akasha Administrateur
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| Sujet: Göbekli Tepe : Révélations sur le plus ancien Temple de l’humanité Sam 7 Fév - 4:24 | |
| Révélations sur le plus ancien Temple de l’humanité
Göbekli Tepe
Un temple de 12.000 ans, qui est l’objet de fouilles en Turquie, a donné lieu à la réouverture du dossier historique concernant la période du néolithique que l’on croyait close et semble appartenir à une plus grande civilisation, jusqu’alors inconnue, qui est en train d’être découverte. Cinq millénaires nous séparent de la naissance de l’Egypte ancienne vers – 3100 av JC. Ajouter encore cinq millénaires et nous sommes en -8100, ajouter un autre millénaire et demi, et nous avons la date de Göbekli Tepe, située dans les hautes terres de la Turquie près des frontières irakienne et syrienne, voilà l’endroit précis où cette civilisation encore inconnue a été construite.
Sur le plan archéologique, classé comme un site du Néolithique précéramique, (une période située entre 9600-7300 av JC), le plus ancien temple du monde se trouve dans la première partie de cette époque et jusqu’à présent, il a été datée au carbone à 9500 av JC.
C’est le laps de temps où la civilisation de Platon connu sous le nom Atlantis aurait disparu. Ainsi il a été construit 5000 ans avant l’avènement de ce que beaucoup considèrent comme la «civilisation la plus ancienne », Sumer, pas très loin au sud de Göbekli Tepe que l’on descend par l’Euphrate, laissant les hauts plateaux des montagnes du Taurus en Turquie.
Göbekli Tepe est un site incroyable. David Lewis-Williams, professeur d’archéologie à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg, dit que «Göbekli Tepe est le site archéologique le plus important dans le monde ».
Il s’agit d’une petite colline à l’horizon, à 15 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sanliurfa, plus communément connu sous le nom d’Urfa, qui a été liée à l’Abraham biblique (certains prétendent que Urfa était la ville d’Ur mentionnée dans la Bible).
Aussi connue sous le nom d’Edesse, Urfa est sur le bord de la zone des pluies des montagnes du Taurus, source de la rivière qui traverse la ville et rejoint l’Euphrate. Urfa était (et est toujours) une oasis, ce qui pourrait expliquer pourquoi Göbekli Tepe a été construit à proximité. Une statue grandeur nature en pierre calcaire qui a été trouvé à Urfa, à l’étang connu sous le nom Balikli Gol, a été datée au carbone 10,000-9000 av JC, ce qui en fait la plus ancienne sculpture de pierre connue jamais trouvé. Ses yeux sont en obsidienne.
Un vieux berger kurde, Savak Yildiz, a découvert la vraie nature de Göbekli Tepe en Octobre 1994, lorsque, ayant repérer quelque chose, il essuya la poussière d’une grande pierre de forme oblongue. Une enquête du site avait été effectuée par l’archéologue américain Peter Benoît en 1963, mais il a identifié la région comme un cimetière byzantin, désinformation quand tu nous tiens… Lorsque l’archéologue allemand Harald Hauptmann, accompagné d’ Adnan Misir et d’Eyüp Bucak du Musée d’Urfa, a commencé des fouilles en 1995, ils se sont vite aperçus que le site était bien plus ancien. Göbekli Tepe est une série de structures essentiellement circulaire et de forme ovale située sur les pentes d’une colline, connue sous le nom Göbekli Tepe Ziyaret. « Ziyaret» signifie «visite», mais cela est souvent laissé de côté. Certains traduisent «Göbekli Tepe» comme «Nombril du Monde» car «Gobek » signifie « nombril » ou « ventre » et « Tepe» signifie «colline». Les médias sensationnalistes ont fait des tentatives pour lier Göbekli Tepe avec le biblique Jardin d’Eden. Göbekli Tepe est bien vieux, mais il n’est pas unique et n’a jamais été un jardin. L’imprégnation de la Bible dans l’inconscient collectif est parfois pénible, à croire que les lobbys religieux pourraient être à l’origine de l’occultation de découvertes dérangeantes et ce à travers le monde. Toutefois, au cours des 50 dernières années, le début de cette nouvelle civilisation a été légèrement repoussé, faisant encore reculer le mythe de Sumer comme berceau de la civilisation.
