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 Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?"

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orné
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MessageSujet: Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?"   Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?" Icon_minitimeDim 29 Jan - 10:07

Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?"

Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?" Ob_427083_sarkozy-cameron-libye

Daniele Ganser, exposé à Dresde le 1er novembre 2016

Les guerres illégales, c’est quoi ?
L’intervention de l’OTAN dans la prétendue « guerre contre le terrorisme » est-elle illégale ? Et que fait l’armée de la république allemande en Afghanistan et en Syrie ? Ce sont ces questions et d’autres encore que Daniele Ganser a exposées dans une conférence le 1er novembre 2016 sur le sujet des « Guerres illégales ». Dans son exposé qui a duré exactement 1h30, il nous a exposé ses analyses sur les interventions des dernières guerres illégales de l’OTAN. Au vu des exemples des guerres en Afghanistan, en Libye, en Irak et en Yougoslavie, il nous démontre clairement que ces guerres sont contre les droits de l’homme en vigueur.
Ganser explique son point de vue sur les véritables causes de ces guerres et sur ce qui est caché ou présenté faussement par les médias principaux.
La conférence à l’Université de Dresde intitulée « Causerie à Dresde » est organisée par les éditions « Livre du monde ».
Vous pouvez suivre ci-après l’exposé de Daniele Ganser dans son intégralité.



On a toujours dit que ce mouvement de paix est inutile ou bien qu’il est d’extrême droite ou que ce sont tous des idiots. Ne vous laissez pas tromper. Les associations de paix sont toujours très importantes.
Le respect de la vie est central pour nous tous ; moi-même j’ai des enfants ils ont 8 et 10 ans – et bien sûr quand je pense à leur avenir, si jamais ils vivent 80 ans, ils vivront jusqu’en 2090, n’est-ce pas ? Je ne m’intéresse pas à 1 an, à 2017 ou 2020 ou 2025 mais à tout le 21ème siècle. Et je pense que beaucoup d’entre vous pensent de la même manière, n’est-ce pas ? Les plus jeunes dans la salle en particulier doivent réfléchir sur le 21ème siècle, c’est leur siècle. Les plus âgés dans la salle réfléchissent beaucoup sur ce siècle parce que leurs enfants et leurs petits-enfants vivent dans ce siècle et c’est pour cela que je m’engage pour le principe que les peuples vivent en paix ensemble et puis vivent en se respectant les uns les autres. Pour l’instant il est très, très important que l’Allemagne et la Russie ne soient pas poussées dans une guerre l’une contre l’autre. Cela est très important pour l’instant. Et maintenant quand j’ai publié le livre il y a un mois, j’ai choisi le titre « Les guerres illégales » et les gens ont directement demandé : « Est ce qu’il existe aussi des guerres légales ? ». Beaucoup de journalistes ont posé cette question et j’ai répondu : « En fait il n’y a que deux formes de guerre légale. La plupart des guerres sont illégales sauf si on est attaqué alors on a le droit de se défendre. Alors c’est une guerre légale. Ou bien si le Comité de sécurité de l’ONU donne un mandat, alors c’est aussi une guerre légale. » Mais beaucoup de choses que vous avez vues ces dernières années, ces dernières dizaines d’années, sont des guerres illégales. Ce n’est pas vrai non plus que les gens ne comprennent pas cela. Le cas typique pour une guerre illégale, c’est en 2003 l’attaque lancée par George Bush et Tony Blair contre l’Irak. A cette époque-là les Américains et les Britanniques n’ont pas eu non plus de mandat du Comité de sécurité de l’ONU. Tout ce qu’ils ont raconté, c’étaient des mensonges. Et puis c’est pour ça que c’est ainsi : c’est une attaque de guerre illégale. Cela veut dire que George Bush et Tony Blair sont des criminels de guerre. Ils devraient être arrêtés et amenés devant la Cour Pénale Internationale de La Haye. C’est ce que j’ai aussi écrit dans mon livre mais pour les plus jeunes je veux aussi expliquer que ce n’est pas possible pour l’instant car les structures du pouvoir sont comme elles sont. Il est très difficile d’arrêter les plus puissants et de leur faire en quelque sorte un procès. Ce n’est pas possible pour l’instant. Mais si les citoyens y réfléchissent plus longtemps et en parlent plus longtemps, oui on doit avoir le courage d’aborder ces choses, et alors il y aura un jour l’opportunité qu’on ne puisse plus être impuni si on attaque un autre pays.

Je vais maintenant expliquer certains éléments de mon livre. Je tiens des conférences dans beaucoup de villes d’Allemagne, hier j’étais à Baitezen. Ça m’a beaucoup plu. Et là-bas j’ai avant tout parlé de la guerre en Syrie. La guerre en Syrie est un sujet très complexe et j’ai parlé très longtemps sur la Syrie. Ça a été enregistré, on le trouve aussi sur internet. Aujourd’hui je vais me focaliser sur quelque chose d’autre car il y a 13 chapitres dans le livre et je ne veux pas raconter partout la même chose. Aujourd’hui je vais plus parler de la guerre en Afghanistan. Car l’Afghanistan, la Syrie et la Serbie, ce sont 3 guerres auxquelles l’Allemagne a participé. Et pour cela en Allemagne il y a un grand besoin de savoir ce qui se passe : Pourquoi nous avons bombardé la Serbie ? Pourquoi nous avons des troupes en Afghanistan ? Pourquoi nous avons des avions dans l’espace aérien syrien ? Parce que vous devez savoir ceci : l’initiative de paix allemande a fait un bon travail de 1945 à 1995, dans le sens que l’Allemagne n’a pas fait de guerre pendant 50 ans. Pas une seule ! Et ce principe « Plus jamais la guerre ! » est vraiment ancré dans la culture allemande. Cela est très précieux et je ne peux que vous encourager à garder ce principe culturel.


Ce que nous les historiens, nous faisons, c’est d’analyser maintenant pour voir comment ça se fait qu’en 99, la première chute si on veut, l’Allemagne a bombardé la Serbie, puis qu’elle a attaqué l’Afghanistan en 2001, en association avec les Américains, et maintenant elle est pour ainsi dire aussi avec les attaquants en Syrie. Et comment se peut-il que c’est déjà arrivé 3 fois ? Et la réponse est la suivante : On ne demande pas l’avis du peuple. Oui, c’est ça, la vraie réponse. Parce qu’en règle générale, la population est contre. Je fais toujours un peu des recherches : Si vous étiez le Parlement, oui le Parlement fédéral et si on vous posait la question : Etes-vous contre le fait que des Tornado allemands entrent dans le ciel syrien et prennent part à la guerre ? Que tous ceux qui ne le veulent pas lèvent la main, simplement pour voir. Regardez autour de vous, cela vous devez… gardez la main en l’air et regardez autour de vous ! La population ne le veut pas, la majorité ne le veut pas. Et maintenant la 2ème question : Qui est-ce qui ne voudrait pas que des soldats soient envoyés en Afghanistan ? Oui, et qui n’aurait pas voulu que la Serbie soit bombardée ? Cela fait déjà quelque temps. Oui, et c’est ce que je vois dans tous les exposés. La population ne veut pas ces choses. Et malgré tout c’est ainsi. Nous avons des troupes allemandes à Kaboul. C’est simplement comme ça, et on leur raconte toujours que c’est une participation pour la paix. Les bombardements de la Serbie, c’est une participation pour la paix. Les Tornado envoyés en Syrie, c’est une participation pour la paix. Mais posez-vous la question suivante : Que ressentiriez-vous si l’armée de l’air syrienne survolait l’Allemagne ? Vous ne le voudriez pas. Que ressentiriez-vous si des Afghans armés sillonnaient les rues de Munich et de Dresde ? Vous ne le voudriez pas. Et que ressentiriez-vous si les Serbes bombardaient Cologne ? Ça, vous ne le voudriez pas. Et ça, c’est le principe de la souveraineté nationale qui est valable au niveau mondial. Aucun pays ne voudrait des troupes étrangères. Oui, c’est la même chose dans tous les pays. Nous avons 193 pays sur terre et il est très, très important que nous respections les frontières, comme nous respectons les frontières avec nos voisins. On ne va pas tout simplement chez le voisin, on enfonce sa porte, on se couche sur son canapé et on dit : « J’emporte ton téléviseur, c’est une action de paix. » Ça ne se fait pas, n’est-ce pas ? Ce n’est pas du savoir-vivre !?

