité des États-Unis et de leurs alliés occidentaux de l’OTAN ne se limite pas à celle, indirecte, de créer de nouveaux djihadistes par les innombrables drames humains qu’entraînent leurs guerres dans des pays lointains. Et ceux qui critiquent le caractère malhabile et creux des déclarations récentes du Premier ministre Trudeau concernant la guerre en Syrie et en Irak sont dans la position de ceux qui ne voient qu’un arbre qui leur cache la forêt. Car depuis des années, la phrase creuse et mensongère suprême est justement celle de la « guerre contre le terrorisme ».

Bien loin de mener une guerre conséquente contre le terrorisme djihadiste, de nombreuses enquêtes ont révélé que les États-Unis ont, secrètement et constamment, instrumentalisé ce terrorisme pour l’avancement de leurs intérêts stratégiques, souvent en le finançant, en l’armant et en l’entraînant ou en laissant leurs alliés moyen-orientaux le faire. Évidemment, cette instrumentalisation s’est régulièrement retournée contre eux, mais ils n’y ont pas renoncé pour autant lorsqu’ils passaient à de nouveaux « théâtres d’opération ».

On n’a qu’à penser d’abord à l’appui étasunien à Oussama Ben Laden et à ses moudjahidines dans leur guerre contre l’URSS et le régime communiste local en Afghanistan dans les années 1980. Plus récemment, en Libye, par leurs bombardements mais aussi par les tractations de leurs forces spéciales et de leurs services de renseignement, ils ont non seulement entraîné la chute du régime de Mouammar Gaddafi mais favorisé l’armement et la montée en force des djihadistes dans ce pays, maintenant devenu totalement chaotique. De même, dans la poursuite de leur objectif de renverser le régime de Bachar el-Assad en Syrie, les États-Unis ont favorisé le transfert d’armes et de combattants de la Libye vers la Syrie et laissé leurs très proches alliés – en particulier l’Arabie saoudite et le Qatar – financer l’État islamique (EI), Jabhat al-Nusra et d’autres groupes djihadistes ou, dans le cas de la Turquie, laisser passer librement leurs combattants à travers leurs frontières ou même acheter et revendre le pétrole produit par l’EI. De façon plus générale, les États-Unis ont aussi maintenu une très étroite alliance stratégique avec l’Arabie saoudite, alors que ce pays dépense des milliards de dollars chaque année pour disséminer partout dans le monde le wahhâbisme, ce courant particulièrement rétrograde et sectaire de l’Islam sunnite dont se revendiquent les groupes djihadistes. Avec le résultat, comme l’écrit le journaliste britannique Patrick Cockburn dans son livre « The Rise of Islamic State », que l’on se retrouve maintenant face à « un mouvement cent fois plus gros et bien mieux organisé qu’Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden » (notre traduction).

Quoi faire ?


La seule véritable façon d’en finir avec les attentats dont sont victimes les Occidentaux dans leurs pays ou à l’étranger est d’abord et avant tout de mettre un terme aux politiques hégémoniques et guerrières de l’Occident qui sont menées sous le couvert fallacieux de la « guerre contre le terrorisme ». Dans le cas du Canada, il faudrait non seulement retirer les CF-18, mais aussi les forces spéciales canadiennes, et cesser toute participation à la guerre en Irak et en Syrie. Il faudrait également rompre nos contrats militaires avec l’Arabie saoudite et dénoncer le rôle particulièrement pernicieux que joue ce pays dans le monde et la protection que lui accordent les États-Unis. Voilà tout un programme à réaliser ! D’autant plus qu’en matière d’affaires étrangères et de guerre, probablement plus que dans tout autre domaine, c’est le 1 %, les puissants, qui déterminent les politiques et les 99 % de la population qui en gobent la propagande, en paient les coûts et en subissent les conséquences.

Suzanne Loiselle

Raymond Legault


Les auteurs sont des porte-paroles du Collectif Échec à la guerre, mais ils s’expriment ici à titre personnel.[1]

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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeSam 30 Jan - 14:27

L'avis d'un internaute pour qui:

- la coalition cherche l'épuisement des groupes de combattants locaux pour pouvoir ensuite y retourner en tant que puissances coloniales.
- l'EI est un véritable mouvement révolutionnaire islamique.
- les autres groupes comme AlNosra, l'Armée de l'Islam etc. ne poursuivent plus les intérêts des musulmans parce qu'ils sont infiltrés par d'anciens officiers opportunistes de l'armée loyaliste qui ont des intérêts divergents. Et parce que ces groupes sont financés par des "pays traîtres" (il pense à l'Arabie Saoudite, au Qatar ... ) et armés par une coalition de puissances néo-coloniales.





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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeLun 1 Fév - 22:03

La ville de Homs en ruine, résultats des bombardements par le régime syrien et l'aviation russe:



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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeLun 1 Fév - 22:06

Ville de Daraya dans le secteur de Damas, dévastée par les combats impliquant la Russie:


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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeLun 1 Fév - 22:10

Des gens se demandent encore pourquoi il y a tant de réfugiés.
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMar 2 Fév - 1:39

yous_f a écrit:
Des gens se demandent encore pourquoi il y a tant de réfugiés.

Bah que veux-tu, les médias ne montre pas assez cette réalité..Ils donnent une information biaisé, et les gens sont trop fainéants pour s'informer un peu de eux même. Et surtout ils s'en foutent. Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMar 2 Fév - 2:57

Qu'est-ce que l'État Islamique ?