Repousser la naissance de la civilisationLa découverte de la ville biblique de Jéricho, de ses tours et de ses murs en pierre de taille cyclopéenne, datant de -8000 avant JC, fut le premier site découvert à repousser la date de la naissance de la «civilisation». Ain Ghazal est souvent considéré comme un site gémellaire de Jéricho, avec sa superficie de 15 hectares, c’est le plus grand site néolithique au Moyen-Orient et est quatre fois plus grande que Jéricho. L’américain Gary O. Rollefson, son principal archéologue, a prouvé que la ville remonte à 7250 avant JC, et il existe des preuves de l’agriculture dans la région remontant à 6000 ans avant JC. À son apogée, on estime que 20.000 personnes vivaient à Ain Ghazal. Cependant, en 5000 avant JC la ville a été complètement abandonnée. Trente statues ont été retrouvées, mesurant entre 35 et 90 centimètres, elles représentent des êtres humains, mais peuvent aussi représenter des divinités tutélaires ou des mânes d’ancêtres incarnées dans la pierre. La découverte de Jéricho a ajouté du poids à l’argument selon lequel la Bible est l’histoire, pas un mythe. Mais quand on a appris que des sites bien plus anciens que Jéricho lui-même ne se trouvaient « malheureusement » pas en Palestine, mais plus au nord, en Anatolie, au sud la Turquie, l’intérêt des médias dans ces nouvelles découvertes semblait faiblir. AMENez un mouchoir pour le Pape ! sniff…
Le plus célèbre de ces sites est Çatal Höyük. Il a été découvert en 1958 par l’archéologue britannique James Mellaart, qui a commencé des fouilles en 1961 et a daté le site d’une période comprise entre -7500 et -5700 av JC. Il est le plus grand site, et le mieux préservé, du néolithique découvert à ce jour. Mellaart l’a décrit comme « une Rome néolithique», et il est en effet digne de ce nom de « Rome ». Ses constructions montrent des signes évidents que ses habitants possédaient une religion très développée identifiée comme un culte de la Déesse Mère, bien que cette théorie ait fait l’objet de nombreuses controverses. On sait par ailleurs que les morts étaient enterrés sous le sol des bâtiments, et que plusieurs de ces structures contiennent des représentations de taureaux. Certaines personnes sont même allées jusqu’à suggérer qu’il y aurait probablement une origine commune entre Çatal Höyük et la civilisation minoenne de Crète.
Çatal Höyük a été le premier prodrome de plusieurs découvertes qui ont peu à peu dévoiler l’histoire ancienne de la région turque. Göbekli Tepe est l’un des nombreux sites extrêmement vieux et le plus ancien découvert à ce jour. Toutefois, l’existence de ces sites n’a jamais été signalée dans la presse spécialisée, bien qu’elle soit admise par le monde archéologique et que la datation du lieu n’ait jamais été remise en cause.
Le site de Çayönü, situé à environ 96 kilomètres de Göbekli Tepe, conforme à un modèle qui est connu comme un «plan de grille», révèle qu’une planification minutieuse préalable à sa construction témoigne d’une science architecturale particulièrement développée. Les américains Linda et Robert Braidwood, en collaboration avec l’archéologue turc Halet cambel, ont commencé à fouiller Çayönü en 1964 et ont constaté que les étages des bâtiments ont été faits à base de terrazzo (chaux et argile écrasés puis brulés), cela leur a d’abord fait penser à la méthode de construction utilisée par les Romains. Le site a également révélé l’utilisation de métaux et la première preuve de la fusion du cuivre, même si certains font toutefois valoir que le cuivre a été martelé à froid plutôt que fondu. L’utilisation du cuivre ne doit pas être une surprise totale, car le site est à portée de gisements de minerai de cuivre (ainsi que l’obsidienne) à Ergani dans les environs de Diyarbakir. Et tout cela dans un site daté de 7500-6600 av JC.
Çayönü a aussi révélé un trésor de crânes humains, on en a trouvé sous l’autel où des sortes de dalles étaient tachées de sang humain. Certains se sont précipités sur l’hypothèse d’un quelconque rituel de sacrifice humain, tandis que d’autres n’ont pas voulu aller jusque là, refusant de se baser uniquement sur un seul type d’artefact.
D’autres preuves archéologiques récentes suggèrent que certaines personnes ont été tuées dans des fosses énormes, tandis que les enfants ont été enterrés vivants dans des pots ou rôties dans de grands bols de bronze. Çayönü est donc une civilisation, mais peut-être pas comme nous aimerions nous l’imaginer, c’est-à-dire comme une sorte d’âge d’or. Ou peut-être que ces morts sans nombre révèlent une guerre terrible qui a conduit à la fin de cette civilisation. Il est toujours très difficile de reconstituer l’histoire sur quelques objets et ossements.
