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Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar
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orné Modérateur
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar Mar 2 Jan - 10:44
Bonjour, Après plus de 5 jours de protestation en Iran que devons nous en retirer tout en sachant que le peuple vis sous une dictature d'un islam rigoriste ? On retiendra qu'une fois de plus il y a tentative de collution de l'occident et Israël. Orné
Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar
Alors que la politique étrangère du président Trump tombe profondément sous le charme israélo-saoudien, ses diplomates du Proche-Orient attisent le conflit contre l’Iran et réprimandent l’Irak, comme l’explique Paul R. Pillar, ancien analyste de la CIA.
En Irak, comme en Syrie, l’extinction imminente du mini-État de ce qu’on appelle l’État islamique soulève la question de savoir si les objectifs américains en Irak visent vraiment à contrer l’État islamique ou s’ils vont gonfler en une autre raison pour y maintenir indéfiniment les forces américaines.
Des Iraniennes assistent à un discours du Guide suprême Ali Khamenei. (photo du gouvernement iranien)
La justification la plus souvent avancée par ceux qui plaident en faveur d’un séjour de durée indéterminée est de contrer l’influence iranienne. La justification fait écho à de plus grandes inquiétudes, lancées par l’administration de Trump et d’autres, au sujet d’un Iran sensé être en marche et menaçant de mettre sous son emprise la majeure partie du Moyen-Orient. Les craintes sont remplies d’hypothèses non étayées à somme nulle sur ce que toute action ou influence iranienne signifie pour les intérêts américains.
Ceux qui sont tentés de succomber aux inquiétudes en ce qui concerne l’Irak devraient garder à l’esprit deux réalités importantes concernant les relations irako-iraniennes.
La première, c’est que le plus grand coup de pouce à l’influence iranienne en Irak a été l’invasion américaine de mars 2003. L’effet net de toute l’histoire coûteuse et désagréable des États-Unis en Irak – y compris la conquête initiale, l’invasion ultérieure et tous les hauts et les bas de l’occupation – en ce qui concerne l’influence iranienne, est d’avoir rendu cette influence beaucoup plus grande qu’elle ne l’avait jamais été pendant que Saddam Hussein dirigeait encore l’Irak.
Si l’influence iranienne était l’inquiétude prédominante au sujet du Moyen-Orient, comme le prétend la rhétorique de l’administration Trump, ce bilan donne à penser qu’une expédition militaire interminable des États-Unis ne serait pas une façon intelligente d’apaiser cette inquiétude.
La deuxième réalité clé est que l’Irak et l’Iran, en raison de leur proximité géographique et d’une histoire sanglante, sont nécessairement d’énormes facteurs dans leur sécurité réciproque. Ce fait ne peut pas être écarté par des acteurs extérieurs qui parlent de combler les vides, de poursuivre leurs propres rivalités ou d’imposer des hypothèses à somme nulle qui ne correspondent pas à la vérité fondamentale dans la région du golfe Persique.
La guerre extrêmement coûteuse Iran-Irak, déclenchée par l’Irak et menée de 1980 à 1988, est la partie la plus importante de l’histoire sanglante et une expérience formatrice pour les dirigeants des deux pays. Nous ne disposons pas de chiffres exacts sur les victimes de la guerre, mais il y a eu des centaines de milliers de morts dans chaque pays. Si l’on se base sur les estimations moyennes des personnes tuées pendant la guerre, le nombre total de morts s’élevait probablement à environ trois quarts de million. La guerre a été le conflit le plus meurtrier au Moyen-Orient au cours des cinquante dernières années.
Désir de relations cordiales
Dans ce contexte historique, il incombe aux dirigeants irakiens et iraniens de maintenir leurs relations sur un pied d’égalité. Bien que les deux voisins aient encore des intérêts divergents, il est dans l’intérêt de sécurité plus large de chacun de faire prévaloir la cordialité sur le conflit dans leurs relations bilatérales. Les gouvernements de Bagdad et de Téhéran semblent s’en rendre compte.
Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi.
