Mes très chèr(e)s ami(e)s,
Bien le bonjour,
Comme promis, je vais délaisser un peu la physique pour, j'aurais aimé quelque chose de plus terre à terre, mais que voulez-vous...
Je vais vous conter une histoire intéressante. Intéressante en plusieurs points car elle soulève bien des interrogations, des fantasmes et même parfois sarcasmes. Voici venu le temps des recherches de trésors et mystères. Je vais dans un premier temps vous narrer cette légende, puis nous reviendrons plus tard sur les différentes hypothèses et théories.
Tout commence dans un village perdu dans la pampa du sud de la France, au cœur du pays Cathare, aux environs de Carcassonne : Rennes le Château.
A l’aube de l’été 1885, l’abbé Béranger Saunière est nommé curé de la petite bourgade de Rennes le Château. Lorsqu’il arrive sur site, il découvre une église en ruine. Il en va de même pour le presbytère qui l’oblige à se loger chez l’une de ses tantes (Saunière est un enfant de la région). Les villageois et la municipalité ne roulent pas sur l’or. Personne n’a les moyens de restaurer, voire même d’entretenir l’édifice.
Il commence dès lors la rénovation avec de l’argent financé pour partie par des dons, soutien municipal et legs. C’est à ce moment qu’il s’attire ses premiers ennuis avec la sainte autorité. En effet, il prononce quelques discours anti républicains, chose pas très bien vu, mais à l’époque seulement ! Bref il est suspendu quelques temps, puis revient à Rennes le Château en juillet 86.
Première découverte pendant ces travaux.
Les ouvriers travaillant à la restauration découvrent une cache dans laquelle ils diront avoir trouvé un chaudron rempli de pièces d’or. Saunière leur dira que ce ne sont que des médailles de Lourdes qui n’ont aucune valeur, et fera construire, pour clôturer le débat, un autel sur l’emplacement de la cache.
Il s’occupe ensuite du jardin qui se trouve devant l’église et demande à la mairie d’en avoir l’usage afin d’y construire un calvaire. Et c’est là que l’histoire commence à devenir quelque peu plus croustillante.
En 1891, il inaugure une statue de notre Dame de Lourdes qu’il compte poser sur le pilier qui soutenait l’ancien autel. Et il se trouve que dans celui-ci l’abbé fait une étrange découverte puisqu’il y trouve une fiole contenant 3 parchemins : un arbre généalogique sur la descendance de Dagobert II, un évangile de Saint Jean et des extraits de versets de Marc, Matthieu et Luc. Ces textes semblent manifestement codés.
Et que se passe-t-il le lendemain ?
L’abbé demande à deux ouvriers de soulever une dalle qui se trouve au pied du nouvel autel. Cette dalle dite des chevaliers représente ce que l’on pense être deux cavaliers sur un unique cheval. Et évidemment ils dénichent une crypte ! On se croirait presque dans Indiana Jones et la dernière croisade.
Les travaux de rénovation s’arrêtent ! Il congédie tout le monde. Il préviendra sa hiérarchie et recevra la visite notamment de l’abbé Boudet et l’abbé Gélis. Autres croustillants personnages dont nous reparlerons très prochainement.
Notre abbé ne laisse plus personne entrer dans son église. Personne ne sait ce qu’il y fait, mais il y fait puisque les villageois le voient travailler jusque tard dans la nuit.
Quelques jours après, il fait sceller une dalle sur la sépulture.
L’évêque de Carcassonne lui offre un voyage jusque Paris afin de faire décoder les parchemins. Il va y rencontrer plusieurs personnalités qui vont lui ouvrir différentes portes dont celle de l’art puisqu’il reviendra sans l’arbre généalogique mais avec toutefois 3 tableaux. Des reproductions du Pape Celestin V, La tentation de Saint Antoine par David Teniers et enfin Les Bergers d’Arcadie par Nicolas Poussin.
Les travaux vont reprendre, avec au passage à l’intérieur de la sacristie une pièce mitoyenne secrète. Admettons tout de même que c’est un curieux personnage !
Car ses agissements étranges continuent. Il se fera surprendre par le maire entrain de creuser la nuit dans le cimetière. Il aurait semble-t-il effacé des inscriptions sur une pierre tombale et tamisé la terre signifiant qu’il aurait fouillé la dite-tombe. Nous y reviendrons sur cette fameuse pierre tombale. Toujours est-il que devant les menaces d’être dénoncé au préfet il cesse ses activités nocturnes.
S’ensuit une période durant laquelle il s’éclipse de Rennes le Château. On le retrouve aussi bien à Paris, auprès d’occultistes, qu’aux environs des villages voisins tel celui de son nouvel ami l’abbé Boudet, curé de Rennes les bains. Il explore la région et nul ne sait très bien ce qu’il cherche. Toutefois une chose est sure, il a de l’argent puisque les rénovations reprennent de plus belle.
Chemin de croix, superbes vitraux, bénitier, décoration du confessionnal, mais il achète également les terrains bordants l’église où il fait bâtir la villa Béthania, la Tour Magadala, une ornagerie, une ménagerie. Bref une entreprise colossale et onéreuse.
En parallèle, l’abbé Gélis est sauvagement assassiné chez lui…
Commencent alors les années fastes. L’abbé Saunière reçoit chez lui le gratin mondain (milieu artistique, francs-maçons et même des gens issus de la noblesse). Parallèlement il ouvre plusieurs comptes dans plusieurs banques (à Perpignan, à Paris, à Toulouse, etc…).
Ce train de vie agace au plus haut point quelques-uns de ses confrères, du coup l’évêché de Carcassonne le mute à Coustouge. Saunière refuse et démissionne.
Un nouveau curé est nommé à Rennes le château. Mais Saunière qui est resté sur place fait bâtir une chapelle privée où tout le monde vient y célébrer la messe.
En mars 1915, l’Abbé Boudet meurt, et fait placer sur sa tombe un curieux livre qu’il a lui-même écrit, La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains. Un très curieux livre, codé par le procédé dit de la langue des oiseaux. Nous en reparlerons également.
En janvier 1917, Saunière est victime d’une violente attaque cérébrale. C’est l’abbé Rivière, curé de la commune de Couiza, qui recevra sa confession. Il en est sorti blême, livide et ne reviendra donner l’extrême onction que deux jours après !
Saunière meurt d’une hémorragie cérébrale.
Alors comment dans un village anodin, un curé aux allures anodines a pu transformer un lieu en ruine, en un fastueux domaine et en faisant venir la mondanité ?
A-t-il découvert un trésor ? Le trafic de messes dont-il fut accusé a-t-il suffit à régler toutes les factures ? Quels secrets entourent Saunière ? Et quelle curieuse coïncidence que ces 3 curés qui présentent des comportements étranges, ce soit trouvés au même moment dans un périmètre si proche !
To be continued…
Tonton Don