Commentaire : Une description intéressante car détaillée des origines de l'Etat Islamique mais à replacer dans un cadre bien plus global pour comprendre les forces à l'œuvre : Prenons conscience - Épisode I : Daesh, État Islamique, ISIS, ce Frankenstein créé par l'Occident



http://fr.sott.net/article/27556-Qu-est-ce-que-l-Etat-Islamique
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMar 2 Fév - 12:03

Conseil de lecture.


Citation :

Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Ob_8cad3c_benraad


Par Gilles Munier /

S’il n’y avait qu’un livre à lire parmi la quinzaine publiée en France depuis l’émergence de l’Etat islamique, c’est « Irak, la revanche de l’histoire »* de Myriam Benraad qu’il faut acheter.

Chercheuse spécialiste du monde arabe, elle revisite l’histoire de l’Irak au 20ème siècle pour ceux qui ne la connaîtrait qu’à travers le prisme déformant des médias « embedded ». Pour la période qui nous concerne, elle remonte utilement aux origines des campagnes lancées avec succès par les idéologues néoconservateurs américains pour renverser Saddam Hussein. Epinglée : la théorie fumeuse, mais ravageuse, de David Wurmser pour qui confier les rênes de l’Irak aux chiites permettait de pacifier le pays, d’établir un régime pro-occidental à Bagdad, et… cerise sur le gâteau : d’abattre la République islamique d’Iran ! De quoi faire se tordre de rire le général Suleimani, chef des Forces Al-Quds, chargé de défendre les intérêts de la Révolution islamique iranienne en Irak et au Proche-Orient…

Myrian Benraad brosse ensuite le tableau des luttes intestines que se livrent les forces portées au pouvoir à Bagdad par la CIA et celui du chaos qui en a résulté. Mais, passons sur ces rappels nécessaires et utiles… Ce qui fait l’intérêt de son livre sont les pages bien documentées qu’elle consacre à la résistance irakienne et à la montée en puissance de l’islam en Irak depuis la Campagne pour la foi lancée par le parti Baas en 1993.

Comme la chercheuse ne réduit pas le salafisme à une entreprise terroriste, on comprend mieux l’avènement d’un Etat islamique à cheval sur les « frontières Sykes-Picot », la résurgence du Califat et le soutien que lui accorde une part non négligeable des sunnites en Irak et au-delà.

Jusqu’à quand sera-t-il interdit aux proche orientaux de s’administrer comme ils le souhaitent et de vivre en paix dans des frontières dessinées ailleurs que dans les pays occidentaux ?

Pour être crédibles les personnalités qui condamnent les crimes de l’Etat islamique et approuvent les bombardements actuels, devraient s’activer pour que les donneurs d’ordres de la guerre du Golfe et les affameurs de l’embargo soient trainés devant la Cour pénale internationale. Mais ça, c’est une autre histoire.


Myriam Benraad est chercheuse affiliée au CERI (Centre d'études et de recherches internationales - Sciences Po), et à l’IREMAM (Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman).

*Editions Vendémiaire, Paris, 2015 – 22 euros.


Source:  http://www.france-irak-actualite.com/2015/04/l-etat-islamique-revanche-de-l-histoire.html

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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMar 2 Fév - 18:52

akasha a écrit:
yous_f a écrit:
Des gens se demandent encore pourquoi il y a tant de réfugiés.

Bah que veux-tu, les médias ne montre pas assez cette réalité..Ils donnent une information biaisé, et les gens sont trop fainéants pour s'informer un peu de eux même. Et surtout ils s'en foutent.  Rolling Eyes

Oui mais en même temps il faut relativiser avec les réfugiés venant des zones de combats, ils y en a pas autant qu'on essayent de nous le faire croire Une bonne moitiés sont des profiteurs et bien souvent des hommes seules et en bonne santé

L’UE avoue : 60% des immigrants ne sont pas des réfugiés : L’UE admet que la représentation publique voulant que la plupart des migrants qui arrivent en Europe soient des réfugiés était fausse : un rapport de Frontex montre que 60% des immigrants n’ont pas droit à l’asile. Mais une fois qu’ils sont dans l’Union européenne, un refoulement est à peine possible. Angela Merkel continue à refuser une fermeture des frontières et des contrôles appropriés des passeports. (...) lire la suite http://lesakerfrancophone.fr/lue-avoue-60-des-immigrants-ne-sont-pas-des-refugies

En Allemagne, seuls 33% des réfugiés sont des femmes Une infographie du journal allemand Der Welt montre que plus de 70% des réfugiés accueillis par l'Allemagne sont des hommes. Ce chiffre, inhabituel en tant de guerre, pousse la presse britannique à se demander si des terroristes se cachent parmi eux. (...) lire la suite https://francais.rt.com/international/6580-migrants-70-hommes-allemagne
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Fév - 1:09

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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Fév - 2:05

Halala Yousef tu n'as rien compris, il lève le doigt pour demander la parole ! lol!

Mode humour je précise, ça ne fait pas mal de temps à autre.

Passez tous une belle journée. flower
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MessageSujet: Re: Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?"   Irak et Syrie: l'EI, arnaque ou véritable mouvement révolutionnaire?" - Page 22 Icon_minitimeMer 3 Fév - 21:09

Citation :
Dans le piège de l’État Islamique, par William R. Polk

Source : Consortiumnews.com, le 17/11/2015

Reportage spécial : l’État Islamique a entamé la “phase 2″ de son plan. Après avoir établi un rudimentaire “califat” en Syrie et Irak (phase 1), il cherche maintenant à provoquer une réaction “fatale” de l’Occident, un piège dans lequel les politiciens “durs” sont en train de tomber, selon l’historien William R. Polk.