Il est utile que les deux pays aient, avec leurs intérêts divergents, des intérêts parallèles importants. Parmi lesquels le principal est, à l’heure actuelle, leur intérêt à faire tomber l’État islamique et à ne pas laisser le séparatisme kurde arracher des morceaux du territoire souverain de chaque pays. Ces intérêts concordent également avec les objectifs déclarés des États-Unis en ce qui concerne la lutte contre l’État islamique et le maintien de l’intégrité territoriale de l’Irak, bien que ce fait semble souvent négligé aux États-Unis au milieu de l’obsession de s’opposer à l’Iran et de le confronter partout pour tout.
De nombreux pays, y compris les États-Unis, partagent un intérêt général pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient – pour de nombreuses raisons, y compris la façon dont l’absence de paix et de stabilité encourage les formes d’extrémisme violent qui peuvent avoir des conséquences au-delà de la région. Il s’ensuit que le fait d’avoir plus de cordialité que de conflit dans les relations entre l’Irak et l’Iran, qui ont été si terriblement explosives dans un passé récent, est également dans l’intérêt général.
Cette paix et cette stabilité à l’intérieur de l’Irak, dans l’intérêt de l’Iran tout autant que dans celui d’autres pays, sont négligées au milieu de caricatures obsessionnelles sur l’Iran qui le décrivent comme un fomentateur d’instabilité partout et quand il le peut. L’instabilité persistante dans un pays avec lequel l’Iran partage une frontière de plus de 900 milles n’est pas dans l’intérêt de l’Iran. Il est ironique de constater que ce fait semble difficile à accepter pour ceux qui utilisent habituellement le terme « propagation de l’instabilité » dans leur opinion sur les questions de sécurité au Moyen-Orient.
Les dirigeants iraniens sont aussi assez intelligents et suffisamment informés sur les affaires irakiennes pour se rendre compte à quel point un favoritisme sectaire borné serait déstabilisant et à quel point il serait facile de se surestimer. Aussi empathiques que soient les Iraniens envers leurs coreligionnaires chiites, ils se rendent compte que les politiques de dénigrement sunnites ne constituent pas une formule de stabilité à leur frontière orientale. Ils sont également conscients des sensibilités nationalistes (et arabes) irakiennes. Ils peuvent voir de telles sensibilités même chez le chef religieux et milicien Moqtada al-Sadr, communément décrit comme un fanatique chiite, qui a récemment effectué des visites amicales en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, qui comptent parmi les principaux rivaux régionaux de l’Iran.
Semer la zizanie
Au milieu de ces réalités, il est troublant et inapproprié pour les États-Unis, en manifestant leur obsession de chercher à se confronter avec l’Iran, de faire la leçon au gouvernement irakien sur la façon dont les milices soutenues par l’Iran doivent, selon les mots du secrétaire d’État Rex Tillerson, « rentrer chez elles ».
Le secrétaire d’État Rex Tillerson lors de sa cérémonie d’assermentation le 1er février 2017. (capture d’écran de Whitehouse.gov)
Il n’est pas surprenant qu’un tel prêche ait suscité la fureur du gouvernement irakien du Premier ministre Haider al-Abadi, qui a fait remarquer que les milices en question, bien qu’armées et entraînées en partie par l’Iran, se composent d’Irakiens. Abadi a ajouté, en réponse à cet effort des États-Unis pour dire aux Irakiens comment organiser leurs efforts de sécurité intérieure, « aucune partie n’a le droit d’intervenir dans les affaires irakiennes ou de décider ce que les Irakiens devraient faire ».
Plus tard, Abadi a exprimé de façon compréhensible son mécontentement face à la tentative de l’administration américaine de faire de son pays un plateau de jeu pour le jeu de Washington concernant sa recherche de confrontation avec l’Iran. Abadi a dit : « Nous aimerions travailler avec vous deux [c’est-à-dire les États-Unis et l’Iran]. Mais s’il vous plaît, n’apportez pas vos ennuis en Irak. Vous pouvez le faire n’importe où ailleurs ».
Les Irakiens ne considèrent pas seulement la façon dont les milices soutenues par l’Iran ont largement contribué à vaincre l’État islamique en Irak. Ils peuvent également constater tout récemment le rôle constructif joué en coulisses par l’Iran pour résoudre le conflit avec les Kurdes au sujet de Kirkouk et des champs pétrolifères voisins d’une manière qui a fait progresser l’objectif de l’intégrité territoriale et de la souveraineté irakiennes avec un minimum d’effusions de sang.