Un autre site important est Nevali Cori, dans la province de Hilvan entre Diyarbakir et Sanliurfa. Ici, Harald Hauptmann a commencé des fouilles en 1979 et a été en mesure de découvrir des statues de calcaire importantes. En 1991, le site a été submergé par la construction du lac du barrage Atatürk. Il partage de nombreuses similitudes avec Göbekli Tepe et est daté de 8400-8000 av JC. Tous les objets récupérés sont maintenant dans les musées, y compris une statue énorme savamment sculptée, trouvée dans une niche au centre d’un mur nord-ouest. Fait intéressant, c’est un long serpent qui se termine en forme de champignon. L’archéologue allemand Klaus Schmidt croit qu’elle a été adoré comme une divinité. Beaucoup de gens ont fait le lien entre les piliers en forme de T de Göbekli Tepe qui est la même »signature » entre les différents sites de la région. Ces piliers en forme de T ont été également sur le site de Nevali Cori. Nevali Çori est plus carré circulaire, même si une enceinte carrée a aussi été trouvée à Göbekli Tepe. Bien qu’il existe plusieurs similitudes entre les deux sites, les piliers de Nevali Cori sont néanmoins plus petits et son sanctuaire est situé dans un village.
L’auteur britannique Andrew Collins a comparé la taille de Göbekli Tepe à celle de « trois courts de tennis ». Les principaux archéologues du site sont Klaus Schmidt et Harald Hauptmann de l’Institut archéologique allemand à Istanbul. Tous les complexes de Göbekli Tepe qu’ils ont mis au jour jusqu’ici sont caractérisés par des structures contenant des piliers en T.
Ces piliers ont été utilisés comme «planches à dessin» et plusieurs d’entre elles représentent des animaux, avec une préférence marquée pour les sangliers, les renards, mais aussi des reptiles, des lions, des crocodiles et des oiseaux, ainsi que les insectes et les araignées. La plupart d’entre eux étaient creusés dans les surfaces planes des piliers. Toutefois, certains sont des sculptures en trois dimensions, y compris une trouvée au cours de la saison 2006 d’excavation, celle d’une créature reptilienne descendant sur le côté d’un pilier en T, ce qui démontre une maitrise de l’art de la sculpture sur pierre parfois bien supérieur à ce que nous verrions des milliers d’années plus tard, à Sumer et en Egypte.
Jusqu’à présent, quatre temples circulaires complexes ont été fouillés. Les murs sont faits de pierres sèches et les planchers de terrazzo. L’intérieur des murs ont habituellement plusieurs piliers en T. Un petit banc longe tout le mur extérieur de chaque complexe.
Les structures sont situées sur le versant sud de la colline, orientée à peu près nord-sud avec leur entrée au sud. Tous les piliers en T ont été exhumés d’une carrière de pierre sur la pente inférieure sud-ouest de la colline. Un pilier demeure in situ dans la carrière, il est de sept mètres de long et trois mètres de large, et s’il était entièrement excavé il aurait pesé environ 50 tonnes, on soulignera ici que la construction de pierres qui pèsent plusieurs tonnes n’a pas commencé en Egypte ou en Angleterre avec Stonehenge.
Un complexe, la première structure circulaire à excaver, est surnommé «le bâtiment de la colonne serpent», car les représentations du serpent dominent les sculptures sur le pilier en T. Un autre pilier, cependant, représente une «triade» avec un taureau, un renard et une grue, positionnés l’un au-dessus des autres. Certains piliers seulement disposent d’un taureau, d’autres seulement d’un renard, et ainsi de suite.
Mesures du complexe B : neuf mètres de diamètre mesuré d’est en ouest, et 10 à 15 mètres du nord au sud (dont une partie est encore à creuser). Il est néanmoins le seul complexe creusé au niveau du sol, révélant une surface du plancher en terrazzo. Deux piliers portent en eux la figure d’un renard. Un pilier central, no. 9, est de 3,4 m de haut; le pilier no. 10 est de 3,6 m de haut; leur poids est de 7,1 et 7,2 tonnes respectivement. Le complexe a été clairement construit pour « maison » de ces piliers monolithiques, qui prouvent l’immense connaissance de bâtisseur de nos ancêtres, lesquels savaient parfaitement travailler avec des pierres gigantesques, non seulement dans les carrières, mais dans la conception et la décoration aussi.
