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Coup d'état avorté en Turquie, d'où ça vient réellement ?
2 participants
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Coup d'état avorté en Turquie, d'où ça vient réellement ? Mar 19 Juil - 2:14
Bonsoir mes frères et sœurs Comme vous l'avez vu une tentative de Putsch en Turquie a échoué pour la première fois en Turquie ou même dans le monde ! Quand des militaires prennent l'initiative, ils savent réussir. Alors que c'est-il passé ? qui a fomenter le putsch et à qui profite l'échec ? Poser la question est y répondre... Ce qui c'est réellement passé c'est que Erdogan fomentait d'organiser une purge au sein de l'armée, la police et la justice, craignant que ceux-si aient le temps de mieux s'organiser et de réussir un Putsch. C'est derniers étant mis au courant de ce qu'il se tramait contre eux, ont été forcé de tenter quelque chose, raison de leur échec malheureusement. Akasha.
Des Nouveaux Liens Apparaissent Entre Clinton Et un religieux Islamique Mystérieux
Le courrier électronique nouvellement libéré et des documents classé faisant pression avec le Congrès révèlent de nouveaux liens entre Clinton et les membres d'un réseau exploité par un religieux Islamique mystérieux de la Turquie.
Les connexions entre Clinton et les acolytes de l'imam, Fethullah Gulen, pourraient embrouiller la relation complexe entre les États-Unis et la Turquie, un allié clé de L'OTAN, si l'ancien secrétaire d'État gagne la Maison Blanche.../...
Le président de la Turquie, Recèpe Tayyip Erdogan, a monté des mesures de répression agressives contre Gulen et ses adeptes, a su comme Gulenists. Erdogan, qui a été une fois allié avec Gulen, a même personnellement demandé au Président Obama d'extrader le gourou de 74 ans, qui vis dans l'exile volontaire dans les montagnes Pocono de la Pennsylvanie depuis 1999. (LIÉ: les Adeptes d'un Ecclésiastique Islamique Mystérieux Ont Fait un généreux don à la Campagne Et la Charité d'Hillary)
Erdogan a accusé Gulen de tentative de saper le gouvernement turc. Les adeptes de Gulen contrôlent beaucoup d'institutions turques, y compris les médias, des cours et la police.../...
Un quotidien syrien déclare que le putsch avorté a été fomenté par Erdogan (Associated Press)
Un journal gouvernemental syrien dit que le coup d'état avorté en Turquie a été fabriqué et visait de ternir la réputation de l'armée.
L'Al-Thawra quotidien a dit dimanche que le coup d'état tenté était un complot par le Président Recep Tayyip Erdogan "de venger l'armée et la déshabiller de son support populaire restant."../..
Il a dit la police loyale envers Erdogan " a délibérément humilié" l'armée devant le peuple
Erdogan est un partisan fort des insurgés essayant d'enlever le Président Bashar Assad du pouvoir en Syrie voisine. Le gouvernement syrien considère les rebelles comme des terroristes../..
Un extrait de l'article traduit. Mustafa Akyol Journaliste
Mustafa Akyol est un chroniqueur pour la Turquie Pulse Al-Monitor, un chroniqueur pour le turc Hurriyet Daily Nouvelles, et un avis de contribution écrivain mensuelle pour The International New York
Le président du Parlement Ismail Kahraman a déclenché inopinément la controverse en Turquie quand le 25 Avril , il a déclaré que la nouvelle constitution de la Turquie devrait renoncer à la mention de la «laïcité» et être à la place d' une "constitution religieuse" référencement Dieu. Ses paroles ravivées toujours tendue "laïcité débat" de la Turquie qui a été amplifié depuis 2002 , lorsque le Parti de la justice et le développement (AKP) est arrivé au pouvoir. Les remarques de Kahraman ont conduit à des manifestations dans plusieurs villes, un appel par le chef de l' opposition pour lui de démissionner et allégations par les experts laïques que le Président avait montré de l'AKP "vrai visage" , ses "intentions réelles". Parce que Kahraman est connue confident du président Recep Tayyip Erdogan , beaucoup ont également soupçonné que sa déclaration faisait partie d'un plan orchestré par le chef de la Turquie.
Autre source http://www.nowtheendbegins.com/erdogan-stage-phony-coup-turkey-create-islamic-state Un extrait traduit Un religieux turc américain "LOL" accusé d'avoir fomenté un coup d'Etat pour renverser le gouvernement d'Ankara a affirmé le président Recep Erdogan a organisé la rébellion lui-même pour justifier une répression majeure sur les forces de l'opposition.
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Ça se précise de plus en plus que la bête immonde se trouve en Turquie comme cette vidéo l'indique, elle a été postée le 16 avril 2010 .Bravo aux auteurs.
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akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Coup d'état avorté en Turquie, d'où ça vient réellement ? Mer 20 Juil - 1:03
Analyses divergentes du coup d’État en Turquie
Quelques analyses sur la Turquie à contre-courant – à prendre bien sûr avec prudence et recul.
Il s’agit simplement de s’ouvrir des perspectives possibles, et non pas de tomber dans une propagande qui remplace une autre propagande mainstream – soyons prudents, et n’oublions qu’en général les choses sont très compliquées… C’est l’objet d ece blog de donner des analyses divergentes possibles, sans nullement prétendre à détenir la vérité.
Il ne faut pas avoir le réflexe de voir des conspiration partout, mais ne pas être trop naïf non plus…
Cecié tant, on peut très bien avoir une réaction brutale d’Erdogan, face à un vrai coup d’État, mais qui était dans l’air du temps depuis plusieurs mois comme on l’a vu…
EDIT :
Finalement, article de Reuters indique que le coup d État était bien moins amateur qu’indiqué au début : Erdogan que son premier ministre sont apparemment passés à deux doigts d’être capturés ou tués :
L’avion d’Erdogan, escorté de deux F 16, a été verrouillé par deux autres F 16 des putschistes, mais personne ne sait pourquoi ils n’ont pas tiré. Trois hélicoptères des putschistes avec une vingtaine d’hommes à bord sont également arrivés à l’hôtel de Marmaris où séjournait Erdogan, mais une petite vingtaine de minutes après qu’il l’ait quitté….