Le gouvernement d’Abadi lui-même peut à juste titre revendiquer la plus grande partie du mérite pour ce résultat, et le bilan politique intérieur du Premier ministre a augmenté en conséquence. Mais dans la mesure où un joueur extérieur a joué un rôle positif, ce joueur était l’Iran. Les États-Unis ne semblent pas avoir contribué au résultat à un degré comparable.
Deux raisons fondamentales expliquent l’obstination des États-Unis à ne pas reconnaître et comprendre les réalités géopolitiques régionales mentionnées ci-dessus. La première est la diabolisation de l’Iran et la volonté de s’y opposer partout sur tout, à l’exclusion de l’attention accordée aux multiples autres aspects des questions de sécurité au Moyen-Orient.
L’autre raison est la difficulté chronique que les Américains, relativement à l’abri derrière deux fossés océaniques, ont éprouvée à comprendre les problèmes de sécurité et les réponses à ces problèmes des pays qui n’ont pas les mêmes avantages géographiques.
C’est la raison pour laquelle, pendant la guerre froide, le terme de « finlandisation » est devenu un terme américain de dérision à l’égard des pays qui estimaient opportun d’observer certaines limites politiques afin de vivre pacifiquement en tant que voisins de l’Union soviétique. C’est aujourd’hui une raison pour ne pas comprendre pleinement comment les Irakiens analysent ce qui est nécessaire pour vivre en paix dans leur propre voisinage.
Une telle compréhension serait plus facile pour les Américains s’ils avaient connu des guerres avec leurs voisins nord-américains qui auraient été aussi sanglantes que la guerre Iran-Irak. Et peut-être qu’une telle compréhension viendrait si aujourd’hui, l’Iran faisait la leçon aux Canadiens et aux Mexicains sur la façon d’organiser leur sécurité intérieure et sur la façon dont ils doivent réduire l’influence américaine.
Paul R. Pillar, au cours de ses 28 années à la Central Intelligence Agency, est devenu l’un des meilleurs analystes de l’agence.
Source : Paul R. Pillar, Consortium News, 27-10- 2017
Traduit par les lecteurs du sitewww.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar Mer 3 Jan - 0:46
Bonsoir mes frères & sœurs Nous voici déjà au 6eme jours de contestation en Iran. Alors que de nouveaux heurts ont éclaté et faisant encore des morts, les questions se posent sur une tentative de déstabilisation venant de l'extérieur de l'Iran. Déjà les accusations d'ingérence fusent de tout part, ul faut bien se dire que ça tombe plus qu'à propos pour les ennemis de l'Iran. Pourtant intrinsèquement parlant, cette révolte est légitime, mais gâchée par les intérêts occidentaux qui à terme risque de desservir le peuple iranien, ce qui serait un comble, vu ce qu'ils recherchent et aspire. C'est toute la face du moyen orient qui est remodelée, après la guerre en Syrie, les récentes purge en Arabie Saoudite, la mise à l'écart du Qatar, la volonté des américains et israéliens d'en finir avec le Hezbollah. A terme c'est le morcellement du moyen orient qui est souhaitable pour affaiblir les ennemis de Israël et aussi de contrôler et exploiter les ressources tout en privant la Russie de ses mêmes ressources, dont le gaz. Et par le même occasion terminer l'isolement et le contrôle des frontières russe en s'appropriant ses anciennes provinces également riche en matières première. Enfin, anéantir certains de ses alliés comme l'Iran, la Syrie, et le Liban. Akasha.
Tandis que les Etats-Unis ont affiché leur soutien aux manifestations antigouvernementales qui sévissent depuis plusieurs jours, la tension monte en Iran. Alors qu’Hassan Rohani oscille entre appels au calme et à la fermeté, 10 personnes sont mortes.
«Au cours des événements qui ont agité la nuit, 10 personnes ont malheureusement été tuées à travers plusieurs villes du pays», a annoncé la télévision iranienne, citée par Reuters, au matin du 1er janvier.
Le 31 décembre, pour la quatrième nuit consécutive, les Iraniens sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays, dont la capitale Téhéran, pour protester contre le pouvoir en place et les difficultés économiques. Des manifestations de soutien au gouvernement ont également eu lieu dans plusieurs villes, selon la télévision d’Etat.