Oui, la question que j’ai oubliée : Est-ce que vous me comprenez bien dans le micro, avec mon accent suisse, oui ? Ok. Je ne peux pas parler autrement.
Je voudrais aussi vous faire remarquer que nous avons le droit du peuple international et vous pouvez toujours vous orienter dessus si vous avez l’impression que vous ne voyez plus clair dans tout ça, qu’est-ce qui est en haut, qu’est-ce qui est en bas. Allez voir l’ONU, c’est l’organisation pour la paix dans le monde. L’ONU a une Charte, et dans cette Charte de l’ONU il est clairement stipulé :
« Les membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies. »
Bien sûr, c’est un langage juridique, c’est toujours un peu long, c’est un quatrain. Si vous le récapitulez, cela veut dire : Dans leurs relations internationales, tous les membres s’abstiennent de l’utilisation de la force. Cela veut dire que tous les pays s’abstiennent d’utiliser la force. Ceci est un droit du peuple en vigueur. C’est une loi valable depuis 1945, mais qui a toujours était bafouée. Et c’est cela, le véritable problème. C’est la raison pour laquelle nous avons le chaos, oui. C’est comme chez vous. Dans les rapports de voisinage vous avez aussi cette loi : vous n’enfoncez pas non plus la porte de votre voisin. Il n’aimerait pas ça. Et si on ne tient pas compte d’un bon voisinage, alors en fin de compte on n’a que du stress et des conflits et il en est de même en politique internationale. En fait c’est le conseil de sécurité de l’ONU à New York qui a la responsabilité de préserver la paix du monde. Dans le conseil de sécurité de l’ONU il y a 15 pays membres, mais ce sont seulement 5 pays qui sont permanents. Ce sont les USA, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne. Ce sont ces cinq qui devraient préserver la paix mondiale. Le problème, c’est que ces cinq sont aussi exportateurs d’armes. Et là on n’a pas besoin d’être brillant pour reconnaître une contradiction.

Par ailleurs nous avons au Conseil de sécurité une triple présence de l’OTAN : les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui sont des pays de l’OTAN. Cela veut dire que si un pays de l’OTAN mène une guerre, il ne sera pas condamné, parce que les Etats de l’OTAN peuvent toujours empêcher un jugement au Conseil de sécurité. Et ça, bien sûr, c’est embêtant. Et dans le monde les citoyens ressentent cela comme une injustice et ils n’ont pas tort : c’est injuste, non ?

Quand Saddam Hussein a attaqué le Koweït en 1990, (un exemple concret) il a été condamné par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les pays se sont réunis à New York et ils ont dit que c’était une violation de la charte de l’ONU. Il passe les frontières et attaque le Koweït, ça ne va pas du tout ! Alors ils l’ont jugé, et à raison. Saddam Hussein est un criminel de guerre.
Mais lorsque la France et le Royaume-Uni, en association avec Israël, ont attaqué l’Egypte en 1956 pendant la crise de Suez, le Conseil de sécurité voulait aussi condamner cela, mais alors les Français et les Anglais ont mis leur veto. C’est malheureusement ainsi. Ça veut dire qu’on peut se protéger avec son propre veto, lorsqu’on occupe un siège permanent au Conseil de sécurité. Et ça veut dire en fait (et on peut très bien voir cela dans mon livre « Guerres illégales »), que les pays de l’OTAN mènent toujours des guerres illégales, mais ne sont pas condamnés pour ça. Et en fait ce n’est pas correct. Ce qui est très important, bien sûr, c’est qu’on ne mélange pas l’OTAN et l’ONU. L’ONU est l’organisation mondiale pour la paix. L’OTAN est la plus grande alliance de défense. L’OTAN se nomme elle-même alliance de défense, mais lorsqu’on regarde les faits, on doit plutôt parler d’une alliance d’attaque. Il y a maintenant 28 pays dans l’OTAN, et dans l’ONU, comme je l’ai dit, il y a 193 pays. Donc, on peut dire qu’en gros, tous les pays du monde sont dans l’ONU. Mais dans l’OTAN vous avez bien sûr les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, la Norvège, la Pologne, la Turquie, la Grèce, l’Italie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, etc. Ce sont les 28 pays de l’OTAN. La Suisse ne fait pas partie de l’OTAN et l’Autriche non plus. Mais ces deux pays sont malheureusement dans le Partenariat Pour la Paix. C’est un peu comme l’école maternelle de l’OTAN. Et ce qui est intéressant, c’est que la plupart des Suisses ne savent même pas que nous sommes dans le Partenariat Pour la Paix, mais j’essaye justement aussi en Suisse de faire réfléchir les gens là-dessus, parce qu’il me semble que ce n’est pas un Partenariat Pour la Paix, c’est plutôt un Partenariat Pour la Guerre. Et je pense que nous devrions avoir un référendum en Suisse sur ce sujet dans les dix ans qui viennent et ensuite quitter le Partenariat Pour la Paix. C’est ma conviction.
A vrai dire je pense aussi que l’Allemagne devrait quitter l’OTAN, ce qui n’est pas si simple… ce qui ne sera malheureusement pas si simple. Vous comprenez cela, n’est-ce pas ? C’est une chose difficile, c’est un travail de longue haleine et on doit faire cela de manière très pacifique, oui. On me pose souvent la question : Comment est-ce que les Allemands doivent sortir de l’OTAN ? On a d’abord besoin d’une discussion parmi la population, oui. C’est toujours la première chose. Et ensuite on a besoin d’une discussion dans les partis. C’est la deuxième chose ; et ensuite on a besoin d’une discussion avec les partenaires de l’OTAN. C’est la troisième. On doit toujours procéder selon cet ordre et on doit y aller dans le calme et on ne doit pas aller trop vite.
L’OTAN a bien sûr des amis. Le président américain Nixon a dit une fois : « La seule organisation internationale qui ait jamais fonctionné, c’est l’OTAN, parce que c’est une alliance militaire et que nous en avons la direction ». Ce sont des paroles claires. Et c’est vraiment le cas, que ces 28 pays de l’OTAN n’ont pas tous le même pouvoir, mais que bien sûr ce sont les Américains qui dirigent l’OTAN. Il n’y a pas de doute là-dessus. Et comme les Américains dirigent l’OTAN, le centre du commandement de l’OTAN ne se trouve pas à Bruxelles, mais au Pentagone. Et c’est ça qu’il faut comprendre.