Les archéologues croient que 200 piliers T se trouvaient à l’origine de Göbekli Tepe, piliers T symbolisant un serpent qui finit en chapeau de champignon. Les formes circulaires seraient apparues alors comme pour symboliser le chapeau d’un champignon. Une espèce de champignon hallucinogène serait à l’origine de leur spiritualité comme chez les mayas et les autres peuples amérindiens. Sur tous les continents la forme de spiritualité la plus ancienne est le chamanisme, ici on voit comment émerge la civilisation à partir de « totem », dolmen, pierre levée représentant des ancêtres illustres ou l’esprit de certains animaux protecteurs. Plusieurs d’entre eux s’associent au fil du temps pour signifier la fusion de plusieurs tribus.
Comme en Chine ou les tribus anciennes furent unies par Huangdi, l’empereur à la chevelure d’or, probablement d’origine tokharienne selon certains archéologues chinois. Chaque tribu chinoise possède son totem-animal, une fois unie aux autres va naitre le dragon chinois dont le corps est composé d’une partie de l’animal de chaque tribu. Ainsi naît la nation chinoise. Il en fut probablement de même dans cette partie du monde.
Ici, à Göbekli Tepe, chaque pilier T ne pèse « que » cinq tonnes, il suffit de faire le calcul pour s’apercevoir que 1.000 tonnes de piliers ont été excavées et décorées, et soulignons encore l’importance de l’emplacement et l’exploit fabuleux qu’il a fallu pour créer cet ensemble architectural.
Le complexe C est surnommé « le cercle du sanglier », car il décrit différents cochons sauvages. Il reste neuf piliers autour de la paroi, mais plusieurs ont été retirés à un moment donné dans le passé. Un pilier montre une niche d’oiseaux. Comme plus tard des cultures sont connues pour avoir pris connaissance du parcours des grues migratrices, cela pourrait être une coutume qui a été pratiquée beaucoup plus tôt que prévu. Certains piliers semblent avoir été des repères de l’année propices à la chasse. Le complexe est également intéressant car une pierre en forme de U a été trouvé et est réputée avoir été la pierre d’accès. Cette pierre a un passage central de 70 centimètres de largeur, et un côté de l’U est surmonté d’une représentation d’un sanglier; de l’autre côté des symboles sont malheureusement disparus. Encore une fois, la forme en U et le sanglier soulignent la technique experte des artisans dans la sculpture, qui est encore mieux représentée sur le pilier no. 27, mettant en vedette la première créature reptilienne au-dessus en trois dimensions. Cette sculpture complexe pouvait être considérée comme étant sur un pied d’égalité avec la statue de Michel-Ange de David.
Le complexe D est surnommé « le zoo Stone Age ». Sur le pilier 43 figure des scorpions, et certains piliers sont en effet si abondamment décorés, beaucoup plus intensément que dans les autres, que le terme « zoo » pour ce complexe est tout à fait approprié. Une fois de plus, il y a deux piliers (n ° 18 et 31), bien que les autres piliers révèlent des symboles, comme celui de la forme de la lettre H ainsi que l’une avec un H tourné de 90 degrés. Le site a révélé d’autres symboles, en particulier une croix, une demi-lune et des barres horizontales ou entremêlées, preuve que l’origine de l’écriture est probablement beaucoup plus importante que l’on pensait. Le pilier 33 est la « star » du complexe. Les formes sur ce pilier se rapprochent des hiéroglyphes égyptiens, d’où il est loisible de postuler l’existence d’une langue pictographique dans le 10e millénaire avant JC.
Ensemble, ces quatre complexes et d’autres, demeurés intacts, sont une série d’ovales et ressemblent à la disposition des complexes de forme ovale datant de l’âge de pierre trouvés sur Malte. Cela est d’autant plus remarquable que les formes ovales de Malte ont été considérés comme unique, bien que certains des mégalithes en Sardaigne affichent également des tendances ovale identiques à ceux de Göbekli Tepe.
Un « temple de pierre » au bas de la pente est également de forme ovale et on y remarque une ouverture à une « chambre funéraire ». Considérant que sur d’autres sites ces ouvertures sont si étroites que l’homme ne pouvait pas s’y acheminer vers l’intérieur, ici en revanche il est assez large pour entrer.
Ailleurs sur le site, sur le versant nord de la colline, il y a un bâtiment rectangulaire nommé «le bâtiment à la colonne lion ». Ses quatre piliers sont des représentations de créatures léonines, qui pourraient également être les tigres ou les léopards. Un pilier a un graffiti de 30 cm de haut d’une femme accroupie, qui semble donner naissance.
