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Sujet: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Sam 17 Déc - 17:00
Elle est pas belle cette image de Poutine
Sanhédrin demande à Poutine et à Trump de construire le Troisième Temple à Jérusalem
http://les2temoinsdelapocalypse.info/ Sanhédrin. Autorité religieuse juive suprême, conseil suprême du judaïsme à l'époque gréco-romaine, siégeant à Jérusalem
Ajoutée le 26 juin 2012
orné Modérateur
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Lun 22 Mai - 8:19
Bonjour, Pour tout ceux qui espère encore que Trump est anti système et propose une politique alternative, vont devoir revoir leur copie. Trump est la marionnette des globaliste et ira jusqu'au bout de la mission qui lui a été désigné au mépris total de l'opinion publique et des nombreuse attaques qu'il subit de tout part. Il le fera sans sourciller, la preuve vous avez la taille de ces sourcilles ? (rires). Orné
Trump en Arabie Saoudite : extrait d’un discours très préoccupant
Pour ceux qui espéraient, avec l’élection de Donald Trump, une politique étrangère alternative des Etats-Unis, je crois que c’est raté. Pour son premier voyage à l’étranger, le président américain a commencé par une visite en Arabie Saoudite. Voici quelques extraits du discours de Donald Trump à Riyad :
« Guerre du Bien contre le Mal, des gens censés contres les barbares », guerre contre le terrorisme, diabolisation de l’Iran, de la Syrie, du Hezbollah et du Hamas, le président américain a en revanche a été très obséquieux envers ses hôtes saoudiens, soulignant qu’ils ont signé pour 400 milliards de dollars de contrat (dont plus de 100 milliard pour l’armement), et se réjouissant de l’octroi de pouvoirs supplémentaires au femmes saoudiennes d’ici 2030.
Point très surprenant : il appelle tous les pays arabo-musulmans à chasser les terroristes hors de leurs frontières (et par conséquences, à les répandre dans le monde) là où l’on aurait pu s’attendre de sa part, à ce qu’il appelle plutôt à les tuer (ce qui ne serait pas une solution en soit) ou à les capturer.
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Mar 23 Mai - 13:23
******* Les masques commencent à tomber
On y voit Donald Trump en compagnie du roi Salman d'Arabie saoudite et du Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour l'ouverture du "Global Center for Combating Extremist Ideology". Combattre l'idéologie extrémiste! Le regard ténébreux du roi Salman, le sourire fier et accompli de Trump et l'impassibilité du président égyptien, la "sainte trinité" réunie! Mains mises pour la dominance mondiale.
Messages : 1259 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 51 Localisation : où ça ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Mar 18 Juil - 11:11
Quelle politique Trump mène-t-il dans le monde arabe? Michel Collon répond
La politique du nouveau président US est-elle aussi illisible qu’on le dit ? Comment expliquer les contradictions entre ce qu’il dit et ce qu’il fait ? Son protectionnisme va-t-il sauver les travailleurs étasuniens ? Pourquoi Trump diabolise-t-il les musulmans aux Etats-Unis en prétendant lutter contre le terrorisme d’une part et roucoule avec les Saoud d’autre part ? Qatar sur la touche, conflit israélo-palestinien, accord sur le nucléaire iranien, lutte contre Daesh… Quelle est la politique de Trump au Moyen-Orient ? Michel Collon répond au micro de Lila Lefebvre pour Al Hiwar TV.
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Lun 31 Juil - 1:26
Bonsoir mes frères sœurs Voici deux excellents articles glané sur le site Les Crises qui tente à démontré si s'en était encore utile que ceux qui avaient vu en Trump un président "anti système" ce sont trompé... Il serait plutôt le jouet de l'état profond. Akasha.
Comment Trump définit l’avenir, par Alastair Crooke
Le président Trump a défini l’avenir comme une bataille entre le nationalisme à l’ancienne et le mondialisme néolibéral, un défi dont les élites occidentales se moquent à leurs risques et périls, comme le décrit l’ex-diplomate britannique Alastair Crooke.
L’Europe, nous ditle Guardian, a retrouvé son ancienne « baraka ». Il règne une nouvelle humeur optimiste – « voire même une humeur triomphaliste, dans une grande partie de l’Europe ». La chancelière allemande Angela Merkel se félicite d’avoir obtenu une déclaration définitive « nuancée » lors de la récente réunion du G20 et d’avoir « contré » le président Trump, au nom de « l’ordre international libéral ». Vraiment ? Si telle est « l’humeur », très bien, mais même l’éditorialiste du Guardian affirme que le récit selon lequel l’Europe serait « de retour » – ayant renversé la « vague populiste » – est fallacieux : « l’esprit de cohésion est surestimé ».
Le président Barack Obama lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel, le 19 juin 2013.
En fait, l’attention des euro-élites doit avoir été attirée ailleurs. Car le « grand perturbateur », comme David Stockman appelle le Président Trump, a jeté un lourd pavé dans la mare libérale : c’est bien de l’ignorer, mais ce qui se passe, c’est que l’ancienne division entre ceux qui se trouvent à l’intérieur de la « sphère » supposée démocratique et globaliste, et les « régimes » délinquants en dehors de celle-ci – au-delà de ses murs de civilisation – est en train de se dissoudre peu à peu.
La « guerre » située habituellement entre une sphère et l’autre se voit dépassée par l’insurrection à l’intérieur de ces sphères. L’amertume et la polarisation ainsi induites ont eu leur effet : « l’ordre libéral international » (comme le dénomme le Guardian) ne peut peut-être plus fonctionner comme l’establishment centralisé et quasi solidaire qu’il a été depuis six décennies. Il n’y a plus de « centre » ; plus de certitudes assurant la cohésion ; plus de direction ni de finalité communes.