Evidemment, les Européens ont toujours l’impression que… oui, mais l’OTAN est dirigée par les Européens, non ? Et là je dis : « Non, parce que le Supreme Allied Commander Europe, c’est-à-dire le SACEUR, est toujours un général américain. Les Européens ont le droit de choisir le secrétaire général. C’est celui qui en quelque sorte s’occupe des relations publiques. C’est ok, mais on doit différencier ce détail. Qui choisit le général et qui choisit le secrétaire général ? Les Européens ont le droit de choisir le secrétaire général, en ce moment c’est Jens Stoltenberg. Et je ne peux que vous dire comment ça se passe en Suisse. Les Suisses pensent : Ah Stoltenberg, il vient d’où ? Mais il vient de Norvège. Ah mais la Norvège, c’est un joli pays. On y est allé en vacances. Des gens sympathiques, beaucoup de forêts. On y a fait du canoë, et même du camping. Alors ça doit être un type super. Donc l’OTAN est sûrement une organisation pacifiste.

J’exagère un peu. Mais c’est à peu près comme ça que ça fonctionne. On ne voit alors plus du tout qu’en fait il sert les Américains et que les Américains utilisent l’OTAN pour leurs propres intérêts. Vous voyez que l’extension de l’OTAN vers l’Est est dans l’intérêt de l’OTAN, dans l’intérêt des USA, mais pas dans l’intérêt de l’Allemagne, non ? Si plus tard les Allemands et les Russes s’affrontent et se massacrent les uns les autres, ils s’affaiblissent. Ça peut être dans l’intérêt d’acteurs étrangers, mais ce n’est ni dans l’intérêt des Allemands, ni dans celui des Russes. Et on doit comprendre ça de manière géostratégique. Donc, il est un ami de l’OTAN. Son prédécesseur Anders Fogh Rasmussen venait du Danemark, c’est son tour. Le Danemark ? Super joli, j’y étais à bicyclette. Vous dites vélo. Et alors il y a ce… Vous ne dites pas bicyclette n’est-ce pas ? Mais on comprend, presque. Sinon nous allons mettre des sous-titres. C’est aussi l’ami de l’OTAN et les critiques de l’OTAN, on les trouve surtout dans la rue : Non à l’OTAN ! Non à la guerre ! C’était une manifestation en 2009 à Kiel en Allemagne. Ou bien en France : OTAN = Terrorisme légal. Ça veut dire que ceux qui critiquent vont dans la rue et se disent : « Il y a quelque chose qui ne va pas. Nous ne voulons pas ça ! » Ça veut dire que l’OTAN a des gens qui la critiquent et qu’elle a des amis.


Maintenant j’aimerais bien reprendre quelques aspects du livre. Ok ? Je vais donc passer en revue quelques chapitres. Je ne peux pas vous raconter tout le livre aujourd’hui, mais peut-être un exemple : En 1956 les soldats français et britanniques atterrissent avec des parachutes en Egypte. C’est illégal ! Ok ? J’aimerais simplement expliquer ça de manière très claire. Donc, on n’a pas le droit d’atterrir en parachute dans un autre pays et dire « Salut les gars, nous voici. » Ça ne va pas, c’est illégal. On a d’abord besoin d’une autorisation de l’ONU. Si on ne l’a pas, alors c’est à peu près comme si on défonçait la porte du voisin et qu’on entrait. C’est ça. C’est cette fameuse attaque contre l’Egypte en 1956. Auparavant, on a fait chuter le gouvernement en Iran, le gouvernement au Guatemala. Tout ça, c’était illégal. Peut-être que je vais un peu vite, mais sinon on n’arrivera pas jusqu’à l’Afghanistan. Ça va pour vous comme ça ? Je ne peux pas passer sur chaque pays en détail. J’aimerais juste un peu que vous compreniez comment ça fonctionne.

En 1959 Fidel Castro est venu au pouvoir à Cuba et les Américains ont tout de suite décidé de le faire chuter. Maintenant, le problème, c’est qu’ils n’ont pas le droit. Ok ? Les Américains n’ont pas le droit de faire chuter Fidel Castro, peu importe s’ils aimeraient bien le faire ou pas. Et quand même on a tenté de le faire. Comment est-ce qu’on s’y est pris ? On a rassemblé des Cubains exilés en Floride et on les a entraînés et, en unité secrète en quelque sorte, on les a envoyés à Cuba pendant l’invasion de la Baie des Cochons en avril 61, pour faire chuter Fidel, et ça a échoué. Voici les Cubains exilés, que la CIA a entraînés et rassemblés, et là je dois vous expliquer en faisant le lien avec la guerre en Syrie. C’est interdit, il est interdit d’entrainer des bandes et de les envoyer dans des pays étrangers ! C’est tout à fait interdit ! Et c’est ce qu’ils font avec la Syrie. Ce sont des bandes, que l’on désigne comme rebelles modérés. Super intelligent, le tour de passe-passe, mais ces rebelles modérés, ce sont ceux qui sont aussi les coupeurs de têtes. Vous n’avez pas envie de les avoir dans votre salon. Donc, il faut toujours se poser la question : Qu’est-ce qui se passe en fait ? Et ce qui se passe, c’est des guerres masquées. Des guerres masquées. Ce que je fais dans mon livre, c’est que je prends des documents originaux du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale et là les Cubains y sont allés et ils ont dit : « Pardon, nous sommes en train d’être attaqués par les Américains. C’est illégal. » Le ministre des Affaires étrangères cubain Raùl Roa déclare le 15 avril 61 que les Américains sont à ce moment-là en train de bombarder Cuba. Et je trouve ça très intéressant en tant qu’historien, de voir comment réagissent les Américains. Et voici l’ambassadeur américain. Il s’appelle Stevenson. Et Stevenson… il est premièrement faux-cul, ce qui n’est pas étonnant… il dit que les Etats-Unis ne participent pas à cette guerre illégale, il dit, oui ce sont des Cubains. Nous n’avons rien à voir avec ça. Et ensuite il dit que des pilotes cubains... parce que les bombes tombent, il n’y a rien à discuter là-dessus... Mais il dit : « Des pilotes cubains, qui ont apparemment déserté de l’armée de Castro, ont couvert de bombes leur patrie avant de la quitter. » OK, c’est une thèse osée, non ? Et puis on présente des avions, qui ont ces lettres FAR, qui atterrissent en Floride et puis on fait des photos et Stevenson amène ces photos et les présente au Conseil de sécurité et dit : Regardez, voici la preuve : Les avions appartiennent aux Cubains. Il y a écrit FAR dessus. Plus tard on a trouvé, c’est toujours comme ça chez nous les historiens, nous sommes un peu lents, nous ne pouvons pas tout de suite décoder ça, mais au moins nous sommes précis. Nous avons trouvé, que c’est la CIA qui a écrit FAR dessus. Super intelligent, non ? C’est comme ça que ça fonctionne. Ça s’appelle False Flag, faux pavillon. Ça veut dire que ces avions ont en fait été contrôlés par la CIA et le Pentagone, c’est eux qui ont bombardé Cuba. Et puis tout ça n’a pas fonctionné. Fidel Castro a répliqué à l’attaque. Plus tard le Pentagone a reçu la mission suivante : Comment pouvons-nous maintenant vraiment faire chuter Cuba ? Et puis les généraux au Pentagone ont proposé dans le cadre de l’opération Northwoods, maintenant écoutez bien. Nous pourrions faire sauter un navire américain sur la base de Guantanamo et dire : C’était Fidel. Qu’est-ce que je dois expliquer ? Comment ça serait si on prenait l’exemple de votre voisin ? Je ne peux pas vraiment l’imaginer, mais c’est un peu dans ce genre : Vous faites exploser votre propre boîte aux lettres et vous dites à votre voisin : « Tu as fait exploser ma boîte aux lettres. Ça ne va pas du tout, Tu m’en payes une autre ! » Et ce serait la situation la plus gentille en comparaison. Mais donc on a planifié cette guerre masquée. On ne l’a pas fait. On a dit aussi, à l’époque : « Nous allons prendre des avions, les faire voler au-dessus de Cuba, nous allons les remplacer dans l’air par des drones sans passagers, les faire exploser, nous émettons un appel à l’aide et disons que c’étaient des étudiants américains, qui voulaient apporter de l’aide au Pérou et Fidel les a abattus. » C’est l’opération Northwoods, si vous ne connaissez pas ça, vous devez chercher ça sur Google : Northwoods, Ok, Northwoods.