La spéculation sur Tepe GöbekliLes fouilles à Göbekli Tepe sont toujours en cours, mais seulement un quart des 200 piliers T ont été découverts jusqu’à présent, et toutes les structures importantes n’ont pas été déterrées. En bref, d’autres surprises peuvent être en magasin. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions importantes, mais que signifie tout cela? Le site démontre définitivement que les choses qui nous paraissaient beaucoup plus récentes sont beaucoup plus anciennes et toutes les personnes présentes sur ce seul site en sont les premiers témoins. Qui aurait osé imaginer il y a encore quelques décennies que, dans cette région, une civilisation digne de ce nom existait dans le 10e millénaire avant J.-C.
Klaus Schmidt considère Göbekli Tepe comme « le premier temple de l’humanité» et «un sanctuaire du chasseur de l’âge de pierre ». Il voit le site dans le cadre d’un culte de la mort, pas spécifiquement lié à un groupe sédentaire, mais plutôt comme un type de sanctuaire central pour plusieurs tribus vivant dans la région. Les animaux sculptés sont soupçonnés d’avoir été là pour protéger les morts. Au Çayönü, comme décrit précédemment, il y a une structure protégeant une sorte de cave pour contenir des crânes et des ossements humains. Jusqu’à présent, cependant, Göbekli Tepe n’a donné aucune preuve d’une quelque habitation et semble donc avoir été purement un centre religieux.
Une fois de plus, il semble que, tout comme les anciens Égyptiens, la civilisation qui a construit Göbekli Tepe a beaucoup plus tenu compte de leurs édifices religieux que pour toutes les structures de nature « pratique » ou plus matérialiste. Pourtant, sur le site du complexe B, malgré les fouilles au niveau du sol, aucun tombeau ni de sépultures n’ont été trouvés à ce jour.
Certains ont exprimé des critiques quant à savoir si les chasseurs-cueilleurs ont pu créer une telle structure dans Göbekli Tepe. Et pourtant les faits sont là.
Schmidt soutient que les chasseurs-cueilleurs étaient convoqués sur le site à certaines périodes de l’année. Que ces réunions ont été déterminées par les cycles solaires ou lunaires cela reste néanmoins une hypothèse. De même, on peut logiquement conclure que ceux qui ont construit le site ont vécu là-bas aidés de ressources apportées par des fidèles. Les archéologues ont estimé que jusqu’à 500 personnes auraient été nécessaires pour extraire des piliers de 20 tonnes et pour les déplacer de la carrière à leur destination, sur une distance allant de 100 à 500 mètres. Toutefois, Schmidt croit effectivement que le maintien de la communauté des constructeurs a été la véritable raison pour laquelle nos ancêtres ont « inventé » l’agriculture: ils ont commencé à cultiver les herbes sauvages sur les collines afin de soutenir cette population sédentaire. En bref, il croit que «la religion a été inventé pour forcer et motiver les gens à faire de l’agriculture ».
Effectivement, un peuple de cueilleurs ne se nourrissant exclusivement que de fruits, de baies sauvages et de racines, et buvant l’eau des sources et des fleuves, ne pourrait pas travailler sinon à travailler aux arts, aux sciences et aux jeux, etc. Une population aussi libre ne peut accepter l’esclavage. L’agriculture serait la première conséquence qui représenterait la première apparition du totalitarisme politique aidée d’une religion verticale puissante. Le changement alimentaire a peut-être dû générer une modification générale des mentalités. Les temples autrefois pacifiques, philosophiques, chamaniques, magiques, auraient été détourné de leur utilisation. Les nouveaux enseignements auraient encouragé à manger des lapins, des porcs, etc, pouvant conférer aux humains la même force et les mêmes caractéristiques que les fauves puisque ceux-ci étaient carnivores.
Le même raisonnement primitif et raciste envers les animaux appliqué au genre humain donnera le cannibalisme. Les tribus faibles n’étant que des ersatz d’animaux qui s’ignorent pour ces nouveaux capitalistes de l’âge de pierre. L’apparition de l’agriculture, en plus d’être aussi la conséquence de la disparition d’arbres fruitiers, est ainsi liée au monothéisme, à la chasse, à l’alimentation carnée et au cannibalisme, au totalitarisme, à l’exploitation économique de l’homme par l’homme, à tout ce qui a crée le malheur des hommes. Et la Bible garde un souvenir de cette époque car dans la genèse Dieu crée l’homme et la femme végétariens, puis, chassés du paradis terrestre, leurs enfants offrent des sacrifices au nouveau dieu du mal ; Abel sacrifie de la viande et Caïn des fruits et des baies, et ce nouveau dieu mauvais préfère l’offre d’Abel à celle de Caïn…La messe est dite !