Par William R. Polk

A la suite de l’attaque terroriste de Paris, on a réagi comme “le stratège de l’État Islamique” – en supposant qu’une telle personne existe – l’attendait et le souhaitait : un bombardement massif de représailles.

Un stratège sait qu’une telle action militaire occidentale contient sa propre défaite, comme l’ont prouvé les opérations d’Afghanistan, d’Irak, de Libye et ailleurs. Ces réactions prévisibles et exagérées ont non seulement échoué à arrêter les insurgés, mais les ont même aidés à recruter de nouveaux soutiens en blessant des spectateurs non engagés. L’État Islamique a appris la leçon ; pas nos leaders apparemment.
  
Le président Barack Obama réunit son équipe de sécurité nationale pour discuter de la situation en Syrie, dans la salle de crise de la Maison-Blanche, le 30 août 2013. De gauche à droite autour de la table : la Conseillère à la sécurité nationale Susan E. Rice, le procureur général Eric Holder, le Secrétaire d’État John Kerry, et le vice-président Joe Biden. (Photo officielle de la Maison-Blanche par Pete Souza)

La colère et la vengeance sont émotionnellement satisfaisantes mais elles ne sont pas productives. Le problème que nous rencontrons n’est pas juste de répliquer contre l’État Islamique, ce qui est simple, mais de rétablir une sécurité mondiale à moindre coût. Les premières étapes pour cela sont de comprendre d’où viennent ces extrémistes, pourquoi certains les soutiennent, et ce qu’ils veulent. Alors seulement nous saurons lutter contre eux.

Mais lorsque je lis la presse, que j’écoute les déclarations des chefs d’États et que je regarde décoller les chasseurs bombardiers, je ne vois pas le signe que nos chefs aient trouvé une voie vers la sécurité. Je n’ai pas la satisfaction de trouver, dans ce qui m’est donné à lire ou à entendre, les premières étapes d’une analyse prudente et élaborée. Je propose donc ici, tirant parti de nombreuses années d’observation, quelques réflexions sur le terrorisme et les politiques de contre-insurrection, en me focalisant sur l’ÉI (connu également sous le nom de ISIS, ISIL, Daech ou État Islamique).
Mes commentaires sont de cinq ordres : (1) analyse de nos forces et de celles de nos adversaires ; (2) notre stratégie et la leur ; (3) ce qui motive leurs actions ; (4) le résultat de nos actions ; et (5) les choix qui s’offrent à nous. Je commencerai par nos forces et nos faiblesses puis les leurs :
– Les États-Unis, la puissance occidentale majeure et la Russie ont à leur disposition de vastes services de renseignement qui collectent des informations à travers de nombreux biais (écoutes téléphoniques, interceptions radio, décryptage, images aériennes et satellites et d’autres moyens, parfois plus ésotériques, de filature, d’observation et d’identification des personnes).

De plus, nos services de sécurité continuent d’employer les moyens traditionnels de l’action secrète et ont un budget quasi illimité pour acheter de l’information, pour encourager la désertion ou pour “louer” des loyautés temporaires. De plus, la majorité des personnes au sein de la communauté d’où émanent les attaques souhaiteraient que celles-ci s’arrêtent. Ainsi, notre plus grand avantage réside dans le fait que la vaste majorité des membres de toutes les sociétés concernées ne désirent pas voir leurs vies perturbées. Ils veulent tout simplement vivre en paix.

Choisir son camp

– Les populations locales dans les zones tenues par les rebelles sont sans doute neutres. Mais elles sont prises entre deux feux : l’ÉI et nous. Ce que nous faisons et ce que nous ne faisons pas les fera pencher en faveur d’un camp ou d’un autre. Les “stratèges de l’ÉI” ont compris cela et cherchent à nous pousser à faire du mal ou à effrayer les populations. Dès que possible, beaucoup fuiront le proche danger là où elles le pourront (des centaines de milliers de personnes l’ont fait).

Mais l’arme de prédilection de la guerre contre-insurrectionnelle – le bombardement aérien – fait qu’il y a peu de différence entre “la proximité” et “le lointain”. Les tirs ciblés tuent peut-être les chefs (et les personnes à proximité), mais les bombardements aériens sont plus massifs et moins ciblés. Le “stratège de l’ÉI” sait que plus nos attaques seront massives, plus il y aura de soutiens pour rallier la bannière de l’ÉI.

– Le grand avantage dont jouit l’ÉI c’est la grande asymétrie dans la nature des cibles que chaque protagoniste offre à l’autre : les États modernes et industriels comme les nôtres sont des structures très élaborées et nécessairement complexes, alors que l’organisation de l’ÉI est forcément mobile, peu coûteuse et dispersée. Nous avons perçu ce contraste clairement, avant l’avènement de l’ÉI ; lors des attaques d’al-Qaïda du 11 septembre 2001. Les attaques ont coûté la vie à seulement quelques dizaines de terroristes et ont coûté sans doute moins de 100 000 dollars, mais ont tué plusieurs milliers de victimes et le coût pour l’économie américaine dépasse les 100 milliards de dollars (en comptant les longues guerres qui en ont résulté en Afghanistan et en Irak).