Que l’Europe veuille présenter les conclusions du G20 comme un peaufinage intelligent de vues discordantes, cela se comprend. Mais alors que l’Europe a inclus dans la déclaration l’engagement de « libérer » le commerce, les négociateurs américains lui ont adjoint un « droit » – celui de se protéger contre les pratiques commerciales déloyales et d’envisager l’imposition de tarifs douaniers, le cas échéant (c.-à-d. sur les produits sidérurgiques) .
En ce qui concerne le changement climatique, tandis que le G19 continuait de soutenir l’accord de Paris, l’Amérique, par contraste, a maintenu sa décision de s’en retirer. Le consensus a maintenu son soutien des mesures de réduction du carbone, mais les a vues juxtaposées – inconfortablement – avec un appel (plutôt) aux Américains à utiliser les combustibles fossiles de façon plus propre. C’est, je dirais, un accord sur un désaccord, plus qu’une synthèse qu’on devrait à Mme Merkel.
Le plus gros pavé de Trump
Mais le plus gros pavé lancé par Trump dans la mare du G20 est passé presque inaperçu. Potentiellement, il peut pourtant atteindre les Européens, exactement là où cela fait le plus mal. Et cela ne s’est même pas produit à Hambourg, mais avant qu’il ne s’y rende.
« Votez Trump » sur le panneau dégradé du théâtre PIX sur Main Street à Sleepy Eye, Minnesota. 15 juillet 2016. (Photo de Tony Webster Flickr)
Le commentateur conservateur Pat Buchanan le résume ainsi : « En appelant le peuple polonais “l’âme de l’Europe”, [Trump] a raconté comment, lors du Miracle de la Vistule en 1920, la Pologne, renaissant après douze décennies de domination, a repoussé l’invasion de l’Armée rouge de Léon Trotsky. » [Ensuite Trump] a décrit le viol collectif de la Pologne par les nazis et les Soviétiques après le pacte germano-soviétique. Il a cité le massacre de la forêt de Katyn, perpétré par Staline contre le Corps des officiers polonais, et l’insurrection du peuple polonais contre ses occupants nazis en 1944.
« Lorsque le pape polonais, Jean-Paul II, a célébré sa première messe sur la place de la Victoire en 1979 », a déclaré Trump, « un million d’hommes, de femmes et d’enfants polonais ont élevé leurs voix dans une seule prière… “Nous voulons Dieu”… »
« Ce qui a permis aux Polonais de supporter [toutes leurs tribulations] c’était une foi inébranlable dans ce qu’ils étaient et une volonté de se battre pour — un peuple de Dieu et d’un pays, de foi, de familles et de liberté — avec le courage et la volonté de préserver une Nation construite sur les vérités de leur tribu ancestrale et sur leurs traditions catholiques. »
« La question fondamentale de notre temps est de savoir si l’Occident a la volonté de survivre. Avons-nous assez de confiance dans nos valeurs pour les défendre à tout prix ? Avons-nous suffisamment de respect pour nos citoyens pour protéger nos frontières ? Avons-nous le désir et le courage de préserver notre civilisation face à ceux qui la renverseraient et la détruiraient ? [italiques ajoutés].
« Nous pouvons avoir les plus grandes économies et les armes les plus mortelles du monde mais si nous n’avons pas des familles fortes et des valeurs fortes, alors nous serons faibles et nous ne survivrons pas. »
Ignorer la question
Les élites du G20 ont-elles ignoré la question ? Trump demande aux Européens : « Avez-vous [encore] la volonté, la fermeté, la clairvoyance et la force, de vous ‘réapproprier’ votre culture, votre façon d’être, vos valeurs » – vos nations ? Le message était, je l’ai dit, pas tant adressé aux Polonais qu’aux autres Européens. Trump a ciblé implicitement ce dont l’Europe souffre le plus : la question de l’immigration, la diversité et la politique, et la crainte des Européens de la submersion culturelle sous l’impact de l’immigration. (Le G20 n’a offert aucune solution à cette question cruciale.)
Merkel – proclamée par les médias « leader de l’Occident » – impressionne-t-elle par sa réponse « résolue » aux émeutes dans la deuxième ville allemande ? demande Buchanan, de manière plutôt pertinente. Les scènes de Hambourg, sous-entend-il, pourraient renforcer le point de vue de Trump.
Beaucoup d’Européens peuvent être choqués par les propos de Trump, les considérant comme absolument contraires à tout ce à quoi ils tiennent. Ils peuvent, aussi, détester Trump viscéralement. Mais ces sentiments ne devraient pas les aveugler quant au point vraiment crucial sur lequel, à juste titre ou à tort, il insiste : est-ce que c’est la politique de diversité et d’identité qui fait notre force (comme on nous le dit), ou plutôt le fait de posséder une sorte d’héritage historique et culturel (y compris spirituel), quelque chose qui nous lie et donne au peuple sa force intérieure ?
C’est, à tout le moins, une question pertinente. Et ce sont les prises de position sur cette question qui représentent la nouvelle ligne de faille qui sépare le « bon » mondialiste d’avant du « méchant » délinquant de la sphère non globale. Cette nouvelle insurrection est intérieure. Le « centre » a disparu – coupé en deux de manière peut-être irréparable.
Rencontre avec Poutine
Et ainsi de suite, jusqu’au dernier « acte de perturbation » symbolique de Trump : sa rencontre prolongée et chaleureuse avec le président Poutine. Sans être exactement sur la même ligne que Trump, la Russie poursuit néanmoins une approche parallèle de renouveau de la souveraineté politique et culturelle. La longue rencontre avec le président russe a déconcerté et indigné plus d’un observateur (voir ici, par exemple). Mais de nombreux partisans de Trump, qui apprécient la perturbation de l’ancien paradigme, verraient précisément tout le mérite de provoquer une telle réaction (excessive) d’indignation.