Venons-en au Vietnam. Le Vietnam, une guerre horrible bien sûr, 3 millions de morts. Cette guerre a commencé en 1964, de nouveau avec une participation de l’OTAN. Donc c’est l’empire américain qui a commencé cette guerre. Mais ils ont dit que c’était une guerre de défense. Comment est-ce qu’ils ont fait ça ? Ils n’avaient pas de mandat du conseil de sécurité de l’ONU, c’est pourquoi c’est une guerre illégale. Et ce que les Américains ont dit… voici le président américain, et voici la citation originale, il dit :
« En tant que président et commandant en chef il est de mon devoir d’informer le peuple américain que des actions ennemies répétées contre des navires américains dans le Golfe du Tonkin (c’est devant la côte du Vietnam) m’ont obligé aujourd’hui à réagir en donnant des ordres à l’armée des Etats-Unis. (Donc il dit, « Je ne fais que réagir ») La première attaque du 2 août sur le navire Maddox a été répétée aujourd’hui par des navires ennemis… Ce nouvel acte d’agression contre nos troupes montre combien la lutte pour la paix et la sécurité en Asie du Sud-Est est importante…
On a besoin de dureté pour assurer la paix. »
Ça veut dire qu’à l’époque déjà on parlait de paix et d’un monde meilleur, mais tout ça, ce n’étaient que des mensonges. Il n’y a tout simplement pas eu d’attaque sur le Maddox. Il y a eu un premier incident, le 2 août, oui. Mais le Maddox n’a pas été touché à ce moment-là. Et le 4 août, il n’y a rien eu du tout. Les Américains ont dit, plus tard, qu’une torpille était peut-être passée à proximité du navire, mais cela, en tant qu’historiens, nous ne pouvons pas l’examiner, si une torpille est passée ou non. En tout cas, le navire n’a pas été touché. Le navire n’a pas coulé. Aucun Américain n’est mort. Mais le navire a probablement été rapproché intentionnellement de la côte pour provoquer un incident.
Puis le président américain vient, il ment au peuple et dit : Je vais maintenant vous mener dans une guerre. Le peuple, c’est bien le problème, est informé à 23 h 36. C’est à onze heures et demie dans la nuit. A ce moment-là tous sont soit fatigués, soit soûls. Ça veut dire qu’il est très difficile d’être attentif à ce moment-là, et puis onze ans de guerre ont suivi jusqu’en 1975. 3 millions de morts ! On doit comprendre ça. C’est une guerre d’attaque illégale. Ça veut dire que le Vietnam est un crime grave que je décris aussi dans mon livre et Johnson dans ce cas est un criminel de guerre. Il devrait aussi, évidemment, être arrêté et jugé, mais ce n’est pas possible. Il est décédé.
Voici le navire le Maddox, qui a en quelque sorte provoqué l’incident. Ce que je peux vous expliquer : Nous savons aujourd’hui avec certitude, de sources américaines, que l’histoire du Golfe du Tonkin est un mensonge, un mensonge de guerre.
Continuons. Je laisse certaines choses de côté. Venons-en à la Serbie en 99. Là vous avez le président américain Bill Clinton. Sa femme est maintenant candidate à la présidence, avec cet éminent candidat Trump, donc nous ne savons pas aujourd’hui, si c’est Clinton ou Trump qui gagnera. Mais en fait aucun des deux n’est valable, mais c’est la situation actuelle. C’est une époque folle. Mais en fait je ne voulais pas dire ça, ça m’est juste venu à l’esprit. Je voulais parler de Bill Clinton.

Bill Clinton bombarde la Serbie en 1999. Là aussi, il n’en a pas le droit ! On a fait une énorme histoire autour de sa vie sexuelle et de ses escapades. Là je dois dire en tant que Suisse, ça m’est complètement égal. Je m’en fiche. Il doit discuter de ça avec sa femme. Mais en ce qui concerne l’international, le droit international, ça je ne m’en fiche pas. Les Etats-Unis n’ont aucun droit de bombarder la Serbie, aucun. Et inversement, la Serbie non plus n’a aucun droit de bombarder les Etats-Unis. D’ailleurs ils ne l’ont pas fait. Mais imaginez-vous un peu si Milosevic avait bombardé les Etats-Unis en 1999. Il aurait tout de suite été condamné par le Conseil de sécurité. Et l’ONU aurait dit : L’interdiction de l’usage de la violence dit : Un pays n’a pas le droit d’en bombarder un autre. Et ça aurait été tout à fait juste. Mais c’est le contraire qui est arrivé. Les Américains ont bombardé la Serbie et dans mon livre j’explique aussi comment une agence de relations publiques a intensivement diabolisé la Serbie, déjà pendant la guerre de Bosnie et puis de nouveau pendant la guerre du Kosovo. C’était l’agence de publicité Ruder Finn et le chef de Ruder Finn a dit, je cite : « Quand les bombes sont tombées sur la Serbie, nous avons ouvert une bouteille de champagne. » Il faut simplement comprendre cela. Les choses se déroulent à un niveau très professionnel. Les mensonges sont construits de manière très professionnelle. Et puis il a dit aussi en passant que les Américains n’ont rien compris du tout. Déjà dans les années 90, ils ne savaient pas dans quel pays africain se trouve la Bosnie. Et ça, c’est le niveau d’ignorance, dont on abuse évidement. Ce qui est triste, c’est que l’Allemagne est entrée en guerre à l’époque. Le chancelier Schröder du parti allemand de gauche SPD a participé à ce bombardement de la Serbie et aussi Joschka Fischer des Verts. Et c’était très surprenant pour beaucoup de gens, qui pensaient que les Verts n’iraient pas faire la guerre. Mais vous pouvez oublier ça aussi. Ça rend les choses très difficiles pour les gens en Allemagne. Ils ne savent plus… « Qui est-ce que je dois élire ? » Qui ne va pas en guerre ? Je ne sais pas non plus. Je ne le sais vraiment pas. J’ai des sources ici en Allemagne, qui m’ont dit que l’élection de Schröder a été soutenue par une équipe américaine de management électoral de Bill Clinton très professionnelle et intelligente, et qu’après la venue de Schröder au pouvoir, il avait en quelque sorte une dette envers Clinton. Ça veut dire qu’il y a des affaires en cours, qu’on doit examiner de plus près, n’est-ce pas ? C’est une chose qui est encore en train d’être examinée par la recherche historique. La question qui se pose ici, c’est : Est-ce que Bill Clinton a aidé Gerhard Schröder pour son élection ?