Ainsi il apparaît que la nature se dégradant à cause de son exploitation sans bornes, cela détruit beaucoup trop d’arbres fruitiers et les incendies de forêts, la sécheresse font disparaitre les sources d’eau. On crée l’agriculture, on force au travail abrutissant et on crée le mythe du péché originel. C’est une hypothèse valide si on prend la perspective qu’à l’époque la destruction des forêts nourricières est la seule solution pour imposer ce système totalitaire de l’industrialisation et du culte du pouvoir suprême qui met un terme aux temps chamaniques.
L’âge d’or se termine dans le sang et le feu. Aujourd’hui, dans les régions du tiers-monde et même aujourd’hui en Europe, les firmes privées payent des gens pour faire des incendies volontaires afin d’accentuer leurs monopoles alimentaires et produire une hausse des denrées. Tout cela dans le but de détruire en Europe, comme c’est le cas malheureusement pour l’Afrique, toute forme d’autonomie alimentaire. Ce qui a pour conséquence des famines, des maladies et des conflits armés sans fin.
En plus de paraître avoir une signification rituelle, Göbekli Tepe, avec ses gros blocs de pierre décorés avec goût, révèle que ses créateurs avaient une capacité extraordinaire et une familiarité avec la maçonnerie en pierre et la sculpture. Que nos ancêtres il y a plus de 10,000 ans étaient tellement qualifiés est une découverte archéologique qui réduit à néant le faisceau de croyances sur l’origine de la civilisation.
Comme pour les sculptures, pourquoi certains et pas d’autres animaux choisis? Pourquoi les représentations ne semblent pas avoir une organisation claire ou apparente, mais semblent être une collection assez aléatoire? La vérité est que nous ne savons pas. Dans les civilisations plus tard, tous ces animaux ont reçu des attributs divins. Certaines cultures ont choisi de représenter les serpents parce que ces animaux perdent leur peau, ils été donc considérés comme un symbole de renaissance. D’autres ont opté pour le même animal pour des raisons différentes. Jusqu’à présent, il n’y a aucun moyen de savoir quelles étaient les croyances des créateurs et des utilisateurs du lieu Göbekli Tepe.
Certains observateurs ont fait remarquer que certaines des grues sont représentées avec les genoux de l’homme et ont suggéré qu’une forme de chamanisme a été pratiquée à l’intérieur de ce temple. Les autres sites ont révélé des sculptures d’un mélange de l’animal et de l’homme, en particulier celle du corps humain doté d’un oiseau à tête humaine. Comme cela s’est passé des milliers d’années plus tard, les anciens Egyptiens utilisaient ce symbole comme un hiéroglyphe pour représenter le ba, l’âme de l’homme libéré du corps au moment du décès ou pendant le vol chamanique.
Andrew Collins a particulièrement insisté sur le potentiel chamanique de ces sites dans la Turquie moderne. L’image de la femme a été représentée nue montrant ses cheveux sous la forme d’un chapeau de champignon hémisphérique. Le côté d’un pilier à Göbekli Tepe comprend une série de serpents avec des têtes en forme de champignon, quatre se tournent vers la même direction et un cinquième monte à leur rencontre, tandis que d’autres serpents entrelacés, sur un autre pilier, portent des bonnets en forme de champignon, huit en haut et neuf au fond. Est-ce la preuve d’un rituel impliquant les champignons hallucinogènes ou autres substances psychotropes?
Des os de vautours ont été trouvés à Nevali Cori, Göbekli Tepe et Jerf el-Ahmar (en Syrie). Une grotte communal, Shanidar, dans les monts Zagros au nord de l’Irak, contenait une série d’ailes d’oiseaux « recouvertes d’ocre rouge ». Les restes ont été datés de 8870 av JC. Les ailes sont soupçonnées d’avoir été utilisées dans une cérémonie, mais précisément la manière reste inconnue. Toutefois, il est connu que, dans un passé lointain, les gens de cette région plaçaient les corps des morts sur des constructions hautes et laissaient les vautours manger leur chair. Les représentations d’une telle coutume d’exhumation macabre au néolithique ont été trouvées sur une peinture murale dans Çatal Höyük. Fait intéressant, des ossements humains ont été récemment trouvés dans le sol qui occupait autrefois les niches derrière les mégalithes à Göbekli Tepe. Schmidt affirme: «… les anciens chasseurs amenaient les cadavres de leurs parents ici, et les installaient dans des niches de pierres. Les cadavres ont ensuite été exhumés. « Pas seulement des vautours mais les animaux sauvages semblent avoir pris part à ce rituel. Cela peut expliquer pourquoi tant d’animaux sont représentés sur les piliers T: peut-être que le peuple qui a construit ces sites a estimé que « quelque chose » des morts vivaient dans ces animaux. Ou peut-être que cela faisait parti de rites consistant à forcer certains animaux à manger de la viande humaine pour les rendre belliqueux, dans le but de les dresser et d’en faire des armes de guerre utiles.