Le Président russe Vladimir Poutine rencontre le Président américain Donald Trump lors du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne, le 7 juillet 2017. (Copie d’écran de Whitehouse.gov )
Trump n’a pas été aussi seul et isolé que les médias traditionnels l’ont dépeint : les élites auront beau vilipender et s’élever contre son abdication du commandement mondial américain, et son exigence imprudente que les pertes d’emplois résultant de pratiques commerciales déloyales soient réparées, il y a, cependant, un électorat au sein de l’Europe qui est entièrement acquis à son approche.
La remise en question par Trump de l’orthodoxie selon laquelle les États-Unis doivent conserver leur hégémonie sur l’ordre mondial, et son sentiment que le système de libre-échange a simplement fait perdre à l’Amérique sa base industrielle, ont un contenu évident pour beaucoup d’Américains et d’Européens ordinaires. Trump déclare assez simplement : « Nous (les États-Unis), ne pouvons plus nous le permettre. Nous avons accumulé les dettes, nous en avons jusqu’au plafond et au-delà, et nous n’obtenons jamais que dalle en retour de tous ces ingrats qui s’abritent sous notre parapluie de sécurité mondiale ruineux. Ne continuons pas à essayer d’imposer cela aux autres ; nous allons nous reconstruire, poursuivre notre propre manière d’être américaine, culturellement distincte – et les laisser poursuivre la leur ». C’est simple ; c’est clair ; cela parle.
Que Trump ait raison ou tort sur ces points n’est pas la question. Le point essentiel est que les composants clés — le discours sur la Pologne, la dissidence au G20 et la réunion chaleureuse avec Poutine — forment en effet un ensemble concerté et stratégique. Pareillement, l’atmosphère était meilleure au G20, que lors de la réunion du G7 en Sicile en mai — le président Trump semble avoir fort apprécié le dîner de Hambourg (et pourquoi pas). Mais après ces deux premiers sommets de la présidence de Trump, il est difficile d’échapper à deux conclusions :
Tout d’abord, que les choses ont changé – peut-être de manière durable. Étonnamment, de tous ces gens, c’est le « mondialiste » Emmanuel Macron, qui a le mieux traduit ce sentiment lorsqu’il a fait cette remarque : « Notre monde n’a jamais été aussi divisé ; les forces centrifuges n’ont jamais été aussi puissantes ; nos biens communs n’ont jamais été aussi menacés. »
Deuxièmement, la rechute immédiate, dès le retour du Président à Washington, dans « l’hystérie » concernant Donald Trump Jr. et la Russie au sujet d’un « faux scandale », qui, comme le dit un éditorialiste du Washington Post (quel que soit le pourquoi et le comment de l’affaire) renforce la conclusion (comme l’a souligné Mike Krieger) « que l’Amérique ne fonctionne sans doute plus comme l’unité largement centralisée et semi-cohérente qu’elle a été durant toute notre vie ». Peut-être dit-il cela trop gentiment. Vu de l’extérieur, les Américains semblent se dévorer tout crus les uns les autres .
Judicieusement, Krieger cite William Yeats :
Il tourne, il tourne en spirale et s’éloigne
Le faucon, qui n’entend plus le fauconnier ;
Les choses se disloquent ; le centre ne tient plus ;
Ce n’est que l’anarchie qui s’abat sur le monde,
La marée de sang noir qui monte, et partout
Le baptême de l’innocence qu’on noie ;
Les meilleurs ont perdu toute conviction, et les pires
Sont pleins d’enthousiasme et de passion.
(Henri Theureau – 2017)
Alastair Crooke, ancien diplomate britannique, a été un haut responsable du Renseignement britannique et de la diplomatie de l’Union européenne. Il est le fondateur et le directeur du Forum des conflits.
La réponse arrogante du président Trump aux menaces saoudiennes contre le Qatar pourrait être considérée comme le « feu vert » à une invasion saoudienne – et la prochaine étape vers une guerre régionale avec l’Iran, rapporte Joe Lauria.
La scission dans l’administration Trump sur la façon de faire face à la crise du Qatar ouvre une situation dangereuse qui pourrait conduire bientôt à un conflit armé.
Le président Donald Trump touche un globe illuminé en présence du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et du roi saoudien Salmane à l’ouverture du Centre mondial de lutte contre l’idéologie extrémiste, en Arabie saoudite le 21 mai 2017. (Photo de Saudi TV)
Le département d’État et celui de la Défense se sont largement rangés du côté du Qatar, mais la Maison-Blanche a sapé l’influence que les États-Unis avaient sur l’Arabie saoudite pour freiner le comportement agressif de Riyad envers son voisin. Le président Donald Trump, par exemple, a appelé la semaine dernière le Qatar « un grand commanditaire » du terrorisme, faisant silence sur le fait que l’Arabie saoudite en est également un grand partisan.
La tension entre le Qatar – avec sa politique étrangère indépendante – et l’Arabie saoudite – avec ses alliés les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Égypte – se développe depuis des années. Début juin, les quatre nations ont imposé un blocus économique au Qatar et ont suspendu les relations diplomatiques. Ils ont fermé leur espace aérien à Qatar Airways. Les importations alimentaires, dont dépend le Qatar, ont été bloquées à l’unique frontière terrestre du pays, qui est celle avec l’Arabie saoudite.
Après que le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a exhorté à mettre fin à l’embargo économique et appelé les Saoudiens à faire des propositions « raisonnables », Riyad a publié vendredi une liste de 13 exigences, qui devrait être rejetée par Doha. L’Arabie saoudite a fixé un délai de réponse au Qatar de 10 jours, soit une réponse avant le 7 juillet. Les Saoudiens n’ont pas dit ce qui se passerait ensuite, mais les signes sont inquiétants.