Des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux montrent des manifestants en train d’attaquer et parfois incendier des bâtiments publics, des centres religieux, des banques ou des sièges du Bassidj (la milice islamique du gouvernement).
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar Jeu 4 Jan - 1:45
Comment Trump a compromis les relations irano-américaines, par Paul R. Pillar
En se soumettant aux désirs de l’Arabie Saoudite et d’Israël, le président Trump a anéanti tout espoir d’une détente avec l’Iran et a poussé les Iraniens moyens à soutenir davantage leur gouvernement, explique l’ancien analyste de la CIA Paul R. Pillar.
Une conséquence importante de l’hostilité constante et inconditionnelle envers l’Iran, que Donald Trump a placée au centre de sa politique étrangère est décrite dans un article de Thomas Erdbrink, du New York Times, sur l’impact de cette politique sur le public iranien.
Le président Donald Trump et la Première Dame Melania Trump sont accueillis par des bouquets de fleurs, le 20 mai 2017, à leur arrivée à l’aéroport international King Khalid de Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo officielle de la Maison Blanche par Andrea Hanks)
Erdbrink résume l’effet global de cette façon : « En bref, il semble que M. Trump et les Saoudiens ont aidé le gouvernement à réaliser ce que des années de répression n’ont jamais pu accomplir : un soutien public généralisé à l’idée dure selon laquelle les États-Unis et Ryad ne sont pas dignes de confiance et que l’Iran est maintenant un État fort et capable capable de regarder ses ennemis en face ».
Un tel effet n’est pas surprenant. La dynamique sous-jacente n’est pas non plus la seule dynamique propre à l’Iran. Deux processus fondamentaux sont à l’œuvre en Iran pour produire l’effet qu’Erdbrink observe.Tous deux sont préfigurés par de nombreuses expériences antérieures de certains pays qui se sentaient particulièrement menacés par une puissance étrangère.
La première est la tendance des nations à s’unir et à surmonter les différences internes face à une telle menace. C’est le phénomène familier du rassemblement autour du drapeau. Les Iraniens se rassemblent autour de leur drapeau aujourd’hui.
Une variante de ce premier phénomène – encore une fois avec de nombreux exemples à travers l’histoire – est de chercher querelle à des étrangers comme moyen pour un dirigeant de rassembler plus de soutien domestique qu’il n’aurait pu en obtenir autrement. Mohammed ben Salmane, le jeune prince autoritaire qui fait maintenant la politique de l’Arabie saoudite, cherche querelle à l’Iran – l’autre jour, il a comparé le leader suprême iranien Ali Khamenei à Hitler – en partie dans l’espoir de faire réussir son remarquablement audacieux coup de force interne.
Il peut y avoir quelque chose de la même motivation pour Donald Trump, bien que comme avec ses politiques intérieures, il soit plus intéressé par la loyauté d’une base politique étroite que de gagner un soutien plus large.
L’autre processus fondamental est la propension des vues intransigeantes, et de ceux qui les défendent, à l’emporter contre des solutions de rechange plus modérées face à une menace extérieure. Prêcher sur la malveillance et le manque d’honnêteté d’une puissance étrangère est, en Iran comme aux États-Unis et dans d’autres pays, une caractéristique déterminante de la ligne dure.
Prouver la folie de l’Amérique
Erdbrink cite un analyste politique iranien de la ligne dure nommé Hamidreza Taraghi qui dit : « Grâce à ses propos malhonnêtes, fourbes et insensés, Trump a prouvé ce que nous disons depuis longtemps : on ne peut pas faire confiance à l’Amérique. Beaucoup ne nous croyaient pas, mais maintenant ils nous croient. »
Le Président Donald J. Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à l’Assemblée générale des Nations Unies (Photo officielle de la Maison-Blanche par Shealah Craighead)
Il ne s’agit pas seulement d’une assertion des partisans de la ligne dure. Un metteur en scène libéral de Téhéran observe : « Nous devons comprendre que les États-Unis jouent avec nous depuis le début. Trump prouve que nos partisans de la ligne dure avaient raison toutes ces années, de dire qu’on ne peut pas faire confiance à l’Amérique ».