De plus, il faut y ajouter les coûts psychologiques, légaux et politiques. al-Qaïda n’avait pas grand-chose à perdre en termes de légalité ou de moralité, mais ils ont poussé les États-Unis à des actes qui ont affaibli leurs valeurs traditionnelles et créé la défiance de leurs propres citoyens. Pour al-Qaïda, ce fut une victoire acquise à moindre coût.
– La plus grande faiblesse de l’ÉI c’est que la vaste majorité des musulmans veut, comme tout individu, pouvoir “vaquer à ses occupations”, se réunir et consommer, travailler et se divertir, rivaliser et procréer. Ce ne sont pas des fanatiques et ils ne veulent pas finir martyrs ou héros.

En vérité, le “stratège de l’ÉI” n’a pas une très haute opinion de ces gens ordinaires. Dans un document qui décrit la stratégie de l’ÉI – Idarah at-Tawhish (la gestion de la sauvagerie) – le ou les stratèges écrivent :
“Notez que … nous disons que les masses posent des difficultés… nous savons que nous ne pouvons généralement pas leur faire confiance, étant donné la façon dont les impérialistes étrangers et les traîtres locaux les ont formés, et nous comprenons qu’il n’y aura pas d’amélioration pour la population avant la victoire finale. En conséquence notre stratégie est de gagner leur sympathie, ou au moins de les neutraliser.”

Comment le “stratège de l’ÉI” compte-t-il faire cela ? La réponse réside dans un programme socio-politique qui vise à “unir le cœur du peuple” en donnant de l’argent, de la nourriture ou des services médicaux et en fournissant un système judiciaire efficace pour remplacer celui – corrompu – de ses rivaux locaux. Ce programme a enregistré quelques succès, mais il est fragilisé et mis en danger par la violence de l’ÉI et la terreur qu’il suscite.

(On peut considérer que Sayyid Qutb, un théoricien islamiste exécuté en Égypte en 1966, est le philosophe à l’origine de l’Islam fondamentaliste. Ce que j’appelle “le stratège” est peut-être – ou a été – Abu Bakr Naji, il s’agit éventuellement d’un nom de guerre ou même d’un pseudonyme de comité. Pour plus de détails, voir “Comprendre l’Islam fondamentaliste” sur Consortiumnews.com)

Des guerres mal gérées

– Les stratégies euro-américaines et russes contre les guérillas et les terroristes se sont toutes appuyées avant tout sur l’action militaire. Ce fut évident lors de notre campagne en Afghanistan. Les Russes répètent aujourd’hui en Syrie à peu près la stratégie qui fut la leur en Afghanistan, tout comme nous avons nous-même répété notre stratégie du Vietnam lors de notre engagement en Afghanistan. Les É-U, nos alliés et la Russie sont maintenant apparemment embarqués dans la même stratégie générale en Syrie et en Irak.

Les stratégies prétendument plus sophistiquées (comme la formation, les campagnes anticorruption, les programmes “de sécurité”, la création d’emplois, diverses formes de corruption et autres activités économiques) reçoivent assez peu d’attention. La partie la moins discutée est la dimension politique de l’insurrection.

Pourtant, tout du moins selon moi, la réalité de l’insurrection est exactement l’inverse des priorités sur lesquelles nous misons notre argent et mettons nos efforts. Dans mon calcul, lors d’une insurrection, la politique compte sans doute pour 80% du problème, l’administration pour 15% et la composante militaire et paramilitaire ne compte que pour 5%. Un bref regard sur les sommes engagées démontre que nos attributions de fonds, notre action politique, nos compétences administratives et notre puissance militaire se font dans l’ordre exactement inverse.

– Trois raisons expliquent pourquoi cet ordre d’attribution, même s’il a démontré son inefficacité, est toujours employé : la première est l’incapacité des “experts” de la contre-insurrection à comprendre la nature politique de celle-ci ; la seconde est que l’attitude martiale, les roulements de tambours et l’appel à l’action militaire permettent aux dirigeants politiques de se faire remarquer ; et la troisième, c’est que les fabricants d’armes et les travailleurs qui les fabriquent veulent gagner de l’argent.

Sur ce dernier point, le président Dwight Eisenhower avait raison, c’est le monde à l’envers : le complexe militaro-industriel (auquel il faut adjoindre le Congrès corrompu par les lobbies) dirige la vie politique américaine.

Nous n’avons pas besoin de deviner quelle est la stratégie de l’ÉI. Ses chefs nous l’ont dit. La gestion de la sauvagerie (utilisant le terme arabe de tawhish, qui évoque la répugnance, et s’applique à un lieu désolé, hanté de bêtes sauvages, dans lequel il n’y a aucune humanité ni douceur, mais seulement la sauvagerie, la terreur et la cruauté) détaille la campagne à long terme de destruction du pouvoir des États et des sociétés que Daech appelle “les Croisés” – c’est-à-dire les puissances occidentales, que l’ÉI dénonce comme impérialistes – et d’élimination des traîtres qui les soutiennent au sein des sociétés musulmanes.

Les Trois Étapes

– La campagne de l’État Islamique se répartit en trois étapes :
La première étape est de harceler l’ennemi afin de créer un chaos par lequel le pouvoir des forces étrangères et leurs mandataires locaux sont distraits et affaiblis, tandis que les terroristes musulmans et les guérilleros apprennent à se servir de leur pouvoir de manière efficace.

La deuxième étape est “la propagation de la sauvagerie”, qui commence localement par des attaques à faible échelle pour ensuite se métastaser. Des individus et des groupes locaux reprennent la cause, et agissent d’eux-mêmes ou en coordination limitée. Ceux qui mettent à exécution les programmes de l’ÉI le font parce qu’ils en ont adopté les idées, et non parce qu’ils sont dirigés par une autorité centrale.