Le Qatar a déjà rejeté les demandes comme irréalistes. Il y est notamment demandé au Qatar de rompre toutes les relations avec l’Iran, d’arrêter de soutenir les Frères musulmans et de fermer le réseau de télévision Al Jazeera. Les Frères musulmans cherchent à instaurer par les urnes un programme islamiste, une menace pour la monarchie saoudienne et ses clients égyptiens. Les émissions d’Al Jazeera avaient contribué à susciter la révolte populaire pendant le printemps arabe avorté, autre menace pour le gouvernement saoudien.
De plus, si Riyad a l’intention d’entrer en guerre avec son rival régional, l’Iran chiite, il a besoin du soutien des États-Unis. Or la plus grande base militaire des États-Unis au Moyen-Orient, et qui devrait être impliquée dans une attaque, se trouve au Qatar.
Un feu vert
En Syrie et en Afghanistan, Trump a laissé la plupart des décisions à l’armée, ce qui rend non pertinents nombre de ses tweets et déclarations. Mais dans la crise du Golfe, il s’affirme. Il a même essayé de récupérer le crédit de l’embargo après sa visite à Riyad le mois dernier, où il a également rencontré l’émir du Qatar. Alors que le Pentagone et le Département d’État veulent une médiation pour régler la crise, le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a déclaré vendredi qu’elle devait être résolue par les seuls pays participants.
Le président Trump serre la main du prince héritier saoudien et du ministre de la Défense, Mohammed ben Salmane, le 20 mai 2017. (Capture d’écran de Whitehouse.gov)
« Les quatre pays impliqués – nous pensons qu’il s’agit d’un problème de famille et que c’est à eux de le résoudre », a déclaré Spicer. « Si nous pouvons aider à faciliter ces discussions, alors très bien », a-t-il dit. « Mais ils veulent, et ils devraient, le résoudre par eux-mêmes ».
La remarque de Spicer rappelle à Ali al-Ahmed, directeur de l’Institut pour les Affaires du Golfe de Washington, comment l’ambassadrice de l’administration de George H. W. Bush en Irak, April Glaspie, avait déclaré à Saddam Hussein en 1990 que les États-Unis n’avaient « pas d’opinion sur les différends inter-arabes, comme votre désaccord frontalier avec le Koweït ». Huit jours plus tard, Saddam Hussein envahissait le Koweït.
Al-Ahmed pense que la remarque de Spicer est également le signe que Trump a donné à Riyad son feu vert pour envahir le Qatar. Un autre signe inquiétant, m’a-t-il déclaré, est l’élévation de Mohammed ben Salmane au rang de prince héritier saoudien, la semaine dernière. Ben Salmane, qui en tant que ministre de la Défense a montré son agressivité dans l’attaque désastreuse lancée depuis deux ans, sans fin en vue, contre le Yémen voisin, a ainsi remplacé Mohammed ben Nayef, « considéré comme trop proche du Qatar et qui devait être éjecté », m’a dit Al-Ahmed.
Ben Salmane va vouloir consolider son pouvoir dans son nouveau poste en lançant une guerre, comme il l’a fait quand il a été nommé ministre de la Défense, a déclaré Al-Ahmed. Il a tracé un autre parallèle avec Saddam Hussein qui avait envahi l’Iran un an après son arrivée au pouvoir pour renforcer son autorité, avec le soutien des États-Unis à ce moment-là aussi.
L’impasse de la guerre au Yémen a épuisé le trésor saoudien. Il y a aussi la question de la prise de contrôle des ressources en gaz naturel du Qatar, les troisièmes plus grandes au monde, à travers un régime de marionnettes que Riyad chercherait à installer à Doha, déclare M. Al-Ahmed.
La peur d’un conflit plus large
Compte tenu des dangers encourus, au lieu de rester extérieure, la Maison-Blanche devrait envoyer un message sans équivoque, ajoute Al-Ahmed.
Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, rencontre des troupes stationnées à la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar, le 21 avril 2017. (photo du département de la Défense par le Sergent technicien Brigitte N. Brantley de la Force aérienne)
« Les États-Unis devraient expliquer que l’utilisation de la violence contre un autre pays n’est pas acceptable et aura des conséquences », dit-il. Avec l’influence de Washington, « je pense que si les États-Unis veulent vraiment résoudre cela, ils peuvent y arriver facilement ».
Giorgio Cafiero, directeur général de Gulf State Analytics à Washington, m’a dit que si les États-Unis résolvent la crise du Golfe, ils devraient en tirer des bénéfices.
« Il est incontestable que l’intérêt de Washington est de voir ses alliés arabes sunnites maintenir un semblant d’unité et de cohésion, cette querelle constitue donc un problème majeur pour les États-Unis et sa politique étrangère dans la région du Golfe », selon Cafiero.
Tandis que les États-Unis bottaient largement en touche, le Koweït a mené une tentative auprès du Conseil de coopération du Golfe pour résoudre la crise sans aide extérieure. Avec ses « messages contradictoires » sur la crise, Washington « semble être dans une position relativement faible pour faciliter la restauration des relations diplomatiques et économiques entre les États impliqués », déclare M. Cafiero.
Et cela ne peut être que dangereux. « Plus cette impasse s’installe, plus il sera politiquement coûteux pour toutes les parties de revenir en arrière », affirme Cafiero. « Dans le cas où la pression de l’Arabie saoudite et des EAU sur le Qatar ne parviendrait pas à atteindre les objectifs de Riyad et d’Abu Dhabi, il y a un risque d’escalade des tensions ».
« On ne peut écarter la confrontation militaire comme résultat possible de l’échec diplomatique à résoudre l’affaire », précise M. Cafiero. Mais c’est peut-être ce que Trump veut réellement, et ce pourquoi il ne semble pas vouloir participer à la résolution de la crise.