L’un des effets majeurs de la haine farouche de l’administration Trump envers l’Iran et de la recherche d’affrontement avec ce pays est donc de rendre les Iraniens plus déterminés que jamais à maintenir le cap, avec plus d’unité interne et de soutien politique que jamais auparavant. L’hostilité de l’administration engendre naturellement des sentiments négatifs envers les États-Unis en retour; ce ne serait pas une réaction humaine si ce n’était pas le cas.
Ainsi, le message martelé par l’administration, à savoir que l’Iran est prétendument un ennemi implacable et irrécupérable, est non seulement contre-productif, mais aussi, dans une certaine mesure, auto-réalisateur.
Le sentiment populaire dans les rues et les salons iraniens est bien plus qu’un produit de la propagande du régime. En dépit du fait que Trump qualifie de « dictature » un système politique iranien plus démocratique que la plupart des pays du Moyen-Orient, il est confronté non seulement à un « régime fanatique », mais aussi à une nation qui fait preuve d’un nationalisme très similaire à celui des autres nations, surtout en période de stress imposé par l’extérieur.
Les Iraniens constituent également une nation relativement bien éduquée et peuvent facilement voir à travers des mensonges de Trump, comme l’allégation selon laquelle l’Iran est complice des terroristes sunnites d’Al-Qaïda ou de Daesh, plutôt que de porter la responsabilité d’un combat contre eux. Erdbrink note comment un soldat de la Garde Révolutionnaire qui a été capturé et décapité par Daesh est devenu un héros national.
Le journaliste poursuit en citant un réformiste autoproclamé ayant la trentaine : « Il y en a beaucoup ici, comme moi, qui ne se soucient pas de la République islamique et de ses règles. Mais aujourd’hui, il y a quelque chose de plus important que cela ; l’un d’entre nous a été tué. En même temps, ce président américain nous brise le cœur avec ses discours et ses menaces. Nous devons choisir notre camp. Je choisis celui de mon pays ».
Opportunité ratée
Une grande partie de ce que l’administration Trump et certains autres aux États-Unis qualifient couramment de « comportement malfaisant, malveillant et déstabilisateur » de l’Iran au Moyen-Orient est soutenue par les Iraniens les plus ordinaires, et même une source de fierté pour eux. Il est compréhensible qu’ils voient une grande partie de cette activité iranienne – y compris l’action militaire contre Daesh – comme nécessaire à la défense nationale, et/ou une contribution louable à une plus grande cause de la sécurité internationale.
Hassan Rouhani, Président de la République islamique d’Iran, s’adresse au débat général de la 71e session de l’Assemblée générale. 22 septembre 2016 (UN Photo)
Il en va de même pour le développement des missiles balistiques par l’Iran. Un professeur de sociologie iranien, éminent réformiste, note que de nombreux Iraniens, « même ceux qui sont complètement laïcs » encouragent les essais de missiles parce qu’ils « les font se sentir forts et protégés » face aux menaces croissantes des États-Unis et de l’Arabie Saoudite.
Ce que la politique américaine fait à l’opinion publique iranienne représente une énorme occasion manquée, avec un peuple fier et intelligent qui, autrement, aurait pu être un partenaire volontaire et compétent dans beaucoup de choses que les États-Unis ont espéré accomplir. Cela fait suite à des occasions manquées précédemment, en particulier lorsque l’administration de George W. Bush a claqué la porte à la face d’un Iran qui travaillait efficacement avec les États-Unis contre Al-Qaïda et les talibans afghans.
Aujourd’hui, l’administration Trump, encouragée par les dirigeants d’Israël et d’Arabie saoudite à qui Trump a cédé l’initiative sur la politique pour cette partie du monde, et détruisant plutôt que s’appuyant sur l’accord qui a réussi à restreindre le programme nucléaire iranien, glisse dans une spirale interminable de conflits, d’affrontements et peut-être de guerres.
Paul R. Pillar, au cours de ses 28 ans à la Central Intelligence Agency, est devenu l’un des meilleurs analystes de l’agence.
Source : Paul R. Pillar, Consortium News, 29-11-2017
Traduit par les lecteurs du sitewww.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: Les États-Unis tentent de semer le trouble en Iran, par Paul R. Pillar Jeu 18 Jan - 17:36
Les manifestations en Iran : signe d’une révolution de couleur ?