Le coup d’État en Turquie a bien réussi, par Djordje Kuzmanovic
Comme on l’annonce partout, hier la Turquie a vécu un coup d’Etat. Comme on l’annonce; le coup d’Etat a avorté et l’ordre constitutionnel est revenu. La réalité est peut-être toute autre et Erdogan avance dans son projet de modification constitutionnelle en sa faveur.
Après observation des événements survenus en Turquie hier soir 15 juillet et les avoir recoupés avec des informations glanées ici et là je vous soumets quelques éléments d’analyse à chaud et une conclusion qui en découle :
- Le coup d’Etat a été très court – factuellement moins de 6 heures. - Durant le coup d’Etat, aucun responsable politique du régime d’Erdogan ni aucun chef de la police n’a été arrêté par les putschistes. Seul a été arrêté le commandant en chef de l’armée. - Un seul coup (missile lancé d’un avion) a été tiré sur le lieu supposé où se serait trouvé Erdogan. - Les chars n’étaient pas appuyé par une infanterie conséquente et de facto ne représentent presque aucune menace en ville. - Les militaires ont peu de pertes (2 morts apparemment de leur côté – 47 du côté des forces spéciales). Ils ont globalement très peu combattu et se sont rendus très vite. - La « population » est descendue dans la rue spontanément en pleine nuit pour défendre le régime. - Depuis trois jours, les ambassades de France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni sont fermées ou au ralenti. Sans que cela ait été justifié. - Déjà dans la nuit, la police – fidèle au régime – arrêtait des militaires (près de 3000 pour le moment). 5 généraux d’importance et 29 officiers supérieurs qui comptent ont également été arrêtés. - A 15h aujourd’hui, les divers responsables des partis politiques de Turquie passeront les uns à la suite des autres pour dénoncer le coup d’Etat et appuyer Erdogan et la « démocratie ». Toute contestation ou formulation de doute à ce moment sera bien entendu très dangereuse (Erdogan a plusieurs dois été près de lever l’immunité parlementaire des députés, en particulier ceux du HDP).
Bref, pour un coup d’Etat, en particulier de la très sérieuse armée turque, il ni fait ni à faire. Pour le moins, c’est un coup d’Etat mal préparé et frappé d’amateurisme.
La base en ce domaine est de décapiter la tête du régime que l’on veut renverser. En général, avant de sortir les chars et les avions (et de se faire repérer), avec les conjurés les plus fidèles, les putschistes tentent d’arrêter un maximum de ministres, de décideurs, de commandants militaire et de police que l’on sait fidèle au régime.
- Depuis ce matin, les communiqués de soutien pleuvent du monde entier en appui à Erdogan : « la démocratie est sauvée », préservation de l’ordre constitutionnel », « le chaos est évité dans la région », etc.
Mon analyse à chaud est que tout cela profite à Erdogan :
- Il élimine la tête d’une armée traditionnellement kémaliste, qui ne lui est pas acquise et qui a laisser paraître cette année des velléités d’autonomie par rapport au régime en particulier depuis l’affaiblissement d’Erdogan sur la scène internationale. - Il met au pas l’opposition interne dans un contexte de vives tensions intérieurs (sociales, économiques, politiques et même de guerre civile avec les Kurdes). - Il redore son blason au niveau international et s’offre à bon compte une image de défenseur de la démocratie (c’est mieux que celle de dictateur en herbe, d’associé de Daesh ou d’instigateur d’une guerre civile avec les Kurdes).
En conclusion, pour ma part il s’agit d’un faux coup d’Etat orchestré par Erdogan, l’AKP et les durs du régime.
Cela lui permettra de relancer son projet de modification constitutionnelle telle qu’il le rêve depuis longtemps mais ne parvient pas à réaliser en raison des résultats électoraux du HDP lors des deux scrutins législatifs.
Avoir relancé la guerre civile avec les Kurdes depuis l’attentat de Suruc n’aura pas suffit. Erdogan devrait maintenant pouvoir faire suffisamment pression et trouver le nombre de voix manquantes à son projet tout en continuant sa guerre contre les Kurdes au risque de destabiliser encore un peu plus la région.
En fait, un putsch a bien eu lieu hier en Turquie… et il a réussi.
“La Turquie a le choix entre une dictature militaire et une dictature civile”
Pour le politologue et écrivain Cengiz Aktar, avec le coup d’Etat militaire manqué, la Turquie a tourné pour longtemps la page de la démocratie.
Que s’est-il réellement passé en Turquie ces derniers jours? Beaucoup d’interrogations demeurent…
– Il est clair qu’il y avait des velléités interventionnistes des militaires. Mais dans quelle mesure ont-ils été manipulés par tel ou tel – je ne pense pas du tout à une force étrangère mais bel et bien de l’intérieur – je n’en sais rien. À vrai dire je pense qu’on ne le saura sans doute jamais.
Ce que nous savons par expérience, c’est que l’armée turque a une riche expérience des coups d’Etat et qu’il ne les rate pas comme ça. Sont-ils vraiment des incapables pour échouer de la sorte ? Pourquoi ne se sont-ils pas dirigés vers la tête du pouvoir mais, au lieu de cela, sont allés lire un texte à la radio, ont bloqué les axes routiers etc… Ils n’ont pas touché, non plus, à la presse pro-Erdogan… Tout cela est étrange. Il y a beaucoup de points d’interrogation quant au modus operandi de ces hommes. […]
Aucune force politique n’est désormais assez forte pour enrayér ce chemin?