Pas dans le sens où il aurait manipulé l’élection, ce n’est pas ce que je veux dire, mais d’avoir simplement orchestré la bataille électorale selon un modèle professionnel américain… et ce n’est pas une contradiction. Et Schröder dit, il dit ça en 2014, lorsqu’on parle de la Crimée : « Parce que je l’ai fait moi-même, j’ai violé le droit international. » Ce qu’il dit : « Lorsqu’il s’agissait de savoir comment la république de Yougoslavie allait se comporter pendant la guerre du Kosovo, nous avons envoyé nos avions et nos avions de chasse Tornado et en collaboration avec l’OTAN nous avons bombardé un Etat souverain, sans qu’il n’y ait eu de décision du Conseil de sécurité. »


Je rends cette justice à Schröder, c’est que lui au moins il reconnaît. On doit, si on veut mettre au clair une faute, on doit d’abord la reconnaître. Ensuite on doit en parler ; alors on doit passer par un processus de deuil. A un moment donné on a besoin de justice. C’est tout un processus. Celui-ci ne peut commencer que si d’abord on reconnaît : Oui, j’ai violé le droit international. C’est très, très important !
Clinton n’a rien reconnu du tout. Il trouvait simplement que c’était une bonne idée de bombarder la Serbie. Et personne ne l’a poursuivi en justice, vraiment personne. Mais selon le droit international, Clinton est un criminel de guerre parce qu’il ne peut pas tout simplement bombarder la Serbie.
George Bush… que dois-je dire ?… Après être arrivé au pouvoir en 2001 il a dit : « Nous devons attaquer l’Afghanistan ! »
Après la guerre de Serbie, l’Allemagne a envoyé des troupes en Afghanistan. Maintenant, ce sont les troupes britanniques qui atterrissent en Afghanistan. Et évidemment il y a la question : Comment ça se fait que les troupes allemandes soient allées en Afghanistan ? Je l’ai étudié aussi dans mon livre. Car c’est une question importante, qui préoccupe la population en Allemagne. Pourquoi sommes-nous donc dans l’Hindou Kouch ? Comment est-ce arrivé ? Quand est-ce que cette décision a été prise ? Et est-ce que les Afghans nous veulent bien là-bas ? Oui, ce sont les questions importantes !
La réponse tient en un mot : Terrorisme ! Le 11 septembre 2001 il y a eu ce grand attentat terroriste. Là, tout le monde dans cette salle peut s’en souvenir, je suppose. Certes, ça fait déjà 15 ans, mais après cet attentat, l’opinion qui régnait dans l’atmosphère était : L’Afghanistan est responsable pour cet attentat. Osama ben Laden est en Afghanistan. C’est pourquoi, nous faisons la guerre à l’Afghanistan. C’était l’argumentation. Mais on n’a pas du tout examiné si c’était la vérité. L’attentat a eu lieu le 11 septembre et la guerre d’Afghanistan a commencé le 7 octobre. Il y a 3 semaines entre l’acte terroriste et la guerre. Personne n’a rien examiné de raisonnable au cours de ces trois semaines. Maintenant nous, les historiens, ça fait 15 ans que nous sommes sur ces attentats et nous ne voyons pas encore clairement ce qui s’est passé au juste. Ce que nous savons jusqu’à maintenant, c’est que nos informations sont seulement partielles. Ça, c’est tout à fait sûr !

Je peux vous expliquer brièvement où est le point de conflit actuel. D’abord un avion vient percuter la tour Nord... et puis un avion percute la tour Sud. C’est-à-dire, avion... avion, tour... tour. Ça, c’est l’attaque terroriste du 11 septembre pour la plupart des gens. Cependant en arrière-plan, vous avez un 3ème bâtiment. Il s’appelle World Trade Center Seven. Celui-ci s’est écroulé aussi. Mais ce bâtiment, aucun avion ne l’a percuté. C’est-à-dire que nous, les historiens, nous avons une tâche difficile : 3 tours, 2 avions. C’est délicat parce que l’histoire officielle dit : Les tours se sont écroulées à cause des avions. Là, moi, je dis toujours : 3 tours, 2 avions : comment donc est-ce que ça peut cadrer ? Ce n’est pas comme au bowling, – où un avion... Oui, réfléchissez. Ce n’est pas un seul avion qui a traversé 2 tours qui se sont effondrées ensuite ?
Le 3ème bâtiment s’est écroulé le 11 septembre 2001 et ça a déclenché l’engagement de l’armée allemande en Afghanistan.

Connaissance de base : Le 11 septembre, je suppose vous êtes très bien informés. Mais qui ne savait pas ici, dans la salle, que c’était trois bâtiments qui se sont écroulés ? Un court signe de main, svp. Qui ne le savait pas ? Voilà ! Qui le savait ? Ben voyez ! Peut-être vous l’avez lu dans le magazine allemand Spiegel. Je ne sais pas.
Ce qu’on a fait ensuite ? À l’époque, j’étais à l’université de Zurich et j’ai lu le rapport d’enquête officiel avec les étudiants. Il est sorti en 2004. A ce moment-là, Bush a posé la main dessus et il a dit : « That’s the truth » (c’est la vérité) – [parenthèse - immédiatement ça m’a rendu sceptique – fermez la parenthèse].
Et alors il y a eu la question : Comment est donc expliqué l’écroulement du troisième bâtiment ? Dans lequel aucun avion n’est rentré ? Et je peux vous dire, ils ont résolu ça avec beaucoup d’élégance car dans le rapport d’enquête officiel sur les plus grands attentats terroristes de l’histoire, le WTC 7 est mentionné, mais il n’est pas dit qu’il s’est écroulé.


Je répète encore une fois : Nous vivons maintenant à la prétendue époque de la guerre contre le terrorisme. Ça a commencé en 2001. La guerre froide est terminée. Le mur est tombé. Tout ça, c’est de l’histoire ancienne. Maintenant nous sommes à l’époque de la guerre contre le terrorisme. Même Angela Merkel dit que l’intervention en Syrie est une lutte contre le terrorisme. Tout est une lutte contre le terrorisme. Leurs droits de citoyens sont renversés au nom de la lutte contre le terrorisme, leur Patriot Act, l’Etat de surveillance, tout ça.
Mais le tout c’est que l’époque du terrorisme a commencé en 2001. C’est la raison pour laquelle je voudrais vous le signaler : Soyez attentifs ! Regardez ! Que s’est-il passé ? Et dans le rapport d’enquête, le bâtiment du World Trade Center Seven est bien cité, mais il n’est pas dit qu’il s’est effondré. Et ça, ça ne va pas du tout ! Oui, là on ne peut pas dire : « C’était une grosse journée, alors 2 ou 3 bâtiments, qu’est-ce que ça change ? » Non, c’est une omission très grave. Et lorsque j’ai lu le NZZ (c’est un journal réputé en Suisse) à l’époque où le rapport de commission du 11 septembre est sorti, j’ai lu le journal. Et le NZZ a écrit que c’est un excellent rapport. Les journalistes n’avaient même pas compris qu’un bâtiment n’avait pas été évoqué.
Oui, alors bien sûr, j’ai un peu regardé. Qu’est-ce qu’on discutait aux USA à l’époque, qu’est-ce qu’on discutait en Allemagne ? Et Norman Peach, un homme bon qui s’est toujours engagé pour la paix a dit après les attentats terroristes : « Les droits de l’homme ont été brutalement renversés ». Et en octobre 2001 il dit : « Pour pouvoir justifier un cas de défense contre l’Afghanistan, ça doit encore être prouvé que ce pays est derrière les attentats. Mais jusqu’à présent on ne l’a pas fait. » A ce moment-là la guerre d’Afghanistan a à peine 3 jours. Ce qui signifie ceci : Vous avez ici en Allemagne des personnes intelligentes, des personnes courageuses, qui comprennent qu’on ne peut pas simplement mettre un terme aux droits de l’homme. Elles comprennent qu’on ne peut pas simplement dire : « Oui, ce pays est derrière tout ça ! Je ne peux pas le prouver, mais c’est ainsi. » Ils n’ont pas le droit de faire ça ! Ils doivent fournir une preuve. Et cette preuve n’a jamais été fournie.