Depuis le 28 décembre 2017, il y a des manifestations et des contre-manifestations dans les grandes villes iraniennes. Dans l’émission du 10 janvier, Kla.TV a donné la parole à l’expert boursier Dirk Müller. D’après son évaluation, il y aura encore une grande confrontation – entre d’une part les Saoudiens, Israël et les États-Unis et d’autre part les pays proches de l’Iran. « Il s’agit de stratégie, de grands enjeux et certainement pas du prix des œufs en Iran », dit Dirk Müller.
Dans cette émission, il faut soulever la question suivante : Pourrait-il s’agir en Iran d’une nouvelle « révolution de couleur » ? Les révolutions de couleur tirent leur nom de ce que pendant les manifestations les étudiants ont jeté des pots de peinture sur des édifices symboliques. Ce terme est utilisé pour désigner les actions de protestation contrôlées de l’extérieur, qui sont censées conduire à un renversement pas toujours pacifique du gouvernement.[color]
Dans le cas présent, par exemple, le président iranien, Hassan Rouhani, a déclaré que les protestations n’étaient pas seulement dues à des problèmes internes dans le pays, mais aussi à des instigations venues de l’étranger. Certes, derrière chaque action de protestation il n’y a pas nécessairement une révolution de couleur venant de l’extérieur. Cependant, des protestations répétées peuvent être observées et évaluées sur la base des caractéristiques typiques d’une révolution de couleur : Kla.TV les résume dans les émissions suivantes (en allemand seulement) :
« Comment fonctionnent les révolutions de couleur ? – Exemple de l’Arménie » « La poudrière du Venezuela : caractéristiques d’une révolution de couleur »
Dans ce qui suit, certains de ces signes caractéristiques seront examinés plus en détail en utilisant l’Iran comme exemple :
1. L’insatisfaction face à la situation économique est utilisée et étendue à une action de protestation avec demande de démission du président. Ça a été le cas en Syrie et en Libye en 2011, en Ukraine en 2014 et c’est toujours le cas au Venezuela. En Iran, les manifestants se sont d’abord concentrés sur la mauvaise situation économique. Cependant, les protestations ont pris un caractère de plus en plus politique et étaient également directement dirigées contre le chef religieux l’Ayatollah Ali Khamenei, comme l’ont relaté les médias occidentaux. 2. Tous les pourparlers gouvernementaux sont rejetés par les manifestants. Le commentateur politique de l’agence de presse iranienne « More News Agency » a déclaré dans une interview avec RT Deutsch que les revendications légitimes des manifestants pour de meilleures conditions de vie ont été satisfaites par tous les fonctionnaires du gouvernement. Afin d’apaiser les manifestants, le gouvernement a suspendu la hausse prévue des prix du carburant et, dans un premier temps, il a également arrêté les projets de suspendre les paiements directs aux nécessiteux. Il faut maintenant voir si les manifestants se soucient vraiment de la situation et s’ils acceptent de discuter, ou s’ils maintiennent leur position pour un effondrement du gouvernement ou du système. 3. Une partie des manifestants sont formés à provoquer les forces de sécurité ou les manifestants sont infiltrés par des terroristes salariés violents. Le commentateur de « More News Agency » a déclaré que les premières manifestations étaient des manifestations pacifiques. Il a ajouté : « Cependant, la protestation légitime a été plus ou moins accaparée par un groupe d’émeutiers qui ont tenté de déformer violemment les manifestations. C’est pourquoi le public s’est dissocié des actions violentes ». 4. Les principaux médias occidentaux prennent constamment position en faveur des manifestants et rendent le président en fonction responsable du mécontentement des manifestants et de possibles actes de violence.
Selon les médias, au moins 21 personnes seraient mortes jusqu’ici dans les émeutes. Les principaux médias occidentaux donnent l’impression que gouvernement est responsable des morts et des blessés. D’autre part, le commentateur de la « More News Agency » a parlé des « nouvelles falsifiées » des grands médias. La plupart des victimes avaient été tuées par les manifestants armés ou lors des émeutes. Cependant, les médias ont diffusé des images d’incidents brutaux en provenance d’autre pays et ont accusé faussement les forces de sécurité iraniennes.
Chers téléspectateurs, méfiez-vous donc des condamnations prématurées de la part des médias. Sur la base des caractéristiques mentionnées d’une révolution de couleur contrôlée de l’extérieur, examinez la suite des événements en Iran. Vous pouvez voir à la suite un extrait de la nouvelle émission de RT Deutsch « Echokammer » du 5 janvier 2018. Il confirme de manière impressionnante les déclarations du commentateur de l’agence « More News Agency » ainsi que certaines caractéristiques d’une révolution de couleur.