– Ce serait possible. Mais la situation rappelle les débuts du fascisme, l’avènement du troisième Reich. Plus de 50% des gens votent pour Erdogan et sont ravis de ce qui se passe, voire en veulent davantage. Ce régime a un appui populaire évident. Les gens ne sont plus informés de ce qui se passe car il n’y a plus de liberté de la presse mais ce n’est pas la seule raison de leur soutien au pouvoir. […]
Turc, j’ai cru que j’allais me réveiller dans un pays en ruine. Ce qui m’attend est pire
LE PLUS. Comme tous les soirs, ce 15 juillet, Yusuf était dans un restaurant de son quartier, à Istanbul, avec ses amis, lorsqu’il a appris qu’il y avait une tentative de coup d’État. Il raconte ce qu’il a vu dans la rue, la peur, et le réveil difficile alors que la vie de la ville suit son cours, “comme si rien ne s’était passé”. Témoignage.
Des partisans du régime protestent contre la tentative de coup d’État, le 16 juillet. (Emrah Gurel/AP/SIPA)
Je suis né et j’ai grandi dans la banlieue d’Istanbul, et j’habite maintenant à Tavla, un quartier du centre-ville. La population y est principalement non-musulmane, composée de migrants, d’étudiants, de jeunes adultes célibataires, d’homosexuels et de trans.
Hier soir, j’étais avec des potes dans un restaurant du quartier où nous avons l’habitude de nous retrouver tous les jours après le travail. On a commencé à recevoir des messages de nos proches : les forces armées bloquaient le pont de Bosphore.. On s’est dit qu’il devait s’agir d’une mesure de sécurité en prévention d’une nouvelle attaque terroriste.
On a aussi pensé à un putsch – la Turquie en a connu quatre dans son histoire récente – sans l’envisager sérieusement.
Les minarets des mosquées ont appelé les gens à descendre dans la rue
Puis l’intervention du premier ministre Binali Yildirim sur la chaîne NTV – réputée pro-gouvernementale – vient confirmer nos doutes : on vient bien d’assister à une tentative de coup d’État. Avec Recep Tayyip Erdogan et d’autres membres de l’AKP, ils appellent le peuple à tout faire pour enrayer cette tentative, en répétant à plusieurs reprises que les responsables seront lourdement punis.
En parallèle, une partie de l’armée affirme qu’elle a pris le contrôle de la République et retient en otage le chef de l’État-major. Les forces militaires s’emparent du Parlement, de la chaîne nationale CNN Türk, de l’aéroport Ataturk d’Istanbul et du siège de l’État major.
Les partisans de l’AKP commencent à sortir de chez eux et les minarets des mosquées appellent les gens à descendre dans la rue au nom de la “démocratie”. Depuis les maisons, on entend le Tekbir, le crédo musulman, suivi par l’Allahuekber de la foule.
Les partisans du régime tirent dans la rue
Tout s’enchaîne rapidement. Devant les supermarchés et les épiceries, des files d’attente se forment. Les gens achètent de l’eau, du pain. Tout le monde s’attend à ce qu’un couvre-feu officiel soit annoncé. Cela n’arrivera pas.
Des voitures de police bloquent l’une des artères principales qui mène au siège de l’État-major, à Harbiye. Un grand nombre de policiers sont armés de mitrailleuses lourdes et barrent la route.
À la télévision, on assiste en direct aux frappes des soldats sur le Parlement turc. On peut voir les journalistes sur place aller se mettre à l’abri.
Puis les coups de feu commencent. Viennent-ils de Harbiye ? Non, en fait, ils viennent de partout. Les partisans du régime tirent dans la rue.
Toute la nuit, jusqu’à six heures du matin, nos maisons tremblent sous le bruit des explosions, des tirs, des avions de chasse qui rasent la ville. Leur bruit est indescriptible, incessant, toujours plus fort. Je frissonne et perds l’équilibre. À plusieurs reprises, je me jette à terre en pensant qu’une bombe vient de toucher ma maison.
Ceux qui nous terrorisent sont des “héros”
Après trois heures de sommeil, je suis terrifié à l’idée de me réveiller dans un pays en ruine. Pourtant, la vie suit son cours, comme si rien ne s’était passé. Comme après chaque attentat suicide qui fait une dizaine de morts, comme quand les forces de police et l’armée massacrent les Kurdes ou les Alevis. Que s’est-il passé hier soir ? Beaucoup de journalistes et de commentateurs envisagent la possibilité d’un faux coup d’État, orchestré par Erdogan pour obtenir les pleins pouvoirs. D’autres disent que la menace d’un putsch n’était pas si sérieuse.
Moi, je me fous des hypothèses. Tout ce que je vois, c’est que plus de 200 personnes sont mortes. C’est que ceux que l’AKP a appelé à envahir les rues ont décapité de jeunes soldats, jeté leur tête du pont Bosporus et sauté sur leur corps inerte. Ceux qui, chaque jour, tuent, violent, harcèlent, agressent, terrorisent, ont aujourd’hui le statut de “héros”.
Nous sommes les prochains
Les autorités turques ont annoncé avoir renvoyé 2.745 juges après la tentative de coup d’État. Une dizaine de membres du Conseil d’État sont détenus, 38 autres sont recherchés et 2.800 membres des forces armées turques ont été arrêtés.Le département de Police d’Istanbul a donné l’ordre de “tirer à vue” sur tout soldat en uniforme qui ne se trouverait pas sur son lieu de travail. Erdogan avance vers le pouvoir absolu. Ses partisans armés ont pris la rue.
Nous sommes les prochains. La prochaine fois que vous entendrez parler de la Turquie, ce sera pour des décapitation de gauchistes, de Kurdes, d’Alévis, d’homosexuels, de femmes ou étudiants… Chacun d’entre nous est menacé.
Propos recueillis par Julia Mourri
La dislocation gagne la Tursuie
Les ravages des politiques suivies depuis la crise de 2008 continuent de se propager. Aujourd’hui, c’est la Turquie. La Turquie est un maillon faible politiquement, géopolitiquement , et surtout financièrement. La situation financière du pays est une catastrophe en attente d’arriver.