Pendant que sa campagne se déploie, les ennemis de l’ÉI, en particulier les États-Unis, chercheront à répliquer, mais ils n’y parviendront pas. “L’Amérique ne trouvera pas d’État sur lequel se venger, parce que les seuls États qui restent sont ses clients,” d’après le plan. “Elle n’aura d’autre choix que d’occuper le terrain et d’installer des bases militaires dans la région… ceci la fera entrer en guerre contre les populations locales. Il est évident qu’à ce moment-là cela accélère les mouvements qui favorisent l’expansion djihadiste et crée des vocations chez de nombreux jeunes qui observent les évènements et cherchent un moyen de résistance.

“Ainsi,” poursuit le “stratège de l’ÉI”, la tactique correcte est de “diversifier et d’élargir les frappes de harcèlement partout dans le monde musulman, et même à l’extérieur si c’est possible, afin de disperser les efforts de l’alliance ennemie et ainsi les vider, autant que possible, de leur énergie, de leur volonté et de leurs fonds.”

“Par exemple : si une destination touristique indonésienne prisée par les Croisés est frappée, alors toutes les destinations touristiques dans tous les États du monde devront être protégées par l’emploi de forces additionnelles, ce qui causera une forte augmentation de la dépense.”

Ainsi, dans le cadre de ce plan, l’ÉI a déclaré récemment que ses membres avaient abattu un avion de ligne russe au-dessus du Sinaï, alors qu’il revenait de la station balnéaire égyptienne de Sharm-el-Sheikh au bord de la mer Rouge.

Le plan poursuit : “Si une banque usuraire des Croisés est frappée en Turquie, alors toutes les banques appartenant aux Croisés devront être sécurisées dans tous les pays, drainant ainsi les ressources (c’est à dire le coût de la sécurité).”
“Si des intérêts pétroliers sont frappés près du port d’Aden, d’importantes mesures de sécurité devront être mises en place par l’ensemble des compagnies pétrolières, sur leurs tankers, le long de leurs pipe-lines afin de les protéger, augmentant ainsi les coûts. Si deux des auteurs apostats sont tués dans une opération simultanée dans deux pays différents, ils devront assurer la sécurité de centaines d’écrivains dans les autres pays musulmans.

“Ainsi, il y a diversification et élargissement du cercle des cibles et des attaques, accomplies par de petits groupes séparés. De plus, frapper répétitivement le même type de cibles deux ou trois fois leur montrera clairement que ce type de cibles est vulnérable.”

L’attaque de Paris ne fut pas, comme l’a annoncé le New York Times le 16 novembre, un changement de tactique de l’ÉI ; c’était au contraire un évènement qui s’intégrait parfaitement à sa stratégie à long terme.

“Société combattante”

La troisième étape est constituée de “la gestion de la sauvagerie” afin de créer une “société combattante”. Pour minimiser l’effet de la puissance aérienne de ses ennemis, l’ÉI s’est transformé en État nomade, pratiquement sans frontières. Mais à l’intérieur des zones qu’il contrôle, il a mis en place un programme socio-politique afin “d’unifier le cœur du peuple en fournissant moyens financiers, nourriture et services médicaux et en mettant en place un système judiciaire fondé sur la charia. Sur cette base, il devient possible de créer un État rudimentaire.”

Le “stratège de l’ÉI” a tiré les leçons de la défaite russe en Afghanistan. Comme les Afghans ne pouvaient pas vaincre les Russes dans une bataille rangée, ils ont cherché à provoquer les Russes afin de les obliger à étendre excessivement leurs forces, ce qui les engagea dans un conflit coûteux et sans issue. Ce conflit a acculé l’économie soviétique à la banqueroute, tandis que les méthodes cruelles employées par l’armée Rouge ont coûté à l’Union Soviétique le soutien à la fois de son propre peuple et celui des Afghans. L’Amérique et l’Europe, selon le “stratège de l’ÉI”, peuvent être attirées dans le même piège.

Dans ce combat, le “stratège de l’ÉI” considère la violence comme la stratégie-clé. Elle affaiblit l’ennemi et en même temps agit comme l’école – presque “l’hôpital” social – nécessaire pour transformer les sociétés corrompues actuelles en “véritables croyants” du monde islamique de demain. L’ÉI a pu s’inspirer de Franz Fanon, un psychiatre franco-carribeo-africain, dont le livre, “Les Damnés de la Terre”, a eu une large audience dans le tiers-monde.
Selon Fanon, la violence est “une force régénératrice. … Elle libère l’indigène de son complexe d’infériorité, de son désespoir et de son inaction ; elle le rend courageux et lui rend sa dignité.”

Le stratège de l’ÉI pense la violence dans ces termes, ainsi qu’en termes d’impact sur ses opposants, en écrivant : le djihad “n’est rien que la violence, la cruauté, le terrorisme, la terreur (inspirée aux autres) et le massacre.”

Il doit être conduit sans pitié : “Le djihad ne peut être poursuivi par la douceur. … La douceur est un facteur d’échec dans toute action djihadiste. … Que nous employions la douceur ou la dureté, nos ennemis ne nous épargnerons pas s’ils se saisissent de nous. Donc, il nous est nécessaire de leur donner de quoi réfléchir mille fois avant de s’attaquer à nous…”
“En conséquence, rien ne nous retient de faire couler leur sang ; au contraire, nous voyons que c’est l’une des plus importantes obligations, puisqu’ils ne se repentent pas, qu’ils ne prient pas et ne donnent pas les aumônes (comme l’Islam l’exige). Toutes les religions appartiennent à Dieu.”