Si Trump veut que les États-Unis agissent comme une grande puissance, il ferait un pas de plus pour que le levier américain impose un arrangement entre les Saoudiens et les Iraniens. Leur rivalité a des répercussions sur les conflits en Syrie, au Liban, au Yémen, au Bahreïn, en Afghanistan et maintenant au Qatar.
En mai, Ben Salmane a menacé d’attaquer directement l’Iran, et l’Iran a retourné la menace. Les Saoudiens et les Iraniens se reprochent mutuellement d’être l’agresseur. Mais aucun ne va nulle part. L’équilibre de leur puissance est nécessaire pour assurer la stabilité dans la région.
Au lieu de faciliter cela, Trump rabaisse les États-Unis au niveau de combattants sectaires, se plaçant ouvertement aux côtés du Riyad sunnite et menaçant l’Iran, au risque d’une guerre régionale encore plus grande : le feu vert des États-Unis pour envahir le Qatar pourrait bien être le prélude à une attaque contre l’Iran.
Le président iranien, Hassan Rouhani, a déclaré à l’émir du Qatar au téléphone dimanche que « Téhéran sera[it] aux côtés du gouvernement du Qatar » et le site web du bureau de Rouhani a annoncé que « le siège du Qatar n'[étai]t pas acceptable pour nous ». « L’espace aérien, le sol et la mer de l’Iran seront toujours ouverts au Qatar en tant que […] nation amie », a déclaré Rouhani, ajoutant que « la pression, les menaces et les sanctions » ne sont pas une manière de résoudre la crise.
Si les Saoudiens envahissent effectivement le Qatar, al-Ahmed pense que les troupes américaines stationnées au Qatar sécuriseraient leur infrastructure à Doha, mais qu’elles ne s’y opposeraient pas. Doha pourrait ne pas être en mesure de compter sur le contingent de forces turques qui a été dépêché au Qatar, m’a-t-il dit, parce que les troupes turques déployées n’ont pas les armes lourdes nécessaires pour repousser une invasion. L’armée du Qatar peut réussir à défendre son pays seulement si la population lutte avec elle, a déclaré al-Ahmed.
« Les Qataris devraient commencer à armer chaque homme dès maintenant », a-t-il dit.
Joe Lauria est un ancien journaliste spécialisé dans les Affaires étrangères. Il a écrit pour le Boston Globe, le Sunday Times de Londres et le Wall Street Journal, entre autres journaux.
Source : Joe Lauria, Consortium News, le 26-06-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Mer 9 Aoû - 23:54
Où nous emmène Donald Trump ?
Le 2 juin, Michel Collon, Mohamed Hassan et Grégoire Lalieu étaient à Molenbeek pour la présentation du nouveau livre d’Investig’Action, Le monde selon Trump. La politique du président des Etats-Unis est-elle aussi illisible qu’on le dit ? Ou bien y a-t-il des éléments objectifs qui nous permettent de comprendre comment Trump est arrivé à la Maison-Blanche et quelle peut être sa stratégie ? Dans cet extrait de la conférence, nos auteurs analysent la crise que reflète l’élection du milliardaire réactionnaire et les divisions qui traversent l’élite des Etats-Unis.
Ainsi que pour rappel :
Quelle politique Trump mène-t-il dans le monde arabe ? Michel Collon répond
La politique du nouveau président US est-elle aussi illisible qu'on le dit ? Comment expliquer les contradictions entre ce qu'il dit et ce qu'il fait ? Pourquoi Trump diabolise-t-il les musulmans aux Etats-Unis en prétendant lutter contre le terrorisme d'une part et roucoule avec les Saoud d'autre part ? Qatar sur la touche, conflit israélo-palestinien, accord sur le nucléaire iranien, lutte contre Daesh… Quelle est la politique de Trump au Moyen-Orient ? Michel Collon répond au micro de Lila Lefebvre pour Al Hiwar TV.
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Lun 28 Aoû - 0:14
Bonsoir mes frères & sœurs Je viens vers vous avec une très mauvaise nouvelle pour Osiris Bon je plaisante hein, mais bon on est pas le cul sortit des ronces comme qui dirait une copine des ME... Akasha.
Pourquoi les Trump vont rester à la Maison Blanche pendant 16 ans (Edward Luttwak / Atlantico)
Pourquoi les Trump vont rester à la Maison Blanche pendant 16 ans
Le politologue Edward Luttwak avance l’idée que Donald Trump pourrait rester le temps de deux mandats à la Maison-Blanche, avant de passer la main à sa fille. Une idée pas si saugrenue que cela.
Atlantico : Le 25 juillet dernier, le politologue américain Edward Luttwak publiait un article dans le supplément littéraire du magazine Times intitulé « Pourquoi la dynastie Trump va durer 16 ans ». En s’appuyant sur l’idée d’un décalage existant entre les préoccupations du parti démocrate, des médias, et les motivations réelles de l’électorat de Donald Trump, Edward Luttwak considère ainsi que le programme de Donald Trump, s’il parvient à être appliqué, pourrait permettre une réélection du milliardaire en 2020, tout en envisageant déjà une succession pour les deux mandats suivants pour sa fille Ivanka. Alors que l’élection de Donald Trump ne semble toujours pas avoir été assimilée, ce décalage est-il encore réel, traduisant une fracture entre 2 nations ?
(…)
François Durpaire : L’intérêt de cette réflexion sur une lignée Trump qui resterait 16 ans à la Maison-Blanche c’est d’être un peu en contresens des analyses que l’on entend quotidiennement. Notamment sur les sept premiers mois catastrophiques de Trump ou encore une procédure d’impeachment. Cette idée permet de mettre en perspective cette situation et rappelle que dans l’Histoire du pays des mandats ont pu mal commencer, ça a été le cas de Clinton, et ont pu se conclure par une réélection. Clinton avait changé également son chief of staff par Leon Panetta, comme Trump l’a fait pour mettre Kelly. Ce changement pourrait signifier la fin des crises à la Maison-Blanche.