Erdogan s’est inséré dans un jeu/rêve géopolitique qui le dépasse, mégalomane. Il veut participer au grand remodelage des néocons. Il n’en a pas les moyens , mais il en l’ambition.
Il a été obligé d’évoluer dans une voie de plus en plus tyrannique, de moins en moins soucieuse de démocratie et de plus en plus aventureuse. Il a divisé et archi-divisé son pays, laissé se developper la corruption, le non-droit, à l’abri pense t- il du parapluie de l ‘OTAN et de ses amis allemands.
La tentative de coup d ‘état n’est que la partie visible de l’iceberg de contradictions qui secoue la Turquie. La Turquie c’est de la dynamite au mileu d’ une région minée.
Tout se tient, le monde était un puzzle complexe et fragile et la voie suivie depuis la crise a tout mélangé, tout rebattu, elle a libéré les forces de dislocation, de balkanisation, d’éclatement dont le renouveau de la guerre froide, le Brexit, les attentats en France, ou le coup d ‘état Turc ne sont que des illustrations. Nous vous rappelons que la Turquie est à la fois candidate à l’entrée dans l’Union et une pièce maitresse de l’OTAN, ce qui signifie que l’interconnection est étroite.
La violence, le risque politique sont la conséquence des politiques susivies, elles sont des aboutissements logiques, organiques, pas des produits du hasard. La succession des crises a un sens même si ce sens est occulté par les » dominants » afin d’exonérer leur responsabilité et d’empêcher les prises de conscience des peuples.
Le sens c’est , la destruction de l’ordre ancien, c’est la re-fragmentation du monde et la folle tentative de certains comme les atlantistes de le réaménager à leur profit. En attendant le « Grand Goulfre », celui de la confrontation avec la Chine.
Nous sortons de plus en plus du monde global de concertation des G8, G20 et autres G30 , ou tout le monde est gagnant pour aller vers le monde de l’imperieum ou seuls les plus forts s’en sortent. .. sur le dos des plus faibles ou des plus divisés. C’est d’ailleurs la même chose, au plan réduit de l’Europe, « the winner takes all ». Le gagnant rafle tout.
Notre clef de lecture est inscrite en exergue de notre site: » il n’est »de vérité que du tout ».
Cela signifie que seule une vision d’ensemble permet d’approcher le sens profond des évènements, leurs liens de cause à effets, leur logique interne de développement. Eux, les « dominants » saucissonnent, ils coupent en tranches pour vous cacher le sens général, ils vous aveuglent avec les arbres pour que jamais vous ne voyiez la forêt. Ils vous font vivre dans un monde d’illusions, ils détounent votre attention, ils pointent leurs médias sur vos yeux afin de vous empêcher d’élargir votre persepctive. Les médias sont des obturateurs.
Face au drame, face à ce qui devrait vous faire réflêchir comme l’attentat de Nice; ils vous incitent à des rites, à chanter, à agiter des petits drapeaux et bien sur à l’esentiel à L’UNITE, l’unité derrière eux, cette unité qui a pour fonction de vous souder en tant que troupeau, de faire taire les voix discordantes et de les rejeter dans le marginal et le politiquement non correct. Ce qui frappe c’est l’usage des superlatifs par ces domiants, comme ils ne peuvent rien dire qui touche au vrai, alors ils enflent , ils emphatisent.
Combien de fois avons nous entendu le fameux « absolument » ces dernières heures? On est absolument bouleversé, on condamne absolument, on est absolument terrifié,on fera absolument tout! Tout? vraiment ? Chiche !
Ce sont des menteurs par saucissonnage. Qui hier a évoqué le lien entre les attentats en France et les bombardements là bas en Syrie, en Irak? Qui a tracé le fil conducteur avec les attentats qui ont encore fait plus de 400 morts en Irak? Qui ose montrer la filiation entre le chaos illégitime que nous provoquons, le désespoir et la régression et les morts de Nice? Personne ! Ils veulent faire croire que tout vient du ciel, vient de la religion, de la barbarie, de la méchanceté des hommes; mais non tout vient de la politique irresponsable, inique, illégitime qui est suivie. La religion est un moyen de créer un front , une masse docile et fanatique, ce n’est pas une cause, il suffit de relire les discours premiers de Bin Laden, la religion est une idéologie , une abstraction qui est utilisée à des fins unifiantes qui sont politiques, gépolitiques, militaires. On n’a jamais dit mieux que ceci: « la religion est l’opium des peuples » et ici c’est l’opium qui les fait marcher à la violence et à la destruction.
Il n’y a pas de différence entre l’utilisation de l’idéologie fasciste dans les années 30 pour sortir des contradictions du capitalisme et l’utilisation de l’idéologie Islamiste dans les trente dernières années. Objectivement , nous sommes dans la répétition, dans l’isomorphisme. Seule change la subjectivité , c’est à dire l’idée que les gens s’en font. Bien sur que les combattants, les kamikazes, les terroristes eux y croient, mais ce ne sont pas eux qui fixent les tactiques, les stratégies et encore moins les buts. Lesquel sont par exemple et entre autres de conduire la région au chaos afin de sécuriser le sanctuaire saoudien et les tyrannies locales et empêchant l’émergence de forces démocratiques/nationales plus porteuses de progrès.
Qui ose analyser l’incroyable fumisterie des occidentaux qui sont en guerre pour changer des régimes dits autoritaires mais qui cirent les babouches -et plus si affinité- des tyrans pétroliers et surtout manitenant des détenteurs du capital et des fonds propres du monde entier. Les tyrans du Moyen-Orient ce ne sont plus les producteurs pétroliers en tant que tels, , mais les détenteurs du capital du système; les Anglais en savent quelque chose, eux dont les banques ne tiennent que par la recyclage de ce capital. Plus c’est gros et plus cela marche! Qui ose dire que le stupide et prétentieux et arrogant Erdogan s’est pris les doigts dans un jeu qui le dépasse , qu’il ne comprend pas et qu’il n’est qu’un pion qui sera sacrifié quand ce sera le moment. Est-ce le moment?