Et ce que j’ai alors fait en Suisse, j’ai parlé avec un statisticien du bâtiment, et en 2006 j’ai publié mon premier article sur le 11 septembre. Là, je ne savais pas encore que ça poserait quelques problèmes. Ça fait déjà 10 ans que je suis dans cette recherche avec Jörg Schneider qui est professeur émérite de statistiques du bâtiment. Il sait comment fonctionnent les bâtisses. Je ne suis qu’historien. Je n’ai encore jamais construit de bâtiment en béton armé. Et il dit : « A mon avis le bâtiment du World Trade Center Seven a été savamment dynamité. » Je lui ai répondu : Mais nous n’avons pas de dynamitage, du moins officiellement. Et il a dit : « Oui, vous devez regarder les coins. » Les trois coins ici fonctionnent symétriquement. Et c’est sur ces quelques secondes que l’on se dispute. (Je refais passer l’image plusieurs fois, juste pour attirer votre attention sur quelque chose, c’est pourquoi je vous le montre.)
L’autre possibilité, c’est que le bâtiment s’est effondré à cause du feu. C’est soit le feu, soit le dynamitage. Et maintenant attention : je vous renvoie la balle. Vous devez réfléchir par vous-même. Est-ce le feu ou le dynamitage ? Je ne peux pas le résoudre à votre place. C’est là qu’est rattachée toute la guerre contre le terrorisme. Ce qui est sûr, c’est que le bâtiment s’est effondré. On ne peut pas le nier. Mais cette tour n’a pas été touchée par un avion. Et vous avez deux causes possibles : Feu ou dynamitage. Je vous dis, parlez-en avec trois personnes très intelligentes que vous connaissez. Et vous leur demandez : « Et toi, que penses-tu du WTC7 World Trade Center Seven, feu ou dynamitage ? » Si elles disent qu’elles ne savent pas, ce ne sont pas les trois plus intelligentes. Alors vous devez continuer à chercher. Je ne connais pas vos amis. Je ne veux pas trop m’en mêler.
Ce que nous faisons du point de vue historique. Pour un évènement aussi important nous prenons les plans de construction des bâtiments. Ce que nous ne faisons pas d’habitude. Mais maintenant ce sont les plans des bâtiments qui vont chez les historiens. Et là nous prenons la vue en coupe. Et ici, à l’Université de Dresde, c’est le bon endroit pour discuter de telles choses. Nous avons bien sûr une construction avec des piliers verticaux en acier. Il y en a 81. 81 solides piliers en acier. Et en 2008 les Américains ont publié un 2ème rapport.

Et c’est le « National Institute for Standards and Technology » – NIST. On peut le comparer au contrôle technique, ou tout simplement à un organisme dont on peut penser qu’il fait du bon travail. C’est ce qu’on pense. Est-ce ainsi pour le contrôle technique ? … La plupart du temps… Et là, ce NIST a dit dans son rapport au sujet de ce bâtiment : « Ce bâtiment s’est effondré à cause du feu. » 2008 était justement la fin du mandat de George Bush, et c’est juste avant son départ qu’est arrivé ce rapport. Bien sûr la plupart des gens ne se sont plus intéressés à ce sujet, mais pour nous c’est primordial. Et lorsque je l’ai montré au statisticien du bâtiment, il a regardé, et il a vu que le NIST dit : « Le pilier 79 a été déstabilisé suite à un incendie dans un bureau et c’est la raison pour laquelle tout le bâtiment s’est effondré. »


C’est ça l’histoire qu’on peut lire sur Wikipédia. Alors les statisticiens de la construction ont dit : « Pour que ça descende de façon symétrique… Pour qu’il y ait cette symétrie, il faut que tous les piliers soient dynamités pour s’écrouler à la même seconde, sinon pas de symétrie ! » C’est ça, la discussion. Et je dis que les experts doivent vraiment analyser cette question. Nous ne pouvons pas dire : « Oui, cet historien suisse, il cherche la petite bête. Qu’est-ce qu’il s’occupe encore de ces détails ? »
Et c’est ce qui a déclenché l’intervention de l’armée fédérale en Afghanistan ! Et c’est tout !
Les attentats terroristes sont avant tout un évènement choc. On peut guider les gens par des chocs, c’est comme ça. C’est une ancienne ruse – comment peut-on faire passer un ravin à un troupeau de moutons ? On fait une grande déflagration. C’est ainsi que ça marche. Evidemment j’ai aussi analysé les débats qui ont lieu en Allemagne. En premier j’ai constaté que les Américains ont dit que c’était Osama Ben Laden. Il y avait 19 musulmans. « L’un d’eux, Mohammed Atta, aurait étudié à Hambourg. Vous avez eu de la chance que les Américains n’ont pas dit tout de suite : Nous devons agir et bombarder. Oui, parce que la logique est quand même assez dingue. Nous l’avons vu lorsque la France a dit qu’il fallait intervenir en Syrie, tout d’abord il y a eu des attentats terroristes où des Belges étaient impliqués. OK, les Belges ont eu de la chance que les Français n’aient pas dit : « Nous allons bombarder la Belgique ». C’est très, très étonnant, ce qui s’est passé dans ces guerres contre le terrorisme. Et Bush a dit : « Nous devons aller en Afghanistan ! » Et en Europe, Schröder a dit le 12 septembre, c’est-à-dire un jour après : « Ces attaques terroristes sont une déclaration de guerre contre le monde civilisé… Et ce qu’il faut dire, c’est que quiconque aide ou protège les terroristes, transgresse toutes les valeurs fondamentales du vivre en commun des peuples. » C’est un message – comment dois-je dire, on peut le dire ainsi – c’est aussi respecter le droit international ! Celui qui viole les droits de l’homme rejette également toutes les valeurs fondamentales du vivre ensemble ! Si on bombarde les autres pays, c’est vraiment un délit très grave !

Sous Joschka Fischer, les Verts ont dit : « Lorsque des criminels se lèvent, lorsque de graves délits menacent ou sont perpétrés, alors il faut prendre des mesures énergiques. » Le 16 novembre 2001, on était déjà vraiment sur le sentier de la guerre. Là il fallait intervenir.
Le FDP, les libéraux étaient dans l’opposition et à l’époque, Westerwelle a dit aux Verts : « Aujourd’hui vous sortez du mouvement de paix pour aller dans le camp des généraux en chef. » Le FDP a voté contre, oui. En Allemagne ça se passe souvent comme ça, que les députés ne votent pas d’après leur conscience, mais d’après leur parti. S’ils sont dans le gouvernement, alors tous votent – nous sommes dans le gouvernement, alors allons à la guerre – et si ce sont les autres qui sont dans le gouvernement, ils disent : Non, ils sont nos opposants, alors nous sommes contre la guerre. C’est un mécanisme que je trouve étonnant, si je puis le dire ainsi.