Deuxième élément pour aller dans le sens de l’analyse proposée, sans parler de 2020 et de sa réelection, celles de 2018, les midterms, sont des élections tout à fait gagnables pour les Républicains. Pour trois raisons.
Premier élément : le découpage électoral qui est favorable aux Républicains. Puis la mobilisation des partisans de Donald Trump qui est supérieure à celle des démocrates. Il y a un écart de 10% entre les deux groupes. Enfin, la base électorale de Donald Trump reste solide malgré l’effritement. Elle est solide car ils estiment que pour l’instant les promesses sont tenues. Ils ne voient pas du même œil le bilan en matière d’immigration, le retrait de l’accord de Paris qui est bien ressenti par l’électorat de base et enfin les éléments d’après Charlottesville, les déclarations sur les deux camps ou même l’interdiction des transexuels dans l’armée.
Il faut encore rajouter par-dessus cela le fait que les Démocrates n’arrivent toujours pas à se remettre de la défaite à la présidentielle et subissent de nombreux problèmes en interne et s’exonèrent de réflexion sur les problèmes de fond.../... Article intégral sur Atlantico.fr
akasha Administrateur
Messages : 3783 Date d'inscription : 10/09/2014 Age : 47 Localisation : ben là au bout tu vois pas ?
Sujet: Re: TRUMP, LA DERNIÈRE TROMPETTE Jeu 19 Oct - 2:27
Bonsoir les amis L'Europe aurait tout intérêt à renouer des liens forts avec la Russie plutôt que de continuer à se laisser dicter sa conduite par les Etats-Unis si elle ne veut pas être entrainée dans sa chute. C'est le souhait de l'Allemagne de Merkel qui pourtant et paradoxalement reste le cul assis entre deux chaises... Car Trump est un danger pour le monde sa politique internationale est exécrable et belliqueuse : envers Téhéran ou la Corée du nord, sans compter la Russie. Et le fait que Trump noue des lien dit "indéfectible" avec Israël, n'arrange rien, lorsqu'on sait combien Netanyahu est aussi dérangé que le premier... Akasha.
Trump et le déclin américain, par Graham E. Fuller
Le Président Donald J. Trump et la Première dame Melania Trump se sont rendus à Bruxelles, Belgique pour la quatrième étape de leur premier voyage à l’étranger. Le Président Trump a rencontré des chefs d’états du monde entier avant le sommet de l’OTAN à Bruxelles. (Photo de la Maison Blanche)
La fureur contre le comportement du Président Trump et l’hystérie contre la Russie dissimulent l’érosion à long terme plus significative de l’influence mondiale des U.S.A., due aux guerres interminables au Moyen-Orient, fait remarquer l’ex-responsable de la CIA Graham E. Fuller.
Le style ignorant, rustre et grossier de la politique étrangère du Président Trump monopolise notre attention, suscite notre indignation. Mais le drame du chaos diplomatique qu’il sème durant ses voyages à l’étranger nous empêche également de reconnaître les problèmes plus graves de la politique états-unienne – des tendances négatives profondes qui datent d’avant Trump.
Se concentrer sur les dernières déclarations grossières de Trump encourage la croyance apaisante que les problèmes actuels sont tous de son fait. En d’autres termes, si nous n’avions pas Trump, les États-Unis se retrouveraient dans la position confortable de leader reconnu, respecté et indispensable du monde.
La triste vérité est que nous pouvons donner libre cours à notre colère autant que nous le souhaitons, le bon vieux temps ne reviendra pas. Ce serait vraiment un immense soulagement si nous pouvions attribuer le gâchis actuel de notre politique étrangère à l’incompétence d’un individu.
Le Président Obama posait le problème inverse : son style intelligent, charmant, sophistiqué et cultivé nous a induit à croire que tout devrait bien se passer sur le plan de la politique étrangère en ayant la bonne personne en charge. Mais en réalité, la nature gratifiante du style d’Obama cachait également sur de nombreux plans les problèmes cruciaux qu’il n’a pas réussi à traiter ou qu’il a traités de façon incorrecte.
Les scandales de Trump sont trop nombreux pour être tous traités : je voudrais ici me concentrer particulièrement sur le brouhaha récent au sujet de l’OTAN et sur la destruction présumée par Trump de « la fiabilité » de l’Amérique en tant que partenaire en Europe.
J’écris ceci également avec une inquiétude extrême devant la débauche sans précédent d’hystérie américaine – il n’y a pas d’autre mot – au sujet de Poutine et de la place de la Russie dans le monde.
La déclaration de l’expert soviétique en politique étrangère américaine, Georgi Arbatov à un diplomate américain à propos de l’effondrement de l’URSS revient me hanter : « Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver de votre ennemi ». En effet les États-Unis se débattent depuis lors.
Trump a carrément demandé à l’UE d’assumer une plus grande part de la charge de l’entretien de l’OTAN. Et il n’a pas tort. En effet, l’UE devrait prendre beaucoup plus de responsabilités sur les questions de sécurité mondiale, pas tant financièrement qu’en déterminant, par elle-même pour une fois, ce qu’elle appréhende comme ses propres problèmes de sécurité et la manière de les gérer.
La vision de l’Europe
Dans le monde post-soviétique d’aujourd’hui, la réalité est que pour sa plus grande part, la culture politique européenne ne partage plus instinctivement les perspectives américaines sur les affaires mondiales. Les États-Unis sont de plus en plus mus par une approche essentiellement sécuritaire – et militaire – pour gérer les crises internationales. Cette tendance à la militarisation de la politique étrangère américaine augmente de manière fulgurante, en particulier depuis le 11 septembre. L’Amérique excelle dans la « perception de la menace », c’est ce qui garantit les affaires des cabinets stratégiques et des industries de l’armement américains.