Notre hypothèse de départ est qu’en 2008 le système a buté sur ses limites.
-Il a buté sur ses limites internes symbolisées par le surendettement et
-il a buté sur ses limites externes, une globalisation mal conçue, inégalitaire, déséquilibrée, conflictuelle avec trop de laissés pour compte. La globalisation a buté sur ce que l’on appelle le developpement inégal.
Nous avons jour après jour montré la pourriture des produits financiers, le dysfonctionnement des marchés, la fragilité de l’appareil financier et bancaire, puis nous avons analysé la montée des tensions , l’évolution vers de moins en moins de liberté, de démocratie, de respect des contrats, puis la montée des antagonismes géopolitiques, le délire des néo-conservateurs américains soucieux de préserver l’ordre impérial ancien, fut-ce au prix de la guerre; nous avons mis à jour la fausseté des théories, la disparition de la vérite comme catégorie et comme référence, et l’irrésistible ascension de la propagande et du mensonge. Les peuples ont laissé les dominants se fabriquer des ennemis
Nous avons marqué d’une pierre blanche cette marche tragique en pronostiquant : « un jour ou l’autre il faudra qu’il y ait la guerre, on le sait bien… »
La marche est inéluctable, elle est dans l’ordre des choses car les peuples, trompés , formatés, eux même marchent vers la guerre et la haine. Les peuples s’habituent à toutes les vilénies servies par les dominants, il n’y a pas réaction de défense, de rejet, non il y a accoutumance et c’est qui nous renforce dans nos convictions .
On suit la pente, comme dans les années 30.
Les tentatives de dire « non », sont maladroites, primaires. Elles s’incarnent dans les courants populistes qui n’ont aucune chance d’accéder au pouvoir dans le respect des lois et des constitutions, car les dès sont pipés par la collusion historique entre les socio- démocrates dits de gauche et ceux dits de droite. Les antidotes, les anticorps sont par avance rejettés par les sociétés civiles, abruties, manipulées, névrosées.
Cette semaine est une triste semaine, marquée par le fait que le marché boursier mondial, le phare, le S&P 500 a inscrit un nouveau plus haut historique, ce qui est tout un symbole: le symbole d’un monde géré par et pour une élite financiarisée.
La situation est tellement grave que l’on paie pour accumuler les actifs financiers considérés comme sans risque, que l’on parle de distribuer l’argent par hélicopère, que le Japon se lance dans sa nième tentative suicidaire de stimulation depuis 25 ans , … Cete semaine est une étape clef dans la phase terminale des excès qui nous emportent.
Mais vous n’avez encore rien vu. On n’est qu’à mi-chemin.
Le fidèle lecteur du blog ne sera pas surpris par la tentative de coup d’Etat en Turquie, nous en avions prévu l’éventualité fin mars, avant tout le monde. Ainsi, hier soir, une partie de l’armée s’est soulevée, mais une partie seulement. 265 morts plus tard, le putsch a fait pschitt et le pouvoir d’Erdogan en sort renforcé.
Le coup, teinté d’amateurisme, était désorganisé en diable, peu soutenu, à la fois par la population mais aussi par l’armée elle-même, patiemment noyautée par le sultan durant des années : seules la gendarmerie et une partie de la force aérienne ont pris part au soulèvement. La coordination des différents groupes putschistes laissait franchement à désirer – certains bataillons se rendaient déjà tandis que d’autres, au même moment, bombardaient le palais présidentiel.
C’était perdu d’avance… Ce qui explique peut-être la prise de distance assez rapide, à la fois des partis politiques turcs qui ont tous condamné la tentative (y compris le HDP kurde, némésis d’Erdogan) et des leaders des grandes puissances (même si Kerry a paru un instant hésiter). A ce propos, notons que tous, parfois avec réticence, parfois avec vigueur, ont blâmé le putsch – Israël comme Hamas, Russie comme USA, Arabie Saoudite comme Iran… C’est assez rare pour être souligné. Il n’y a guère qu’à Damas que des tirs de joie ont été entendus.
Des scènes assez insoutenables ont eu lieu par la suite : certains soldats ont été lynchés et, encore plus dérangeant, des partisans islamistes d’Erdogan ont décapité des prisonniers au cri d’Allahu Akbar, fait documenté par Les Crises. Ne vous attendez bien sûr pas à en lire un mot dans la presse grand public. Ah ce délicieux “retour aux institutions démocratiques” chanté à Bruxelles…
Et maintenant, qui est derrière ?
Il semble à peu près exclu que Washington ou Moscou aient quelque chose à voir là-dedans. Aux premières heures, quand on ne connaissait pas encore l’étendue de la conspiration, l’on pouvait peut-être se dire que l’un des deux grands pouvait être derrière – voire les deux ensemble ! (Kerry était à ce moment à Moscou avec Poutine et Lavrov) C’était quand même un peu tiré par les cheveux car le timing posait problème : il y a quelques mois, d’accord, mais maintenant… Après le Brexit, Washington n’a sans doute pas envie de voir une autre composante de l’empire, l’OTAN, battre de l’aile. Quant à Moscou, Erdogan venait de s’excuser platement et semblait même avoir diminué son soutien aux djihadistes “modérés”, ce que paraît confirmer l’actuelle offensive syrienne près de la frontière turque grâce aux intenses bombardements russes. L’amateurisme de la tentative de putsch finit par nous convaincre que ni Russes ni Américains n’y sont pour quelque chose.