La CDU aussi était dans l’opposition et Merz, un député, a dit : « Un tel gouvernement, un tel chancelier, ne mérite pas la confiance. »
Ce qui veut dire que vous avez un modèle bien clair : Les Verts et le SPD sont pour l’attaque contre l’Afghanistan et l’opposition qui était le SDP et le CDU sont contre.
Gert Weisskirchen du SPD, dit par exemple : « L’armée fédérale sera déployée pour enfin imposer la paix en Afghanistan. »
Les autres disent : Ça ne marche pas comme ça. Vous ne pouvez pas envoyer des soldats dans un autre pays. Si les Afghans disaient : Envoyons des soldats en Allemagne pour – comment dirais-je – pour avoir une bonne ambiance ici. Ça ne marche pas ! Il faut donc comprendre que c’est toujours interprété comme une occupation. Toujours ! Et maintenant on fait la guerre en Afghanistan depuis 15 ans déjà ; depuis 15 ans, et ça dure encore !
Qu’importe le but qu’on avait, les Talibans ne se laissent pas chasser. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’ils habitent là-bas.
Le 16 novembre, le gouvernement fédéral a donc voté – toujours sous le choc des attentats – c’était tout juste 336 « Oui », contre 326 « Non ». Et ensuite l’armée fédérale est partie en Afghanistan. Ce qui veut dire que l’Allemagne est toujours poussée à faire la guerre. Et par qui ? Par les USA. Une fois, c’était Clinton qui les a conduits dans la guerre du Kosovo. Ensuite c’est Bush qui les a conduits en Afghanistan. C’est triste. Et les Afghans n’y peuvent rien. Ce sont de pauvres gens, de pauvres gens ! Quelques généraux américains ont dit : « Nos fusées coûtent plus d’un million et ces cabanes en torchis, cette pacotille, où habitent ces Afghans, ça ne vaut même pas 5 000 dollars. N’est-ce pas du gaspillage de matériel ? » Ce sont des citations originales.
Quelle situation décadente si on bombarde un des pays les plus pauvres et cela sur la base d’attaques terroristes non élucidées ! Alors si vous avez l’impression, la profonde impression, que quelque chose n’est pas correct, alors je ne peux que vous soutenir. Ce n’est pas correct ! Parce que la vie est sainte. On n’a pas le droit de tuer d’autres personnes ! C’est tout simple. Pourquoi ne voulons-nous pas être tués ? Pourquoi ne voulons-nous pas que nos enfants soient tués ? Pourquoi ne voulons-nous pas que nos parents soient tués ? Parce que la vie est sainte ! C’est aussi simple que ça. Et on n’a pas besoin d’études universitaires pour ça, mais on a tout de suite un sentiment clair par rapport à ça. Si quelqu’un tue son propre enfant, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Et tout ça est présenté de façon biscornue, avec des histoires d’attentats, des attentats terroristes – c’est une confusion totale. Nous vivons dans une époque de confusion. C’est ce que je dois vous dire.

En 2006 le « Spiegel » a annoncé : « Les Allemands doivent apprendre à tuer ». Lorsque j’ai lu ça, j’ai acheté le « Spiegel », ce que je fais rarement, je l’ai feuilleté et je me suis demandé : Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est quoi, cette phrase ? Cette phrase vient d’un général américain et le « Spiegel » l’a imprimée sur la Une. Ça, c’est une provocation de guerre ! Si ce n’est pas une provocation à la guerre, alors c’est quoi ? C’est quoi ?
C’est assez étonnant, Angela Merkel en Afghanistan en 2009. Elle a toujours ce… vous la nommez Mutti – elle a toujours ce sourire – je ne sais pas si vous… je le lis sans cesse. Elle a toujours ce sourire comme pour dire « Dois-je encore faire un gâteau ? » Donc, là il y a quelque chose, et je comprends. Cela fait de l’effet. Un effet sympathique. Oui, si vous comparez cela – où en étions-nous ? – il y a quelque chose qui agit, là, n’est-ce pas ? Bon. L’Allemagne est allée en Afghanistan et n’est arrivée à rien, à rien du tout. Tout compte fait, elle n’a rien atteint du tout. On devrait évaluer les interventions à l’étranger d’après le critère suivant : quels étaient les buts, quel est le résultat, quels sont les coûts, qu’est-ce qu’on aurait pu faire avec cet argent ?
Maintenant les gens se réveillent en Allemagne. Ici vous voyez une manifestation à Berlin en octobre 2016. « OTAN = l’alliance militaire la plus agressive du monde », une citation de Drevermann. Ou encore : « Stoppez l’agression contre la Syrie ! » Les gens vont dans la rue, parce que pour le moment ils ne savent plus comment ils pourraient se faire entendre.

Et ça, ce sont des personnes qui sont depuis longtemps dans des mouvements pour la paix. Elles ont déjà manifesté contre la guerre du Vietnam. Elles sont de nouveau dans la rue en pensant : « Une fois de plus je dois vivre ça, une fois de plus je dois descendre dans la rue. »
Et ce que j’aimerais effectivement souligner, c’est que les gens s’expriment vraiment contre la guerre. On me demande constamment : « Mais, monsieur Ganser n’avez-vous pas l’impression que nous sommes impuissants ? Nous n’avons aucune chance de faire quoi que ce soit. »
Et là je voudrais absolument différencier : Vous n’avez effectivement pas la possibilité de stopper demain la guerre en Syrie. C’est impossible. Personnellement avec ma femme, nous avons participé en 2003 à Berne à la manifestation contre l’attaque en Irak. C’était une grande manifestation. En Allemagne aussi il y avait de grandes manifestations. Bush et Blair ne s’en sont pas souciés.
J’en étais aussi attristé, mais bon. On ne peut pas stopper les politiques qui vont faire la guerre. C’est vraiment difficile, mais ce sur quoi vous avez une influence c’est sur ce que vous lirez demain. Ça, c’est vous qui le décidez. Et avec qui vous parlerez demain et sur quoi, c’est vous qui le décidez. Que vous allumiez la télé demain ou que vous l’éteigniez, c’est encore votre décision. Ce que vous mangerez demain, c’est votre décision. Les cadeaux que vous ferez à Noël, ce sera votre décision. Dans tout ce que vous faites, restez fidèles à cette maxime : « La vie est sainte ». Je trouve que si vous tenez à cela, vous ne pourrez pas perdre le fil. Mais si vous êtes déconcertés par la propagande de guerre, alors en fin de compte vous serez pour des guerres que vous ne comprenez pas et vous serez avec des soldats dans des pays qui ne vous ont rien fait. C’est le cas pour les soldats américains, ils étaient à la guerre en Irak, ils tuaient des Irakiens, et une étude a montré que les Américains stationnés là-bas croyaient que Saddam Hussein avait quelque chose à voir avec le 11 septembre. C’est le lavage de cerveau total. Saddam Hussein n’a rien à voir avec le 11 septembre. Voilà, ces soldats étaient mal informés. Ils confondaient Saddam Hussein avec Ben Laden. Ce sont aussi des noms étrangers. Mais alors je leur dis qu’ils sont dans le mauvais pays. Osama est en Afghanistan. Il est important de s’informer.

La guerre en Irak était une guerre d’attaque et elle a été menée sur la base d’un mensonge. Et le mensonge était : Saddam a des armes de destruction massive ! C’est ce qu’a dit à l’époque le ministre américain des affaires étrangères Colin Powell. C’était un mensonge. Vous l’avez vu. Et on étale cela copieusement et fondamentalement, on part du principe que la population ne comprend pas ou qu’elle a trop peur pour se défendre. On part de ces deux points.
Alors on a renversé Saddam et bien sûr Saddam est un criminel de guerre (je vous l’ai déjà dit) parce qu’en 1990 il a attaqué le Koweït et en 1980 il a attaqué l’Iran. Mais beaucoup ont oublié qu’en 1979 la CIA l’a mis au pouvoir, parce qu’on voulait que Saddam attaque l’Iran. Parce qu’on voulait que Saddam aille contre Khomeiny. Alors on a dit que ces deux-là devaient se tuer mutuellement. Alors on peut vendre des armes aux deux parties et ils s’affaiblissent mutuellement. C’était ça l’idée, et je pense qu’on voudrait faire pareil pour l’Allemagne et la Russie. Les laisser marcher l’une contre l’autre pour qu’elles s’affaiblissent. C’est pourquoi veillez sur l’amitié germano-russe. Soignez cette amitié ! C’est très important !