Faire “payer l’ennemi” peut être fait partout : “si le régime apostat d’Égypte tente de capturer ou tuer un groupe de moudjahidines (combattants) … les moudjahidines d’Algérie et du Maroc peuvent frapper directement l’ambassade d’Égypte et revendiquer cette action, ou ils peuvent kidnapper un diplomate égyptien jusqu’à ce que le groupe de combattants soit libéré…”

“La politique de la violence exige également que, si les demandes ne sont pas exaucées, les otages doivent être liquidés de la façon la plus atroce, afin de terroriser au plus profond l’ennemi et ses soutiens.”

Comme nous le savons, liquider des captifs de façon atroce est une spécialité de l’ÉI. Mais, si nous regardons l’ensemble des guérillas, nous voyons que cela a été largement pratiqué.

Le petit livre de la guérilla

– La doctrine politico-militaire de l’ÉI que décrit le “stratège” peut être vue comme une version religieuse des guerres dont se réclamaient Mao Zedong et Ho-Chi Minh : une combinaison de terrorisme lorsque c’était la seule option, guérilla lorsque cela était possible quand les zones d’opération étaient sûres, et enfin – lorsque le conflit devenait “mature” – la création d’un État minimal mais belliqueux. Cet enchaînement des faits s’est souvent répété pendant les dix-neuvième et vingtième siècles, comme je l’ai rapporté dans mon livre “Violent Politics”. Cette stratégie est sale, brutale et coûteuse, mais elle a presque toujours réussi. L’ÉI l’a adoptée.

Comme nous le disent les chefs de l’ÉI, de leur point de vue il ne s’agit pas d’un combat “économique, social ou politique” entre des adversaires étatiques pour le contrôle d’un territoire, mais d’une “bataille des esprits,” sous-tendue par une proclamation déterminée de l’Islam. Nous n’avons rien vu de tel dans le monde depuis les grandes guerres de religion en Europe il y a quelque 400 ans.

Pourquoi les nations occidentales plongeraient-elles aujourd’hui dans un tel conflit ? Si nous ne répondons pas à cette question – ou si nous ne sommes pas à la hauteur de la réponse – nous risquons de passer quelques années très douloureuses.

– Le guide de l’ÉI, La Gestion de la Sauvagerie, commence par une analyse du monde dont les musulmans ont hérité des impérialistes et des colonisateurs. Non seulement les musulmans, mais tous les peuples du tiers-monde ont grandement souffert. Et leurs descendants continuent d’entretenir la mémoire de la “destruction de leur âme”. Selon l’ÉI, les grandes puissances et leurs alliés locaux “ont fait plus de victimes que tous les djihads de ce siècle.”

Est-ce seulement une exagération destinée à enflammer la haine de l’Occident ? Malheureusement, non. Que nous nous souvenions de ces évènements ou non, les descendants des victimes, eux, s’en souviennent.

Le souvenir des années qui ont suivi la traversée de l’Atlantique par Colomb devient de plus en plus amer. Alors que les Européens tout d’abord, puis les Américains et les Russes – le monde du “Nord” – ont gagné en puissance relative, ils ont plongé vers le “Sud”, détruisant les États locaux, défaisant les sociétés et supprimant les ordres religieux.

L’impérialisme, et l’humiliation et les massacres de masse qu’il a engendrés, bien que largement oubliés par les coupables, sont néanmoins bien présents dans la mémoire actuelle des victimes.

Les chiffres sont ahurissants : dans une région relativement petite d’Afrique, le Congo, où un habitant sur dix est musulman, on estime que les Belges ont tué deux fois plus d’indigènes que les nazis n’ont tué de Juifs et de Roms – 10 à 15 millions de personnes.

Presque aucune société de ce que j’appelle “le Sud” n’est épargnée par le souvenir d’évènements similaires, infligés par “le Nord”. Il suffit de considérer l’histoire militaire récente :
A Java, les Hollandais ont imposé un régime colonial aux indigènes et, lorsque ceux-ci ont tenté de recouvrer leur indépendance, environ 300 000 “rebelles” ont été tués entre 1835 et 1840 ; de même les “rebelles” de Sumatra ont été éliminés entre 1873 et 1914.

En Algérie, après un conflit de 15 ans commencé en 1830, les Français ont volé la terre des locaux, rasé des centaines de villages, massacré un nombre incalculable d’autochtones et imposé un régime d’apartheid aux survivants.

En Asie centrale, les Russes et les Chinois ont appauvri puis expulsé des populations auparavant prospères. Alors dans une âpre guerre dans le Caucase, les Russes, comme le raconte Tolstoï, ont éliminé des sociétés tout entières.

En Inde, après une tentative de révolte en 1857, les Britanniques ont détruit l’Empire moghol et ont tué des centaines de milliers d’Indiens. En Libye, les Italiens ont tué environ les deux tiers de la population de Cyrénaïque.

Anciens et nouveaux griefs

On pourrait considérer que tout cela appartient au passé et devrait être oublié. Peut-être, mais il y a d’autres massacres datant de la dernière décennie, et qui ne peuvent être excusés ainsi. Lors de la campagne américaine au Vietnam (un pays non-musulman), le napalm, les bombes à fragmentation et les mitrailleuses ont été suivis par la défoliation, les produits chimiques cancérigènes et un programme d’assassinats qui, au total, ont causé la mort de peut-être 2 millions de civils.