La piste interne alors. Sans doute… Erdogan a mené son pays à l’abîme ces dernières années, l’isolant de presque tous ses voisins, important la guerre civile syrienne sur son propre territoire, fermant médias, emprisonnant pour crime de lèse-majesté. Que le coup ait échoué ne change rien : adulé par les uns, il est franchement détesté par l’autre moitié de la population parmi laquelle se trouve ce qui reste d’officiers kémalistes. L’armée, fidèle ou non, est excédée des divers retournements sultanesques, de son aventurisme djihado-syrien, de ses déroutes stratégiques. Quant à la fameuse piste Gulen, du nom de ce religieux soufi devenu la bête noire du sultan, elle reste à prouver.
Mais il y a encore une dernière possibilité : Erdogan lui-même. Car qui, au final, profite du chaos d’hier ? Lui ! La manip est un jeu d’enfants : un général fidèle au sultan assure les rebelles du soutien de l’armée, les laisse débuter l’opération puis retourne sa veste : les putschistes se retrouvent le bec dans l’eau, sans l’appui escompté. Il semble d’ailleurs que les simples soldats n’aient pas très bien compris dans quoi ils s’engageaient.
Rien de tel en tout cas pour isoler les derniers bastions de l’opposition et purger l’armée de ses poches kémalistes. D’ailleurs, Erdogollum ne l’a-t-il pas déclaré lui-même ? “Ce coup d’Etat est un cadeau de Dieu car il va nous permettre de nettoyer l’armée”, CQFD. La chasse aux sorcières a déjà commencé : 2 745 (!) juges ont été démis de leurs fonctions. Le rapport avec le putsch militaire ? Aucun. Pas grave, les Occidentaux resteront silencieux…
Le sultan surfe sur la vague afin de conforter son pouvoir autocratique et toutes les barrières s’abattent devant lui. Hier encore, il était dans une impasse, avait perdu la face vis-à-vis des Russes, ne savait plus quoi dire ni quoi faire en Syrie. Il est aujourd’hui plébiscité par la rue (la minorité agissante en tout cas) et conforté par les messages de soutien (nominal) de toutes les chancelleries. De quoi faire passer, auprès de l’opinion turque, la pilule amère de la réconciliation avec Israël et de l’abandon plus ou moins prévisible de la rébellion syrienne.
Oui, ce putsch était décidément un cadeau de Dieu…
Erdogan : “Ce coup d’état est un cadeau que Dieu nous fait, car nous allons pouvoir purger l’armée”
Toujours dans la catégorie “un autre regard” – mais soyons prudents et circonspects…
Bahar Kimyongür, est un journaliste et polémiste belge issu d’une famille arabe alaouite originaire de Turquie mais aux racines syriennes, de tendance marxiste et opposant à Erdogan.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Coup d'état avorté en Turquie, d'où ça vient réellement ? Lun 25 Juil - 23:31
L’Otan et le « putsch » turc
L’art de la guerre
Erdogan en fuite volant vers l’Europe à la recherche d’un gouvernement qui lui concède l’asile politique, les putschistes désormais au pouvoir parce qu’ils occupent la télévision et les ponts sur le Bosphore, Washington et les capitales européennes, jusque l’Otan, prises au dépourvu par le coup d’Etat : ce sont les premières « nouvelles » venant de Turquie. Toutes plus fausses l’une que l’autre. Ce qui émerge avant tout c’est que, y compris dans sa tragicité (des centaines de morts et milliers d’arrestations), ce qui s’est passé en Turquie se présente comme la mise en scène d’un coup d’Etat.
Les putschistes n’essaient pas de capturer Erdogan, officiellement en vacances sur la Mer Egée, mais lui laissent tout le temps de se déplacer. Ils occupent symboliquement la télévision d’Etat, mais ne brouillent pas les émetteurs privés pro-gouvernementaux et Internet, permettant à Erdogan de les utiliser pour son « appel au peuple ». Ils bombardent symboliquement le parlement d’Ankara, quand il est vide. Ils occupent les ponts sur le Bosphore non pas en pleine nuit, mais de façon ostentatoire le soir quand la ville est pleine de monde, en se mettant ainsi dans un piège. Ils n’occupent pas par contre les principales artères, laissant le champ libre aux forces gouvernementales.
L’action, même destinée à l’échec, a nécessité la préparation et mobilisation de milliers d’hommes, de véhicules blindés et d’avions. Impossible que l’Otan ne fut pas au courant de ce qui se préparait. En Turquie il y a un réseau d’importantes bases Otan sous commandement étasunien, chacune dotée de son propre appareil de renseignements. Dans la gigantesque base d’Incirlik, d’où opère l’aviation étasunienne et alliée, sont déposées au moins 50 bombes nucléaires étasuniennes B-61, destinées à être remplacées par les nouvelles B61-12. A Izmir se trouve le Commandement terrestre allié (Landcom), c’est-à-dire le commandement affecté à la préparation et à la coordination de toutes les forces terrestres de l’Otan, aux ordres du général étasunien Darryl Williams, ancien commandant de l’US Army Africa à Vicence (Vénétie). Le quartier général d’Izmir a été visité à la fin du mois de juin par le nouveau Commandant suprême allié en Europe, le général Curtis Scaparrotti.
Outre les commandements et bases officiels, les USA et l’Otan ont en Turquie un réseau « couvert » de commandements et bases constitué pour la guerre contre la Syrie et d’autres opérations. Comme l’a documenté même une enquête du New York Times, dans le cadre d’un réseau international organisé par la Cia, depuis 2012 est arrivé dans la base turque d’Esenboga un flux incessant d’armes, achetées avec des milliards de dollars fournis par l’Arabie Saoudite et d’autres monarchies du Golfe, qui ont été fournies à travers la frontière turque aux « rebelles » en Syrie, et aussi à l’EI/Daech.
Avec de faux passeports (spécialité Cia), des milliers de combattants islamiques ont afflué dans les provinces turques de Adana et du Hatay, frontalière avec la Syrie, où la Cia a ouvert des centres de formation militaire.