Emission de RT Deutsch « Echokammer » du 5 janvier 2018 Les manifestations en Iran du point de vue géopolitique
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Présentateur : Ce qui a commencé par des manifestations pacifiques pour demander un progrès économique s’est donc rapidement intensifié. Et les médias ont insisté sur les revendications contre le gouvernement. Et c’est précisément à ce point de jonction entre des faits assurés et la spéculation ciblée, que le blé est séparé de l’ivraie.
Présentatrice : Absolument : Dimanche dernier, ZDF a relaté de façon générale des manifestations massives contre le gouvernement iranien.
ZDF :
« Des manifestations dans tout le pays : le gouvernement iranien veut prendre des mesures sévères contre les manifestants. Deux morts. »
Présentatrice : Deux jours plus tard, ZDF a dû faire marche arrière car les documents présentés dataient de 2009.
ZDF :
« En plus des enregistrements de la télévision publique, les journalistes n’ont souvent que des vidéos privées postées sur le net. Comme ces photos qu’on a utilisées hier. Elles sont censées montrer les débordements récents des unités gouvernementales. En fait, elles remontent à 2009 et ont été « rediffusées ».
Présentateur : En outre, le directeur adjoint de l’organisation Human Rights Watch, Kenneth Roth, n’a pas eu peur de diffuser de fake news après le déclenchement des manifestations. Le 31 décembre il a affirmé que les manifestants réclamaient la démission du chef spirituel l’Ayatollah Khamenei (prononciation comme en allemand), en utilisant des images d’une manifestation en faveur du chef spirituel.
Présentatrice : Oui, à ce sujet, il y a eu aussi des manifestations pro-gouvernementales en Iran. Que disent les gens dans la rue au sujet des manifestations ? Regardons cela.
« Les réformes économiques doivent se poursuivre. A bas l’Amérique et Israël ! »
Présentateur : De son côté Trump non plus ne parle probablement pas le persan, mais juste après l’éclatement des protestations, il s’est mis à chanter ce qui suit :
Donald Trump – lu par le Présentateur :
« Malgré son terrible accord avec l’administration Obama, l’Iran échoue à tous les niveaux. Les super Iraniens sont opprimés depuis de nombreuses années. Ils ont faim de nourriture et de liberté. Outre les droits de l’homme, l’Iran est privé de ses richesses. Il est temps que ça change ! »
Présentatrice : C’est quand même étrange de voir à quel point Trump interprète les protestations et comme nos médias le suivent si vite avant même de savoir ce qui se passe.
Présentateur : Eh bien, ça te rappellerait quelque chose par hasard ? Présentatrice : Oui, en effet ! Par exemple, la Libye et la Syrie, où il y a également eu de violentes manifestations et des morts. À l’époque, c’était tout de suite clair pour les dirigeants de l’UE et des États-Unis que les seuls responsables étaient Kadhafi et Assad et qu’ils devaient partir. Mais avec Assad, le calcul n’a pas fonctionné.
Présentateur : Dans un premier temps, de jeunes Libyens ont protesté à Benghazi et ils ont présenté au gouvernement des revendications légitimes. Plus tard, les protestations se sont intensifiées…
Présentatrice : … avec l’aide du monde extérieur, bien sûr. Nos médias de qualité ont battu du tambour pour la guerre et alors, les terroristes islamistes ont très rapidement pris le commandement avec l’aide de la zone d‘exclusion aérienne de l’OTAN.
Interview de David Cameron, Premier ministre britannique :
« Notre message à Kadhafi est clair : Dégage ! Va-t’en ! Tu n’as pas d’avenir dans ce pays. Ces gens, tes concitoyens en Libye ne veulent plus de toi. On a vu comment tu traites brutalement les gens et comment tu les tues, à Benghazi, à Misrata, à Zintan et il est temps que tu partes. »
Présentateur : Alors, c’est comme ça : Partout dans le monde, les gens descendent dans la rue pour exprimer leur frustration. Le problème, c’est l’indignation sélective qui curieusement n’affecte que les pays qui ne se comportent pas comme le souhaite la communauté occidentale de valeurs.