Le président russe Vladimir Poutine s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2015. (Photo de l’ONU)
Allons un peu plus loin : malgré les nombreux cris d’orfraie à Washington, la Russie ne peut tout simplement pas être considérée comme « la plus grande menace pour la sécurité et le bien-être américains ». La plus grande menace, ce sont les guerres américaines ininterrompues et leurs conséquences.
Le choix par Washington de moyens en priorité militaires pour traiter les tendances radicales contemporaines dans les sociétés musulmanes a non seulement échoué à les résoudre, mais les a manifestement exacerbées. Contre les musulmans radicalisés, nous luttons sur plus de fronts que jamais.
Pourtant, ces multiples guerres américaines simultanées grèvent le budget, s’approprient le financement des infrastructures sociales, maintiennent une culture de la peur et stimulent la croissance de l’état sécuritaire. Et oui, cela empire sous Trump.
Il suffit de regarder les coûts. Les États-Unis souffrent de l’écart le plus massif entre les riches et les pauvres de tous les pays du monde développé. Cet écart produit non seulement des difficultés économiques, mais corrode l’unité sociale, stimule la colère, l’amertume, les divisions et nourrit les attitudes paranoïaques qui sont directement responsables, en tout premier lieu, de l’élection de Trump.
Il n’y a aucun signe que ne se relâche l’insatiable engouement américain pour des guerres ininterrompues, bien au contraire. De nouvelles crises apparaissent partout ; il n’y a pratiquement pas de zone du monde qui ne requière à un moment donné un « leadership américain urgent » pour préserver les « intérêts vitaux » américains.
Mais cette vision de ce qui constitue les « intérêts vitaux » de l’Occident n’est plus largement partagée en Europe. Et il est tout à fait extraordinaire qu’il n’y ait aucune discussion à aucun moment dans les campagnes électorales des États-Unis ou dans les médias mainstream pour contester le budget militaire.
Pour la majeure partie de l’Europe, la Russie n’est pas, de près ou de loin, le plus grand défi pour sa sécurité et son bien-être. Les flux massifs de réfugiés, l’immigration et les tensions intérieures qui en résultent, les coûts de l’intégration des réfugiés et même l’extrémisme musulman sont les véritables défis.
Pouvons-nous vraiment croire que les interventions militaires américaines dans le monde musulman au cours des dernières décennies – qui ont entraîné la mort d’au moins deux millions de musulmans – n’ont pas créé de solides bases pour les réactions violentes actuelles ?
Les priorités de l’UE
Au delà des problèmes de sécurité, l’UE fait également face au besoin urgent de réformer sa bureaucratie économique pour aborder de manière plus juste et équitable les problèmes économiques et sociaux de l’Europe. L’UE met ici sa plus haute priorité pour la préservation de sa tranquillité domestique, alors que les États-Unis ne le font pas.
Le président russe Vladimir Poutine avec la chancelière allemande Angela Merkel le 10 mai 2015 au Kremlin. (Photo du gouvernement russe)
Affamer les budgets sociaux et économiques de l’Europe pour soutenir des dépenses militaires plus importantes n’est pas productif. L’Europe le sait. La sécurité globale est mieux servie en préservant l’ordre social et économique de l’Europe plutôt qu’en dépensant de l’argent pour s’armer sur ordre des États-Unis contre une éventuelle menace militaire russe.
Considérons la menace militaire russe. Le budget militaire des États-Unis est à lui seul supérieur à la somme des huit budgets militaires suivants cumulés (comprenant ceux de la Russie et de la Chine). La Russie est un pays pauvre avec un budget militaire modeste. Bien sûr, les chiffres ne sont pas tout, et les think-tanks américains font des heures supplémentaires pour élaborer des scénarios créatifs sur la façon dont la Russie peut encore réellement vaincre les États-Unis dans un conflit européen, justifiant ainsi des budgets militaires américains toujours plus importants.
Mais que pensons-nous que la Russie va réellement faire ? Envahir l’Europe ? En réalité, la Russie ne menace sérieusement l’UE à aucun égard, comme l’admettent les observateurs européens les plus mesurés. Il est intéressant de voir combien de fois la Russie a effectivement envahi l’Occident. On peut dire deux fois en deux siècles – et les deux fois en réponse directe à des invasions européennes au cœur du territoire russe.
La première s’est produite sous les guerres napoléoniennes au début des années 1800. Napoléon, dans le cadre de ses campagnes pour conquérir la plus grande partie de l’Europe, a imprudemment envahi la Russie en 1812. Comme les Français ont été incapables de trouver un engagement militaire sérieux avec l’armée russe en retraite stratégique, même aux portes de Moscou, les Russes, aidés par le « Général Hiver », comme le dit Tolstoï, ont pourchassé Napoléon dans sa retraite à travers l’Europe centrale.
À ce moment-là, l’armée russe a rejoint la grande coalition européenne contre Napoléon en Europe. En effet, le désastre de Napoléon en Russie a été un tournant pour la guerre de l’Europe contre Napoléon. L’armée russe est ensuite promptement rentrée chez elle.
La deuxième invasion russe de l’Occident a eu lieu dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Ici, comme nous le savons, Hitler avait fatalement décidé d’envahir la Russie, où il a répandu la destruction, la famine et la mort. L’Union soviétique, au prix ahurissant de plus de 25 millions de morts russes au cours de cette longue guerre, a finalement reconduit Hitler en Allemagne.
Vaincre les nazis
La Russie a œuvré plus que tout autre pays à la destruction de la Wehrmacht d’Hitler. Et les alliés de l’Ouest ont apporté un soutien maximum à l’offensive de l’Armée rouge contre Hitler. Le problème était qu’après avoir reconduit les Allemands en Allemagne, les forces soviétiques ne sont pas retournées chez elles. Staline a occupé toute l’Europe de l’Est (et la Carélie) en la soumettant au rude contrôle des communistes russes et de leur idéologie, pendant plus de 40 ans.