Tout à fait fausse, donc, la « nouvelle », diffusée ces jours-ci, que Washington n’apprécie pas un allié comme Erdogan parce que celui-ci soutient en sous-main l’EI/Daech. Il n’existe pas encore d’éléments fondés pour comprendre s’il y a, et dans quelle mesure, une fissure dans les rapports entre Ankara et Washington et surtout quels en sont les motifs réels.
En accusant Fetullah Gulen, résidant aux USA depuis 1999 et allié d’Erdogan jusqu’en 2013, d’avoir inspiré le putsch, et en réclamant son extradition, Erdogan joue à la hausse, pour obtenir des USA et de ses alliés européens de plus grosses contreparties pour le « précieux rôle » (comme l’a qualifié Stoltenberg le 16 juillet) de la Turquie dans l’Otan.
En attendant Erdogan fait place nette de ses opposants, pendant que Mogherini prévient que, s’il utilise la peine de mort, la Turquie ne peut pas entrer dans l’Ue, parce qu’elle a signé la Convention sur les droits de l’homme.
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: Coup d'état avorté en Turquie, d'où ça vient réellement ? Dim 31 Juil - 10:58
L’urgence du jeu du Sultan Culbuto
Au milieu d’une étonnante, implacable et large purge qui ne montre aucun signe de ralentissement, avec 60 000 – et plus à venir – fonctionnaires, universitaires, juges, procureurs, policiers, soldats emprisonnés, abattus, suspendus ou dépouillés de leur accréditation professionnelle, il est maintenant relativement bien établi que le gouvernement turc a été très bien informé qu’un coup d’État militaire était imminent le 15 juillet. L’information pourrait provenir des renseignements russes, bien que ni Moscou, ni Ankara n’aient révélé les détails. Donc, une fois pour toutes, ce n’était pas un faux drapeau.
Un analyste du renseignement au Moyen-Orient, laïque et haut placé, avec une place de choix à Istanbul pour observer le coup d’État, a clarifié le contexte politique interne avant même la proclamation – largement attendue – de l’état d’urgence (si la France peut le faire, pourquoi pas la Turquie ?), il dit :
Ils savaient cinq à six heures à l’avance qu’un coup était en cours et l’ont laissé aller de l’avant, sachant, comme ils le devaient, que ce serait un échec […] Cette affaire a propulsé Erdogan vers un statut semi-divin parmi ses partisans. La voie est libre pour lui de faire ce qu’il veut, qui sera une présidence puissante et la suppression du principe de laïcité dans la Constitution. Cela ouvrirait la voie à l’introduction de certains aspects de la charia. Il a essayé cela dans les premières années du gouvernement de l’AKP avec l’introduction de Zina, une disposition strictement islamique, qui aurait criminalisé l’adultère et aurait ouvert la porte à la criminalisation des autres relations sexuelles illicites dans l’islam, car Zina concerne ce sujet en général et pas seulement l’adultère. Mais lorsque l’UE a objecté, il a reculé. »
La source de renseignements ajoute :
« Dans les semaines qui ont précédé cet événement, Erdogan avait été inhabituellement discret. Dans cette même période, le Premier ministre avait été remplacé et le nouveau avait annoncé un renversement complet de la politique étrangère, y compris la réparation des relations avec la Syrie. Est-ce que Erdogan a atteint lui-même la conclusion que la politique en Syrie était insoutenable, ou était-ce forcé par les anciens du parti, dans le contexte des dommages énormes qu’il a fait dans le pays de diverses manières, ainsi qu’en Syrie ? S’il a été poussé à changer de politique, le coup d’État manqué lui donne l’occasion de réaffirmer son autorité sur l’échelon supérieur de l’AKP. Certes, cela est arrivé au meilleur moment. »
L’historien turc Cam Erimtan ajoute au contexte, en expliquant comment
« Au début du mois prochain, le Haut Conseil militaire de la Turquie (ou YAS, en turc) est convoqué et il est prévu qu’un grand nombre d’officiers seront alors redondants. L’État turc est décidé à s’engager dans un exercice de nettoyage, en supprimant tous les opposants au gouvernement dirigé par l’AKP. Ce coup-qui-n’était-pas-un-coup fournit alors suffisamment de munitions pour faire un ménage complet dans les rangs […] même si le Président a pointé du doigt, au-delà de l’Atlantique, la silhouette sombre de Fethullah Gülen et de son organisation supposée terroriste FETÖ (Fettullahçı teror Örgütü ou Fethullahist Terror Organisation), insinuant que les comploteurs font partie intégrante de cette ombre, clairement insaisissable, et peut-être même inexistante, qu’est l’organisation. »
Le résultat final ne sera pas beau à voir : Erdogan est maintenant également appelé Commandant en chef de la Turquie, ce qui indiquerait, entre autres choses, qu’il considère la tentative de coup d’État comme une attaque sur sa personne. Quelles que soient les motivations des comploteurs, le résultat final de leur action sera une acceptation encore plus sincère et enthousiaste de la politique de Sunnification menée par Erdogan et peut-être un démantèlement rapide de l’État-nation qu’est la Turquie, pour la remplacer par une fédération anatolienne d’ethnies musulmanes, peut-être liées à un califat revivifié, et à un éventuel retour de la charia en Turquie.
C’est comme si Erdogan avait été béni par un effet inverse du Parrain. Dans le chef-d’œuvre de Coppola, Michael Corleone énonce le célèbre « Juste quand vous pensez que vous êtes dehors, ils vous ramènent dedans ». Dans le cas du parrain Erdogan, juste au moment où il pensait qu’il était irrémédiablement piégé, Dieu – comme il l’a admis – l’a sauvé. Appelons-ça un Sultan Culbuto.