En Afghanistan, les chiffres sont inférieurs, parce que la population est moins nombreuse mais, en plus du demi-million de morts estimé, toute une génération d’Afghans a été “marquée” et n’atteindra jamais sa taille physique normale ou, peut-être, ne développera pas ses capacités intellectuelles. Les victimes dues au conflit russe en Afghanistan ne sont pas connues, mais ne peuvent être inférieures au demi-million. En Irak, on estime qu’à la suite de l’invasion par les É-U en 2003, environ un million d’Irakiens sont morts.

La mort n’est que l’une des conséquences de la guerre ; les survivants doivent faire face à la peur, la famine, l’humiliation et la misère. Alors que la structure même de la société est endommagée, la vie civile est souvent remplacée par la guerre des gangs, la torture, le kidnapping, le viol et la peur généralisée.

En étudiant ces évènements, les mots de Thomas Hobbes décrivant l’humanité avant la civilisation me sont revenus : “pauvre, méchante, brutale et petite.”

Collectivement, ces conséquences de l’impérialisme, du colonialisme et des incursions militaires dans “le Sud” du monde constituent un holocauste fondateur de l’action musulmane, autant que l’holocauste par les nazis a été fondateur pour l’action juive.

Les blessures ne se sont pas entièrement refermées dans bien des sociétés. Nous en voyons la conséquence dans la fragilité – et parfois même la destruction complète – des organisations civiques, dans la corruption des gouvernements ou dans la violence.

Comme l’écrit “le stratège de l’ÉI”, et comme je l’ai entendu de nombreux connaisseurs de l’Afrique et de l’Asie, nous, du “Nord”, pratiquons le deux poids deux mesures dans le domaine racial et religieux. Lorsqu’il arrive qu’”ils” tuent un Européen, nous réagissons bien sûr avec horreur. Mais quand “nous” tuons un Africain ou un Asiatique, ou même quand un grand nombre d’Africains ou d’Asiatiques sont tués par l’ÉI ou par un autre groupe de terroristes, nous le remarquons à peine.

Le 13 novembre, la veille de l’attaque de Paris, une attaque similaire a été perpétrée à Beyrouth, au Liban, dans laquelle 41 personnes ont été tuées et 200 blessées. Presque personne en Europe et en Amérique ne l’a relevée. Ce n’est pas seulement une question morale – bien que cela en soit une aussi – mais cela touche aussi à un aspect fondamental de la question du terrorisme.

Le souvenir de tels évènements explique en grande partie pourquoi de jeunes hommes et femmes, même ceux issus de sociétés sûres et prospères, rejoignent l’ÉI. Mettre de côté cet aspect, comme l’a remarqué récemment un journaliste connaisseur de l’Asie, nous empêchera de comprendre la nature de ce que nous affrontons et comment bâtir une sécurité mondiale.

Insurrections victorieuses

– Les résultats d’une insurrection sont décrits dans mon livre “Violent Politics”. J’y ai montré que dans les deux derniers siècles, dans des sociétés très diverses, en plusieurs endroits d’Afrique, d’Asie et d’Europe, les guérillas ont toujours accompli leurs objectifs malgré les mesures les plus draconiennes de contre-insurrection.

Prenons simplement un exemple, l’Afghanistan : les Russes, puis les Américains ont déployé des centaines de milliers de soldats, un grand nombre de mercenaires et de troupes locales et ont utilisé un niveau de force létale sans précédent au cours d’un demi-siècle de guerre.

Si le résultat n’est pas définitif à ce jour, il est toutefois clair que la guérilla n’a pas été vaincue. L’Afghanistan a été surnommé “le tombeau de l’impérialisme.” Son rôle dans la destruction de l’Union Soviétique a été correctement décrit. Ils n’en n’ont pas encore fini avec nous.

Considérons aussi les résultats dans les régions du monde où les hostilités ont relativement décru. Lorsque j’étais un jeune homme, dans les années 40 et 50, je pouvais aller pratiquement n’importe où en Afrique ou en Asie et être reçu cordialement, être nourri et protégé. Aujourd’hui, partout où j’irai, je serai en danger d’être abattu.

Quelles sont nos alternatives dans ce monde de plus en plus dangereux ? Soyons honnêtes et admettons qu’aucune n’est satisfaisante. La colère et la peur en rendent certaines difficiles voire impossibles à mettre en œuvre. Mais je vais toutes les mettre “sur la table” afin de les évaluer en termes de coûts et d’efficacité potentielle.

La première réponse, qui fut annoncée par les présidents François Hollande et Barack Obama quelques heures à peine après les attaques de Paris, est de s’engager dans une guerre totale. L’Armée de l’Air française a immédiatement procédé au bombardement de zones supposées abriter des camps d’entrainement de l’ÉI.

L’étape suivante, sans doute, et bien qu’aucun des deux chefs n’ait été précis sur ce point, inclura sans doute l’envoi de troupes au sol en Syrie et en Irak, en addition de la campagne de bombardement de ces deux pays maintenant rejoints par la Russie. Il s’agit d’une extension et d’une intensification de la politique déjà en œuvre, et, si l’on en juge par le résultat de l’expérience russe en Afghanistan et de la nôtre en Afghanistan et en Irak, les chances de détruire l’ÉI sont faibles. Ces chances diminueront encore si nous tentons un “changement de régime” en Syrie.

Une seconde option, qui je suppose est envisagée à Washington alors que j’écris ces lignes, est de voir Israël envahir la Syrie et l’Irak tout en utilisant sa puissance aérienne pour augmenter ou remplacer celles qui opèrent actuellement. Cette option serait douloureuse pour l’ÉI mais elle collerait parfaitement à sa stratégie à long terme.