La peur est toujours attisée en disant : Nous avons raison de croire que Saddam Hussein fabrique des armes atomiques. Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai ! Dick Cheney a menti. Lui aussi est un criminel de guerre.
Et Tony Blair au Royaume-Uni dit : « L’Irak possède des armes chimiques et biologiques. (…) Ses missiles sont prêts à être tirés en 45 minutes… » Ça veut dire qu’on attise les gens. Vous voyez cela : « … en 45 minutes… », ça veut dire qu’une bombe peut exploser dans les prochaines heures. Et si on avait dit en 45 mois, alors les gens auraient dit : Bon d’accord, il y a peut-être d’autres options que la guerre ? Mais on n’arrête pas de pousser à la guerre et c’est très dangereux. Ça ne fait de bien à personne !
Dans mon livre j’ai décrit ces conflits. Donc si vous vous posez la question : Qu’est-ce qu’on peut lire dans ce livre ? Alors vous avez d’un côté – et j’en ai déjà parlé – l’attaque contre l’Irak, qui est illégale.

Ensuite nous avons le putsch en Ukraine. Je dois rapidement dire quelque chose au sujet de l’Ukraine, et je le décris plus précisément dans mon livre. Mais dans notre presse occidentale, également en Suisse, il était toujours écrit : Le problème en Ukraine a commencé avec Poutine. C’est un mensonge. Il y a d’abord eu l’extension de l’OTAN vers l’Est. Et ensuite il y a eu un putsch à Kiev le 20 février 2014. Victoria Nuland y a contribué, elle est au ministère des affaires étrangères américain. Et c’est là qu’elle a dit la phrase – pardonnez mon langage – « Fuck the EU ! ». C’est pourquoi en interne, nous l’appelons « le putsch du Fuck the EU », bon c’est un peu difficile à traduire. Ça veut simplement dire – il s’agit là d’un dialogue sous écoute entre Victoria Nuland et l’ambassadeur américain Geoffrey Pyatt – dans ce dialogue ils discutent sur la question de savoir qui devra venir au pouvoir après le putsch. Et puis elle se demande jusqu’à quel point il faut impliquer l’UE et puis elle dit simplement : « No, fuck the EU ! ». Ça veut dire en somme : Nous ne tenons pas compte de l’UE ! Et ça, il faut bien s’en rendre compte. Et seulement après – ça c’était en février 2014 – seulement en mars 2014, Poutine s’assure la Crimée, parce qu’il y a stationné sa flotte navale de la Mer Noire. Et c’est pourquoi il est actif en Syrie. Là aussi il a une base navale. Et les Russes ne vont pas se faire chasser de toutes leurs bases navales par l’OTAN. Ils ne vont sûrement pas faire ça ! Les Russes sont de bons joueurs d’échecs, oui, ils ne se laissent pas prendre le roi et la dame. Ça, vous pouvez l’oublier !

Ah, je n’ai pas encore cité tous les pays. Je voulais dire encore : La guerre contre le Nicaragua est aussi dans le livre. Là, les Etats-Unis ont aussi été condamnés, parce qu’ils ont soutenu les Contras. C’était sous le président Reagan. Puis la chute du gouvernement au Guatemala en 54. L’invasion de la Baie des cochons. La guerre en Syrie depuis 2011. L’attaque contre la Libye en 2011. La crise de Suez, l’attaque contre l’Egypte. La guerre du Vietnam. Puis aussi la guerre contre le Yémen. Le putsch en Iran et la guerre en Afghanistan, le 11 septembre inclus.
Donc nous avons ici treize guerres. A l’aide de ces faits concrets vous pouvez analyser pour voir ce qui se passe vraiment ici.


Je pense qu’en arrière-plan il y a beaucoup de guerres pour les ressources. On essaye toujours un peu de cacher ça. On n’aime pas en parler, mais à mon avis il ne s’agit justement pas de droits de l’homme, mais de droits d’exploitation. Et si vous regardez ça d’un peu plus près, c’est même toujours avoué. Joschka Fischer a dit : « La région du Golfe reste la station essence de l’économie mondiale. » C’est une affirmation claire. Je partage cette analyse. Si vous regardez les faits, vous voyez ici – les colonnes vertes – ce sont les plus grandes réserves de pétrole conventionnelles. Et elles sont précisément là, dans le Golfe persique. L’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran. Et maintenant vous essayez dans votre tête de mettre une carte du monde des religions au-dessus de ces champs pétroliers et vous reconnaîtrez très facilement que la zone verte est une région musulmane. En violet vous pouvez voir l’espace chrétien : l’Amérique du Nord est chrétienne. L’Amérique du Sud est chrétienne, l’Europe est chrétienne. L’Afrique du Sud est chrétienne. L’Australie est chrétienne. L’Inde est hindouiste. La Chine est athée. La Russie est chrétienne orthodoxe. Et c’est justement cet espace vert qui est musulman. Et c’est là que se trouve le pétrole. Ça veut dire – et c’est assez évident et simple – pour clarifier les choses : les musulmans ne sont pas allés habiter là-bas parce qu’ils auraient appris qu’il y a du pétrole à cet endroit.

Mais on attise de nouveau la haine entre les religions, entre les chrétiens et les musulmans, et ce n’est pas bien ! Ce n’est pas bien ! Nous devrions aller l’un vers l’autre dans la fraternité. On ne devrait pas tuer quelqu’un, juste parce qu’il a une autre religion. On a déjà fait ça en Suisse. Les catholiques contre les protestants, ou en Allemagne aussi : « Ah, tu as la mauvaise religion : on te coupe la tête ! Tu en sais trop. Tu es une sorcière : au bûcher ! En fait nous avons tout fait, dans tous les sens, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle version… Et ce qui m’étonne justement, c’est que depuis le 11 septembre, la renommée des musulmans a vraiment chuté au sous-sol. Vous avez aussi remarqué ça, non ?
Ça veut dire maintenant que toutes ces guerres qui se produisent dans les pays musulmans vous sont vendues comme combat contre le terrorisme et c’est pourquoi elles passent aussi facilement. Parce qu’avant on a discrédité les musulmans. Et j’aimerais vous expliquer quelque chose maintenant concernant la guerre psychologique. Je vais inverser les rôles, de ce qui s’est passé dans les quinze dernières années. Ce n’est pas arrivé, je l’inverse simplement. Ecoutez et essayez d’imaginer ce que les gens ressentiraient.
2003 - l’Irak a attaqué le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Bush a été pendu.
2011 - la Libye a bombardé la France. Sarkozy a été enterré.
2001 - l’Afghanistan a fait une percée militaire en Allemagne. A Berlin, les Talibans patrouillent pour protéger la population.
Stop, ça suffit déjà. Est-ce que vous sentez, intuitivement, qu’on n’aurait pas accepté ça ? Oui, on n’aurait pas accepté ça. C’est le contraire qui est arrivé, et chez nous en Europe et aussi en Amérique du Nord on a toujours l’impression que… Oui, mais ces musulmans, ce sont des fauteurs de troubles. Ils essayent toujours de… ils mettent toujours la pagaille..../...
Suite et fin du texte sur la source : Kla Tv


Sources / Liens :
SOURCES :
http://www.dresdengespraeche.de/


https://www.danieleganser.ch/1102.html
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Exposé de D.Ganser : "Les guerres illégales, c’est quoi ?"
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