Si les chiffres ne font plus sens tant ils ont été médiatisés, peut-être que les paroles et images accompagnant le nouveau clip de l’artiste Ali John Meredith-Lacey
permettront de mieux comprendre l’enjeu de la lutte contre les pollutions marines ? C’est ce qu’espère le jeune artiste gallois de 27 ans seulement, selon qui le plastique est tel « une tumeur qui grossit rapidement et dont nous sommes responsables ». Il espère que la vidéo permettra de conscientiser le plus largement possible et encouragera chacun à agir à son échelle.
Une matière mal gérée et utilisée en excès
Les nombreuses études qui mettent en lumière les pollutions marines liées au plastique montrent que le phénomène est devenu global et omniprésent. L’ampleur des pollutions dépassent désormais l’imagination. Mais en dépit des alertes scientifiques, force est de constater que les matières plastiques, généralement produites à partir de pétrole ou autre matériaux fossiles, font encore partie de notre quotidien. Si la matière est si appréciée par les industriels, c’est en particulier en raison de sa longévité et son bas coû. Mais à défaut d’être recyclées, ces matières prennent des centaines d’années à se décomposer dans la nature.
La problématique est mondiale et ne concerne pas seulement les pays d’Asie. Avec 60 millions de tonnes de plastique produites par an, l’Europe est le deuxième plus grand producteur mondial
de plastique après la Chine. En matière de recyclage, la France est tout particulièrement un mauvais élève, avec un taux de valorisation qui est seulement de 22 %, loin de la moyenne européenne de 31 %.
Des chiffres qui donnent le vertige
Récemment, des scientifiques constataient jusqu’à 12.000 particules plastiques par litre dans les glaces de l’Océan Arctique. Ces résultats témoignent de l’ampleur inédite de la pollution des océans : aucune eau du globe terrestre n’est épargnée. Début juin 2018, c’est le WWF qui publiait un rapport montrant que le plastique représentait à lui seul 95 % des déchets sur les plages et en surface de la mer Méditerranée. Ces pollutions participent
aux dérèglements des éco-systèmes marins et menacent la faune et la flore. Souvent, les animaux confondent les déchets avec leur nourriture et les ingurgitent, conduisant à leur mort par asphyxie ou remplissage de leur estomac.
La présence de plastique dans les océans n’a rien de nouveau, au contraire. Ces dernières années, les alertes de la communauté de scientifiques ont également porté sur la mise en évidence de gyres, c’est-à-dire des lieux dans les mers où s’agglutinent les pollutions plastiques en formant des masses comparables à des îles flotantes. L’essentiel de ces pollutions est charrié par les fleuves et les cours d’eau. Rien que pour l’année 2015, on estime que 9 millions de tonnes de plastique ont été déversées dans les mers et océans depuis les continents.
Mais si les problèmes liés au plastique sont les plus médiatisés, d’autres pollutions conduisent également à la destruction des milieux marins. Ainsi, la progression inquiétante des zones mortes dans les espaces maritimes côtiers ont conduit les scientifiques à pointer du doigt l’utilisation massive d’intrants pétrochimiques par une agriculture toujours plus dépendantes aux dérivés chimiques ainsi que les autres produits qui ont pour origine les activités industrielles et qui terminent dans les cours d’eau et les océans. Ces pollutions profitent à certaines algues qui prolifèrent de manière anormale,consommant d’importantes quantités d’oxygène, notamment pendant leur décomposition. Ce processus conduit à ce que les autres formes de vie disparaissent peu à peu dans ces espaces.
Les bouleversements induits par les pollutions ne touchent pas seulement la biodiversité. Ils mettent également en danger les vies de centaines de millions de personnes liées économiquement et culturellement aux services écosystémiques rendus par les mers et océans. Ces populations rencontrent des difficultés de plus en plus importantes à subvenir à leur besoin de manière locale,laissant présager une augmentation importante des mouvements migratoires dans les années à venir. À n’en pas (plus?) douter, il est
plus que jamais temps de changer notre fusils d’épaule en matière de production et de consommation des matières plastiques !
Mr Mondialisation