Berceaux de la civilisation
Ce qu’on sait c’est que Göbekli Tepe et ses emplacements de sites gémellaires ont repoussé l’âge du bâtiment monolithique beaucoup plus loin dans le temps. Auparavant, nous avons cherché à l’orée de Stonehenge et des pyramides d’Egypte, mais nous constatons maintenant que nos ancêtres étaient capables de transporter des pierres massives et de construire leurs propres constructions autour de 12.000 ans. Même si une structure comme le Sphinx a été souvent considéré comme une sculpture posée sur une autre bien plus ancienne datant aux alentours de 10.000 ans, la réaction immédiate pourrait maintenant être: «Et alors? Ce n’est pas un cas unique. » Les événements tels que la disparition de l’Atlantide ou de la Grande Inondation reprennent d’autant plus de crédibilité.
Notre histoire ancienne est devenue beaucoup plus intéressante et complexe. Les cultures qui ont suivi la création de Göbekli Tepe avaient domestiqué les porcs, les moutons, les bovins et les caprins et les espèces de blé cultivées telles que l’engrain. En effet, une analyse récente a montré que la première culture de blé domestique a eu lieu à Karacadag, une montagne à 32 kilomètres de Göbekli Tepe. Autres céréales domestiques tels que le seigle et l’avoine ont également leur origine ici. Selon Schmidt, cette aventure a commencé 8000 avant JC.
Il est facile et tentant de mettre sur cette région une étiquette comme « le berceau de la civilisation», mais autre fait avéré, c’est qu’il a déjà été démontré que le maïs a été conçu au Mexique dans le même temps, seulement il faut souligner ici combien les frontières de la «civilisation» sont repoussées sur les deux continents. En fait, il existe des preuves de moutons de Barbarie cultivés par nos ancêtres en Afrique du Nord dès 18.000 av JC. En outre, quelques grains de blé amidonnier ont été trouvés sur le site palestinien de Nahal Oren, ce qui suggère que la culture de cette plante s’est produite il y a aussi 14.000 av JC.
En tous les cas, il est clair que Göbekli Tepe n’est pas le seul site de cette période. Il peut recevoir le grand mérite d’avoir braqué les projecteurs sur cette période fascinante, mais un autre site, Karahan Tepe, 63 km à l’est de Urfa dans les montagnes Tektek, mérite l’attention. Découvert en 1997 et étudié par l’archéologue Bahattin Çelik de la Société Historique Turque, il a été daté de 9500-9000 av JC. Il y a un certain nombre de piliers T ainsi que les hauts-reliefs d’une fresque de serpents et d’autres semblables à ceux de Göbekli Tepe. Couvrant une superficie de 325.000 m2, Karahan Tepe est beaucoup plus grand que Göbekli Tepe. Les piliers en pierre sont espacés de 1,5 à 2,0 mètres et dépassent au-dessus du niveau du sol, en attente d’un archéologue pour les exposer pleinement. D’autres pierres sculptées comprennent le torse d’un homme nu et de la roche polie par des formes de chèvres, de scorpions, de fourmis, de gazelles et de lapins.
Il est trop tôt pour tirer des conclusions à partir de ces sites extraordinaires, en dehors du fait que notre histoire n’est plus ce que nous connaissions. Mais, tout comme Jericho a prouvé en partie que la Bible contient des faits historiques, ces sites peuvent encore justifier certains des mythes sumériens, qui affirme que l’agriculture, l’élevage et le tissage a été apporté à l’humanité de la montagne sacrée Du-Ku, qui était habitée par les divinités Anunnaki. Bien qu’il soit peu probable que cette montagne ait été Göbekli Tepe, nous sommes probablement dans les environs à la frontière des montagnes du Taurus.