Présentatrice : Comme dans le cas d’Assad en Syrie : D’abord le porteur d’espoir, puis le dictateur. Présentateur : Sous la bannière de la liberté et des droits de l’homme, on arrive à faire passer facilement les intérêts occidentaux. Prenons un exemple contraire : Le Royaume de Bahreïn. Là aussi, des manifestations de masse contre le gouvernement continuent d’avoir lieu, un gouvernement pour qui les droits de l’homme sont d’ailleurs un mot totalement inconnu. Toutefois, Bahreïn est un partenaire régional important de pays comme l’Allemagne, la France et l’Arabie Saoudite.
Présentatrice : Alors là, il n’y a pas d’indignation publique à l’égard des politiciens et aucun reportage digne d’être mentionné malgré de puissantes protestations, largement visibles.
Présentateur : Et tu sais ce qui couronne tout ça ? Présentatrice : S’il te plaît, ne me torture pas. Présentateur : Cette vidéo de 2011 du Bahreïn a été récemment recyclée et diffusée comme un virus sur le net – sous forme de protestations de masse iranienne. Contrairement à l’original, qui a été publié il y a sept ans, le « scoop » a été cliqué plus d’un million de fois en quelques heures. Là encore, c’est l’indignation sélective, maintenant intensifiée par Internet. Des journalistes bien connus ont également diffusé cette fausse nouvelle. Comme Ali Al-Ahmed, un soi-disant journaliste d’investigation basé à Washington. Il s’est bien ridiculisé sur Tweeter. En tant que spécialiste de la région du Golfe, il aurait dû faire la distinction entre le drapeau de Bahreïn et celui de l’Iran… un cas de « daltonisme » ou peut-être prenait-il ses désirs pour la réalité ?
Le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que les protestations étaient légitimes, tout en condamnant la violence et l’instrumentalisation des insurrections depuis l’extérieur. Cependant, on cherche en vain dans ses propres paroles l’autocritique quant à sa politique économique. Contrairement à son prédécesseur Ahmadinejad, conservateur en termes de valeurs, mais socio-politiquement d’extrême-gauche, Rouhani peut être qualifié sans hésitation de réformateur néolibéral. La colère des pauvres est donc aussi due à sa politique. En parlant d’instrumentalisation… En 1953, la CIA et le MI6 (prononcer m-aï-siks) en s’appuyant sur des manifestations, se sont débarrassés du Premier ministre iranien élu démocratiquement Mohammed Mossadegh. En 2013, les premiers dossiers de la CIA ont été dévoilés et maintenant, quiconque s’y intéresse peut lire par lui-même comment les services secrets ont organisé le coup d’État. Pour en savoir plus, voir « deutsch.rt.com ».
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Présentatrice : Le 4 janvier, en réaction aux manifestations, il a été annoncé que les États-Unis avaient prononcé de nouvelles sanctions contre cinq fabricants d’armes iraniens produisant des missiles balistiques.
Présentateur : Par contre, cette fois-ci, les Européens ne semblent pas agir de concert avec les Américains. Alors qu’en 2011 Sarkozy était encore le chef de file des libérateurs de la Libye, Emmanuel Macron exprime des pensées inouïes. Le ton de ce que propagent les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite est un ton qui pourrait presque nous conduire à la guerre.
Présentatrice : Macron a mis en garde contre l’exploitation géopolitique des manifestations et contre la relance de l’axe du mal.
Présentateur : Aujourd’hui, Trump voit déjà plus loin. Un porte-parole de la Maison Blanche a expliqué que l’Administration Trump envisage de nouvelles façons d’aider les Iraniens. Tout ce que je peux dire, c’est : « Au secours, les aides arrivent ! »
Présentateur : Afin d’avoir une image aussi claire que possible de la situation, notre collègue Maria Janssen s’est entretenue avec le professeur natif de Téhéran, le Dr. Hamid Yousefi. Il est entre autres Professeur aux universités de Sarland et de Potsdam.
Présentatrice : Cette interview se trouve sous la rubrique « Interviews et RT-Aktuell » Présentateur : Oui, amuse-toi bien en la regardant. Présentateur : Et à la prochaine fois, chers téléspectateurs. Présentateur : Continuez à nous rester fidèles !