Le Lion contre les Faucons
Comme Erdogan referme sa poigne de fer en interne, une connexion autrefois en acier inoxydable entre l’OTAN et la Turquie s’évapore lentement. C’est comme si le sort de la base aérienne d’Incirlik était – littéralement – suspendu au fil de quelques ondes radar sélectionnées.
Il y a une méfiance extrême et généralisée en Turquie soupçonnant que le Pentagone savait ce que les rebelles avaient en tête. Il est vrai que pas une épingle ne tombe sur Incirlik sans que les Américains le sachent. Les membres de l’AKP soulignent l’utilisation du réseau de communication de l’OTAN pour coordonner les putschistes et échapper ainsi aux renseignement turcs. À minima, les putschistes ont cru que l’OTAN les soutiendrait. Non, aucun allié OTAN ne daigna avertir Erdogan de l’imminence du coup d’État.
Ensuite, il y a la saga de l’avion ravitailleur des F16 rebelles. Les avions-citernes à Incirlik sont tous du même modèle – KC135R Stratotanker – pour les Américains et les Turcs. Ils travaillent côte à côte et sont tous sous le même commandement : la 10e base principale de Tanker, dirigée par le général Bekir Ercan Van, qui a été dûment arrêté dimanche dernier – alors que sept juges ont également confisqué toutes les communications de la tour de contrôle. Ce n’est pas un hasard si le général Bekir Ercan Van se trouve être un proche du chef du Pentagone Ash Carter.
Ce qui est arrivé dans l’espace aérien turc après que l’avion d’Erdogan, le Gulfstream IV, a quitté la côte méditerranéenne et a atterri à l’aéroport Atatürk d’Istanbul a été largement cartographié – mais il y a encore des lacunes cruciales dans le récit, ouvrant à la spéculation. Comme Erdogan a été muet comme une carpe dans toutes ses interviews, on se retrouve devant un scénario de style Mission impossible avec, comme acteurs, les F16 rebelles, Lion Un et Lion Deux, sur une mission spéciale avec leurs transpondeurs éteints. Face à face entre le loyaliste Lion Un et Lion Deux. Lion Un est piloté par personne d’autre que l’homme qui a abattu le Su-24 russe en novembre dernier, il est aux commandes du désormais fameux avion-citerne qui a décollé de Incirlik pour ravitailler les F16 rebelles. S’ajoutent au scénario trois paires supplémentaires de F16 qui ont décollé de Dalaman, Erzurum et Balikesir pour intercepter les rebelles, y compris la paire qui protégeait le Gulfstream d’Erdogan – qui utilisait l’indicatif THY 8456 pour se déguiser en vol Turkish Airlines.
Mais qui était derrière tout cela ?
Erdogan en mission pour Dieu
Le célèbre lanceur d’alerte saoudien, Mujtahid a fait sensation en révélant que les Émirats Arabes Unis ont non seulement « joué un rôle » dans le coup d’État, mais ont aussi gardé la Maison des Saoud dans le coup. Comme si cela n’était fichtrement pas suffisant, l’émir auto-déchu du Qatar, Sheikh Hamad al-Thani, très proche de Erdogan, a prétendu que les États-Unis et une autre nation occidentale – la France étant une forte possibilité – avaient mis en scène le tout, avec l’implication de l’Arabie Saoudite. Ankara, comme prévu, a nié tout cela.
L’Iran, d’autre part, a clairement vu la fin du jeu et a été un fervent partisan de Erdogan depuis le début. Et encore une fois, personne ne veut en parler, bien sûr, mais les renseignements russes étaient très au fait de tous ces mouvements – le prompt appel téléphonique du président Poutine à Erdogan après le coup d’État apporte un crédit à cette thèse.
Encore une fois, voyons les faits basiques : tout agent des renseignements en Asie du Sud-Ouest sait que sans le feu vert du Pentagone, les factions militaires turques auraient eu les plus grandes difficultés, sinon l’impossibilité, d’organiser un coup d’État dans les temps. En outre, au cours de cette nuit fatidique, jusqu’à ce qu’il soit devenu clair que le coup a été un échec, les comploteurs – de Washington à Bruxelles – n’ont pas été exactement décrits comme maléfiques.
Une source supérieure américaine du renseignement, qui ne souscrit pas au consensus washingtonien habituel, est catégorique, « l’armée turque n’aurait pas bougé sans le feu vert de Washington. La même chose avait été prévue pour l’Arabie Saoudite en avril 2014, mais a été bloquée au plus haut niveau à Washington par un ami de l’Arabie Saoudite ».
La source, qui pense en dehors de la boîte, souscrit à ce qui devrait être considéré comme la clé, l’hypothèse de travail en cours. Le coup d’État a eu lieu, ou a été avancé, essentiellement à cause du rapprochement soudain de Erdogan avec la Russie. Des Turcs de tous horizons auraient ajouté de l’huile sur le feu, insistant sur le fait que, très probablement, le bombardement de l’aéroport d’Istanbul était une Opération Gladio. Des rumeurs de l’Est à l’Ouest avancent déjà que Erdogan devrait quitter l’OTAN tôt ou tard et adhérer à l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS).
Bien que Erdogan ne soit un joueur absolument pas fiable et possède un canon géopolitique flexible, une invitation de Moscou-Pékin peut être attendue sous peu. Poutine et Erdogan auront une réunion absolument cruciale début août. Erdogan s’est entretenu au téléphone avec le président iranien Hassan Rouhani. Ce qu’il a dit a provoqué des frissons tout au long de la colonne vertébrale de l’OTAN : « Aujourd’hui, nous sommes déterminés plus que jamais à contribuer à la solution des problèmes régionaux main dans la main avec l’Iran et la Russie, et en coopération avec eux. »
Donc, une fois encore, l’avenir du XXIe siècle est en jeu. L’OTAN contre l’intégration eurasienne, avec le Sultan Culbuto se balançant en plein milieu. Dieu a certainement joué avec ce scénario tentant quand il a parlé à Erdogan sur Face Time.