De plus, elle démolirait le bloc anti-ÉI qui émerge actuellement, constitué de l’Iran, de la Russie et de la Syrie. Si Israël avançait cette idée, ce qui me semble probable, celle-ci serait rejetée et Israël recevrait en échange une large compensation.

Une troisième option consisterait pour les États-Unis à cesser leur politique anti-Assad et à rejoindre la Russie et l’Iran dans une campagne coordonnée contre l’ÉI. Bien que cette solution soit plus rationnelle que les deux premières, et qu’elle puisse initialement avoir du succès, je ne crois pas qu’à elle seule elle remplisse nos objectifs.

Les drones et les forces spéciales sont déjà utilisés et continueront à l’être, en appui de l’effort principal, quel qu’il soit, mais ils n’ont pas non plus été décisifs là où ils ont été utilisés. A vrai dire, en Afghanistan, ils ont même été contre-productifs.

Comme l’avait prévu “le stratège de l’ÉI”, ces attaques ne feront qu’augmenter l’hostilité des locaux à l’égard des étrangers, tandis que les combattants de l’ÉI, s’ils sont assez astucieux pour cela, disparaîtront simplement pour réapparaître un autre jour. Pire, en “décapitant” une guérilla dispersée, on ouvrira la voie à de nouveaux chefs, plus jeunes, plus agressifs.

Répression intérieure

Simultanément aux trois options précédemment citées, je tiens pour presque certain que les gouvernements des États-Unis et d’Europe vont renforcer leurs programmes de surveillance sur leur territoire. Contrôle des déplacements, expulsions (en particulier en France) de populations étrangères ou quasi-étrangères, raids dans les zones urbaines défavorisées, surveillance et autres activités de ce type vont augmenter.

Ces tactiques sont ce que l’ÉI espérait. Les dépenses de “sécurité” vont augmenter et des populations seront confrontées à des mesures “vexatoires”. Mais ces politiques n’assureront pas la sécurité. Lorsque des terroristes sont prêts, comme ceux de l’attaque de Paris, à se faire sauter ou à se faire tuer, il faut s’attendre à de nouvelles attaques, quelles que soient les mesures de sécurité.

Quelles sont alors les mesures non-policières et non-militaires ? Quelles options doit-on considérer ? Deux combinaisons d’économie et de psychologie apparaissent:

La première est l’amélioration des conditions de vie de la communauté nord-africaine en France. Les bidonvilles qui encerclent Paris sont un terrain de choix pour recruter des agents de l’ÉI. Une amélioration des niveaux de vie peut faire une différence, mais au vu de l’expérience passée en Amérique et même en France, le “renouveau urbain” n’est pas la panacée.

Même si elle l’était, cette politique serait difficile à mettre en œuvre par l’administration française. Elle serait fort coûteuse, alors que le gouvernement français se considère déjà comme surendetté, et que les sentiments antimusulmans en France étaient déjà vifs avant les attentats de Paris. Maintenant, l’opinion publique se détourne de la solution sociale et incline à la répression.

Comme dans d’autres pays européens, la combinaison de la peur du terrorisme et de l’afflux de réfugiés rendra difficile la mise en œuvre d’une politique décrite comme pro-musulmane.

Il existe une autre approche, peut-être encore plus improbable, et que l’ÉI redoute particulièrement à mon sens. Le “stratège de l’ÉI” nous a dit qu’une des ressources majeures du mouvement est la communauté, mais il a reconnu que, malgré les terribles souvenirs laissés par l’impérialisme, le public est resté relativement passif.

Cette attitude pourrait grandement évoluer sous le coup d’une invasion ou d’une intensification des bombardements aériens. L’ÉI en est convaincu, et que cela ferait basculer un grand nombre de civils, actuellement “neutres”, en soutien des djihadistes, voire en djihadistes eux-mêmes.

Clairement, ce serait à l’avantage des autres pays d’empêcher cela d’advenir.

On peut empêcher, peut-être dans une certaine mesure, la violence de l’ÉI, par des mesures de sécurité, mais je suggère qu’un programme multinational orienté vers des questions de protection sociale, psychologiquement satisfaisant, puisse rendre moins virulents les sentiments de haine dont se nourrit l’ÉI.

Par inadvertance, l’ÉI en a identifié pour nous les éléments cruciaux : combler les besoins des communautés, offrir des compensations aux transgressions récentes, et lancer des appels à un nouveau départ. Un tel programme n’aurait pas besoin d’être massif, et pourrait se limiter, par exemple, aux enfants en établissant des mesures de santé publique, en fournissant des améliorations en nourriture et vitamines.

Des organisations existantes (comme Médecins Sans Frontières, la Fondation Rostropovitch, la Croix Rouge et le Croissant Rouge) pourraient mener à bien ce projet, et, en vérité, elles en font déjà beaucoup. L’ajustement serait surtout psychologique – sur la volonté des nations de reconnaître leurs torts – comme nous l’avons vu dans le cas des “excuses” allemandes pour l’holocauste ou l’absence de remords des Japonais pour le sac de Nankin. Cela coûterait peu et ferait beaucoup, mais à l’heure actuelle cela paraît illusoire.

Ainsi donc, malheureusement, je crains que nous nous dirigions vers une nouvelle décennie de peur, de colère, de misère et de perte des libertés fondamentales.

(Pour plus d’informations sur ce sujet par William R. Polk, lire “Pourquoi beaucoup de musulmans haïssent l’Occident” et “Souvenir musulman de l’impérialisme Occidental” sur Consortiumnews.com)

Source : Consortiumnews.com, le 17/11/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source:  http://www.les-crises.fr/dans-le-piege-de-letat-islamique-par-william-r-polk/

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