Les troupes américaines et soviétiques se serrent symboliquement la main sur l’Elbe le 25 avril 1945, dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Ces événements représentent les deux circonstances extraordinaires d’invasion russe de l’Occident. Ces conditions ne se reproduiront pas facilement.
Bien sûr, la Russie a joué son rôle au cours des deux derniers siècles dans de nombreux petits engagements militaires à sa périphérie, dans le cadre des luttes interminables de la grande puissance européenne pour ses sphères d’influence. Mais il en est de même de toutes les batailles des grandes puissances occidentales à leur périphérie au cours des années, y compris pour les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, l’Autriche, la Turquie et d’autres. Il n’est jamais confortable pour un petit État de vivre à proximité d’une grande puissance, où que ce soit.
L’Europe, du fait de sa proximité et de son expérience, connaît et comprend bien la Russie. Avant tout, l’Allemagne est la principale puissance qui assumera toujours la responsabilité première de la gestion des affaires russes en Europe ; la Russie et l’Allemagne après tout sont les deux grandes puissances d’Europe centrale et orientale. Ici, l’Allemagne reste compétente et sérieuse.
Depuis la chute de l’empire idéologique de l’Union Soviétique, de vastes segments de l’opinion publique allemande sont mal à l’aise avec les politiques américaines visant à pousser l’OTAN jusqu’aux portes mêmes de la Russie. De tels actes sont considérés comme une intrusion hautement provocatrice dans la sphère traditionnelle d’influence russe.
De fait, le précédent ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Frank Walter Steinmeier, s’est récemment prononcé contre ce qu’il a considéré comme des exercices de l’OTAN « provocateurs », près de la frontière russe, dans les pays baltes.
Pourtant, Washington semble programmée pour priver la Russie de sa sphère d’influence partout où elle le peut, tout en trouvant inacceptable qu’un quelconque pouvoir défie, où que ce soit, la sphère des intérêts américains. En effet, les États-Unis sont obsédés par la Russie depuis plus de deux siècles, en particulier sur le plan religieux, culturel et idéologique. (Voir la note de lecture du NYT d’un livre profondément perspicace The American Mission and the Evil Empire de David S. Foglesong.)
Maintenir à terre la Russie
Ainsi, Washington persiste dans sa propre vision stratégique selon laquelle il ne peut y avoir de jeu gagnant-gagnant avec la Russie. (Trump a réellement parlé d’essayer d’améliorer les relations, avec pour seul résultat de déchaîner sur lui la colère de tout l’establishment de sécurité des États-Unis. L’approche peu orthodoxe de Trump n’a pas aidé.)
Des jets survolent le siège de l’OTAN, où les membres de l’OTAN se sont réunis pour une réunion le 25 mai 2017 à Bruxelles. (Photo Officielle de la Maison Blanche par Shealah Craighead)
Le maintien d’un pouvoir américain écrasant et de portée stratégique mondiale, « une domination à spectre complet » en ’pentagonais’, est l’objectif stratégique américain. Mais ce n’est pas l’objectif européen ni la perception européenne d’un futur ordre mondial.
L’Europe est beaucoup plus disposée à traiter sérieusement, par exemple avec Cuba, l’Iran, la Palestine, la Chine et la Russie, entre autres. Et l’Europe a été gravement frappée par les guerres de changement de régime parrainées par les États-Unis au Moyen-Orient, comme en témoignent le terrorisme musulman et les réfugiés.
L’Europe est également bien consciente que le centre d’équilibre de l’influence mondiale s’éloigne progressivement des États-Unis (bien que certainement pas en termes militaires). Les Européens n’applaudissent pas ce changement en tant que tel, mais comprennent que la montée des autres puissances mondiales représente la réalité géopolitique future.
Ainsi, l’Europe, de son point de vue, est ironiquement dans une position beaucoup plus saine si elle assume maintenant la responsabilité principale de sa propre sécurité dans la gestion des relations politiques, économiques et sociales européennes avec la Russie.
Une fois terminée la guerre froide, l’OTAN est devenu essentiellement l’instrument principal de Washington pour exercer un contrôle dominant sur la politique de sécurité européenne. Cette situation correspond de moins en moins aux perceptions stratégiques européennes.
La grossièreté de Trump a donc finalement fourni le point de basculement vers une conception nouvelle, longtemps retardée, de l’UE concernant sa relation avec la Russie au sein des nouvelles réalités mondiales. Les responsables de l’OTAN, bien sûr, ne verront jamais les choses de cette manière. Mais cette réalité européenne ne sera probablement inversée par aucun président américain.
Et l’Europe est bien consciente que la politique de Poutine en Europe reflète directement les mesures politiques américaines contre lui. La Russie est la Russie ; le fantasme des néoconservateurs de « résoudre le problème » en se débarrassant de Poutine est dénué de toute compréhension géostratégique ou historique de la réalité. Dans le même ordre d’idées, l’Europe ne souhaite pas entrer dans une position de confrontation avec la Chine en Asie.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’occasions pour une sorte de présence militaire occidentale conjointe pour remédier éventuellement à des situations instables dans différentes parties du monde à l’avenir. Mais si l’Europe doit être enrôlée dans des opérations militaires ailleurs dans le monde, elle devra décider de manière indépendante où et comment, selon ce que dictent ses intérêts.
Le génie de l’Amérique a toujours résidé dans son soft power, une denrée qui semble malheureusement se faire de plus en plus rare.
Graham E. Fuller est un ancien haut-responsable de la CIA, auteur de nombreux ouvrages sur le monde musulman.
Source : Graham E. Fuller, Consortium News, 05-06-2017
Traduit par les lecteurs du sitewww.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.