Autour de 8000 avant JC, les descendants des créateurs de Göbekli Tepe ont abandonné les réalisations sur leurs ancêtres et enseveli leur temple sous des milliers de tonnes de terre, obtenant la création de la colline artificielle, un « ventre », un tumulus immense que nous voyons aujourd’hui. Si des découvertes ont lieu, donnez-nous les informations, faites nous part des découvertes que nous n’hésiterons pas à publier sur notre site.
Pourquoi ont-ils fait ce genre de tumulus demeure une réponse inconnue, mais c’était une décision qui a permis de conserver le monument pour la postérité, malgré une quantité extraordinaire de temps et d’efforts. Schmidt fait valoir que le paysage local a commencé à changer à cette époque: que les arbres ont été abattus, le sol a commencé à perdre de sa fertilité, le secteur est devenu aride et nu, et les gens étaient forcés de se déplacer ailleurs. Serait-ce à cette époque qu’ils ont commencé à faire leur descente et, mille ans plus tard, mis en place ce qu’on appelle la civilisation sumérienne?
Un tel scénario n’est qu’une possibilité.
Même dans l’Égypte ancienne, les constructions religieuses ont souvent été abandonnées si elles ne sont pas démantelées avant après un certain temps parce qu’elles appartenaient toujours à « cycle » de temps précis. Si tel était le cas avec Göbekli Tepe, cela voudrait dire que la connaissance de l’astronomie remonte à la nuit des temps. Les cinq dernières décennies ont radicalement transformé notre compréhension de la période 10,000-4000 av JC, plus précisément le niveau de « civilisation » que nos ancêtres avaient atteint à cette époque, cela désormais ne devrait plus surprendre personne. Et il semble que c’est une donnée que quelque part, même des villes plus anciennes sont en attente d’être découvertes.
Toutefois, il est également clair que l’entrée dans la mentalité de ces chasseurs-cueilleurs, au vu de leur rapport aux animaux et à la mort, exigera des années d’étude. D’où leur venait leur savoir, leur art de l’architecture ? Existerait-il quelque part une civilisation encore plus ancienne ? Hélas, c’est un domaine où les archéologues osent peu à cause d’une culture trop maigre et conservatrice qui ne se recoupe pas avec d’autres cultures, d’une ignorance grandissante et d’un mépris brutal institutionnalisé concernant les travaux d’archéologues non occidentaux (exemple : l’archéologue musulman qui a découvert les pyramides de Bosnie), d’un matérialisme pesant et d’un manque d’imagination spéculative déconcertant. Déjà, d’autres sites sont en lice pour voler la gloire de Göbekli Tepe. L’un de ces sites a été mentionné précédemment, celui de Jerf el-Ahmar, situé le long de l’Euphrate en Syrie, a été daté de 9600-8500 av JC. D’autres sites seront certainement bientôt soumis aux mêmes applications. Il est probable qu’ils sauront tous nous révéler une autre partie de notre passé, mais ceci est une autre histoire.
Cet article, en collaboration avec Joseph Kirchner de Wikistrike qui livre ici une version approfondie et unique de l’article, est paru dans sa version précédente dans Nexus Magazine, Volume 16, Numéro 4 (Juin-Juillet 2009) et Darklore (tome 4).
0099ff]Notre ami Robert M. Schoch, légende vivante de l’archéologie contemporaine, s’est rendu à Göbekli Tepe.][/size] Confirmation du culte des champignons hallucinogènes suspecté à Göbekli Tepe :
13 dessins retrouvés dans la grotte de Selva Pascuala, en Espagne, intriguent les chercheurs. Ils pourraient représenter des champignons aux propriétés hallucinogènes.
Pour les paléontologues, ça ne fait guère de doute. Nos ancêtres se défonçaient aux champis, probablement dans le cadre de rites religieux de types chamaniques. La question est de déterminer à quand remonte cette pratique.
Dans cette grotte proche du village de Villar del Humo, où l’on distingue clairement une peinture représentant un taureau, deux chercheurs ont repérés ce qui semble être la représentation du champignon hallucinogène local, le Psilocybe hispanica.
La forme du dessin correspond en effet à celle du Psilocybe hispanica, qui a la particularité de ne pas posséder d’anneau. « Son pied varie également de droit à sinueux, comme sur la peinture murale », note un des chercheurs cité par New Scientist.
Ce serait la plus ancienne preuve de consommation de champignons hallucinogènes en Europe. Il existe toutefois en Algérie une trace antérieure : un dessin représentant l’espèce du Psilocybe mairei datant d’il y a 7000 à 9000 ans.
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