«Par le peuple pour le peuple» : Kim Dotcom veut construire un Internet alternatif
Pour défendre la vie privée et la liberté d'expression des internautes, Kim Dotcom a annoncé qu'un Internet alternatif verrait le jour d'ici 4 à 5 ans. La fin annoncée de la neutralité du net va selon lui «accélérer l'adoption d'un nouveau réseau».
Les programmes de surveillance de masse sur Internet, à l'instar de ceux de la NSA, dont l'existence a été révélée par Edward Snowden, ont mis l'accent sur la difficulté pour tout un chacun de conserver sa vie privée sur la toile.
Une problématique qui tient particulièrement à cœur le fantasque entrepreneur allemand Kim Dotcom, fondateur du site de partage de fichiers Megaupload, aujourd'hui fermé. Véritable Némésis des autorités américaines – qui souhaitent l'extrader afin de le juger entre autre pour violation de droits d'auteurs – l'entrepreneur mène depuis des années un combat pour la défense de la vie privée et de la liberté d'expression sur Internet.
C'est dans cette optique qu'il a annoncé le 22 novembre sur son compte Twitter que son projet de construire un internet alternatif, qui fonctionnera sans que les utilisateurs aient besoin d'une adresse IP, verrait le jour d'ici 4 à 5 ans. «Indestructible, incontrôlable et chiffré», voilà comment Kim Dotcom définissait le projet nommé Meganet, au moment de son lancement.
«L'internet d'entreprise actuel sera remplacé par un meilleur Internet, fonctionnant sur la capacité inutilisée de centaines de millions d'appareils mobiles», a résumé l'entrepreneur. «Quand il sera disponible, un internet véritablement libre deviendra une réalité», a-t-il encore soutenu.
I have been working on this for a long time. Mobile networks and devices will be ready for this in 4-5 years. When it goes live our dream of true Internet Freedom shall become reality. The upcoming K.im and Bitcache apps can provide the initial critical mass for this new network.
https://t.co/SIdOV2Wt2f— Kim Dotcom (@KimDotcom) 22 novembre 2017
Confiant qu'il serait géré «par le peuple pour le peuple», il a en outre noté que la fin annoncée de la neutralité du net ne ferait «qu'accélérer l'adoption d'un nouveau réseau».
La fin de la neutralité signe-t-elle le début d'un internet à deux vitesses?
La neutralité du net, comme le note le site spécialisé La quadrature du net, est «un principe fondateur d'Internet qui garantit que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs, mais demeurent de simples transmetteurs d'information».
Or, ce concept est aujourd'hui en danger, la Commission fédérale des communications américaine (FCC) ayant décidé d'adopter d'ici la fin de l'année des mesures de dérégulation laissant le champ libre aux fournisseurs d’accès à internet. Ces derniers pourront, comme le craint Julian Assange, créer un Internet à deux vitesses, accordant plus de bande passante au clients de leur choix. Ils exerceraient ainsi de fait un contrôle sur les contenus accessibles par les internautes.
Le président de la FCC assure, pour sa part, que cette dérégulation aura pour effet de faciliter l'innovation et qu'elle sera favorable aux investissements.